Archive pour le 2 octobre, 2010

“….if you have faith the size of a mustard seed, you will say to this mountain, ‘Move from here to there,’ and it will move;” Matthew 17,20

2 octobre, 2010

“….if you have faith the size of a mustard seed, you will say to this mountain, ‘Move from here to there,’ and it will move;”  Matthew 17,20 dans images sacrée mustard_seed-1

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3 octobre 2010 – 27e dimanche du Temps Ordinaire – Homélie

2 octobre, 2010

du site:

http://www.homelies.fr/homelie,27e.dimanche.du.temps.ordinaire,2924.html

3 octobre 2010 – 27e dimanche du Temps Ordinaire

HOMÉLIE

  En entendant l’enseignement de Jésus sur les conditions d’accès au Royaume, les Apôtres prennent conscience qu’ils ne sont pas à la hauteur. Le sentiment douloureux de leur impuissance et le besoin impérieux d’une aide venant de Dieu lui-même, leur arrache un cri qui trahit leur angoisse – que nous partageons peut-être : « Augmente en nous la foi ! »
Ils ont compris que l’enseignement de leur Maître ne débouche sur pas une idéologie nouvelle, mais qu’il appelle à une conversion radicale, un abandon total à celui qu’ils appellent justement « Seigneur » et non « Rabbi ».
La réponse de Jésus confirme que c’est effectivement du côté de la foi que se trouve la réponse, mais il oppose à leur demande d’une augmentation quantitative, une conception déconcertante : il suffirait d’avoir la foi gros comme une minuscule graine, qui ne dépasse pas la taille d’une tête d’épingle, pour déraciner par notre seule parole un mûrier noir (sycomore) qui peut résister six siècles aux intempéries !
Autant dire que la foi n’opère pas selon l’ordre et la logique de ce monde : parler à un arbre, qui vous écoute, et qui se transplante dans un milieu de vie qui n’est pas le sien, est pour le moins inhabituel !
La foi agit certes, mais de manière totalement imprévue et imprévisible : « Le vent souffle où il veut : tu entends le bruit qu’il fait, mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né du souffle de l’Esprit » (Jn 3, 8). La seule chose que nous puissions faire, est de nous rendre disponible à l’action de ce principe de vie et d’action nouvelles : « Ce qui est né de la chair n’est que chair ; ce qui est né de l’Esprit est Esprit » (Jn 3, 6). C’est parce qu’elle nous met en relation directe avec Dieu, qu’elle permet de réaliser l’impossible.
La parabole que Jésus propose à la suite de ces paroles déconcertantes, n’est pas faite pour arranger les choses. Nous revenons dans la vie quotidienne, pour une comparaison qui touche les relations entre un maître de maison et son serviteur – littéralement : son esclave. Dans la première partie du récit, l’esclave accomplit le travail ordinairement attendu de lui : labourer ou garder les bêtes. Arrivé au domicile de son maître, celui-ci l’interpelle pour une tâche très particulière, puisqu’il s’agit de servir à table – le terme utilisé – diakonein, d’où est dérivé le terme « diacre » – désigne spécifiquement le service des tables, entendu comme service de la charité, dans le livre des Actes des Apôtres.
Certes cette besogne supplémentaire retarde l’heure du repas du serviteur ; cependant il ne s’agit pas d’un travail exigeant et lourd, comme celui dont il s’est acquitté tout au long du jour, mais plutôt d’une responsabilité honorifique, puisque ce ministère est habituellement confié à l’homme de confiance du maître – voire son fils – qu’il appelle à entrer dans son intimité. Voici donc que l’esclave change de statut et est élevé, sans qu’il sache pourquoi, au niveau d’héritier, au prix d’un léger service qui n’exige de lui aucun effort.
Cette tâche supplémentaire, anodine en apparence, ressemble étrangement à la foi pas plus grosse qu’un minuscule grain de moutarde, qui accomplit des prouesses – si du moins elle reçoit la priorité dans nos vies, c’est-à-dire si elle passe avant le manger et le boire du serviteur.
En rapprochant les deux parties de la péricope, il nous semble que Jésus veut attirer notre attention sur ce qui, au prix de peu d’effort, peut transformer complètement notre condition existentielle peu enviable, asservis comme nous le sommes à la nécessité d’un travail laborieux à répéter indéfiniment.
Il suffit de peu de choses : à savoir de prendre le temps au terme de notre journée, de nous attabler avec le Seigneur à la table de sa Parole ou de son Eucharistie, afin de redécouvrir dans la foi, que nous ne sommes pas « des esclaves, des gens qui ont encore peur ; c’est un Esprit qui fait de vous des fils ; poussés par cet Esprit, nous crions vers le Père en l’appelant : « Abba ! » C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui affirme à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Puisque nous sommes ses enfants, nous sommes aussi ses héritiers ; héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ, si nous souffrons avec lui pour être avec lui dans la gloire » (Rm 8, 15-17).
La référence à la nécessité de la souffrance a de quoi nous inquiéter ; mais notre foi ne devrait pas être conditionnée par les échecs en ce monde ; ceux-ci sont même salutaires pour nous conduire à incarner notre confiance dans une attitude d’abandon toujours plus radicale, car « le juste vivra par sa fidélité » (1ère lect.), c’est-à-dire par une foi éprouvée.
C’est précisément pour qu’il puisse tenir bon « jusqu’au temps fixé », que saint Paul invite son « fils bien-aimé » Timothée à « réveiller en lui le don de Dieu qu’il a reçu par l’imposition des mains de l’Apôtre » (1ère lect.) : la foi est en effet participation à « la force de Dieu » dans l’Esprit « d’amour et de raison », qui veut nous saisir dans toutes les dimensions de notre être pour nous rendre capables de devenir des diaconoi, serviteurs de la charité – c’est-à-dire des serviteurs de l’Evangile, dont nous sommes établis « dépositaires » comme nous le rappelle encore saint Paul.
Dans l’attente de l’intervention ultime de Dieu et du retour en gloire du Christ, c’est encore la petite graine de la foi qui nous permet de confesser que la venue du Seigneur ne fait aucun doute : sa promesse « se réalisera, mais seulement au temps fixé. Elle viendra certainement, à son heure » (Ibid.).
Il ne nous appartient pas de savoir ni le jour ni l’heure où la lumière de Pâques viendra dissiper la ténèbres du vendredi saint qui étend son voile de mort sur notre terre (Mt 25, 13). C’est pourquoi nous poursuivons notre route dans la certitude de foi que la promesse « tend vers son accomplissement et qu’elle ne décevra pas » (Ibid.).

