Archive pour septembre, 2010

14 septembre – Fête de la Croix Glorieuse

13 septembre, 2010

du site:

http://missel.free.fr/Sanctoral/09/14.php

14 septembre – Fête de la Croix Glorieuse

Prière

Dieu tout puissant qui avez souffert la mort à l’arbre patibulaire pour tous nos péchés, soyez avec moi.
Sainte-Croix de Jésus-Christ, ayez pitié de moi.
Sainte-Croix de Jésus-Christ soyez mon espoir.
Sainte-Croix de Jésus-Christ, repoussez de moi toute arme tranchante.
Sainte-Croix de Jésus-Christ, versez en moi tout bien,
Sainte-Croix de Jésus-Christ, détournez de moi tout mal.
Sainte-Croix de Jésus-Christ, faîtes que je parvienne au chemin du
Sainte- Croix de Jésus-Christ repoussez de moi toute atteinte de mort.
Sainte-Croix de Jésus Christ préservez moi des accidents corporels et temporels.
Que j’adore la Sainte Croix de Jésus-Christ a jamais.
Jésus de Nazareth crucifié, ayez pitié de moi.
Faites que l’esprit malin et nuisible fuie de moi. dans tous les siècles des siècles, amen.

En l’honneur du sang précieux de notre Seigneur Jésus-Christ, en l’honneur de son incamation, par où il peut nous conduire à la vie éternelle, aussi vrai que Notre Seigneur Jésus-Christ est né le jour de Noël et qu’il a été crucifié le vendredi saint.
——————————————————————————–
Historique

