Archive pour mars, 2011

Le Sable et L’Écume… (Gibran Khalil Gibran)

22 mars, 2011

du site:

http://membres.multimania.fr/gabriellesegui/newpage15.html

Le Sable et L’Écume…

* * *

« Dans le coeur de tout homme et de toute femme, il est un peu de sable et d’écume. Mais certains d’entre nous livrent ce qui demeure caché dans le plumage de leur coeurs, d’autres en éprouvent de la honte. Quand à moi, je n’en rougis point. » 

Gibran Khalil Gibran

Je marche éternellement sur ces rivages, entre le sable et l’écume. Le flux de la marée effacera l’empreinte de mes pas, et le vent emportera l’écume. Mais la mer et le rivage demeureront éternellement.
Ils me disent dans leur éveil: « Toi et le monde dans lequel tu vis n’êtes qu’un grain de sable sur le rivage infini d’une mer infinie. » Et dans mon rêve je leur réponds : « Je suis la mer infinie, et tous les mondes ne sont que des grains de sable sur mon rivage. »
Le Sphinx ne parla qu’une seule fois et dit : « Un grain de sable est un désert, et un désert est un grain de sable; à présent, taisons-nous à nouveau.» J’entendis le Sphinx, mais ne le compris pas.
Une perle est un temple bâti par la douleur autour d’un grain de sable. Quelle nostalgie bâtit nos corps et autour de quels grains ?
Le souvenir est une forme de rencontre.
L’oubli est une forme de liberté.
On ne peut atteindre l’aube, sinon par le sentier de la nuit.
Si l’hiver disait : « Le printemps est en mon coeur », qui le croirait ?.
Chaque graine est une aspiration.
Je veux marcher avec tous ceux qui marchent. Je ne veux pas rester immobile pour regarder passer la procession.
Si je devais choisir entre le pouvoir d’écrire un poème et l’extase d’un poème non écrit, je choisirai l’extase. C’est une poésie meilleure.
La poésie n’est pas une opinion qu’on exprime. C’est une chanson qui s’élève d’une blessure saignante ou d’une bouche souriante.
Un poète est un roi détrôné assis parmi les cendres de son palais avec lesquelles il tente de façonner une image.
Si vous chantez la beauté bien que seul au coeur du désert, vous aurez un public.
La pensée est toujours la pierre d’achoppement de la poésie.
On dit que le rossignol se perce la poitrine avec une épine quand il chante son chant d’Amour. Il en est ainsi de nous. Comment chanterions-nous autrement ?
Le génie n’est que le chant d’un rossignol au début d’un long printemps.
Le chant qui est silencieux dans le coeur de la mère chante sur les lèvres de son enfant.
Nous ne vivons que pour découvrir la beauté. Tout le reste n’est qu’une forme d’attente.
L’Amour et le doute ne se parlent jamais.
* L’Amour est un mot de lumière, écrit par une main de lumière, sur une page de lumière. *
Vous êtes vraiment indulgent quand vous pardonnez à des meurtriers qui n’ont jamais répandu le sang, à des voleurs qui n’ont jamais volé, et à des menteurs qui n’ont jamais menti.
Que dirai-je du poursuiveur qui joue le rôle du poursuivi ?
Je préfère être le dernier des hommes avec des rêves et le désir de les réaliser , plutôt que le plus éminent sans rêve ni désir.
La solitude est un orage silencieux qui brise toutes les branches mortes, mais qui plante cependant nos racines vivantes plus profondément dans le coeur vivant de la terre vivante.
Peut-être qu’un enterrement chez les hommes est un repas de noce chez les anges.
* Si la Voix lactée n’était pas en moi, comment aurais-je pu la voir ou la connaître ?
Une racine est une fleur qui méprise la renommée.
Le véritable grand homme est celui qui ne domine personne, et qui n’est dominé par personne.
Je ne puis croire que l’homme est médiocre simplement parce qu’il tue les criminels et les prophètes.
Je suis la flamme et je suis le buisson sec, et une partie de moi consume l’autre.
La naissance et la mort sont les plus nobles expressions du courage.
Un pré verdoyant se trouve entre l’érudit et le poète; Si l’érudit le traverse, il devient un sage; Si la poète le traverse, il devient un prophète.
Le véritable prince est celui qui trouve son trône dans le coeur du derviche.
Seuls ceux qui portent des secrets dans leurs coeurs peuvent deviner ceux qui sont enfouis dans les nôtres.
Nous choisissons nos joies et nos chagrins longtemps avant de les éprouver.
La tristesse n’est qu’un mur entre deux jardins.
Les fleurs du printemps sont les rêves de l’hiver racontés, au petit matin, à la table des anges.
Pendant longtemps vous avez été un rêve dans le sommeil de votre mère, et puis elle s’est éveillée pour vous donner naissance.
Il doit y avoir quelque chose d’étrangement sacré dans le sel. Puisqu’il est dans nos larmes et dans la mer.
Si vous vous asseyiez sur un nuage, vous ne verriez pas la frontière entre un pays et un autre. Il est bien regrettable que vous ne puissiez vous asseoir sur un nuage.
Il y a sept siècles, sept blanches colombes s’envolèrent d’une vallée profonde vers le sommet enneigé d’une montagne. Un des sept hommes qui observait leur vol dit : « Je vois une tache noire sur l’aile de la septième colombe. » Aujourd’hui, les gens dans la vallée parlent de sept colombes noires qui volèrent au-dessus de la montagne enneigée.
J’aspire à l’éternité parce que j’y rencontrerai les poèmes que je n’ai pas écrits et les tableaux que je n’ai pas peints.

