Archive pour décembre, 2010

Angelico: King David Playin a Psaltery

29 décembre, 2010

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http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Angelico,_re_david_su_un_salterio,_museo_di_san_marco.jpg

PAPE BENOÎT : TE DEUM 2009

29 décembre, 2010

du site:

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/homilies/2009/documents/hf_ben-xvi_hom_20091231_te-deum_fr.html

CÉLÉBRATION DES VÊPRES ET DU TE DEUM D’ACTION DE GRÂCE POUR LA FIN DE L’ANNÉE 2009

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

Basilique Saint-Pierre
Jeudi 31 décembre 2009

Chers frères et sœurs!

Au terme d’une année riche d’événements pour l’Eglise et pour le monde, nous nous retrouvons ce soir dans la basilique vaticane pour célébrer les premières vêpres de la solennité de la Très Sainte Vierge Marie, Mère de Dieu, et pour élever un hymne d’action de grâce au Seigneur du temps et de l’histoire.
Ce sont, tout d’abord, les paroles de l’apôtre Paul que nous venons d’entendre qui jettent une lumière particulière sur la conclusion de l’année: « Mais lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils; il est né d’une femme… pour faire de nous ses fils » (Ga 4, 4-5).
Cet intense passage paulinien nous parle des « temps accomplis » et il nous éclaire sur le contenu de cette expression. Dans l’histoire de la famille humaine, Dieu a voulu introduire son Verbe éternel en lui faisant assumer une humanité comme la nôtre. A travers l’incarnation du Fils de Dieu, l’éternité est entrée dans le temps, et l’histoire de l’homme s’est ouverte à l’accomplissement dans l’absolu de Dieu. Le temps a été — pour ainsi dire — « touché » par le Christ, le Fils de Dieu et de Marie, et il en a reçu des sens nouveaux et surprenants: il est devenu temps de salut et de grâce. C’est précisément dans cette perspective que nous devons considérer le temps de l’année qui se termine et de celle qui commence, pour placer les événements les plus divers de notre vie — importants ou petits, simples ou indéchiffrables, joyeux ou tristes — sous le signe du salut et accueillir l’appel que Dieu nous adresse pour nous conduire vers un objectif qui se trouve au-delà du temps lui-même: l’éternité.
Le texte paulinien veut également souligner le mystère de la proximité de Dieu avec l’humanité tout entière. C’est la proximité propre au mystère de Noël: Dieu se fait homme et la possibilité inouïe d’être un fils de Dieu est offerte à l’homme. Tout cela nous remplit d’une grande joie et nous conduit à élever notre louange à Dieu. Nous sommes appelés à dire, à travers notre voix, notre cœur et notre vie, « merci » à Dieu pour le don de son Fils, source et accomplissement de tous les autres dons avec lesquels l’amour divin comble l’existence de chacun de nous, des familles, des communautés, de l’Eglise et du monde. Le chant du Te Deum, qui retentit aujourd’hui dans les églises de tous les lieux de la terre, veut être un signe de la joyeuse gratitude que nous adressons à Dieu pour ce qu’il nous a offert dans le Christ. Vraiment, « tous nous avons eu part de sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce » (Jn 1, 6).
En suivant une heureuse tradition, je voudrais ce soir rendre grâce au Seigneur avec vous, en particulier pour les grâces surabondantes qu’il a accordées à notre communauté diocésaine de Rome au cours de l’année qui touche à son terme. Je désire tout d’abord adresser un salut particulier au cardinal-vicaire, aux évêques auxiliaires, aux prêtres, aux personnes consacrées, ainsi qu’aux nombreux fidèles laïcs ici rassemblés. Je salue également cordialement M. le maire et les autorités présentes. Ma pensée s’étend ensuite à tous ceux qui vivent dans notre ville, en particulier ceux qui se trouvent dans des situations de difficulté et d’épreuves: j’assure tous et chacun de ma proximité spirituelle, soutenue par mon souvenir constant dans la prière.
En ce qui concerne le chemin du diocèse de Rome, je renouvelle mon appréciation pour le choix pastoral de consacrer du temps à analyser l’itinéraire parcouru, dans le but de faire grandir le sens d’appartenance à l’Eglise et de favoriser la coresponsabilité pastorale. Pour souligner l’importance de cette analyse, j’ai voulu moi aussi offrir ma contribution, en intervenant, dans l’après-midi du 26 mai dernier, au Congrès diocésain à Saint-Jean-de-Latran. Je me réjouis car le programme du diocèse avance de manière positive à travers une action apostolique ramifiée, qui se déroule dans les paroisses et dans les divers groupes ecclésiaux dans deux domaines essentiels pour la vie et la mission de l’Eglise, tels que la célébration de l’Eucharistie dominicale et le témoignage de la charité. Je désire encourager les fidèles à participer nombreux aux assemblées qui se dérouleront dans les diverses paroisses, de manière à pouvoir apporter une contribution concrète à l’édification de l’Eglise. Aujourd’hui encore, le Seigneur désire faire connaître son amour pour l’humanité aux habitants de Rome et il confie à chacun, dans la diversité des ministères et des responsabilités, la mission d’annoncer sa parole de vérité et de témoigner la charité et la solidarité.
Ce n’est qu’en contemplant le mystère du Verbe incarné que l’homme peut trouver la réponse aux grandes interrogations de l’existence humaine et découvrir ainsi la vérité sur sa propre identité. C’est pourquoi l’Eglise, dans le monde entier et ici aussi, dans l’Urbs, est engagée dans la promotion du développement intégral de la personne humaine. J’ai donc appris avec joie la programmation d’une série de « rencontres culturelles dans la cathédrale », qui auront pour thème ma récente encyclique Caritas in veritate.
Depuis plusieurs années de nombreuses familles, de nombreux enseignants et les communautés paroissiales se consacrent à aider les jeunes à construire leur avenir sur de solides fondements, en particulier sur le roc qui est Jésus Christ. Je souhaite que cet engagement éducatif renouvelé puisse toujours plus réaliser une synergie féconde entre la communauté ecclésiale et la ville pour aider les jeunes à projeter leur vie. Je forme également des vœux pour que le congrès organisé par le vicariat et qui se tiendra au mois de mars prochain apporte une précieuse contribution dans ce domaine.
Pour êtres des témoins faisant autorité de la vérité sur l’homme, une écoute en prière de la Parole de Dieu est nécessaire. A cet égard, je désire surtout recommander l’antique tradition de la lectio divina. Les paroisses et les différentes réalités ecclésiales, également grâce au document de travail préparé par le vicariat, pourront promouvoir de manière utile cette ancienne pratique, de façon à ce qu’elle devienne une partie essentielle de la pastorale ordinaire.
La Parole, crue, annoncée et vécue, nous pousse à des comportements de solidarité et de partage. En louant le Seigneur pour l’aide que les communautés chrétiennes ont su offrir avec générosité à ceux qui ont frappé à leurs portes, je désire encourager chacun à poursuivre l’engagement de soulager les difficultés dans lesquelles se trouvent aujourd’hui encore de nombreuses familles, touchées par la crise économique et le chômage. Que le Noël du Seigneur, qui nous rappelle la gratuité avec laquelle Dieu est venu nous sauver, en en assumant notre humanité et en nous donnant la vie divine, puisse aider chaque homme de bonne volonté à comprendre que ce n’est qu’en s’ouvrant à l’amour de Dieu que l’action humaine change, se transforme, devient levain pour un avenir meilleur pour tous.
Chers frères et sœurs, Rome a besoin de prêtres qui soient des annonciateurs courageux de l’Evangile et, dans le même temps, qui révèlent le visage miséricordieux du Père. J’invite les jeunes à ne pas avoir peur de répondre par le don total de leur propre existence à l’appel que le Seigneur leur adresse à le suivre sur la voie de la prêtrise ou de la vie consacrée.
Je souhaite dès à présent que la rencontre du 25 mars prochain, 25e anniversaire de l’institution de la Journée mondiale de la jeunesse et 10e anniversaire de celle, inoubliable, de Tor Vergata, constitue pour toutes les communautés paroissiales et religieuses, les mouvements et les associations un moment fort de réflexion et d’invocation pour obtenir du Seigneur le don de nombreuses vocations au sacerdoce et à la vie consacrée.
Alors que nous prenons congé de l’année qui se conclut et que nous avançons vers la nouvelle année, la liturgie d’aujourd’hui nous introduit dans la solennité de la Très Sainte Vierge Marie, Mère de Dieu. La Sainte Vierge est la Mère de l’Eglise et la mère de chacun de ses membres, c’est-à-dire la Mère de chacun de nous, dans le Christ. Demandons-lui de nous accompagner de sa protection attentive aujourd’hui et toujours, pour que le Christ nous accueille un jour dans sa gloire, dans l’assemblée des saints: Aeterna fac cum sanctis tuis in gloria numerari. Amen!

