Archive pour le 29 janvier, 2011
dimanche 30 janvier – 4e du Temps Ordinaire – Homélie
29 janvier, 2011du site:
http://www.homelies.fr/homelie,4e.dimanche.du.temps.ordinaire,3047.html
dimanche 30 janvier – 4e du Temps Ordinaire
Famille de saint Joseph
Homélie-Messe
Depuis que l’homme a perdu l’amitié divine en se détournant de son Seigneur, il ne cesse de s’égarer sur des chemins de perdition. Pourtant, « Dieu ne l’a pas abandonné au pouvoir de la mort. Dans sa miséricorde, il a multiplié les alliances avec son peuple, afin qu’il le cherche et puisse le trouver » (cf. Pr. Euch. IV). Hélas, le cœur endurci par le péché, l’homme refuse d’écouter la voix du Seigneur et de se soumettre à ses commandements et à ses lois ; il s’enfonce dans le mal et finit par s’exclure du peuple saint. Seul un petit « reste » persévère dans la fidélité, refusant de « commettre l’iniquité » en « prenant pour refuge le nom du Seigneur » (1ère lect.). Le « juste » est celui qui s’ajuste à Dieu en faisant sa volonté, en épousant ses « mœurs » afin de lui ressembler. Aussi ce « peuple petit et pauvre », ces « humbles du pays » qui « renoncent au mensonge et cherchent la justice et l’humilité » (Ibid.), annoncent-ils le visage paradoxal de l’Emmanuel, le Dieu qui vient à nous comme un enfant et dont nous devinons les traits en égrenant les Béatitudes.
Lorsque Nietzsche caricature le christianisme comme « la religion du ressentiment des pauvres » – entendons : de ceux qui ne peuvent pas s’imposer dans ce monde-ci, et se convainquent que le bonheur les attend dans un autre – il a oublié de lire l’Évangile jusqu’au bout : car c’est à la lumière de la passion de Jésus que les Béatitudes prennent tout leur sens. C’est là que Notre-Seigneur nous révèle en quoi consiste la véritable pauvreté, douceur, compassion, miséricorde, justice, pureté de cœur, patience. Celui qui lit les Béatitudes à la lumière de la Croix, découvre que loin d’être l’éloge d’une tranquillité passive et béate, elles appellent à un engagement radical, concret, exigeant, ardu, proposé pourtant comme chemin de bonheur ; mais d’un bonheur vécu à contre-courant ce la mentalité dominante.
Aujourd’hui comme hier, la charte évangélique – c’est-à-dire les Béatitudes – demeure une pierre d’achoppement. Certes il est de bon ton de louer l’élévation de ces paroles, leur pureté morale, etc. Mais qui d’entre nous a résolument choisi de les vivre, ou du moins de s’engager à gravir cette montagne avec l’aide de la grâce ? Nous admirons ces sentences, mais nous les redoutons bien plus encore, car elles heurtent de front nos valeurs – celles que nous avons héritées de ce monde. Pourtant il est impossible de devenir saints – c’est-à-dire d’accéder à la filiation divine – sans adopter le style de vie de Jésus, qu’il nous dévoile précisément dans ces douze versets. Notre-Seigneur déclare « heureux » ceux qui se trouvent dans une situation que nous redoutons – la pauvreté, le chagrin, la persécution -, ceux dont l’attitude est méprisée par notre société – les doux, les miséricordieux, les cœurs purs -, ou enfin ceux dont le comportement va leur attirer des ennuis – ceux qui ont faim et soif de justice, les artisans de paix. Bref : des hommes et des femmes que menacent l’une ou l’autre forme d’exclusion.
