Archive pour le 4 septembre, 2010
5 septembre 2010 – 23e dimanche du Temps Ordinaire – Homélie
4 septembre, 2010http://www.homelies.fr/homelie,23e.dimanche.du.temps.ordinaire,2897.html
5 septembre 2010 – 23e dimanche du Temps Ordinaire
Famille de saint Joseph
Homélie-Messe
La première lecture de ce 23ème dimanche du temps ordinaire nous enseigne que c’est en écoutant « la Sagesse que les hommes ont appris ce qui plaît à Dieu et ont été sauvés ». Or nous savons que dans la Bible, la Sagesse de Dieu s’identifie avec sa Parole. Dès lors, écouter la Sagesse se révèle être la caractéristique première du disciple du Christ qui est la Parole de Dieu faite chair.
Ce n’est pourtant pas sur la qualité d’écoute du disciple que Jésus insiste dans l’évangile de ce dimanche. Il s’attache plutôt à expliciter les renoncements auxquels il doit consentir pour mettre ses pas dans les siens : « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. » Le renoncement auquel est appelé le disciple est radical. Il inclut non seulement ses biens, ses affections les plus légitimes mais aussi l’entière mise à disposition de sa personne jusqu’à sa propre vie.
Notre Seigneur ajoute même : « Quiconque ne porte pas sa croix et ne vient pas derrière moi ne peut être mon disciple ». Porter sa croix renvoie ici à un style de vie permanent plus qu’à l’acceptation d’un événement ponctuel de sa vie. Porter sa croix s’apparente à une sorte de pédagogie qui nous conduit, à la suite du Christ, à vivre les souffrances, les épreuves et les injustices comme autant d’occasions de nous ouvrir toujours plus à l’amour plutôt que de nous refermer sur nos rancœurs, nos révoltes et nos colères. Fondamentalement, porter notre croix à la suite de Jésus nous guérit peu à peu de cette terrible maladie que Jésus appelle dans l’évangile « la sclérocardia », c’est-à-dire la sclérose, la fermeture et paralysie, dans laquelle se trouve notre cœur lorsqu’il se replie sur lui-même, particulièrement lorsqu’il est confronté à la souffrance, et qu’il finit par ne plus se trouver capable d’aimer.
Marcher à la suite du Christ n’est donc pas à prendre à légère et il s’agit de s’assurer de pouvoir mener cette entreprise jusqu’au bout. C’est ce à quoi nous invite les deux paraboles que Jésus raconte pour prolonger son propos.
Avant de se décider à suivre Jésus, il faut repérer ses véritables ressources et ses véritables forces pour comprendre en réalité qu’elles se ramènent à une seule : la présence de notre Seigneur Jésus-Christ en chacun de nous. Calculer ses ressources et ses forces revient en fin de compte à réaliser que bien des choses nous encombrent et à s’en débarrasser pour nous appuyer uniquement sur notre véritable richesse : le Christ. S’engager à la suite du Christ passe donc bien par un renoncement qui nous conduit à ne compter que sur le Christ, ne rien lui préférer c’est-à-dire ne rien mettre avant lui et tout orienter vers lui.
Parmi ce dont nous avons à nous détacher, nous pensons sans doute très vite à tel bien matériel, à telle affection qui n’est pas tout à fait ordonnée, à tel souci qui trahit une trop grande préoccupation de nous-mêmes.
