Archive pour janvier, 2011
Jésus qui prie (P. Raniero Cantalamessa)
18 janvier, 2011du site:
http://www.cantalamessa.org/fr/omelieView.php?id=118
P. Raniero Cantalamessa, ofmcap
Jésus qui prie
Dimanche 29 juillet
C – 2007-07-29
Luc 11,1-13
L’Evangile du XVIIe dimanche du temps ordinaire commence par ces paroles : « Un jour, quelque part, Jésus était en prière. Quand il eut terminé, un de ses disciples lui demanda : ‘Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean Baptiste l’a appris à ses disciples’. Il leur répondit : ‘Quand vous priez, dites : Père, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne.’ ».
Le fait qu’il ait suffit aux disciples de voir Jésus prier, pour tomber amoureux de la prière et demander au Maître de leur enseigner à prier, nous aide à imaginer comment devenait le visage et toute la personne de Jésus lorsqu’il était plongé dans la prière. Jésus leur donne satisfaction, comme nous l’avons vu, en leur enseignant la prière du Notre Père.
Cette réflexion sur l’Evangile est encore une fois inspirée du livre du pape Benoît XVI sur Jésus. « Sans l’enracinement en Dieu, écrit le pape, la personne de Jésus reste fugitive, irréelle et inexplicable. C’est ce sur quoi se base mon livre : celui-ci considère Jésus à partir de sa communion avec le Père. C’est le véritable centre de sa personnalité ».
Les Evangiles justifient amplement ces affirmations. Personne ne peut donc nier, historiquement, que le Jésus des Evangiles vit et agit en faisant continuellement référence à son Père céleste, qu’il prie et enseigne à prier, qu’il fonde tout sur la foi en Dieu. Si l’on élimine cette dimension de Jésus des Evangiles, il ne reste absolument rien de lui.
Une conséquence fondamentale dérive de ce fait historique : il n’est pas possible de connaître le véritable Jésus si l’on fait abstraction de la foi, si on s’approche de lui en tant que non croyant ou athée déclaré. Je ne parle pas ici de la foi dans le Christ, en sa divinité (qui vient après), mais de la foi en Dieu, dans l’acception la plus courante du terme. De nombreux non croyants écrivent aujourd’hui sur Jésus, convaincus d’être ceux qui connaissent le véritable Jésus, et non l’Eglise, et non les croyants. Loin de moi (et je crois aussi du pape), l’idée que les non croyants n’ont pas le droit de s’intéresser à Jésus. Jésus est « patrimoine de l’humanité » et personne, pas même l’Eglise, n’a le monopole sur lui. Le fait que des non croyants également écrivent sur Jésus et se passionnent pour lui ne peut que nous réjouir.
Ce que je voudrais souligner, ce sont les conséquences d’un tel point de départ. Si l’on nie la foi en Dieu ou si l’on fait abstraction de cette foi, on n’élimine pas seulement la divinité, ou le Christ de la foi, mais aussi le Jésus historique tout court. L’homme Jésus ne se sauve même pas. Si Dieu n’existe pas, Jésus n’est qu’un pauvre naïf parmi tant d’autres, qui a prié, adoré, parlé avec son ombre ou la projection de son être, pour reprendre Feuerbach. Mais comment expliquer alors que la vie de cet homme ait « changé le monde » ? Ceci équivaudrait à dire que ce n’est pas la vérité et la raison qui ont changé le monde mais l’illusion et l’irrationalité. Comment expliquer que cet homme continue, après deux mille ans, à interpeller les esprits comme personne d’autre ? Tout cela peut-il être le fruit d’une équivoque, d’une illusion ?
Il n’y a qu’une seule issue à ce dilemme et il faut reconnaître la cohérence de ceux qui (souvent dans le cadre du « Séminaire sur Jésus » californien), se sont engagés sur cette voie. Selon eux, Jésus n’était pas un croyant juif ; il était au fond un philosophe qui avait le style des cyniques ; Il n’a pas prêché un royaume de Dieu, ni une fin du monde prochaine ; il n’a fait que prononcer des maximes sages dans le style d’un maître Zen. Son but était de redonner aux hommes la conscience de soi, les convaincre qu’ils n’avaient besoin ni de lui ni d’un autre dieu, car ils portaient en eux-mêmes une étincelle divine. Il s’agit – quel hasard – de ce que prêche le New Age depuis des décennies !
Le pape a vu juste : sans l’enracinement en Dieu, la figure de Jésus reste fugitive, irréelle, j’ajouterais contradictoire. Je ne crois pas que ceci signifie que seul celui qui adhère intérieurement au christianisme peut comprendre quelque chose, mais cela devrait certes mettre en garde contre le fait de croire que l’on ne peut faire des affirmations objectives sur lui, que si l’on se place à l’extérieur, en dehors des dogmes de l’Eglise.
NOËL 2010 : DÉFENSE DE LA VIE HUMAINE, PAR LE CARD. VINGT-TROIS
18 janvier, 2011du site:
http://www.zenit.org/article-26531?l=french
NOËL 2010 : DÉFENSE DE LA VIE HUMAINE, PAR LE CARD. VINGT-TROIS
Homélie de la Messe de minuit à Notre-Dame de Paris
ROME, Mercredi 29 décembre 2010 (ZENIT.org) – « Dans l’enfant de Bethléem, le Salut est donné aux hommes à travers le signe fragile d’un enfant nouveau né. Une société qui refuse la vie de l’enfant non attendu ou qui cherche à fabriquer l’enfant selon son désir est-elle capable d’accueillir la joie de Noël ? » : c’est la question posée par le cardinal Vingt-Trois, archevêque de Paris, le jour de Noël.
