Archive pour le 12 octobre, 2010
LE PARADIS DE L’ÂME PAR SAINT ALBERT LE GRAND: LE SILENCE
12 octobre, 2010du site:
http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Textes/index.html
LE PARADIS DE L’ÂME PAR SAINT ALBERT LE GRAND
CHAPITRE XXXI
Le Silence
1 et 2. Le silence véritable et parfait consiste à ne pas seulement s’abstenir des paroles défendues, à savoir : calomnie, mensonge, parjure, propos impudiques, paroles de légèreté ou de colère, paroles injurieuses, malveillantes ou oiseuses, etc., mais encore à refuser à sa langue les paroles utiles et permises. « Je suis resté muet, dit le Psalmiste, et dans le silence, et je me suis abstenu (même) de bonnes paroles » (Ps. 38, v. 3) ; et la Glose : « Il ne va pas jusqu’à ce qui est défendu, celui qui prudemment se refuse ce qui est permis » (1). Il n’y a pas que les paroles inutiles et nuisibles, en effet, qui laissent la grâce s’écouler (et se perdre), mais les paroles utiles également, lorsqu’on en use sans modération. C’est une rare vertu que de modérer sa langue ! Saint Jacques n’affirme-t-il pas que « toutes les espèces de quadrupèdes, d’oiseaux et de serpents peuvent se dompter, et ont été domptées par l’homme. Mais la langue, aucun homme ne peut la dompter, elle n’est jamais en repos, elle est remplie d’un venin mortel » (ch. 3, v. 7, 8). « La langue des méchants, dit la Glose, l’emporte sur les bêtes en férocité, sur les oiseaux en légèreté, et sur les serpents par son infection » (2). Ne sont-ils pas semblables aux bêtes, ceux qui « aiguisent leurs langues comme une glaive » ? (Ps. 63, v. 4) ; ne sont-ils pas (comme) les oiseaux, « ceux dont la bouche affronte le ciel même » (Ps. 72, v. 9) et profère la vanité et le mensonge » (Ps. 143, v. 8) ; et (comme) des serpents, puisqu’on dit d’eux : « Ils ont sous leurs lèvres le venin de l’aspic » ? (Ps. 139, v. 4).
3. Les saints exemples de Notre-Seigneur doivent nous conduire à l’amour du silence. Pour nous recommander le silence, lorsqu’il fut interrogé sur les accusations dont on le chargeait, il ne voulut pas se justifier ni différer sa mort par une réponse. L’exemple aussi d’un saint ermite, dont il est raconté que pour apprendre à garder le silence, il porta, durant trois années, une pierre dans sa bouche. De fait, on apprendrait plus vite à parler qu’à se taire, selon cette sentence d’un sage : « Celui qui sait parler, qu’il apprenne aussi à se taire. »
Pour nous exciter au silence, nous avons encore les avantages qui en résultent. Le silence ramène à son centre le cœur dispersé, il fait entrer la sérénité dans la conscience, et il rend l’âme capable de recevoir la grâce de Dieu. Vous n’avez pas le silence : facilement le démon aura raison de vous : « Une ville forcée qui n’a plus de murailles, tel est l’homme qui ne peut retenir ses paroles » (Prov., ch. 25, v. 28). La perfection ne sera jamais là où il n’y a pas de mesure dans le langage : « Si quelqu’un ne pèche pas en parole, dit saint Jacques, c’est un homme parfait » (ch. 3, v. 2) ; celui-là seul, ajoute la Glose, et non pas un autre. À garder le silence, on est heureux. « Heureux l’homme qui n’a pas péché par les paroles de sa bouche » (Eccli., ch. 14, v, 1). « Celui qui garde sa bouche et sa langue préserve son âme des angoisses » (Prov., ch. 21, v. 23).
4. C’est une preuve du vrai silence que de n’être pas, ou rarement, amené à parler, alors même que vous pouvez le faire librement, licitement et sans péché, et qu’on recevrait avidement vos paroles. Rappelez-vous ce que disait saint Grégoire (3) : « Si le saint prophète Ézéchiel, envoyé cependant pour parler, est resté, pendant sept jours, dans le silence et l’abattement, nous sommes bien obligés d’apprécier quelle faute il y a de ne pas se taire pour celui qu’aucune nécessité ne force de parler. » Il y a aussi ce mot de l’Évangile : « Je vous le dis, au jour du jugement, les hommes rendront compte de toute parole vaine qu’ils auront dite » (Matt., ch. 12, v. 36).