Peut-être existent-ils des attachements plus subtiles ? N’ayons pas peur de demander au Seigneur de nous aider à prendre conscience de ces liens. Jésus ne parle pas ainsi dans l’évangile pour nous effrayer ou nous décourager ; mais après avoir insisté sur l’urgence d’un choix résolu pour le Royaume, qui seul donne sens à notre vie, il nous invite tout aussi instamment à prendre les moyens pour arriver au but en devenant ses disciples. Ce que nous laisserons, nous serons de toute façon amenés à le laisser au soir de notre vie parce que cela fera obstacle à notre entrée dans la pleine liberté des fils de Dieu. A suivre le Christ, on ne perd donc rien, on gagne tout. Comme le soulignait Benoît XVI dans l’homélie de la messe d’inauguration de son pontificat : « Celui qui fait entrer le Christ ne perd rien, rien – absolument rien de ce qui rend la vie libre, belle et grande. Non ! Dans cette amitié seulement s’ouvrent tout grand les portes de la vie. Dans cette amitié seulement se dévoilent réellement les grandes potentialités de la condition humaine. Dans cette amitié seulement nous faisons l’expérience de ce qui est beau et de ce qui libère. N’ayez pas peur du Christ ! Il n’enlève rien et il donne tout. Celui qui se donne à lui reçoit le centuple. Oui, ouvrez, ouvrez tout grand les portes au Christ, et vous trouverez la vraie vie. Amen » (Benoît XVI, 24 avril 2005).
« Seigneur, dans la confiance, nous voulons t’abandonner toutes les peurs de mettre nos pas dans les tiens, peur d’être dépossédés d’une part de notre vie, peur de nous retrouver privés de liberté, peur de devoir souffrir, mais aussi la peur de ne pas être capables, de ne pas vouloir vraiment marcher à ta suite et devenir tes disciples. Seigneur, nous ne pouvons t’offrir que le seul ‘désir de notre désir de te suivre’ et nous t’ouvrons les portes de notre cœur. Seigneur, nous sommes sûrs que cela te suffit. Viens à notre rencontre pour que nous trouvions dans ton amour la force de mettre nos pas dans les tiens et que nous demeurions unis à toi à jamais. »
Frère Elie
Audience générale du 1er septembre 2010 : Sainte Hildegarde de Bingen
4 septembre, 2010du site:
http://www.zenit.org/article-25250?l=french
Audience générale du 1er septembre 2010 : Sainte Hildegarde de Bingen
Texte intégral
ROME, Mercredi 1er septembre 2010 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse prononcée par le pape Benoît XVI, ce mercredi, au cours de l’audience générale, à Castel Gandolfo.
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Chers frères et sœurs,
En 1988, à l’occasion de l’Année mariale, le vénérable Jean-Paul II a écrit une Lettre apostolique intitulée Mulieris dignitatem, traitant du rôle précieux que les femmes ont accompli et accomplissent dans la vie de l’Eglise. « L’Eglise – y lit-on – rend grâce pour toutes les manifestations du génie féminin apparues au cours de l’histoire, dans tous les peuples et dans toutes les nations ; elle rend grâce pour tous les charismes dont l’Esprit Saint a doté les femmes dans l’histoire du Peuple de Dieu, pour toutes les victoires remportées grâce à leur foi, à leur espérance et à leur amour : elle rend grâce pour tous les fruits de la sainteté féminine » (n. 31).
Egalement, au cours des siècles de l’histoire que nous appelons habituellement Moyen-Age, diverses figures de femmes se distinguent par la sainteté de leur vie et la richesse de leur enseignement. Aujourd’hui, je voudrais commencer à vous présenter l’une d’entre elles : sainte Hildegarde de Bingen, qui a vécu en Allemagne au XIIe siècle. Elle naquit en 1098 en Rhénanie, à Bermersheim, près d’Alzey, et mourut en 1179, à l’âge de 81 ans, en dépit de ses conditions de santé depuis toujours fragiles. Hildegarde appartenait à une famille noble et nombreuse, et dès sa naissance, elle fut vouée par ses parents au service à Dieu. A l’âge de huit ans, afin de recevoir une formation humaine et chrétienne appropriée, elle fut confiée aux soins de la maîtresse Judith de Spanheim, qui s’était retirée en clôture dans le monastère bénédictin Saint-Disibode. C’est ainsi que se forma un petit monastère féminin de clôture, qui suivait la Règle de saint Benoît. Hildegarde reçut le voile des mains de l’évêque Othon de Bamberg et en 1136, à la mort de mère Judith, devenue supérieure de la communauté, ses consœurs l’appelèrent à lui succéder. Elle accomplit cette charge en mettant à profit ses dons de femme cultivée, spirituellement élevée et capable d’affronter avec compétence les aspects liés à l’organisation de la vie de clôture. Quelques années plus tard, notamment en raison du nombre croissant de jeunes femmes qui frappaient à la porte du monastère, Hildegarde fonda une autre communauté à Bingen, intitulée à saint Rupert, où elle passa le reste de sa vie. Le style avec lequel elle exerçait le ministère de l’autorité est exemplaire pour toute communauté religieuse : celui-ci suscitait une sainte émulation dans la pratique du bien, au point que, comme il ressort des témoignages de l’époque, la mère et les filles rivalisaient de zèle dans l’estime et le service réciproque.
