Archive pour octobre, 2010

3 octobre 2010 – 27e dimanche du Temps Ordinaire – Homélie

2 octobre, 2010

du site:

http://www.homelies.fr/homelie,27e.dimanche.du.temps.ordinaire,2924.html

3 octobre 2010 – 27e dimanche du Temps Ordinaire

HOMÉLIE

  En entendant l’enseignement de Jésus sur les conditions d’accès au Royaume, les Apôtres prennent conscience qu’ils ne sont pas à la hauteur. Le sentiment douloureux de leur impuissance et le besoin impérieux d’une aide venant de Dieu lui-même, leur arrache un cri qui trahit leur angoisse – que nous partageons peut-être : « Augmente en nous la foi ! »
Ils ont compris que l’enseignement de leur Maître ne débouche sur pas une idéologie nouvelle, mais qu’il appelle à une conversion radicale, un abandon total à celui qu’ils appellent justement « Seigneur » et non « Rabbi ».
La réponse de Jésus confirme que c’est effectivement du côté de la foi que se trouve la réponse, mais il oppose à leur demande d’une augmentation quantitative, une conception déconcertante : il suffirait d’avoir la foi gros comme une minuscule graine, qui ne dépasse pas la taille d’une tête d’épingle, pour déraciner par notre seule parole un mûrier noir (sycomore) qui peut résister six siècles aux intempéries !
Autant dire que la foi n’opère pas selon l’ordre et la logique de ce monde : parler à un arbre, qui vous écoute, et qui se transplante dans un milieu de vie qui n’est pas le sien, est pour le moins inhabituel !
La foi agit certes, mais de manière totalement imprévue et imprévisible : « Le vent souffle où il veut : tu entends le bruit qu’il fait, mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né du souffle de l’Esprit » (Jn 3, 8). La seule chose que nous puissions faire, est de nous rendre disponible à l’action de ce principe de vie et d’action nouvelles : « Ce qui est né de la chair n’est que chair ; ce qui est né de l’Esprit est Esprit » (Jn 3, 6). C’est parce qu’elle nous met en relation directe avec Dieu, qu’elle permet de réaliser l’impossible.
La parabole que Jésus propose à la suite de ces paroles déconcertantes, n’est pas faite pour arranger les choses. Nous revenons dans la vie quotidienne, pour une comparaison qui touche les relations entre un maître de maison et son serviteur – littéralement : son esclave. Dans la première partie du récit, l’esclave accomplit le travail ordinairement attendu de lui : labourer ou garder les bêtes. Arrivé au domicile de son maître, celui-ci l’interpelle pour une tâche très particulière, puisqu’il s’agit de servir à table – le terme utilisé – diakonein, d’où est dérivé le terme « diacre » – désigne spécifiquement le service des tables, entendu comme service de la charité, dans le livre des Actes des Apôtres.
Certes cette besogne supplémentaire retarde l’heure du repas du serviteur ; cependant il ne s’agit pas d’un travail exigeant et lourd, comme celui dont il s’est acquitté tout au long du jour, mais plutôt d’une responsabilité honorifique, puisque ce ministère est habituellement confié à l’homme de confiance du maître – voire son fils – qu’il appelle à entrer dans son intimité. Voici donc que l’esclave change de statut et est élevé, sans qu’il sache pourquoi, au niveau d’héritier, au prix d’un léger service qui n’exige de lui aucun effort.
Cette tâche supplémentaire, anodine en apparence, ressemble étrangement à la foi pas plus grosse qu’un minuscule grain de moutarde, qui accomplit des prouesses – si du moins elle reçoit la priorité dans nos vies, c’est-à-dire si elle passe avant le manger et le boire du serviteur.
En rapprochant les deux parties de la péricope, il nous semble que Jésus veut attirer notre attention sur ce qui, au prix de peu d’effort, peut transformer complètement notre condition existentielle peu enviable, asservis comme nous le sommes à la nécessité d’un travail laborieux à répéter indéfiniment.
Il suffit de peu de choses : à savoir de prendre le temps au terme de notre journée, de nous attabler avec le Seigneur à la table de sa Parole ou de son Eucharistie, afin de redécouvrir dans la foi, que nous ne sommes pas « des esclaves, des gens qui ont encore peur ; c’est un Esprit qui fait de vous des fils ; poussés par cet Esprit, nous crions vers le Père en l’appelant : « Abba ! » C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui affirme à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Puisque nous sommes ses enfants, nous sommes aussi ses héritiers ; héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ, si nous souffrons avec lui pour être avec lui dans la gloire » (Rm 8, 15-17).
La référence à la nécessité de la souffrance a de quoi nous inquiéter ; mais notre foi ne devrait pas être conditionnée par les échecs en ce monde ; ceux-ci sont même salutaires pour nous conduire à incarner notre confiance dans une attitude d’abandon toujours plus radicale, car « le juste vivra par sa fidélité » (1ère lect.), c’est-à-dire par une foi éprouvée.
C’est précisément pour qu’il puisse tenir bon « jusqu’au temps fixé », que saint Paul invite son « fils bien-aimé » Timothée à « réveiller en lui le don de Dieu qu’il a reçu par l’imposition des mains de l’Apôtre » (1ère lect.) : la foi est en effet participation à « la force de Dieu » dans l’Esprit « d’amour et de raison », qui veut nous saisir dans toutes les dimensions de notre être pour nous rendre capables de devenir des diaconoi, serviteurs de la charité – c’est-à-dire des serviteurs de l’Evangile, dont nous sommes établis « dépositaires » comme nous le rappelle encore saint Paul.
Dans l’attente de l’intervention ultime de Dieu et du retour en gloire du Christ, c’est encore la petite graine de la foi qui nous permet de confesser que la venue du Seigneur ne fait aucun doute : sa promesse « se réalisera, mais seulement au temps fixé. Elle viendra certainement, à son heure » (Ibid.).
Il ne nous appartient pas de savoir ni le jour ni l’heure où la lumière de Pâques viendra dissiper la ténèbres du vendredi saint qui étend son voile de mort sur notre terre (Mt 25, 13). C’est pourquoi nous poursuivons notre route dans la certitude de foi que la promesse « tend vers son accomplissement et qu’elle ne décevra pas » (Ibid.).

