Archive pour le 26 février, 2011
dimanche 27 février 20118 – dimanche du Temps Ordinaire
26 février, 2011du site:
http://www.homelies.fr/homelie,8e.dimanche.du.temps.ordinaire,3074.html
dimanche 27 février 20118 – dimanche du Temps Ordinaire
Famille de saint Joseph
Homélie-Messe
« Le Seigneur est mon appui : il m’a dégagé, m’a donné du large, il m’a libéré, car il m’aime ». L’antienne d’ouverture de la liturgie de ce jour nous en donne le fil rouge et la clé d’interprétation : la Parole de Dieu veut nous libérer de nos asservissements, afin que nous connaissions « la joie de le servir sans inquiétude », et que « les événements de ce monde se déroulent dans la paix, selon le dessein » du Père (cf. Or. d’ouv.).
D’où viennent nos divisions, nos oppositions, nos conflits ? De nos divisions, nos oppositions, nos conflits intérieurs, que nous projetons – individuellement et collectivement – sur notre entourage ! « Aucun homme ne peut servir deux maîtres », nous dit Jésus ; et pourtant, combien de faux maîtres n’avons-nous pas ? Tantôt nous aimons l’un et détestons l’autre, tantôt nous nous attachons à ce dernier et méprisons le premier. Nous sommes sans cesse en contradiction intérieure, divisés entre nos multiples appartenances contradictoires.
Jésus choisit pour exemple l’argent, qui constitue le paradigme de nos convoitises, puisqu’il donne accès à l’avoir, au pouvoir et à la gloire selon ce monde. Ce n’est pas l’argent en tant que tel qui est mis en cause : s’il n’existait pas, il faudrait réinstaurer le troc – ce qui ne serait probablement guère mieux. Mais c’est notre relation à l’argent que Jésus critique : de serviteur, ou plutôt de moyen d’échange de biens et de services, il est devenu une fin en soi, un absolu, c’est-à-dire une idole. Lorsque Jésus met en accusation « l’argent trompeur » (Lc 16, 9), il dénonce le mensonge qu’il représente : ces quelques pièces de métal éveillent en nous des désirs inavouables, qui sont à mettre en lien avec le péché des origines. Coupés de Dieu, nous sommes enfermés dans nos peurs : peur de l’avenir, peur de l’autre, peur de la maladie, peur des imprévus, peur des revers de fortune ; aussi sommes-nous en quête de sécurité, d’assurances en tous genres, que nous espérons trouver dans l’argent, supposé nous prémunir de tous les aléas de la vie.
Illusoire le repos qui prétend se fonder sur l’abondance matérielle ! Souvenons-nous du propriétaire dont les terres avaient beaucoup rapporté et qui se disait : « Te voilà avec des réserves en abondance pour de nombreuses années. Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence. Mais Dieu lui dit : “Tu es fou : cette nuit même, on te redemande ta vie. Et ce que tu auras mis de côté, qui l’aura ?” ». Et Jésus de conclure : « Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu » (Lc 12, 16-21). Heureux celui qui peut dire avec le Psalmiste : « Je n’ai de repos qu’en Dieu seul, mon salut vient de lui : lui seul est mon salut, la citadelle qui me rend inébranlable » (Ps 61) ; il ne sera pas déçu, car il a mis dans le Très-Haut son espérance. Cela ne signifie pas qu’il sera à l’abri des épreuves, mais celles-ci vérifieront la qualité de sa foi, de sa confiance en Dieu : « Mes frères, quand vous butez sur toute sorte d’épreuves, pensez que c’est une grande joie. Car l’épreuve, qui vérifie la qualité de votre foi, produit en vous la persévérance, et la persévérance doit vous amener à une conduite parfaite ; ainsi vous serez vraiment parfaits, il ne vous manquera rien » (Jc 1, 2-4).
