Archive pour le 23 décembre, 2010
Message Urbi et Orbi – 25 décembre 2001: 1. « Le Christ est notre paix »,
23 décembre, 2010du site:
MESSAGE URBI ET ORBI
25 DÉCEMBRE 2001
(Jean Paul II)
1. « Le Christ est notre paix »,
« C’est lui, le Christ, qui est notre paix :
des deux, … il a fait un seul peuple » (Ep 2, 14).
À l’aube du nouveau millénaire
qui avait commencé avec tant d’espérances,
mais qui est aujourd’hui menacé par de sombres nuages
de violence et de guerre,
la parole de l’Apôtre Paul,
que nous entendons en ce Noël,
est un rayon de vive lumière,
un cri de confiance et d’optimisme.
L’enfant divin né à Bethléem
nous apporte en ses petites mains
le secret de la paix pour l’humanité.
C’est lui le Prince de la paix !
Voici la joyeuse nouvelle qui a retenti cette nuit-là à Bethléem
et que je veux redire au monde
en ce jour béni.
Écoutons de nouveau les paroles de l’ange :
« Voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle,
une grande joie pour tout le peuple :
Aujourd’hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David.
Il est le Messie, le Seigneur » (Lc 2, 10-11).
Aujourd’hui l’Église se fait l’écho des anges
et proclame leur message extraordinaire,
qui surprit en tout premier lieu les bergers
sur les hauteurs de Bethléem.
2. « Le Christ est notre paix » !
le Christ, « enfant emmailloté
et couché dans une mangeoire » (Lc 2, 12),
c’est vraiment lui qui est notre paix.
Un nouveau-né sans défense dans l’humilité d’une grotte
rend sa dignité à toute vie qui naît,
il donne l’espérance à ceux qui sont écrasés par le doute et le découragement.
Il est venu guérir les blessés de la vie
et redonner un sens même à la mort.
En cet enfant, doux et sans défense,
qui gémit dans une grotte froide et nue,
Dieu a détruit le péché
et il a déposé le germe d’une humanité nouvelle,
appelée à porter à son achèvement
le dessein originel de la création
et à le transcender par la grâce de la Rédemption.
3. « Le Christ est notre paix » !
Hommes et femmes du troisième millénaire,
vous qui avez faim de justice et de paix,
accueillez le message de Noël,
qui se répand aujourd’hui dans le monde !
Jésus est né pour raffermir les liens
entres les personnes et entre les peuples,
pour faire de tous, en lui, des frères.
Il est venu pour faire « tomber ce qui les séparait, le mur de la haine » (Ep 2, 14)
et pour faire de l’humanité une unique famille.
Oui, avec assurance nous pouvons affirmer :
Aujourd’hui avec le Verbe Incarné la paix est née !
Paix qu’il faut implorer,
parce que Dieu seul en est l’auteur et le garant.
Paix qu’il faut construire
dans un monde où peuples et nations,
éprouvés par des difficultés nombreuses et diverses,
espèrent en une humanité
mondialisée non seulement par des intérêts économiques,
mais par l’effort constant
d’une convivialité plus juste et plus solidaire.
4. Hâtons-nous, comme les bergers, à Bethléem,
tenons-nous en adoration dans la grotte,
fixant le regard sur le Rédempteur nouveau-né !
En lui nous pouvons reconnaître les traits
de chaque petit être humain qui vient à la lumière,
quelles que soient la race et la nation auxquelles il appartient:
c’est le petit Palestinien et le petit Israélien ;
c’est l’enfant des États-Unis et l’enfant d’Afghanistan ;
c’est le fils du Hutu et le fils du Tutsi…
C’est donc tout enfant, qui pour le Christ est quelqu’un.
Aujourd’hui, ma pensée se tourne vers tous les enfants du monde :
nombreux, trop nombreux sont les enfants
qui dès leur naissance sont condamnés sans faute de leur part
à souffrir des conséquences de conflits inhumains.
Sauvons les enfants
pour sauver l’espérance de l’humanité !
Celui qui nous le demande aujourd’hui avec force,
c’est cet enfant né à Bethléem,
le Dieu qui s’est fait homme
pour nous redonner le droit d’espérer.
5. Nous implorons du Christ le don de la paix
pour tous ceux qui sont éprouvés par des conflits anciens ou nouveaux.
