Archive pour septembre, 2010

26 septembre 2010 – 26e dimanche du Temps Ordinaire – Homélie

25 septembre, 2010

du site:

http://www.homelies.fr/homelie,26e.dimanche.du.temps.ordinaire,2917.html

26 septembre 2010  – 26e dimanche du Temps Ordinaire 

Famille de saint Joseph

Homélie-Messe  

La parabole que nous conte Jésus est classée par les exégètes parmi les « paraboles de crise ». Leur but est de nous faire prendre conscience de l’enjeu véritable de notre vie quotidienne : dans le clair-obscur de nos activités ordinaires, nous décidons, que nous le sachions ou non, de notre destinée éternelle.
Car le Royaume de Dieu est déjà advenu en la personne de Jésus : il ne tient qu’à nous d’y entrer par notre obéissance à sa Parole. Par contre l’éparpillement, l’amnésie spirituelle, l’appesantissement dans les œuvres de la chair, peuvent nous entraîner dans un aveuglement redoutable.
Les paraboles de crise veulent précisément nous avertir qu’après le temps de la miséricorde, vient inévitablement celui du jugement, qui fait toujours irruption trop tôt et de manière inattendue.
Fidèle au genre littéraire de la parabole, Jésus construit son intrigue à partir d’une situation tout à fait plausible. Il campe le décor et présente les personnages en quelques coups de plume précis. La trame se déploie de façon rectiligne, sans digression, et nous achemine vers une conclusion inattendue, qui impose le silence et invite à la réflexion.
La situation de « l’homme riche qui portait des vêtements de luxe et faisait chaque jour des festins somptueux » fait pressentir que cet homme ne possède pas la vertu de modération ; mais rien ne dit qu’il aurait acquis sa richesse malhonnêtement : il use – et sans doute abuse – des biens qu’une heureuse fortune a mis à sa disposition. C’est plutôt le contraste avec le verset qui suit immédiatement qui suscite une réaction de réprobation. Que le riche fasse bombance s’il en a les moyens, c’est son affaire ; mais qu’il ne remarque même pas le pauvre Lazare couché devant le portail, voilà qui est inadmissible.
La vie égoïste que mène le premier personnage l’a coupé de son prochain ; recentré sur lui-même, il s’est laissé enfermer dans l’indifférence. Prisonnier de sa prison dorée, il est devenu aveugle aux besoins de son frère en humanité, et sourd aux appels de Dieu à la compassion la plus élémentaire.
Brutalement, surgit l’événement imprévu : la mort les emporte tous deux, les soumettant simultanément à l’épreuve du jugement. Sobrement, Jésus indique l’orientation du verdict : le pauvre est emporté au ciel auprès d’Abraham, il rejoint le chœur des anges et des saints ; il entre dans la joie d’une vie relationnelle pleinement épanouie. Le riche est déposé en terre, sans autre commentaire. Chacun des personnages poursuit en quelque sorte le mouvement amorcé en cette vie : le pauvre que les privations ont détaché de ce monde, peut s’élever au ciel ; le riche découvre la vanité d’une vie tournée exclusivement vers les plaisirs terrestres.
L’effet de surprise est pleinement atteint par le retournement complet de la situation, confirmé par le dialogue entre Abraham et le riche : du fond de sa souffrance, celui-ci supplie le patriarche d’envoyer Lazare lui porter un peu de rafraîchissement. Il ne sert à rien de chercher à comprendre la nature ou le pourquoi de cet « abîme » qui rend ce geste de compassion impossible : les détails d’une parabole ne servent qu’à mettre en valeur le sens de l’ensemble ; ils n’ont pas en eux-mêmes de signification particulière. Dans notre récit, la présence de cet « abîme infranchissable » renvoie à l’urgence de la conversion : demain il sera trop tard. C’est aujourd’hui qu’il faut veiller à « nous faire des amis avec l’argent trompeur, afin que le jour où il ne sera plus là, ces amis nous accueillent dans les demeures éternelles » (Lc 16, 9).
La parabole aurait pu se terminer là : elle aurait été un rappel salutaire de la doctrine vétérotestamentaire sur la sécurité mensongère et illusoire des richesses que le prophète Amos dénonçait en des termes cinglants dans la première lecture. Mais Jésus fait rebondir le récit, proposant une actualisation tout à fait inattendue des événements, qui oblige ses auditeurs à se situer par rapport à lui.
Dans un élan de charité – qui devrait nous interdire de projeter sur le récit une quelconque description de l’enfer ! – le riche supplie Abraham, à défaut de pouvoir être personnellement soulagé de ses souffrances, d’avertir au moins ses frères pour qu’ils ne viennent pas partager son triste sort. La réponse du patriarche renvoyant à « Moïse et aux prophètes » provoque l’aveu du riche : le témoignage des Ecritures ne suffit pas à réveiller de leur torpeur les hommes prisonniers de la séduction de ce monde. Mais, insiste-t-il : « si quelqu’un de chez les morts vient les trouver, ils se convertiront ». Le démenti d’Abraham vient abruptement clôturer la parabole : « S’ils n’écoutent pas Moïse ni les prophètes, quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus ».
En clair : si nous refusons d’entendre l’appel à la repentance que Dieu ne cesse de nous adresser dans les Ecritures, si nous nous enfermons dans notre égoïsme, nous serons incapables d’entrer dans la communauté fraternelle du salut, inaugurée par la Résurrection. La Pâques de Notre-Seigneur ne libère que celui qui s’est laissé convaincre de péché par la parole des prophètes, et qui consent au retournement salutaire suscité par l’Esprit de charité.
Faisons donc attention « à la manière dont nous écoutons. Car celui qui a recevra encore, et celui qui n’a rien se fera enlever même ce qu’il paraît avoir » (Lc 8, 18). Aujourd’hui le Seigneur passe et nous invite à nous réveiller : ce n’est pas en nous abandonnant à la mollesse que nous accéderons au Royaume ; mais en « continuant à bien nous battre pour la foi que nous obtiendrons la vie éternelle » (2ème lect.). Car il s’agit de « demeurer irréprochable et droits jusqu’au moment où se manifestera notre Seigneur Jésus-Christ » (Ibid.). Or la foi témoigne de sa vie intérieure par les œuvres de charité qu’elle enfante bien plus que par ses œuvres de piété. Plus exactement, une compassion active plaide pour l’authenticité d’une vie intérieure qui est vraiment sous la motion de l’Esprit ; car l’homme spirituel se reconnaît à son attention aux plus démunis et son engagement à leur service.
Gardons donc les yeux fixés sur Jésus, qui est à l’origine et au terme de notre foi, et vivons « dans l’amour, la persévérance et la douceur ; gardant le commandement du Seigneur », c’est-à-dire : vivant dans une charité fraternelle qui se met en peine, afin qu’au jour où nous aurons à paraître devant lui, « le Souverain unique et bienheureux, le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, le seul qui possède l’immortalité » nous accueille en sa demeure et nous donne part à sa Vie, conformément à son dessein bienveillant envers nous, manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur (Ep 1) « A lui, honneur et puissance éternelle. Amen ! »

