Archive pour le 18 septembre, 2010

Le Bon Pasteur

18 septembre, 2010

Le Bon Pasteur dans images sacrée pastore
http://www.cercoiltuovolto.it/wp/2009/video/commento-al-vangelo-di-domenica-3-maggio-2009/

Homélie pour dimanche 19 septembre, XXV semaine du T.O.

18 septembre, 2010

du site:

http://www.homelies.fr/homelie,25e.dimanche.du.temps.ordinaire,2912.html

25e dimanche du Temps Ordinaire

dimanche 19 septembre 2010

Famille de saint Joseph Septembre 2010  

Homélie-Messe  

« Non, jamais je n’oublierai aucun de leurs méfaits », dit le Seigneur. Il faut dire qu’il y a de quoi se scandaliser ! Voici que certains commerçants aisés ne cherchent qu’à s’enrichir davantage, au point que le temps sacré du sabbat est devenu pour eux un empêchement à faire des affaires – sur le dos des pauvres. Pourtant, ils ne pouvaient invoquer la crise pour excuser leur âpreté au gain. À cette époque paisible, l’économie était prospère ; on se croyait même des croyants exemplaires pour avoir extirpé l’idolâtrie du pays en mettant fin au culte des Baals. Pourtant les pauvres n’avaient jamais été aussi pauvres.

La racine de ce péché se dévoile dans le rapport que les hommes entretiennent avec le jour du Seigneur, le sabbat de Dieu. Celui qui ne sait pas s’arrêter est celui qui ne sait pas compter sur Dieu, celui qui n’a pas confiance en Dieu pour faire fructifier ce qu’il a planté, celui qui attend la fin du sabbat avec impatience parce qu’elle marque la fin d’une impuissance forcée, celui-là sert un autre maître : l’Argent. L’injustice qui pousse à fausser les balances prend racine dans une manière injuste de vivre le sabbat.

« Non, jamais je n’oublierai », déclare solennellement le Seigneur. L’homme peut s’habituer à l’iniquité et justifier son péché, mais la réalité le rattrape un jour ou l’autre. Une société fondée sur l’injustice ne peut qu’offenser Dieu. Car il existe une idolâtrie qui le blesse plus encore que le culte des Baals : l’idolâtrie de l’Argent, qui rend le cœur de l’homme insatiable et le pousse à réduire son frère en esclavage.

La première arme pour lutter contre corruption de la société est la prière. « J’insiste avant tout pour qu’on fasse des prières (…) pour tous les hommes, pour les chefs d’État et tous ceux qui ont des responsabilités », nous dit saint Paul. Il s’explique : « voilà une vraie prière, que Dieu, notre sauveur, peut accepter ». La volonté de Dieu est en effet que tous arrivent « à connaître pleinement la vérité », c’est-à-dire que, pour sortir de leurs prisons d’iniquités, les hommes ont besoin de savoir de quel amour Dieu les aiment et de vivre de cet amour. C’est ainsi que, à chaque eucharistie, notre prière se fait universelle. En demandant à Dieu de faire connaître son amour à tous les hommes, nous lui demandons de nous montrer comment agir concrètement auprès d’eux pour bâtir un monde plus juste.

Dans un tel monde, les relations mutuelles ont une saveur particulière : on les appelle fraternelles. Pour l’illustrer, Jésus raconte une parabole. La scène se déroule chez un riche propriétaire dont le domaine est confié à un gérant qui se trouve être un escroc doublé d’un faussaire. Démasqué, sommé de rendre ses comptes, l’homme est acculé. Le suspense de cette parabole vient de ce point, et du fait que l’on ne connaît pas tout de suite le plan qu’il a imaginé. On le voit seulement à l’œuvre, allégeant les dettes des débiteurs de son maître. Qu’il est facile d’être généreux avec la fortune des autres !

Étonnamment, le maître fit son éloge… Non parce qu’il est malhonnête, mais parce qu’il est habile dans les relations mutuelles. Il y a dans cette attitude un exemple pour tous les croyants. En effet, toute notre vie est orientée vers Dieu, et nous sommes invités à ne regarder les choses de ce bas monde qu’en tant que moyens pour rejoindre ce terme. L’argent est donc lui aussi un moyen pour nous, comme il est un moyen pour ce gérant trompeur. L’usage que nous avons à en faire doit être soumis à la fin surnaturelle à laquelle Dieu nous appelle. Ainsi, faire l’aumône ou remettre les intérêts d’une dette est faire des pauvres que nous aidons, ceux qui nous accueilleront demain dans leur maison, au jour où la mort sera venue nous séparer de toute fortune et de tout recours matériel. Or la maison de ces pauvres, Jésus nous l’a enseigné, c’est le Royaume de Dieu ! Donnons aujourd’hui pour être reçu demain dans la maison du Père.

