Archive pour août, 2010
Les apocryphes et le dogme de l’Assomption
13 août, 2010du site:
http://www.bible-service.net/site/878.html
Les apocryphes et le dogme de l’Assomption
Le dogme de l’Assomption corporelle de Marie au ciel a été promulgué le 1er novembre 1950 par Pie XII dans la constitution apostolique « Munificentissimus Deus ». Le pape insiste avec force sur l’importance des célébrations liturgiques du 15 août, en Orient comme en Occident, et en tire argument pour affirmer que « le dogme de l’Assomption de la Vierge Marie au ciel est contenu dans le dépôt de la foi chrétienne confié à l’Église ».
Cette définition dogmatique s’est accompagnée d’une impressionnante réflexion exégétique, historique et systématique, menée par les meilleurs érudits catholiques du moment. Plusieurs d’entre eux se sont penchés sur les « Transitus » apocryphes – dont la bulle papale tait l’existence –, faisant grandement avancer la recherche sur ces textes. Au terme de ces études, ces savants se sont souvent interrogés sur la valeur historique et doctrinale des traditions apocryphes sur la mort de Marie. Voici l’opinion de Martin Jugie, professeur à l’Athénée pontificale du Latran et à l’Institut catholique de Lyon, qui a publié une étude de référence sur le sujet.
Martin Jugie, La mort et l’assomption de la sainte Vierge, p. 167-171
Du point de vue historique, [la] valeur [des apocryphes] est absolument nulle. […] L’historien n’est pas plus renseigné, nous ne disons pas seulement sur les circonstances du passage de la Sainte Vierge de la terre à la vie du ciel mais sur le fait même de sa mort, que ne l’était saint Épiphane à la fin du IVe s. quand il écrivait : « Personne ne sait quelle a été la fin de Marie. » […] Les divergences et les contradictions perpétuelles que nous révèle leur confrontation […] sont bien faites pour augmenter notre scepticisme et nous confirmer dans la conviction qu’aucune tradition positive authentique et remontant jusqu’aux apôtres n’a existé dans l’ancienne Église sur la manière dont la Mère de Dieu a quitté la terre. […]
Au point de vue doctrinal, ces récits méritent d’attirer l’attention de l’historien du dogme, parce qu’ils nous renseignent sur les premières solutions que donna la piété chrétienne au problème posé par la mort de la Mère de Dieu. Du moment qu’on admet que celle-ci est morte – et sur ce point tous les apocryphes du Transitus sont d’accord – la question surgit du sort ultérieur du corps. […] Après le concile d’Éphèse, quand l’attention fut attirée sur l’éminente dignité que confère à Marie la maternité divine, on ne pouvait rester indéfiniment sur l’attitude agnostique qu’avait adoptée [Épiphane]. Le sens chrétien répugnait à admettre que la Vierge toute-sainte, Mère de Dieu, ait pu avoir le sort commun à tous les mortels et que son corps virginal ait connu la corruption du tombeau. Sûrement le Fils de Dieu avait dû soustraire sa Mère à cette humiliation. C’est ce qu’ont senti à peu près tous les auteurs du Transitus. Mais leur solution n’a pas été identique en tout. […]
Les récits apocryphes les plus anciens ont précédé l’institution d’une fête de la Dormition dans les Églises orientales, et il est vraisemblable que leur influence n’a pas été étrangère à cette institution. […] En parlant de la doctrine des Pères grecs sur l’Assomption à partir du VIIe s., nous aurons l’occasion de constater que plusieurs homélistes ont fait des emprunts discrets aux apocryphes […]. Il va sans dire que les représentations sculpturales et picturales de la mort et de l’assomption de la Vierge sont, la plupart du temps, en étroite dépendance des récits apocryphes […].
Ces brèves considérations nous montrent qu’il ne faut ni exagérer ni minimiser l’importance et l’influence des récits apocryphes du Transitus Mariae. Dans le domaine de la doctrine, ils sont, à leur manière, des témoins de l’ancienne tradition, des échos de la pensée chrétienne, à l’époque où ils ont été composés. Presque tous ceux qui sont parvenus jusqu’à nous ont pour auteurs des catholiques ou des monophysites*, qui rivalisaient de vénération et d’amour pour la sainte Theotokos. S’ils n’ont pas tous trouvé du premier coup la vraie solution qui s’impose à l’égard du sort final de la Mère de Dieu, il faut se souvenir de l’absence de tout témoignage explicite sur ce point dans les sources de la Révélation. Ceux qui se sont trompés, qui n’ont pas vu que, si Marie était morte, elle avait dû nécessairement ressusciter, ont, du moins, accordé à son corps le privilège de l’incorruption.