L’HYMNE ET SA FONCTION DANS L’OFFICE

29 décembre, 2010

du site:

http://www.cfc-liturgie.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=395&Itemid=410

L’HYMNE ET SA FONCTION DANS L’OFFICE

« Le Souverain Prêtre de la nouvelle et éternelle Alliance, le Christ Jésus, prenant la nature humaine, a introduit dans notre exil terrestre cet hymne qui se chante éternellement dans les demeures célestes. Il s’adjoint toute la communauté des hommes et se l’associe dans ce cantique de louange ».
Ainsi débute le chapitre IV, consacré à l’office divin, de la Constitution conciliaire de Vatican II sur la Liturgie. Si ce Concile prend « la partie pour le tout » et appelle « hymne » l’office divin qui est chanté au ciel, c’est sans doute que cette pièce tient une place et remplit une fonction importante au cœur de la prière officielle de l’Église.

L’hymne dans le dynamisme de l’office

Dans l’office monastique traditionnel, celui pratiqué jusqu’à Vatican II, l’hymne occupe, suivant les heures, une place différente.
Dans un article intitulé : « L’hymne dans une liturgie rénovée1 », et paru en 1967, le Père Gelineau résume ainsi la question de la place de l’hymne :
« Dans l’office divin, à la différence de la Messe, l’hymne intervient comme un des éléments constitutifs à côté de la lecture, de la psalmodie et de la prière. Elle y remplit, selon les cas, trois fonctions :
    a) Fonction d’ouverture. C’est le cas des petites heures et de matines. L’hymne «situe» l’office dans le temps et « lance» la célébration.
    b) Fonction d’approfondissement et d’expression lyrique comme dans les deux grandes heures du matin et du soir, où l’hymne se situe après la lecture… À cette place, l’hymne déploie beau coup plus son efficacité propre qu’elle ne peut le faire au début de l’office.
    c) Fonction de conclusion, comme le Te Deum après les Vigiles. »
La réforme liturgique aura finalement privilégié la fonction d’ouverture de l’hymne. Ce changement de place sera officialisé par l’ « institutio Generalis de Liturgia Horarum » (IGLH), publiée par la S. Congrégation pour le Culte divin le 15 mars 1971, et qui mentionne cela par deux fois :
« La liturgie des heures… est construite de manière à comprendre toujours, après l’hymne d’ouverture, la psalmodie, puis une lecture plus ou moins longue tirée des Saintes Écritures, enfin des prières. » n° 33
« Aussitôt après les versets d’introduction, on chante ou on dit l’hymne qui convient. » n° 42
Dans des célébrations moins codifiées que celles des monastères, par exemple dans des offices paroissiaux, on peut, avec plus de liberté, distinguer des « hymnes d’ouverture » et des « hymnes de réponse à la Parole ». Prenons pour exemple deux hymnes de Patrice de La Tour du Pin. La première : Que cherchez-vous au soir tombant2 aurait tout à fait sa place comme réponse après la lecture de l’Évangile d’Emmaüs durant l’octave de Pâques, alors que la deuxième : Seigneur, au seuil de cette nuit3 est bien mieux en place au début de l’office de vêpres. De même, l’hymne Puisqu’il est avec nous4 de Didier Rimaud, qui est de style exhortatif, répond mieux à la fonction d’approfondissement qu’à la fonction d’ouverture.
L’hymne prend une autre coloration, et par conséquent joue un autre rôle, lorsqu’elle ouvre effectivement l’office ou lors qu’elle vient en réponse à une psalmodie et une écoute de la Parole assez longue. En l’un et l’autre cas l’hymne est un texte qui délivre un message indépendamment de son lieu d’utilisation.
Notons que ce même conflit « sens-fonction » se retrouve pour ces autres compositions poétiques que sont les « Tropaires », et qui peuvent et doivent servir à la fois d’ouverture pour l’Eucharistie et de réponse à la Parole à l’office.