Dans un dernier effort d’inculturation des propos de Jésus on pourrait argumenter qu’il s’agit d’un langage poétique, hyperbolique, qu’il faut interpréter et adapter aux mœurs de notre temps… Peine perdue : il suffit de relire la seconde lecture de la liturgie de ce jour, pour se rendre compte que les Béatitudes sont à prendre au pied de la lettre. Saint Paul souligne que l’Église de Corinthe ne contient pas beaucoup de sages, de puissants ou de nobles – ceux que nous aurions spontanément choisis pour assurer le succès de l’Église naissante ; Dieu tout au contraire s’est plu à appeler « ce qu’il y a de fou, de faible, d’origine modeste, ce qui n’est rien dans le monde, afin que personne ne puisse s’enorgueillir devant lui » (2nd lect.). Tel est le nouvel Israël de Dieu ou plutôt le « Reste d’Israël » (1ère lect.) dont le Christ veut faire son Église. A chacun de nous de vérifier si nous nous reconnaissons dans ce « peuple petit et pauvre » qui ne cherche pas sa propre gloire mais « met son orgueil dans le Seigneur ».
Car c’est bien à nous que s’adressent les Béatitudes. Quand Jésus les proclamait sur la colline de Capharnaüm, il n’avait devant lui que de pauvres gens sans éducation religieuse et qui ne brillaient pas par leurs qualités morales extraordinaires. C’étaient Marie-Madeleine la pécheresse, Zachée le collecteur d’impôt, Matthieu le publicain, des pécheurs du lac de Galilée, des malades, des infirmes, bref : des gens comme vous et moi.
Jésus ne décrit pas ce que vit son auditoire, mais il révèle à ceux qui l’écoutent que leur existence, simple et banale, peut devenir un chemin de sainteté, pourvu qu’ils la vivent à la lumière de ses Paroles de feu. A l’écoute de l’enseignement du Sermon sur la Montagne, nous découvrons qu’un trésor est enfoui dans le champ de notre quotidien, et qu’il ne dépend que de nous de le trouver. Notre-Seigneur nous dit que nous sommes « heureux », non pas malgré nos pauvretés, nos larmes, nos efforts de vivre dans la justice et de garder un cœur pur au milieu de l’immoralité généralisée, notre volonté de pardonner et de faire la paix dans un monde de loups, non pas malgré les humiliations subies en raison de notre appartenance au Christ ; mais que le bonheur se trouve tout au contraire au cœur même de ces situations d’échec apparent, dès lors que nous décidons de les vivre à la lumière de l’Évangile.
Dieu nous invite à venir à lui tels que nous sommes ; car c’est dans notre faiblesse qu’il veut mettre sa force ; dans nos larmes, qu’il veut déposer le germe de sa joie ; dans nos pauvretés, qu’il veut déverser sa richesse ; dans notre péché, qu’il veut offrir son pardon ; dans notre mort qu’il veut faire jaillir sa Vie. Sur nos croix, il a déjà fixé la sienne, afin que la gloire transfigure ce qui faisait notre honte, et que notre humanité mortellement blessée soit immergée dans sa divinité.
Telle est la grande révolution religieuse des Évangiles, et en particulier des Béatitudes, qui devraient complètement renouveler notre image de Dieu.
Dans quelques instants, en présentant le Corps et le Sang de notre Sauveur, le célébrant résumera le chapelet des Béatitudes en une seule : « Heureux les invités au repas du Seigneur ». Oui heureux sommes-nous, car en communiant, nous devenons ce que nous recevons : le corps du Christ pauvre, doux, compatissant, miséricordieux, pacifique.
« Seigneur, donne-nous un cœur assez pur pour te voir dans l’humble Hostie en qui nous trouvons notre justification, et nous aurons la force de témoigner, jusque dans les persécutions, du vrai visage du monde qui vient. »
Père Joseph-Marie
La patience est la vertu des forts
29 janvier, 2011du site:
http://www.esprit-et-vie.com/article.php3?id_article=107
La patience est la vertu des forts
Fr. Paul-Dominique Marcovits
Sg 12, 13. 16-19 – Ps 85 – Rm 8, 26-27 – Mt 13, 24-43 (lire la lecture brève)
Esprit & Vie n°60 / juin 2002 – 2e quinzaine, p. 42.