Gibran Khalil Gibran

Comme s’ils voyaient l’invisible

22 mars, 2011

du site:

http://www.spiritualite2000.com/page-150.php

ÉDITORIAL

1 novembre 2000 

Comme s’ils voyaient l’invisible

Yves Bériault, o.p.

A un moment ou l’autre de son existence, tout être humain prend conscience en lui d’un mouvement qui le porte à invoquer plus grand que lui, qui l’incite à se tourner vers un ailleurs. Cette recherche est alors vécue comme un élan, un quasi-réflexe qui fait s’écrier d’admiration devant la beauté ou supplier de toutes ses forces devant la menace et la peur. C’est là une forme bien primaire de la prière et, quand elle se manifeste, on n’a encore rien dit sur ce qui incite l’être humain à prier, sinon que l’on reconnaît en ce mouvement une quête spirituelle qui vise à élever le regard et à contempler ce qui se cache derrière la « réalité ». Il y a là une recherche d’un dieu inconnu, d’une force capable de changer notre destinée. Mais l’on n’a encore rien dit sur Dieu.
L’on affirme souvent des grand spirituels qu’ils prient comme s’ils voyaient l’invisible. Expérience qui semble hors de portée pour le commun des mortels. Pas évident de jeter un regard sur l’invisible ! Les chemins proposés pour y arriver semblent parfois tellement abruptes que plusieurs refusent de s’y engager. Comment alors nommer Dieu ? Comment se représenter l’Absolu ?
La foi chrétienne a ceci de particulier lorsqu’elle aborde la question de l’Absolu. Pour elle « l’Absolu s’est incarné et porte un visage, le visage de Jésus-Christ ! » (Jacques de Bourbon-Busset). C’est pourquoi l’expérience de prière que privilégie la spiritualité chrétienne en est une qui situe l’Homme au cour de la réalité humaine, là où l’évasion n’est plus possible, puisque c’est dans cette réalité que Dieu s’est manifesté en Jésus-Christ. Il s’y est même incarné !
L’Absolu, c’est un visage ! Cette révélation qui implique un acte de foi, invite à ne plus voir la réalité de la même manière car, pour la foi chrétienne, tout être humain porte en lui le reflet de la présence de Dieu à notre monde. Il devient un lieu où Dieu se dit et mérite d’être écouté et accueilli.
La prière devient alors un engagement de tout l’être qui, loin de détacher du monde, nous y insère au contraire dans ses replis les plus cachés. C’est alors que fraternité, prière et engagement ne sont plus qu’une seule et même action se complétant l’une l’autre. Puisse ce numéro de Spiritualité 2000 vous aider à ouvrir des espaces en vous pour cette prière qui n’est pas une fuite, mais qui est capable de transformer le monde et de nous faire voir l’Invisible. Ultimement, n’est-ce pas là le véritable but de la prière !