L’hymne et le temps

Dans ces remarques autour de la place de l’hymne dans l’office, nous avons passé sous silence une donnée fort importante, à savoir le lien entre l’hymne et le « mystère » célébré par l’office. La Présentation Générale de l’Office Divin est assez explicite sur ce sujet :
« Le rôle de l’hymne est de donner à chaque heure ou à chaque fête sa tonalité propre, et à rendre plus facile et plus joyeuse l’entrée dans la prière, surtout quand la célébration se fait avec le peuple. » n° 42
« Les hymnes, qui ont leur place dans l’office en vertu d’une tradition fort ancienne, gardent encore maintenant leur place. En vérité, non seulement par leur nature lyrique elles sont destinées expressément à la louange de Dieu, mais elles constituent un élément populaire, et même elles manifestent presque toujours d’emblée, mieux que les autres parties de l’office, le caractère propre des heures ou de chaque fête. » n° 173
C’était déjà une des fonctions des anciennes hymnes latines, les « incipit » étant, sur ce point, très caractéristiques : Nocte surgentes aux vigiles, Ecce jam noctis tenuatur umbra à laudes, Jam lucis orto sidere à prime, jusqu’au Te lucis ante terminum de complies.
Le rapport entre l’hymne et le temps est à prendre à deux niveaux. Il y a d’abord le niveau du temps « cosmologique » avec ses oppositions nuit/jour ; matin/plein-midi/soir. Depuis toujours, l’hymnographie chrétienne a célébré l’apparition de la lumière, l’aurore, en la liant, d’ailleurs, à la personne du Christ et à sa Résurrection à l’aube de Pâques. Dès le début de la réforme liturgique plusieurs compositions ont repris ce thème :

Splendeur jaillie du sein de Dieu,
Lumière née de la Lumière,
Avant que naisse l’univers,
Tu resplendis dans les ténèbres5.

Nous attendons face à l’orient
Les Signes du Jour :
Jésus doit revenir en gloire
Et l’amour seul peut dans nos vies
Gagner sa Pâque6.

De même, le coucher du soleil et les ombres de la nuit ont été, et sont encore une vraie source d’inspiration pour les hymnes de complies.
Aucune de ces hymnes, d’ailleurs, ne célèbre le matin ou le soir pour eux-mêmes, et le temps « cosmologique » n’est qu’une amorce. En effet, il y a un second niveau, où le temps prend une dimension « sotériologique ». Ce temps est celui de l’Histoire du Salut, depuis la création du monde jusqu’à la Parousie, en passant par l’Incarnation, la vie terrestre de Jésus, la naissance de l’Église, etc.… Le Directoire pour l’office bénédictin souligne bien cela :
« Quand on parle de l’office divin, les Heures ne doivent pas s’entendre seulement au sens de divisions du temps chronologique qui s’écoule (« chronos »). Il s’agit, en effet, ici, d’espaces de temps qui, en raison du culte célébré, deviennent des moments de l’Histoire du Salut (« Kairoi ») où il nous est loisible de rencontrer Dieu7 ».
Tout au long de l’année liturgique, les hymnes de chaque « temps » célèbrent les divers aspects de cette Histoire du Salut. Mentionnons, cette hymne déjà ancienne pour le temps du Carême :

Sois fort, sois fidèle, Israël,
Dieu te mène au désert ;
C’est lui dont le bras souverain
Ouvrit dans la mer
Un chemin sous tes pas8.

ou celle-ci pour le temps de la Pentecôte :

Amour qui planais sur les eaux
Et les berças du premier souffle,
Nos âmes dorment :
Prends-les d’un battement nouveau
Qui reflue au Christ vers leur source
Pour déborder parmi les hommes9.

Certaines hymnes, d’ailleurs, couvrent l’ensemble de l’Histoire du Salut, telle celle-ci de Didier Rimaud :

Voici la nuit,
L’immense nuit des origines,
Et rien n’existe hormis l’Amour,
Hormis l’Amour qui se dessine :
En séparant le sable et l’eau,
Dieu préparait comme un berceau
La Terre où il viendrait au jour10.

dont les strophes évoquent, ensuite, la naissance de Jésus, sa mort, sa résurrection, pour terminer avec le temps de l’Église cette « longue nuit où l’on chemine ».
Ce « temps du Salut » se retrouve aussi dans beaucoup d’hymnes du temps ordinaire. Traditionnellement, par exemple, l’heure de tierce a voulu commémorer le don de l’Esprit fait aux Apôtres à la troisième heure. À l’instar de l’hymne grégorienne Nunc Sancte nobis Spiritus, bien des hymnes actuelles de tierce reprennent ce thème. Par exemple :

Flamme jaillie d’auprès de Dieu,
Esprit-Saint, embrase-nous,
Comme brindilles au même feu,
Fais-nous brûler de ton amour11.