« Seigneur, « réveille en nous le don » que tu nous as fait au jour de notre baptême. « Augmente notre foi » ; ou plutôt : vivifie-la par une nouvelle effusion de l’Esprit de charité, afin que nous ayons la force de déraciner tous nos doutes et de « vivre par notre fidélité », allant au-devant de toi « en te rendant grâce et en t’acclamant par nos hymnes de fête » » (Ps 94).

Père Joseph-Marie
 

QUI EST SAINT FRANÇOIS D’ASSISE

2 octobre, 2010

du site:

http://missionsfranciscains.blogspot.com/2008/09/qui-est-franois-dassise.html

QUI EST SAINT FRANÇOIS D’ASSISE

a) Origine

Pour mieux situer François d’Assise, il faut d’abord comprendre qu’il vit à l’époque du Moyen-Âge (période de l’histoire se situant entre 476 et 1453). Son pays est l’Italie, et sa ville, Assise, se trouve en Ombrie. « L’Ombrie, où François passa sa vie, est située dans l’Italie centrale, entre la marche d’Ancône et la Toscane. Cette contrée, pleine de contrastes et de beautés, offre à l’âme une variété de spectacles qui la contente entièrement » (Vie de Saint-François d’Assise, Omer Englebert, éd. Albin Michel, 1998, p.32).
François est né en 1181. C’est à cette période du Moyen-Âge que se construisent des hôpitaux, des abbayes, des églises, on y multiplie les pèlerinages et les prières, on prêche la croisade, les chevaliers se font défenseurs des plus petits, les troubadours parcourent l’Europe en chantant et en amusant le grand public.
b) Son histoire