bonne nuit

22 mars, 2011

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. hemerocallis_182

http://www.floralimages.co.uk/

un tournoi à rêver un peu

21 mars, 2011

un tournoi à rêver un peu dans images

http://spaziozero54.splinder.com/post/18486521/e-il-tempo-degli-uccelli-di-passo

La Parole de Dieu demeure éternellement (Méditation de Benoît XVI au synode de 2008)

21 mars, 2011

du site:

http://www.relaisdelatouques.org/article-m-57372321.html

La Parole de Dieu demeure éternellement (Méditation de Benoît XVI au synode de 2008)

Chers frères dans l’épiscopat, 

chers frères et sœurs,

Au début de notre synode, la Liturgie des Heures nous propose un extrait de l’important Psaume 118 sur la Parole de Dieu:  un éloge de sa Parole, expression de la joie d’Israël de pouvoir la connaître et, à travers elle, de pouvoir connaître sa volonté et son visage. Je voudrais méditer avec vous certains des versets de cet extrait du Psaume. [le texte est à la fin de l'article]

Il début ainsi:  « In aeternum, Domine, verbum tuum constitutum est in caelo… firmasti terram, et permanet ». Il parle de la solidité de la Parole. Elle est solide, elle est la vraie réalité sur laquelle fonder notre propre vie. Rappelons-nous la parole de Jésus qui continue cette parole du Psaume:  « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point ». Humainement parlant, la parole, notre parole humaine, n’est presque rien dans la réalité, à peine un souffle. A peine prononcée, elle disparaît. Comme si elle n’était rien. Mais la parole humaine a déjà une force incroyable. Ce sont les mots qui créent ensuite l’histoire, ce sont les mots qui donnent forme aux pensées, les pensées desquelles viennent la parole. C’est la parole qui forme l’histoire, la réalité.

La Parole de Dieu est davantage encore le fondement de tout, elle est la véritable réalité. Et pour être réalistes, nous devons justement compter sur cette réalité. Nous devons changer notre idée que la matière, les choses solides, qu’on peut toucher, seraient la réalité la plus solide, la plus sûre. A la fin du Sermon sur la Montagne, le Seigneur nous parle des deux possibilités de bâtir la maison de sa vie:  sur le sable et sur la roche. Sur le sable ne bâtit que celui qui bâtit sur les choses visibles, tangibles, sur le succès, sur la carrière, sur l’argent. Telles sont apparemment les vraies réalités. Mais tout cela, un jour, disparaîtra. Nous le voyons aujourd’hui dans la faillite des grandes banques:  cet argent disparaît, il n’est rien. Aussi toutes ces choses, qui semblent être la véritable réalité sur laquelle compter, ne sont qu’une réalité de deuxième ordre. Celui qui bâtit sa vie sur ces réalités, sur la matière, sur le succès, sur tout ce qui apparaît, bâtit sur du sable. Seule la Parole de Dieu est le fondement de toute la réalité, elle est aussi stable que le ciel, plus stable que le ciel, elle est la réalité. Nous devons donc changer notre concept de réalisme. La personne réaliste est celle qui reconnaît dans la Parole de Dieu, dans cette réalité apparemment si faible, le fondement de tout. La personne réaliste est celle qui bâtit sa vie sur ce fondement qui reste en permanence. C’est ainsi que ces premiers versets du Psaume nous invitent à découvrir ce qu’est la réalité et à trouver de cette manière le fondement de notre vie, et comment construire la vie.

