Archive pour le 18 mars, 2011
Mercredi 19 mars 2003 – Solennité de la Saint-Joseph, Epoux de Marie (Jean Paul II)
18 mars, 2011du site:
AUDIENCE GÉNÉRALE DE JEAN-PAUL II
Mercredi 19 mars 2003
Solennité de la Saint-Joseph, Epoux de Marie
Saint Joseph, patron universel de l’Eglise
1. Nous célébrons aujourd’hui la solennité de la Saint-Joseph, Epoux de Marie (Mt 1, 24; Lc 1, 27). La liturgie nous l’indique comme le « père » de Jésus (Lc 2, 27.33.41.43.48), prêt à réaliser les desseins divins, même lorsque ceux-ci échappent à la compréhension humaine. A travers lui, « fils de David » (Mt 1, 20; Lc 1, 27), les Ecritures se sont accomplies et le Verbe Eternel s’est fait homme, par l’oeuvre de l’Esprit Saint, dans le sein de la Vierge Marie. Saint Joseph est défini dans l’Evangile comme un « homme juste » (Mt 1, 19), et il est pour tous les croyants un modèle de vie dans la foi.
2. Le mot « juste » évoque sa rectitude morale, son attachement sincère à la pratique de la loi et l’attitude de totale ouverture à la volonté du Père céleste. Même dans les moments difficiles et parfois dramatiques, l’humble charpentier de Nazareth ne s’arroge jamais le droit de mettre en discussion le projet de Dieu. Il attend l’appel d’En-Haut et, en silence, il respecte le mystère, se laissant guider par le Seigneur. Une fois sa tâche reçue, il l’exécute avec une responsabilité docile: il écoute l’ange avec attention lorsqu’il s’agit de prendre la Vierge de Nazareth comme épouse (cf. Mt 1, 18-25), lors de la fuite en Egypte (cf. Mt 2, 13-15) et du retour en Israël (cf. Ibid. 2, 19-23). Les évangélistes le décrivent en quelques lignes, mais de façon significative, comme le gardien plein de sollicitude de Jésus, époux attentif et fidèle, qui exerce l’autorité familiale dans une attitude constante de service. Les Ecritures Saintes ne nous racontent rien d’autre à son propos, mais dans ce silence est contenu le style même de sa mission: une existence vécue dans la grisaille de la vie quotidienne, mais avec une foi assurée dans la Providence.
3. Chaque jour, saint Joseph dut subvenir aux besoins de sa famille par le dur travail manuel. C’est pourquoi l’Eglise l’indique à juste titre comme le patron des travailleurs.
La solennité d’aujourd’hui constitue donc une occasion propice pour réfléchir également sur l’importance du travail dans l’existence de l’homme, dans la famille et dans la communauté.
L’homme est le sujet et le protagoniste du travail et, à la lumière de cette vérité, on peut bien percevoir le lien fondamental existant entre personne, travail et société. L’activité humaine – rappelle le Concile Vatican II – dérive de l’homme et a l’homme pour objectif. Selon le dessein et la volonté de Dieu, elle doit servir au bien véritable de l’humanité et permettre « à l’homme en tant qu’individu ou membre de la société de cultiver et de réaliser sa vocation intégrale » (Gaudium et spes; n. 35).
Pour mener à bien cette tâche, il est nécessaire de cultiver une « spiritualité éprouvée du travail humain » ancrée, par de solides racines, à l’ »Evangile du travail » et les croyants sont appelés à proclamer et à témoigner la signification chrétienne du travail dans leurs diverses activités professionnelles (cf. Laborem exercens, n. 26).
4. Que saint Joseph, un saint si grand et si humble, soit un exemple auquel les travailleurs chrétiens s’inspirent, en l’invoquant en toute circonstance. Je voudrais aujourd’hui confier au sage gardien de la sainte Famille de Nazareth les jeunes qui se préparent à leur future profession, les chômeurs et ceux qui souffrent du fait des difficultés liées à la crise du chômage, les familles et le monde du travail tout entier avec les attentes et les défis, les problèmes et les perspectives qui le caractérisent.
Que saint Joseph, patron universel de l’Eglise, veille sur toute la communauté ecclésiale et, en tant qu’homme de paix qu’il était, obtienne pour toute l’humanité, en particulier pour les peuples menacées en ces heures par la guerre, le précieux don de la concorde et de la paix.
