Archive pour le 15 octobre, 2010
Les Pères du désert
15 octobre, 2010du site:
http://www.croire.com/article/index.jsp?docId=2296877&rubId=188
Les Pères du désert
Ils ont vécu dès les premiers siècles du christianisme dans les déserts d’Egypte, de Palestine et de Syrie. Ils sont à l’origine de la vie monastique.
»Je ne crains plus Dieu, je l’aime. Car l’amour chasse la crainte » Sentence des Pères du désert
Dès le IIIème siècle, l’Egypte, largement christiannisée, possédait des ascètes et des vierges consacrées qui vivaient dans le jeûne et la prière. Ils se retiraient à l’écart, mais toujours proches des agglomérations. Le premier a se retirer dans la plus grande solitude est Antoine le Grand dont la Vie a été écrite par l’archêque d’Alexandrie, Athanase (295-373), qui l’avait personnellement connu.
Antoine appartenait à une famille chrétienne aisée qui possédait des terres dans la vallée du Nil. Il perdit ses parents très jeune et resta seul avec sa jeune soeur. Un jour, en se rendant à l’église, il entendit cette fameuse parole de l’évangile de Matthieu « va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres » comme si elles lui étaient adressées personnellement. Confiant sa jeune soeur à des proches, il s’établit dans une cellule proche du village et entreprit de mener une vie ascétique. Il mena une vie rigoureuse: jeûne prolongé, veillées nocturnes, refus de tout confort. Très vite, il est assailli de tentations de toutes sortes. Résolu à vivre une vie encore plus retirée, il quitte sa cellule pour s’établir encore plus seul dans d’anciens tombeaux de l’époque pharaonique, avant de rejoindre un fortin abandonné en plein désert, dans lequel il vivra 20 ans.
L’ascète participe au combat du Christ
Ses tentations sont de plus en plus fortes mais les consolations divines se font ausi largement sentir. Antoine est peu à peu transfiguré par sa vie en Dieu: il perçoit de multiples manières la présence de Dieu et son discernement des esprits s’affine: toute pensée qui apporte joie et paix vient de Dieu, toutes celles qui apportent agitation et trouble viennent du démon. Saint Ignace fera bien plus tard la même expérience! Pour Antoine, tout homme possède en lui une une vraie nature spirituelle, le salut ou la damnation dépendent de l’homme qui accepte ou pas la grâce divine. Nous lui devons cette magnifique profession de foi: « Jésus-Christ Notre Seigneur est le Verbe authentique du Père, à partir duquel l’ensemble des créatures spirituelles furent crées à l’image qu’il est lui-même, car c’est lui la tête de toute la création et du corps qui est l’Eglise »
Le désert est une cité pour les moines
Lors de la persécution des chrétiens en 305, Antoine sortit de sa retraite pour partager l’épreuve de l’Eglise. Epargné, il regagna le désert. Harcelé par les foules, il s’enfonça encore plus dans sa solitude, s’établit dans une grotte près de la Mer Rouge. Il y restera jusqu’à sa mort, toujours en butte aux assauts des démons, expérimentant les consolations de l’Esprit-Saint. Recevant d’innombrables visites, il guérissait les corps et les âmes. Il meurt en 356, après un dernier voyage à Alexandrie pour réfuter l’hérésie arienne.
A sa suite, d’autres ermites choisirent de vivre au désert. Parmi eux Arsène, Colobos, Moïse, Poemen, puis Jean Cassien qui exerça une influence considérable sur le monachisme des Gaules et en Italie. Antoine devint le père des moines. Au Moyen-Age, un seigneur franc ramena ses reliques en Dauphiné. Elles firent l’objet d’un pélerinage qui attira d’innombrables malades, au service desquels fut fondé un ordre religieux hospitalier, celui des antonins. Ils essaimèrent dans toute l’Europe et fondèrent un grand nombre d’hôpitaux sous le vocable de Saint Antoine.
LE PRÊTRE EST UN « AUTRE CHRIST », NON « UN FONCTIONNAIRE DE DIEU »
15 octobre, 2010du site:
http://www.zenit.org/article-25641?l=french
LE PRÊTRE EST UN « AUTRE CHRIST », NON « UN FONCTIONNAIRE DE DIEU »
Entretien avec le nouveau préfet de la Congrégation pour le clergé, Mgr Piacenza
ROME, Vendredi 8 octobre 2010 (ZENIT.org) – « La nouvelle évangélisation implique un profond renouveau spirituel des prêtres. Ce renouveau, comme l’a dit Benoît XVI à plusieurs reprises durant l’Année sacerdotale, est indispensable et fait partie du programme », que souhaite mettre en ouvre le nouveau préfet de la Congrégation pour le clergé, Mgr Mauro Piacenza.
Mgr Piacenza a accordé un entretien à ZENIT aussitôt après l’annonce de sa nomination suite à la démission pour limite d’âge du cardinal Cláudio Hummes.
