Archive pour le 26 mars, 2011

-Joh-04,01_Samaritan_Woman

26 mars, 2011

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http://www.artbible.net/Jesuschrist_fr.html

Pour le P. Cantalamessa l’amour doit être vécu avec le corps et l’âme

26 mars, 2011

du site:

http://www.zenit.org/article-27412?l=french

Pour le P. Cantalamessa l’amour doit être vécu avec le corps et l’âme

Les deux dimensions de l’amour « eros » et « agapè » sont indissociables

ROME, Vendredi 25 mars 2011 (ZENIT.org) – Les deux visages de l’amour, l’eros et l’agapè, le corps et l’âme, sont indissociables. Il est important de redire cette vérité au monde, dans le cadre de la nouvelle évangélisation mais aussi au sein de l’Eglise, aux consacrés, pour lutter notamment contre une conception dénaturée de l’amour.
C’est ce qu’a affirmé en substance le P. Raniero Cantalamessa, ofmcap, prédicateur de la Maison pontificale, dans sa première prédication de Carême, prononcée ce vendredi matin, en présence du pape Benoît XVI et de la curie romaine, dans la chapelle Redemptoris Mater, au Vatican.
« L’amour souffre d’une séparation néfaste pas seulement dans la mentalité du monde sécularisé, mais aussi, à l’opposé, parmi les croyants et, en particulier, parmi les âmes consacrées. En simplifiant au maximum, on pourrait formuler ainsi la situation : dans le monde, on trouve un eros sans agapè ; et, parmi les croyants, on trouve souvent un agapè sans eros », a affirmé Le P. Cantalamessa.
« L’eros sans agapè est un amour romantique, le plus souvent passionnel, jusqu’à la violence », « l’agapè sans eros nous apparaît comme un ‘amour froid’, un aimer ‘en surface’, sans participation de tout l’être, davantage imposé par la volonté que venant d’un élan intime du cœur », a-t-il expliqué.
« Si l’amour mondain est un corps sans âme, l’amour religieux vécu de la sorte est une âme sans corps », a ajouté le prédicateur de la Maison pontificale.
« L’être humain n’est pas un ange, un pur esprit ; il est âme et corps substantiellement unis : tout ce qu’il fait, y compris aimer, doit refléter cette structure. Si la composante liée au temps et à la corporéité est systématiquement niée ou réprimée, le résultat sera double : ou l’on tient bon, péniblement, par sens du devoir, pour défendre sa propre image, ou l’on cherche des compensations plus ou moins licites, jusqu’aux cas si douloureux qui affligent actuellement l’Eglise. A l’origine de nombreuses déviations morales d’âmes consacrées, on ne peut pas l’ignorer, il y a une conception déformée et dénaturée de l’amour », a poursuivi le P. Cantalamessa.
Le prédicateur a expliqué que dans son encyclique « Deus caritas est », Benoît XVI « corrige l’image d’une foi qui ne touche le monde que de façon superficielle, sans y pénétrer, à travers l’utilisation de l’image évangélique du levain qui fait fermenter la pâte ; elle remplace l’idée d’un règne de Dieu venu ‘juger’ le monde, par celle d’un règne de Dieu venu ‘sauver’ le monde, en commençant par l’eros qui en est la force dominante ».
« La restauration de l’eros aide surtout les êtres humains amoureux et les époux chrétiens, en montrant la beauté et la dignité de l’amour qui les unit. Elle aide les jeunes à découvrir la fascination de l’autre sexe non pas comme une chose ambiguë, à vivre loin de Dieu, mais au contraire comme un don du Créateur pour leur joie, s’il est vécu dans l’ordre voulu par lui », a expliqué le P. Cantalamessa.
« Mais la restauration de l’eros doit nous aider, nous aussi, les consacrés, hommes et femmes », estime-t-il.
« Si eros signifie élan, désir, attraction, nous ne devons pas avoir peur des sentiments et encore moins les mépriser et les réprimer », a-t-il affirmé.
« C’est justement pour cela que Dieu nous a donné notre prochain à aimer ! », a-t-il ajouté, en invitant toutefois à « ne pas sauter un maillon décisif » car « avant le frère que l’on voit il y a un autre que l’on voit et touche aussi : le Dieu fait chair, c’est Jésus Christ ! »
« Le premier objet de notre eros, de notre quête, de notre désir, attraction, passion, doit être le Christ », a-t-il souligné, en reconnaissant qu’on « ne voit pas le Christ non plus, mais il est là ; il est ressuscité, il est vivant, il est à nos côtés ; sa présence est plus réelle que celle de l’époux le plus amoureux aux côtés de son épouse ».
Le prédicateur capucin a invité à « penser au Christ non comme à une personne du passé, mais comme au Seigneur ressuscité et vivant, avec qui je peux parler, que je peux aussi embrasser si je le désire, sûr que mon baiser ne finira pas sur le papier ou le bois d’un crucifix mais sur un visage et des lèvres de chair vivante (même si elle est spiritualisée), heureux de recevoir mon baiser ».
« La beauté et la plénitude de la vie consacrée dépendent de la qualité de notre amour pour le Christ. Il est le seul capable de protéger de la dispersion désordonnée de notre coeur, a affirmé le prédicateur de la Maison pontificale. Jésus est l’homme parfait ; il possède, à un degré infiniment supérieur, toutes les qualités et les attentions qu’un homme recherche chez une femme et une femme chez un homme ».
« Son amour ne nous soustrait pas nécessairement à l’appel des créatures et en particulier à l’attraction de l’autre sexe (ceci fait partie de notre nature qu’il a créée et qu’il ne veut pas détruire) ; il nous donne toutefois la force de vaincre ces attractions grâce à une attraction plus forte », a-t-il ajouté.

