Archive pour le 8 février, 2011

8 Février : Sainte Giuseppina Bakhita Vierge (mf)

8 février, 2011

8 Février : Sainte Giuseppina Bakhita Vierge (mf) dans images sacrée

http://www.santiebeati.it/

Sainte Giuseppina Bakhita Vierge

8 février – Mémoire Facultatif

Oglassa, Darfur, Soudan, 1868 – Schio, Vicence, 8 février 1947

Naît dans le Soudan en 1869, ravie à l’âge de sept ans, vendue il connaît souffrances physiques et morales plusieurs fois, qu’ils la laissent sans une identité. Ce sont ses kidnappeur à leur donner le nom de Bakhita (« chanceuse ». En 1882 elle est achetée au Kartum du consul Italien Calisto Legnani. En 1885 il suit ce dernier en Italie où, à Gênes, elle est confiée à la famille d’Auguste Michieli et il devient la bonne d’enfants de la fille. Quand la famille Michieli se déplace sur la Mer Rouge, Bakhita reste avec leur fillette près des Soeurs Canossiane de Venise. Il a ici la possibilité de connaître la foi chrétienne et, le 9 janvier 1890, il demande le baptême en prenant le nom de Giuseppina. En 1893, après un chemin intense, il décide de se faire soeur canossiana pour servir Dieu qu’il lui avait donné beaucoup de preuves de son amour. Devenue soeur, en 1896 elle est transférée au Schio (Vicence) où meurt le 8 février du1947. Pour cinquante ans il a recouvert devoirs humbles et simples offerts avec de la générosité et simplicité. (Avv.) Martirologio Romain: Sainte Giuseppina Bakhita, vierge, que, née dans la région du Darfur au Soudan, fillette fut enlevée et, vendue plusieurs fois dans les marchés africains d’esclaves, il souffrit un esclavage cruel; rendue, finalement, libre, à Venise il devint chrétienne et religieuse près des Filles de la Charité et il passa le reste de sa vie en Christ dans la ville de Schio dans le territoire de Vicence en les prodiguant pour tous.

Jean Paul II: Qui aime connaît Dieu, car Dieu est amour ( 1 Jn 4, 7-8) (1999)

8 février, 2011

du site:

http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/audiences/1999/documents/hf_jp-ii_aud_06101999_fr.html