Nous pourrions ainsi passer en revue chaque heure liturgique…
Si l’hymne type l’heure et le temps, elle a aussi pour fonction, dans le Sanctoral, de typer la fête et le Saint célébré. L’hymnaire latin comprenait pas mal d’hymnes chantant, de manière fort imagée parfois, les mérites de tel ou tel Saint, à partir d’épisodes concrets de sa vie, fussent-ils légendaires ! Quelques hymnographes s’y sont risqués et l’on en découvrira leurs hymnes sur notre site. Cependant la créations d’hymnes du Commun des saints reste à privilégier, car celles-ci célèbrent ce qui a fait la sainteté de chaque saint en particulier.
Cette fonction de « typer » le temps et la fête justifie bien la place des hymnes au début de l’office. Cette fonction d’ouverture est d’ailleurs accentuée dans les offices où l’on a déplacé l’oraison pour la mettre tout de suite après l’hymne, comme conclusion du rite d’ouverture, retrouvant ainsi la même structure que le début de l’Eucharistie, avec introduction, chant du Gloria et collecte.
Nous pouvons nous demander, à juste titre, si cette fonction « typique » de l’hymne joue aussi bien dans la liturgie en langue vernaculaire que dans l’ancienne liturgie latine et grégorienne. Pour qu’une hymne soit vraiment « attendue » et devienne typique de tel temps liturgique ou de telle fête, il faut qu’elle ait été chantée plusieurs années, assimilée, mise en rapport avec les autres pièces de l’office (antiennes, répons etc.… ). Un bon discernement dans le choix d’un répertoire, aujourd’hui abondant est donc nécessaire, ainsi qu’une certaine stabilité, qui n’est pas immobilisme, dans ce choix.
Autre différence, les hymnes latines étaient fixées une fois pour toutes et l’on n’avait pas beaucoup de choix : ainsi, à chaque jour du Carême, pour les vêpres revenait l’hymne : Audi benigne Conditor, et il était presque obligatoire qu’elle type très fortement ce temps de pénitence. Le fait d’avoir actuellement le choix entre plusieurs hymnes pour chaque heure pousse moins à cette mémorisation « affective » quasi obligée ; par contre, elle apporte une plus grande richesse doctrinale et poétique. Pour ma part, je pense qu’une hymne composée pour une circonstance très déterminée, par exemple l’hymne de Didier Rimaud : Brillez déjà, lueurs de Pâques12, prévue pour la Vigile Pascale, peut se charger très vite d’un poids émotionnel certain.

L’hymne et le chant

Dans son chapitre VI, qui traite de la musique sacrée, la Constitution de Vatican II sur la Liturgie dit ceci :
« L’action liturgique présente une forme plus noble lorsque les offices divins sont célébrés solennellement avec chant, que les ministres sacrés y interviennent et que le peuple y participe activement.13 »
Le Concile met ainsi en lien la solennité de la célébration et la participation active du peuple. Huit ans plus tard, en 1971, un autre document romain qu’est la Présentation Générale de la liturgie des heures reprend cela en l’appliquant aux hymnes :
« Les hymnes pourront aussi nourrir la prière de celui qui récite les heures, si elles ont une valeur doctrinale et artistique : cependant, elles sont, par elles-mêmes, destinées au chant. Il est donc recommandé de les chanter autant que possible dans la célébration communautaire. » n° 280
Dans un autre langage, Joseph Gelineau reprenait cela à son compte et écrivait :
« Les significations fondamentales du chant se rencontrent avec un maximum d’intensité dans la situation que, selon son emploi traditionnel, nous appelons l’hymne. Dans l’expérience commune, en effet, l’hymne est le chant par excellence, le chant que l’on chante ensemble dans une fête et qui devient symbole des sentiments ou de l’idéal du groupe.14 »
Ce point de vue semble bien admis par tous et la pratique concrète montre que l’hymne est effectivement la pièce de l’office qui est chantée en priorité. Si la communauté qui célèbre a peu de moyens, du fait de l’âge, des voix ou du petit nombre, elle récitera tout, mais essayera quand même de chanter l’hymne. Si l’hymne est chantée, ce n’est donc pas simplement pour solenniser l’office, mais c’est bien plutôt pour qu’elle prenne tout son sens et qu’elle joue sa fonction de « sommet lyrique ». Saint-Augustin ne disait-il pas déjà de son temps : « Que le chant manque, et il n’y a point d’hymne » ! Or, le chant requiert un lien organique entre le texte et la musique. L’hymne est un « acte de chant » distinct de la psalmodie et de la proclamation. « L’hymne occupe une situation moyenne (aux frontières flexibles) entre d’une part tous les genres de cantillation, où le texte donne forme au chant, d’autre part les genres plus « musicaux » où la musique est nettement prédominante sur le texte. En gros elle représente une fonction d’équilibre texte-musique, l’un n’étant jamais pensable sans l’autre »15.
Dans la célébration de l’office, la grande majorité des hymnes utilisées sont de forme « strophique » stricte, sans refrain, chantées soit en chœurs alternés, suivant l’ancien usage grégorien, soit, et c’est une tendance qui se généralise, en chorale par tous en même temps. En effet, peu de textes réclament impérativement un dialogue entre deux chœurs ; quand cela se trouve, il faut, bien sûr, faire jouer ce dialogue. Une hymne bien connue de ce type est :

Ouvrez vos cœurs au souffle de Dieu,
Sa vie se greffe aux âmes qu’il touche ;
Qu’un peuple nouveau
Renaisse des eaux
Où plane l’Esprit de vos baptêmes !
Ouvrons nos cœurs au souffle de Dieu
Car il respire en notre bouche
Plus que nous-mêmes.

