Archive pour le 18 octobre, 2010
Saint Luc Évangéliste
18 octobre, 2010Brève introduction aux Actes des Apotres, L’oeuvre de l’Evangéliste Luc
18 octobre, 2010du site:
http://arras.catholique.fr/page-19071.html
Brève introduction aux Actes des Apotres
L’oeuvre de l’Evangéliste Luc
Luc a écrit une œuvre en deux parties : Evangile et Actes des Apôtres. Nos bibles séparent l’œuvre en deux pour mettre ensemble les 4 évangiles. Avec les Actes, nous espérons connaître l’histoire des premiers chrétiens, mais le lecteur moderne acceptera-t-il de se laisser dérouter par l’objectif et le langage de Luc, écrivain du premier siècle ? Luc témoigne, à sa manière à lui, de l’essor de la Parole : “La Parole de Dieu croissait et se multipliait.” Ac. 6,7. En présentant un itinéraire de Jérusalem à Rome, cœur de l’empire, Luc laisse de côté l’annonce au Sud (en Egypte, à Alexandrie), ou à l’Est (en Mésopotamie, à Babylone, l’actuel Irak).
Luc, chrétien de la 3ème génération, écrit vers 80, après la destruction de Jérusalem et la mort des premiers chrétiens dont Pierre, Paul, Jacques. A Rome, l’empereur Néron en a persécutés, mais Luc n’en dit rien. Nous découvrirons le groupe des Douze, des Sept, Pierre et Jean, Etienne, Paul, Barnabé, etc. Il nous faudra une carte pour situer des villes : Antioche, Ephèse, Lystres, Philippes ou Thessalonique, Corinthe ou Rome. A travers quelques récits ciblés et de nombreux discours, Luc justifie que des communautés de croyants parlent d’un Dieu présent au cœur de l’histoire ; ils proclament Jésus comme Christ et Seigneur : “Ce Jésus que vous avez crucifié, Dieu l’a ressuscité, nous en sommes témoins”.
Luc parle le langage religieux de son époque, évoque sans complexe la présence de l‘Esprit Saint quand il s’agit de proclamer le Christ ou de rendre grâce à Dieu. Ses héros parlent et agissent au “Nom de Jésus”, jamais pour eux-mêmes. Parmi les alliés, nombre de Romains dont certains haut placés ; parmi les opposants, des gens de la Synagogue. Les Actes témoignent que le salut de Dieu est adressé à tous, Juifs et païens.
Les Actes et l’histoire.
Une première lecture en continu est objet de découvertes et provoque à mémoriser le contenu des récits et des discours. Notre esprit sera sollicité par chaque détail “pour mieux comprendre”. C’est utile mais s’arrêter à tout instant peut empêcher de garder à l’esprit le fil de la pensée de l’auteur.
En lisant les Actes dans leur ensemble, nous ouvrons une porte sur un monde partiellement connu mais souvent surprenant. Luc écrit un “récit des commencements”. Il fait œuvre de justification pour son temps : la Bonne Nouvelle proclamée par Jésus a poursuivi son chemin jusqu’aux extrémités de la terre. Si l’annonce a été rejetée par les Juifs, les païens, eux, écouteront, Ac 28,28. Evitons de chosifier les récits en demandant : comment cela s’est-il passé ? Demandons-nous surtout : Comment et pourquoi Luc témoigne de la première annonce de l’Evangile ?
Les Actes de apôtres. Selon Luc
Saint Paul à Athènes
Les maisons d’Evangile.
Quatre intuitions sont à l’origine de l’initiative :
La lecture de l’ensemble d’un livre ;
la lecture ensemble, en Eglise ;
oser prendre la parole à partir du texte de la Bible ;
devenir familier de l’Ecriture.
Découvrir et comprendre le témoignage de Luc, le recevoir, c’est porter attention à ce qu’il a écrit, avec les mots qu’il a utilisés, sans trop laisser notre esprit dévier par les multiples débats d’idées, certes utiles, mais qui risquent de nous éloigner du dialogue que Dieu veut entretenir avec nous comme avec des amis.
Les discours, dans les Actes
Les Actes sont composés pour un tiers de discours. Or, dans la primitive Eglise, aucun secrétaire n’a pris en notes les propos des apôtres. Ces propos ont été reconstitués par Luc. C’est conforme au modèle des historiens de l’Antiquité qui aimaient placer des discours sur les lèvres de leurs héros. Mais personne n’avait pris de notes. Ces historiens suivaient le principe adopté par Thucydide : “J’ai exprimé ce qu’à mon avis ils auraient pu dire qui répondit le mieux à la situation.”