Cette parabole relate un drame : du bon grain a été semé… Et voilà que de l’ivraie pousse aussi ! Drame des disciples : les foules suivaient Jésus et elles étaient attentives à son enseignement… Et voilà que des gens arrivent, se mettent à critiquer tout et à jeter la suspicion dans les esprits ! C’est le trouble. Drame aussi dans nos vies ensemble : notre communauté, notre famille ou notre entreprise vivaient dans l’harmonie… Et voilà que la zizanie s’infiltre, on ne sait pourquoi ! Tout était calme et l’on se réveille un matin, c’est la guerre !
D’où cela vient-il ? C’est la première question des serviteurs de la parabole et c’est aussi la nôtre. La réponse, lapidaire, est simple. « C’est quelque ennemi qui a fait cela. » Il ne faut pas mésestimer cette réponse. Un « ennemi », dit pudiquement la parabole, « l’accusateur de nos frères », dit l’Apocalypse (Ap 12, 10), le « diable », dit Jésus aussi (Mt 13, 39), « l’auteur du mal », dit la liturgie du baptême… il est toujours là lorsque le bien se développe. Il s’infiltre pour corrompre les plus belles choses. Expérience parfois désespérante ! Nous voulons le bien et voilà que le mal s’approche. Les histoires de fondations des ordres religieux sont pleines de ces épreuves terribles de la division qu’il faut surmonter. Expériences difficiles aussi pour nous qui voyons nos plus belles actions troublées tout d’un coup par le mal. Comment se défaire de cela qui nous entrave, comment se libérer de ce mal ? Que faire aussi de ces gens qui apportent le trouble ?
La solution est simple. Il faut arracher l’ivraie. Il faut retirer du milieu de nous les fauteurs de trouble. Bien sûr, il faut aussi arracher du dedans de nous-mêmes les sources du mal. Voilà l’opinion des disciples. Quand Jésus fut mal reçu par les Samaritains, ils lui proposent la solution radicale : « Seigneur, veux-tu que nous ordonnions au feu de descendre du ciel et de les consumer ? » (Lc 9, 54). Nous sommes de leur avis, surtout lorsque l’ivraie est trop envahissante, lorsque l’atmosphère du mal semble tout recouvrir autour de nous : comment ne pas se révolter devant certains gâchis de la vie ? Comment ne pas vouloir tout assainir ? « Celui-là, il faut le mettre dehors ! » Et c’est parfois la seule solution. Jésus n’a-t-il pas chassé les vendeurs du Temple (voir Mt 21, 12-17) ? N’hésitons pas à le dire : ce désir d’agir radicalement est le signe d’un grand attachement à la vérité, au bien des gens. Un zèle en effet nous saisit de mettre dehors tout ce qui trouble cette terre.
Pourtant, ce n’est pas la solution préconisée ici par Jésus. Il propose une manière d’agir plus souple et en fait plus forte. « Laissez-les pousser ensemble. » Arracher l’ivraie, mettre dehors les impurs, peut être une solution de faiblesse. « Laissez-les pousser ensemble », c’est faire confiance au temps, et le temps, c’est la vie. Empêcher l’œuvre du temps, c’est interdire à la vie de montrer tout son pouvoir. Oui, il y a suffisamment de force dans le bon grain pour se développer malgré la présence de l’ivraie. Jésus pense qu’il y a assez de puissance de vie dans le cœur de ses disciples pour pouvoir vivre même dans un environnement hostile. C’est bien l’expérience de tant d’entre nous qui nous fortifions et qui grandissons dans la foi alors que tant de choses autour de nous voudraient nous en éloigner. Oui, la force du baptême ne s’évapore pas au premier coup de chaleur ! Jésus nous fait confiance. « Tu es capable de tenir ! », nous affirme-t-il. Combien le disent aussi : « Je ne regrette rien. Ces épreuves furent dures pour moi. J’ai tenu car j’ai découvert la force de Dieu en moi. Il y a aussi tant de choses de la vie que j’ai découvertes ! » Oui, l’ivraie n’a pas eu le dessus ; la patience est la vertu des forts.