Le président de la conférence des évêques de France a aussi traité la question de la recherche sur l’embryon et celle des enjeux de la révision des lois de bioéthique dans une interview donnée à la télévision LCI que l’on peut trouver en cliquant sur ce lien :
http://www.paris.catholique.fr/Le-cardinal-Andre-Vingt-Trois,16714.html
***
Vendredi 24 décembre 2010, messe de minuit
Notre-Dame de Paris
Homélie du cardinal André Vingt-Trois
- Is 9, 1-6 ; Ps 95, 1-3.11-13 ; Tt 2, 11-14
Au cœur de la nuit du monde une lumière s’est levée. La prophétie d’Isaïe ne parlait pas seulement d’Israël, mais selon la mission universelle du Peuple élu, elle vaut pour l’humanité entière : « Une lumière a resplendi sur les habitants du pays de la mort » (Is 9, 1), et elle resplendit aujourd’hui pour nous en ces premières années du troisième millénaire. Saurons-nous en reconnaître et en déchiffrer le signe ?
1. Un « enfant nouveau-né ».
Dieu donne un signe de son amour pour l’humanité. Il manifeste sa grâce pour le salut de tous les hommes. Devant les forces mauvaises qui frappent l’humanité et qui provoquent les drames de l’existence humaine, il est compréhensible que les hommes attendent un signe de puissance, d’une puissance exceptionnelle, qui seule pourrait nous convaincre de cette volonté de salut universel de Dieu. L’humanité attend un signe à la hauteur de ses craintes et de ses angoisses. Elle espère que Dieu, lui au moins, pourrait surmonter ses malheurs et les vaincre. C’est ainsi que tout un courant de la tradition juive attendait, -et attend encore-, un Messie puissant qui rétablirait Israël dans ses prérogatives de Peuple de Dieu. C’est ainsi que Hérode aura du mal à comprendre qu’un Messie puisse naître loin des lieux de puissance. C’est ainsi que les contemporains du Christ douteront que du village perdu de Nazareth en Galilée puisse sortir quelque chose de bon. C’est ainsi que les peuples, aujourd’hui encore, se laissent si facilement séduire par la magie des hommes providentiels ou des systèmes miraculeux qui pourraient leur assurer un avenir meilleur à moindres frais. Quelle est la réponse de Dieu à cette attente de l’intervention d’une puissance supérieure ?
« Voilà le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » (Lc 2, 12) L’ange annonce aux bergers, veilleurs de la nuit, « une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui vous est né un Sauveur dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur. » (Lc 2, 10-11). Ce Messie surprenant n’apparaît avec aucun des attributs de la puissance qu’on attendrait de lui, mais dans la fragilité d’un enfant nouveau-né. Et, pour ce nouveau-né, à la fragilité habituelle de la naissance s’ajoutent l’inconfort et les aléas d’une naissance au hasard d’un voyage. Qui d’autre que de pauvres bergers habitués à vivre près de leur troupeau à l’écart des villages aurait pu reconnaître le Messie dans les incertitudes de cette naissance aventureuse ?
Seul un acte de foi dans la puissance de Dieu qui agit à travers la faiblesse humaine et les incertitudes de l’avenir permet de reconnaître en cet enfant démuni le signe du Sauveur. Par l’Incarnation du Verbe Eternel de Dieu en cet enfant nouveau-né, méconnu et ignoré de ceux-là mêmes auxquels il apporte le salut, tout nouveau-né est devenu, de quelque manière, un signe de la victoire de la vie sur la mort. Nous comprenons ainsi que la joie de Noël qui traverse le peuple chrétien et, au-delà de lui, atteint tous les hommes, a donné à nos cultures chrétiennes un regard nouveau sur l’être humain venant en ce monde. A travers la faiblesse du nouveau-né de la crèche, nous avons appris à reconnaître le signe de la puissance agissante de Dieu et l’accomplissement de ses promesses dans et par l’humanité. De même, la venue au monde d’un petit d’homme devient un signe et une promesse de vie et d’avenir. Elle porte toujours, dans sa fragilité même, quelque chose de sacré. Elle suscite toujours un émerveillement.
2. Le nouveau-né « dangereux ».
Mais que peut-il rester de cette joie et de cette espérance dans une société qui développe le fantasme de l’enfant objet du simple désir ou source de danger ? Là où nous est donné un signe de salut et d’espérance, elle risque de ne voir qu’un produit de notre ingénierie procréative ou un signe de malheur ! Comment pouvons-nous annoncer la bonne nouvelle de la Nativité dans un monde où une nouvelle vie est considérée comme une production manipulable au gré de nos attentes ou comme une catastrophe à éviter ? Comment entrer dans la joie de Noël si le petit enfant à naître devient celui qu’il faut éliminer par tous les moyens quand on ne l’a pas désiré ou quand il ne correspond pas à nos désirs?
Pour tant d’hommes et de femmes, l’annonce d’une nouvelle naissance devrait être la reconnaissance du fruit de leur amour dans l’émerveillement et la joie commune de recevoir leur enfant comme un don inconnu et non comme le produit qu’ils fabriquent, aménagent ou rejettent. Quelle malédiction frappe notre société pour qu’elle en arrive à redouter cette joie ? Quelles mœurs avons-nous développées pour n’être d’abord sensibles qu’aux inconvénients et aux risques d’une telle promesse ? Quelle indifférence habite nos cœurs pour que la femme qui attend un enfant dans la détresse et l’anxiété ne trouve autour d’elle que le conseil pressant de s’en débarrasser ?