Gisèle Plantec

27 mars 2011 – 3e dimanche de Carême – Homélie

26 mars, 2011

du site:

http://www.homelies.fr/homelie,3e.dimanche.de.careme,3101.html

27 mars 2011 – 3e dimanche de Carême

Famille de saint Joseph

Homélie-Messe  

A l’heure la plus chaude de la journée, Jésus, « fatigué par la route », s’arrête au bord du puits creusé par Jacob lui-même, près de Sichem. Il demeure « assis là » pendant que les apôtres entrent dans la ville pour y chercher de quoi se restaurer.
Et voilà que de manière tout à fait inattendue, arrive une femme venant puiser de l’eau. En général cette corvée s’effectuait plutôt à la fraîcheur du soir, et en groupe ; cette femme désire donc se retrouver seule. Elle doit sans aucun doute être contrariée de se trouver confrontée à cet inconnu, d’autant plus qu’il lui adresse la parole pour lui demander à boire. L’ironie cinglante avec laquelle elle accueille la requête de Jésus trahit sa mauvaise humeur : « Je vois que lorsque la soif vous brûle, vous les juifs, vous ne vous posez plus la question de savoir si celle qui porte une cruche est hérétique ou pas ! »
La femme était bien trop préoccupée pour pouvoir saisir d’amblée la dimension symbolique de l’événement. Le puits est en effet le lieu des rencontres providentielles entre ceux que Dieu destine l’un à l’autre : Isaac et Rébecca (Gn 24, 12-14), Moïse et la fille de Jéthro (Ex 2, 19), et bien sûr Jacob et Rachel (Gn 29, 9-11) : l’évangéliste ne vient-il pas de préciser que le puits est creusé sur « le terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph », premier-né de Rachel ? Nous pressentons que la rencontre apparemment fortuite à laquelle l’évangéliste nous fait assister, va se prêter à une interprétation universelle. Derrière le personnage de la Samaritaine, c’est l’humanité épouse qui se profile. Egarée par le péché, elle a perdu le chemin vers Dieu et erre dans le désert, cherchant en vain à apaiser sa soif du Bien-Aimé. Saura-t-elle reconnaître le temps de sa visite ?
La demande de Jésus « Donne-moi à boire », fait écho au « J’ai soif » que Notre-Seigneur prononcera à la même heure, du haut de la Croix. « J’ai soif de toi. J’ai soif de ton amour. J’ai soif d’être aimé par toi. Viens à moi. Je vais remplir ton cœur. Je vais soigner tes blessures. Je vais faire de toi une nouvelle créature. Je vais te donner la paix au cœur même de toutes tes épreuves » (Mère Teresa). Etonnant renversement : le mendiant de notre amour n’est autre que l’Amour subsistant, qui désire nous combler des Eaux vives de l’Esprit en échange des eaux frelatées de nos cœurs partagés. Paraphrasant la première lecture nous pourrions faire dire à Jésus : « Moi je serai là, devant toi, sur le rocher du mont Golgotha. Tu frapperas le rocher, et il en sortira de l’eau, et tu boiras ! ».
« Si tu savais le don de Dieu, si tu connaissais celui qui te dit : “Donne-moi à boire”, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive ».