Mais l’exemple porte aussi sur notre vie spirituelle. Nous sommes en effet tous établis gérants de la grâce de Dieu – certes à des titres divers. Tous les baptisés ont reçu l’Esprit de sainteté en héritage. Et il est si facile d’être généreux avec la fortune des autres ! Dès lors, pourquoi épargner l’Esprit de charité et rester enfermés dans nos égoïsmes ? Comment recevoir l’Esprit de vérité, et taire la Bonne Nouvelle du salut en Jésus-Christ ? Pourquoi étouffer l’Esprit de compassion, et abonner nos frères à leurs misères ? Partageons, donnons tout ce que nous avons reçu, comme des gérants habiles. Voilà l’attitude qui plaît à notre maître. Voilà l’attitude qui nous assure non seulement sa reconnaissance, mais une place dans la Maison de son Père, à laquelle il veut conduire toute l’humanité.

Vient alors le cœur du message : « Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent ». Il convient d’autant plus d’y porter notre attention qu’il est peu vraisemblable que nous décidions posément de « servir l’Argent ». Nous sommes des enfants de Dieu et heureux de l’être ; pourquoi vouer un culte idolâtrique à l’argent qui passera avec ce monde et qui nous ferme les portes du Royaume ?

Jésus nous met cependant fermement en garde, parce que le terrain est glissant. Au-delà du pouvoir ostentatoire qu’il procure, l’argent est le plus redoutable quand il nous fait croire à notre propre puissance, voire à notre prétendue perfection. Le simple geste de donner l’aumône, que vient d’encourager Jésus, reste un combat du fait même qu’il implique l’argent. Car il ne suffit pas de donner, il faut aussi se séparer de l’argent. Donner de l’argent peut en effet faire de nous un « puissant », celui qui possède et qui montre son ascendance sur celui qui dépend de l’aumône d’autrui. Le geste, apparemment fraternel, devient secrètement le signe de la soumission d’un faible à un fort. Or, s’il est vrai que le pauvre a besoin du riche, le riche a tout autant besoin du pauvre, car le partage est un fondement de la vie fraternelle et du bonheur. Chacun apprend de l’autre que l’essentiel est à recevoir. De même qu’il en coûte au pauvre de recevoir d’autrui le nécessaire vital, celui qui donne doit en être rendu plus humble. Jésus invite d’ailleurs à plusieurs reprises à donner de notre nécessaire et non de notre indigence parce que seule une relation équilibrée et fait grandir chacun.

L’Argent est dangereux pour la vie fraternelle, il l’est aussi pour notre relation à Dieu. Lorsqu’il n’est pas subordonné au Royaume, l’Argent induit en effet un sentiment de suffisance qui éloigne de Dieu. Nous sommes tous menacés. Évoquons, pour l’exemple, les jeux de hasard, si médiatisés de nos jours : « tous les gagnants ont tenté leur chance » ; tous les perdants aussi… Les chrétiens savent qu’ils ne doivent pas jouer. Pourtant, combien de justifications entendons-nous : « je ne joue pas pour moi, mais pour ma famille », « pourquoi l’aide de Dieu ne passerait-elle pas par la loterie ? », « si je gagne, je ferai de grande choses pour Dieu et je partagerai », ou tout simplement : « j’ai une vie misérable, pourquoi n’aurais-je pas droit au bonheur moi aussi ? ». Les jeux de hasard ne sont pas insignifiants. Jouer, même occasionnellement, montre qu’on a davantage confiance dans l’argent qu’en Dieu pour faire notre bonheur. Ultimement, cela prouve que nous estimons que, si nous en avions les moyens, nous nous y prendrions mieux que le Bon Dieu pour agencer notre vie et celles des autres. Voilà une illusion très dommageable pour nous, car cette attitude de défiance rend Dieu impuissant dans nos vies, alors qu’il souhaite y réaliser de si grandes choses ! Si grandes que nous n’oserions jamais lui demander, plus grandes même que nous ne pourrions imaginer.