Le père de François, Pierre Bernardone, est un commerçant, il vend de beaux tissus et de magnifiques étoffes. Il est parti en voyage d’affaires en France lorsque son fils vient au monde. Il insiste pour que son fils s’appelle François, en l’honneur de la France où il se procure la plupart de sa marchandise.
À l’adolescence François s’amuse avec ses amis. Il participe à des fêtes, fait une vie active, reçoit une éducation selon les principes et les valeurs d’une famille noble et riche.
En 1202 éclate une guerre entre les seigneurs des villes de Pérouse et Assise. François est alors âgé de 23 ans. Lui et ses compagnons participent activement à défendre leur ville ce qui, en ce temps-là, était normal pour les jeunes gens. Malheureusement, ils sont faits prisonniers et devront passer une année dans les geôles de la ville de Pérouse dans des conditions difficiles.
Pierre Bernardone obtient la libération de son fils en payant une rançon. François demeure un an en convalescence chez lui, sa santé étant chancelante.
Puis en 1205, il désire ardemment devenir chevalier. Il part défendre le Pape menacé par la guerre. Le soir venu, à Spolète, il entend une voix mystérieuse lui parler et qui lui ordonne : « Rentre chez toi. Là, tu apprendras ce qu’il faut faire ». Il rentre donc à Assise. Il est dans une phase de quête de sens. Il se questionne sur la vie, la mort, les injustices. Sa réflexion le tourmente et oriente son regard vers les laissés pour compte.
François est troublé. Il n’a plus envie d’artifices, délaisse ces amis, recherche la compagnie des pauvres auxquels il donne son argent et même ses vêtements!
Son père insiste pour qu’il s’occupe de la boutique, apprenne le métier de commerçant. Mais François n’a pas le même enthousiasme que son père pour le commerce. Il sent de plus en plus la présence de Dieu dans son cœur… Un jour qu’il allait à cheval dans la campagne, il rencontra un lépreux sur son chemin. Lui qui ne pouvait supporter leur présence auparavant, décide alors de prendre le lépreux dans ses bras et de lui donner un baiser !
Alors une transformation s’opère en lui. François ira désormais soigner des lépreux dans des hôpitaux réservés pour eux. Son père et ses amis ne le comprennent plus…
Vers la fin de cette même année, au cours de l’une de ses nombreuses promenades, François découvre, à St-Damien, une vieille chapelle abandonnée. Il entre puis voit dans le fond une croix en bois sur laquelle est peint un Christ. Il prie Dieu de lui faire connaître sa volonté. Soudain, il entend une voix lui parler : c’est Jésus sur la croix qui lui demande de réparer son Église!
Tout heureux de cette révélation, François vend les tissus et les draps du commerce de son père afin de pouvoir acheter le matériel nécessaire à la reconstruction d’une chapelle. Son père n’est pas du tout heureux de cette initiative. Il accuse François de dilapider ses biens. De retour à la maison, son père l’ enferme sous clé puis décide de le faire juger devant l’évêque.
Ce dernier demande alors à François de remettre les biens qui appartiennent à son père. François déclare alors :
-Volontiers, Seigneur et je ferai davantage.
François se déshabille et remet ses habits à son père ainsi que l’argent de la vente des tissus qui devait servir à reconstruire la chapelle.
-Me voici nu devant le Seigneur. Désormais, je n’appellerai plus père le nommé Pierre Bernardone; je n’ai plus qu’un seul père, mon Père qui est au cieux !
Et François ne regrette rien :
-Je suis amoureux de la plus belle des princesses, se dit-il. Elle s’appelle Dame Pauvreté !

François revêt alors l’habit des pauvres, une modeste bure (étoffe de laine ceint à la taille par une corde), comme celle que porte les Franciscains aujourd’hui.

Il continue de s’occuper des malades, des lépreux, des pauvres et, en plus, de restaurer, avec de modestes moyens, la chapelle St-Damien . François a même entrepris d’effectuer des réparations sur d’autres églises (San-Pietro, la Portioncule).

Puis, un jour de l’année 1208, il participe à la messe à la Portioncule. Il entend l’évangile de Saint-Matthias sur la mission. François vient de comprendre : quand Jésus lui a demandé de réparer son Église, ce n’était pas d’églises en ruine dont Il parlait mais de son Église constituée d’ hommes, de femmes et d’enfants qu’Il voulait réunir pour vivre concrètement les valeurs de l’Évangile de justice, de paix et de respect de toute la Création.

François veut alors répandre le message de Jésus-Christ, il prêche avec beaucoup de conviction et d’amour. Les gens l’écoutent et il convertit plusieurs d’entre eux.

Puis se joint à lui des frères qui partageront ses nombreuses missions et activités.
En 1209 c’est le début de l’Ordre, les premiers balbutiements de la communauté.
Tout en continuant de s’occuper des plus démunis et de vivre pauvrement, François rédige une Règle de vie très brève pour le fonctionnement de sa communauté. Il obtient l’approbation du pape Innocent III.

Ses frères iront dans différents pays afin de parler de Jésus et de l’Évangile. Ils affronteront l’indifférence ou les railleries mais à quelques endroits une écoute attentive.

En 1219, François rencontre le Sultan d’ Égypte et constate que les musulmans sont aussi des gens priants et croyants. À son départ, le Sultan demande à François de prier pour lui.

