Archive pour le 20 septembre, 2010
LE XXI SEPTEMBRE. SAINT MATTHIEU, APÔTRE ET ÉVANGÉLISTE. (Dom Guéranger)
20 septembre, 2010du site:
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/gueranger/anneliturgique/pentecote/pentecote05/028.htm
Dom Guéranger
LE XXI SEPTEMBRE. SAINT MATTHIEU, APÔTRE ET ÉVANGÉLISTE.
GÉNÉALOGIE de Jésus-Christ fils de David, fils d’Abraham (1). A la suite de l’Aigle et du Lion levés les premiers au ciel de la sainte Liturgie, l’Homme paraît, en attendant que se complète, au mois prochain, le glorieux quadrige promenant le char de Dieu par le monde (2), entourant son trône dans les deux (3). Etres mystérieux, aux six ailes de séraphins, dont les yeux sans nombre fixent l’Agneau debout sur le trône et comme immolé (4), dont la voix répète jour et nuit : Saint, Saint, Saint est le Seigneur Dieu tout-puissant, qui était, et qui est, et qui doit venir (5) . Jean les voit donnant le signal de l’acclamation des élus au Créateur (6) et Rédempteur (7); et quand toute créature, au ciel, sur la terre, sous la terre, a reconnu prosternée les titres de l’Agneau vainqueur à la divinité, à la gloire, à l’empire dans les siècles sans fin (8), c’est encore eux qui scellent de leur témoignage pour l’éternité l’hommage du monde, disant : Amen ! il est ainsi (9) !
Il est donc grand et tout insigne l’honneur des Evangélistes. Matthieu, le donné, mérita son beau nom du jour où, à la parole de Jésus : Suis-moi,
1. Matth. I, 1. — 2. Ezech. I. — 3. JOHAN. Apoc. IV. — 4. Ibid. V, 6. — 5. Ibid. V, 8. — 6. Ibid. 9-11. — 7. Ibid. V, 8-12. — 8. Ibid. 13. — 9. Ibid. 14.
il se leva et le suivit (1) ; mais le don de Dieu au publicain des bords du lac de Tibériade dépassa celui qu’il faisait lui-même. Le Très-Haut, dont les regards atteignent d’au delà des cieux Ce qu’il y a de plus bas sur la terre, aime à choisir parmi les humbles les princes de son peuple (2). Au plus bas rang social, Lévi l’était par sa profession, décriée du juif, méprisée du gentil ; mais plus humble encore apparut-il en son cœur, lorsque, n’imitant pas la délicate réserve à son endroit des autres narrateurs sacrés, il inscrivit devant l’Eglise son titre honni d’autrefois à côté de celui d’apôtre (3).
C’était relever la miséricordieuse magnificence de Celui qui est venu pour guérir les malades et non les forts, pour appeler, non les justes, mais les pécheurs (4) ; c’était, en exaltant l’abondance de ses grâces, en provoquer la surabondance: Matthieu fut appelé à écrire le premier Evangile. Sous le souffle de l’Esprit, il écrivit, dans cette inimitable simplicité qui parle au cœur, l’Evangile du Messie attendu d’Israël et que les Prophètes avaient annoncé; du Messie docteur et sauveur de son peuple, descendant de ses rois, roi lui-même de la fille de Sion ; du Messie enfin venu, non pour détruire la Loi (5), mais pour la conduire au plein épanouissement de l’alliance universelle et éternelle.
Ce fut à l’occasion du banquet offert par la simplicité de sa reconnaissance au bienfaiteur divin, qu’on entendit Jésus, prenant la défense de Lévi autant que la sienne, répondre au scandale qu’y cherchaient plusieurs : Est-ce que les fils de l’Epoux peuvent gémir, tant que l’Epoux est avec eux ? Mais viendront des jours où l’Epoux leur
1. Matth. IX, 9 — 2. Psalm. CXII, 4-8. —3. Matth. X, 3, — 4. Ibid. IX, 12-13. — 5. Ibid. V, 17.
sera enlevé, et alors ils jeûneront (1). Clément d’Alexandrie atteste par la suite, en effet, l’austérité de l’Apôtre qui ne vivait que de légumes et de fruits sauvages (2). Mais la Légende nous dira aussi son zèle pour Celui qui s’était si suavement révélé à son cœur, sa fidélité à lui garder les âmes enivrées du vin qui fait germer les vierges (3). Ce fut son martyre ; le témoignage du sang fut pour lui d’affirmer les devoirs et les droits de la virginité sainte. Aussi, jusqu’à la fin des temps, l’Eglise, consacrant ses vierges, reprendra pour chacune la bénédiction qu’il prononça sur l’Ethiopienne, et que le sang de l’Apôtre-Evangéliste a pénétrée de sa vertu pour jamais (4).