Le lieu de la Dormition, sur le mont Sion près Jérusalem
13 août, 2010du site:
http://www.mariedenazareth.com/373.0.html
Le lieu de la Dormition, sur le mont Sion près Jérusalem
Les premiers siècles de l’ère chrétienne sont très riches en légendes des derniers jours que Marie passa sur la terre.
Les apocryphes, réunis dans le recueil du Transitus Mariae, contiennent les récits les plus variés qui ne sauraient être rejetés en bloc mais demandent à être examinés avec une grande réserve.
« Légendes » et apocryphes : des éléments historiques réels
L’apport de la légende contient des éléments historiques réels qu’il serait bien difficile de préciser et de sélectionner.
Les auteurs apocryphes sont des enfants du milieu grec oriental qui reprennent des traditions orles des judéo-chrétiens mais avec une habitude d’y développer à tout propos et hors de propos le merveilleux car ils ne comprennent pas bien les formulations orientales primitives.
Dès l’origine apparaît un ouvrage peu considérable intitulé « Transitus Sanctae Mariae » qui semble avoir joui d’un tel crédit qu’un décret du pape Gélase (429-496) le condamna comme apocryphe. La date de sa composition reste disputée parmi les spécialistes qui oscillent entre le IIè et le IIIè siècle. Cependant aucun argument décisif n’a encore été fourni bien qu’il semble émaner du Vè siècle, époque de sa condamnation.
Deux versions du Transitus existent: l’une prolixe et diffuse et la seconde attribuée à Méliton de Sardes; celle-ci est en réalité une refonte du Vè siècle dont la sobriété trahit la main d’un rédacteur intelligent et adroit, mais qui ne sut pas retrouver les traditions araméennes primitives, ignorant la langue de celles-ci. C’est une restitution « grecque ».
La parfaite orthodoxie doctrinale de l’ouvrage refondu lui permit d’exercer son influence sur les écrivains ecclésiastiques malgré la mise en garde du pape Gélase.
Le chroniqueur mérovingien Grégoire de Tours (+ 594) puise ostensiblement dans le Transitus quand il rédige son Traité des miracles, et la liturgie médiévale en extrait des passages qu’elle fait lire en la fête de l’Assomption.
Saint Jean Damascène lui-même y puise la localisation du lieu de la Dormition
Ennemi combatif des apocryphes, saint Jean Damascène y recueille pour la présenter comme authentique la convocation miraculeuse des apôtres au moment du trépas de la très Sainte Vierge, qui s’appuie par alleurs sur des traditions nombreuses orientales relatives à une dernière réunion des Apôtres autour de Marie qu’il est plus exact de placer autour du retour de Jacques le Majeur d’Egypte pour l’année sabbatique 40-41, car elles la fixent au début de la « douzième année après l’Ascension » (soit au début 41) alors que l’Assomption est bien attestée à la 21e année (51)..
Cette autorité qui s’est imposée sans contrainte et sans interruption, laisse supposer que l’auteur apocryphe a recueilli ses informations à des sources authentiques. II n’est donc pas sans utilité d’en établir la valeur réelle parce que les sources utilisées par le Transitus comblent une lacune dans l’histoire et fournissent un élément à la piété et à la croyance.
Elles proposent à notre coeur d’enfants de Marie un nouvel objet d’affection tandis qu’elles projettent leur clarté sur l’un des plus grands mystères de l’existence de la Mère de Dieu.
La «Sainte Sion» : le mont Sion, lieu de la Dormition
Les apocryphes admettent la mort corporelle de la très Sainte Vierge qu’ils fixent à Jérusalem, le 21 janvier.
Des indices sérieux permettent d’établir que la première fête de la Madone, vers le IIè siècle, eut pour objet la commémoraison de son trépas, selon l’habitude de célébrer la « naissance au Ciel » des saints et martyrs.. Du reste, si l’on compare la fête de Marie avec celles des autres saints célébrées dans les premiers siècles il en résulte une analogie qui permet d’en préciser l’objet.