Il n’est pas étonnant que se perde peu à peu le sens de la Nativité et que sombre la joie de Noël si nous ne savons plus nous réjouir de la venue d’un enfant et si nous ne sommes plus disposés à courir l’aventure d’une nouvelle vie avec tout ce qu’elle comporte naturellement d’imprévisible à découvrir et à accueillir, et si nous ne sommes pas résolus à venir en aide à celles qui portent cette promesse. Nous sommes dans l’angoisse maladive devant l’avenir et ses incertitudes. Nous sommes saisis de panique devant les changements qui résulteront de cette naissance. Nous veillons sur nos carrières, notre environnement, notre équilibre financier et les conditions de notre bien-être. Nous ne sommes plus capables de risquer notre tranquillité dans une relation à construire avec un être nouveau qui n’est pas simplement le double ou le clone de notre propre personne ou le produit de la satisfaction de nos désirs. C’est une autre personne qui se propose à notre accueil, à notre découverte, à notre respect et à notre amour. Comment nous étonner que nous soyons aussi gênés devant la joie de la Nativité ?
3. Ouvrir notre vie à la vie.
Pour que le signe du « nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire » (Lc 2, 12) devienne vraiment pour nous source de joie et d’espérance, il nous faut à nouveau ouvrir notre vie à la vie de tout être qui vient à nous avec toutes ses potentialités de talents et de qualités, mais aussi de faiblesses de fragilités et de défauts, et avec sa liberté à construire. Si le temps de Noël est un temps de générosité, ce n’est pas d’abord pour nous excuser de nos dépenses des fêtes en donnant quelques billets de banque à droite et à gauche. C’est un temps de générosité, parce que seule la générosité envers notre prochain peut ouvrir notre cœur pour accueillir de nouveaux convives à la table de notre prospérité. Sans ce retournement du cœur nous ne pouvons plus vraiment reconnaître la venue du Fils de Dieu en ce nouveau-né.
Ecoutons la parole de l’ange qui annonce cette naissance : « Ne craignez pas, car je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple. » (Lc 2, 10) N’ayons pas peur d’ouvrir nos maisons et nos cœurs ! Ne nous laissons pas submerger par la crainte de l’avenir. N’ayons pas peur d’ouvrir notre vie à l’irruption de la vie ! Comme la vie de Marie et de Joseph va être bouleversée et transformée par la naissance de Jésus, chacune de nos vies est dérangée et transformée par ceux que Dieu nous donne à accueillir : les enfants à naître, mais aussi tous ceux qui attendent d’être reconnus comme nos semblables et nos frères. N’ayons pas peur d’être dérangés, de nous serrer un peu pour faire place à celui qui vient, de partager, donc de réduire nos moyens financiers, bref, de laisser l’amour déborder nos égoïsmes. Alors, nous pourrons vraiment rendre gloire à Dieu et construire la paix sur la terre. Amen !
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17 janvier : Saint Antoine Abbé
17 janvier, 201117 janvier – Saint Antoine Abbé
17 janvier, 2011du site:
http://missel.free.fr/Sanctoral/01/17.php
17 janvier – Saint Antoine Abbé
Historique
Antoine, né vers 251 en Haute Egypte, avait dix-huit ans lorsque moururent ses parents, chrétiens à la fortune considérable, qui lui laissaient le soin d’élever sa petite sœur. Observant et pratiquant, il fut un jour vivement frappé par cette invitation de Jésus : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel : viens et suis-moi ! » (Mat, XIX 21). Il obéit, mais fit toutefois une réserve des ressources nécessaires à sa sœur. Bientôt il fut impressionné par une autre parole du Sauveur : « Ne vous mettez pas en peine du lendemain. » (Mat, VI 34). Il se débarrassa de sa réserve, confia sa sœur à une communauté de vierges, et se retira dans une solitude voisine de Qéman, entre Memphis et Arsinoé ; conduit par un vieil ascète, Antoine partagea son temps entre la prière et le travail. Cette demi-retraite ne lui suffit pas longtemps ; quand sa réputation lui amena trop des visiteurs, il se réfugia dans un des anciens tombeaux égyptiens de la montagne où, de temps à autre, un ami lui apportait des provisions. Là commencèrent ses tribulations : le démon lui livrait de furieuses attaques. Un matin l’ami charitable le trouva étendu inanimé sur le sol ; il le rapporta au village où, le croyant mort, on prépara ses funérailles. Antoine reprit ses sens et demanda à être ramené immédiatement dans sa grotte.
Les assauts du démon continuèrent. Antoine chercha une retraite encore plus profonde, au delà du Nil. Vingt ans, il vécut enfermé dans un château ruiné, toujours aux prises avec Satan.