Tous les jours, je porte en mon cœur
les problèmes dramatiques de la Terre sainte;
tous les jours, je pense avec appréhension
à tous ceux qui meurent de froid et de faim;
tous les jours me parvient
le cri plein de tristesse de ceux qui,
dans de nombreuses parties du monde,
invoquent une plus équitable répartition des ressources
et un travail dignement rétribué pour tous.
Que personne ne cesse d’espérer
dans la puissance de l’amour de Dieu !
Que le Christ soit la lumière et le soutien
de ceux qui croient et qui agissent, parfois à contre-courant,
pour la rencontre, le dialogue et la coopération
entre les cultures et entre les religions !
Que le Christ guide dans la paix les pas
de ceux qui s’engagent inlassablement
pour le progrès des sciences et des techniques !
Que jamais ces grands dons de Dieu ne soient utilisés
contre le respect et la promotion de la dignité humaine !
Que jamais le saint Nom de Dieu ne soit utilisé
pour justifier la haine !
Que jamais on ne se fasse une raison de l’intolérance et de la violence !
Puisse le doux visage de l’enfant de Bethléem
rappeler à tous que nous n’avons qu’un seul Père !
6. « Le Christ est notre paix » !
Frères et sœurs qui m’écoutez,
ouvrez votre cœur à ce message de paix,
ouvrez-le au Christ, Fils de la Vierge Marie,
à Celui qui s’est fait « notre paix » !
Ouvrez-le à Celui qui ne nous enlève rien, sinon le péché,
et qui nous donne en échange la plénitude
de l’humanité et de la joie.
Et toi, adorable Enfant de Bethléem,
porte la paix à toute famille et à toute ville,
à toute nation et à tout continent.
Viens, Dieu fait homme !
Viens et sois le cœur d’un monde renouvelé par l’amour !
Viens là où les destinées de l’humanité
sont le plus menacées !
Viens, ne tarde pas !
Tu es « notre paix » (Ep 2, 14) !
Pape Benoît: Audience générale du 22 décembre 2010 : Noël est proche !
23 décembre, 2010du site:
http://www.zenit.org/article-26475?l=french
Audience générale du 22 décembre 2010 : Noël est proche !
Texte intégral
ROME, Mercredi 22 décembre 2010 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse prononcée par le pape Benoît XVI, ce mercredi, au cours de l’audience générale, dans la salle Paul VI.
* * *
Chers frères et sœurs,
Avec cette dernière Audience avant les fêtes de Noël, nous nous approchons, impatients et remplis d’émerveillement, du « lieu » où pour nous et notre salut, tout a commencé, tout a trouvé son accomplissement, où se sont rencontrées et croisées les attentes du monde et du cœur humain à travers la présence de Dieu. Nous pouvons d’ores et déjà avoir un avant-goût de la joie, à cause de la petite lueur que l’on entrevoit et qui, de la grotte de Bethléem, commence à rayonner sur le monde. Nous avons été accompagnés sur le chemin de l’Avent, que la liturgie nous a invités à vivre, pour accueillir avec disponibilité et reconnaissance le grand Avènement de la venue du Sauveur et contempler, emplis d’émerveillement, son entrée dans le monde.
L’attente joyeuse, caractéristique des jours qui précèdent Noël, est certainement l’attitude fondamentale du chrétien qui désire vivre de façon féconde la rencontre renouvelée avec Celui qui vient habiter parmi nous : Jésus Christ, le Fils de Dieu fait homme. Retrouvons cette disposition du cœur chez ceux qui en premier accueillirent la venue du Messie : Zacharie et Elisabeth, les pasteurs, le peuple simple, et en particulier Marie et Joseph, qui ont vécu personnellement l’impatience, mais surtout la joie devant le mystère de cette naissance, et faisons-la nôtre. Tout l’Ancien Testament constitue une unique grande promesse, qui devait s’accomplir avec la venue d’un sauveur puissant. C’est ce dont témoigne en particulier le livre du prophète Isaïe, qui nous parle des tourments de l’histoire et de toute la création pour une rédemption destinée à redonner de nouvelles énergies et une nouvelle orientation au monde entier. Ainsi, à côté de l’attente des personnages des Ecritures Saintes, notre attente, celle qu’en ces jours nous vivons et celle qui nous maintient éveillés sur tout le chemin de notre vie, trouve également une place et une signification, à travers les siècles. En effet, toute l’existence humaine est animée par ce profond sentiment, par le désir que ce que nous avons entrevu et perçu de plus vrai, de plus beau et de plus grand avec notre esprit et notre cœur, puisse venir à notre rencontre et devant nos yeux devienne concret et nous apporte un réconfort.