Alterner systématiquement des hymnes conçues pour être chantées d’une seule coulée peut nuire à la compréhension. Qu’on le veuille ou non, l’attitude envers l’hymne est différente que l’on chante ou que l’on écoute alternativement une strophe sur deux. L’alternance se comprend mieux pour les hymnes à refrain, où ce dernier, pris par tous, réalise l’unité avant de « relancer la balle » à l’autre chœur. Ce type d’hymne est, aussi, bien adapté à des assemblées nombreuses et peu habituées à chanter ensemble, qui peuvent difficilement chanter toutes les strophes, parfois d’ailleurs plus délicates à exécuter musicalement, mais qui entrent très facilement dans la dynamique de l’hymne par le chant du refrain. Dans ce genre d’hymne, la polyphonie est un élément qui peut permettre de « solenniser » l’office, tout en soutenant et étoffant le chant de l’assemblée.
Au terme de ce parcours à travers les hymnes, où nous avons cherché à cerner leurs différentes fonctions, il peut être bon de synthétiser à gros traits le visage de l’hymne dans notre office aujourd’hui. Située au début, après le verset d’introduction et l’invitatoire (quand c’est le premier office de la journée), l’hymne oriente d’emblée notre prière dans le sens de l’heure, du temps ou de la fête célébrés. Son texte, nourri de la Bible et de la tradition ecclésiale, est très rarement une traduction des hymnes anciennes ; il en est parfois une adaptation mais dans la grande majorité des cas c’est une composition contemporaine. Chantée par toute l’assemblée, elle traduit, d’emblée, « une plus profonde union des cœurs dans le service de la louange de Dieu ». Elle marque un sommet lyrique où l’homme, avec ses mots à lui, s’adresse à son Seigneur. Aux deux offices principaux de laudes et vêpres, il y aura, après la psalmodie et l’écoute de la Parole, un autre sommet lyrique, lorsque l’assemblée, par le Benedictus ou le Magnificat, chantera Dieu avec les mots mêmes de Dieu.

En conclusion d’un article sur l’hymnodie, daté de 1966, Didier Rimaud écrivait :

« Il serait bien étrange que Vatican II n’aboutisse pas à une floraison de chants nouveaux. Une vie nouvelle est allée réveiller certains secteurs de notre foi. Sur ces terrains où les théologiens et les pasteurs ont prié et travaillé, il faudrait que des poètes, eux aussi théologiens et pasteurs, prient et travaillent pour que naissent, à côté des psaumes et des cantiques, les hymnes de l’Église d’aujourd’hui.16 »
Force est de constater que son souhait a été bien exaucé et qu’il continue de l’être…

fr. Maurice COSTE
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 NOTES
1 : LMD 92 p. 54
2 : Liturgie des Heures, Tome II p. 412
3 : Liturgie des Heures, Tome III p. 677
4 : Liturgie des Heures, Tome III p. 595
5 : Alain Rivière – Liturgie des Heures, Tome III p. 522
6 : CFC, Liturgie des Heures, Tome III p. 356
7 : Thesaurus Liturgiæ Monasticæ, 9
8 : CFC, Liturgie des Heures, Tome II p. 3
9 : Patrice de la Tour du Pin, Liturgie des Heures, Tome II p. 794
10 : Liturgie des Heures, Tome III p. 626
11 : CFC, Liturgie des Heures, Tome III p. 484
12 : Liturgie des Heures, Tome II p. 385
13 : Constitutio de Sacra Liturgia n° 113
14 : Dans vos assemblées (1re édition), Tome I p. 206
15 : Texte de Didier Rimaud, musique de Joseph Gelineau (K 79-1) enregistré sur le disque « Quel est cet Homme », SM 30 289. Ce disque fut une très bonne illustration des différentes possibilités de mise en œuvre musicale d’hymnes de genre assez varié.
16 : Église qui chante N° 68 (mars-avril 1966), p. 28
 
Dernière mise à jour : ( 02-11-2010 ) 

5e jour dans l’Octave de Noël : Lc 2,22-35 (29 décembre 2010)

29 décembre, 2010

du site Evangile Ou Quotidien:  

5e jour dans l’Octave de Noël : Lc 2,22-35

Commentaire du jour
Saint Ignace d’Antioche (?-v. 110), évêque et martyr
Lettre aux Romains, 5-7 (trad. Quéré, Les Pères apostoloques, Seuil 1980, p. 136)

« Maintenant, ô Maître, tu peux laisser ton serviteur s’en aller dans la paix »

Aujourd’hui je commence à être un disciple. Que nulle créature, visible ou invisible, ne m’empêche de rejoindre Jésus Christ… Même si les plus cruels supplices m’accablent, je ne veux qu’atteindre Jésus Christ. Que me feraient les douceurs de ce monde et les empires de la terre ? Il est plus beau de mourir pour le Christ Jésus que de régner jusqu’aux extrémités de l’univers. C’est lui que je cherche, qui est mort pour nous ; c’est lui que je désire, qui a ressuscité pour nous.

Mon enfantement approche… Laissez-moi embrasser la lumière toute pure. Quand j’y aurai réussi, je serai homme. Acceptez que j’imite la passion de mon Dieu… Mon désir terrestre a été crucifié, et il n’y a plus en moi de feu pour aimer la matière mais une « eau vive » (Jn 7,38) qui murmure et chuchote à mon cœur : « Viens auprès du Père. » Je ne peux plus savourer les nourritures périssables ou les douceurs de cette vie. C’est du pain de Dieu que je suis affamé, de la chair de Jésus Christ, fils de David, et pour boisson, je veux son sang, qui est l’incorruptible amour.