Père Joseph-Marie
 

26° dimanche du Temps ordinaire (26 septembre 2010) (bible-service site)

25 septembre, 2010

du site:

http://www.bible-service.net/site/432.html

26° dimanche du Temps ordinaire (26 septembre 2010)

La parole de Dieu de ce dimanche met en perspective les riches et les pauvres. Le prophète Amos (1° lecture) critique violemment ces riches qui ne pensent qu’à manger et à boire, sans aucune attention aux pauvres et au devenir du peuple. Contre cette attitude, le Seigneur déclare heureux les pauvres (psaume). L’évangile de Luc, quant à lui, fait l’éloge de la pauvreté et critique les richesses qui aveuglent. Paul (2° lecture) dépeint le portrait du juste responsable.

• Amos 6,1…7
Attention, les richesses peuvent provoquer des aveuglements ! Tel est en substance le message du prophète Amos, que nous avons déjà lu dimanche dernier (25° dimanche). Ce dimanche, le prophète se fait plus incisif. Les mots sont durs. Les riches sont “ couchés sur des lits d’ivoire, vautrés sur leurs divans… ” On imagine très bien le spectacle. Ils sont insouciants, se sentent en sécurité, protégés par leur opulence. Mais les excès de cette “ bande de vautrés ” les empêchent de voir la menace d’invasion qui approche, ni le danger de déportation qui guette l’ensemble du peuple. Les bruits de guerre devraient les inciter à plus de retenue et les rendre plus solidaires du reste du peuple, pour revenir à Dieu avant qu’il ne soit trop tard. Sinon, ils seront les premiers déportés loin de leur terre.

• Psaume 145
C’est un psaume de louange, qui contient une béatitude : Heureux…. Cette prière est comme le prolongement inversé du passage d’Amos (1° lecture). L’homme déclaré heureux est celui qui trouve sa protection, non pas dans les richesses, mais dans le Seigneur. Cet homme-là n’a rien à craindre. Cet homme, c’est l’enchaîné, l’aveugle, l’accablé, le juste, l’étranger, la veuve et l’orphelin, bref tous ceux qui sont mis an ban de la société. Ce sont ces pauvres-là que le Seigneur aime, tandis qu’il égare les pas du méchant.

1 Timothée 6,11-16
L’auteur des lettres pastorales est lucide sur le danger des richesses mais il encourage les riches à faire un bon usage de leurs biens. Ce qui est en cause c’est bien la vie éternelle, comme dans l’Évangile.
Il s’agit aussi de se battre pour la foi, c’est-à-dire de marcher sur les pas de Jésus, le témoin fidèle. À partir du verset 13, dans une adjuration solennelle, les affirmations de la profession de foi sont posées : Dieu est celui qui donne vie à toutes choses. Le Christ a rendu son témoignage devant Ponce Pilate (Jean 18, 37). Il reviendra au temps fixé, pour sa manifestation dans la gloire.
Le tout se termine par une doxologie typiquement liturgique : c’est une acclamation qui attribue à Dieu honneur et puissance. Dans une affirmation de foi monothéiste, Dieu est présenté comme l’unique Souverain qui habite la lumière inaccessible et que personne ne peut voir. Mais heureusement, le Christ est le révélateur du Père.