5. Une marque de loquacité, c’est de parler avec hardiesse et en criant, pour se faire remarquer, ou de parler à contretemps, alors que la meilleure parole, c’est celle qui est dite à propos. Il est écrit contre ces bavards : « Le sage se tait jusqu’au moment favorable, l’intempérant et l’inconsidéré passent par-dessus » (Eccli., ch. 20, v. 6). Autres preuves de bavardage : parler lorsque personne n’écoute ou ne se soucie d’entendre, contrairement à ce qui est dit : « Si l’on n’écoute pas, ne vous répandez pas en paroles » (Eccli., ch. 32, v. 4) ; ou encore, répondre avant d’avoir entendu ou avant d’être interrogé : « Celui qui répond avant d’avoir écouté montre sa folie, et il est digne de confusions (Prov., 18, v. 13) ; ou enfin répondre à la place d’un autre, à l’encontre de ce précepte de l’Ecclésiastique, ch. 32, v. 7 : « Jeune homme, parlez à peine dans votre propre cause », à savoir, lorsque c’est nécessaire.
Il prouve que son silence est faux, celui qui se tait, non parce que c’est vertueux de se taire, mais pour qu’il ne se couvre pas de honte devant ses auditeurs, ou pour qu’on le loue de son silence, ou parce qu’il a peur de dire un mot, ne sachant pas parler d’une façon intelligible ou utile, ou encore afin de cacher par son silence sa faiblesse d’esprit : « L’insensé lui-même, quand il se tait, passe pour un sage » (Prov., ch. 17, v. 28).
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(1) Glose interlinéaire (Bible de Douai, t. 3, col. 66). Cette glose est de saint Grégoire le Grand, au livre 5 des Morales, P. L t. 75, col. 688. Il s’agit aussi bien des pensées et des actions que des paroles. Et saint Grégoire est plus catégorique : « Seul, il ne tombe pas dans le mal, celui qui, de temps en temps, par précaution, ne s’accorde même pas ce qui est licite. »
(2) Glose interlinéaire sur ces deux versets de saint Jacques (Bible de Douai, t. 6, col. 1286).
(3) Homélies sur Ézéchiel, livre 1, Hom.II . P. L. 76, col. 907.
Étoile de la mer
12 octobre, 2010du site:
http://www.ayletmarcharbel.org/lecture9.htm
Étoile de la mer
Toi donc, qui que tu sois en ce monde,
Ballotté par les flots à travers bourrasques
Et ouragans plutôt que
Marchant sur la terre ferme,
Si tu ne veux être englouti par la tempête :
Ne quitte pas des yeux cet astre étincelant.
Que se lèvent les vents des tentations,
Que surgissent les écueils de l’adversité :
Regarde l’étoile, invoque Marie…
Si, angoissé par l’énormité de tes fautes,
Accablé de la laideur de ta conscience,
Épouvanté par la rigueur du jugement,
Tu te vois sombrer dans le gouffre de la tristesse,
Dans l’abîme du désespoir :
Pense à Marie,
Dans les périls,
Dans les angoisses,
Dans les situations critiques :
Pense à Marie, invoque Marie.
Que son nom ne quitte pas tes lèvres,
Qu’il ne quitte pas ton cœur ;
Et, pour obtenir l’appui de sa prière,
Ne néglige pas l’exemple da sa vie,
En la suivant, tu es sûr de ne pas dévier ;
En l’implorant, de na pas désespérer ;
En pensant à elle, de ne pas te tromper,
Si elle te soutient, tu ne tomberas pas ;
Si elle te protège, tu n’auras pas à craindre ;
Si elle te conduit, tu ne connaîtras pas la fatigue ;
Avec son aide tu parviendras au but.
Et ainsi tu sauras par ta propre expérience
À quel point se justifie la parole :
Le nom de la Vierge était Marie.
Saint bernard.
LES OBJECTIFS DU SYNODE [par S.B. Naguib (Egypte) et Mgr Raï (Liban)]
12 octobre, 2010du site:
http://www.zenit.org/article-25673?l=french
LES OBJECTIFS DU SYNODE
par S.B. Naguib (Egypte) et Mgr Raï (Liban)
ROME, Lundi 11 octobre 2010 (ZENIT.org) – Le synode doit écouter « ce que l’Esprit dit aux Eglises », notamment dans un contexte où la « laïcité » positive n’est guère mise en pratique, mettant à mal la liberté religieuse.
En fin de matinée, S. B. Antonios Naguib, patriarche d’Alexandrie des Coptes d’Egypte, rapporteur général du synode, et Mgr Béchara Raï, O.M.M., évêque de Jbeil, Byblos des maronites, au Liban, ont rencontré la presse au Vatican.