Il est dit dans le verset suivant:  « Omnia serviunt tibi ». Toutes les choses proviennent de la Parole, elles sont un produit de la Parole. « Au commencement était le Verbe ». Au début le ciel parla. C’est ainsi que la réalité naît de la Parole, elle est « creatura Verbi ». Tout est créé de la Parole et tout est appelé à servir la Parole. Cela veut dire que toute la création, à la fin, est pensée pour créer le lieu de la rencontre entre Dieu et sa créature, un lieu où l’amour de la créature répond à l’amour divin, un lieu dans lequel se développe l’histoire de l’amour entre Dieu et sa créature. « Omnia serviunt tibi » L’histoire du salut n’est pas un événement mineur, dans une planète pauvre, dans l’immensité de l’univers. Elle n’est pas une chose minime, qui advient par hasard sur une planète perdue. Elle est le mobile de tout, la raison de la création. Tout est créé pour qu’advienne cette histoire, la rencontre entre Dieu et sa créature. En ce sens, l’histoire du salut, l’alliance, précède la création. A l’époque hellénistique, le judaïsme a développé l’idée que la Torah aurait précédé la création du monde matériel. Ce monde matériel n’aurait été créé que pour donner lieu à la Torah, à cette Parole de Dieu qui crée la réponse et devient histoire d’amour. C’est ici que transparaît déjà mystérieusement le mystère du Christ. C’est ce que nous disent les Lettres aux Ephésiens et aux Colossiens:  le Christ est le protótypos, le premier né de la création, l’idée pour laquelle a été conçu l’univers. Il accueille tout. Nous entrons dans le mouvement de l’univers en nous unissant au Christ. On peut dire que, alors que la création matérielle est la condition pour l’histoire du salut, l’histoire de l’alliance est la vraie raison du cosmos. Nous arrivons aux racines de l’être en arrivant au mystère du Christ, à sa parole vivante qui est le but de toute la création. « Omnia serviunt tibi ». En servant le Seigneur nous réalisons le but de l’être, le but de notre propre existence.

Faisons à présent un saut:  « Mandata tua exquisivi ». Nous sommes toujours à la recherche de la Parole de Dieu. Elle n’est pas simplement présente en nous. Si nous nous arrêtons à la lettre, nous n’avons pas nécessairement compris réellement la Parole de Dieu. Nous risquons de ne voir que les paroles humaines et de ne pas trouver en leur sein le véritable acteur, l’Esprit Saint. Nous ne trouvons pas dans les paroles la Parole. Saint Augustin, dans ce contexte, nous rappelle les scribes et les pharisiens consultés par Hérode au moment de l’arrivée des Mages. Hérode veut savoir où serait né le Sauveur du monde. Ils le savent et donnent la réponse juste:  à Bethléem. Ce sont de grands spécialistes, qui connaissent tout. Et cependant, ils ne voient pas la réalité, ils ne connaissent pas le Sauveur. Saint Augustin dit:  ils sont des indicateurs de direction pour les autres, mais eux-mêmes ne se déplacent pas. Ceci est également un grand danger dans notre lecture de l’Ecriture:  nous nous arrêtons aux paroles humaines, aux paroles du passé, à l’histoire du passé, et nous ne découvrons pas le présent dans le passé, l’Esprit Saint qui nous parle aujourd’hui à travers les mots du passé. Nous n’entrons pas ainsi dans le mouvement intérieur de la Parole, qui en mots humains nous cache et nous ouvre les paroles divines. Aussi a-t-on toujours besoin de l’ »exquisivi ». Nous devons être à la recherche de la Parole dans les paroles.

L’exégèse, la vraie lecture de l’Ecriture Sainte, n’est donc pas seulement un phénomène littéraire, n’est pas la simple lecture d’un texte. C’est le mouvement de mon existence. C’est se déplacer vers la Parole de Dieu dans les paroles humaines. Ce n’est qu’en nous conformant au mystère de Dieu, au Seigneur qui est la Parole, que nous pouvons entrer à l’intérieur de la Parole, que nous pouvons vraiment trouver dans les paroles humaines la Parole de Dieu. Prions le Seigneur pour qu’il nous aide à chercher non seulement avec l’intellect, mais avec toute notre existence, pour trouver la parole.