• Luc 16,19-31
L’Évangile de dimanche dernier rappelait le danger des richesses et qu’il n’est pas possible de servir deux maîtres à la fois : Dieu et l’Argent.  L’Évangile d’aujourd’hui nous rappelle que les possessions matérielles, et surtout la façon dont nous pouvons les accumuler, les utiliser, les protéger, peuvent engendrer des injustices. 
Un aspect important de récit évangélique – et cela est le cas de presque toutes les paraboles de Jésus – est qu’il nous confronte simplement aux faits, et que nous – comme les auditeurs immédiats de Jésus – devons déduire des leçons et des règles de vie de ces faits eux-mêmes.  L’Évangile nous livre les faits bruts et laisse à chacun de nous d’en tirer les conclusions pour sa propre vie, et nous tous ensemble, pour la société qui est la nôtre.
Les faits racontés sont simples, à la limite de la caricature : il y avait un riche et un pauvre et ils ne sont pas qualifiés (ni bons ni mauvais).  Cela est secondaire.  L’Évangile nous dit simplement comment ils se conduisirent l’un en présence de l’autre durant leur vie. Un détail intéressant à noter est que le pauvre a un nom ; il est une personne ; il s’appelle Lazare. Quant au riche, il n’est pas nommé.  Il représente tous ceux qui se sont laissé enfermer par leur avoir. Les prophètes – comme Amos – avaient parlé fortement contre l’oppression des pauvres et l’avaient condamnée.  L’attitude de Jésus est différente.  Il s’adresse dans cette parabole directement aux Pharisiens et se place en quelque sorte sur leur terrain.  Le riche n’est pas décrit comme quelqu’un qui commet l’oppression et l’injustice.  Il est tout simplement riche et il jouit de ses richesses, sans se poser aucune question.  Le pauvre est tout simplement pauvre.  Il ne demande rien, même s’il aimerait bien manger de quelque chose qui tombe de la table du riche.
Vient ensuite le renversement des rôles, après la mort de l’un et de l’autre.  Le pauvre, qui gisait par terre, est emporté par les anges dans le sein d’Abraham, c’est-à-dire au ciel.  Quant au riche, qui reposait sur des divans somptueux pour manger, il est tout simplement mis en terre.  Il n’était pas méchant, mais il a vécu toute sa vie dans l’inconscience.  Il s’est lié aux réalités d’ici-bas qui l’ont totalement absorbé, et il y reste après sa mort.  Il en souffre terriblement, maintenant, et voudrait épargner cette souffrance à ses frères, en leur envoyant des messagers.  Ce serait inutile, lui répond Abraham.  Ils ont Moïse et les prophètes et ils ne comprennent pas. Le message est simple : pour comprendre la volonté de Dieu, il suffit de lire l’Ecriture, de la comprendre et de la mettre en pratique.

bonne nuit

25 septembre, 2010

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Earth

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bonne nuit

24 septembre, 2010

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Stinking Iris

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Le Shabbat

23 septembre, 2010

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http://labible.centerblog.net/rub-Le-sabbat.html

Le Shabbat et la Vierge Marie

23 septembre, 2010

du site:

http://mariedenazareth.com/16031.0.html?L=0

Le Shabbat et la Vierge Marie

Le Shabbat est un jour pour célébrer le Créateur :

Le Shabbat fait cesser une activité. Ce n’est pas seulement pour se reposer (ce n’est pas fatigant d’allumer une lumière) mais pour célébrer le Créateur. Il s’agit de relativiser le travail, et de le mettre dans la perspective divine.

L’office du premier soir offre la lecture de Genèse 2, 1-3.

« Dieu bénit le septième jour, et Il le sanctifia, parce qu’en ce jour, Il s’abstint de toute Son œuvre qu’Il avait créée en la faisant » (Gn 2, 3)

Dans le qidoush (bénédiction du pain, du vin et du shabbat à la maison avant le repas du soir du shabbat) commence aussi par le passage de Gn 1, 31 à 2, 3.  

Marie, en qui le dessein créateur s’accomplit, est une célébration vivante du Shabbat. C’est pourquoi Humbertus De Romanis, maître général des moines prêcheurs (dominicains) au XIII° siècle, y trouve un motif de vénérer Marie le samedi : 

La lumière d’aujourd’hui
a été le jour du repos
de Celui qui a tout créé.
Ainsi a-t-Il trouvé repos en Marie
tandis que par sa voie propre à Lui
la Vierge devient sa demeure.
Alors ont été faites toutes les créatures
tandis qu’aujourd’hui Dieu accomplit
la création de la nature.
Alors il a tout achevé
quand dans la mère de Celui qui nous a créés
il a accompli l’œuvre de la grâce. [1] 

Entrer dans le Shabbat c’est entrer dans la chambre nuptiale, les noces de l’Alliance entre Dieu et son peuple :

Dans la bénédiction centrale de la ‘amida de la prière du samedi matin, la liturgie juive rappelle le don de la Loi et le précepte du shabbat comme ‘alliance éternelle’ entre Dieu et son peuple. L’alliance, depuis le prophète Osée, est vécue comme une noce entre Dieu et son peuple.

