« A-T-ON LIBÉRÉ LA LIBERTÉ HUMAINE ? », INTERROGE LE CARD. VINGT-TROIS

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« A-T-ON LIBÉRÉ LA LIBERTÉ HUMAINE ? », INTERROGE LE CARD. VINGT-TROIS

A la suite du message de Benoît XVI aux évêques sur la « libération spirituelle »

ROME, Dimanche 14 septembre 2008 (ZENIT.org) – La « libération spirituelle », c’est la libération « de la liberté humaine », a expliqué le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, lors d’une conférence de presse à l’issue de la rencontre de Benoît XVI avec les évêques, cet après midi, à l’hémicycle Sainte-Bernadette, à Lourdes, lieu de l’assemblée des évêques de France, deux fois par an.
Le pape a en effet évoqué une « libération spirituelle », en employant, commentait le cardinal Vingt-Trois, la « parabole » de la libération territoriale de la France.
Citons le passage du message de Benoît XVI aux évêques : « L’année qui a précédé mon élection au Siège de Pierre, j’ai eu la joie de venir dans votre pays pour y présider les cérémonies commémoratives du soixantième anniversaire du débarquement en Normandie. Rarement comme alors, j’ai senti l’attachement des fils et des filles de France à la terre de leurs aïeux. La France célébrait alors sa libération temporelle, au terme d’une guerre cruelle qui avait fait de nombreuses victimes ».
Le pape évoquait le besoin d’une libération « des peurs et des péchés » : « Aujourd’hui, continuait-il, c’est surtout en vue d’une véritable libération spirituelle qu’il convient d’oeuvrer. L’homme a toujours besoin d’être libéré de ses peurs et de ses péchés. L’homme doit sans cesse apprendre ou réapprendre que Dieu n’est pas son ennemi, mais son Créateur plein de bonté. L’homme a besoin de savoir que sa vie a un sens et qu’il est attendu, au terme de son séjour sur la terre, pour partager à jamais la gloire du Christ dans les cieux. Votre mission est d’amener la portion du Peuple de Dieu confiée à vos soins à la reconnaissance de ce terme glorieux ».
Le pape, expliquait le cardinal, part de cette « expérience » et de sa perception qu’il a de « l’attachement des Français à leur liberté temporelle », pour dire : « Il faut que nous ayons une passion identique pour une liberté spirituelle ».
« Donc, la question n’est pas tellement de savoir si nos territoires sont occupés », ajoute le cardinal Vingt-Trois. « Il est permis de se demander, si, aujourd’hui, pour l’homme du XXIe siècle, qu’il soit Français, Allemand, Romain, Américain, ou autre, quelles sont les zones occupées dans sa personnalité, et pas seulement dans son territoire national ; quelles sont les parties de lui-même où il vit une aliénation, et de quelle aliénation il a besoin d’être libéré ».
« Vous savez aussi, mais peut-être qu’un certain nombre de vos lecteurs ne le savent pas, que dans la période historique des événements, le même phénomène a joué : pour beaucoup des hommes et des femmes engagés dans la résistance, ou dans les combats pour la libération, il était évident qu’il ne s’agissait pas seulement du territoire ». Ils voyaient « une opportunité de faire surgir un nouveau mode de vie sociale ».
« Je ne sais pas si leurs espoirs ont été déçus ou satisfaits, mais en tous cas ils avaient bien compris eux aussi que la question centrale n’était pas seulement de récupérer la liberté du territoire mais de développer la liberté des hommes qui vivent sur ce territoire », a-t-il ajouté.
Revenant au discours du pape aux évêques de France, le cardinal Vingt-Trois conclut : « le pape ne dit pas autre chose. La question n’est pas simplement de savoir si on a libéré le pays, mais si on a libéré la liberté humaine ».
Anita S. Bourdin

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