En effet, il est étonnant de constater que toutes, sous quelque dénomination que ce soit, rappellent le souvenir de la mort des serviteurs de Dieu. Plusieurs églises inscrivent leur première fête de la Mère de Dieu sous des titres bien de nature à confirmer l’opinion, comme « Dormition », « transitus », »migration », « mémoire »… de Marie.
La coïncidence de la dédicace des églises dédiées à la très Sainte Vierge au 21 janvier, n’est donc pas sans importance.
Mais iI est étonnant de constater qu’il faille attendre au VIIIè siecle pour trouver un texte positif qui fixe au Mont Sion le trépas de la très Sainte Vierge, c’est-à-dire l’époque qui suivit l’occupation de la ville par les Arabes et le moment où ils ne respectent que les églises ayant une dédicace mariale, seule reconnue dans l’Islam au contraire des apparitions du Ressuscité.
Le fait apparaît d’autant plus étrange qu’au témoignage concordant des apocryphes, cette croyance correspond alors à l’opinion de l’église de Jérusalem. Il est probable que le Cénacle fut le lieu où l’on voulut conserver le trésor le plus précieux que Jésus avait laissé à la terre après le saint Sépulcre en l’attachant à la présence en ces lieux de la Vierge Marie, à partir du Jeudi Saint jusqu’à sa retraite à Ephèse.
Le Nouveau Testament reconnaît le Cénacle comme le rendez-vous habituel des apôtres et des disciples; s’il n’appartenait pas à un parent de Marie, son propriétaire est, d’après les traditions orientales Lazare, qui l’avait ouvert largement à Jésus et aux disciples de Jésus, ses hôtes jusqu’à en faire le premier lieu du culte liturgique de l’Eglise naissante.
Il semble évident que l’importance de l’institution de l’Eucharistie et la fondation de l’Eglise aient rejeté dans l’ombre les autres souvenirs attachés au Cénacle.
Quand, sous le pontificat de Jean, patriarche grec de Jérusalem (388-417), la «petite église», construite sur le lieu du Cénacle, ayant échappé aux destructions de 70 et de 136, et restée aux mains des Judéo-chrétiens, eut aux grandes fêtes un accès autorisé à partir de la Basilique grandiose du Mont Sion ; alors le partage avec les autres souvenirs fut mis en évidence.
A côté des souvenirs de la dernière Cène et de la descente du Saint-Esprit, que l’on célébrait dans l’ancienne église, historiquement la Sainte Sion originale, apparut alors celui du trépas de la Bienheureuse Vierge qui occupera bientôt une place distincte dans la nouvelle Basilique.
Dans une ode composée au temps de sa jeunesse, saint Sophrone célèbre la pierre vénérée dans la basilique et sur laquelle la Mère de Dieu aurait achevé son pèlerinage terrestre.
Le sanctuaire «Mère de toutes les églises» du monde
Détruite par les Perses (614) qui étaient en lien avec les judéo-chrétiens, la grande basilique « grecque » de la Sainte Sion fut en partie restaurée par le patriarche Modeste et le culte de la Dormition de la Mère de Dieu, solidement implanté, n’en souffrit point. Si l’on en juge par un plan de la basilique dessiné par Arculfe, la restauration de la basilique lui aurait donné une plus grande importance.
L’inscription «C’est ici que sainte Marie est morte» est sans nul doute un témoignage plus affirmatif que la pierre célébrée par saint Sophrone, et permet de conclure à l’existence d’un local distinct.
Cette opinion est d’autant plus plausible que la tradition en était arrivée à affirmer que la Basilique byzantine renfermait dans ses murs « la chambre de Marie». Le sanctuaire qu’au VIIè siècle saint Jean Damascène proclame «mère de toutes les églises du monde» connut une ère de vraie splendeur qui s’est prolongée pendant deux cents ans. Il fut démoli en 966 et sa reconstruction entreprise par les croisés s’élèvera sur les fondations byzantines.
La Basilique des croisés est devenue à ce moment plus que jamais un sanctuaire marial.
«0 sainte Mère de Dieu, tu as été élevée au-dessus des choeurs des anges».
