Les Pères du désert
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Les Pères du désert
Ils ont vécu dès les premiers siècles du christianisme dans les déserts d’Egypte, de Palestine et de Syrie. Ils sont à l’origine de la vie monastique.
»Je ne crains plus Dieu, je l’aime. Car l’amour chasse la crainte » Sentence des Pères du désert
Dès le IIIème siècle, l’Egypte, largement christiannisée, possédait des ascètes et des vierges consacrées qui vivaient dans le jeûne et la prière. Ils se retiraient à l’écart, mais toujours proches des agglomérations. Le premier a se retirer dans la plus grande solitude est Antoine le Grand dont la Vie a été écrite par l’archêque d’Alexandrie, Athanase (295-373), qui l’avait personnellement connu.
Antoine appartenait à une famille chrétienne aisée qui possédait des terres dans la vallée du Nil. Il perdit ses parents très jeune et resta seul avec sa jeune soeur. Un jour, en se rendant à l’église, il entendit cette fameuse parole de l’évangile de Matthieu « va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres » comme si elles lui étaient adressées personnellement. Confiant sa jeune soeur à des proches, il s’établit dans une cellule proche du village et entreprit de mener une vie ascétique. Il mena une vie rigoureuse: jeûne prolongé, veillées nocturnes, refus de tout confort. Très vite, il est assailli de tentations de toutes sortes. Résolu à vivre une vie encore plus retirée, il quitte sa cellule pour s’établir encore plus seul dans d’anciens tombeaux de l’époque pharaonique, avant de rejoindre un fortin abandonné en plein désert, dans lequel il vivra 20 ans.
L’ascète participe au combat du Christ
Ses tentations sont de plus en plus fortes mais les consolations divines se font ausi largement sentir. Antoine est peu à peu transfiguré par sa vie en Dieu: il perçoit de multiples manières la présence de Dieu et son discernement des esprits s’affine: toute pensée qui apporte joie et paix vient de Dieu, toutes celles qui apportent agitation et trouble viennent du démon. Saint Ignace fera bien plus tard la même expérience! Pour Antoine, tout homme possède en lui une une vraie nature spirituelle, le salut ou la damnation dépendent de l’homme qui accepte ou pas la grâce divine. Nous lui devons cette magnifique profession de foi: « Jésus-Christ Notre Seigneur est le Verbe authentique du Père, à partir duquel l’ensemble des créatures spirituelles furent crées à l’image qu’il est lui-même, car c’est lui la tête de toute la création et du corps qui est l’Eglise »
Le désert est une cité pour les moines
Lors de la persécution des chrétiens en 305, Antoine sortit de sa retraite pour partager l’épreuve de l’Eglise. Epargné, il regagna le désert. Harcelé par les foules, il s’enfonça encore plus dans sa solitude, s’établit dans une grotte près de la Mer Rouge. Il y restera jusqu’à sa mort, toujours en butte aux assauts des démons, expérimentant les consolations de l’Esprit-Saint. Recevant d’innombrables visites, il guérissait les corps et les âmes. Il meurt en 356, après un dernier voyage à Alexandrie pour réfuter l’hérésie arienne.
A sa suite, d’autres ermites choisirent de vivre au désert. Parmi eux Arsène, Colobos, Moïse, Poemen, puis Jean Cassien qui exerça une influence considérable sur le monachisme des Gaules et en Italie. Antoine devint le père des moines. Au Moyen-Age, un seigneur franc ramena ses reliques en Dauphiné. Elles firent l’objet d’un pélerinage qui attira d’innombrables malades, au service desquels fut fondé un ordre religieux hospitalier, celui des antonins. Ils essaimèrent dans toute l’Europe et fondèrent un grand nombre d’hôpitaux sous le vocable de Saint Antoine.
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