A la fin:  « Omni consummationi vidi finem, latum praeceptum tuum nimis ».Toutes les choses humaines, toutes les choses que nous pouvons inventer, créer, sont finies. Toutes les expériences religieuses humaines aussi sont finies, montrent un aspect de la réalité, parce que notre être est fini et ne comprend toujours qu’une partie, que certains éléments:  « latum praeceptum tuum nimis » Seul Dieu est infini. Aussi sa Parole est-elle universelle et ne connaît-elle pas de frontières. En entrant donc dans la Parole de Dieu, nous entrons réellement dans l’univers divin. Nous sortons de l’étroitesse de nos expériences et entrons dans la réalité qui est vraiment universelle. En entrant dans la communion avec la Parole de Dieu, nous entrons dans la communion de l’Eglise qui vit la Parole de Dieu. Nous n’entrons pas dans un petit groupe, dans la règle d’un petit groupe, mais nous sortons de nos limites. Nous sortons vers le large, dans la vraie largeur de l’unique vérité, la grande vérité de Dieu. Nous sommes réellement dans l’universel. Et nous sortons ainsi dans la communion de tous nos frères et sœurs, de toute l’humanité, parce que dans notre cœur se cache le désir de la Parole de Dieu qui est une. Aussi l’évangélisation, l’annonce de l’Evangile, la mission ne sont-elles pas une espèce de colonialisme ecclésial, par lequel nous voulons insérer les autres dans notre groupe. C’est sortir des limites de chaque culture dans l’universalité qui nous relie tous, nous unit tous, nous fait tous frères. Prions de nouveau afin que le Seigneur nous aide à entrer réellement dans la « largeur » de sa Parole et nous ouvre ainsi à l’horizon universel de l’humanité qui nous unit avec toutes les différences.

Enfin, retournons de nouveau à un précédent verset:  « Tuus sum ego:  salvum me fac ». Le texte italien traduit:  « Je suis tien ». La Parole de Dieu est comme une échelle sur laquelle nous pouvons monter et, avec le Christ, également descendre dans la profondeur de son amour. C’est une échelle pour arriver à la Parole dans les paroles. « Je suis tien ». La parole a un visage, est une personne, le Christ. Avant que nous puissions dire « Je suis tien », il nous a déjà dit « Je suis tien ». La Lettre aux Hébreux, citant le Psaume 39, dit:  « Mais tu m’as façonné un corps (…) Alors j’ai dit:  Voici, je viens ». Le Seigneur s’est fait façonner un corps pour venir. Il a dit par son incarnation:  je suis tien. Et dans le baptême, il m’a dit:  je suis tien. Dans la sainte Eucharistie, il le dit toujours de nouveau:  je suis tien, afin que nous puissions répondre:  Seigneur, je suis tien. Dans le chemin de la Parole, en entrant dans le mystère de son incarnation, de son être avec nous, nous voulons nous approprier son être, nous voulons nous exproprier de notre existence, en Lui donnant ce qui nous a été donné.
« Je suis tien ». Prions le Seigneur de pouvoir apprendre par toute notre existence à dire cette parole. Ainsi serons-nous au cœur de la Parole. Ainsi serons-nous sauvés.

 

6 octobre 2008
 

Ps 118,89-96 : texte latin (cité par le pape) et sa traduction liturgique française  

89 In aeternum, Domine,
verbum tuum constitutum est in caelo.
Pour toujours, ta parole, Seigneur,
se dresse dans les cieux.
90 In generationem et generationem veritas tua;
firmasti terram, et permanet.
Ta fidélité demeure d’âge en âge,
la terre que tu fixas tient bon.
91 Secundum iudicia tua permanent hodie,
quoniam omnia serviunt tibi.
Jusqu’à ce jour le monde tient par tes décisions :
toute chose est ta servante.
92 Nisi quod lex tua delectatio mea est,
tunc forte periissem in humilia tione mea.
Si je n’avais mon plaisir dans ta loi,
je périrais de misère.
93 In aeternum non obliviscar man data tua,
quia in ipsis vivificasti me.
Jamais je n’oublierai tes préceptes :
par eux tu me fais vivre.
94 Tuus sum ego: salvum me fac,
quoniam mandata tua exqui sivi.
Je suis à toi : sauve-moi,
car je cherche tes préceptes.
95 Me exspectaverunt peccatores, ut perderent me;
testimonia tua intellexi.
Des impies escomptent ma perte :
moi, je réfléchis à tes exigences.
96 Omni consummationi vidi finem,
latum praeceptum tuum nimis.
De toute perfection j’ai vu la limite ;
tes volontés sont d’une ampleur infinie.