Mais pour faire confiance au Seigneur, il nous faut d’abord nous laisser guérir de notre défiance envers le Dieu rival, jaloux de notre bonheur, cette idole monstrueuse qui tyrannise notre cœur depuis que le Serpent a perverti en nous l’image du Dieu Père. Les quelques versets du prophète Isaïe que la liturgie nous propose en première lecture sont un véritable antidote contre ce venin : « Jérusalem disait : “Le Seigneur m’a abandonnée, le Seigneur m’a oubliée”. Est-ce qu’une femme peut oublier son petit enfant, ne pas chérir le fils de ses entrailles ? Même si elle pouvait t’oublier, moi, je ne t’oublierai pas. Parole du Seigneur tout-puissant ». Où est-il le paternel tyrannique qui nous enferme dans la peur ? Cette idole n’a jamais existé que dans notre cœur blessé par le mensonge de l’Ennemi ; la peur de Dieu est l’ivraie la plus redoutable que le malin ait semée dans le champ de nos vies. Elle pousse avec le blé et menace de l’étouffer ; mais le seul moyen de l’empêcher de nuire, ce n’est pas de l’arracher au risque d’arracher aussi les épis, mais c’est de promouvoir la croissance du bon grain, en fortifiant notre foi par l’écoute de la Parole et l’accueil de l’Esprit d’amour dans la prière et les sacrements (cf. Mt 13, 24-30).
Notre-Seigneur ne nous demande pas de nous retirer du monde (sauf vocation particulière) pour bannir tout usage de « l’argent trompeur » (Lc 16, 9). Ce que Jésus récuse, c’est de servir l’argent et de lui être asservi, au lieu de nous servir de l’argent pour faire le bien. Notre relation à l’argent – comme toutes nos relations d’ailleurs – doit être ajustée à la Révélation du vrai visage de Dieu : « Votre Père céleste sait ce dont vous avez besoin ». Notre-Seigneur veut nous conduire de l’état d’esclave de l’argent trompeur, à celui de fils dans la maison de son Père.
C’est donc une double idolâtrie que Jésus dénonce, l’une entraînant probablement l’autre : l’idolâtrie d’un Dieu lointain, exigeant, indifférent aux besoins de l’homme ; et l’idolâtrie de l?Argent. Il n’est pas impossible que la seconde ne soit qu’une compensation pour l’insatisfaction engendrée par la première. Telle est l’attitude des « païens » qui ignorent le vrai visage de Dieu, et continuent de s’inquiéter quotidiennement quant au boire et au manger. Celui qui se sait fils du Père, travaille certes pour subvenir aux besoins des siens, et participe au bien commun de la société à laquelle il appartient ; mais il le fait dans la liberté filiale, c’est-à-dire dans la certitude que Dieu est avec lui dans son effort comme dans son repos, dans ses succès comme dans ses échecs professionnels. De maître, l’argent peut devenir serviteur parce que dans son rapport à Dieu, le croyant est passé de la servitude au service, de la peur à la confiance filiale. Son souci n’est plus de sauvegarder sa vie – il sait maintenant qu’il la reçoit à chaque instant de son Père comme un don d’amour – mais de travailler pour établir la justice du Royaume, c’est-à-dire de rendre à chacun ce dont il a besoin afin qu’il puisse vivre dans la dignité de fils de Dieu ; à commencer par ceux qui lui sont les plus proches : ceux qui lui sont confiés et qu’il est chargé de servir.
« “Tu es vraiment saint, Dieu de l’univers, et toute la création – les oiseaux du ciel et les lys de la terre – proclament ta louange ; car c’est toi qui donnes la vie, c’est toi qui sanctifies toutes choses, par ton Fils, Jésus-Christ Notre-Seigneur, avec la puissance de l’Esprit Saint” (Pr. Euchar. n° 3). Donne-moi assez de confiance pour te confier demain, et ne chercher jour après jour que ton Royaume et sa justice, en assumant la peine quotidienne de son enfantement. »
Père Joseph-Marie
TENSIONS DANS LES PAYS ARABES : ENTRER SANS PEUR DANS UN DIALOGUE POSITIF
26 février, 2011du site:
http://www.zenit.org/article-27107?l=french
TENSIONS DANS LES PAYS ARABES : ENTRER SANS PEUR DANS UN DIALOGUE POSITIF
Editorial du père Lombardi pour Octava Dies
ROME, Vendredi 25 février 2011 (ZENIT.org) – Malgré la douleur et la préoccupation provoquée par la résistance violente au mouvement des pays arabes pour une plus grande démocratie, il s’agit d’un changement prometteur face auquel l’Occident ne doit pas interférer mais pour lequel il doit offrir son aide.
C’est ce qu’affirme le père Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, dans l’éditorial pour Octava Dies, l’hebdomadaire d’information du Centre télévisé du Vatican, qu’il a consacré aux événements dans les pays arabes.
Ce n’est pas la peur qui doit prévaloir mais « l’amitié et le dialogue entre les peuples et les cultures », affirme-t-il aussi.