1. Matth. IX, 15. — 2. Clem. Al. Pœdag. II, 1. — 3. Zach. IX, 17. — 4. Pontificale rom. De benedict. et consecrat. Virginum : Deus plasmator corporum, afflator animarum.
L’Eglise nous donne ce court récit d’une vie moins connue des hommes que de Dieu.
Matthieu, nomme encore Lévi, fut Apôtre et Evangéliste. Le Christ l’appela comme il était assis à son bureau de collecteur d’impôts, et aussitôt il le suivit ; c’était à Capharnaüm. Il fit à cette occasion un festin au Maître et à ses autres disciples. Après la résurrection du Seigneur, Matthieu fut le premier qui écrivit l’Evangile de Jésus-Christ ; il le fit en hébreu, pour les fidèles venus de la circoncision, étant encore en Judée et avant de se rendre dans la province échue à son apostolat. Gagnant bientôt après cette province, qui était l’Ethiopie, il y prêcha l’Evangile et confirma sa prédication par beaucoup de miracles.
Le moindre ne fut pas celui par lequel il ressuscita la fille du roi d’entre les morts, prodige qui fît embrasser la foi du Christ au roi son père, à l’épouse de celui-ci, à tout le pays. Mais le roi mort, Hirtacus, son successeur, prétendant à la main d’Iphigénie la princesse royale, et celle-ci, qui avait consacré à Dieu sa virginité entre les mains de l’Apôtre, persévérant I grâce à lui dans sa résolution sainte, le prince le fit tuer à l’autel où il célébrait les Mystères. Ce fut le onze des calendes d’octobre qu’il couronna son apostolat de la gloire du martyre. Son corps, transporté a Salerne, y fut plus tard, au temps du Souverain Pontife Grégoire VII, placé dans une église dédiée sous son nom ; il y est honoré pieusement par un grand concours de peuple.
Combien votre humilité plut au Seigneur ! C’est elle qui vous mérite d’être aujourd’hui si grand dans le royaume des cieux (1) ; c’est elle qui fit de vous le confident de l’éternelle Sagesse incarnée. Cette Sagesse du Père qui se détourne
1. Matth. XVIII, 1-4.
des prudents et se révèle aux petits (1), renouvela votre âme dans sa divine intimité et la remplit du vin nouveau de sa céleste doctrine (2). Si pleinement vous aviez compris son amour, qu’elle vous choisit pour premier historien de sa vie terrestre et mortelle. Par vous l’Homme-Dieu se révélait à l’Eglise. Magnifiques enseignements que les vôtres (3), ne se tient pas de dire l’Epouse dans l’auguste secret des Mystères, où elle recueille l’héritage de celle qui ne sut comprendre ni le Maître adoré, ni les Prophètes qui l’annoncèrent!
Mais il est une parole entre toutes que ceux-là seuls comprennent, des élus mêmes, à qui est donné de la comprendre (4) ; de même qu’au ciel tous ne suivent point l’Agneau partout où il va (5), que tous non plus ne chantent pas le cantique réservé à ceux-là seuls dont les affections ici-bas ne furent point divisées (6). Evangéliste de la virginité (7) comme vous en fûtes l’hostie, veillez sur la portion choisie du troupeau du Seigneur.
N’oubliez cependant, ô Lévi, nul de ceux pour qui vous nous apprenez que l’Emmanuel a reçu son beau nom de Sauveur (8). Le peuple entier des rachetés vous vénère et vous prie. Par la voie qui nous reste tracée grâce à vous dans l’admirable Sermon sur la montagne (9), conduisez-nous tous à ce royaume des cieux dont la mention revient sans fin sous votre plume inspirée .