« Seigneur, « réveille en nous le don » que tu nous as fait au jour de notre baptême. « Augmente notre foi » ; ou plutôt : vivifie-la par une nouvelle effusion de l’Esprit de charité, afin que nous ayons la force de déraciner tous nos doutes et de « vivre par notre fidélité », allant au-devant de toi « en te rendant grâce et en t’acclamant par nos hymnes de fête » » (Ps 94).

Père Joseph-Marie
 

QUI EST SAINT FRANÇOIS D’ASSISE

2 octobre, 2010

du site:

http://missionsfranciscains.blogspot.com/2008/09/qui-est-franois-dassise.html

QUI EST SAINT FRANÇOIS D’ASSISE

a) Origine

Pour mieux situer François d’Assise, il faut d’abord comprendre qu’il vit à l’époque du Moyen-Âge (période de l’histoire se situant entre 476 et 1453). Son pays est l’Italie, et sa ville, Assise, se trouve en Ombrie. « L’Ombrie, où François passa sa vie, est située dans l’Italie centrale, entre la marche d’Ancône et la Toscane. Cette contrée, pleine de contrastes et de beautés, offre à l’âme une variété de spectacles qui la contente entièrement » (Vie de Saint-François d’Assise, Omer Englebert, éd. Albin Michel, 1998, p.32).
François est né en 1181. C’est à cette période du Moyen-Âge que se construisent des hôpitaux, des abbayes, des églises, on y multiplie les pèlerinages et les prières, on prêche la croisade, les chevaliers se font défenseurs des plus petits, les troubadours parcourent l’Europe en chantant et en amusant le grand public.
b) Son histoire