Carême : Le P. Léthel évoque la « théologie vécue des saints »
18 mars, 2011du site:
http://www.zenit.org/article-27318?l=french
Carême : Le P. Léthel évoque la « théologie vécue des saints »
Le prédicateur des exercices spirituels de Carême
ROME, Jeudi 17 mars 2011 (ZENIT.org) – La théologie n’est pas qu’une affaire d’universitaires, rappelle le P. François-Marie Léthel à L’Osservatore Romano, en évoquant la « théologie vécue des saints », dont les plus grandes représentantes sont Catherine de Sienne et Thérèse de Lisieux, proclamées docteur de l’Eglise sans avoir étudié à l’université.
Français de l’Ordre des Carmes déchaux, le P. Léthel prêche les exercices spirituels de Carême qui se déroulent au Vatican depuis le 13 mars sur le thème « La lumière du Christ dans le cœur de l’Eglise – Jean-Paul II et la théologie des saints ».
« Dans l’Eglise d’Occident, avec la naissance des universités au Moyen Age, le risque de réduire la théologie à sa seule forme intellectuelle, universitaire, est apparu, et cela était un grand appauvrissement », a expliqué le P. Léthel.
Mais après le Concile Vatican II, en 1970, a-t-il poursuivi, « Paul VI a fait un pas décisif quand il a déclaré deux femmes docteurs de l’Eglise, deux saintes qui n’avaient pas étudié à l’université : Thérèse d’Avila et Catherine de Sienne ». Ces saintes ont reçu « le même titre que des saints qui étaient de grands intellectuels, comme Anselme, Thomas, Bonaventure ».
« Avec l’encyclique Fides et ratio, qui faisait référence à ces représentants de la ‘grande raison’, Jean-Paul II a indiqué dans Novo millennio ineunte l’exemple de Catherine de Sienne et de Thérèse de Lisieux comme des représentantes de la ‘théologie vécue des saints’ ».
La théologie des saints, a encore expliqué le P. Léthel, « c’est cette grande connaissance du Mystère du Christ dont saint Paul parle dans sa Lettre aux Ephésiens, quand il demande ‘à genoux’ au Père l’abondance du don de l’Esprit Saint pour les fidèles, afin qu’à travers la foi et l’amour ils puissent ‘avec tous les saints, connaître l’amour du Christ qui surpasse toute connaissance’ ».
« Dans son langage, les ‘saints’ sont les fidèles, les baptisés, nous tous d’une certaine manière, si nous vivons vraiment de foi, d’espérance et de charité », a-t-il ajouté. Jean-Paul II en était un exemple : « il était avant tout l’homme d’une prière profonde. C’était un mystique. La prière animait et pénétrait toute sa réflexion théologique, philosophique, poétique ».
Le théologien : une personne pleinement engagée sur le chemin de la sainteté
Dans cette interview, ce Carme spécialiste des saints est revenu sur l’actualité de ses méditations. « Les saints touchent les réalités essentielles de la vie chrétienne et de la condition humaine. Le grand thème, c’est comment vivre la sainteté dans le monde d’aujourd’hui, dans différents contextes ».
Il évoque la patronne des missions, Thérèse de Lisieux, qui a « beaucoup à dire sur le thème de la nouvelle évangélisation ». « Le choix de Catherine de Sienne et de Jeanne d’Arc pour ces exercices est plus lié à Benoît XVI, qui a dédié deux catéchèses importantes à ces saintes de la fin du Moyen Age, comme des exemples de ‘femmes fortes’ dans un contexte de grandes souffrances et de crise de l’Eglise et de la société ».
« Avec ces saintes, a ajouté le P. Léthel, la lumière du Christ rencontre les ténèbres du péché qui se trouvent aussi à l’intérieur de l’Eglise, pour la purifier, la réformer. Et cela est évidemment de grande actualité ».
Le P. Léthel a enfin donné une définition du rôle du théologien dans l’Eglise et dans la société actuelle. « Il doit être un témoin authentique de la lumière du Christ », a-t-il affirmé.
« Aujourd’hui, ce peut être un homme ou une femme, un laïc ou un prêtre, une personne mariée ou consacrée. Mais ce doit être une personne pleinement engagée sur le chemin de la sainteté, c’est-à-dire une personne humble, sur un chemin de conversion permanente à l’Evangile », a-t-il encore expliqué.
Dans les perspectives de Jean-Paul II et de Benoît XVI, « ce doit être une personne qui, dans la lumière du Christ, est témoin de la ‘grande raison’ et du ‘grand amour’, dans un dialogue continu avec le Seigneur, dans l’écoute et dans l’étude de sa Parole, et dans un dialogue avec l’humanité d’aujourd’hui ».
Marine Soreau