« Le diable, qui hait tout ce qui est digne de louange et qui envie toutes les bonnes actions des hommes… résolut d’user contre lui de tous les efforts qui seraient en sa puissance. La première tentation dont il se servit pour le détourner de la vie solitaire, fut de lui mettre devant les yeux les biens qu’il avait quittés, le soin qu’il était obligé d’avoir de sa sœur, la noblesse de sa race, l’amour des richesses, le désir de la gloire, les diverses voluptés qui se rencontrent dans les délices, et tous les autres plaisirs de la vie. Il lui représentait d’un côté les extrêmes difficultés et les travaux qui se rencontrent dans l’exercice de la vertu, la faiblesse de son corps, le long temps qui lui restait encore à vivre ; et, enfin, pour tâcher de le détourner de la sainte résolution qu’il avait prise, il éleva dans son esprit comme une poussière et un nuage épais de diverses pensées. Mais se trouvant trop faible pour ébranler un aussi ferme dessein que celui d’Antoine, et voyant qu’au lieu d’en venir à bout, il était vaincu par sa constance, renversé par la grandeur de sa foi et porté par terre par ses prières continuelles, alors, se confiant avec orgueil, selon les paroles de l’Évangile, aux armes de ses reins, qui sont les premières embûches qu’il emploie contre les jeunes gens, il s’en servit pour l’attaquer, le troublant la nuit et le tourmentant de jour, de telle sorte que ceux qui se trouvaient présents voyaient le combat qui se passait entre eux. Le démon présentait à son esprit des pensées d’impureté, mais Antoine les repoussait par ses prières. Le démon chatouillait ses sens, mais Antoine rougissait de honte, comme s’il y eût en cela de sa faute, fortifiait son corps par la foi, par l’oraison et par les veilles. Le démon se voyant ainsi surmonté, prit de nuit la figure d’une femme et en imita toutes les actions afin de le tromper ; mais Antoine élevant ses pensées vers Jésus-Christ et considérant quelle est la noblesse et l’excellence de l’âme qu’il nous a donnée, éteignit ces charbons ardents dont il voulait, par cette tromperie, embraser son cœur. Le démon lui remit encore devant les yeux les douceurs de la volupté, mais Antoine, comme entrant en colère et s’en affligeant, se représenta les gênes mortelles dont les impudiques sont menacés et les douleurs de ce remords qui, comme un ver insupportable, rongera pour jamais leur conscience. Ainsi, en opposant ces saintes considérations à tous ces efforts, ils n’eurent aucun pouvoir de lui nuire. Et quelle plus grande honte pouvait recevoir le démon, lui qui ose s’égaler à Dieu, que de voir une personne de cet âge se moquer de lui et que, se glorifiant comme il fait, d’être par sa nature toute spirituelle élevé au-dessus de la chair et du sang, de se trouver terrassé par un homme revêtu d’une chair fragile ? Mais le Seigneur qui, par l’amour qu’il nous porte, a voulu prendre une chair mortelle, assistait son serviteur et le rendait victorieux du diable. » (Saint Athanase, Vie de Saint Antoine)
Sollicité par les visiteurs qui venaient lui demander ou des miracles ou une règle de vie, il établit en 305 des ermitages où ses disciples, attentifs à ses discours et s’inspirant de ses exemples, pratiquaient un héroïque détachement.
En 311, Antoine entendit dire que la persécution de Maximin ensanglantait l’Egypte ; il descendit à Alexandrie pour encourager les martyrs et partager leurs souffrances. Il s’attendait à être mis à mort, mais il ne fut pas inquiété. L’année suivante, il reprit le chemin de sa solitude ; animé d’une sainte émulation, il s’y imposa des jeûnes et des veilles plus austères. Il s’enfonça dans le désert de la Haute Egypte pour fixer sa résidence au mont Qualzoum, appelé plus tard Mont Saint Antoine, où il s’installa près d’une source, au milieu d’une palmeraie. Il cultivait lui-même un petit jardin pour aider à sa subsistance. Les disciples restés près du Nil construisirent le monastère de Pispir où Antoine les venait visiter à intervalles réguliers. Dans ses dernières années, il permit à deux de ses disciples, Macaire et Amathas, de rester près de lui. De 312 jusqu’à sa mort, Antoine demeura dans son ermitage où il y recevait des visiteurs animés de dispositions fort diverses : les uns lui demandant des miracles ou des enseignements, les autres cherchaient à l’embarrasser, comme ces philosophes grecs ou ces ariens qu’il réduisit au silence. Athanase, son futur biographe, y vint à plusieurs reprises ; l’empereur Constantin lui écrivit pour se recommander à ses prières.
Vers 340, se place la rencontre d’Antoine et de l’ermite Paul dans les circonstances qu’a décrites saint Jérôme, dans la vie du second. Antoine ambitionnait d’imiter plus parfait que lui ; il apprit en songe qu’un anachorète, riche en mérites, vivait depuis longtemps dans une partie du désert qu’il croyait inhabitée. Sans tarder, il se mit à la recherche du saint homme, parvint non sans peine jusqu’à sa cellule, mais la trouva fermée. Paul qui l’avait pressenti, ne veut voir aucun être humain. Enfin, Paul céda aux instances réitérées d’Antoine, et les deux ermites tombèrent dans les bras l’un de l’autre, se saluant mutuellement par leur nom, s’entretenant des choses de Dieu, pendant qu’un corbeau apportait leur nourriture, un pain entier ce jour-là. On sait comment Paul mourut en l’absence de son visiteur, et reçut d’Antoine la sépulture dans une fosse que creusèrent deux lions du désert. Sur la fin de sa vie, Antoine descendit une seconde fois à Alexandrie où il convertit nombre d’hérétiques et d’infidèles. Peu après son retour, il annonça à ses deux disciples sa mort prochaine, leur fit promettre de ne révéler à personne le secret de sa tombe, légua à saint Athanase son manteau de peau et celui sur lequel il dormait. Il expira doucement en 356, un 17 janvier selon la tradition.