Chacun se souvient comment la vraie croix avait été retrouvée par sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin[1] (voir au 18 août). En 335, l’empereur Constantin, invite pour le trentième anniversaire de son avènement, les Pères réunis à Tyr à la dédicace des deux basiliques[2] qui doit avoir lieu le 13 septembre à Jérusalem.
Le lendemain de la dédicace, le dimanche 14 septembre, l’évêque de Jérusalem montre pour la première fois à la foule le bois sacré de la Croix (l’hyposis) et, sur ordre de Constantin, les Pères décrètent la célébration annuelle de la dédicace et de l’exaltation, au 14 septembre. Un morceau de la Croix étant apporté à Constantinople, on y célèbre la même fête avec l’hyposis. Cette fête est répandue dans tout l’Orient dès le VII° siècle, et on la trouve à Rome au plus tard au temps du pape Serge I° (687-701) à la notice duquel, dans le Liber pontificalis, on trouve la mention suivante : En la sacristie du bienheureux apôtre Pierre, se trouve un reliquaire où est renfermée un précieuse et considérable portion du bois salutaire de la croix du Sauveur … Au jour de l’Exaltation de la sainte croix, le peuple chrétien baise et adore cette relique dans la basilique constantinienne du Saint-Sauveur[3].
Il est aujourd’hui de bon ton, pour prétendre être pris au sérieux, d’afficher un souverain mépris pour les reliques en général et pour celles de la vraie Croix en particulier. La perfide doctrine des anciens réformés, pilleurs de sacristies et ravageurs d’œuvres d’art, est devenue celle des catholiques à la mode : « on ne saurait adorer les os d’un martyr qu’on ne soit en danger d’adorer les os de quelque brigand ou larron, ou bien d’un âne, ou d’un chien, ou d’un cheval.[4] » Ainsi, depuis que certains catholiques se sont persuadés qu’ils sont les héritiers des Lumières, on enlève les reliquaires de la vénération des fidèles pour les séquestrer dans la crasse des arrières-sacristies quand on ne les a pas vendus à d’avides antiquaires.
Pour faire taire les résistants, la propagande iconoclaste se réclame de l’esprit de Vatican II dont la lettre, pourtant, dans la Constitution sur le sainte Liturgie recommande que l’on vénère les reliques authentiques des saints (n° 111), et que le droit de 1983, application directe de Vatican II, interdit absolument de vendre les saintes reliques ou de les aliéner en aucune manière, voire de les transférer définitivement (canon 1190). Dans le Catéchisme de l’Eglise catholique (1992), l’index thématique de l’édition française a beau avoir oublié le mot, on trouve cependant la chose dans le texte qui présente la vénération des reliques comme une des expressions variées de la piété des fidèles dont la catéchèse doit tenir compte (n° 1674). D’aucuns, à la vantardise plus savante, font remarquer doctement que le culte des reliques est inconnu dans l’antiquité chrétienne ; ils mentent effrontément puisque les actes du martyre de saint Polycarpe, en 156, en font une attestation certaine : « prenant les ossements plus précieux que les gemmes de grand prix et plus épurés que l’or, nous les avons déposés dans un lieu convenable. Là même, autant que possible, réunis dans l’allégresse et la joie, le Seigneur nous donnera de célébrer l’anniversaire de son martyre en mémoire de ceux qui sont déjà sorti du combat, et pour exercer et préparer ceux qui attendent le martyre. » On se souvient aussi, en 177, d’une lettre où l’Eglise de Lyon regrettait de n’avoir pu conserver les restes de ses martyrs[5].
La tradition, comme nous l’avons dit plus haut, rapporte généralement que l’on doit à l’impératrice Hélène la découverte[6] de la Vraie Croix. La mère de Constantin, suivit son fils à Constantinople où elle souffrit durement des excès de l’Empereur qui avait fait assassiner sa seconde femme pour avoir fait exécuter Crispus, fils d’un premier lit. En expiation, Hélène qui venait de fêter son soixante-dix-huitième anniversaire, s’en alla en pèlerinage à Jérusalem.
Il convient de rappeler que l’empereur Adrien (76-138), après avoir détruit Jérusalem et chassé les Juifs de leur pays (136), rebaptisa la ville Aelia Capitolina et la fit reconstruire en y enlevant jusqu’au souvenir judéo-chrétien ; sur le Golgotha, lieu du Calvaire, fut élevé un temple à Vénus. Sainte Hélène ne trouva que décombres et ruines païennes dans la Ville Sainte.
«  Elle apprit, par révélation, que la croix avait été enfouie dans un des caveaux  du sépulcre de Notre Seigneur, et les anciens de la ville, qu’elle consulta avec grand soin, lui marquèrent le lieu où ils croyaient, selon la tradition de leurs pères, qu’était ce précieux monument ; elle fit creuser en ce lieu avec tant d’ardeur et de diligence, qu’elle découvrit enfin ce trésor que la divine Providence avait caché dans les entrailles de la terre durant tout le temps des persécutions, afin qu’il ne fût point brûlé par les idolâtres, et que le monde, étant devenu chrétien, lui pût rendre ses adorations.  Dieu récompensa cette sainte impératrice beaucoup plus qu’elle n’eût osé l’espérer : car, outre la Croix, elle trouva encore  les autres instruments de la Passion, à savoir : les clous dont Notre Seigneur avait été attaché, et le titre qui avait été mis au-dessus de sa tête. Cependant, une chose la mit extrêmement en peine : les croix des deux larrons, crucifiés avec Lui, étaient aussi avec la sienne, et l’Impératrice n’avait aucune marque pour distinguer l’une des autres. Mais saint Macaire, alors évêque de Jérusalem, qui l’assistait dans cette action, leva bientôt cette nouvelle difficulté. Ayant fait mettre tout le monde en prière, et demandé à Dieu qu’il lui plût de découvrir à son Eglise quel était le véritable instrument de sa Rédemption, il le reconnut par le miracle suivant : une femme, prête à mourir, ayant été amenée sur le lieu, on lui fit toucher inutilement les deux croix des larrons ; mais dès qu’elle approcha de celle du Sauveur du monde, elle se sentit entièrement guérie, quoique son mal eût résisté jusqu’alors à tous les remèdes humains et qu’elle fût entièrement désespérée des médecins. Le même jour,saint Macaire rencontra un mort qu’une grande foule accompagnait au cimetière. Il fit arrêter ceux qui le portaient et toucha inutilement le cadavre avec deux des croix ; aussitôt qu’on eut approché celle du Sauveur, le mort ressuscita. Sainte Hélène, ravie d’avoir trouvé le trésor qu’elle avait tant désiré, remercia Dieu d’une grande ferveur, et fit bâtir au même lieu une église magnifique ; elle y laissa une bonne partie de la Croix, qu’elle fit richement orner ; une autre partie fut donnée à Constantinople ; enfin le reste fut envoyé à Rome, pour l’église que Constantin et sa mère avaient fondée dans le palais Sessorien (demeure de l’Impératrice) près du Latran qui a toujours depuis le nom de Sainte-Croix-de-Jérusalem. »
Certes, Eusèbe de Césarée (263-339), dans La Vie de Constantin le Grand, parle bien de l’édification de la basilique, mais ne souffle mot de la découverte de la vraie Croix ; de surcroît, transcrivant le discours de la dédicace de la Basilique, il ne parle pas de l’évènement mais seulement du signe sauveur. Voilà qui suffit aux iconoclastes pour dire que la tradition est une vaste blague. Avant de courir à une telle conclusion, il serait prudent de s’aviser que ledit Eusèbe de Césarée rejetait tout culte des images du Christ « afin que, écrit-il à Constancia, nous ne portions pas, à la manière des païens, notre Dieu dans une image. » Ajoutons, comme l’a si bien démontré Paschali, que la Vita Constantini n’est pas l’œuvre originale car sa révision interrompue par la mort d’Eusèbe, fut publiée à titre posthume avec des ajouts et des restrictions pour justifier la politique de Constantin II. De toutes façons, un silence d’Eusèbe de Césarée ne saurait constituer une preuve, et l’on doit considérer d’autres témoignages. Les archives mêmes d’Eusèbe, comme celles de Théodoret de Cyr (393-460) et celles de Socrate (380-439), conservent une lettre de Constantin au patriarche de Jérusalem : « La grâce de Notre Sauveur est si grande que la langue semble se refuser à dépeindre dignement le miracle qui vient de s’opérer ; car est-il rien de plus surprenant que de voir le monument de la Sainte Passion, resté si longtemps caché sous terre, se révélant tout à coup aux Chrétiens, lorsqu’ils sont délivrés de leur ennemi ? »
A part quelques détails secondaires, des auteurs dont l’enfance est contemporaine du voyage de l’Impératrice ou ceux de la génération qui suit, attestent de l’Invention de la Sainte Croix par sainte Hélène et de son culte ; ainsi peut-on se référer à saint Cyrille de Jérusalem (mort en 386), à saint Paulin de Nole (mort en 431), à saint Sulpice Sévère (mort en 420), à saint Ambroise de Milan (mort en 397), à saint Jean Chrysostome (mort en 407), à Rufin d’Aquilée (mort en 410), à Théodoret de Cyr ou à l’avocat de Constantinople, Socrate.
Déjà saint Cyrille, deuxième successeur de saint Macaire au siège de Jérusalem, mentionne que des parcelles de la Vraie Croix sont dispersées à travers le monde entier, ce qu’attestent par ailleurs deux inscriptions datées de 359 relevées en Algérie, l’une près de Sétif et l’autre au cap Matifou.
Si saint Ambroise de Milan décrit l’adoration de la Crux Realis par sainte Hélène, saint Jérôme raconte, dans une lettre à Eustochie, comment sa propre mère, sainte Paule, vénéra le bois sacré de la Croix à Jérusalem.
Saint Jean Chrysostome dit que les chrétiens accouraient pour vénérer le bois de la Croix et tâchaient d’en obtenir de minuscules parcelles qu’ils faisaient sertir dans des métaux précieux enrichis de pierreries.
Saint Paulin de Nole envoie une de ces parcelles à saint Sulpice Sévère en lui recommandant de les recevoir avec religion et de les garder « précieusement comme une protection pour la vie présente et comme un gage de salut éternel. »
Le 5 mai 614, les Perses s’emparèrent de Jérusalem, pillèrent les églises et envoyèrent ce qui restait de la Croix à leur empereur, Chosroës II[7]. Après plus de dix ans de malchance, Héraclius[8] battit les Perses et obligea le successeur de Kosroës à restituer la relique de la Croix qu’il rapporta en triomphe à Jérusalem. Héraclius entra dans la ville, pieds nus, portant la Croix sur ses épaules (21 mars 630). Le bois de la Croix séjourna quelques années à Sainte-Sophie de Constantinople puis retourna à Jérusalem. Le bois de la Croix a été partagé en trois grandes parts, elles-mêmes fractionnées, pour Jérusalem, Constantinople et Rome. Ce qui restait du morceau de Jérusalem fut caché pendant l’occupation musulmane et ne réapparut que lorsque la ville fut prise par les Croisés qui s’en servirent souvent comme étendard, de sorte qu’il fut pris par Saladin à la bataille d’Hiltin (1187) et ne fut rendu qu’après la prise de Damiette (1249) pour être partagé entre certains croisés dont Sigur de Norvège et Waldemar de Danemark.
Le 14 septembre 1241, le saint roi Louis IX alla solennellement au-devant des reliques de la Passion qu’il avait achetées à l’empereur de Constantinople : c’étaient un morceau de bois de la vraie Croix, le fer de la lance, une partie de l’éponge, un morceau du roseau et un lambeau du manteau de pourpre. Elles furent déposées à la Sainte-Chapelle en 1248.
Luther a dit qu’avec les reliques de la Vraie Croix on pourrait construire la charpente d’un immense bâtiment et Calvin affirma que cinquante hommes ne porteraient pas le bois de la Vraie Croix. L’avis des deux hérétiques fut admis comme une vérité révélée et chacun les répéta en souriant. Or, d’après le travail minutieux de M. Rouhault de Fleury, on peut supposer que la Croix du Seigneur représentait cent quatre-vingt millions de millimètres cubes. Si l’on met ensemble les parcelles que l’on conserve et celles qui ont été détruites mais dont on connaît la description, on totalise environ cinq millions de millimètres cubes. Rouhault de Fleury, généreux, multiplie les résultats de son enquête par trois pour ce qui pourrait être inconnu ; on est loin du compte !
Le 14 septembre 1241, le saint roi Louis IX alla solennellement au-devant des reliques de la Passion qu’il avait achetées à l’empereur de Constantinople : c’étaient un morceau de bois de la vraie Croix, le fer de la lance, une partie de l’éponge, un morceau du roseau et un lambeau du manteau de pourpre. Elles furent déposées à la Sainte-Chapelle en 1248.
Il existait, à Paris, une église Sainte-Croix de la Cité qui devint une paroisse, probablement vers 1107, lorsque furent dispersées le moniale de Saint-Eloi qui y avaient une chapelle dès le VII° siècle. Le curé tait à la nomination de l’abbé de Saint-Maur-des-Fossés. L’édifice qui s’élevait à l’emplacement de l’actuel Marché aux fleurs, avait été construit en 1450 et dédié en 1511, il fut détruit en 1797.
——————————————————————————–