1. Matth. XI, 25. — 2. Ibid. IX, 17. — 3. Secrète de la fête. — 4. Matth. XIX, 10-12. — 5. Apoc. XIV, 3-4. — 6. I Cor. VII, 33. — 7. Matth. XXV, 1-13. — 8. Ibid. 1, 21, 23. — 9. Ibid. V-VII.
LA LIBERTÉ INTÉRIEURE SE DÉPLOIE DANS ET MALGRÉ LA MALADIE PSYCHIQUE
20 septembre, 2010du site:
http://www.zenit.org/article-25351?l=french
LA LIBERTÉ INTÉRIEURE SE DÉPLOIE DANS ET MALGRÉ LA MALADIE PSYCHIQUE
Conférence du Dr Dubois à Paris, le 13 octobre 2010
ROME, Mardi 14 septembre 2010 (ZENIT.org) – « La liberté intérieure se déploie dans et malgré la maladie psychique », explique le Dr Bernard Dubois qui donnera une conférence sur ce thème mercredi 13 octobre à 20h30 à l’ASIEM (6 rue Albert de Lapparent, Paris 7e). Une conférence organisée par l’Office chrétien des personnes handicapées (OCH) (cf. http://och.asso.fr/)
Bernard Dubois est père de famille, médecin, animateur de sessions d’Agapé et auteur de nombreux ouvrages dont « Guérir en famille ».
Son message sur la maladie psychique est un « message d’espérance » et il indique un « chemin de libération ».
Pour le Dr Dubois en effet, « la maladie psychique diminue la qualité du jugement nécessaire au bon discernement et elle réduit la capacité de choix », et, « elle semble porter atteinte à la liberté intérieure ».
Pourtant, il fait obsever que « la liberté intérieure ne consiste pas uniquement à choisir : elle permet aussi de consentir à ce qui est et que nous ne choisissons pas toujours ».
C’est en précisant ainsi ce qu’est la liberté intérieure et comment elle peut se déployer « dans et malgré la maladie psychique », l’auteur transmet un « message d’espérance ».
Mais ce n’est aps tout. Le Dr Dubois distingue aussi soigneusement « ce qui relève du psychisme et ce qui dépend de la vie spirituelle ». Il introduti ainsi son lecteur, progressivement « dans la libération intérieure » en l’ouvrant à « l’oeuvre de salut que tout chrétien est en droit d’attendre de la part du Christ Sauveur ».
C’est de cette « liberté spirituelle des enfants de Dieu » dont saint Paul parle dans sa lettre aux chrétiens Galates.
Dans son livre « Guérir en famille », le Dr Dubois fait observer que la famille est critiquée et attaquée, et, depuis plusieurs décennies « la cible d’un véritable combat spirituel dans nos sociétés occidentales ».
Le médecin a remarque que cette « lutte contre les valeurs familiales » est à l’origine de « nombreux troubles d’identité et de blessures pour l’homme d’aujourd’hui ».
Son livre « s’adresse à tous ceux qui cherchent une réponse aux souffrances causées par tous ces troubles mais aussi à ceux qui souhaitent des repères sur l’identité de l’homme et de la femme, du père et de la mère, de la famille ».
Anita S. Bourdin
Le « salut », au premier siècle et aujourd’hui
20 septembre, 2010du site:
http://plestang.free.fr/salut.htm
Le « salut », au premier siècle et aujourd’hui
Quel sens avaient les mots « salut » et « être sauvé » pour les hommes du premier siècle? Quel sens ont-ils pour nous aujourd’hui?
Le salut, pour les juifs
En Marc 10,25-26, Jésus dit: « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu! »;
et les disciples s’interrogent: « Mais alors, qui peut être sauvé? »
Je me suis demandé quelle idée du salut les disciples pouvaient avoir en tête, si du moins ce passage d’évangile rapporte une conversation réelle; et ce que le « royaume de Dieu » pouvait être pour eux.
Les disciples attendaient manifestement un royaume messianique terrestre, comme on le voit encore après la résurrection, où ils demandent:
» … est-ce maintenant que tu vas rétablir le Royaume pour Israël? » (Actes 1,6)
Dans la tradition juive, la richesse était la récompense d’une vie juste: être riche était une bénédiction, être pauvre une malédiction (cf. par exemple Ps 112 v.3). Sans doute les prophètes et certains psaumes avaient-ils introduit la notion de pauvres aimés du Seigneur (p.ex. Ps 74,19 « la vie de tes pauvres ») et d’un reste d’Israël qui est un « peuple de pauvres » (Sophonie 3,12); mais les disciples étaient « lents à croire ce qu’ont annoncé les prophètes » (Luc 24,25)!