Bien qu’il n’ait pas laissé de règle écrite, Antoine fut vraiment l’initiateur du monachisme. Antoine voulut que sa tombe fût secrète pour que l’on n’honorât pas ses reliques, mais son corps fut retrouvé et transféré à Alexandrie, puis à Constantinople (vers 633) où une église fut bâtie sous son vocable.
Des documents du XIII° siècle, conservés à l’abbaye de Saint-Antoine de Viennois, attestaient que le corps fut apporté en Occident par un seigneur du Dauphiné, Jocelin, fils du comte Guillaume, qui l’aurait reçu de l’empereur de Constantinople, lors d’un pèlerinage en Terre Sainte. Aymar Falcon qui s’est servi de ces documents (XVI° siècle), place ce pèlerinage vers 1070, et la translation des reliques de saint Antoine à la Motte-Saint-Didier sous Urbain II. La localité prit le nom de Saint-Antoine-de-Viennois. Le culte de saint Antoine en Occident qui est devenu très populaire depuis cette époque, a pris son extension à l’occasion d’un mal étrange, une sorte de fièvre désignée sous les noms de feu sacré, de feu morbide, de feu infernal ou de feu de saint Antoine, le saint guérissant de ce mal ceux qui avaient recours à son intercession. Le noble Gaston, ayant avec son fils bénéficié de cette faveur, fonda à Saint-Antoine-de-Viennois un hôpital et une confrérie dont les membres devaient consacrer leur vie à soigner les malheureux atteints de ce mal. La confrérie, approuvée au concile de Clermont par Urbain II, fut confirmée comme ordre hospitalier par Honorius III (1228). Telle fut l’origine des Antonins qui furent chargés de la garde du sanctuaire et des reliques, enlevés aux bénédictins de Montmajour.
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Vie de Saint Antoine
Je vois que le Seigneur m’appelle à lui, et ainsi, je vais, comme il est écrit, entrer dans le chemin de mes pères. Continuez en votre abstinence ordinaire. Ne perdez pas malheureusement le fruit des saints exercices auxquels vous avez employé tant d’années, mais, comme si vous ne faisiez que commencer, efforcez-vous de demeurer dans votre ferveur ordinaire. Vous savez quelles sont les embûches des démons. Vous connaissez leur cruauté et n’ignorez pas aussi leur faiblesse. Ne les craignez donc point, mais croyez en Jésus-Christ et ne respirez jamais autre chose que le désir de le servir. Vivez comme chaque jour croyant devoir mourir. Veillez sur vous-mêmes et souvenez-vous de toutes les instructions que je vous ai données… Travaillez de tout votre pouvoir pour vous unir premièrement à Jésus et puis aux saints, afin qu’après votre mort ils vous reçoivent, comme étant de leurs amis et de leur connaissance, dans les tabernacles éternels. Gravez ces choses dans votre esprit. Gravez-les dans votre cœur… Ensevelissez-moi donc et me couvrez de terre ; et, afin que vous ne puissiez manquer à suivre mon intention, faites que nuls autres que vous ne sachent le lieu où sera le corps que je recevrai incorruptible de la main de mon Sauveur lors de la résurrection. Quant à mes habits, distribuez-les ainsi : donnez à l’évêque Athanase une de mes tuniques et le manteau que j’ai reçu de lui tout neuf et que je lui rends tout usé. Donnez mon autre tunique à l’évêque Sérapion, et gardez pour vous mon cilice. Adieu, mes chers enfants. Antoine s’en va et n’est plus avec vous.
Saint Athanase
Et dans la bible ? L’étranger : toi et moi
17 janvier, 2011du site:
http://www.spiritualite2000.com/page-847.php
CÉLÉBRER LES HEURES
Février 2003
Et dans la bible ? L’étranger : toi et moi
Jean Grou
Peuple aux origines nomades, marqué par des déplacements volontaires ou imposés, le peuple de Dieu dans la Bible connaît un véritable bouillonnement culturel. Ses multiples rencontres avec des gens d’un peu partout amènent les Israélites à vivre avec les étrangers des relations complexes et parfois teintées d’ambiguïtés. Une expérience et une attitude dans lesquelles nous pouvons nous reconnaître…
« Notre voyage ? Ah ! c’était formidable ! Mais c’est toute une histoire ! Nous sommes partis de chez nous, Ur en Chaldée, pour un séjour en Canaan. De là, nous sommes allés pour quelques temps en Égypte. Mais les conditions de logement y étaient épouvantables ! Alors nous sommes retournés en Canaan où on nous avait, somme toute, plutôt bien reçus. Mais bientôt, nous avons été envahis par des touristes venus d’Assyrie et nous avons dû rentrer dans notre coin de pays. Mais nous n’avons pas pu retourner à Ur. Nous avons été forcés de demeurer à Babylone. Comme nous ne nous y sentions pas vraiment chez nous, nous sommes rentrés en Canaan, devenu la Judée. C’est là où, finalement, nous pensons qu’il y a le plus d’avenir pour nous et nos enfants. Encore que, parfois, nous nous surprenons à rêver d’un ailleurs meilleur… »
UN LONG VOYAGE…
Vous aurez reconnu, racontée à la moderne, la longue histoire des déplacements de l’Israël biblique. Le départ des ancêtres hébreux vers un pays où coulent le lait et le miel aboutit à l’envoi de l’Église, nouvel Israël, aux quatre coins du monde. Oui, le peuple de Dieu, de par ses origines nomades peut-être, a les fourmis dans les jambes ! Que ce soit l’appel d’une patrie bien à lui ou l’attaque des armées ennemis, les occasions de changer d’horizon ne manquent pas.