[1] Elle commença par visiter les Lieux saints ; l’Esprit lui souffla de chercher le bois de la croix. Elle s’approcha du Golgotha et dit : « Voici le lieu du combat; où est la victoire ? Je cherche l’étendard du salut et ne le vois pas. » Elle creuse donc le sol, en rejette au loin les décombres. Voici qu’elle trouve pêle-mêle trois gibets sur lesquels la ruine s’était abattue et que l’ennemi avait cachés. Mais le triomphe du Christ peut-il rester dans l’oubli ? Troublée, Hélène hésite, elle hésite comme une femme. Mue par l’Esprit-Saint, elle se rappelle alors que deux larrons furent crucifiés avec le Seigneur. Elle cherche donc le croix du milieu. Mais, peut-être, dans la chute, ont-elles été confondues et interverties. Elle revient à la lecture de l’Evangile et voit que la croix du milieu portait l’inscription : « Jésus de Nazareth, Roi des Juifs ». Par là fut terminée la démonstration de la vérité et, grâce au titre, fut reconnue la croix du salut (saint Ambroise).
[2] Les basiliques du Mont des Oliviers et du Saint-Sépulcre.
[3] La basilique du Saint-Sauveur est depuis devenue la basilique Saint-Jean de Latran, cathédrale de Rome.
[4] Calvin : Traité des reliques
[5] Voir au 2 juin ; « Lettre des serviteurs du Christ qui habitent Vienne et Lyon, en Gaule, aux frères qui sont en Asie et en Phrygie, ayant la même foi et la même espérance de la rédemption. »
[6] On disait autrefois : « L’invention de la sainte Croix » ; invention vient du latin inventio qui signifie : « acte de trouver, de découvrir » ; il y avait d’ailleurs une fête particulière de L’invention de la sainte Croix qui était célébrée le 3 mai. Dans certains calendriers, on célèbre l’Invention, c’est-à-dire la découverte du corps ou des reliques d’un saint.
[7] Chosroès II le Victorieux, roi sassanide de Perse de 590 à 628) qui  fut élevé au trône par une révolte des féodaux, durant les troubles provoqués par le soulèvement de Vahram Tchubin. Celui-ci, qui prétendait descendre des Arsacides, se proclama roi sous le nom de Vahram VI, et Chosroès dut aller se placer sous la protection de l’empereur Maurice. Avec l’aide militaire des Byzantins, il réussit à reconquérir son trône (591) et maintint pendant plus de dix ans la paix avec Byzance. En 602, après l’assassinat de l’empereur Maurice par Phocas, il rouvrit les hostilités contre l’empire d’Orient, sous prétexte de venger Maurice. Ses armées envahirent la Syrie et l’Anatolie, atteignirent la Chalcédoine et le Bosphore et menacèrent directement Constantinople (608). En 6l4, elles firent la conquête de Jérusalem, qui fut mise au pillage pendant trois jours, puis les Perses pénétrèrent en Egypte et s’emparèrent d’Alexandrie (616). Chosroès II avait ainsi reconstitué l’ancien Empire perse des Achéménides et porté à son apogée la puissance sassanide. Allié des Avars, il vint bloquer Constantinople (626), mais l’Empire byzantin se ressaisit avec Héraclius. Après la victoire des Byzantins à Ninive (628), Chosroès dut fuir Ctésiphon, sa capitale, et fut déposé par son fils Khavad II, qui le fit tuer quelques jours plus tard.
[8] Héraclius, né en Cappadoce vers 575, fut empereur d’Orient 610 à 641. Venu au pouvoir en renversant l’usurpateur Phocas, il trouva l’Empire au bord de la ruine. Les Perses envahissaient l’Asie Mineure, s’emparaient de Jérusalem (614) et de l’Egypte (619) ; les Avars parvenaient sous les murs de Constantinople. Heraclius déclencha contre les Perses une véritable croisade (622-628), remporta sur Chosroès II la victoire décisive de Ninive (12 décembre 627) et reconquit tous les territoires perdus en Orient ; en mars 630, il rapporta en grande pompe à Jérusalem la Vraie Croix, qui avait été enlevée par Chosroès II. Mais cet effort offensif avait épuisé l’Empire, qui se retrouva impuissant devant le déferlement de l’invasion arabe : l’écrasement de l’armée byzantine à Yarmouk (636) provoqua la perte, cette fois définitive, de la Syrie, de Jérusalem (638), de la Mésopotamie (639), de l’Egypte (639-642) Le règne d’Héraclius s’achevait ainsi par un désastre, qu’avait préparé, à l’intérieur, la grande querelle religieuse du monophysisme. Il mourut à Constantinople le 10 février 641.

13 septembre: Saint Jean Chrysostome

13 septembre, 2010

du site:

http://missel.free.fr/Sanctoral/09/13.php

13 septembre

Saint Jean Chrysostome
Evêque et docteur de l’Eglise

La jeunesse de saint Jean Chrysostome

Entre 344 et 350[1], à l’époque où l’Eglise reçut de la munificence de Dieu Ambroise, Jérôme et Augustin, naquit à Antioche de Syrie[2] un enfant dont la renommée égalerait leur gloire. Derrière lui, nul passé. Il serait de ceux qui n’ont, dit La Bruyère, ni aïeuls ni descendants : ils composent seuls toute leur race. Le long des siècles, la postérité continuera de l’appeler Chrysostome, la bouche d’or.
Son père, Secundus, brillant officier romain[3], entrevit à peine ses premiers sourires. Avec une petite soeur qui décèderait bientôt, il le laissa, par sa mort, à la responsabilité d’une mère grecque de vingt ans. Je ne trouve pas de parole, avouera Anthuse à son fils, pour décrire la violence de l’orage qui fond sur une jeune femme récemment sortie de la maison paternelle, quand un inexorable deuil l’accable, à l’improviste, de soucis qui dépassent son âge et son sexe. Il lui faut corriger la paresse des domestiques, faire attention à leur méchanceté, repousser les pièges tendus par la famille, supporter avec courage les avanies des percepteurs et leurs exigences en fait de rentrées d’impôts. Et quel poids plus lourd encore d’élever un garçon, tant pour le coût de ses études que pour la surveillance de sa conduite ! Rien ne m’inclina cependant à introduire un autre époux sous le toit de ton père. Les circonstances aggravaient sa mission.
Fière de son prestige de capitale d’Orient, car le légat impérial y résidait ; toujours ensoleillée, au bord de ses quatre rivières et sur le flanc de son coteau[4] ; ceinturée de faubourgs, dont le célèbre Daphné[5] ; opulente en statues et monuments, fresques et collections d’art ; gardienne des ruines majestueuses des temples de Jupiter, Junon et Apollon ; parée d’avenues, parmi lesquelles une enfilade de portiques qui se déployaient parallèlement à l’Oronte, sur un parcours de sept kilomètres, Antioche comptait alors plus de deux cent mille habitants, pêle-mêle, Romains, Grecs, Perses, Arméniens, Arabes et Juifs, riches et pauvres à l’extrême, tous volontiers turbulents. Mais elle était si abondamment éclairée que les fauteurs de désordre et les amateurs de frasques nocturnes étaient repérés aussitôt et, fussent-ils princes ou dignitaires, guéris de récidive.
Cette grande cité lettrée, voluptueuse et non moins commerçante, se considérait d’autant mieux l’égal d’Alexandrie et de Constantinople, sinon de Rome, que les empereurs, plus attentifs, en ses murs, aux frontières inquiétantes de la Perse, aimaient son séjour, la comblaient de faveur.
C’est à Antioche que naquit la première communauté chrétienne issue du paganisme, celle pour qui fut forgé le nom de Chrétiens, et d’où partirent Paul et Barnabé, Marc et Luc. Saint Pierre, avant de partir à Rome, avait occupé le siège d’Antioche.
Saint Jean Chrysostome appellera, dans un de ses sermons, l’Eglise d’Antioche : Mère de toutes les églises. L’évêque d’Antioche, depuis 325, avait la préséance sur ses quelques cent cinquante collègues de l’éparchie d’Orient[6] dont il présidait chaque année, à la mi-octobre, la réunion.
Que fut, dans ce cadre, la formation scolaire de Chrysostome ? Se souvenait-il encore du tourment de ses classes, lorsqu’il décrivit dans un sermon le maître rogue, minutieux, fatigant par d’incessantes questions et maniant si brutalement la férule et le martinet que les élèves s’empressaient de fuir, effarouchés et meurtris, sans avoir rien appris ni retenu que la dissimulation ?
Sa mère se réserva son éducation religieuse. Mais, quoique citée parmi les plus grandes chrétiennes qui honorèrent cette époque, elle attendit pour le faire baptiser. Car l’usage retardait la cérémonie à la maturité, à la vieillesse, même aux approches de la mort. Le prétexte d’une préparation sérieuse, la crainte de l’apostasie en temps de persécution, coloraient souvent un calcul moins surnaturel : on escomptait que, avec la grâce de l’onction baptismale, qui efface les fautes et supprime leur pénalité, le bonheur éternel succéderait ainsi sans intervalle aux délices de la terre.
L’Eglise réprouvait la pratique de ce baptême intéressé, de la dernière heure, capable de procurer la gloire céleste en dehors de tout mérite.
Jean venait d’atteindre sa dix-septième année quand le nouvel empereur, Julien[7], secoua rudement la souriante mollesse de l’Eglise d’Antioche où l’on pratiquait un arianisme modéré sans vouloir aller jusqu’au schisme.
Euzoius, l’évêque en place, un arien radical, avait succédé à Mélèce déposé en 361 pour être trop orthodoxe, tandis qu’exerçait aussi Paulin, arien modéré ; Julien, pour mieux diviser les Chrétiens qui représentaient plus de la moitié des habitants de la ville, permit à tous les évêques de résider à Antioche : l’Eglise d’Antioche, déjà fort divisée, éclata en trois ou quatre églises (arienne radicale, arienne modérée, orthodoxe radicale, orthodoxe modérée).  Ce bel esprit de Julien se targuait d’abattre en se jouant le christianisme par ses sarcasmes. Il lança maints pamphlets contre le Sauveur, interdit l’enseignement aux chrétiens, les surchargea d’impôts, les chassa des fonctions publiques et les priva d’avancement dans l’armée.
Mais, pas plus que son persiflage cavalier, ne triompha sa tyrannie. Jean garda seulement l’horreur d’avoir vu massacrer de vertueux personnages qui préférèrent le martyre à l’abjuration.
L’avènement de Valentinien pacifia la province et permit aux lettres et aux arts de reprendre leur vogue. Jean fréquenta l’école du philosophe Andragathius. Entre les rhéteurs et les philosophes réputés primait Libanius, plus habile phraseur qu’homme de savoir et de goût. Il avait collaboré aux libelles impies de Julien l’Apostat, et c’était, selon Chrysostome, le plus superstitieux des païens. Anthuse n’osa toutefois détourner son fils de ses cours, tant la louange, à la ronde, illustrait sa chaire. N’entendait-elle pas les bateliers, en ramant, les ouvriers, à leur travail, scander leur effort au rythme harmonieux d’un de ses exordes ?
Libanius, qui discerna vite le talent de son élève, ne put lui insuffler son admiration poétique du paganisme ; mais sa luxuriance de couleurs et d’images envoûta le jeune auditeur et prolongera sa fascination. Chrysostome aura beau refuser à la littérature la touchante fidélité de saint Basile et de saint Grégoire de Nanzianze, et ne voir dédaigneusement en elle qu’une fumée d’orgueil ; il aura beau raconter avec facétie de menues anecdotes de la vie de Socrate, d’Aristote et de Diogène, ou bracarder telle de leurs sentences, son éloquence gardera l’empreinte des souvenirs classiques. Platon traversera ses homélies, les amplifications fastueuses ou le cliquetis verbal de Libanius résonneront parfois en ses périodes.
A vingt ans, distingué, ardent et subtil, Jean s’inscrivit au barreau comme, en leurs cités respectives, saint Ambroise, saint Paulin et Sulpice Sévère. Mais, après des débuts prometteurs, sans tendresse pour les avocats et les juges, il s’éloigna d’un milieu qui ne lui avait révélé que petites chicanes et grandes injustices.
Anthuse le mit en relation avec l’évêque d’Antioche, Mélèce, prélat de haute vertu, glorifié par l’exil, et si bon que saint Basile lui écrivait : Quand je reçois une de vos lettres, je l’aime d’abord à proportion du nombre de ses lignes, et mon bonheur s’accroît durant toute la lecture.
Cet homme dont le regard prêchait, gagna la confiance de Jean. Secondé par Flavien, futur évêque d’Antioche, et Diodore, le futur évêque de Tarse, il lui expliqua les saints Livres et le prépara au baptême.
Jean fut baptisé dans la nuit de Pâques 368, puis continua d’étudier les saintes Ecritures sous Diodore et après qu’il eut accédé au lectorat (371), Mélèce se l’attacha pour secrétaire.
Brève collaboration, car le frère de Valentinien, Valens, avait hérité Antioche, et cet Arien fanatique reprit avec fougue la persécution. Mélèce fut banni, sans que la séparation ni le temps affaiblissent la vénération de ses diocésains. L’astuce et la violence sévirent. De louches individus dénoncèrent un prétendu complot de maléfices contre Valens. On décapita, brûla ; des familles périrent ; Antioche, terrorisée, ruissela de sang.
Jean faillit être victime. Comme je me promenais, avec un ami, en ces jardins amènes qui bordent l’Oronte, il aperçut, glissant au fil de l’eau, un livre dont il s’empara. C’était un formulaire de philtres inachevé, qu’un rédacteur, poursuivi, avait lancé dans le fleuve. Je contestai en riant la propriété du butin, et, pendant notre dispute, un soldat nous rejoignit. Mon compagnon put à peine dissimuler le volume. Qui eût admis notre bonne foi lorsque nous aurions allégué le hasard ?
Cette angoisse décida le jeune clerc à la vie solitaire et ascétique. Sa conscience, ennoblie par le désir de Dieu, lui signalait le clinquant des espérances mondaines. Sous les palmeraies du désert ou dans une grotte de quelque roche escarpée, il disciplinerait la sève de ses passions. L’amour maternel d’Anthuse protesta. Me prenant par la main, elle me conduisit à sa chambre, me fit asseoir près du lit où elle m’avait mis au monde, pleura et m’attendrit plus encore par ses plaintes :  » Ne me rends pas veuve une seconde fois ; ne ranime pas ma douleur assoupie. Quand tu m’auras prochainement, dans le tombeau, réunie à ton père, rien ne t’empêchera d’entreprendre de longs voyages. Mais, de grâce, mon enfant, supporte la présence de ta mère ; ne t’ennuie pas de vivre avec moi.  »
Elle sut avec souplesse consolider sa victoire. Ménageant à son fils, dans sa maison, une impression d’isolement, elle feignit d’ignorer ses veilles et ses jeûnes.
Non qu’il eût à expier quelque défaillance. Un examen rigoureux de sa jeunesse lui dévoilera seulement l’attrait du théâtre. Il pourra écrire sur la virginité en familier de la vertu. Sa répulsion du vice l’invitera même aux exagérations, quand l’éloge de la continence lui fera réduire la condition du mariage à une émulation d’antipathie et de querelles, et avancer avec candeur ce paradoxe contraire à l’humanité et à l’Evangile : Puisque l’union conjugale ôte la libre disposition de soi-même, qui ne regimberait devant cette loi tyrannique ?
Quand sa mère fut morte, Jean se retira dans le désert, loin de la ville, du forum et de leur tumulte, pour se mettre pendant quatre ans à l’école d’un vieux moine, puis, pendant deux ans, il se retira en solitaire dans une caverne (372-378). La santé fort altérée par le jeûne, l’abstinence perpétuelle et des mortifications trop fortes, Jean dut quitter le désert et la vie pénitentielle pour retourner à Antioche.De retour à Antioche, fut ordonné diacre par Mélèce (381) qui allait partir au concile de Constantinople, et servit dès lors dans ce ministère jusqu’à ce que Flavien, successeur de Mélèce, l’ordonnât prêtre, apparemment  vers la fin de 385 ou au tout début du carême de 386 qu’il prêcha.
Presque tous les traités que l’on a de lui datent de son époque diaconale[8]. Prêtre, Jean Chrysostome fut surtout chargé de prédication et la plupart de ses homélies datent de cette époque[9].