« Que resta-t-il dans l’esprit du sultan de cette rencontre avec un homme représentant la religion honnie, religion qui tentait de s’imposer par la force des armes et dont les chefs ne reculaient devant aucune violence pour l’emporter? Il semble qu’il n’oublia pas le sourire de François, sa douceur dans l’expression d’une foi sans limite. Peut-être ce souvenir fut-il décisif lorsqu’il décida, dix années plus tard, alors qu’aucune force ne l’y contraignait, de rendre Jérusalem aux chrétiens » (Albert Jacquard, op.cité, p.78).

François montrera l’exemple par son témoignage et ses actions : renoncer aux biens matériels et au pouvoir, souligner l’importance des liens vitaux qui unissent l’humain à la nature, et tendre la main à ceux qui sont marginalisés et aussi à ceux qui pratiquent une autre religion.

François sentant sa fin approcher, demanda qu’on le couche par terre sur un modeste linge puis commença à entonner un chant entouré de ses frères. Il est décédé le 3 octobre 1226 à la Portioncule (petite église de Ste-Marie-des-Anges, à Assise) dans un dépouillement total. Aussitôt, on raconte qu’une multitude d’alouettes se sont posées sur le toit de la petite église afin de pleurer la perte de leur ami.

c) Ses préoccupations

Nous venons de constater que François d’Assise porte en lui des valeurs et des inquiétudes qui occuperont une place importante dans sa vie.
Or, François d’Assise avait une carrière toute tracée et une vie facile devant lui en succédant à son père : argent, propriétés, pouvoir, honneur. Il choisira pourtant une autre voie, celle de la pauvreté et l’abandon total en Dieu. « À son contact, c’est la vie de milliers d’hommes et de femmes qui va être bouleversée. Le « non » qu’il a si vigoureusement proféré à toutes les réussites sociales, toutes les jouissances, toutes les satisfactions accumulées jour après jour, va ébranler la société et, pour commencer, l’Église. Les cardinaux et le Pape devront entendre le cri de ce « fou de Dieu » dépourvu volontairement de tout, mais dont la voix est entendue par la multitude » (Albert Jacquard, Le souci des pauvres, éd. Flammarion, 1996, p. 37).
En fait, François s’ inquiète de ce qui arrive à ses frères et sœurs dépourvus de richesse et qui sont délaissés par la société. Il rêve d’une harmonie et d’une paix profonde entre les hommes et avec toute la Création. Il souhaite que le Royaume de Dieu commence à se bâtir immédiatement sans attendre, il désire que chacun de nous jette un regard neuf sur ce qui nous entoure sans préjugés, sans pensée toute faite, sans haine ni mépris. François d’Assise dit oui à l’amour, à la joie, à la simplicité des choses.
François se préoccupe donc du bien-être de chaque créature en voulant lui fournir les meilleures conditions de vie. Seulement, il s’aperçoit qu’il existe beaucoup d’injustice, d’intolérance et d’atteinte grave à la Création dans le monde des humains. François croit qu’il est donc essentiel d’intervenir afin d’améliorer ce que Dieu nous a légué. La Création est trop belle pour la laisser aller, il faut faire prendre conscience aux hommes et aux femmes de l’importance de notre responsabilité. Et pour cela il va passer à l’action et nous inviter à faire de même.

d) Ses actions

Ce n’est que par des actions significatives et réelles que François d’Assise se signalera parmi ce monde. Regardons de plus près quelques-unes d’entre elles.

1) Dame Pauvreté

On se souvient de l’épisode où François, en chevalier, s’en allant combattre pour le Pape, fut interpellé par une voix mystérieuse à Spolète. Il demanda alors : « Seigneur, que voulez-vous que je fasse? ». François était bouleversé car Il lui avait indiqué de retourner à Assise, c’est là que lui sera révélé le sens de sa vie.
De retour dans sa ville, ses parents, ses amis, ses proches ne le reconnaissent plus. Il prie, se recueille, fréquente de plus en plus les pauvres. Il donnait sans compter aux démunis, et s’il n’avait pas d’argent, il leur donnait son bonnet, sa ceinture, quelques morceaux de ses vêtements, parfois même jusqu’à sa chemise. Et quand son père n’était pas là, il mettait sur la table familiale beaucoup plus d’aliments qu’il n’en fallait, en pensant aux mendiants qui viendraient, après le repas, chercher les restes.
Quand les gens demandaient à François s’il se marierait, il répondit : « Je vais prendre l’épouse la plus belle et la plus noble que vous ayez jamais vue, supérieure aux autres par sa beauté, elle les dépasse toutes en sagesse »(1 Celano, 7). François parlait en ces mots de Dame Pauvreté…