Cette chapelle fut isolée par de lourdes grilles en fer forgé; ses murs étaient décorés de peintures représentant le trépas de la très Sainte Vierge selon la tradition: classique de l’iconographie byzantine, au dire de Jean de Wurzbourg.
Aujourd’hui, après six siècles de péripéties, la nouvelle Eglise de la Dormition s’élève sur le mont Sion
Lors de la prise de Jérusalem en 1187 la Basilique Sainte-Marie du Mont Sion ne fut ni détruite ni convertie en mosquée mais abandonnée.
Puis, en 1219, sur l’ordre de Malek el-Mouhadhem, elle fut dévastée avec plusieurs autres sanctuaires de Palestine; ce sultan espérait ainsi décourager tout pélerinage important et donc tout risque d’effort de conquête de la part des croisés. Ce qu’il en laissa fut rasé en 1244 par les Karesmiens.
Un siècle plus tard, les Franciscains qui avaient réussi à s’établir au Mont Sion, restaurèrent la chapelle commémorative. Ils se proposaient de restaurer l’église de la Dormition dont les murs étaient encore debout en 1294, selon Ricoldo de Monte Croce; ils en avaient même obtenu l’autorisation formelle du pape Grégoire XI mais l’intransigeance des musulmans les empêcha de réaliser le projet.
Ainsi le sanctuaire de la Dormition fut abandonné parce qu’il n’était pas compris dans la zone que la reine Sanche de Naples avait achetée sur le Mont Sion et que le Pape avait confiée à la garde des Franciscains.
Cependant, au XVè siècle, des efforts furent déployés pour relever les ruines de la Dormition et les énormes sacrifices pécuniaires consentis obtiendront un certain succès. Le culte fut ranimé et le service religieux largement assuré, ce qui réveilla le fanatisme assoupi car, en 1490, des interventions parties de Jérusalem obtinrent du sultan la démolition de la chapelle.
Au demeurant, on avait enregistré pendant ces années de culte l’existence d’une « image de Notre Dame dans l’oratoire des latins du Mont Sion » qui était vénéré par tous et se traduisait par l’ordre donné aux éthiopiens d’entrer dans son sanctuaire tête nue et sans chaussures.
Au milieu de la désolation de ce champ de ruines une simple pierre marquée d’une croix indiquait aux pèlerins l’emplacement du sanctuaire de la Dormition.
En 1898, l’empereur Guillaume II, à l’occasion de son voyage dans le Proche-Orient, obtint du sultan Abdul Hamid la cession du vaste terrain sur lequel s’élevait jadis l’église byzantine et en fit don aux catholiques allemands. Grâce aux aumônes recueillies par la societé rhénane Pro Palestina une nouvelle Basilique de la Dormition a surgi, imposante et monumentale, qui fait revivre les fastes des siècles de foi des byzantins et des croisés.
(La Dormition de Notre-Dame Il transito della B. Vergine Maria, 31,32, Bonaccorsi, op.cit. 31-32-273 ; 38,39-277 ; 44,45-279)
bonne nuit
13 août, 2010A hanging basket of annual flowers
http://www.flowerpictures.net/blooming/pages/flower_basket_04.htm
Le Missel romain : Rituel du mariage : Bénédiction 5
13 août, 2010du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20100813
Le vendredi de la 19e semaine du temps ordinaire : Mt 19,3-12
Commentaire du jour
Le Missel romain
Rituel du mariage : Bénédiction 5
« Ils ne sont plus deux, mais un seul »
Seigneur notre Dieu,
créateur de l’univers et de tout ce qui vit,
tu as fait l’homme et la femme à ta ressemblance (Gn 1,27),
et pour qu’ils soient associés à ton œuvre d’amour,
tu leur as donné un cœur capable d’aimer.
Tu as voulu qu’aujourd’hui, dans cette église,
N. et N. unissent leur vie.
Tu veux maintenant qu’ils construisent leur foyer,
qu’ils cherchent à s’aimer chaque jour davantage
et suivent l’exemple du Christ,
lui qui a aimé les hommes jusqu’à mourir sur une croix.
Bénis, protège et fortifie l’amour de ces nouveaux époux :
que leur amour soutienne leur fidélité ;
qu’il les rende heureux et leur fasse découvrir dans le Christ
la joie de don total à celui que l’on aime.