Ayant lui-même travaillé de longues années à la Congrégation pour le clergé, il reconnaît qu’une de ses tâches sera d’améliorer la formation du clergé, également du fait des scandales dont ont fait l’objet certains de ses membres ces derniers mois.
ZENIT : Le Saint-Père vous a confié la haute responsabilité de diriger le dicastère de la curie romaine qui s’occupe des prêtres. Quelles sont les raisons qui l’ont induit à faire ce choix?
Mgr Piacenza : Il faudrait le demander au Saint-Père! Ce que je peux imaginer c’est que ma longue présence dans ce dicastère où j’ai exercé une grande partie de mon service à la curie romaine, a pu jouer un rôle. Je profite de l’occasion pour remercier encore une fois profondément le Souverain Pontife de la confiance qu’il me fait et pour invoquer, pour tous les collaborateurs de la Congrégation et pour moi-même, sa bénédiction paternelle afin que, tous ensemble, nous puissions travailler sans relâche pour le véritable bien du clergé et de sa Sainte Eglise, sans jamais rien préférer à l’Amour du Christ.
ZENIT : A la lumière des récents événements, est-ce que la Congrégation pour le clergé aura un rôle stratégique dans le gouvernement de Benoît XVI?
Mgr Piacenza : Les délits les plus graves sont pris en charge par la Congrégation pour la doctrine de la foi. Mais il est certainement nécessaire et juste de mettre en place tous les instruments qui permettront de prévenir ou empêcher que ne se produisent de tels faits.
Le premier de tous, la formation, initiale et permanente, qui demande une vigilance continue car on ne doit pas former des « fonctionnaires du Christ » mais bien d’« autres Christ » : un bon pasteur qui, vivant totalement de Dieu et pour Dieu, offre sa vie pour son troupeau, en le faisant grandir dans l’amour authentique.
ZENIT : Et quelles sont les voies pour y arriver ? Quel est votre programme ?
Mgr Piacenza : Je n’ai pas d’autre programme que celui d’obéir au Christ et à son Eglise, dont la volonté s’exprime, de manière tout à fait particulière, dans celle du Saint-Père. Le pape lui-même nous a renvoyés plusieurs fois, même durant l’Année sacerdotale, à une lecture non fonctionnaliste mais ontologique du ministère ordonné, réellement capable de « porter Dieu dans le monde » à travers le charisme du célibat, la fidélité évangélique, la charité pastorale. L’Eucharistie, célébrée et adorée, dans une telle conception du ministère ordonné, ne peut qu’avoir un rôle absolument central : en elle réside le secret, la source de chaque existence sacerdotale « réussie ». Le souffle même de l’âme sacerdotale est l’Eucharistie.
ZENIT : Quelle identité sacerdotale le nouveau préfet a-t-il alors à l’esprit?
Mgr Piacenza : Toujours celle de l’Eglise ! L’identité sacerdotale ne peut qu’être christocentrique et donc eucharistique. Christocentrique parce que, comme l’a rappelé plusieurs fois le Saint-Père, dans le sacerdoce ministériel, « le Christ nous attire à Lui », s’engageant à nos côtés et nous engageant dans sa propre existence. Cette attraction « réelle » passe par les sacrements, donc de manière objective et exceptionnelle, dans l’Eucharistie, dont les prêtres sont les ministres, c’est-à-dire des serviteurs et des instruments concrets.
ZENIT : Vous avez fait allusion au célibat. Prévoit-on des nouveautés concernant cette loi ?
Mgr Piacenza : Retirez tout d’abord le terme de « loi ». La loi est la conséquence d’une réalité bien plus haute qui renvoie à une clef de lecture christologique. Le célibat est toujours une nouveauté, en ce sens où la vie du prêtre, même par ce biais, est « toujours neuve », car elle est offerte en don, donc toujours renouvelée, dans une fidélité qui a en Dieu sa propre racine et dans l’épanouissement et l’ouverture de la liberté humaine, son propre fruit.
ZENIT : Comment pensez-vous mettre en place ce programme ?
Mgr Piacenza : Si je pensais le mettre en place moi-même, je serais téméraire ! C’est l’Esprit qui guide l’Eglise dans la mise en œuvre de ses programmes. Il faut certainement une profonde redécouverte de la dimension verticale de la vie et de la foi même, pour les prêtres aussi, en replaçant Dieu à sa place : la première ! L’ordre, dans la vie du disciple, est une garantie de fécondité apostolique, auquel s’ajoute un profond esprit de prière et une vie eucharistique intense, aussi bien sacramentelle que dans le don total. Je demande accompagnement et soutien, pour la nouvelle tache que m’a confiée le Saint-Père, à tous mes confrères évêques et prêtres et à toutes les âmes consacrées, sensibles à la cause essentielle de la sanctification du clergé, fondamentale pour toute l’œuvre de nouvelle évangélisation. Que la Bienheureuse Vierge Marie nous accompagne, nous éclaire et nous protège. Je lui confie et lui consacre tout mon humble service. Merci!