JEAN-PAUL II

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 6 octobre 1999

Qui aime connaît Dieu, car Dieu est amour   

Lecture: 1 Jn 4, 7-8

1. La conversion dont nous avons parlé lors des précédentes catéchèses, est orientée vers la pratique des commandements de l’amour. Il est particulièrement opportun, en cette année du Père, de souligner la vertu théologale de la charité, selon l’indication de la Lettre apostolique Tertio millennio adveniente (cf. n. 50).
L’Apôtre Jean recommande: «Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l’amour est de Dieu et que quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est Amour» (1 Jn 4, 7-8).
Ces paroles sublimes, alors qu’elles nous révèlent l’essence même de Dieu comme mystère de charité infinie, jettent également les bases sur lesquelles repose l’éthique chrétienne, entièrement concentrée dans le commandement de l’amour. L’homme est appelé à aimer Dieu dans un engagement total et à se tourner vers ses frères avec une attitude d’amour inspirée de l’amour même de Dieu. Se convertir signifie se convertir à l’amour.
Déjà, dans l’Ancien Testament, on peut saisir la dynamique profonde de ce commandement, dans la relation d’alliance instaurée par Dieu avec Israël: d’une part, il y a l’initiative d’amour de Dieu, de l’autre, la réponse d’amour qu’il attend. Voilà par exemple comment est présentée l’initiative divine dans le livre du Deutéronome: «Si Yahvé s’est attaché à vous et vous a choisis, ce n’est pas que vous soyez le plus nombreux de tous les peuples: car vous êtes le moins nombreux d’entre tous les peuples. Mais c’est par amour pour vous» (Dt 7, 7-8). A cet amour de prédilection, totalement gratuit, correspond le commandement fondamental, qui oriente toute la religiosité d’Israël: «Tu aimeras Yahvé ton Dieu de tout ton cœur» (ibid., 6, 5).
2. Le Dieu qui aime est un Dieu qui ne reste pas au loin, mais qui in- tervient dans l’histoire. Lorsqu’il révèle son propre nom à Moïse, il le fait pour garantir son assistance aimante lors de l’événement salvifique de l’Exode, une assistance qui durera toujours (cf. Ex 3, 15). A travers les paroles des prophètes, il rappelera sans cesse à son peuple son geste d’amour. Nous lisons par exemple dans Jérémie: «Ainsi parle Yahvé: Il a trouvé grâce au désert, le peuple échappé à l’épée. Israël marche vers son repos. De loin Yahvé m’est apparu: D’un amour éternel je t’ai aimé, ainsi t’ai-je maintenu ma faveur» (Jr 31, 2-3).
Il s’agit d’un amour qui se manifeste par une immense tendresse (cf. Os 11, 8sq.; Jr 31, 20) et qui normalement repose sur l’image paternelle, mais qui s’exprime parfois également par la métaphore nuptiale: «Je te fiancerai à moi pour toujours; je te fiancerai dans la justice et dans le droit; dans la tendresse et la miséricorde» (Os 2, 21, cf. vv. 18-25).
Egalement après avoir enregistré dans son peuple des infidélités répétées à l’alliance, ce Dieu est encore disposé à offrir son amour, créant dans l’homme un cœur nouveau, qui le mette en mesure d’accueillir sans réserve la loi qui lui est donnée, comme nous le lisons dans le prophète Jérémie: «Je mettrai ma loi au fond de leur être et je l’écrirai sur leur cœur» (Jr 31, 33). De même, on lit dans Ezéchiel: «Et je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau, j’ôterai de votre chair le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair» (Ez 36, 26).
3. Le Nouveau Testament nous présente cette dynamique de l’amour centrée sur Jésus, Fils aimé du Père (cf. Jn 3, 35; 5, 20; 10, 17), qui se manifeste à travers lui. Les hommes participent à cet amour en connaissant le Fils, c’est-à-dire en accueillant son enseignement et son œuvre rédemptrice.
Il n’est pas possible d’accéder à l’amour du Père si ce n’est en imitant le Fils dans l’observance des commandements du Père: «Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez en mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurez en mon amour, comme moi j’ai gardé les commandements de mon Père et je demeure en son amour» (ibid., 15, 9-10). De cette façon, on participe également à la connaissance que le Fils a du Père: «Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; mais je vous appelle amis, parce que tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître» (ibid., v. 15).
4. L’amour nous fait entrer pleine- ment dans la vie filiale de Jésus, en nous rendant fils dans le Fils: «Voyez quelle manifestation d’amour le Père nous a donnée pour que nous soyons appelés enfants de Dieu. Et nous le sommes! Si le monde ne nous connaît pas, c’est qu’il ne l’a pas connu» (1 Jn 3, 1). L’amour transforme la vie et illumine également notre connaissance de Dieu, jusqu’à parvenir à cette connais- sance parfaite dont parle saint Paul: «A présent je connais d’une manière par- tielle; mais alors je connaîtrai comme je suis connu» (1 Co 13, 12).
Il faut souligner le rapport entre connaissance et amour. La conversion intime que le christianisme propose est une authentique expérience de Dieu, dans le sens indiqué par Jésus, au cours de la dernière Cène, dans la prière sacerdotale: «Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul véritable Dieu, et celui que tu as envoyé Jésus-Christ» (Jn 17, 3). Certes, la connaissance de Dieu a également une dimension d’ordre intellectuel (cf. Rm 1, 19-20). Mais l’expérience vivante du Père et du Fils a lieu dans l’amour, c’est-à-dire, en dernière analyse, dans l’Esprit Saint, car «l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous fut donné» (Rm 5, 5).
Le Paraclet est Celui grâce auquel nous faisons l’expérience de l’amour paternel de Dieu. Et l’effet le plus réconfortant de sa présence en nous est précisément la certitude que cet amour éternel et démesuré avec lequel Dieu nous a aimés le premier, ne nous abandonnera jamais: «Qui nous séparera de l’amour du Christ? [...] Oui, j’en ai l’assurance, ni mort ni vie, ni anges ni principautés, ni présent ni avenir, ni puissances, ni hauteur ni profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté dans le Christ Jésus notre Seigneur» (ibid., 8, 35.38-39). Le cœur nouveau, qui aime et connaît, bat en harmonie avec Dieu qui aime d’un amour éternel.

Commentaire : des béatitudes à Qoumrân ? (Mt 5 : le choix et le don)

8 février, 2011

du site:

http://www.bible-service.net/site/524.html

Commentaire : des béatitudes à Qoumrân ?

Mt 5 : le choix et le don

Nombreux ont été les textes de sagesse découverts dans la grotte 4 de Qoumrân. L’un d’eux, le fragment 4Q525, a livré des  »béatitudes » à la foi proches et distinctes de celles que l’évangile de Matthieu attribue à Jésus (Mt 5, 3-12).
[''Heureux celui qui…] avec un cœur pur et ne calomnie pas avec sa langue / heureux qui s’attache à ses décrets et ne s’attache pas à des voies de perversité, etc. » dit le texte de Qoumrân (trad. Émile Puech in Monde de la Bible n° 86, 1994, p. 36).  »Heureux » ! Le mot, on le sait, ouvre le Livre des psaumes.