La réponse de la Samaritaine, mi provocante, mi inquiète, trahit qu’elle pressent le mystère ; elle perçoit intuitivement que Jésus veut l’entraîner vers le lieu d’une autre quête, bien plus essentielle. Sans doute hésite-t-elle, mais n’ayant plus grand-chose à perdre, elle accepte d’inverser les rôles et reconnaît son besoin : « Seigneur, donne-la moi, cette eau : que je n’aie plus soif ». Elle cède l’initiative ; elle consent à se laisser conduire ; elle s’ouvre au mystère de cet inconnu et « au mystère de l’eau vive, que l’homme ne peut puiser dans un puits, mais ne peut que recevoir comme un don de Dieu lui-même » (Jean-Paul II).
Maintenant qu’elle lui a ouvert son cœur, Jésus peut la rejoindre à l’intime de sa souffrance, qu’il l’invite à exprimer : « Je n’ai pas de mari ». Délicatement, Notre-Seigneur la conduit sur un chemin de vérité, en l’aidant à passer de la dissimulation à l’aveu : « Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari, car tu en as eu cinq, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari : là tu dis vrai ». La miséricorde commence déjà à se déverser dans les blessures de cette âme en peine, et à y porter son fruit de repentance. L’attitude de Jésus n’a rien de celle d’un juge : le ton de sa voix n’est pas celui d’une mise en accusation ; Notre-Seigneur l’invite avec délicatesse à oser venir à la lumière, afin de retrouver la liberté.
Curieusement, devant la révélation du douloureux secret de ses échecs affectifs répétés, la femme ne dit pas : « Seigneur, je l’entends, tu es un prophète », mais « je le vois ». Elle a vu dans ce regard qui plonge directement dans les profondeurs de son âme, qu’un avenir demeure ouvert, même pour une hérétique et une pécheresse. L’espérance s’est infiltrée dans le cœur de cette femme qui s’enfermait dans le silence et l’isolement. Elle saisit la main que le Seigneur lui tend : « Aide-moi à me tourner vers Dieu pour que je puise en lui la force de me repentir et de reprendre le droit chemin. Dis-moi où je dois adorer Dieu pour qu’il entende ma prière ? »
Profitant de la disponibilité de son interlocutrice, Jésus va l’inviter à passer d’une religiosité encore marquée par la superstition, à l’ébauche d’une foi trinitaire : « Crois-moi, l’Heure vient où les vrais adorateurs adoreront le Père en Esprit et vérité ». La promesse est au futur : il faut d’abord que du haut de la Croix Jésus répande l’Esprit « que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui » (Jn 7, 39). C’est en buvant l’eau vive jaillie du Rocher (1ère lect.) frappé par la lance, que l’humanité réconciliée trouvera à nouveau le chemin d’une relation vraie avec son Dieu.
« Aujourd’hui ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur », qui nous invite à « entrer dans son repos » (Ps). Au cœur de ces quarante jours de traversée du désert, venons nous aussi à l’Heure du midi au bord du puit de la miséricorde, et pleins de reconnaissance, puisons les eaux aux sources du salut.
« En paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ qui a fait de nous des justes par la foi » (2nd lect.), nous pourrons alors « adorer le Seigneur qui nous a faits », et confesser pleins de reconnaissance : « La preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ est mort pour nous, alors que nous étions encore pécheurs ».