Et donc l’idée que les riches ne puissent pas participer au futur « royaume » messianique (terrestre) était pour eux extrêmement déroutante.
Par ailleurs, qu’entendaient-ils par « être sauvés »?
Peut-être faut-il ici se rappeler les prophètes apocalyptiques, qui annonçaient un « jour du Seigneur », jour terrible:
« Qui supportera le jour de sa venue? Qui se tiendra debout lors de son apparition? » (Malachie 3,2)
Mais le texte ajoute:
« Ils seront pour le Seigneur ceux qui présentent l’offrande comme elle doit l’être » (Malachie 3,3)
Donc les prophètes annoncent qu’un « reste » d’Israël subsistera après que Dieu soit venu pour le jour du jugement (voir p.ex. Sophonie 1,14 à 2,3); ce reste ne comprendra que ceux qui auront été préservés de l’anéantissement.
Survie et existence après la mort se mélangent en fait ici.
Or qu’en est-il des morts? C’est assez flou semble-t-il dans la théologie juive de cette époque: il y a le shéol, conçu au départ comme le séjour de tous les morts (cf. par exemple Job 3,13-17); mais peu à peu on distingue plusieurs catégories parmi les morts:
« Beaucoup de ceux qui dorment dans le sol poussiéreux se réveilleront,
les uns pour la vie éternelle,
les autres pour l’opprobre, pour l’horreur éternelle » (Daniel 12,2) (1)
La « vie éternelle » mentionnée ici n’est peut-être pas différente du royaume messianique évoqué plus haut: Saint Paul lui-même, dans ses premières lettres, suppose encore que certains des chrétiens ne mourront pas, car le Christ reviendra pour instaurer son royaume avant qu’ils ne soient morts.
Donc le salut, pour les apôtres avant la Pentecôte (et aussi un peu après?), c’était sans doute faire partie de ce reste qui ne serait pas détruit lors de la venue définitive du Messie.
Le salut, pour les païens
A l’époque où les premiers chrétiens commencent à répandre la Bonne Nouvelle dans le bassin méditerranéen, la notion de salut existe aussi chez les Grecs et les Romains.
De nombreuses religions de salut, des « mystères » de salut existent dans les villes.
Il s’agit, comme chez les peuples primitifs, de se ménager la faveur des dieux par des actes appropriés.
En fait beaucoup de nos contemporains ne sont pas moins primitifs, lorsqu’ils ont des pratiques ou des croyances superstitieuses…
Le « salut » consiste pour ces païens simplement à espérer que tout se passera bien, qu’ils auront une vie harmonieuse, réussie, heureuse. Qu’ils seront « délivrés » des malheurs, malchances ou « malédictions ».
Mais le fait qu’il faille renouveler souvent ces pratiques montre qu’il s’agit d’un salut bien limité, et qui dépend de la pratique religieuse jour après jour…
Le salut, pour les chrétiens des premiers siècles
On ne fera ici qu’une brève présentation d’un sujet immense, qui demanderait une analyse de tous les textes du Nouveau Testament!
Jésus, selon que nous pouvons en juger d’après les évangiles, s’exprime à la fois pour ses contemporains et pour les générations suivantes; c’est une des raisons sans doute pour lesquelles il approche la question du salut par des touches successives, et non par un exposé direct qui serait incompréhensible à ses interlocuteurs… et peut-être à nous!
C’est Jésus qui apporte le salut (p.ex. Lc 19,9): après sa mort, entré dans sa gloire (Luc 24,26), il nous « prendra avec lui » (Jn 14,3).
Il s’agit de croire en Jésus (Actes 16,31), et, par le baptême, de recevoir le pardon de ses péchés et le don de l’Esprit (Actes 2,38). On devient alors destinataire de la promesse (Actes 2,39).