« Voilà que vient le Seigneur tout-puissant : il sera appelé Emmanuel, Dieu-avec-nous » (Antienne d’ouverture, Messe du 21 décembre). Ces jours-ci, nous répétons souvent ces paroles. Dans le temps de la liturgie, qui réactualise le Mystère, est désormais tout proche Celui qui vient nous sauver du péché et de la mort, Celui qui, après la désobéissance d’Adam et Eve, nous embrasse à nouveau et ouvre pour nous l’accès à la vraie vie. C’est ce qu’explique saint Irénée, dans son traité « Contre les hérésies », lorsqu’il affirme : « Le fils même de Dieu s’est fait « à la ressemblance de la chair du péché » pour condamner le péché et, ainsi condamné, l’expulser de la chair, et pour appeler d’autre part l’homme à lui devenir semblable, l’assignant ainsi pour imitateur à Dieu, l’élevant jusqu’au royaume du Père et lui donnant de voir Dieu et de saisir le Père » (III, 20, 2-3).
Ainsi nous apparaissent certaines des idées préférées de saint Irénée, selon lesquelles, avec l’Enfant Jésus, Dieu nous appelle à la ressemblance avec lui-même. Nous voyons comment est Dieu. Et ainsi, cela nous rappelle que nous devrions être semblables à Dieu. Et nous devons l’imiter. Dieu s’est donné, Dieu s’est donné dans nos mains. Nous devons imiter Dieu. Et enfin, l’idée qu’ainsi, nous pouvons voir Dieu. Une idée centrale de saint Irénée : l’homme ne voit pas Dieu, il ne peut pas le voir, et ainsi, il est dans l’obscurité de la vérité, de lui-même. Mais l’homme qui ne peut voir Dieu, peut voir Jésus. Et ainsi, il voit Dieu, ainsi, il commence à voir la vérité, ainsi il commence à vivre.
Le Sauveur vient donc pour réduire à l’impuissance l’œuvre du mal et tout ce qui peut encore nous tenir éloignés de Dieu, pour nous restituer à l’antique splendeur et à la paternité primitive. Avec sa venue parmi nous, Dieu nous indique et nous assigne également une tâche : précisément celle de lui ressembler et de tendre à la vraie vie, d’arriver à la vision de Dieu dans le visage du Christ. Saint Irénée affirme encore : « Le Verbe de Dieu installa son habitation parmi les hommes et se fit Fils de l’homme, pour habituer l’homme à percevoir Dieu et pour habituer Dieu à installer sa demeure dans l’homme, selon la volonté du Père. C’est pourquoi Dieu nous a donné comme « signe » de notre salut celui qui, né de la Vierge, est l’Emmanuel » (ibid.). On trouve ici aussi une très belle idée centrale de saint Irénée : nous devons nous habituer à percevoir Dieu. Dieu est normalement éloigné de notre vie, de nos idées, de notre action. Il est venu près de nous et nous devons nous habituer à être avec Dieu. Et Irénée ose dire avec audace que Dieu aussi doit s’habituer à être avec nous et en nous. Et que Dieu devrait peut-être nous accompagner à Noël, nous habituer à Dieu, comme Dieu doit s’habituer à nous, à notre pauvreté et à notre fragilité. La venue du Seigneur ne peut donc avoir d’autre but que celui de nous enseigner à voir et à aimer les événements, le monde et tout ce qui l’entoure, avec les yeux mêmes de Dieu. Le Verbe fait enfant nous aide à comprendre la manière d’agir de Dieu, afin que nous soyons capables de nous laisser toujours plus transformer par sa bonté et par son infinie miséricorde.