Roi David – mf le 29 décembre

28 décembre, 2010

Roi David - mf le 29 décembre dans images sacrée

http://www.santiebeati.it/

DIMANCHE APRES LA NATIVITÉ nous célébrons la mémoire du Saint Prophète et Roi DAVID, (29 décembre, mf, pour nous catholique)

28 décembre, 2010

du site:

http://calendrier.egliseorthodoxe.com/sts/fetemobile/dimancheapresnativite.html

DIMANCHE APRES LA NATIVITÉ nous célébrons la mémoire du Saint Prophète et Roi DAVID,

David, le Roi-Prophète, était le dernier des huit fils de Jessé, demeurant à Bethléem vers l’an 1000 avant Notre Seigneur1. Jeune berger à la chevelure rousse, au beau regard et à la tournure svelte et agile, il se distinguait par sa piété, sa sagesse, son humilité et sa grande douceur, que ne contredisait pas sa bravoure dans les combats. Suite à la désobéissance du roi Saül, Dieu se détourna de lui et envoya le Prophète Samuel pour oindre en secret l’humble David, le dernier et le plus faible de la modeste famille de Jessé, comme roi d’Israël, en lui promettant Sa bienveillance sur lui et sur sa descendance pour toujours. Dès lors, l’esprit de Dieu s’écarta de Saül, le livrant périodiquement à de violentes crises de délire, et vint reposer sur le jeune pâtre. Appelé au chevet du roi, il calmait ses terreurs par les douces mélodies qu’il lui chantait au son de sa lyre et gagna ainsi sa faveur. Lorsque les Philistins déclarèrent la guerre à Israël, David s’avança seul, sans équipement de guerre, accompagné par la raillerie des uns et par la stupeur des autres, pour relever le défi lancé par le géant Goliath et se mesurer en combat singulier avec celui qui avait la réputation d’être invincible. Courant vers son adversaire, en ne se confiant en rien d’autre que dans le Nom du Seigneur, il l’abattit de la première pierre qu’il lui jeta au front au moyen de sa fronde. Devenu officier à la suite de ce succès, il remportait victoire sur victoire et acquit une telle renommée dans le peuple que le roi, saisi d’une féroce jalousie, chercha à plusieurs reprises à faire disparaître celui-là même qu’il avait pourtant fait son favori et à qui il avait accordé sa fille en mariage. Il l’envoyait dans les campagnes les plus risquées, pour qu’il mourût au combat, mais chaque fois David revenait vainqueur, couvert d’un surcroît de gloire qui augmentait d’autant la haine de Saül. Grâce à l’assistance de Jonathan, le fils de Saül, qui l’aimait comme son propre frère, David put échapper aux entreprises meurtrières du roi et enfuit de la cour. Ne pouvant trouver refuge chez les Philistins, il commença à mener alors une vie errante à la tête d’une troupe d’environ six cents hommes, membres de sa famille et gens opprimés par le tyran. Partout où ils allaient, ils étaient poursuivis par Saül et ses soldats, qui mettaient à mort quiconque venait en aide aux fugitifs, mais Dieu intervenait à chaque fois pour les secourir. A deux reprises, David se trouva dans la possibilité d’abattre son ennemi, mais il l’épargna par grandeur d’âme et par respect pour celui qu’il considérait humblement comme l’oint du Seigneur et comme le souverain légitime.
Craignant de nouveaux emportements de Saül, David et sa troupe trouvèrent finalement asile à Gad, chez le roi des Philistins Akish, et menèrent la guerre contre les tribus nomades de la contrée. Quand une nouvelle guerre éclata entre les Philistins et Israël, on l’écarta du conflit et il partit lutter contre les Amalécites. A son retour, après la grande défaite d’Israël à Gelboé, David se lamenta à grands cris sur la mort de son cher ami Jonathan et pleura sincèrement la perte de Saül, en composant en leur honneur une émouvante élégie. Sur ordre de Dieu, il monta alors à Hébron et fut reconnu comme roi par la tribu de Juda, alors qu’Ishbaal, fils de Saül, était institué souverain des autres tribus par Abner, le chef de l’armée. Une guerre intestine éclata entre les deux royaumes et, au bout de sept ans, le royaume du Nord s’étant soumis, David put être reconnu comme roi unique sur tout le peuple d’Israël et installa sa capitale à Jérusalem, qu’il avait gagnée sur les Jébuséens.
Après de nouvelles victoires sur les Philistins et autres tribus païennes, l’élu de Dieu étendit les limites de son royaume de l’Euphrate (Est) à la Méditérannée (Ouest) et du Liban (Nord) au désert d’Arabie (Sud). Puis, dans un grand concert de musique, de chants de joie et d’hymnes d’action de grâces, il fit transporter l’Arche d’Alliance à Jérusalem, devenue dès lors non seulement la capitale du royaume terrestre d’Israël, mais aussi le centre spirituel du peuple élu, la Ville Sainte où Dieu fait reposer Sa gloire, l’image et la figure prophétique de la Jérusalem céleste qui descendra des Cieux à la fin des temps (Apoc. 21). David avait fait serment au Seigneur de ne pas s’accorder de repos tant qu’il n’aurait pas trouvé un lieu de séjour et un tabernacle pour le Dieu de Jacob (Ps. 131:5). Aussi, voyant dans cette procession la réalisation de son voeu, il fut saisi d’une telle joie que, comme en extase, il prit la tête du cortège en chantant et en dansant de toutes ses forces, sans en éprouver de honte. Par la suite, fi organisa avec soin le déroulement des Sacrifices et des Cérémonies Liturgiques, pour que tout s’accomplisse avec ordre et dignité, et il répartit les rôles respectifs des Prêtres et des Lévites consacrés au service du Seigneur. Le roi lui-même. inspiré par l’Esprit-Saint, composa un grand nombre de psaumes pour louer Dieu et servir dans le culte. Ces psaumes de David, qui constituent la base de notre Psautier, expriment en des accents inimitables toutes les attitudes de l’homme devant Dieu et constituent de ce fait la matière première de la prière de l’Eglise, tant privée que publique.
Modèle de vertu dans ses actions et de sagesse dans ses paroles, David fut le plus glorieux des rois d’Israël et figura par avance le Messie, Jésus Christ, nommé justement le fils de David -c’est-à-dire issu de sa lignée selon la chair22- qui viendra réaliser par Sa Résurrection les promesses faites par Dieu au Roi-Prophète (voir Actes 13:32). C’est ainsi que le nom même de David est devenu synonyme du Sauveur attendu pour instaurer sur la terre un royaume spirituel «qui n’est pas de ce monde» (Jn 18:36). «Moi, dit le Seigneur, je serai pour eux un Dieu et mon serviteur David sera prince au milieu d’eux» (Ezéch. 34:23).
Malgré cette élection de la part de Dieu et toutes ses vertus, le roi David ne parvint pas pourtant au plein accomplissement de son désir: l’édification du Temple, d’une demeure stable où la gloire de Dieu puisse demeurer pour toujours sur la terre, car une telle oeuvre sainte devait être accomplie par quelqu’un qui n’ait pas souillé ses mains en versant le sang et en combattant à la guerre. Ce sublime honneur fut réservé à son fils Salomon, le sage d’entre les sages, qui hérita du royaume pacifié par son père et put consacrer tous ses efforts à la construction de la maison de Dieu. Quant à David, il ne put que préparer et rassembler tous les matériaux nécessaires.
Comblé de faveurs, David n’avait pas cependant la perfection de son descendant, Jésus: Étant homme, il était soumis aux passions et tomba dans le péché. Quoiqu’il eût déjà vingt épouses, sa convoitise n’en était pas pour autant assouvie. Apercevant un jour la belle Bethsabée, il s’éprit d’elle à tel point qu’il n’hésita pas à envoyer son mari Urie le Hittite à une mort certaine en donnant l’ordre de le placer en première ligne lors du siège de Rabba, afin de ce débarrasser de lui. Une fois le deuil légal accompli, il épousa Bethsabée et obtint d’elle un fils, qui mourut peu de temps après, frappé par la colère divine. Mais Dieu, «qui ne veut pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive» (Ezéch. 33:11), n’abandonna pas ainsi son élu dans le gouffre de la perdition. Il lui envoya le Prophète Nathan qui, par un habile détour, fit réaliser au roi l’horreur de son péché. Aveuglé par son désir coupable, il avait été conduit jusqu’au meurtre; mais dès que sa conscience fut réveillée par la réprimande du Prophète, il reconnut avec humilité son péché devant Dieu et montra un si parfait repentir que le psaume qu’il entonna alors: «Aie pitié de moi ô Dieu dans Ta grande miséricorde, en Ton immense compassion efface mon iniquité … » (Ps 50), devint pour tous les pécheurs le modèle de la prière qu’ils doivent élever vers le Seigneur pour implorer Son pardon. Exaucé par Dieu, il obtint un nouveau fils de Bethsabée, Salomon; mais il eut à souffrir vers la fin de sa vie de la révolte de son autre fils Absalon, qui essaya de s’emparer du pouvoir et contraignit le roi à prendre la fuite, comme au temps de sa jeunesse. Finalement le rebelle mourut au combat, tué par Joab le général de David, mais au lieu de se réjouir de cette victoire le roi, dont le coeur ignorait la rancune, s’effondra en larmes, en se lamentant sur la mort de celui qu’il n’avait jamais cessé de considérer comme son fils.
Après avoir rétabli la paix entre les tribus d’Israël et de Juda qui se disputaient ses faveurs, David fit sacrer Salomon comme successeur, lui recommandant de garder la piété et d’achever la construction du Temple; puis, rendant grâces à Dieu pour toutes les actions d’éclat qu’Il avait réalisées par sa main, il exhorta toute l’assemblée du peuple à louer le Nom du Seigneur et décéda en paix dans sa cité de Jérusalem, âgé de 70 ans. Il avait régné 40 ans: 7 ans à Hébron sur Juda et 33 ans à Jérusalem sur les douze tribus d’Israël.