Ayant connu le voyage, les déplacements, les séjours à l’étranger, Israël développe une sensibilité particulière à l’endroit des personnes d’autres origines. De plus, le coin de terre où il s’installe représente un véritable corridor entre des régions où résident de grandes puissances. Au nord se succèdent les Assyriens, Chaldéens et Babyloniens ; au sud, les Égyptiens dominent. Coincé entre les deux, les Israélites voient donc circuler des gens venus d’ailleurs. Il leur faut composer avec une importante immigration, ce qui soulève des préoccupations dont la Bible témoigne. Cette expérience peut éclairer notre propre situation de pays d’accueil ou d’immigrant.
VIVRE AVEC L’AUTRE
Selon les circonstances, la Bible met en scène différents types de rapports avec l’étranger ou l’étrangère.
La méfiance
Bien souvent, la Bible présente les gens des autres nations sous un jour plutôt négatif : ennemis, infidèles, incirconcis… Le chapitre 5 du livre des Proverbes reflète cette mentalité. On y lit les propos d’un père conseillant à son fils de se garder de toute union avec des étrangères: « Ne prête pas attention à la femme perverse, car les lèvres de l’étrangère distillent le miel [...] mais à la fin elle est amère comme l’absinthe » (v. 2-4) Ces sentiments ne relèvent pas tant du racisme ou de la xénophobie mais plutôt de l’instinct de survie. Israël, « le moins nombreux d’entre tous les peuples » (Deutéronome 7, 7), voit deux menaces peser sur lui: l’invasion de nations étrangères et l’assimilation.
Israël perçoit ces menaces plus intensément durant les époques où il vit d’importants bouleversements, comme l’exil à Babylone et le retour en Terre Sainte. Les chapitres 9 et 10 du livre d’Esdras soulèvent la question des couples mariés dont un conjoint est israélite et l’autre babylonien. Le souci n’est pas tant d’assurer la pureté de la race que celle de la foi. Un mariage mixte risque de susciter la tentation du conjoint israélite à se tourner vers la divinité étrangère, oubliant le Dieu de ses ancêtres (voir aussi Deutéronome 7, 1-6).
Le devoir d’hospitalité
L’étranger, c’est aussi la personne de passage, celle qui, pour un temps, partage les mêmes cieux que soi. Pour Israël, cette personne représente avant tout une occasion de faire preuve d’hospitalité, devoir sacré dans la culture sémitique. Le récit de Genèse 18, 1-8, dans lequel Abraham accueille Dieu sous les traits de trois personnages, illustre à quoi peut mener l’exercice de ce devoir.
L’aide à l’immigré
Le troisième type de rapport qu’Israël entretient avec l’étranger concerne celui que nous appellerions aujourd’hui l’« immigrant reçu ». Tout au long de son histoire, le peuple de Dieu a intégré des personnes qui n’étaient pas de la descendance d’Abraham. Il s’agit bien souvent d’esclaves, prisonniers de guerre ou acquis à prix d’argent.
La loi de Moïse comporte une série d’obligations envers ces individus, fondées sur une réalité historique: « Tu ne molesteras pas l’étranger ni ne l’opprimeras, car vous-mêmes avez été étrangers dans le pays d’Égypte. » (Exode 22, 20) Israël connaît les difficultés de cette condition. Aussi, sa loi range-t-elle les immigrants parmi les personnes à défendre avec vigilance, comme la veuve et l’orphelin. Ces personnes sont l’objet d’une attention particulière de la part de Dieu: « Le Seigneur protège l’étranger. Il soutient la veuve et l’orphelin » (Psaume 145, 9) La législation israélite reconnaît implicitement la tentation d’abuser du droit de l’étranger: « Vous entendrez vos frères et vous rendrez la justice entre un homme et son frère ou un étranger en résidence près de lui. Vous ne ferez pas acception de personne en jugeant, mais vous écouterez le petit comme le grand. » (Deutéronome 1, 16)
Non seulement la loi prévoit une protection particulière pour l’étranger, elle souhaite même que celui-ci soit considéré un peu comme de la famille: « L’étranger qui réside avec vous sera pour vous comme un compatriote et tu l’aimeras comme toi-même » (Lévitique 19, 34) Par conséquent, il lui faudra aussi observer les plus importantes règles de vie des Israélites, tel le repos du sabbat: « Mais le septième jour est un sabbat pour Yahvé ton Dieu. Tu ne feras aucun ouvrage, toi, ni ton fils, ni ta fille [...] ni l’étranger qui est dans tes portes. » (Exode 20, 10) Mais pour s’intégrer véritablement au peuple de Dieu, l’étranger doit aller jusqu’au geste suprême, au signe dans la chair qu’est la circoncision. Sinon, il ne peut participer à la grande fête annuelle de la Pâque: « Voici le rituel de la pâque: aucun étranger n’en mangera. Mais tout esclave acquis à prix d’argent, quand tu l’auras circoncis, pourra en manger. » (Exode 12, 43)
ÉTERNEL ÉTRANGER