Atteindre la sagesse
 »Heureux l’homme qui ne va pas au conseil des impies… » (Ps 1) ou bien  »Oh bonheur / Non il n’ira pas / Ce rassemblement criminel… » selon la traduction d’Olivier Cadiot. Avant d’engager le croyant sur le chemin du bonheur, le psalmiste dénonce les impasses :  » …Il ne marche pas sur la trace de ceux qui se perdent / Il n’habite pas là où habite la dérision. » Alors, alors seulement, il montre une voie (une voix ?) :  » Ma joie, je la trouve seulement dans la tora de Yhwh / Sa tora je la murmure jour et nuit ». Qoumrân a rassemblé des gens qui ont suivi cette voie, étroite ou royale comme on voudra mais honneur d’Israël :  »Heureux l’homme qui a atteint la Sagesse et marche dans la Loi du Très-Haut et applique son cœur à ses voies et s’attache à ses leçons et dans ses corrections toujours se plaît… » (4Q525, ligne 4)
Dans le Ps 1 comme à Qoumrân, le bonheur est basé sur un choix radical (refuser le parti des égarés, opter pour la Tora, la Loi, au risque de se retrouver seul au milieu d’une foule de ricaneurs). Ce choix ramène aux origines, la Loi, l’arbre et le cours d’eau évoquant irrésistiblement le jardin de la Genèse. Néanmoins, dans l’Éden tout était don, alors qu’ici le bonheur semble du à un mérite, celui d’avoir fait justement le bon choix. Or, selon Matthieu, les béatitudes lancées par Jésus sur la montagne sont en continuité et en rupture avec une telle façon de voir.
 »Doux et humble de cœur »
 »Heureux les pauvres en esprit… » (Mt 5,3) Précisons, s’il le fallait, que cette pauvreté-là n’a rien à voir avec un handicap de l’intelligence. L’expression était connue à Qoumrân et désignait les humbles, ceux qui se laissent guider par l’Esprit Saint pour observer la Loi. Les quatre premières béatitudes exaltent cette humilité en ce qu’elle est fondamentalement un manque : pauvreté, douceur (de ceux qui ne peuvent résister ou se rebeller ?), affliction ou faim (Mt 5,3-6). Or il n’y a pas de mérite à reconnaître et creuser ce manque. Le bonheur souhaité aux humbles est moins le résultat d’une rectitude morale que l’accueil d’une initiative : il vient celui qui peut combler le manque ou, pour reprendre le terme du v. 6, celui qui peut rétablir la  »justice », l’ajustement des rapports avec Dieu et le prochain. Oh bonheur ! Plus loin, le récit matthéen, comme un signe d’espoir à tous ceux qui peinent à observer la Loi, fera dire à Jésus :  »Mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes… » (Mt 11,29).
Pourquoi donc alors les béatitudes suivantes, délaissant le manque, récompensent-elles l’effort : miséricorde, pureté du cœur, œuvre de paix (Mt 5,7-9) ? La réponse tient dans les deux derniers souhaits à ceux qui sont persécutés (pour la justice ou à cause de Jésus, v.10-12). L’action des humbles, comme le choix de l’homme juste du psaume 1, provoque rejet et dérision. Ce n’est pas une prédiction, c’est un constat. Mieux, c’est un ajustement du corps et de l’âme avec Jésus  »doux et humble de cœur » qui sera mis en procès et bafoué.
Couronne d’or et d’épines
En harmonie avec la finale du psaume 1, le juste de 4Q525 connaîtra sa récompense :  »[la Sagesse] posera une couronne d’or pur sur sa tête et avec des rois le fera asseoir » (ligne 9). Écho du  »sermon » sur la Montagne, le dernier grand discours de Jésus porte sur la fin des temps, en particulier sur le Jugement (Mt 25). Certains y reçoivent le Royaume. Pourquoi ? Parce qu’ils ont discerné autour d’eux des détresses, des manques et tenté d’y répondre : faim, soif, statut de l’étranger, nudité, maladie, prison. Il ne l’ont pas fait par souci de leur avenir mais par humanité, tout simplement. Doit-on dire par humilité ? Sans doute si le fait d’être pauvre en esprit rend solidaire des pauvres dans la chair. Quant au Fils de l’Homme, il dévoile qu’il s’est identifié aux malheureux ; ce n’est pas une formule rhétorique car Jésus fut arrêté, rejeté, son corps fut lacéré et mis à nu sur la croix. Paradoxe évangélique : avant d’être d’or, la couronne est d’épines (Mt 27,29).

Gérard BILLON. Article paru dans Le Monde la Bible n° 151  »Les manuscrits de la mer Morte » (Bayard-Presse, juin 2003), p. 69