Le père de François, Pierre Bernardone, est un commerçant, il vend de beaux tissus et de magnifiques étoffes. Il est parti en voyage d’affaires en France lorsque son fils vient au monde. Il insiste pour que son fils s’appelle François, en l’honneur de la France où il se procure la plupart de sa marchandise.
À l’adolescence François s’amuse avec ses amis. Il participe à des fêtes, fait une vie active, reçoit une éducation selon les principes et les valeurs d’une famille noble et riche.
En 1202 éclate une guerre entre les seigneurs des villes de Pérouse et Assise. François est alors âgé de 23 ans. Lui et ses compagnons participent activement à défendre leur ville ce qui, en ce temps-là, était normal pour les jeunes gens. Malheureusement, ils sont faits prisonniers et devront passer une année dans les geôles de la ville de Pérouse dans des conditions difficiles.
Pierre Bernardone obtient la libération de son fils en payant une rançon. François demeure un an en convalescence chez lui, sa santé étant chancelante.
Puis en 1205, il désire ardemment devenir chevalier. Il part défendre le Pape menacé par la guerre. Le soir venu, à Spolète, il entend une voix mystérieuse lui parler et qui lui ordonne : « Rentre chez toi. Là, tu apprendras ce qu’il faut faire ». Il rentre donc à Assise. Il est dans une phase de quête de sens. Il se questionne sur la vie, la mort, les injustices. Sa réflexion le tourmente et oriente son regard vers les laissés pour compte.
François est troublé. Il n’a plus envie d’artifices, délaisse ces amis, recherche la compagnie des pauvres auxquels il donne son argent et même ses vêtements!
Son père insiste pour qu’il s’occupe de la boutique, apprenne le métier de commerçant. Mais François n’a pas le même enthousiasme que son père pour le commerce. Il sent de plus en plus la présence de Dieu dans son cœur… Un jour qu’il allait à cheval dans la campagne, il rencontra un lépreux sur son chemin. Lui qui ne pouvait supporter leur présence auparavant, décide alors de prendre le lépreux dans ses bras et de lui donner un baiser !
Alors une transformation s’opère en lui. François ira désormais soigner des lépreux dans des hôpitaux réservés pour eux. Son père et ses amis ne le comprennent plus…
Vers la fin de cette même année, au cours de l’une de ses nombreuses promenades, François découvre, à St-Damien, une vieille chapelle abandonnée. Il entre puis voit dans le fond une croix en bois sur laquelle est peint un Christ. Il prie Dieu de lui faire connaître sa volonté. Soudain, il entend une voix lui parler : c’est Jésus sur la croix qui lui demande de réparer son Église!
Tout heureux de cette révélation, François vend les tissus et les draps du commerce de son père afin de pouvoir acheter le matériel nécessaire à la reconstruction d’une chapelle. Son père n’est pas du tout heureux de cette initiative. Il accuse François de dilapider ses biens. De retour à la maison, son père l’ enferme sous clé puis décide de le faire juger devant l’évêque.
Ce dernier demande alors à François de remettre les biens qui appartiennent à son père. François déclare alors :
-Volontiers, Seigneur et je ferai davantage.
François se déshabille et remet ses habits à son père ainsi que l’argent de la vente des tissus qui devait servir à reconstruire la chapelle.
-Me voici nu devant le Seigneur. Désormais, je n’appellerai plus père le nommé Pierre Bernardone; je n’ai plus qu’un seul père, mon Père qui est au cieux !
Et François ne regrette rien :
-Je suis amoureux de la plus belle des princesses, se dit-il. Elle s’appelle Dame Pauvreté !

François revêt alors l’habit des pauvres, une modeste bure (étoffe de laine ceint à la taille par une corde), comme celle que porte les Franciscains aujourd’hui.

Il continue de s’occuper des malades, des lépreux, des pauvres et, en plus, de restaurer, avec de modestes moyens, la chapelle St-Damien . François a même entrepris d’effectuer des réparations sur d’autres églises (San-Pietro, la Portioncule).

Puis, un jour de l’année 1208, il participe à la messe à la Portioncule. Il entend l’évangile de Saint-Matthias sur la mission. François vient de comprendre : quand Jésus lui a demandé de réparer son Église, ce n’était pas d’églises en ruine dont Il parlait mais de son Église constituée d’ hommes, de femmes et d’enfants qu’Il voulait réunir pour vivre concrètement les valeurs de l’Évangile de justice, de paix et de respect de toute la Création.

François veut alors répandre le message de Jésus-Christ, il prêche avec beaucoup de conviction et d’amour. Les gens l’écoutent et il convertit plusieurs d’entre eux.

Puis se joint à lui des frères qui partageront ses nombreuses missions et activités.
En 1209 c’est le début de l’Ordre, les premiers balbutiements de la communauté.
Tout en continuant de s’occuper des plus démunis et de vivre pauvrement, François rédige une Règle de vie très brève pour le fonctionnement de sa communauté. Il obtient l’approbation du pape Innocent III.

Ses frères iront dans différents pays afin de parler de Jésus et de l’Évangile. Ils affronteront l’indifférence ou les railleries mais à quelques endroits une écoute attentive.

En 1219, François rencontre le Sultan d’ Égypte et constate que les musulmans sont aussi des gens priants et croyants. À son départ, le Sultan demande à François de prier pour lui.