La parabole se termine bien. Il y a un jugement : l’ivraie est jetée au feu et le bon grain est mis au grenier du Royaume de Dieu. Attention encore là au piège ! Qui annonce ce jugement ? Le maître de la parabole, Dieu, le seul qui puisse juger, et non pas nous. C’est Dieu qui est le maître du temps de la semence, du temps de la germination et de la croissance, du temps de la moisson. Demeurons dans l’humilité, laissons-nous conduire, laissons-nous envahir par la vie de Dieu. Il moissonnera et jugera quand il lui plaira, et ce temps sera toujours celui de la miséricorde. Laissons agir Dieu en nous, sinon nous deviendrons vite de l’ivraie.
Voilà l’espérance extraordinaire de cette parabole. Jésus a mis en nous un dynamisme puissant, il nous fait vivre de sa force. N’ayons pas peur de l’adversité qui vient toujours, ombre de nos vies. Avec le Seigneur, nous tiendrons et nous parviendrons au but : demeurer enfin chez Dieu.
bonne nuit
29 janvier, 2011
Dahlia fiori di Petr Kratochvil
http://www.publicdomainpictures.net/browse-category.php?c=flowers&s=2&jazyk=IT
Saint Augustin: « Il interpella le vent avec vivacité et dit à la mer : ‘ Silence, tais-toi ‘ »
29 janvier, 2011du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20110129
Le samedi de la 3e semaine du temps ordinaire : Mc 4,35-41
Commentaire du jour
Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Les Discours sur les psaumes, Ps 54,10 ; CCL 39, 664
« Il interpella le vent avec vivacité et dit à la mer : ‘ Silence, tais-toi ‘ »
Tu es en mer et c’est la tempête. Il ne te reste qu’à crier : « Seigneur, sauve-moi ! » (Mt 14,30) Qu’il te tende la main, celui qui marche sur les flots sans crainte, qu’il soulève ta peur, qu’il fixe en lui-même ton assurance, qu’il parle à ton cœur et qu’il te dise : « Pense à ce que j’ai supporté. Tu as à souffrir d’un mauvais frère, d’un ennemi du dehors ? N’ai-je pas eu les miens ? Au dehors ceux qui grinçaient des dents, au-dedans ce disciple qui me trahissait ».
C’est vrai, la tempête fait rage. Mais le Christ nous sauve « de la petitesse d’âme et de la tempête » (Ps 54,9 LXX). Ton navire est secoué ? C’est peut-être parce qu’en toi le Christ dort. Sur une mer furieuse, la barque où naviguaient les disciples était secouée, et cependant le Christ dormait. Mais le moment est venu enfin où ces hommes ont réalisé qu’ils avaient avec eux le maître et le créateur des vents. Ils se sont approchés du Christ, ils l’ont éveillé : le Christ a commandé aux vents et il s’est fait un grand calme.
Ton cœur se trouble à juste titre, si tu as oublié celui en qui tu as cru ; et ta souffrance devient insupportable si tout ce que le Christ à souffert pour toi reste loin de ton esprit. Si tu ne penses pas au Christ, il dort. Réveille le Christ, fais appel à ta foi. Car le Christ dort en toi si tu as oublié sa Passion ; et si tu te souviens de sa Passion, en toi le Christ veille. Quand tu auras considéré de tout ton cœur ce que le Christ a souffert, ne supporteras-tu pas tes peines à ton tour avec fermeté ? Et avec joie, peut-être, tu te trouveras par la souffrance un peu semblable à ton Roi. Oui, lorsque ces pensées commenceront à te consoler, à te donner de la joie, sache que c’est le Christ qui s’est levé et qui a commandé aux vents ; de là le calme qui s’est fait en toi. « J’attendais, dit un psaume, celui qui me sauverait de la petitesse d’âme et de la tempête ».