——————————————————————————–
[1] On place la naissance de saint Jean Chrysostome assez probablement en 349.
[2] Il s’agit bien d’Antioche de Syrie, actuellement Antakya en Turquie, ville fondée par Séleucus I° Nikator (311 + 281), compagnon d’Alexandre le Grand et fondateur de la dynastie des Séleucides dont le royaume s’étendait sur l’Asie Mineure, la Mésopotamie, l’Iran, la Haute Asie et les confins de l’Indus, en l’honneur de son père Antiochus (22 mai 300 avant Jésus-Christ). Après avoir été la résidence royale des Séleucides, Antioche est devenue la capitale de la province romaine de Syrie. Antioche sur l’Oronte n’est pas à confondre avec Antioche de Pisidie, actuellement Yalvaç en Turquie, dans la province romaine de Galatie, fondée par Séleucus I° (vers 280 avant Jésus-Christ). Existaient encore : Antioche, aujourd’hui Tcherkeskeuï et Antioche d’Isaurie ou Antioche la Petite.
[3] Magister militum : commandant militaire de la préfecture d’Orient.
[4] pentes septentrionales du mont Silpios.
[5] Daphné, lieu enchanteur à deux heures de la ville, célèbre par le temple et le culte d’Apollon, le sanctuaire des Nymphes, la fontaine et le bois de cyprès séculaires qu’un ancien édit défendait d’ébrancher.
[6] Le concile de Nicée (325) fixe quatre grandes éparchies qui correspondaient aux quatre diocèses civils de l’empire oriental : Antioche pour l’Orient, Césarée pour le Pont, Ephèse pour l’Asie et Héraclée pour la Thrace.
[7] Julien l’Apostat, Flavius Claudius, Julianus : empereur romain de la seconde dynastie des Flaviens, petit-fils de Constance Chlore et de Théodora, neveu de Constantin (empereur de 311 à 337) et cousin de Constance II (empereur de 337 à 361).  Né à Constantinople (332), il perdit sa mère quelques mois après sa naissance et le reste de sa famille, à l’exception de son demi-frère Gallus fut assassinée après la mort de Constantin. Exilé avec Gallus dans la forteresse Marcellum (Cappadoce), il y perdit la foi chrétienne et s’enthousiasma pour l’antique paganisme. Libéré en 351, il est de nouveau emprisonné (à Milan) après l’exécution de Gallus (354). Chargé de missions militaires qu’il accomplit avec succés (victoire de Strasbourg en 357 et rétablissement de l’administration romaine en Gaule), il est proclamé empereur par l’armée, à Paris (360) contre Constance II dont la mort (361) évite la guerre civile. Pour affaiblir l’Eglise, il use de toutes sortes de moyens comme de rappeler sur leur siège les évêques ariens exilés, de supprimer les privilèges financier et administratifs, d’interdire l’enseignement aux Chrétiens et de les chasser des postes importants ; il rétablit le clergé et le culte païens traditionnels, favorise les cultes locaux et nationaux et montre beaucoup d’indulgence envers les Juifs auxquels il laisse espérer la reconstruction du temple de Jérusalem. Il se rend à Antioche (362) pour préparer une campagne contre les Perses,. A Daphné, il viole le tombeau de saint Babylas et les chrétiens, en riposte, brûlent le temple d’Apollon. La campagne contre les Perses commence en mars 363,  il trouve la mort le 26 juin 363.
[8] Si le traité fait des deux Exhortation à Théodore après sa chute a été rédigé pendant sa vie retirée, les deux autres traités sur la vie monastique sont de l’époque diaconale : les deux livres Sur la componction (381-385) et les trois livres Contre les adversaires de la vie monastique (381-385) ; trois traités sont consacrés à louer et à recommander la virginité et la continence : De la virginité, A une jeune veuve (380) et De la persévérance dans le veuvage ; le plus célèbre de ses traités est un ouvrage de six livres, en forme de dialogue, intitulé : Sur le sacerdoce (entre 381 et 385). On possède encore : un traité Sur la vaine gloire et l’éducation des enfants, trois traités sur la souffrance dont le seul premier, en trois livres, est de l’époque diaconale ; deux traités apologétiques (Saint Babylas, contre Julien et les Gentils et Contre les Juifs et les Gentils que le Christ est Dieu). Il reste enfin deux écrits disciplinaires qui datent des débuts de son pontificat.
[9] 76 sermons sur la Genèse (9 de 386 et 67 de 389 ou 395) ; 8 sermons sur les livres des Rois (5 sur Anne, 3 sur David et Saül) de 387 ; 60 sermons sur les Psaumes ; 8 sermons : 2 sur les prophètes en général (386), 6 sermons sur Isaïe (certains sont de Constantinople) ; 90 sermons sur l’évangile selon saint Matthieu (390) ; 88 sermons sur l’évangile selon saint Jean (399) ; 63 sermons sur les Actes des Apôtres (8 qui sont de 388, les autres sont de Constantinople) ; 240 sermons sur les épîtres de saint Paul (d’Antioche et de Constantinople) ; s’ajoutent encore plus d’une centaine de sermons.
——————————————————————————–