« Sauvez-vous (…) de cette génération dévoyée » (Actes 2,40)
Nous sommes libérés du péché (Rom 6,22); le salut est une réalité à la fois encore à venir et déjà présente:
« Nous avons été sauvés, mais c’est en espérance » (Romains 8,24)
« Autrefois vous étiez ténèbres; maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur » (Ephésiens 5,8)
Le message adressé aux païens est en substance le suivant: le vrai Dieu s’est manifesté (Actes 17,24-30); il vous propose d’entrer dans son amour.
« Celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (1 Pierre 2,9)
Le salut, aujourd’hui
Plutôt que de partir, pour cette réflexion, de la théologie développée par l’Eglise depuis 20 siècles, et de chercher à expliquer par exemple ce que cela veut dire que « Jésus-Christ, mort pour nos péchés » et quel genre de salut cela nous apporte, on adoptera ici une approche plus empirique, plus proche peut-être de la notion de salut que peuvent avoir les hommes d’aujourd’hui.
- Le salut, cela veut dire mettre son amour en Jésus et espérer: l’histoire collective, l’histoire individuelle, prennent un tout autre sens quand on devient croyant, quand on croit que Jésus est vraiment ressuscité, et qu’il est vraiment le témoin d’une puissance d’amour avec laquelle nous pouvons entrer en relation.
- Le salut, c’est vivre autrement dès aujourd’hui: l’Esprit d’amour, que nous accueillons en nous, transforme peu à peu notre comportement; le salut, c’est de sentir que l’on n’est plus bloqué indéfiniment dans les mêmes échecs dans notre vie personnelle et nos relations; que tout peut s’ouvrir, s’assouplir, s’illuminer.
- Le salut, c’est penser que l’existence continue à s’épanouir après la mort: le chrétien, de même qu’il a quatre mille ans d’histoire judéo-chrétienne derrière lui, a une éternité d’amour devant lui; la mort est une étape, non une fin et un échec définitif; nous continuerons ensuite à monter dans l’amour mutuel, dans l’amour infini révélé en Jésus-Christ.
Jésus apporte le salut parce qu’il nous découvre toutes ces perspectives; il est à la fois lumière et point d’appui: ce qu’il a vécu, il nous propose de le vivre; il nous fait comprendre les richesses de bonheur auxquelles cela conduit.
Le contraire du salut, c’est l’enfer… mement, en nous mêmes (au lieu de nous ouvrir à la rencontre avec les autres), en nos problèmes. C’est pourquoi certains chrétiens disent « Jésus est la solution »!
Le royaume, exactement comme à l’époque de Jésus, est à la fois une réalité présente et une réalité « de l’au-delà »: chaque acte qui est fait dans un véritable esprit d’amour est signe et présence du royaume; il y a de grands témoins, comme Mère Teresa ou Guy Gilbert, et chacun d’entre nous est amené aussi à poser de tels actes, à vivre le royaume par son comportement. Le royaume est aussi la perspective dans laquelle nous vivons nos vies, et vers laquelle nous pensons continuer à aller dans l’au-delà.
Dire que « les riches ne peuvent pas entrer dans le royaume, être sauvés », c’est au fond un peu ce que disent aussi les Béatitudes (Luc 6,20-26): il faut se reconnaître pauvre devant Dieu, et ne pas tenir plus à nos richesses qu’à l’amour (Mt 6,24).
Entrer dans le royaume, c’est entrer dans un mode de vie basé sur l’amour, en dialogue avec Dieu qui est la source de cet amour. C’est vivre le salut, tel qu’il a été décrit ci-dessus.
Qu’en est-il enfin des non-chrétiens? S’ils ne deviennent pas chrétiens, ou n’ont jamais entendu parler de Jésus, ou le refusent, sont-ils « sauvés »?
D’une part bien entendu chacun d’eux peut poser de véritables actes d’amour et donc participer ainsi à la réalité du royaume: il y a des saints « laïques » ou anticléricaux! D’autre part le plan de Dieu sur le monde est mystérieux, c’est à dire qu’il dépasse notre compréhension; il paraît logique que, si ce n’est pas dans cette vie, au moins au delà, chacun puisse bénéficier de ces « torrents d’amour » que Dieu nous a révélés.
Qu’il est précieux ton amour, ô mon Dieu!
A l’ombre de tes ailes tu abrites les hommes:
ils savourent les festins de ta maison;
aux torrents du paradis tu les abreuves.
Ps. 36 (35),8-9 (Traduction liturgique)