Le mot shabbat est féminin en hébreu. Cela a permis à la tradition juive d’emprunté le thème de la fiancée, présent dans le Cantique des cantiques[2], pour parler du shabbat. Le shabbat est en effet présenté comme la fiancée d’Israël, symbolisant le mystère d’alliance entre Dieu et son peuple. 

C’est à la fin du cantique Lekha Dodi que la fiancée-shabbat est accueillie.

Cet hymne a pour refrain :

R :  Viens mon bien-aimé, au-devant de ta fiancée,
Le Shabbat paraît ; allons l’accueillir.[3]
Et au moment où la fiancée-shabbat entre dans l’assemblée, cet hymne se conclu par le neuvième couplet :

9.   Viens en paix, couronne de ton fiancé,
Viens dans la joie et l’allégresse,
Au milieu des fidèles du peuple élu,
Viens ma fiancée, viens ma fiancée.[4] 

Roy Schoeman (juif et catholique) voit dans le Lekha Dodi un cantique qui peut s’appliquer presqu’entièrement à Marie.

La Vierge Marie est en effet en totale syntonie avec cette dimension du Shabbat. Elle est la Femme de l’Alliance par excellence. Son Oui est un Oui parfait qui accomplit le Oui d’Israël au Sinaï. Elle est l’Immaculée et « L’enseignement sur l’Immaculée affirme que… l’Alliance de Dieu en Israël n’a pas échoué mais est devenue un rejeton qui dans son épanouissement a donné le Sauveur. »[5].

Le Shabbat est un jour pour célébrer le Rédempteur :  

« Tu te souviendras que tu as été en servitude au pays d’Egypte et que Yahvé ton Dieu t’en a fait sortir d’une main forte et d’un bras étendu; c’est pourquoi Yahvé ton Dieu t’a commandé de garder le jour du sabbat. (Deutéronome 5, 15) 

Dieu est le rédempteur, celui qui délivre de la servitude.

La Rédemption trouve en Jésus son accomplissement : Jésus sauve du mal, du péché et de la mort, il apporte la guérison, le bien, la vie éternelle. Chacun de nous pouvons le suivre sur le chemin qu’il nous indique. Au dernier jour, son œuvre rédemptrice resplendira sur toute la création, actuellement soumise à la caducité,  qui « gémit dans les douleurs de l’enfantement » et «attend avec impatience la révélation des fils de Dieu» (Rm 8, 19-22).  

Jésus avait opéré de nombreuses guérisons le jour du Shabbat.
Jésus est mort le soir du vendredi : à l’entrée du Shabbat.
La mort de Jésus est d’une certaine manière un repos. Jésus observe le shabbat jusque dans sa mort. Et Jésus a permis que les autres observent le shabbat.
En ce grand shabbat, il a cependant réalisé l’œuvre qu’il est permis de faire le jour du shabbat[6], sauver l’humanité en danger de mort en la rejoignant dans la mort.
Tandis que le Shabbat est un avant-goût du paradis (le chant du Mizmor Shir appelle le Shabbat éternel),  Jésus réalise pleinement cette dimension du Shabbat et déclare au larron repentant : «  En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis. » (Lc 23, 43)  

En tant qu’elle est toute sainte, immaculée, et en tant qu’elle est le fruit de la Rédemption du Christ, Marie est une célébration vivante du Shabbat.

De plus, la Vierge Marie, unie de manière très particulière au mystère pascal (Jn 19, 25-27), est aussi unie de manière particulière au Shabbat vécu par Jésus.

Le Shabbat est un jour de bénédiction :

« Dieu bénit le septième jour et le sanctifia »  (Genèse 2, 3) 

La bénédiction du Shabbat est accordée au repos des créatures, là où elles ne se situent pas dans le faire mais dans l’être.

La bénédiction dit à la fois l’engagement de Dieu notre histoire mais aussi sa transcendance absolue : Dieu s’engage dans le monde sans pour autant s’y dissoudre.

La bénédiction correspond à l’accomplissement du créé, et à la multiplication des créatures : « Soyez féconds. » (Gn 1, 28).

Par la bénédiction, Dieu remet la création entre les mains de l’homme, lui en fait le don et l’appelle à participer à son « administration ».  

Dans l’Evangile, Elisabeth salue Marie en disant :

« Bénie es-tu entre les femmes, et béni le fruit de ton sein! »  (Luc 1, 42)
C’est donc un motif de vénérer Marie le samedi :  

Jour enfin béni,
ce septième jour
aussi appelé jour saint.
Combien tu peux être dite bénite,
nous le savons, o Vierge singulière,
et combien tu es sainte[7]. 

Le Shabbat est un jour de sanctification :

La sanctification est le repos en Dieu.
Par la sanctification, Dieu redit à l’homme que cette participation prend sa source en Lui.
Pour la même raison que précédemment, le samedi est dédié à Marie.