Écoutons pour finir le Saint-Père Benoît XVI s’adressant, avant-hier, aux jeunes des écoles catholiques rassemblés à Twickenham : « L’argent, leur dit-il, permet d’être généreux et de faire du bien dans le monde, mais à lui seul, il ne suffit pas à nous rendre heureux. (…) Le bonheur est quelque chose que nous voulons tous, mais un des grands drames de ce monde est que tant de personnes ne le trouvent jamais, parce qu’elles le cherchent là où il n’est pas. La clef du bonheur est très simple : le vrai bonheur se trouve en Dieu. Nous devons avoir le courage de mettre nos espérances les plus profondes en Dieu seul, non pas dans l’argent, dans la carrière, dans les succès de ce monde, ou dans nos relations avec d’autres personnes, mais en Dieu. Lui seul peut satisfaire les exigences profondes de nos cœurs ».

« Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent », dit Jésus. Il y a ainsi un choix radical à faire et à entretenir ; un choix dépendant d’une seule question : en qui plaçons-nous notre espérance ? En y répondant, nous saurons quel bonheur nous avons choisi : la vanité qui passe avec ce monde ou bien l’humilité qui rapproche du cœur de Dieu.

Seigneur Jésus, dispose nos cœurs à utiliser l’argent et les biens de ce monde de façon à mieux nous préparer au monde à venir. Garde-nous dans l’humilité de l’Esprit qui fait tout attendre de toi et qui nous aide à respecter la dignité de chacun de nos frères. Ainsi, nos dispositions intérieures réjouiront le cœur de notre Père des Cieux et nous contribuerons à l’avènement du Royaume ici et maintenant.

LE CARDINAL NEWMAN A INSPIRÉ LE CONCILE VATICAN II, SELON BENOÎT XVI (Homélie à LE CARDINAL NEWMAN A INSPIRÉ LE CONCILE VATICAN II, SELON BENOÎT XVI (Homélie à Westminster)

18 septembre, 2010

du site:

http://www.zenit.org/article-25416?l=french

LE CARDINAL NEWMAN A INSPIRÉ LE CONCILE VATICAN II, SELON BENOÎT XVI

Homélie à Westminster

ROME, Samedi 18 septembre 2010 (ZENIT.org) – Le cardinal Newman a inspiré l’enseignement du concile Vatican II a expliqué Benoît XVI lors de la messe à Westminster.
Ce samedi matin, le pape a quitté la nonciature apostolique de Wimbledon pour se rendre à Westminster pour rencontrer le Premier ministre, M. David Cameron, le vice-Premier ministre, Nick Clegg, et la responsable de l’opposition, Mme Harriet Harman. Les responsables ont aussi été reçus par le cardinal Murphy O’Connor, archevêque émérite de Westminster, et son successeur, Mgr Vincent Gerard Nichols. Le pape a ensuite présidé la messe en la cathédrale du Précieux Sang de Westminster (cf. ci-dessus, son intervention à propos des abus sur les enfants).
Le fil directeur de l’homélie du pape Benoît XVI a été la contemplation du « grand crucifix dominant la nef » : il en tire les enseignements pour la souffrance du monde et pour la responsabilité des chrétiens, à l’école de Newman.
« La contemplation du grand crucifix » a aussi inspiré au pape une réflexion sur la responsabilité de chaque chrétien : « Les bras de notre Seigneur, étendus sur la Croix, nous invitent également à considérer notre participation à son sacerdoce éternel et, donc, la responsabilité qui nous incombe, en tant que membres de son Corps, d’apporter la puissance réconciliatrice de son sacrifice au monde dans lequel nous vivons ».
Le pape a cité le Concile Vatican II à propos « du rôle indispensable des laïcs dans la mission de l’Église » : « En s’efforçant d’être ferment de l’Évangile dans la société, ils contribuent à l’avènement du Royaume de Dieu dans le monde ».
Le pape a affirmé que le concile a été inspiré par l’enseignement du cardinal Newman pour la transformation de la société : « L’appel lancé par le Concile aux fidèles laïcs à prendre leur part à la mission du Christ se fait l’écho des intuitions et des enseignements de John Henry Newman. Que les profondes réflexions de ce grand Anglais continuent d’inspirer tous les disciples du Christ de ce pays pour qu’ils conforment leurs pensées, leurs paroles et leurs actions au Christ, et travaillent résolument à défendre ces vérités morales immuables qui, reprises, éclairées et confirmées par l’Évangile, sont à la base d’une société vraiment humaine, juste et libre ».
Benoît XVI a exhorté les laïcs à donner ce témoignage dans la société : « Comme notre société contemporaine a besoin de ce témoignage ! Comme nous avons besoin, dans l’Église et dans la société, de témoins de la beauté de la sainteté, de témoins de la splendeur de la vérité, de témoins de la joie et de la liberté, fruits d’une relation vivante avec le Christ ! »
Le pape a posé ce diagnostic sur le bon usage de la liberté: « L’un des plus grands défis de notre époque est de savoir comment parler avec conviction de la sagesse et de la puissance libératrice de la Parole de Dieu à un monde qui considère trop souvent l’Évangile comme une contrainte pour la liberté humaine, et non comme la vérité qui libère nos esprits et éclaire nos efforts pour mener une vie raisonnable et droite, à la fois comme individus et comme membres de la société ».
Mais le pape lance aussi un appel aux vocations sacerdotales : « Plus l’apostolat des laïcs se développe, plus pressant se fait sentir le besoin de prêtres, et plus les laïcs approfondissent le sens de leur propre vocation, plus le caractère propre du prêtre est mis en évidence. Puissent de nombreux jeunes gens, dans ce pays, trouver la force de répondre à l’appel du Maître au sacerdoce ministériel, en consacrant à Dieu leurs vies, leurs énergies et leurs talents, et ainsi édifier son peuple dans l’unité et dans la fidélité à l’Évangile, en particulier à travers la célébration du sacrifice eucharistique ! »
Le pape a invité à s’appuyer sur la grande tradition chrétienne du pays en disant : « Je prie afin qu’en agissant ainsi vous puissiez rejoindre les rangs des fidèles croyants qui, tout au long de l’histoire chrétienne de ce pays, ont œuvré pour la construction d’une société vraiment digne de l’homme, digne de vos traditions les plus grandes ».
La souffrance de l’Innocent
Revenant sans cesse au grand Crucifix de la cathédrale, le pape a fait contempler la souffrance de l’Innocent : « Il représente le Corps du Christ, brisé par la souffrance, accablé de chagrin, victime innocente dont la mort nous a réconciliés avec le Père et nous a permis de prendre part à la vie même de Dieu ».
Et les fruits de cette souffrance : « Les bras tendus du Seigneur semblent embrasser l’église entière, élevant vers le Père tous les rangs des fidèles qui se rassemblent autour de l’autel du sacrifice eucharistique et en reçoivent les fruits. Le Seigneur Crucifié se tient à la fois au-dessus de nous et face à nous comme la source de notre vie et de notre salut ».
Mais ce sont aussi les souffrances offertes en union avec le Christ crucifié qui portent du fruit pour ce monde : « Le grand crucifix qui est au-dessus de nous, nous rappelle que le Christ, notre Grand Prêtre éternel, unit chaque jour nos propres sacrifices, nos propres souffrances, nos propres besoins, nos espérances et nos aspirations, aux mérites infinis de son sacrifice (…). Nous sommes pris dans son éternelle oblation et nous complétons dans notre chair, comme le dit saint Paul, ce qui manque aux souffrances du Christ pour son Corps, qui est l’Église ».
Les chrétiens persécutés
Le pape a souligné l’actualité des souffrances du Christ dans les souffrances des martyrs : « Cet aspect du mystère du précieux sang du Christ est rendu présent de façon très éloquente, par les martyrs de tout temps, qui ont bu à la coupe à laquelle le Christ lui-même a bu, et dont le sang, versé en union avec le sacrifice du Seigneur, apporte une vie nouvelle à l’Église ».
Mais aussi dans la vie des chrétiens persécutés : « Il se reflète aussi dans nos frères et sœurs du monde entier qui, aujourd’hui encore, subissent discrimination et persécution à cause de leur foi chrétienne ».
Et dans les souffrances quotidiennes vécues par chacun : « De même, il est encore présent, souvent de façon cachée, dans la souffrance de tous ces Chrétiens qui unissent chaque jour leurs sacrifices à ceux du Seigneur pour la sanctification de l’Église et la Rédemption du monde ».
Le pape a spécialement cité « les malades, les personnes âgées, les personnes handicapées et tous ceux qui souffrent mentalement et spirituellement ».
Anita S. Bourdin

Saint Augustin: La vocation primitive de la personne humaine

18 septembre, 2010

du site:

http://www.vatican.va/spirit/documents/spirit_20000811_agostino-citta_fr.html

Saint Augustin, La Cité de Dieu, XII, 22 – 24.