2) La rencontre avec le lépreux

À l’ époque de François d’Assise, la lèpre est une maladie répandue et on ne pouvait en guérir. Il était commun de rencontrer ces malades aux chairs putréfiées, les ulcères sanguinolents et avec une forte odeur qui inspiraient davantage le dégoût. C’est pourquoi on leur mettait une cloche au cou pour les entendre venir au loin et les éviter. Ces malades pouvaient compter sur des « léproseries » où l’on tentait de les soigner.
On raconte qu’un jour « au détour de la route, François se trouve soudain vis-à-vis d’un lépreux. Son premier mouvement est de rebrousser chemin. Mais il se ravise aussitôt et, sautant à bas de cheval, serre le misérable en ses bras et lui met posément une aumône dans la main. Il sentit alors un bonheur immense s’emparer de son être… » (II Celano, 9).
Il remonte en selle et se dirige vers une « léproserie » voisine, réunit les malheureux qui s’y trouvent, leur demande pardon de les avoir si souvent méprisés; il s’attarde en leur compagnie, et en attendant de venir bientôt s’installer auprès d’eux, « il leur fait une distribution d’argent et ne les quitte qu’après les avoir tous embrassés sur la bouche » (II Celano, 9).
Pour François d ‘Assise, « le malade n’est pas un réprouvé que Dieu châtie, il est un frère qu’il faut aimer, qui est digne de cet amour » (Albert Jacquard, Le souci des pauvres, Éd. Flammarion, 1996, p.62).

3) Nos frères les animaux

Alors que François d’Assise saluait les saintes vertus (la Sagesse, la Simplicité, la Pauvreté, l’Humilité, la Charité, l’Obéissance)*-voir prière- que l’on devait appliquer dans notre vie, il déclara : « Ce n’est pas seulement aux hommes que le vrai chrétien se soumet, mais aussi aux animaux, si bien que les bêtes féroces puissent faire de lui tout ce que Dieu voudra ».
Ce grand respect pour les créatures de Dieu, François l’exercera de manière très concrète en aimant profondément tous les animaux. Par exemple, l’hiver, il portait du miel et du vin chaud aux abeilles pour les aider à passer les mois difficiles, il construisait des nids pour les tourterelles, il alla même jusqu’à donner son manteau neuf pour racheter deux jeunes agneaux qu’on menait à la boucherie.
Sans compter que François se sent investi d’une importante mission de réconciliation avec la Création en affrontant même des bêtes féroce : il y avait dans une ville de l’Italie, nommé Gubbio, un loup qui dévorait humains et animaux et qui terrorisait la population. François qui devait s’y rendre fut averti par des paysans qu’il risquait sa vie. François les rassura et continua son chemin. Arrivé à Gubbio, les habitants terrifiés étaient grimpés sur les remparts et les toits pour mieux constater ce qui allait se produire. Alors que le loup s’élança sur François, d’un signe de croix il l’arrêta et lui referma la gueule. « Viens ici, frère loup » dit-il. Le loup vint se coucher aux pieds de François qui continua: « Frère loup, j’ai eu de la douleur d’apprendre les crimes épouvantables que tu as commis dans la contrée, allant jusqu’à tuer des êtres créés à l’image de Dieu. Je comprends que les gens de Gubbio te détestent. Je veux pourtant te réconcilier avec eux, de manière qu’ils n’aient plus rien à craindre de toi, et que toi non plus tu n’aies plus rien à redouter de leurs chiens ni d’eux-mêmes. » Par toutes sortes de signes, le loup témoigna de la satisfaction que lui causait les paroles de François. Il demanda aux gens du village de nourrir le loup, puisque c’est la faim qui l’amena à poser des gestes cruels. En retour, le loup ne devait plus faire peur aux habitants de Gubbio. Les gens s’en occupèrent avec ferveur, le laissèrent aller et venir dans la ville sans crainte. Le loup mourut de vieillesse deux ans plus tard. Beaucoup le pleurèrent car on avait fini par s’attacher à lui.
Il y aurait encore plein de témoignages à raconter sur François d’Assise. Ce ne sont ici que des exemples qui démontrent bien les préoccupations et les valeurs de François.
Le plus beau texte de François fut sans contredit « Le Cantique de Frère Soleil » que l’on a même qualifié de plus beau morceau de poésie religieuse depuis les Évangiles. Cette prière reprend les croyances profondes de François, son amour de Dieu et de toute sa Création.
On peut s’inspirer de cette prière comme de l’ensemble de la vie de François pour entreprendre une démarche de réconciliation avec nos frères et sœurs et avec la Création en entier.
Il est possible, dès maintenant, d ‘appliquer le témoignage de François d’Assise de manière concrète. Et il y a du pain sur la planche!!!