bonne nuit

21 mars, 2011

betonica officinalis

http://www.floralimages.co.uk/page.php?taxon=betonica_officinalis,1

Transfiguration du Seigneur

19 mars, 2011

Transfiguration du Seigneur dans images sacrée

http://www.santiebeati.it/

dimanche 20 mars 2011 – 2e de Carême – Homélie

19 mars, 2011

du site:

http://www.homelies.fr/homelie,2e.dimanche.de.careme,3096.html

dimanche 20 mars 2011 -  2e de Carême

Famille de saint Joseph Mars 2011   

Homélie-Messe  

La Parole de Dieu est bénédiction pour Abraham et pour tous ses fils. Mais en premier lieu, l’appel de Dieu est désappropriation ; Abraham est appelé à quitter ce qu’il connaît pour se lancer vers ce qu’il ne connaît pas. Le Seigneur lui demande en effet : quitte « ton » pays, « ta » famille, la maison de « ton » père et va vers « le pays que je te montrerai ». Par le jeu des pronoms personnels, le Seigneur renseigne Abraham sur la portée de son appel ; plus qu’un nouveau pays, le patriarche devra découvrir une relation nouvelle entre Dieu et l’homme — « je te bénirai » — et entre les hommes — « en toi seront bénies toutes les familles de la terre ». Le cercle des relations d’Abraham dépasse les frontières de son clan et s’ouvre à l’infini, infini de Dieu, immensité des nations.
La bénédiction suit ce mouvement et prend une ampleur nouvelle. Dieu, nous le savons bien, crée en séparant. Le départ d’Abraham annonce donc un épanouissement nouveau de la vie, il est le signe que Dieu ne se laisse pas mettre en échec par le péché de l’homme et ne renonce pas à son projet de salut. Les familles des peuples se sont divisées ; Dieu décide que la bénédiction passera par un seul homme pour les rejoindre tous. La promesse faite à Abraham est ainsi le fondement d’une alliance nouvelle où l’homme est appelé à collaborer à la réalisation de son salut. Quelle audace ! Dieu fait confiance à Abraham pour que sa bénédiction rejoigne l’ensemble des nations ; Dieu confie à un homme ce que tous les autres sont destinés à recevoir.
Voyons comment le Seigneur procède. Il y a d’abord une promesse destinée à Abraham seul. Appelé à quitter son pays pour un autre, que le Seigneur lui fera voir, le patriarche reçoit pour famille une grande nation. Puis, le Seigneur lui promet la bénédiction, récompense pour ceux qui renoncent à la convoitise et à l’autonomie. Cependant, notons que l’attitude d’Abraham seul n’est pas déterminante. Dieu accompagne en effet sa promesse d’une condition : « je bénirai ceux qui te béniront, je maudirai celui qui te méprisera ». Pour recevoir la bénédiction confiée à Abraham, il faut le respecter, il faut renoncer à jalouser le don qui lui a été fait. En un mot, pour recevoir la bénédiction, il faut renoncer au meurtre fratricide. Caïn, en effet, n’avait pas compris que son frère était pour lui un chemin de vie ; aveuglé par la souffrance de ses désirs déçus, il a sombré dans la malédiction et dans la mort. Cette condition que Dieu ajoute à sa promesse est une invitation à bénir le frère sur qui repose la bénédiction, pour bénéficier à son tour du don de la vie.
Finalement, l’appel d’Abraham à quitter son pays nous rejoint sous la forme d’un appel à quitter les terres arides de la jalousie et de la convoitise, car la vie ne s’épanouit que dans le partage et l’échange.
Puis le Seigneur dit : « en toi seront bénies toutes les nations de la terre ». En disant cela, Dieu propose une réponse au péché du jardin de l’Éden : il invite les hommes à entrer dans une dynamique d’alliance où la participation de chacun est nécessaire, une dynamique qui s’exprime dans la communion des différences. Chacun à sa manière joue le même jeu de la vie et met ainsi la mort en échec. Chacun coopère à son salut que, tout à la fois, il reçoit de Dieu et d’autrui. L’originalité est que cette alliance tripartite n’a pas de centre. Dieu se met au service des hommes, l’élu de Dieu porte la vie à ses frères et tous les frères bénissent celui que Dieu a choisi, conscients que l’appel qu’il a reçu représente une chance pour tous. Finalement, au centre de ce réseau est l’alliance, qui ne prive personne ni de sa responsabilité ni de sa liberté.
« Abraham partit, comme le Seigneur le lui avait dit ». Tout est dans le « comme ». Abraham Abraham souscrit à la volonté de Dieu et entre librement dans l’alliance. Voilà qui force notre admiration et mérite notre louange et fait d’Abraham de premier des croyants. Adam et Ève avaient certes reçu eux aussi un appel de Dieu ; mais Abraham ne possède pas déjà le don de Dieu. Il part pour un pays qu’il ne connaît pas encore. Il est le premier homme à faire totalement confiance à Dieu, à engager sa vie uniquement sur la Parole du Seigneur Dieu.