Biographie

A Antioche, sur les bords de l’Oronte, Anthousa, veuve à vingt ans du commandant militaire de la préfecture d’Orient, élève ses deux enfants dont la fille mourra jeune ; devant cette éducatrice modèle, le rhéteur païen Libanios, s’écrie : Dieux, quelle femme chrétienne admirable !
Jean est d’abord élève de Mélèce d’Antioche, prélat pondéré qui le baptise à vingt-quatre ans, selon la coutume du temps, puis de Diodore de Tarse, fondateur de la fameuse école d’Antioche, dont il gardera le goût de la recherche historique dans le commentaire exégétique, et, enfin, de Carterius, directeur de l’école d’ascètes qui l’oriente vers la vie monastique.
Cher fils, supplie Anthousa, ne me laisse pas veuve une seconde fois. Quand tu m’auras fermé les yeux, il sera toujours temps de choisir un état de vie à ta convenance. Toutefois, pendant que je respire encore, je t’en supplie : supporte ma présence. Bouleversé, Jean reste avec sa mère. Ordonné lecteur (373), il devient visiteur-consolateur des pauvres et des affligés, et compose ses premiers traités. A la mort de sa mère (375), libre de se faire moine, Jean rejoint le Stilpius, mont proche d’Antioche, pour se mettre sous la direction d’un ermite syrien, pendant quatre ans.
Le véritable roi, c’est celui qui commande à la colère, à l’envie, à toutes les passions ; qui assujettit tout aux lois divines, et ne laisse pas la tyrannie des voluptés régner dans son âme. J’aurais certes grand plaisir à voir un tel homme commander aux peuples de la terre et à la mer, aux cités, aux nations et aux armées (…) Mais un esclave de la colère, de l’ambition, des plaisirs coupables, qui a l’air de commander aux hommes, ne mérite que le mépris des peuples. En effet, l’or et les diamants couronnent sa tête, mais la sagesse ne couronne pas son coeur. Tout son corps est resplendissant de pourpre, mais son âme reste sans ornement. (…) Si nous voulons jeter un regard sur la lutte dernière, nous verrons le moine s’élever triomphalement et tout radieux, dans les nuées du ciel, à la rencontre du Seigneur dans les airs, suivant l’exemple de ce divin chef, de ce guide du salut et de toutes les vertus. Quant au roi, s’il a fait régner avec lui, sur le trône, le justice et l’humanité – ce qui est fort rare – , il sera sans doute sauvé, mais avec moins d’honneur.
Ensuite, d’après Pallade, retiré pendant vingt-quatre mois dans une caverne solitaire, il  y réduit son sommeil au strict minimum, pour y mieux étudier la loi du Christ. Ces terribles pénitences ruinent sa santé et il doit retourner à Antioche. Jean est déjà un auteur spirituel apprécié lorsqu’il est ordonné diacre par Mélèce (381). Au commencement de 386, il est ordonné prêtre par le successeur de Mélèce, Flavien, qui, pendant dix ans, le charge de prêcher dans tous les sanctuaires de la seconde métropole de l’Empire et de l’Eglise, ce qu’il fait avec un tel talent qu’on le surnomme Chrysostome (du grec chrusos qui signifie or et stoma qui signifie bouche).
A la fin de l’hiver 386, comme le fisc impérial montre une excessive âpreté, les antiochiens se soulèvent et renversent les statues de la famille impériale, ce que Théodose veut châtier comme un crime de lèse-majesté. Flavien court à Constantinople pour plaider la cause de ses diocésains menacés de sévères sanctions ; resté à Antioche, Jean imagine, dans le Discours sur les statues la plaidoirie de l’évêque suppliant au monarque offensé : Regarde combien il sera beau, dans la postérité, que l’on reconnaisse qu’au milieu des mérites d’un si grand peuple promis à la vengeance et aux supplices, quand tous frissonnaient de terreur, quand les chefs, les préfets et les juges, étaient saisis de crainte et n’osaient élever la voix pour les malheureux, un vieillard se soit avancé avec le sacerdoce de Dieu et, par sa seule présence, par ses simples paroles, ait vaincu l’empereur ; et qu’alors une grâce que l’empereur avait refusée à tous les grands de sa cour, il l’ait accordée aux prières d’un vieillard, par respect pour les lois de Dieu. En effet, ô prince ! mes concitoyens n’ont pas cru te rendre un médiocre honneur, en me choisissant pour cette ambassade ; car ils ont jugé (et ce jugement fait ta gloire) que tu préférais la religion dans ses plus faibles ministres à toute la puissance du trône. Mais je ne viens pas seulement de leur part ; je viens au nom du souverain des cieux pour dire à ton âme clémente et miséricordieuse ces paroles de l’Evangile :  » Si vous remettez aux hommes leurs offenses, Dieu vous remettra les vôtres « . Saint Jean Chrysostome, pendant tout le Carême, soutient l’espérance du peuple qui, au jour de Pâques, sera récompensée lorsque Fabien apportera la nouvelle de l’amnistie.
Quand Nectaire, patriarche de Constantinople, meurt (27 septembre 397), les prétendants sont nombreux à convoiter le siège prestigieux de la nouvelle Rome. Théophile, patriarche d’Alexandrie, a beau estimer que la place lui revient de droit, contre toute attente, Eutrope, premier ministre du jeune empereur Arcadios, fait élire et acclamer Jean, prêtre d’Antioche, contre le prêtre Isidore soutenu par le patriarche d’Alexandrie. Jean est enlevé par surprise et conduit de force à Constantinople. Le patriarche d’Alexandrie est bien obligé de procéder au sacre du nouveau patriarche de Constantinople (15 décembre 397) mais il n’en garde pas moins de la rancune. Jean entreprend énergiquement la réforme des mœurs du clergé ce qui ne manque pas de lui faire de solides ennemis qui attendent l’occasion favorable de lui nuire.
Or en 399, Gaïnas, chef des Goths ariens, pose, comme préliminaires de paix  avec l’Empire, cette exigence cruelle : Je veux la tête de l’eunuque Eutrope. Ensuite seulement, nous négocierons. Le veule Arcadios accepte d’abandonner son ministre, de livrer au bourreau celui qui lui a conservé son trône. Eutrope se réfugie dans la Cathédrale où il étreint l’autel, garantie du droit d’asile, tandis que le Patriarche affronte la garnison et la populace excitées.
C’est aujourd’hui, plus que jamais,le moment de s’écrier : Vanité des vanités, et tout est vanité (Ecclésiaste I 2). Où est maintenant l’éclatante dignité d’Eutrope, le consul ? Où est aujourd’hui la lumière des torches ? Où est le bruit de la foule, le vivat du cirque, la flatteuse acclamation du théâtre ? Tout est passé ! Un orage soudain a fait choir les feuilles et dévasté l’arbre, si bien que le voilà maintenant comme un tronc dépouillé, dont la racine même est ébranlée, et qui vacille. Où sont maintenant les amis douceureux qui sacrifiaient à la puissance et ne songeaient qu’à plaire par leurs paroles et par leurs actes ? Tout n’était que le songe d’une nuit, qui s’évanouit dès le lever du jour. C’étaient des fleurs printanières ; le printemps a passé, toutes les fleurs se sont flétries. C’était une ombre et elle n’est plus ; c’était une fumée et la voici dissipée (…)
Ne t’ai-je pas toujours répété, Eutrope, que la richesse est fugitive ? Mais alors tu ne voulais pas m’entendre (…)
Ne t’ai-je pas dit qu’elle est ingrate ? Mais tu ne voulais pas me croire. Vois, aujourd’hui, l’expérience t’a montré qu’elle n’est pas seulement fugitive, qu’elle n’est pas seulement ingrate mais qu’elle est meurtrière.

Et Eutrope mourut.

Eusèbe, évêque de Valentinopolis dépose une plainte contre Antonin, métropolite d’Ephèse, qu’il accuse de trafic de biens ecclésiastiques. Saint Jean Chrysostome, sollicité comme arbitre part pour la capitale d’Ionie tenir un synode où il entend les parties en présence, puis, Eusèbe étant mort, il installe sur le siège son diacre Héraclide, et dépose une dizaine d’évêques, avant de regagner Constantinople (14 avril 401).
Au début de l’année suivante, arrivent à Constantinople une cinquantaine de moines de nitriens (région de Basse-Egypte), les Longs Frères, ainsi nommés à cause de la haute taille de leurs quatre supérieurs : Chassés par Théophile d’Alexandrie qui nous accuse d’origénisme, nous avons tenté une implantation en Palestine. On nous en a expulsés. Recevez-nous ! Chrysostome les héberge dans un hospice, près de l’église Sainte-Anastasie, et sollicite pour eux l’indulgence du jaloux Théophile d’Alexandrie qui répond : Mêle-toi de tes affaires, laisse-moi traiter les miennes. L’impératrice Eudoxie intervient aussi en faveur des moines proscrits et obtient qu’Arcadios convoque un concile pour régler le litige et déterminer leur sort. Théophile d’Alexandrie s’allie Epiphane de Salamine pour accuser saint Jean Chrysostome d’être un hérétique teinté d’origénisme. Voyez-le donc, imprécis ou flottant, quand il utilise les termes ousia et hypostase ! A la mi-septembre 403, Théophile d’Alexandrie excite contre Chrysostome trente-six de ses partisans épiscopaux réunis à Drys, près de Chalcédoine qui somment le Patriarche de comparaître devant eux, ce qu’il refuse. Condamné à la déposition et au bannissement, Jean est déporté à Prænetum, sur le golfe de Nicomédie, mais le peuple se révolte, chasse Théophile et, lorsqu’un accident mystérieux frappe le palais, Eudoxie obtient son retour où il est porté en triomphe.
Quelques semaines plus tard, l’impératrice Eudoxie qui se reconnaît sous les traits d’Hérodiade dans un sermon du Patriarche, passe du côté de ses ennemis et provoque toutes sortes de troubles au point que le sang coule dans les églises et que Jean doit aller célébrer Pâques dans la campagne. Sans attendre la réponse à son appel au pape Innocent 1°, le Patriarche est confiné dans son palais ; le 9 juin, un édit impérial expulse le rebelle, ce qui sera fait onze jours plus tard. Il est d’abord assigné à résidence Cucuse, l’actuelle Göksum turque, au pied du Taurus, l’endroit le plus désert de toute la terre, où il arrive au terme d’un voyage de soixante-dix jours.
Soucieux du sort de ses diocésains, confiés au vieil évêque Arcace, saint Jean Chrysostome rédige plus de deux cents lettres de direction dont les dix-sept plus belles sont adressées à Olympiade : C’est un état si malaisé, il exige une telle énergie que le Christ, descendu du ciel pour faire de nous des anges, nous laisse entièrement libres de suivre ce simple conseil. En effet, grande est la difficulté ! Rude est le combat ! Que le chemin de cette vertu est escarpé ! (Seconde lettre à Olympiade, VII)
Pendant l’été 407, comme Jean Chrysostome reprend contact avec le pape Innocent I° qui le veut voir rentrer à Constantinople, arrive l’ordre impérial de le déporter à Pithionte (Pitsunda), quinze cents kilomètres plus au nord, au pied du Caucase, en pleine région barbare, où il part le 25 août. Epuisé, le 14 septembre, il s’affaisse en chemin, près de Comane, et meurt en disant : Gloire à Dieu pour tout. Trente et un ans après, le 27 juin 438, on rapportera triomphalement ses cendres à Constantinople.