Ange Gardien

1 octobre, 2010

Ange Gardien dans images sacrée

http://www.santiebeati.it/

samedi 2 octobre 2010 – Homélie

1 octobre, 2010

du site:

http://www.homelies.fr/homelie,ferie,2927.html

samedi 2 octobre 2010

memoire de les Anges Gardien

Famille de saint Joseph

Homélie-Messe  

« Je vais envoyer un ange devant toi pour te garder en chemin et te faire parvenir au lieu que je t’ai préparé » (cf. 1ère lecture). Dieu a confié aux anges le soin de nous guider jusque dans la véritable Terre Promise, à savoir sa nature et sa vie divine dont il désire nous rendre participants. Pour y parvenir, il s’agit donc d’écouter notre ange gardien qui se fait l’écho auprès de nous de la Parole de Dieu, laquelle annonce et accomplit notre salut dans la mesure où nous l’accueillons et la laissons œuvrer en nous : « Respecte sa présence, écoute sa voix. Ne lui résiste pas : il ne te pardonnerait pas ta révolte, car mon Nom est en lui. Mais si tu lui obéis parfaitement, si tu fais tout ce que je dirai, je serai l’ennemi de tes ennemis, je poursuivrai tes persécuteurs. Mon ange marchera devant toi. » (Cf. 1ère lecture)
Notre ange gardien nous remet sans cesse en mémoire ce à quoi nous sommes appelés. Cet office, il l’accomplit d’abord et avant tout par le service de louange et d’adoration qu’il rend à Dieu, lui qui, comme nous le rappelle Jésus dans l’évangile, voit sans cesse la face du Père qui est aux cieux (Mt 18, 10). Il permet ainsi que nous gardions toujours présent à notre esprit que nous sommes faits pour louer et adorer Dieu. Ce faisant, notre ange nous garde durant notre pèlerinage terrestre de toute déviance par rapport à notre vocation première et fondamentale. Saint Augustin disait : « Notre exercice ici-bas, ce doit être la louange de Dieu, car notre bonheur dans l’éternité, ce sera la louange de Dieu. Nul ne peut devenir propre à cet avenir, s’il ne s’y exerce dès maintenant. C’est bien pourquoi, dès aujourd’hui, nous louons Dieu. » Puisse notre ange gardien nous y aider !
Frère Elie
 

Fête des saints Anges gardiens

1 octobre, 2010

du site:

http://www.spiritualite-chretienne.com/anges/ange-gardien/mois01.html

Fête des saints Anges gardiens

Il nous est doux, chaque année, de voir arriver la fête des saints Anges gardiens, car elle nous donne une occasion toute particulière de dire un mot sur la dignité, les fonctions, le crédit de nos bons Anges, sur les services qu’ils nous rendent et sur nos devoirs envers eux.
C’est en nous pénétrant bien de tout cela, au moins une fois dans l’année, que nous comprendrons mieux ce que nous valons aux yeux de Dieu et combien le ciel est beau, puisque, pour nous y conduire à travers les orages de la vie, Dieu donne à chacun de nous, en la personne de notre Ange gardien, un pilote habile, un défenseur invincible, un ami tendre et fidèle.

Hélas ! que de chrétiens oublient que Dieu les aime au point qu’il leur a donné un Ange, au moment de leur naissance, pour les garder, les préserver de tout mal, les diriger dans les difficultés et les tourments de la vie, les guérir, les sauver !
Oui, Dieu a voulu qu’un Ange soit continuellement à notre service, un Ange de son beau paradis, un Ange pour nous servir de trait d’union entre sa majesté et notre petitesse, pour nous couvrir de ses grandeurs et de sa gloire en ce monde où tout est misérable et vil. Quel honneur divin en notre faveur ! Comme saint Jérôme a raison de s’écrier : « Quelle est donc la dignité des âmes, puisque chacune d’elles reçoit à son entrée dans la vie un Ange chargé par Dieu lui-même de veiller à sa garde ? »
« Nos Anges gardiens, dit saint Bernard, nous aident et nous protègent dans toutes les positions, toutes les circonstances de notre vie. Ils travaillent à notre salut avec une sollicitude active, infatigable, que rien ne peut décourager. Ils le font en nous montrant la voie à suivre, en écartant les obstacles, en combattant avec nous, en nous fortifiant dans les dangers. »
« Ils portent au pied du trône de Dieu, ajoute Bossuet, nos prières, nos bonnes œuvres, nos désirs, nos pensées, et surtout nos larmes, notre repentir, nos souffrances endurées pour l’amour de Dieu avec humilité et patience. »
Enfin, quand la mort arrive, dans ces derniers combats où va se décider notre sort éternel, enseignent les théologiens, ils redoublent de vigilance pour réprimer la fureur des démons, pour ramener dans notre cœur abattu l’esprit de componction, de pénitence et de ferveur.
La mission des Anges gardiens se continue même au delà du tombeau. Ils nous visitent en purgatoire, ils nous consolent, ils nous rendent plus douce l’espérance de jouir bientôt des délices du ciel, ils obtiennent des suffrages en notre faveur, ils négocient auprès de Dieu la grande affaire de notre délivrance.