« Que resta-t-il dans l’esprit du sultan de cette rencontre avec un homme représentant la religion honnie, religion qui tentait de s’imposer par la force des armes et dont les chefs ne reculaient devant aucune violence pour l’emporter? Il semble qu’il n’oublia pas le sourire de François, sa douceur dans l’expression d’une foi sans limite. Peut-être ce souvenir fut-il décisif lorsqu’il décida, dix années plus tard, alors qu’aucune force ne l’y contraignait, de rendre Jérusalem aux chrétiens » (Albert Jacquard, op.cité, p.78).

François montrera l’exemple par son témoignage et ses actions : renoncer aux biens matériels et au pouvoir, souligner l’importance des liens vitaux qui unissent l’humain à la nature, et tendre la main à ceux qui sont marginalisés et aussi à ceux qui pratiquent une autre religion.

François sentant sa fin approcher, demanda qu’on le couche par terre sur un modeste linge puis commença à entonner un chant entouré de ses frères. Il est décédé le 3 octobre 1226 à la Portioncule (petite église de Ste-Marie-des-Anges, à Assise) dans un dépouillement total. Aussitôt, on raconte qu’une multitude d’alouettes se sont posées sur le toit de la petite église afin de pleurer la perte de leur ami.

c) Ses préoccupations

Nous venons de constater que François d’Assise porte en lui des valeurs et des inquiétudes qui occuperont une place importante dans sa vie.
Or, François d’Assise avait une carrière toute tracée et une vie facile devant lui en succédant à son père : argent, propriétés, pouvoir, honneur. Il choisira pourtant une autre voie, celle de la pauvreté et l’abandon total en Dieu. « À son contact, c’est la vie de milliers d’hommes et de femmes qui va être bouleversée. Le « non » qu’il a si vigoureusement proféré à toutes les réussites sociales, toutes les jouissances, toutes les satisfactions accumulées jour après jour, va ébranler la société et, pour commencer, l’Église. Les cardinaux et le Pape devront entendre le cri de ce « fou de Dieu » dépourvu volontairement de tout, mais dont la voix est entendue par la multitude » (Albert Jacquard, Le souci des pauvres, éd. Flammarion, 1996, p. 37).
En fait, François s’ inquiète de ce qui arrive à ses frères et sœurs dépourvus de richesse et qui sont délaissés par la société. Il rêve d’une harmonie et d’une paix profonde entre les hommes et avec toute la Création. Il souhaite que le Royaume de Dieu commence à se bâtir immédiatement sans attendre, il désire que chacun de nous jette un regard neuf sur ce qui nous entoure sans préjugés, sans pensée toute faite, sans haine ni mépris. François d’Assise dit oui à l’amour, à la joie, à la simplicité des choses.
François se préoccupe donc du bien-être de chaque créature en voulant lui fournir les meilleures conditions de vie. Seulement, il s’aperçoit qu’il existe beaucoup d’injustice, d’intolérance et d’atteinte grave à la Création dans le monde des humains. François croit qu’il est donc essentiel d’intervenir afin d’améliorer ce que Dieu nous a légué. La Création est trop belle pour la laisser aller, il faut faire prendre conscience aux hommes et aux femmes de l’importance de notre responsabilité. Et pour cela il va passer à l’action et nous inviter à faire de même.

d) Ses actions

Ce n’est que par des actions significatives et réelles que François d’Assise se signalera parmi ce monde. Regardons de plus près quelques-unes d’entre elles.

1) Dame Pauvreté

On se souvient de l’épisode où François, en chevalier, s’en allant combattre pour le Pape, fut interpellé par une voix mystérieuse à Spolète. Il demanda alors : « Seigneur, que voulez-vous que je fasse? ». François était bouleversé car Il lui avait indiqué de retourner à Assise, c’est là que lui sera révélé le sens de sa vie.
De retour dans sa ville, ses parents, ses amis, ses proches ne le reconnaissent plus. Il prie, se recueille, fréquente de plus en plus les pauvres. Il donnait sans compter aux démunis, et s’il n’avait pas d’argent, il leur donnait son bonnet, sa ceinture, quelques morceaux de ses vêtements, parfois même jusqu’à sa chemise. Et quand son père n’était pas là, il mettait sur la table familiale beaucoup plus d’aliments qu’il n’en fallait, en pensant aux mendiants qui viendraient, après le repas, chercher les restes.
Quand les gens demandaient à François s’il se marierait, il répondit : « Je vais prendre l’épouse la plus belle et la plus noble que vous ayez jamais vue, supérieure aux autres par sa beauté, elle les dépasse toutes en sagesse »(1 Celano, 7). François parlait en ces mots de Dame Pauvreté…