EXALTATION OF THE HOLY CROSS – BYZANTINE CATHOLIC MONASTERY – Ferdinand, Idaho

11 septembre, 2010

EXALTATION OF THE HOLY CROSS - BYZANTINE CATHOLIC MONASTERY - Ferdinand, Idaho  dans images sacrée bcmc

http://dominicanidaho.org/byzantine/

Parable of the Lost Drachma

11 septembre, 2010

Parable of the Lost Drachma  dans images sacrée 17%20FETI%20PARABLE%20OF%20THE%20LOST%20DRACHMA

http://www.artbible.net/3JC/-Luk-15,01_Son_lost_found_Fils_mort_vivant/index2.html

Homélie – 24e dimanche du Temps Ordinaire – 12 septembre 2010

11 septembre, 2010

du site:

http://www.homelies.fr/homelie,24e.dimanche.du.temps.ordinaire,2901.html

24e dimanche du Temps Ordinaire – 12 septembre 2010

Famille de saint Joseph

Homélie-Messe  

Les publicains et les pécheurs – ceux qui prennent des libertés par rapport aux exigences de la Loi – sont attirés par Jésus : « ils venaient tous à lui pour l’écouter ».
Par contre Notre-Seigneur déconcerte les juifs bien pensants de son époque – scribes et pharisiens, qualifiés respectivement pour leur observance de la Loi et par leur enseignement des Ecritures.
Certes, ces hommes religieux attendaient un « réveil » et étaient même prêts à s’investir dans une démarche de conversion. Mais celle-ci n’implique-t-elle pas une plus grande ascèse et surtout une séparation plus radicale de tout ce qui est impur, en particulier de tous ceux dont le style de vie ne correspond pas aux exigences de la Loi ?
Or voilà que ce rabbi qui fait courir les foules « fait bon accueil aux pécheurs et mange avec eux ! » Les pharisiens et les scribes sont franchement déboussolés, et devant le comportement scandaleux de Jésus ils se mettent à « récriminer contre lui ».
Loin de les prendre à partie et d’engager avec eux un débat théologique qui serait d’autant plus stérile qu’il tournerait certainement à un dialogue de sourds, Notre-Seigneur propose à ses interlocuteurs trois paraboles, qui ont en commun que toutes trois font état d’un objet d’abord perdu – la brebis, la drachme, le fils – puis trouvé, et dont les retrouvailles provoquent une fête.
Mieux que tous les discours, ces brefs récits dévoilent le cœur du « Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de fidélité, qui garde sa fidélité jusqu’à la millième génération, supporte faute, transgression et péché » (Ex 34, 6-7) – nous venons de citer la « carte d’identité » du Dieu de l’Alliance, tel que Moïse le découvrira – ou plutôt dont il recevra la révélation prophétique – après avoir traversé victorieusement l’épreuve à laquelle il est soumis (1ère lect.). Le Seigneur feint de menacer de destruction « ce peuple à la tête dure » : ne vient-il pas de se tailler un veau d’or et de se prosterner devant cette idole ?
Mais Moïse ne se laisse pas ébranler dans sa foi : tout au long de son cheminement avec le Dieu qui « a fait sortir Israël d’Égypte par la vigueur de son bras », il a pu vérifier que le Seigneur est miséricordieux et couvre la faute de son peuple afin de pouvoir lui faire grâce. Son intercession est une confession de foi en la bienveillance divine et un rappel de sa promesse que rien ne pourra ébranler.
Tel est bien le message que Jésus voudrait rappeler « aux pharisiens et aux scribes » auxquels il adresse ces trois paraboles. Les fils aînés ne devaient-ils pas comme Moïse se tenir sur la brèche en prière et intercéder pour leurs frères tombés dans le péché plutôt que de les condamner et de les exclure de la communauté du salut ?
Au lieu de « récriminer » contre celui qui incarne la volonté du Père en « faisant bon accueil aux pécheurs », c’est-à-dire aux fils prodigues, ne devaient-ils pas tout au contraire « se réjouir car leurs frères que voilà étaient morts et ils sont revenus à la vie ; ils étaient perdus et ils sont retrouvés ! »
Si nous voulons être « la joie de Dieu et de ses anges », ce n’est pas en invoquant une soi-disant justice que la miséricorde aurait bafouée, mais en nous émerveillant de la gratuité de l’amour de Dieu qui n’a pas envoyé son Fils pour « appeler les justes mais les pécheurs pour qu’ils se convertissent » (Lc 5, 32).

La seconde lecture et le psaume nous aident à parcourir ce chemin de conversion à la lumière précisément de la miséricorde prévenante de Dieu.
Dans chacune de ses lettres saint Paul ne peut s’empêcher de dire son émerveillement devant le pardon que le Seigneur lui a accordé alors que dans son ignorance, il persécutait les croyants, pensant ainsi servir Dieu.
Cependant, « la grâce du Seigneur fut plus forte » que son aveuglement ; non seulement le Seigneur « lui a pardonné » ; mais il « lui a fait confiance en le chargeant du ministère, lui qui autrefois ne savait que blasphémer, persécuter, insulter ».
Le don de la confiance n’est-il pas le signe le plus sûr de la relation restaurée, qui s’épanouit dans l’amour – cet amour qui « prend patience, ne s’emporte pas, n’entretient pas de rancune, supporte tout, endure tout, fait confiance en tout, espère tout » (1 Co 4, 7) ? C’est pourquoi Saint Paul peut affirmer : « voici une parole sûre, qui mérite d’être accueillie sans réserve : le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs » (2nd lect.).
C’est en chacun de nous qu’il veut « manifester toute sa générosité » afin que libérés de nos fautes nous puissions nous approcher « pleins de reconnaissance » du Dieu qui fait grâce.

C’est donc « avec la foi et l’amour dans le Christ Jésus » (2nd lect.) que nous pouvons reprendre le psaume 50, ce merveilleux hymne de confiance et d’abandon au Dieu des miséricordes, qui nous est proposé dans cette liturgie dominicale.
Le psalmiste nous apprend à faire la vérité devant le Seigneur en avouant sans complaisance notre péché, mais en confessant avec une foi inébranlable sa miséricorde, source de paix et de joie par le don gratuit de la réconciliation.
De nos cœurs purifiés pourra monter alors le chant d’action de grâce des rachetés, qui s’unira à celui de la multitude des justes dans les cieux :

« Honneur et gloire au roi des siècles,
au Dieu unique, invincible et immortel,
pour les siècles des siècles, amen (2nd lect.) ».

Père Joseph-Mari

HUMOUR DANS L’AMOUR

11 septembre, 2010

du site:

http://www.ndweb.org/ecrit/delbrel/humour.htm

HUMOUR DANS L’AMOUR

Ce texte de Madeleine Delbrêl a été écrit en 1946

Quand on sait ce que nous sommes, il serait ridicule, vraiment, de n’avoir pas dans notre amour,
un peu d’humour.
Car nous sommes d’assez comiques personnages.
Mais mal disposés à rire de notre propre bouffonnerie.

Seigneur, je vous aime plus que tout… en général…
mais tellement plus que vous, dans cette petite minute qui passe,
une cigarette anglaise… ou même gauloise!
Seigneur, je vous donne ma vie, toute ma vie… mais pas ce tout petit morceau
de vie, ces trois minutes où je n’ai tellement pas envie d’aller travailler.

Seigneur, vous gagner la ville, et la France et l’univers, me consumer pour votre règne…
mais…mais ne pas écouter cette insupportable créature qui me raconte pour la
centième fois ses minuscules ennuis.

Oui, nous sommes des héros de comédie bouffe et de cette comédie, il serait normal
que le premier public soit nous.

Mais là n’est pas le bout de l’histoire.

Quand on a découvert cet impayable comique,
quand on est parti d’un grand éclat de rire
en récapitulant la farce de sa vie, on est tenté de s’abandonner,
sans plus,
à une carrière de clown pour laquelle après tout on semble assez doué.
On serait volontiers tenté de penser que cela n’a pas grande importance
et qu’à côté
des sublimes,
des forts,
des saints,
il y a place
pour des pîtres et des guignols et qu’ils ne gênent guère Dieu.

Ce n’est certes pas très exaltant, mais ce n’est pas non plus
très fatiguant et c’est encore un avantage.