« Les violences qui accompagnent – en particulier en Libye – la résistance à l’extension du mouvement de transformation de la situation politique dans les pays arabes sont naturellement source de très grande douleur pour la souffrance des victimes et des populations, en plus de préoccupation sur les résultats du processus en cours puisque la violence risque de rendre la pacification beaucoup plus difficile », affirme le père Lombardi.
Bien sûr, dans tous ces pays, « il s’agit d’une grande révolution » qui promet la possibilité d’un « printemps » pour le monde arabe.
Chez les Occidentaux, « beaucoup comprennent que chaque vraie croissance des peuples arabes dans la liberté et dans la démocratie doit naître avant tout de l’intérieur, sans interférence extérieure contreproductive », tandis que « d’autres ont surtout peur et tendent à se fermer sur eux-mêmes ».
« Il nous semble, à nous – poursuit le père Lombardi – qu’en plus du juste respect, il faut de la disponibilité et des initiatives » pour apporter « une aide concrète dans ces situations de difficulté que chaque transformation profonde porte avec elle, et puis l’amitié et le dialogue entre les peuples et les cultures, aujourd’hui plus que par le passé ».
A ses yeux, « il faut tenir compte de deux composantes importantes dans la requête de nouveauté de la part des jeunes ».
« Grâce aux liens avec l’émigration, beaucoup ont une idée positive du monde européen, des droits humains, de la démocratie et de la liberté. Grâce aux nouvelles possibilités de communication, beaucoup se sentent ouverts au dialogue et désireux de s’insérer dans une communauté mondiale », explique-t-il. « Comme toujours, les nouvelles possibilités sont aussi liées à de nouveaux risques. Mais si elles ne sont pas utilisées pour leurs aspects positifs, les aspects négatifs prévaudront certainement ».
« Si proche de nous – conclut le père Lombardi – sur la rive méridionale de cette mer désormais très étroite qu’est la Méditerranée, il y a d’innombrables jeunes désireux de grandir humainement dans une plus grande liberté ». « Nous ne pouvons pas ne pas faire tout ce qui est en nous pour entrer sans peur dans un dialogue positif avec eux, en apprenant mutuellement nos différentes langues ».
Marine Soreau
buona notte
26 février, 2011Bienheureux Guerric d’Igny : Accueillir le Royaume de Dieu à la manière d’un enfant
26 février, 2011du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20110226
Le samedi de la 7e semaine du Temps Ordinaire : Mc 10,13-16
Commentaire du jour
Bienheureux Guerric d’Igny (v. 1080-1157), abbé cistercien
1er sermon pour la Nativité (trad. SC 166, p.167 rev.)
Accueillir le Royaume de Dieu à la manière d’un enfant
Un petit enfant est né pour nous : le Dieu de majesté, s’anéantissant lui-même, s’est rendu semblable non seulement au corps terrestre des mortels, mais encore à l’âge des enfants, empreint de faiblesse et de petitesse. Bienheureuse enfance, dont la faiblesse et la simplicité sont plus fortes et plus sages que tous les hommes ! Car, en vérité, la force de Dieu et la sagesse de Dieu accomplissent ici leur œuvre divine à travers nos réalités humaines. Oui, la faiblesse de ce petit enfant triomphe du prince de ce monde ; elle rompt nos liens et nous délivre de notre captivité. La simplicité de cet enfant, laquelle semble muette et privée de parole, rend éloquentes les langues des enfants ; elle leur fait parler les langues des hommes et des anges… Cet enfant semble ignorant mais c’est lui qui enseigne la sagesse aux hommes et aux anges, lui qui est en réalité…la Sagesse de Dieu et son Verbe, sa Parole.
Ô sainte et douce enfance, toi qui rends aux hommes l’innocence véritable grâce à laquelle tout âge peut faire retour à une bienheureuse enfance et te ressembler, non par la petitesse des membres, mais par l’humilité du cœur et la douceur du comportement ! Assurément, vous les fils d’Adam, vous qui êtes si grands à vos propres yeux…, si vous ne vous convertissez pas et ne devenez pas comme ce petit enfant, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux. « Je suis la porte du Royaume », dit ce petit enfant. Si la haute taille des hommes ne s’incline pas, cette humble porte ne les laissera pas entrer.
(Références bibliques : Is 9,5; 1Co 1,24; Jn 12,31; Sg 10,21; 1Co 13,1; Ps 93,10; Mt 18,3-4; Jn 10,9)