En plus des circonstances historiques et sociales, la foi d’Israël donne à ce peuple un regard particulier sur la condition de l’étranger. Dans la Bible, le seul véritable propriétaire de la terre, c’est son créateur, Dieu: « Ainsi furent achevés le ciel et la terre, avec toute leur armée. Dieu conclut au septième jour l’ouvrage qu’il avait fait. » (Genèse 2, 2) Ce qu’il donne à l’homme et à la femme, ce n’est pas la terre mais ce qui y pousse: « Dieu dit: Je vous donne toutes les herbes portant semence, qui sont sur toute la surface de la terre, et tous les arbres qui ont des fruits portant semence: ce sera votre nourriture. ” » (Genèse 1, 29) Cette idée demeure présente même lorsque Dieu dit à Abram: « Je suis Yahvé qui t’ai fait sortir d’Ur des Chaldéens, pour te donner ce pays en possession »(Genèse 15, 7). Ce droit de propriété est relatif. Il signifie qu’Israël, et non les autres nations, est responsable de ce pays et peut en tirer des fruits. Mais Dieu demeure le seul propriétaire: « C’est bien à Yahvé ton Dieu qu’appartiennent les cieux et les cieux des cieux, la terre et tout ce qui s’y trouve. » (Deutéronome 10, 14)
Les psaumes reflètent cette attitude de la personne qui se reconnaît étrangère devant Dieu, l’unique propriétaire, et lui demande l’hospitalité: « Yahvé, qui logera sous ta tente, habitera ta sainte montagne ? » (Psaume 15, 1) Cette condition d’étranger, l’Israélite l’enracine dans le passé d’un peuple en déplacement: « Écoute ma prière, Yahvé, prête l’oreille à mon cri, ne reste pas sourd à mes pleurs. Car je suis l’étranger chez toi, un passant comme tous mes pères. » (Psaume 39, 13)
Plus encore, la brièveté de la vie amène l’Israélite à voir son existence comme un passage, consolidant son impression d’être un « éternel étranger ». Aussi, implore-t-il avec urgence le secours divin: « Étranger que je suis sur la terre, ne me cache pas tes commandements. » (Psaume 119, 19)
ET JÉSUS ?
Entre le rejet…
Étant données les origines juives de Jésus, faut-il s’étonner que, dans les évangiles, ses rapports avec les étrangers comportent aussi une part d’ambivalence? Certains passages laissent croire qu’il rejette totalement les gens d’autres ethnies: « Ne prenez pas le chemin des païens et n’entrez pas dans une ville de Samaritains » (Matthieu 10, 6) « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. [...] Il ne sied pas de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chien. » (15, 24.26)
… et l’accueil
D’autre part, Jésus se montre parfois très accueillant à l’endroit des non-juifs, comme avec le centurion romain qui le supplie d’intervenir pour guérir un de ses hommes (Luc 7, 1-10). Ou encore, en guérissant des démoniaques en territoire étranger (Matthieu 8, 28-34). Dans un récit de guérison et dans une parabole, des Samaritains tiennent le beau rôle (Luc 10, 29-37; 17, 11-19) Il arrive même à Jésus de prendre l’initiative du rapprochement, adressant la parole à une Samaritaine, près d’un puits à Sychar (Jean 4, 7-9).
Les récits, rédigés après la résurrection, peuvent prêter à Jésus des attitudes qui correspondent davantage à l’expérience des premières communautés. Mais si Jésus avait évité tout contact avec les païens, ses disciples auraient vraisemblablement imité son exemple et le christianisme aurait pu devenir une secte juive. Au contraire, plusieurs indices laissent croire que Jésus surprend ou même choque par l’accueil qu’il réserve aux personnes non-juives (Jean 4, 9), tout comme à d’autres qui se croient exclues du salut (pécheurs, impurs).
De plus, Jésus a passé la plus grande partie de sa vie en Galilée, région reconnue pour son caractère cosmopolite. L’évangéliste Matthieu le laisse entendre quand, citant un passage du livre d’Isaïe, il parle de la « Galilée des nations » (4, 15). La présence de gens de multiples horizons façonne le quotidien de Jésus, condition favorable à développer un certain sens de l’ouverture.
UNE RÉFLEXION À POURSUIVRE…
La Bible ne présente pas de réflexion systématique et structurée sur les rapports inter-raciaux. C’est en vain que nous y chercherions un code précis pour dicter notre conduite dans nos relations avec les personnes d’autres ethnies. Elle ne propose pas de réponses simples à des questions aussi complexes. Mais elle nous montre comment un peuple a perçu, à travers ses rencontres avec des gens aux mille visages, l’invitation de Dieu à toujours plus de respect mutuel et de tolérance. Les réponses à cette invitation peuvent parfois nous dérouter. Elles s’approchent néanmoins souvent de nos propres réponses, de nos propres hésitations et méfiances, de nos propres gestes d’accueil.
Cet article est tiré de la revue Célébrer les Heures. On peut en savoir davantage sur cette revue en écrivant à Célébrer les Heures, 2715, chemin de la Côte-Sainte-Catherine, Montréal (Québec) H3T 1B6, Canada.
Semaine de prière pour l’Unité des chrétiens : Benoît XVI à Saint-Paul
17 janvier, 2011du site:
http://www.zenit.org/article-26634?l=french
Semaine de prière pour l’Unité des chrétiens : Benoît XVI à Saint-Paul
Méditations des chrétiens de Terre Sainte
ROME, Jeudi 13 janvier 2011 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI conclura la semaine annuelle de prière pour l’unité des chrétiens, le 25 janvier, comme c’est la tradition, en la fête de la conversion de saint Paul, en présidant des vêpres œcuméniques à Saint-Paul-hors-les-Murs, à 17 h 30.