2) La rencontre avec le lépreux

À l’ époque de François d’Assise, la lèpre est une maladie répandue et on ne pouvait en guérir. Il était commun de rencontrer ces malades aux chairs putréfiées, les ulcères sanguinolents et avec une forte odeur qui inspiraient davantage le dégoût. C’est pourquoi on leur mettait une cloche au cou pour les entendre venir au loin et les éviter. Ces malades pouvaient compter sur des « léproseries » où l’on tentait de les soigner.
On raconte qu’un jour « au détour de la route, François se trouve soudain vis-à-vis d’un lépreux. Son premier mouvement est de rebrousser chemin. Mais il se ravise aussitôt et, sautant à bas de cheval, serre le misérable en ses bras et lui met posément une aumône dans la main. Il sentit alors un bonheur immense s’emparer de son être… » (II Celano, 9).
Il remonte en selle et se dirige vers une « léproserie » voisine, réunit les malheureux qui s’y trouvent, leur demande pardon de les avoir si souvent méprisés; il s’attarde en leur compagnie, et en attendant de venir bientôt s’installer auprès d’eux, « il leur fait une distribution d’argent et ne les quitte qu’après les avoir tous embrassés sur la bouche » (II Celano, 9).
Pour François d ‘Assise, « le malade n’est pas un réprouvé que Dieu châtie, il est un frère qu’il faut aimer, qui est digne de cet amour » (Albert Jacquard, Le souci des pauvres, Éd. Flammarion, 1996, p.62).

3) Nos frères les animaux

Alors que François d’Assise saluait les saintes vertus (la Sagesse, la Simplicité, la Pauvreté, l’Humilité, la Charité, l’Obéissance)*-voir prière- que l’on devait appliquer dans notre vie, il déclara : « Ce n’est pas seulement aux hommes que le vrai chrétien se soumet, mais aussi aux animaux, si bien que les bêtes féroces puissent faire de lui tout ce que Dieu voudra ».
Ce grand respect pour les créatures de Dieu, François l’exercera de manière très concrète en aimant profondément tous les animaux. Par exemple, l’hiver, il portait du miel et du vin chaud aux abeilles pour les aider à passer les mois difficiles, il construisait des nids pour les tourterelles, il alla même jusqu’à donner son manteau neuf pour racheter deux jeunes agneaux qu’on menait à la boucherie.
Sans compter que François se sent investi d’une importante mission de réconciliation avec la Création en affrontant même des bêtes féroce : il y avait dans une ville de l’Italie, nommé Gubbio, un loup qui dévorait humains et animaux et qui terrorisait la population. François qui devait s’y rendre fut averti par des paysans qu’il risquait sa vie. François les rassura et continua son chemin. Arrivé à Gubbio, les habitants terrifiés étaient grimpés sur les remparts et les toits pour mieux constater ce qui allait se produire. Alors que le loup s’élança sur François, d’un signe de croix il l’arrêta et lui referma la gueule. « Viens ici, frère loup » dit-il. Le loup vint se coucher aux pieds de François qui continua: « Frère loup, j’ai eu de la douleur d’apprendre les crimes épouvantables que tu as commis dans la contrée, allant jusqu’à tuer des êtres créés à l’image de Dieu. Je comprends que les gens de Gubbio te détestent. Je veux pourtant te réconcilier avec eux, de manière qu’ils n’aient plus rien à craindre de toi, et que toi non plus tu n’aies plus rien à redouter de leurs chiens ni d’eux-mêmes. » Par toutes sortes de signes, le loup témoigna de la satisfaction que lui causait les paroles de François. Il demanda aux gens du village de nourrir le loup, puisque c’est la faim qui l’amena à poser des gestes cruels. En retour, le loup ne devait plus faire peur aux habitants de Gubbio. Les gens s’en occupèrent avec ferveur, le laissèrent aller et venir dans la ville sans crainte. Le loup mourut de vieillesse deux ans plus tard. Beaucoup le pleurèrent car on avait fini par s’attacher à lui.
Il y aurait encore plein de témoignages à raconter sur François d’Assise. Ce ne sont ici que des exemples qui démontrent bien les préoccupations et les valeurs de François.
Le plus beau texte de François fut sans contredit « Le Cantique de Frère Soleil » que l’on a même qualifié de plus beau morceau de poésie religieuse depuis les Évangiles. Cette prière reprend les croyances profondes de François, son amour de Dieu et de toute sa Création.
On peut s’inspirer de cette prière comme de l’ensemble de la vie de François pour entreprendre une démarche de réconciliation avec nos frères et sœurs et avec la Création en entier.
Il est possible, dès maintenant, d ‘appliquer le témoignage de François d’Assise de manière concrète. Et il y a du pain sur la planche!!!