La vocation primitive de la personne humaine

« Il est facile maintenant de comprendre qu’il valait beaucoup mieux multiplier le genre humain, comme Dieu l’a fait, en le faisant sortir d’un seul homme créé d’abord, plutôt que de plusieurs. Quant aux animaux : les uns solitaires, disons sau­vages, c’est-à-dire qui préfèrent vivre seuls, comme les aigles et les milans, les lions et les loups, etc. ; les autres grégaires, parce qu’ils préfèrent vivre réunis en troupes, tels les colombes et les étourneaux, les cerfs et les daims, etc. ; ni pour les uns ni pour les autres Dieu n’a pourvu à leur propagation à partir d’un seul, il les a fait exister plusieurs à la fois. A l’homme au contraire, il donna une nature intermédiaire entre l’ange et la bête : s’il restait soumis au créateur comme à son maître, gardant avec une pieuse obéissance ses commandements, il devait rejoindre la société des anges et obtenir à jamais sans passer par la mort, la béatitude éternelle ; si, abusant de sa libre volonté par orgueil et désobéissance, il offensait le Seigneur son Dieu, il devait, condamné à la mort, vivre à la façon des bêtes, esclave des passions et voué après la mort à un éternel supplice. C’est pourquoi Dieu créa l’homme unique et seul, non certes pour le laisser isolé de toute société humaine, mais pour mettre en plus vif relief à ses yeux l’unité de cette société et le lien de la concorde reliant les hommes entre eux, non seulement par une ressemblance de nature, mais encore par un sentiment de parenté. Bien plus, la femme elle-même, la compagne de l’homme, il a voulu la créer non pas comme il fit pour l’homme, mais en la tirant de lui, pour que ce fût absolument d’un seul que se pro­pageât le genre humain. Dieu n’ignorait pas d’ailleurs que l’homme pécherait et que désormais, voué à la mort, il engendrerait des fils destinés à mourir ; et cesmortels porteraient si loin leur férocité criminelle que les bêtes, sans raison, sans volonté, aux souches nombreuses pullulant des eaux et des terres vivraient entre elles en leur espèce avec plus de sécurité et de paix que les hommes dont la race était née d’un seul en gage de concorde. Ni les lions, en effet, ni les dragons n’ont jamais déchaîné entre eux des guerres semblables à celles des hommes. Mais Dieu prévoyait aussi qu’un peuple pieux, appelé par sa grâce à l’adoption divine, délié du péché et justifié par l’Esprit-Saint, serait associé aux saints anges dans la paix éternelle, quand serait détruite sa dernière ennemie, la mort. Ce peuple aurait intérêt à ne pas oublier que Dieu a fait sortir le genre humain d’un seul homme pour montrer aux hommes combien il appréciait l’unité dans leur pluralité.

Dieu fit donc l’homme à son image. Il lui a, en effet, créé une âme apte par sa raison et son intelligence à s’élever au-dessus de tous les animaux de la terre, des eaux et de l’air, dépourvus d’un esprit de cette nature. Ayant donc formé l’homme avec de la poussière, il lui a communiqué par son souffle cette âme dont je viens de parler, soit qu’il l’eût déjà faite, soit plutôt en la faisant par son souffle même, voulant que le souffle qu’il produisait ainsi (car « insuffler » est-ce autre chose que produire un souffle?) fût l’âme même de l’homme. Puis, à la manière de Dieu, il lui a fait, avec un os tiré de son côté, une épouse pour l’assister dans la génération. Ce qu’on ne doit pas imaginer d’ailleurs selon nos coutumes charnelles, comme nous voyons d’ordinaire les artisans se servir des membres de leur corps pour fabriquer avec une matière quelconque ce qui relève de leur art. Lamain de Dieu, c’est la puissance de Dieu qui produit invisiblement jusqu’aux choses visibles : mais cela paraît fable plutôt que vérité à qui mesure sur les œuvres de la vie courante la puissance et la sagesse de Dieu qui sait et qui peut, même sans semence, produire les semences mêmes.

Quant aux origines de la création, ces gens qui les ignorent, s’en font des idées fausses. Comme s’ils n’auraient pas trouvé encore plus incroyables la conception et la naissance humaine, si on les leur avait racontées avant qu’ils ne les aient connues par expérience ; encore que beaucoup d’entre eux n’y voient que des effets de forces corporelles, plutôt que des œuvres de l’intelligence divine. »

Prière:

Dieu, dans ta Sagesse, Tu as créé le genre humain pour qu’il trouve son bonheur en Toi, son Créateur. Nous te remercions de nous avoir donné l’intelligence pour découvrir par l’étude et l’observation les lois que Tu as placées dans la nature. Nous te demandons de guider nos pas d’enfants pour que nous puissions parvenir à la compréhension des mystères de notre monde qui nous échappent encore et ainsi t’aimer et T’adorer dans nos efforts. Nous te le demandons par Jésus le Christ notre Seigneur.