Déjà au cours des années où elle était supérieure du monastère Saint-Disibode, Hildegarde avait commencé à dicter ses visions mystiques, qu’elle avait depuis un certain temps, à son conseiller spirituel, le moine Volmar, et à sa secrétaire, une consœur à laquelle elle était très affectionnée Richardis de Strade. Comme cela est toujours le cas dans la vie des véritables mystiques, Hildegarde voulut se soumettre aussi à l’autorité de personnes sages pour discerner l’origine de ses visions, craignant qu’elles soient le fruit d’illusions et qu’elles ne viennent pas de Dieu. Elle s’adressa donc à la personne qui, à l’époque, bénéficiait de la plus haute estime dans l’Eglise : saint Bernard de Clairvaux, dont j’ai déjà parlé dans certaines catéchèses. Celui-ci rassura et encouragea Hildegarde. Mais en 1147, elle reçut une autre approbation très importante. Le pape Eugène III, qui présidait un synode à Trêves, lut un texte dicté par Hildegarde, qui lui avait été présenté par l’archevêque Henri de Mayence. Le pape autorisa la mystique à écrire ses visions et à parler en public. A partir de ce moment, le prestige spirituel d’Hildegarde grandit toujours davantage, d’autant plus que ses contemporains lui attribuèrent le titre de « prophétesse teutonique ». Tel est, chers amis, le sceau d’une expérience authentique de l’Esprit Saint, source de tout charisme : la personne dépositaire de dons surnaturels ne s’en vante jamais, ne les affiche pas, et surtout, fait preuve d’une obéissance totale à l’autorité ecclésiale. En effet, chaque don accordé par l’Esprit Saint est destiné à l’édification de l’Eglise, et l’Eglise, à travers ses pasteurs, en reconnaît l’authenticité.
Je parlerai encore une fois mercredi prochain de cette grande femme « prophétesse », qui nous parle avec une grande actualité aujourd’hui aussi, à travers sa capacité courageuse à discerner les signes des temps, son amour pour la création, sa médecine, sa poésie, sa musique, qui est aujourd’hui reconstruite, son amour pour le Christ et pour son Eglise, qui souffrait aussi à cette époque, qui était blessée également à cette époque par les péchés des prêtres et des laïcs, et d’autant plus aimée comme corps du Christ. Ainsi sainte Hilegarde nous parle-t-elle ; nous en parlerons encore mercredi prochain. Merci pour votre attention.
A l’issue de l’audience générale, le pape s’est adressé aux pèlerins en différentes langues. Voici ce qu’il a dit en français :
Je salue avec joie les pèlerins francophones, en particulier l’aumônerie des jeunes travailleurs du Golfe de Saint Tropez. À la suite de sainte Hildegarde dont je parlerai plus amplement prochainement, puissiez-vous, chers frères et sœurs, vous laisser instruire par l’Esprit Saint. Vous découvrirez alors les dons que le Seigneur vous fait pour le service de l’Église et du monde entier. Bon pèlerinage à tous et bonne rentrée à ceux qui vont reprendre leur travail ou le chemin des études. Je pense particulièrement aux enfants et aux jeunes.
Traduction : Zenit