Dans notre itinéraire scripturaire, la deuxième lecture représente la transition idéale vers l’évangile. Comment ne pas nous émerveiller avec saint Paul « car Dieu (…) nous a donné une vocation sainte » ? Comment ne pas louer le Seigneur pour son Élu, son Messie, car « cette grâce nous avait été donnée dans le Christ Jésus avant tous les siècles, et maintenant elle est devenue visible à nos yeux, car notre Sauveur, le Christ Jésus, s’est manifesté (…) en faisant resplendir la vie » ?
En effet, au jour de la transfiguration, Dieu nous montre le pays qu’il avait promis à Abraham. Il apparaît clairement que nous sommes en route vers la gloire de Dieu. Là est le lieu où nous sommes appelés à demeurer, selon ce qu’exprime le désir de saint Pierre de monter trois tentes. Mais il est trop tôt pour nous installer, la route est encore à faire qui nous sépare de la pleine jouissance des fruits de la résurrection. Nous ferons cependant cette route le cœur léger car aujourd’hui nous goûtons les prémisses de la victoire du Christ notre sauveur.
Mais comment garder ce trésor pour demain ? Comment l’emporter pour qu’il soit notre force aux jours de la Passion ? En imitant Jésus, tout simplement. Le mystère de la transfiguration nous montre que l’alliance tripartite entre Dieu, son Messie et le reste de l’humanité, s’enracine et se déploie dans la prière. Jésus se transfigure à mesure qu’il prie. Au fur et à mesure qu’il s’abîme dans la contemplation du Père, Jésus s’ouvre intérieurement à la béatitude d’être fils. Pendant qu’il voit ainsi le Père, plus précisément parce qu’il voit ainsi le Père, les disciples, eux, voient le Fils. C’est la vision béatifique du Fils qui fait la leur, parce que c’est dans le Père que la lumière du Fils prend sa source.
Nous comprenons donc que la prière, au fond, n’est pas mercantile ; elle nous transforme. Elle nous transfigure. La prière est l’ouverture à tous les possibles de Dieu en nous, et donc à ce possible par excellence qu’est sa lumière. L’alliance que Dieu scelle avec l’humanité est lumière et vie ; et dans la dynamique tripartite, le Christ agit comme un prisme pour cette lumière. Un prisme qui fonctionne d’abord à l’envers. L’éclatement de nos vies est saisi en lui, Jésus recompose notre être profond en un faisceau unique et l’oriente vers Dieu. C’est de cette manière que, dans la prière, l’image du Fils s’imprime en nous et nous unifie en elle, jusqu’à ce que nous lui soyons semblables.
Mais si nous devenons tous semblables au Christ, nous ne devenons pas tous identiques. En nous transfigurant, le Christ transfigure aussi nos différences qui sont un reflet de sa richesse. En ce sens, le Christ est le prisme de l’humanité, c’est-à-dire qu’il révèle ce qu’il y a en nous d’inaliénable, de distinctif et de radicalement individuel. La transfiguration est l’apogée de l’individu, non pas en tant qu’il s’exalte pour faire montre de lui-même, mais en tant qu’il révèle que sa vie prend sa source en Dieu, que sa vie s’épanouit en Dieu et qu’elle est orientée vers lui.
Récapitulons. L’élection d’Abraham nous a appris que l’alliance de Dieu est vie. La manifestation de Jésus-Christ comme Fils de Dieu nous apprend que la nouvelle alliance est lumière et vie. Mais il reste que nous avons, chacun à notre place, chacun à notre manière, à nous engager dans le combat pour la victoire de la vie et pour la manifestation totale de la lumière du Christ. En louant le Messie de Dieu chaque jour, nous accueillons sa vie ; en priant avec lui et en lui, nous nous transformons en lui. C’est à cette condition que nous vivrons les jours de la Passion pour ce qu’ils sont : une manifestation de la tendresse du père, une victoire de la vie, une apothéose de la lumière de Dieu.
Seigneur Jésus, nous te bénissons et nous t’adorons parce que tu es l’Envoyé de Dieu qui transmet la vie à toutes les familles de la terre. Nous t’acclamons et nous te glorifions car, par ton sacrifice, tu nous donnes en partage ta gloire, tu nous donnes d’être enfants de lumière. Pour que nous puissions te suivre jusqu’au bout, nous nous offrons maintenant à toi, transfigure-nous, transforme-nous à ta parfaite ressemblance, et Dieu notre Père sera tout en tous.
Frère Dominique