La semaine de prière pour l’unité (mardi 18- mardi 25 janvier 2011) propose cette année de méditer sur la première communauté chrétienne de Jérusalem telle qu’elle est présentée par les Actes des Apôtres. Un livret a été publié par la Conférence des évêques de France. Les textes se trouvent également en ligne, avec les méditations pour les 8 jours, sur le site du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens. Les méditations de chaque année y sont regroupées sur la page intitulée : « L’œcuménisme spirituel au niveau mondial ».
Le thème a été choisi comme chaque année par le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens et la Commission foi & constitution du Conseil œcuménique des Eglises : « Unis dans l’enseignement des apôtres, la communion fraternelle, la fraction du pain et la prière » (cf. Ac 2, 42).
La rédaction des méditations proposées a été confiée cette année aux chrétiens de Terre Sainte. Elles mettent l’accent, jour après jour, sur : le courage du témoignage, la Pentecôte et l’unité de cultures différentes, la Parole de Dieu, le partage, la fraction du pain, la prière et le Notre Père, la résurrection et l’espérance, la réconciliation.
Le Conseil pontifical insiste sur le fait que la semaine de prière est une invitation à vivre ce désir d’unité du Christ lui-même chaque jour de l’année.
L’an dernier, le 25 janvier, à Saint-Paul, le pape Benoît XVI a souligné que c’était l’appel de tous les baptisés : « L’engagement pour l’unité des chrétiens n’est pas seulement le devoir de quelques-uns, ni une activité accessoire pour la vie de l’Eglise. Chacun est appelé à apporter sa contribution pour accomplir ces pas qui conduisent vers la pleine communion entre tous les disciples du Christ, sans jamais oublier qu’elle est avant tout un don de Dieu qu’il faut invoquer constamment ».
« En effet, a ajouté le pape, la force qui promeut l’unité et la mission découle de la rencontre féconde et passionnante avec le Ressuscité, comme il advint pour saint Paul sur le chemin de Damas et pour les Onze et les autres disciples réunis à Jérusalem. Que la Vierge Marie, Mère de l’Eglise, fasse en sorte que puisse au plus tôt se réaliser le désir de Son Fils : « Que tous soient un… afin que le monde croie » (Jn 17, 21). »
En annonçant la prochaine rencontre des religions pour la paix à Assise, pour octobre 2011, à l’occasion des 25 ans de la rencontre promue par Jean-Paul II le 27 octobre 1986, Benoît XVI a annoncé qu’il invitait les responsables des autres confessions chrétiennes à y participer et il a demandé aux fidèles de prier d’ores et déjà à cette intention.
Le pape a en effet déclaré, à l’angélus du 1er janvier 2011 que « les grandes religions peuvent constituer un facteur important d’unité et de paix pour la famille humaine ».
« C’est pourquoi, a-t-il ajouté, en octobre prochain, je me rendrai en pèlerinage dans la cité de saint François, en invitant à s’unir à ce chemin nos frères chrétiens des différentes confessions, les représentants des traditions religieuses du monde, et, idéalement, tous les hommes de bonne volonté ».
Il souhaite « faire mémoire de ce geste historique » voulu par son prédécesseur, et « renouveler solennellement l’engagement des croyants de toute religion à vivre leur foi religieuse comme un service de la cause de la paix ».
Le pape invite les catholiques à porter ce projet dans la prière : « Qui est en marche vers Dieu ne peut pas ne pas transmettre la paix, qui construit la paix ne peut pas ne pas se rapprocher de Dieu. Je vous invite à accompagner dès maintenant cette initiative par votre prière ».
Enfin, rappelons que tout au long de ce mois de janvier 2011, Benoît XVI a choisi comme intention de prière missionnaire justement l’unité des chrétiens, dont il avait annoncé dès son élection, en 2005, que ce serait une priorité de son pontificat.
Le pape demande aux catholiques de prier « pour que les chrétiens puissent parvenir à la pleine unité, en témoignant à tout le genre humain la paternité universelle de Dieu ».
Anita S. Bourdin
bonne nuit et bonne dimanche
16 janvier, 2011O Dieu sauveur, donnez-nous l’humilité (Vincent de Paul )
15 janvier, 2011du site:
http://viacrucis.free.fr/prieres/index2.html
O Dieu sauveur, donnez-nous l’humilité
Extraits de Vincent de Paul
Dieu soit loué ! Dieu soit béni !
O Dieu Sauveur, je vous en prie, donnez-nous l’humilité,
vous qui avez toujours cherché la gloire de votre Père aux dépens de votre propre gloire, aidez-nous à renoncer une fois pour toutes à nous complaire en vain dans les succès.
Délivrez-nous de l’orgueil caché et du désir que les autres nous estiment.
Nous vous supplions, Seigneur miséricordieux, de nous donner l’esprit de pauvreté.
O Sauveur, vous êtes venu nous apprendre à aimer notre prochain comme nous-mêmes.
Vous nous avez montré, par votre vie, que le service des Pauvres est préférable à tout.
Aidez-nous à comprendre que ce n’est point Vous quitter que de Vous quitter pour eux.
En eux, Seigneur, nous vous rencontrons; en les servant, nous vous servons.
O mon Dieu, nous sommes prêts à accepter tout ce que vous nous enverrez, à l’accepter promptement, entièrement, constamment et avec amour.
Nous nous jetons dans vos bras, Sauveur du monde.
Seigneur, tirez-nous après vous, faites-nous la grâce de suivre votre exemple et de regarder toutes choses comme vous les regardez.
Avec vous, Seigneur, jamais rien ne nous manquera et jamais rien ne nous retiendra.
Dieu soit loué ! Dieu soit béni !