Que leur amour, semblable à ton amour, Seigneur,
devienne une source de vie ;
qu’il les garde attentifs aux appels de leurs frères,
et que leur foyer soit ouvert aux autres.
En s’appuyant sur leur amour et sur l’amour du Christ
qu’ils prennent une part active
à la construction d’un monde plus juste et fraternel
et soient ainsi fidèles à leur vocation d’hommes et de chrétiens.
Amen.
14 août: Saint Maximilien Kolbe
12 août, 201014 août Saint Maximilien Kolbe: témoin de la solidarité
12 août, 2010samedi le 14 août est la mémoire de Père Massimiliano Maria Kolbe, je ne mets pas l’histoire parce que je l’ai probablement mise déjà, du site:
http://www.pointscoeur.org/saints_patrons/maximilien_kolbe/index.htm
Saint Maximilien Kolbe, témoin de la solidarité
Solidaire par amour
Nous connaissons surtout du père Kolbe son martyre à Auschwitz et le don qu’il fit de sa vie, en prenant la place d’un père de famille : geste héroïque en des temps extrêmes. Aujourd’hui, il nous semble, du moins sous nos latitudes, que les temps sont plus conscients des dangers que représentent les extrémismes de tous horizons. Mais nous savons aussi que la corde sur laquelle évolue notre monde funambule est fragile. Aussi Maximilien Kolbe reste un phare, comme le dit le pape Jean-Paul II, pour notre temps difficile. Le geste de cet homme, s’il fût accompli en quelques secondes, le temps de faire un pas en direction du chef de camps, n’est cependant pas spontané. Il intervient au terme d’un itinéraire qui dépasse Maximilien lui-même, depuis que l’amour autant que la haine prévaut aux relations humaines et ainsi construit la dignité propre de l’humanité. Refaisons ensemble cette route.
Le Message Évangélique
La solidarité envers les plus pauvres marque tous les temps, mais la nouveauté du message évangélique se trouve dans le fait que Dieu lui-même, en Jésus-Christ prend le visage du Pauvre : « Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait ». Le jeune franciscain qu’est à l’époque Maximilien Kolbe, exprimera cela pour lui-même dans ses carnets spirituels : « aime les enfants, les pauvres, les malades… Un malade est une bénédiction pour le couvent, car il efface les fautes des frères. Va visiter les malades… Aime Dieu dans le prochain. » La vie, l’œuvre, la solidarité et la mort du père Kolbe reposent sur ce pilier du message évangélique.
Fils de François
Cette solidarité du père Kolbe s’inscrit dans le sillage du petit homme qui, au détour d’un chemin, rencontra son Seigneur sous les traits d’un lépreux, il y a sept siècles, au cœur de l’Italie. Assumant le dégoût qu’il éprouvait pour cette maladie et ceux qui en étaient atteints, François d’Assise y découvre une présence : celle du crucifié… Son cœur se brise, il descend de cheval et embrasse le lépreux… Bien plus, il visite les léproseries et se met au service des lépreux non par vertu, mais par amour.
Il est parfois regrettable que l’on dissocie l’œuvre de père Kolbe de son appartenance à la famille franciscaine. Son martyre même trouve sa source dans cet héritage du baiser au lépreux, dans son amour de la pauvreté, même s’il utilise pour vivre cet idéal, les moyens les plus sophistiqués.
Aujourd’hui encore, dans cette Cité de l’Immaculée qu’il a fondée à côté de Varsovie, le murmure des rotatives de l’imprimerie est parfois couvert par la sirène invitant les frères pompiers à la solidarité du secours. Il en est de même à Nagasaki, où le père Kolbe continue son œuvre médiatique, tout en fondant aussi des écoles et en s’initiant au dialogue inter-religieux, comme l’avait fait François d’Assise avec le Sultan. De nombreuses photographies du père Kolbe en compagnie de moines Zen, en témoignent.
La pauvreté franciscaine vécue comme solidarité
Si le père Kolbe a toujours tenu à propager le message évangélique et marial, en utilisant un matériel d’avant-garde, et par conséquent coûteux, il voulut toujours vivre lui-même ainsi que ses frères, dans la plus grande pauvreté. Ce n’était pas pour lui une contrainte, mais au contraire, le signe même de l’authenticité du message qu’il voulait annoncer. Les baraquements de Niepokalanov ou ceux de Nagasaki sont révélateurs de cet esprit de solidarité, qu’entretenait le père Kolbe avec les plus pauvres.