Le Carême selon Enzo Bianchi, prieur de Bose

19 mars, 2011

du site:

http://viechretienne.eglisejura.com/index.php?p=191

Le Carême selon Enzo Bianchi, prieur de Bose

Chaque année revient le Carême, un « temps plein » de quarante jours que les chrétiens ont à vivre tous ensemble comme un temps de conversion, de retour à Dieu. Toujours les chrétiens doivent vivre en luttant contre les idoles séduisantes, toujours le temps est favorable pour accueillir la grâce et la miséricorde du Seigneur. Pourtant, l’Eglise demande qu’il y ait un temps précis, qui se détache du quotidien, un temps , « autre », un temps fort durant lequel on peut faire converger dans l’effort de conversion la majeure partie des énergies que chacun possède. Car, avec intelligence, elle connaît l’incapacité de notre humanité à vivre dans une tension forte le chemin quotidien vers le Royaume.
Et l’Eglise demande que ce temps s soit vécu simultanément de la part de tous les chrétiens, que tous accomplissent ainsi cet effort ensemble, en communion et en solidarité. Ce sont donc quarante jours pour retourner au Seigneur, pour répudier les idoles séduisantes mais aliénantes, pour connaître mieux la miséricorde infinie du Seigneur.
La conversion, en effet, n’est pas événement réalisé une fois pour toutes. confondre. C’est un dynamisme qui doit être renouvelé dans les divers moments de l’existence, aux différents âges, et surtout quand le temps qui passe conduit le chrétien à s’adapter à la mondanité, à être gagné par la fatigue, à perdre le sens et le but de sa vocatIon, à vivre ainsi sa foi dans une sorte de schizophrénie.
Oui, le Carême est le temps pour retrouver sa propre vérité et sa propre authenticité, avant même d’être un temps de pénitence. Ce n’est pas un temps où « faire » quelque œuvre particulière de charité ou de mortification, mais c’est un temps pour redécouvrir la vérité de son propre être. Jésus affirme que même les hypocrites jeûnent, même les hypocrites font la charité (cf. Mt 6, 1-6 et 16-18) : pour cette raison, précisément, il s’agit d’unifier sa vie devant Dieu et d’ordonner la fin et les moyens de la vie chrétienne, sans les confondre.
Le Carême veut réactualiser les quarante ans d’Israël au désert, en guidant le croyant à la connaissance de soi, c’est-à-dire à la connaissance de ce que le Seigneur déjà connaît du croyant lui-même : une connaissance qui n’est pas faite d’introspection psychologique, mais qui trouve sa lumière et son orientation dans la Parole de Dieu.
Comme le Christ, durant quarante jours au désert, a combattu et vaincu le tentateur grâce à la Parole de Dieu (cf. Mt 4,1-11), de même le chrétien est appelé à écouter, à lire, à prier plus intensément et plus assidûment la Parole de Dieu contenue dans les Ecritures, dans la solitude comme dans la liturgie. La lutte du Christ au désert devient alors vraiment exemplaire et, luttant contre les idoles, le chrétien renonce à faire le mal qu’il est habitué à faire et commence à faire le bien qu’il ne fait pas ! Emerge ainsi la « différence chrétienne », ce qui constitue le chrétien et le rend éloquent dans le compagnonnage avec les hommes, qui le rend capable de montrer l’Evangile vécu, l’Evangile fait chair et vie.   

  

Saint Joseph

18 mars, 2011

Saint Joseph dans images sacrée

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