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[1] In Quare b.Virgini sabbatum dicatur, §7-10. De vita regulari, II, pp. 73-75
[2] Certaines communautés séfarades psalmodient le Cantique des cantiques en entier ou en partie, pendant l’office de qabalat shabbat.
[3] traduction du Cahier Evangile, prières juives, supplément au n°68, p. 45
[4] idem p. 46
[5] Card. J. Ratzinger, La fille de Sion, édition Parole et Silence 2002, p.79
[6] Le traité Yoma 82 a donné trois circonstances repoussant le shabbat. Premièrement, les prêtres dans le Temple ont le droit d’accomplir ce qui est nécessaire au culte. Deuxièmement, la circoncision d’un nouveau-né, qui doit être faite le huitième jour. Troisièmement, lorsque la vie de quelqu’un est en danger, il est permis d’ignorer la plupart des lois religieuses pour sauver cette vie.
[7] In Quare b.Virgini sabbatum dicatur, § 11-12. De vita regulari, II, pp. 73-75

Françoise Breynaert

LE JOUR DU SHABBAT (par Simon K. DOSSOU, professeur d’Ancien Testament et d’hébreu biblique à la Faculté de Théologie Protestante de Yaoundé)

23 septembre, 2010

du site:

http://www.wagne.net/w3/tamtam/egliseinfo/decalogue/sabat.htm

LE JOUR DU SHABBAT

par Simon K. DOSSOU, professeur d’Ancien Testament et d’hébreu biblique à la Faculté de Théologie Protestante de Yaoundé

La quatrième stipulation est la dernière qui soit en rapport direct avec Dieu. Mais elle est aussi la première à s’intéresser directement à l’homme.

Qu’est-ce que le Shabbat ? Son origine ? Sa signification et le sens du 4e commandement ?

Notes exégétiques
Zakor est l’impératif qal de zakar qui signifie penser, se souvenir de.
Ne pas confondre avec le substantif zakar qui signifie mâle, sexe, masculin.
D’autres substantifs dérivés sont zékèr : masculin singulier signifie souvenir. Pour la même signification, on rencontre les mots zikeron ou zikaron.
Le manuscrit Pentateuque Samaritain propose que le mot zakor soit remplacé par shamour qui est un qal infinitif absolu de shamar qui signifie garder, surveiller, retenir, conserver.
Il signifie aussi observer, remarquer. Ainsi en optant pour le mot zakar, on peut traduire le texte de la manière suivante : « Souviens-toi du jour du Shabbat ». Et selon le manuscrit Pentateuque Samaritain qui utilise shamar on a : « Garder le jour du Shabbat » ou « Conserver le jour du Shabbat ».
Le mot lequadesho est composé de la particule lamed et de l’infinitif construit Piel de qadosh qui signifie être saint, être pur, séparer, sanctifier, rendre ou déclarer saint, consacrer, purifier, sortir de l’ordinaire. Enfin le mot se termine par le suffixe verbal de la 3e masc sing mis pour shabbat.
C’est cette racine qui a donné le substantif qodesh qui signifie sainteté.
Selon plusieurs manuscrits, ce mot termine la stipulation initiale.
L’expression sheshèt yamim : six jours, fait référence à la création ; mais il est important de remarquer que la stipulation se réfère au jour du Shabbat en vue de sa sanctification.
C’est en 2e position que l’idée de l’achèvement de l’œuvre de la création est avancée et qu’il recommande de ne pas travailler ce jour-là. En d’autres termes, le repos sabbatique est une ordonnance de Dieu, mais la mise à part du jour en vue de l’adoration à rendre à Dieu semble la plus importante.
La version du Deutéronome ne fait pas référence à la création mais plutôt à la situation vécue par les hébreux en Egypte pendant la période d’esclavage.
En effet, le repos qu’offre le ; shabbat permet à l’esclave de cesser toute activité pour le bien de son corps. Après l’installation, des israélites aisés se sont acquis des esclaves qui ont besoin de repos comme c’était le cas de leurs pères esclaves en Egypte.
Mais la question qu’on peut se poser en dépit de tous ces raisonnements est de savoir d’où vient donc l’idée du Shabbat.

Origine du Shabbat

Il existe plusieurs hypothèses sur l’origine probable du Shabbat.
-Origine étymologique
Le substantif shabbat est de la même racine que le verbe. On a donc pensé que le substantif a son origine dans sa propre étymologie.
Le substantif généralement employé dans le cadre religieux désigne le 7e jour de la semaine dans la tradition israélite puis juive ou le dernier jour de la création.
Par extension, 7 ans après le début d’un événement, on parle de l’année Sabbatique.
Cette année permet à certaines personnes de bénéficier de grâce spéciales. Dt 15, 1, 2, Ex 23, 10-11, Lv 25, 25-27.
C’est à partir de là que serait née la pratique de l’année sabbatique. Puisque le mot n’évoque pas seulement l’idée de repos, l’hypothèse de l’origine étymologique n’est pas suffisante.