C’est alors qu’il faut nous souvenir
que Dieu ne nous a pas créés pour de l’humour
mais pour cet amour éternel et terrible
dont il aime tout ce qu’il crée depuis toujours.
C’est alors qu’il nous faut l’accepter, cet amour
non plus pour en être le partenaire splendide et magnanime
mais le bénéficiaire
imbécile
sans charme
sans fidélité fondamentale.
Et dans cette aventure de la miséricorde,
il nous est demandé
de donner jusqu’à la corde ce que nous pouvons,
il nous est demandé de rire quand ce don est raté,
sordide, impur,
mais il nous est demandé aussi
de nous émerveiller avec des larmes de reconnaissance
et de joie,
devant cet inépuisable trésor
qui du coeur de Dieu coule en nous.
A ce carrefour du rire et de la joie s’installera
notre paix inconfusible!

Extrait de Humour dans l’amour, Madeleine Delbrêl, Nouvelle Cité, Paris, avril 2005, p.25-27

bonne nuit

11 septembre, 2010

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. erigeron_karvinskianus_478

Mexican Fleabane – Wall Daisy

http://www.floralimages.co.uk/index_2.htm

Saint Aphraate : Poser ses fondations sur le roc

11 septembre, 2010

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20100911

Le samedi de la 23e semaine du temps ordinaire : Lc 6,43-49
Commentaire du jour
Saint Aphraate (?-v. 345), moine et évêque près de Mossoul
Les Exposés, n° 1 « De la foi » (trad. SC 349, p.209s rev.)

Poser ses fondations sur le roc

      Écoute-moi te parler de la foi qui est posée sur le roc et de l’édifice qui est élevé sur ce roc. En effet, l’homme commence par croire, et quand il croit, il aime ; quand il aime, il espère ; quand il espère, il est justifié ; quand il est justifié, il est achevé ; quand il est achevé, il est parvenu au faîte. Quand tout son édifice s’est élevé, qu’il est parvenu au faîte et achevé, il devient maison et temple d’habitation pour le Christ/Messie… Voici ce que dit le bienheureux apôtre Paul : « Vous êtes le temple de Dieu, et l’Esprit du Christ habite en vous » (1Co 3,16; 6,19). Et notre Seigneur lui-même dit à ses disciples : « Vous êtes en moi, et je suis en vous » (Jn 14,20)…

      Quand l’édifice est devenu maison d’habitation, l’homme commence alors à se préoccuper de ce qui est demandé par celui qui habite cette maison. Il en est comme d’une maison où demeurait un roi ou un homme de famille noble appelé d’un nom royal. Alors sont demandés par le roi tous les insignes de la royauté et tout le service demandé par sa dignité royale. Un roi ne demeure pas dans une maison vide… Ainsi en est-il de l’homme qui est devenu maison d’habitation pour le Christ/Messie : qu’il pourvoie à ce qui convient au service du Messie qui habite en lui, aux choses qui lui plaisent.

      En effet, cet homme construit d’abord son édifice sur le roc, c’est-à-dire le Christ lui-même. Sur cette pierre est posée sa foi… Le bienheureux Paul dit ces deux choses : « Comme un bon architecte, j’ai posé la fondation. De fondation, personne ne peut en poser d’autre que celle qui existe déjà, c’est-à-dire Jésus Christ » (1Co 3,10.11)… Et aussi : « L’Esprit du Christ/Messie habite en vous », car notre Seigneur dit : « Mon Père et moi, nous sommes un » (Jn 10,30). Dès lors est accompli la parole selon laquelle le Messie habite dans les hommes qui croient en lui, et que c’est lui la fondation sur laquelle s’élève tout l’édifice.

Marie Vierge et le Petit Enfant

10 septembre, 2010

Marie Vierge et le Petit Enfant dans images sacrée

http://www.santiebeati.it/

Thérèse d’Avila : L’oraison de quiétude

10 septembre, 2010

du site:

http://www.kerit.be/oraison.php#b

Thérèse d’Avila

L’oraison de quiétude

Bibliographie

Dans son Autobiographie, au chapitre 8, Thérèse d’Avila la définit en ces mots : « L’oraison n’est à mon avis qu’une relation intime d’amitié où l’on s’entretient souvent seul à seul avec celui dont on se sait aimé. » Dans une autre de ses œuvres, les Demeures, elle écrit : «  il ne s’agit pas de beaucoup penser, mais de beaucoup aimer… » Une autre carmélite, Elisabeth de la Trinité, s’exprimera au XXe siècle en termes semblables : « Je me tais, je l’écoute, je l’aime. » Le Père Jean Lafrance écrivait de son côté : « Dieu n’est pas un problème à résoudre, mais un mystère à découvrir. »
Thérèse de Lisieux écrit à sa supérieure : « Pour moi, la prière, c’est un élan du cœur, c’est un simple regard jeté vers le Ciel, c’est un cri de reconnaissance et d’amour au sein de l’épreuve comme au sein de la joie. »
Permettez-moi quelques conseils pratiques :

Décidez, avant la prière,du temps que vous lui donnerez. Au début, ce sera 1/4 d’heure peut-être, ou plus. Et puis, quoiqu’il puisse vous en coûter, tenez ce temps. Moi, depuis des années, j’ai une minuterie de cuisine que je règle au début de l’oraison, ce qui m’évite de regarder toujours ma montre…
Donnez de ce temps (1/4, 1/2, 3/4 ou 1 heure entière) de prière silencieuse et gratuite fidèlement, tous les jours. Choisissez un moment de votre journée, où vous êtes bien éveillé. Une excellente préparation à l’oraison du cœur est par exemple de s’aérer par une bonne marche. Voilà ce qui dépend de vous : donner du temps à Dieu, chaque jour. Le reste vous sera donné…
Mettez-vous respectueusement en présence de Dieu.
Adoptez une position physique qui vous permet de rester immobile sans fatigue peandant un long temps : assis sur une chaise ou un petit banc, prosterné sur le sol… à vous de voir.
Il est bon de s’aider au début de l’oraison par la lecture brève d’un passage de l’évangile du jour, ou de la Bible ou encore d’un bon livre spirituel. Il faut compter environ 1/4 d’heure pour que l’Esprit qui prie en vous vous apaise et vous fasse franchir un seuil.
Plongez dans votre cœur profond. Il s’agit de se laisser aimer et d’aimer. Repoussez doucement les distractions quand vous en prenez conscience. Ne vous laissez pas envahir par vos pertubations psychologiques. Tournez votre cœur vers Dieu, revenant tranquillement vers lui, en disant par exemple le nom de « Jésus », comme un souffle léger qui suffit à ranimer la braise, ou comme de délicats coups d’ailes qui suffisent à faire planer l’oiseau.
A la fin de votre temps d’oraison, rendez délicatement grâce à Dieu.
Ne jugez jamais votre prière. Si votre oraison a été aride et que vous êtes resté une heure dans la sécheresse, c’est que Dieu vous a fait la grande grâce de l’aimer pour lui-même et non pour les douceurs qu’il vous procure. Si votre oraison a été sensible, rendez Lui grâce des consolations qu’il vous a faite, car il sait mieux que nous ce dont nous avons besoin. Mais surtout, ne vous regardez pas ! Une grâce sensible n’est pas plus la preuve de la présence de Dieu que la sécheresse n’est un indice de son absence (Jean de la Croix). Il est fréquent qu’au début, Dieu nous encourage à la vie spirituelle par des grâces sensibles, qui s’espacent et disparaissent pour nous laisser ensuite dans de grands moments de sécheresse paisible.
Deux critères externes permettent de vérifier votre prière. Si elle est authentique, elle :
- vous rapproche des autres et change votre regard sur eux
- vous détend et vous pacifie
Si cela n’était pas le cas, ce serait l’indice que quelque chose doit être rectifié. C’est là que se découvre l’utilité d’un frère (d’une sœur) avec qui faire le point de temps à autre. Comment le (la) trouver ? Demander à Dieu de mettre sur votre route une « personne spirituelle » comme l’appelle saint François de Sales. Ce peut être un prêtre, un religieux, une religieuse… mais pas nécessairement.

1...5678910