Ce que l’Esprit dit aux Eglises
Pour Mgr Béchara Raï, les trois buts du synode sont d’une part, une nouvelle « prise de conscience de la variété des chrétiens et du sens de leur présence historique au Moyen-Orient, de leur grande contribution à la vie de leurs pays » ; d’autre part, de « consolider les liens de communion ecclésiale », et enfin de « favoriser le témoignage chrétien, du point de vue spirituel, pastoral, social ».
Il souligne que la grande question est : « Qu’est-ce que l’Esprit Saint dit aux Eglises du Moyen-Orient pour relever les défis qui se présentent ? On en attend des fruits, des initiatives ».
Il est aussi clair que l’on « touchera les blessures du Moyen-Orient : Comment pouvoir assurer une vie de paix, d’entente et de prospérité ? »
Il relève que le « Rapporteur général » aborde la question des « grands problèmes de la vie chrétienne, de l’économie, de la politique, des droits de l’homme, de la liberté de culte en particulier, de conscience. Il rappelle en cela le contenu des « Lineamenta » et de « l’Instrument de Travail ».
La liberté de conscience
Il a aussi abordé la question de la liberté religieuse : « La liberté de conscience s’inscrit dans cette conception de l’islam que le judaïsme a été ‘complété’ par le christianisme et que le christianisme a été ‘complété’ par l’islam. On peut donc passer du judaïsme ou du christianisme à l’islam, mais pas l’inverse : on risque la peine de mort. C’est ‘one way’, à sens unique. C’est un grand problème pour l’Eglise et pour la communauté internationale ».
A la question de savoir s’il était « optimiste » ou « pessimiste », Mgr Raï a répondu que « les chrétiens sont appelés à être des ferments dans la pâte. La lumière dans l’obscurité. Celui qui fait l’histoire, c’est le Christ, nous sommes son Corps, ses mains, on ne peut pas désespérer. Nous sommes le Christ dans le monde. Je dois être un instrument loyal pour faire arriver sa voix par le témoignage de l’espérance. Il s’agit de donner un sens à la vie, à la philosophie, à la culture. La question n’est pas qu’est-ce qu’on doit faire pour survivre, mais comment donner un sens à la vie ».
La laïcité positive
Pour ce qui est de la « laïcité positive », il explique : « Cela signifie la séparation entre l’Eglise et l’Etat dans le respect de la loi naturelle par les Etats. Au contraire, une laïcité négative reconnaît l’avortement, le mariage libre, – contraire à la loi divine – , le mariage entre personnes gay. La laïcité positive fait problème aux musulmans qui y voient le danger de supprimer la religion. Les chrétiens cherchent à contribuer à réaliser cette laïcité positive par exemple au Liban ».
Il précise qu’au Liban, « le terme laïc est accepté par chrétiens et musulmans, ainsi que la séparation de l’Etat et de la religion (article 9 de la Constitution). C’est un système unique au monde, respectueux vis-à-vis de Dieu et de toutes les religions. On préfère l’appeler ‘Etat civil’ : l’Etat respecte la liberté de culte et de religion, c’est garanti par la loi et cela a été voulu dès 1943, avec la cohabitation sur un pied d’égalité entre tous les citoyens. Cela vise à faire en sorte que les chrétiens ne soient pas considérés comme des citoyens de seconde classe. En Israël la liberté de conscience et de religion est en quelque sorte supprimée parce qu’en fait les chrétiens sont des citoyens de seconde classe ».
Une seule voix catholique
Pour sa part, le patriarche Naguib a souligné que le synode – qui doit voter les propositions et le message final – pourra faire parler les différents catholiques du Moyen-Orient « d’une seule voix » : « A la fin, oui, une seule voix, synodale, une seule voix catholique ».
Le problème de la liberté de culte, a-t-il fait observer, vient d’ « une vision de l’islam, sa vision du lien entre religion et Etat : en théorie, l’Etat accepte le passage de l’islam au christianisme, mais en pratique c’est un problème ».
A propos de la laïcité positive, il a suggéré l‘emploi d’autres expressions moins « pipées » au Moyen-Orient : « Au lieu de parler de ‘laïcité positive’ on pourrait parler d’Etat ‘laïc’ ou d’Etat ‘civil’. Le Liban est un exemple pour l’humanité. Il a créé un Etat laïc, civil, en respectant les valeurs religieuses. Mais dès qu’on parle de laïcité en Egypte, on se heurte à un refus des autorités. On craint que cela signifie ‘absence de Dieu’. Il vaut mieux parler d’Etat laïc ou d’Etat civil, je préfère ces expressions ».
Propos recueillis par Anita S. Bourdin