-Origine babylonienne

Certains ont pensé qu’il faut peut-être trouver l’origine du shabbat chez les Babyloniens.
Il existe en Akkadien le mot Sappatu qui est l’appellation du jour qui marque le milieu du mois c’est-à-dire le 1er jour de la pleine lune. C’est ce jour-là qu’ont choisi les divinités babyloniennes pour apaiser leur colère.
Sappatu désigne donc un jour de joie. Cependant, ceci ne suffit pas pour assimiler sappatu à shabbat ; l’évidence n’est pas très claire.

-Origine Cananéenne

Certains ont pensé que le shabbat serait d’origine cananéenne. En effet, des exégètes avaient constaté que des périodes de 7 jours ou de 7 années avaient une grande signification dans certains documents cananéens. Mais cette hypothèse a dû être abandonnée car on a découvert dans d’autres documents que les marchands phéniciens n’observaient pas le shabbat, (Ne 13. 16), ce qui suppose qu’ils ne le connaissaient pas. Par ailleurs, il ne semble pas avoir de lien entre le shabbat et les calendriers cananéens.

-Origine Quénite

Des recherches faites chez les quénites ont montré qu’il était interdit à leurs forgerons d’allumer les feux de leur forge le 7e jour. On a donc supposé que ce 7e jour mis à part pour l’adoration de la divinité. On a vite fait de penser que ce serait là l’origine du shabbat, jour réservé à l’adoration du Dieu l’Israël. Mais cette hypothèse n’a pas été satisfaisante à la longue et elle a été abandonnée.
En conclusion à toutes ses hypothèses, nous dirons qu’il n’est pas prudent de vouloir trouver coûte que coûte l’origine du shabbat chez les peuples qui environnaient Israël. Ainsi, l’origine du shabbat serait liée à la révélation du Yahvisme à Israël.

-La signification du Shabbat

Selon que l’on veuille étudier le shabbat selon le texte de l’Exode ou selon le texte du Deutoronome, on est amené à lui trouver une signification particulière.
Il est néanmoins plus judicieux de partir des points de vue de ces deux livres pour en dégager la signification.
Le mot lekodesho (le sanctifier) montre que le Sabbat est considéré comme un jour tout à fait à part qu’il faut rendre ou déclarer pur. Ainsi Dieu a crée le Sabbat pour la sanctification, la mise à part du jour lui-même en vue du culte à lui rendre.
Plus qu’aucun autre jour, Sabbat est le jour au cours duquel l’homme créé doit rendre un culte à son Dieu et lui rendre les honneurs qui lui sont dus.
Le Sabbat est également le 7e jour de la création et est par conséquent le dernier jour qui a consacré l’achèvement de l’œuvre créatrice de Dieu.
Il s’est reposé de son œuvre et le livre de l’Exode demande à l’homme de se reposer comme son créateur.
Par contre, le Deuteronome fait remonter le Sabbat à Dieu qui l’a mis de côté en souvenir de la libération qu’il a opérée en Egypte pour le peuple d’Israël. Ici l’institution est liée à l’histoire du Salut et non à la création. Ainsi, le Sabbat est le symbole du jour de la liberté tant pour l’homme que pour tout ce qui lui appartient.
A partir des deux versions du décalogue, on ne peut dire que le Shabbat qui est le jour du repos du Seigneur garantit le caractère sacré du 7e jour. L’homme doit mettre ce jour à part comme devant servir à l’adoration du créateur. Par ailleurs, on découvre le caractère humanitaire du Sabbat. L’homme comme les autres créatures ont besoin de repos afin de refaire leurs énergies. Les esclaves et ceux qui ne peuvent décider de leur propre jour de repos trouvent en ce commandement une garantie pour qu’ils puissent se reposer aussi.
En Israël contemporain, c’est le jour de la gaieté, de la jouissance des grâces de Dieu.

-Shabbat et Dimanche chrétien

Le Sabbat est le dernier jour de la semaine juive. C’est le jour où l’on adore le Seigneur. C’est également le jour de repos officiel. Il est même considéré comme un jour de fête.
Lié à la situation vécue par les hébreux en Egypte le sabbat rappelle l’histoire du salut. Le dimanche chrétien est aussi appelé jour du Seigneur. Dans plusieurs régions du monde il est aujourd’hui considéré comme le jour de repos.
Mais comment le dimanche a-t-il fait pour prendre la place du Sabbat, dernier jour de la semaine juive alors qu’il est le premier jour de la semaine ?
Sur le plan historique, il aurait été l’œuvre de « l’empereur Constantin qui a promulgué un décret en 321 pour que le dimanche devienne le jour de repos officiel du monde romain. L’empereur Constantin à Helpidus, préfet de la ville de Rome. Que tous les juges, les populations des villes et tous les corps de métier cessent le travail le jour vénérable du Soleil. Pourtant, les agriculteurs se consacrent librement et sans entraves à la culture des champs ».
Mais comment a-t-on pris dimanche pour ce jour d’adoration alors que le texte ne fait nulle mention du culte chrétien ? Plusieurs hypothèses sont émises :

1ère : Le sabbat était jour d’adoration du Seigneur Dieu.