Dans la nuit du monde, laissons-nous encore surprendre et éclairer par cet acte de Dieu, qui est totalement inattendu : Dieu se fait Enfant. Laissons-nous surprendre, éclairer par l’Etoile qui a inondé l’univers de joie. Que l’Enfant Jésus, en parvenant jusqu’à nous, ne nous trouve pas non préparés, uniquement occupés à rendre la réalité extérieure plus belle. Que le soin que nous mettons pour rendre plus resplendissantes nos rues et nos maisons nous pousse encore davantage à prédisposer notre âme à rencontrer celui qui viendra nous rendre visite, qui est la véritable beauté et la véritable lumière. Purifions-donc notre conscience et notre vie de ce qui est contraire à cette venue : pensées, paroles, attitudes et actions, en nous incitant toujours à accomplir le bien et à contribuer à réaliser dans notre monde la paix et la justice pour chaque homme et à marcher ainsi à la rencontre du Seigneur.
La crèche est un signe caractéristique de ce temps de Noël. Sur la place Saint-Pierre aussi, selon la coutume, elle est presque prête et elle se tourne de manière idéale vers Rome et le monde entier, représentant la beauté du Mystère du Dieu qui s’est fait homme et a planté sa tente parmi nous (cf. Jn 1, 14). La crèche est l’expression de notre attente, que Dieu s’approche de nous, que Jésus s’approche de nous, mais elle est également l’expression de l’action de grâce à Celui qui a décidé de partager notre condition humaine, dans la pauvreté et dans la simplicité. Je me réjouis car elle reste vivante et on redécouvre même la tradition de préparer la crèche dans les maisons, sur les lieux de travail, dans les lieux de rassemblement. Que ce témoignage authentique de foi chrétienne puisse offrir également aujourd’hui à tous les hommes de bonne volonté une icône suggestive de l’amour infini du Père envers nous tous. Que les cœurs des enfants et des adultes puissent encore être surpris face à elle.
Chers frères et sœurs, que la Vierge Marie et saint Joseph nous aident à vivre le Mystère de Noël avec une gratitude renouvelée à l’égard du Seigneur. Au milieu de l’activité frénétique de notre époque, que ce temps nous donne un peu de calme et de joie et nous fasse toucher du doigt la bonté de notre Dieu, qui se fait Enfant pour nous sauver, nous donner un courage renouvelé et donner une nouvelle lumière à notre route. Tel est mon vœu pour un saint et joyeux Noël : je l’adresse avec affection à vous tous ici présents, à vos familles, en particulier les malades et les personnes qui souffrent, ainsi qu’à vos communautés et à ceux qui vous sont chers.
A l’issue de l’Audience générale le Pape a résumé sa catéchèse en différentes langues et salué les pèlerins. Voici ce qu’il a dit en français :
Chers frères et sœurs,
L’attente joyeuse qui caractérise le temps de l’Avent est l’attitude fondamentale du chrétien qui désire rencontrer « l’Emmanuel » : le « Dieu-avec-nous ». Alors que s’achève ce temps, remplis d’étonnement, nous nous approchons du « lieu » où, dans la nuit du monde, pour nous et pour notre salut, tout a commencé. Puissions-nous avoir devant cette lumière de Bethléem qui commence à s’irradier sur le monde, un avant-goût de la joie éprouvée par Zacharie et Elisabeth. Il est proche Celui qui nous donne accès à la vraie vie et nous rend à la splendeur des origines. Il nous appelle à lui ressembler. Il nous apprend à regarder et à aimer les événements et le monde avec les yeux mêmes de Dieu. Puisse la crèche, signe émouvant et caractéristique de la beauté du Mystère de l’Incarnation, offrir à tous les hommes de bonne volonté une icône de l’amour infini de Dieu. Chers frères et sœurs, que la Vierge Marie et Saint Joseph nous aident à vivre ce Mystère avec une gratitude renouvelée au Seigneur ! Puisse le temps de Noël nous apporter une joie profonde et nous faire toucher du doigt la bonté de notre Dieu ! Ce sont les vœux que j’offre à tous, notamment aux malades et à ceux qui souffrent, ainsi qu’à vos communautés, à vos familles et aux personnes qui vous sont proches.
Je salue cordialement les pèlerins francophones, en particulier les étudiants de l’enseignement catholique de la région de Lyon, ainsi que la délégation de la Croix-Rouge française et les missionnaires de la divine Miséricorde accompagnés de Mgr Rey, évêque de Fréjus-Toulon. Que votre préparation aux fêtes qui approchent ne soit pas seulement matérielle, mais qu’elle soit aussi l’occasion de purifier vos cœurs de tout ce qui les empêche d’accueillir le Sauveur qui vient. Joyeux Noël à tous !