Gros plan sur… David, roi de Juda et d’Israël

28 décembre, 2010

du site:

http://www.bible-service.net/site/447.html

Gros plan sur… David, roi de Juda et d’Israël

On a du mal à cerner l’œuvre exacte de David. Si les textes bibliques le présentent comme le grand roi de Juda et d’Israël, les historiens sont aujourd’hui sceptiques.
A la lecture des livres de Samuel, on est impressionné par tout ce que l’on attribue à David : il forge l’unité du peuple de Dieu en regroupant sous son autorité les 12 tribus de Juda et d’Israël (2 Samuel 2, 1-4 ; 5,1-5); il conquiert Jérusalem, à la charnière des royaumes du nord et du sud, pour en faire sa capitale ; il fait transporter à Jérusalem l’arche d’alliance (2 Samuel 5, 6-10 ; 6, 1-23) ; il étend sa domination en vassalisant les petits états voisins. Son règne est un règne de conquêtes. C’est aussi celui d’une promesse : la prophétie de Natan (2 Samuel 7,1-17).

Une image contrastée
S’ils relatent cette œuvre impressionnante, les textes bibliques ne cachent pas les faiblesses du roi. Dans les récits de son ascension au trône, on le voit abuser les prêtres de Nob (au nord-est de Jérusalem) qui paient de leur vie l’aide qu’il avait sollicitée (1 Samuel 21), pratiquer aux dépens des Philistins un double jeu peu honorable (1 Samuel 27,8-12) et rançonner les propriétaires de la région avec des méthodes que l’on a rapproché de celles de la  »mafia » (1 Samuel 25). Deux actes, totalement opposés, délimitent son épopée : le premier, tout à son honneur, est sa victoire sur Goliath, le champion philistin (1 Samuel 17) ; mais le second est un meurtre par traîtrise, celui d’Urie (2 Samuel 11).