- Le dimanche devient par conséquent le jour de l’adoration du Christ ressuscité, pour les premiers chrétiens.

2e : Le Sabbat faisait allusion à la libération de la servitude de l’Egypte.

- Le dimanche de son côté est le jour où le Christ a libéré l’humanité de la mort par sa propre mort et sa résurrection.

3e : Les premiers chrétiens n’avaient pas abandonné immédiatement le jour du Sabbat comme jour d’adoration. La foi en Christ était la chose primordiale pour eux. Même au départ, les juifs qui devenaient chrétiens n’abandonnaient pas les pratiques juives automatiquement. Ils allaient toujours à la synagogue comme à l’accoutumée (Ac 31,8 ; 5, 42).

L’apôtre Paul profitait même des jours de Sabbat pour évangéliser dans les Synagogues. (Ac 13, 42 ; 44, 17, 2).

Mais puisqu’il devenait de plus en plus difficile d’adorer tranquillement les autres jours de la semaine comme ils avaient pris l’habitude de le faire chaque jour ; Il fallait trouver un jour de la semaine pour l’adoration afin qu’il soit en même temps jour de fête comme le Sabbat l’était.
Le premier jour de la semaine semblait répondre le mieux aux diverses aspirations des premiers chrétiens, c’était le jour de la résurrection Jn 20.
Huit jours plus tard, c’est-à-dire le 1er jour de la semaine il est apparu aux disciples réunis Jn20, 19-26.
Si les circonstances ont amené les premiers chrétiens à changer leur jour d’adoration du Sabbat au dimanche, il y avait un autre sens assez significatif pour eux. Avec la foi fort nouvelle, il fallait un changement et ne pas se contenter des formes anciennes. Ce christianisme n’est pas le judaïsme ainsi que le christianisme ne peut se contenter du Sabbat pour l’adoration du judaïsme.

Le sens du 4e commandement

Des éléments développés se dégage le sens du 4e commandement :

Sanctification ou mis à part du jour du sabbat pour le culte à rendre à Yahvey. C’est le jour consacré à l’adoration. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas adorer les autres jours de la semaine. Le croyant doit rendre un culte à son Dieu chaque jour à travers chaque aspect de sa vie.
Par ailleurs, le jour du Sabbat est aussi le jour du repos. Toute personne libre ou esclave a droit au repos bienfaisant qu’offre l’occasion du jour du Sabbat. Toute personne doit s’en souvenir et l’observer quoi qu’il ne semble pas avoir une continuité logique entre le jour du Sabbat et le dimanche chrétien : l’un comme l’autre servent à l’adoration de Dieu et de Christ et permettent aux hommes de se reposer de leur activités aussi.
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Simon K. DOSSOU, est professeur d’Ancien Testament et d’hébreu biblique à la Faculté de Théologie Protestante de Yaoundé. Il est aussi enseignant associé à l’Institut Catholique de Yaoundé et depuis peu à l’Université Adventiste Consendai de Nanga Eboko (Cameroun).

Collection TODAH n° 2 

bonne nuit

23 septembre, 2010

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. ghana-04

Ghana

http://www.bigfoto.com/africa/ghana/

La première Pâque juive – Bellini: preparation pour Pessah

22 septembre, 2010

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http://www.artbible.net/1T/Exo1201_Passover_source/index.htm

PRIÈRE DU PAPE ET DE L’ARCHEVÊQUE ANGLICAN : L’HÉRITAGE COMMUN DES SAINTS

22 septembre, 2010

du site:

http://www.zenit.org/article-25412?l=french

PRIÈRE DU PAPE ET DE L’ARCHEVÊQUE ANGLICAN : L’HÉRITAGE COMMUN DES SAINTS

ROME, Vendredi 17 septembre 2010 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI et l’archevêque de Cantorbéry, Rowan Williams, ont prié ensemble les vêpres dans la prestigieuse abbaye de Westminster, qui a autrefois abrité une communauté bénédictine : la liturgie a rassemblé les responsables des confessions chrétiennes présentes en Grande-Bretagne. Ils ont tous deux évoqué l’héritage commun des saints : Augustin de Cantorbéry, Grégoire le Grand, Benoît, Edouard, Bède, et… Jean-Paul II.
Le pape puis l’archevêque ont chacun pris la parole, avant la prière d’intercession dont une intention était l’unité et le dialogue œcuménique. Benoît XVI a insisté sur le témoignage commun dans la société et sur l’héritage de saint Edouard et de saint Bède pour l’Europe aujourd’hui, et l’archevêque sur l’actualité de l’héritage du pape Grégoire le Grand et de saint Benoît.
Après la prière du Notre Père, et l’encensement de la tombe de saint Édouard le Confesseur, Roi d’Angleterre, à genoux, l’archevêque puis le pape ont prié demandant notamment de pouvoir toujours servir « le bien commun » et « dépasser les divisions ». « Où sont amour et charité, Dieu est présent », a chanté le chœur en latin. Le pape et l’archevêque ont prononcé ensemble l’oraison finale et ils ont ensemble béni l’assemblée qui a éclaté en applaudissements, au moment de la procession, tandis que le pape et l’archevêque allaient signer le livre d’or.
Edouard le Confesseur
Dans son homélie, Benoît XVI a admiré cette « magnifique église abbatiale dédiée à saint Pierre, dont l’architecture et l’histoire évoquent avec tant d’éloquence le patrimoine commun de notre foi »: « Ici, nous ne pouvons que nous souvenir avec admiration de la façon dont la foi chrétienne a influencé l’unité et la culture de l’Europe ainsi que le cœur et l’esprit du peuple anglais. Ici aussi, il nous est rappelé avec force que ce que nous partageons, dans le Christ, est plus grand que ce qui continue de nous diviser ».
« Je remercie le Seigneur de me permettre, comme Successeur de saint Pierre sur Siège de Rome, d’accomplir ce pèlerinage sur la tombe de saint Édouard le Confesseur. Édouard, Roi d’Angleterre, demeure un modèle de témoignage chrétien et un exemple de cette vraie grandeur à laquelle le Seigneur appelle ses disciples selon les Écritures ».
Le mouvement œcuménique
Le pape a évoqué le « centième anniversaire du mouvement œcuménique moderne, qui a commencé par l’appel de la Conférence d’Edimbourg en faveur de l’unité des Chrétiens, condition préalable à un témoignage crédible et convainquant de l’Évangile à notre époque ».
Le pape s’est réjoui de « l’extraordinaire progrès fait pour atteindre ce grand but grâce aux efforts convaincus de chrétiens de toutes dénominations ».
Le pape a invité à la proclamation « avec une conviction renouvelée » de « la réalité de notre réconciliation et de notre libération en Christ », et à l’annonce de « la vérité de l’Évangile comme la clef d’un développement humain authentique et intégral ».
« L’unité de l’Église (…) ne peut jamais être autre qu’une unité dans la foi des Apôtres, dans la foi confiée à chaque nouveau membre du Corps du Christ durant le rite du Baptême. C’est cette foi qui nous unit dans le Seigneur, qui nous rend participants de son Esprit Saint, et qui ainsi, aujourd’hui encore, nous rend participants de la vie de la Sainte Trinité, modèle de la koinonia de l’Église ici-bas », a résumé Benoît XVI.
Le ministère de Pierre
Le pape a dit son devoir de veiller à l’unité : « C’est là le mot d’encouragement avec lequel je désire vous quitter ce soir, et je le fais en conformité avec mon ministère d’Évêque de Rome et de Successeur de saint Pierre, chargé de veiller avec une attention particulière à l’unité du troupeau du Christ ».
Le pape a aussi évoqué l’héritage du docteur de l’Eglise, saint Bède le Vénérable dont il a montré l’actualité, spécialement pour l’Europe: « Cette nation et l’Europe que Bède et ses contemporains ont aidé à construire, se trouvent encore une fois au seuil d’une ère nouvelle. Que l’exemple de saint Bède inspire les Chrétiens de ces terres pour qu’ils redécouvrent l’héritage qu’ils partagent, pour qu’ils fortifient ce qu’ils ont en commun, et qu’ils consolident leurs liens d’amitié ».
« Puisse le Seigneur bénir nos efforts pour remédier aux séparations du passé et pour affronter les défis actuels, dans l’espérance en un avenir que, dans sa Providence, il nous offre ainsi qu’à notre monde », a conclu le pape.
Augustin, Grégoire et Benoît
Pour sa part, l’archevêque Williams a cité saint Augustin de Cantorbéry envoyé en Angleterre pour annoncer l’Evangile, par le pape Grégoire le Grand en qui il voit une figure attirante aussi pour aujourd’hui, non seulement comme théologien mais comme pasteur dont la « vision » a permis l’évangélisation des VIe et VIIe s.
Il y voit une source d’inspiration à l’occasion de la visite du pape, mais il a cité aussi celui dont le pape porte le nom, saint Benoît qui a donné à l’Europe une règle de vie simple faite de joie et de service mutuel, et un exemple « équilibré » de vie dans « le travail et la prière » qui préserve la « dignité humaine » et « l’amour de Dieu ».
Il a souligné que cet exemple n’était pas seulement pour les moines mais aussi pour la société contemporaine marquée par la « productivité », une vision du travail parfois « obsédante » et « déshumanisante » qui rend le chômage encore plus insupportable.
Il souligne une urgente nécessité de retrouver la dignité du travail humain et l’ouverture à l’amour de Dieu : ce serait une façon de retrouver l’héritage bénédictin aujourd’hui.
Enfin, parmi les titres des papes, et donc aussi de saint Grégoire le Grand, l’archevêque anglican a retenu celui de « serviteur des serviteurs de Dieu » : l’autorité de l’Eglise, c’est le service. Il a rappelé l’invitation de Jean-Paul II dans Ut unum sint de réfléchir ensemble à la façon d’exercer le ministère de Pierre aujourd’hui, avec un « amour créatif ».
Anita S. Bourdin

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