Quelle récompense est digne de tant de bienfaits, et comment ne pas aimer les bons Anges ? Nous les aimerons et nous reconnaîtrons dignement leurs services si nous contribuons, selon notre pouvoir, à l’accroissement du culte de ces célestes protecteurs, si nous nous efforçons surtout à leur rendre amour pour amour.
Oh ! respectons toujours leurs chastes regards ; ne les forçons point à rougir de notre conduite ou à fuir loin de notre âme, couverte de la lèpre du péché.
Comme la mauvaise odeur chasse les colombes, et la fumée les abeilles, ainsi le péché fait fuir les bons Anges.
Ayons une confiance sans bornes en leur protection, car ils sont puissants, prudents et fidèles. Invoquons-les souvent et suivons leurs saintes inspirations. Ne passons jamais un jour sans réciter pieusement cette petite prière à notre bon Ange : « Ange de Dieu qui êtes mon gardien et à qui j’ai été confié par la Bonté divine, éclairez-moi, défendez-moi, conduisez-moi et dirigez-moi. »

Le souverain Pontife Pie VI (bref du 2 octobre 1795) a accordé à tous les fidèles : I° une indulgence de 100 jours, chaque fois que, de cœur au moins contrit et avec dévotion, ils réciteront cette prière ; 2° une indulgence plénière, en la fête des saints Anges gardiens, à ceux qui l’auront récitée, matin et soir, toute l’année, pourvu que, confessés et communiés, ils visitent en ce jour une église ou un oratoire public et y prient pour le Souverain Pontife ; 3° enfin, une indulgence plénière à l’article de la mort (bref du 11 juin 1796).

Ayons donc à cœur de propager le culte des saints Anges gardiens, et honorons-les par notre piété. Anges de la terre, rivalisons avec les Anges du ciel de zèle et d’amour pour la gloire de Dieu. Alors, quand la mort, déployant sur nous ses ailes funèbres, après une lutte cruelle, aura imprimé le cachet de sa victoire sur notre corps, notre bon Ange gardien lui-même prendra notre âme et la portera dans les cieux, où nous jouirons à jamais, avec lui, avec tous les Anges et les saints, de l’éternelle félicité.

P. Angély
Extrait de la revue « L’Ange Gardien » n°6 – Octobre 1899

Octobre : Mois des Anges Gardiens

1 octobre, 2010

du site:

http://www.spiritualite-chretienne.com/anges/ange-gardien/mois01.html

Octobre : Mois des Anges Gardiens

Octobre est le mois des saints Anges gardiens, esprits bienheureux que Dieu a créés pour sa gloire et son service d’abord, mais aussi pour nous protéger contre les démons, tantôt en éloignant leurs attaques en vertu de la puissance qu’ils ont sur eux, tantôt en répandant dans notre esprit une vive lumière et dans notre cœur l’énergie nécessaire pour découvrir et repousser les ruses infernales des ennemis de notre salut.
Nous devons donc honorer et tendrement aimer les bons Anges, surtout celui que Dieu a commis à notre garde particulière. Ne serait-ce pas nous montrer biens ingrats que de ne pas aimer notre Ange gardien, qui nous témoigne tant d’affection et nous porte un si vif intérêt, qui veille continuellement sur nous et nous préserve de tant de dangers ?
Commentant ce verset du psaume : « Dieu a commandé à ses Anges de prendre soin de vous, pour qu’ils vous gardent dans toutes vos voies… Et ils vous porteront dans leurs mains » saint Bernard adressait à ses religieux ce discours simple mais touchant et bien instructif :
« Dieu a commandé à ses Anges de prendre soin de vous : O condescendance admirable ! ô le grand honneur que nous fait son amour ! Quel est, en effet, Celui qui commande ? à qui, en faveur de qui, et que commande-t-il ? Considérons avec soin et confions religieusement à notre mémoire ce mandat sacré. Qui donc l’a donné, à qui appartiennent les Anges ? des ordres de qui dépendent-ils ? à quelle volonté sont-ils obéissants et fidèles ? C’est à ses Anges que Dieu a ordonné de vous garder, et de vous garder dans toutes vos voies ; et ils n’hésitent pas à vous prendre dans leurs mains, afin que votre pied ne trébuche pas dans la route. C’est donc la majesté souveraine qui a commandé aux Anges, et à ses Anges, eux qui sont si élevés, si souverains, si près de Lui, qui sont les habitants de sa maison et comme les vrais membres de sa famille. Et il les a chargés de vous. Mais qu’êtes-vous donc ? O Seigneur, qu’est-ce que l’homme pour que vous vous souveniez de lui ? et le fils de l’homme pour que vous le comptiez pour quelque chose ? comme si l’homme n’était pas corruption, et le fils de l’homme un ver de terre.
Le psalmiste ajoute : Pour qu’ils vous gardent dans toutes vos voies. Combien cette parole doit produire en vous de respect, vous inspirer de dévotion, vous donner de confiance ! de respect à cause de leur présence, de dévotion à cause de leur bienveillance, de confiance à cause de leur fidélité. Marchez avec précaution comme un homme à qui les Anges sont présents dans toutes ses voies. En quelque lieu écarté ou secret que vous vous trouviez, ayez toujours pour votre Ange un religieux respect. Oseriez-vous bien faire en sa présence ce que vous n’oseriez pas devant moi ? ou douteriez-vous qu’il soit présent parce que vous ne le voyez point ? Mais ils sont là ; ils sont présents ; ils le sont pour vous ; pour vous protéger et pour vous servir.
Et ils vous porteront dans leurs mains. Ils vous garderont dans vos voies ; petit enfant, ils vous conduiront là où le petit enfant peut marcher. Au reste, ils ne permettront pas que vous soyez tenté au-dessus de vos forces ; mais ils vous prendront dans leurs mains pour vous faire franchir les obstacles qui se rencontrent devant vous. Oh ! que celui-là franchit facilement les obstacles, qui est porté dans de telles mains !
Lors donc qu’une grave tentation approche, qu’une affliction vous menace, invoquez votre gardien, votre conducteur, votre aide dans vos besoins et dans l’épreuve. Invoquez-le et dites : « Seigneur, sauvez-nous, nous périssons ! » Ni, il ne dort, ni, il ne sommeille, quoique en certains moments il ne paraisse pas écouter. Il est toujours vigilant, toujours secourable. Et il n’y a de péril pour vous de tomber de ses mains et de vous précipiter, que si vous ignorez, ou si vous oubliez qu’i1 vous soutient. »

Pourrions-nous ne pas rendre amour pour amour à notre bon Ange, et ne pas lui exprimer souvent notre reconnaissance pour les tendres soins qu’il daigne nous prodiguer ?
Nous aimerons et nous honorerons notre saint Ange gardien, si nous respectons sa présence, si noue implorons son assistance et si nous suivons ses inspirations.

Respecter la présence de notre Ange gardien. La majesté des rois de la terre imprime tant de respect qu’en leur seule présence on se tient dans le devoir Or, notre Ange gardien est bien plus noble que le plus grand roi du monde, puisque c’est l’ambassadeur céleste du Roi des rois, du Seigneur des seigneurs. Avec quel respect ne devons-nous donc pas veiller sur notre conduite, pour éviter tout ce qui pourrait blesser ses regards !

Implorer l’assistance de notre Ange gardien. Nous devons nous recommander souvent à notre bon Ange et implorer son assistance, surtout dans les tentations et dans les occasions dangereuses. Il sera notre soutien et notre appui ; il combattra avec nous et pour nous : il nous fera remporter la victoire sur le démon et nos passions.

Suivre les inspirations de notre Ange gardien. Ecoutons toujours ses avis, entretenons-nous dans les sentiments qu’il aura fait naître dans notre cœur : laissons-nous conduire et diriger par lui, en tout et partout. Nous n’aurons ainsi jamais le malheur de nous laisser égarer par des esprits de ténèbres et d’erreur qui cherchent sans cesse à nous faire abandonner les sentiers de la piété et de la sagesse chrétienne.

P. Angély
Extrait de la revue « L’Ange Gardien » n°6 – Octobre 1898

1...7891011