Traduction : Zenit
Noël 2010: le message du Custode de la Terre Sainte
23 décembre, 2010du site:
http://www.custodia.org/Noel-2010-Message-du-Custode.html
Noël 2010: le message du Custode de la Terre Sainte
on line il giovedì 23/12/2010
La Paix soit avec vous! Le salut de Saint François nous aide à goûter l’éternelle nouveauté de Noël, nous accompagnant vers la vérité, nous éloignant de tout ce qui avilit et rend ambigu la signification de cette fête. Ne rendons pas vain ce énième mais toujours nouveau Noël.
Noël en effet ne peut pas ne pas nous mettre mal à l’aise : il s’agit d’une fête qui semble avoir perdu son sens le plus intime et le plus vrai et qui donc nous porte à nous interroger sur l’identité qu’a cet Enfant pour nous, à voir Dieu dans un enfant, à croire en un Dieu qui choisit de renfermer sa grandeur dans la petitesse de notre humanité.
Et Noël n’est pas même Jésus qui naît à Bethléem, où il est né historiquement voici un peu plus de deux mille ans. Noël, c’est Jésus, Fils de Dieu qui, cette année aussi, comme chaque jour depuis ce temps ancien, pour les hommes de son temps comme pour chacun d’entre nous aujourd’hui, attend que nous lui faisions place, il attend de naître dans notre cœur. Noël, c’est l’engagement de conversion. C’est accepter de répondre aux attentes de Dieu.
Appelés par la foi à l’attendre dans la gloire, Noël concentre notre attention sur l’attente de Dieu : son attente infinie que l’humanité Lui trouve une place dans l’histoire quotidienne, dans la vie de tous les jours, dans la solidarité simple que nous a demandé Jésus Lui-même, en nous assurant : Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde ; en nous disant aussi où rencontrer Ses yeux et Ses mains, où cheminer en Sa présence et à partir d’où regarder l’horizon d’où Il reviendra : Les pauvres, en effet, vous les aurez toujours avec vous…
Ne le rendons pas vain. La Parole de Dieu nous aide et nous guide afin que nous conservions l’espérance dans l’attente que vienne le Seigneur de la gloire. L’Enfant Jésus nous libère de la peur de demeurer dans le flux quotidien de l’histoire, dans la solitude de celui qui ne sait pas donner aux autres. Et il nous introduit dans un mouvement choral, où nous nous découvrons portés à l’amour et capables par grâce de porter ce petit bout d’histoire, unique et précieux, que le Seigneur a mis entre nos mains.
Que Noël soit pour nous tous cette conversion du regard, cette prise de conscience du fait que le Royaume avance, qu’il est présent, que moi, nous, tous, ensemble, nous pouvons le rendre présent. Voila dès lors la nécessité de regarder la création, de regarder le monde, de regarder le Moyen-Orient, « notre » Terre Sainte – Terre de Dieu et Terre des Hommes – « d’en haut », avec le regard de Dieu. Faisons nôtres, avec trépidation et audace, avec humilité et force, avec le courage et la fantaisie du rêve qui devient réalité si nous sommes nombreux à rêver, les mots du Pape Benoît XVI à l’inauguration du Synode des Evêques du Moyen-Orient : « Regarder cette partie du monde dans la perspective de Dieu signifie reconnaître en elle «le berceau» d’un dessein universel de salut dans l’amour, un mystère de communion qui se réalise dans la liberté et demande par conséquent aux hommes une réponse ». A chacun la responsabilité d’accepter la proposition de Celui qui nous fait exister et renouvelle chaque jour en nous la soif d’être heureux.
Ne le rendons pas vain. Répondons à l’attente de Dieu qui s’est fait Enfant afin que nous puissions aller à Lui comme si c’était Lui qui avait besoin de nous. Parce que le cœur de notre attente se trouve dans le fait de savoir que Dieu nous attend, patiemment, depuis longtemps.
Accueillis par son attente, renouvelés par son pardon et par sa grâce, hommes de la miséricorde et de la réconciliation, de la liberté et de la justice, nous serons alors capables d’écouter – parmi le bruit de notre réalité confuse – l’annonce des Anges : Gloire à Dieu au plus haut des Cieux et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime.
Joyeux Noël.