Archive pour le 10 septembre, 2010
Thérèse d’Avila : L’oraison de quiétude
10 septembre, 2010du site:
http://www.kerit.be/oraison.php#b
Thérèse d’Avila
L’oraison de quiétude
Bibliographie
Dans son Autobiographie, au chapitre 8, Thérèse d’Avila la définit en ces mots : « L’oraison n’est à mon avis qu’une relation intime d’amitié où l’on s’entretient souvent seul à seul avec celui dont on se sait aimé. » Dans une autre de ses œuvres, les Demeures, elle écrit : « il ne s’agit pas de beaucoup penser, mais de beaucoup aimer… » Une autre carmélite, Elisabeth de la Trinité, s’exprimera au XXe siècle en termes semblables : « Je me tais, je l’écoute, je l’aime. » Le Père Jean Lafrance écrivait de son côté : « Dieu n’est pas un problème à résoudre, mais un mystère à découvrir. »
Thérèse de Lisieux écrit à sa supérieure : « Pour moi, la prière, c’est un élan du cœur, c’est un simple regard jeté vers le Ciel, c’est un cri de reconnaissance et d’amour au sein de l’épreuve comme au sein de la joie. »
Permettez-moi quelques conseils pratiques :
Décidez, avant la prière,du temps que vous lui donnerez. Au début, ce sera 1/4 d’heure peut-être, ou plus. Et puis, quoiqu’il puisse vous en coûter, tenez ce temps. Moi, depuis des années, j’ai une minuterie de cuisine que je règle au début de l’oraison, ce qui m’évite de regarder toujours ma montre…
Donnez de ce temps (1/4, 1/2, 3/4 ou 1 heure entière) de prière silencieuse et gratuite fidèlement, tous les jours. Choisissez un moment de votre journée, où vous êtes bien éveillé. Une excellente préparation à l’oraison du cœur est par exemple de s’aérer par une bonne marche. Voilà ce qui dépend de vous : donner du temps à Dieu, chaque jour. Le reste vous sera donné…
Mettez-vous respectueusement en présence de Dieu.
Adoptez une position physique qui vous permet de rester immobile sans fatigue peandant un long temps : assis sur une chaise ou un petit banc, prosterné sur le sol… à vous de voir.
Il est bon de s’aider au début de l’oraison par la lecture brève d’un passage de l’évangile du jour, ou de la Bible ou encore d’un bon livre spirituel. Il faut compter environ 1/4 d’heure pour que l’Esprit qui prie en vous vous apaise et vous fasse franchir un seuil.
Plongez dans votre cœur profond. Il s’agit de se laisser aimer et d’aimer. Repoussez doucement les distractions quand vous en prenez conscience. Ne vous laissez pas envahir par vos pertubations psychologiques. Tournez votre cœur vers Dieu, revenant tranquillement vers lui, en disant par exemple le nom de « Jésus », comme un souffle léger qui suffit à ranimer la braise, ou comme de délicats coups d’ailes qui suffisent à faire planer l’oiseau.
A la fin de votre temps d’oraison, rendez délicatement grâce à Dieu.
Ne jugez jamais votre prière. Si votre oraison a été aride et que vous êtes resté une heure dans la sécheresse, c’est que Dieu vous a fait la grande grâce de l’aimer pour lui-même et non pour les douceurs qu’il vous procure. Si votre oraison a été sensible, rendez Lui grâce des consolations qu’il vous a faite, car il sait mieux que nous ce dont nous avons besoin. Mais surtout, ne vous regardez pas ! Une grâce sensible n’est pas plus la preuve de la présence de Dieu que la sécheresse n’est un indice de son absence (Jean de la Croix). Il est fréquent qu’au début, Dieu nous encourage à la vie spirituelle par des grâces sensibles, qui s’espacent et disparaissent pour nous laisser ensuite dans de grands moments de sécheresse paisible.