Un personnage historique contesté
Aujourd’hui, beaucoup de spécialistes pensent que le royaume de David n’a pu avoir les dimensions que lui donne la Bible. Preuve en est le fait que les empires voisins n’en ont conservé aucun souvenir et que l’archéologie ne parvient pas à confirmer ce que la Bible dit de ce règne. Et si, en 1993, on a découvert à Dan (au nord d’Israël) une stèle du 9e siècle av. J.-C. qui rapportait une victoire de Hazaël, roi de Damas, sur le roi de la  »maison de David », cela ne suffit pas à accréditer la thèse d’un royaume puissant et conquérant.

Le royaume de David était donc, semble-t-il, de dimensions plus modestes. C’est après la chute de Samarie, en 721 av. J.-C., qu’il acquit dans la mémoire collective du peuple de Dieu des dimensions presque légendaires. C’est alors en effet que Jérusalem succéda à Samarie et qu’elle devint la ville la plus importante de la région. Dans ce contexte, les rois de Juda – qui appartenaient à la  »maison de David » – firent de leur ancêtre le premier roi d’un grand royaume qui correspondait davantage à leurs rêves qu’à la réalité historique. Cependant, après la chute de l’empire assyrien, au 7e siècle av. J.-C., les rois de Juda purent effectivement étendre leur zone d’influence vers le nord. Un roi joua ici un rôle déterminant : Josias (640-609 av. J.-C.) . Son action a grandement influencé la présentation des règnes de David et de Salomon.

Une œuvre de propagande ?
Sous de nombreux aspects, l’histoire biblique de David semble être une œuvre de propagande politique ayant servi à légitimer une situation politique qui n’ a véritablement existé qu’avec Josias. Mais si on a, pour cela, embelli l’histoire de David, on n’en a pas pour autant gommé les aspérités et les faiblesses.

En effet, tour à tour, les scènes bibliques  »rendent compte, souvent sans concession, de la bonté et de la noirceur, des péchés et des repentirs d’un homme à la fois pécheur et juste » (P. Bordreuil). En ce sens, David est sûrement un des personnages les plus humains de l’Ancien Testament. Plus que son comportement, c’est pourtant sa foi que les textes bibliques mettent en lumière, et, davantage encore, le choix de Dieu.

Pierre DEBERGÉ. Article extrait des Dossiers de la Bible n°97 (2003), p. 15-16

Note : Écrire l’histoire
La geste de David s’inscrit dans un vaste ensemble qui va de l’entrée en Canaan à la chute de Jérusalem, couvrant les livres de Josué, des Juges, de Samuel et des Rois. Cet ensemble, marqué par les idées du livre du Deutéronome, est souvent appelé  »histoire deutéronomiste ». Rédigé au temps de l’exil (fin du 6e siècle av. J.-C.) à partir d’une documentation qui remonte en grande partie au roi Josias (fin du 7e siècle), il a conscience d’une faillite de l’alliance entre le Seigneur et son peuple à laquelle aurait contribué les aléas de la monarchie.

bonne nuit

28 décembre, 2010

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. cassia_artemisioides_360

Cassia

http://www.floralimages.co.uk/index_1.htm

Eusèbe le Gallican : Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? » (Mt 2,2)

28 décembre, 2010

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20101228

Fête des Saint Innocents, martyrs : Mt 2,13-18
Commentaire du jour
Eusèbe le Gallican (5ème siècle), moine, puis évêque
Sermon 219 ; PL 39, 2150 (trad. Solesmes, Lectionnaire, t. 1, p. 1097 rev.)

« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? » (Mt 2,2)

      Le roi traître Hérode, trompé par les mages, envoie ses sbires à Bethléem et dans tous les environs pour tuer les enfants de moins de deux ans… Mais tu n’as donc rien obtenu, barbare cruel et arrogant : tu peux faire des martyrs, tu ne peux pas trouver le Christ. Ce tyran malheureux croyait que l’avènement du Seigneur notre Sauveur le renverserait de son trône royal. Mais il n’en est pas ainsi. Le Christ n’était pas venu pour usurper la gloire d’autrui, mais pour nous faire don de la sienne. Il n’était pas venu pour s’emparer d’un royaume terrestre, mais pour accorder le Royaume des cieux. Il n’était pas venu pour voler des dignités, mais pour souffrir des injures et des sévices. Il n’était pas venu pour préparer sa tête sacrée à un diadème de pierreries, mais à une couronne d’épines. Il n’était pas venu pour siéger glorieusement au-dessus des sceptres, mais pour être bafoué et crucifié.

      A la naissance du Seigneur, « Hérode a été troublé et tout Jérusalem avec lui » (Mt 2,3). Quoi d’étonnant, si l’impiété est troublée par la naissance de la bonté ? Voici qu’un homme en armes s’effraie de celui qui est couché dans une mangeoire, un roi orgueilleux tremble devant l’humble, celui qui est revêtu de pourpre redoute le tout-petit enveloppé de langes… Il feignait de vouloir adorer celui qu’il cherchait à faire périr (Mt 2,8). Mais la Vérité ne craint pas les embûches du mensonge… La traîtrise ne peut pas trouver le Christ, car ce n’est pas par la cruauté mais par la foi que l’on doit chercher Dieu, qui vit et règne pour les siècles des siècles. Amen.

Sts Innocents martyrs

27 décembre, 2010

Sts Innocents martyrs dans images sacrée

http://www.santiebeati.it/

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