Ainsi Luc se représente Pierre s’adressant aux Juifs à Jérusalem ou Paul aux habitants d’Athènes. Plus que les idées, il importe de repérer dans quelles circonstances et comment s’établissent –ou non- les relations entre les personnes en vue d’annoncer le Christ Jésus. Nous serons cependant troublés par la logique (la rhétorique) de Luc qui n’est pas la nôtre, étonnés aussi par son univers de symboles. Dans les discours aux Juifs, le renvoi à l’Ancien Testament est systématique. Par exemple, qui sait que la Pentecôte est la fête juive de l’Alliance au Sinaï entre Dieu et son peuple libéré ?
Dans les discours aux païens, à Athènes par exemple, Paul cherche une ouverture à partir de leur culture. C’est un essai d’inculturation. Est-ce réussi ou non ? Toujours est-il que le nom de Jésus a été proclamé jusqu’à nous qui, à notre tour, sommes appelés à faire entendre le nom de Jésus, à chacun dans sa langue maternelle.
Au fil de la lecture, bien des questions jailliront. Elles pourront faire l’objet d’explications à l’aide des fiches de lecture, sans pour autant transformer les maisons d’Evangile en groupes de formation. Ce n’est pas l’objectif du projet et le temps de rencontre est limité à une heure ½ : il comprend le temps de la lecture, de l’échange et de la prière. La fiche 00 propose un déroulement-type. On peut toujours solliciter le service diocésain à propos des questions apparues : Maison d’Evangile BP 1016 62008 Arras cedex, ou hennart-eh@orange.fr
Abbé Emile Hennart et l’équipe de préparation
Saint Luc, évangéliste, Homélie (lundi 18 octobre 2004)
18 octobre, 2010du site:
http://www.homelies.fr/homelie,saint.luc,689.html
Saint Luc, évangéliste
lundi 18 octobre 2004
Famille de saint Joseph
Homélie-Messe
L’Eglise nous invite à célébrer aujourd’hui la fête de Saint Luc. Comme pour beaucoup de fête de saints apôtres ou évangélistes, la liturgie nous invite à méditer sur l’identité du disciple et les exigences qui lui sont liées. A ce titre, le récit de l’évangile du jour est particulièrement évocateur puisqu’il nous relate précisément l’envoi en mission des soixante-douze disciples choisis par Jésus.
Soixante-douze, ce nombre n’est pas sans nous rappeler les soixante-douze nations de Genèse 11 qui peuplent l’ensemble de la terre. A travers lui, c’est à la fois l’universalité du salut mais aussi l’universalité de l’appel du Seigneur à porter ce salut qu’il nous faut lire. Saint Luc, compagnon de route de saint Paul, a contribué lui aussi à ce que ce salut puisse être entendu de beaucoup. Derrière la manière dont il nous relate l’essor de l’Eglise au lendemain de la Pentecôte dans le livre des Actes des Apôtres, nous sentons tout le souffle évangélique qui l’animait.
L’annonce du salut passe chez saint Luc par l’exaltation de la bonté et de la miséricorde du Seigneur. Cet aspect semble l’avoir profondément impressionné. En effet, sans son évangile, nous ne connaîtrions pas la parabole du bon samaritain, ni celle de la brebis perdue, nous ne connaîtrions pas l’existence de Zachée, ni celle du bon larron, nous aurait échappé le fait que Jésus était accompagné et soutenu par un groupe de disciples, et surtout nous n’aurions pas cette page merveilleuse et éclatante de l’évangile, celle de ces deux fils célèbres, le premier qui revient après avoir claqué la porte de chez lui et le second, l’aîné, en colère contre l’attitude d’un Père qui nous révèle le véritable visage de Dieu.
Dante Alighieri appelait saint Luc « Scriba mansuetudinis Christi », le scribe de la mansuétude du Christ. Habitué aux capricieuses divinités païennes, Luc a du être foudroyé par la prédication de saint Paul et son cœur a sans doute été immédiatement rempli par ce sourire et ce regard de tendresse du Seigneur qu’il n’avait, tout comme nous, pas connu de son vivant.
C’est ce sourire et cette tendresse de Dieu qu’il nous partage dans son évangile. Et c’est en cela qu’il se révèle véritable disciple du Seigneur. Le disciple transmet ce qu’il a reçu au contact du maître et avec saint Luc nous nous rendons compte qu’il n’y a pas besoin d’avoir vécu avec le Seigneur pour en être son disciple.
Qu’en ce jour saint Luc nous aide à redécouvrir le visage de compassion et de miséricorde de notre Dieu, ce Dieu qui vient à notre rencontre pour nous prendre sur ses épaules et nous ramener à lui, la source de vie. N’est-ce pas ce qu’à notre tour nous aurons de plus beau à faire connaître aux hommes de ce monde ? Nous faire les porteurs de cette Bonne Nouvelle n’est-ce pas nous faire les porteurs du salut et devenir ainsi à notre tour de véritables disciples du Seigneur ?
Frère Elie