Deux critères externes permettent de vérifier votre prière. Si elle est authentique, elle :
- vous rapproche des autres et change votre regard sur eux
- vous détend et vous pacifie
Si cela n’était pas le cas, ce serait l’indice que quelque chose doit être rectifié. C’est là que se découvre l’utilité d’un frère (d’une sœur) avec qui faire le point de temps à autre. Comment le (la) trouver ? Demander à Dieu de mettre sur votre route une « personne spirituelle » comme l’appelle saint François de Sales. Ce peut être un prêtre, un religieux, une religieuse… mais pas nécessairement.
QUAND ROGER SCHUTZ ARRIVA POUR LA PREMIÈRE FOIS À TAIZÉ…
10 septembre, 2010du site:
http://www.zenit.org/article-25161?l=french
QUAND ROGER SCHUTZ ARRIVA POUR LA PREMIÈRE FOIS À TAIZÉ…
Hommage du directeur de L’Osservatore Romano
ROME, Vendredi 20 août (ZENIT.org) – C’était il y a 70 ans jour pour jour : le 20 août 1940, « Roger Schutz arriva pour la première fois à Taizé… ». Le directeur de L’Osservatore Romano, Giovanni Maria Vian, rend hommage, dans un éditorial publié dans l’édition de ce vendredi, à frère Roger et à la Communauté de Taizé qui fête son 70ème anniversaire.
En arrivant sur la « colline de Taizé », en « cet été de guerre dans une France pliée sous l’envahisseur, le jeune pasteur calviniste suisse n’imaginait certainement pas que dans un avenir pas si lointain, d’autres jeunes Européens, nombreux puis très nombreux, seraient montés sur cette colline au cœur de la Bourgogne ».
Celui qui accueillit des réfugiés et des juifs pendant la guerre fut toujours attiré par la vocation monastique. Lui et ses compagnons, « tous d’origine protestante mais sensibles à la richesse des différents courants chrétiens », s’engagèrent dès 1949 « dans une forme de vie commune dans le sillon de la spiritualité bénédictine et ignatienne, définie quelques années plus tard dans la Règle de Taizé », raconte Giovanni Maria Vian.
La même année, « frère Roger fut reçu par Pie XII avec l’un de ses premiers compagnons, Max Thurian, alors qu’en 1958 leurs rencontres avec le pape – Jean XXIII, Paul VI et Jean-Paul II qui se rendit à Taizé en 1986 – devinrent une habitude annuelle, exprimant une proximité qui porta, dès la fin des années 1960, à l’entrée dans la communauté d’un nombre croissant de catholiques ».
Et c’est « un jeune catholique allemand, Alois Löser, qui fut désigné par frère Roger pour lui succéder à la tête de la communauté plusieurs années avant son assassinat par la main d’une déséquilibrée, le 16 août 2005 ».
Le directeur de L’Osservatore Romano évoque aussi l’ouverture du « concile des jeunes » en août 1974, où plus de 40 000 jeunes Européens se rendirent à Taizé. « Pour eux, pendant des décennies, frère Roger a tenu chaque soir dans le sillon de la grande tradition chrétienne une brève méditation ». « Après la prière, il s’arrêtait pour accueillir et écouter ceux qui voulaient lui parler ou seulement l’approcher », relate-t-il encore.
Taizé, rappelle enfin Giovanni Maria Vian, « n’a jamais voulu constituer un mouvement mais a toujours poussé à s’engager dans les paroisses et dans les réalités locales : en pratiquant l’accueil, en encourageant la paix de la béatitude évangélique, en travaillant pour l’union entre les Eglises et les communautés de ceux qui croient dans le Christ, en montrant la vitalité et l’efficacité d’un chemin œcuménique spirituel ».
Taizé a su réconcilier « les richesses des différentes confessions chrétiennes : l’attention à la Bible soulignée par le protestantisme, la splendeur de la liturgie orthodoxe, le caractère central de l’Eucharistie catholique ».