La Mission de l’Immaculée, œuvre missionnaire.
Le père Kolbe parle avant tout de conquête. C’est sur le plan missionnaire qu’il se place le plus souvent dans ses écrits. Proposer sans cesse la foi au monde de son temps, pour que ceux qui ignorent le Christ puissent le connaître et l’aimer par l’Immaculée. C’est pourquoi, la Mission de l’Immaculée est d’abord un mouvement de spiritualité mariale comme une proposition du message chrétien. C’est aussi un appel à la conversion et à l’offrande de notre monde à Dieu par les mains de l’Immaculée. Une statue, dans la basilique de Niepokalanov, représente cela : le père Kolbe et le pape présentant à Marie le globe terrestre. Cette symbolique évoque la totalité du message de Maximilien : ce monde est aimé par Dieu et attend d’être offert dans l’Amour qui, seul, peut le construire.
Le père Kolbe ne parle pas beaucoup dans ses écrits de la solidarité au sens où nous l’entendons aujourd’hui. Certes, la Mission de l’Immaculée n’est pas une œuvre caritative. Mais force est de reconnaître que là où est mis en acte ce qu’il écrit, il y a bel et bien solidarité. En effet, il n’est pas possible, et le père Kolbe le savait fort bien, de proposer de manière crédible la foi chrétienne sans que le missionnaire lui-même partage la même pauvreté de ceux vers qui il est envoyé. C’est ainsi qu’il manifeste leur dignité humaine par la compassion et l’aide matérielle autant qu’il est possible de la dispenser. Il définira cette intuition dans une lettre du 14 octobre 1933, envoyée de Nagasaki : « La Cité de l’Immaculée en terre de mission est telle qu’on l’imagine et comme je l’ai toujours désirée : très modeste, très pauvre, franciscaine au vrai sens du mot. »
La presse pour tous
En désirant annoncer le message évangélique avec le concours de tous les moyens médiatiques d’avant-garde, le père Kolbe désire aussi que toutes les couches de la société de son temps puissent bénéficier de ce progrès. C’est pourquoi, il ne se satisfait pas d’éditer un mensuel marial, intitulé Le messager de l’Immaculée, sorte de magazine spirituel. Il éditera rapidement un quotidien d’actualité, très bon marché, qui permettra, non seulement aux plus humbles d’être informés de ce qui se passe dans le monde, mais encore, d’apprendre à porter sur celui-ci, un regard chrétien. Le format de ce journal, sa concision, la diversité de ses rubriques en font rapidement un média de masse, publié chaque jour en Pologne, à deux cent soixante mille exemplaires… Il en sera de même au Japon. Nous rejoignons là l’intuition universelle du père Kolbe, et sa solidarité aux dimensions du monde, dont témoignera l’un de ses collaborateurs : « Il portait en lui le désir ardent de donner sa vie pour tous les hommes et pour chacun en particulier ».
Niepolakalanov, durant la guerre
Cette période troublée à laquelle il ne survivra pas, va donner au père Kolbe de concrétiser cette phrase qu’il a prononcée : « L’amour seul est force de création ». Encore une fois, la solidarité évangélique n’est pas seulement humanisme et philanthropie, mais essentiellement fondée sur l’Amour. En effet, il ne s’agit pas d’être conscient de la grandeur et de la dignité humaine, mais bien plus simplement d’aimer profondément l’humanité. Alors que les rotatives sont stoppées (l’autorisation d’éditer se faisant attendre de la part de l’occupant allemand), et que la persécution fait rage, Niepokalanow devient un véritable camp de réfugiés : Polonais, Juifs et autres exilés viennent frapper à cette porte dont ils sont sûrs qu’elle s’ouvrira pour eux.
Le camp de l’Amour
La solidarité du père Kolbe se manifestera pleinement dans son sacrifice ultime pour un père de famille : c’est le sommet de toute sa vie. Il semble, selon les témoignages, que sa solidarité fut d’autant plus remarquée qu’elle portait ses compagnons d’infortune au-delà de la simple entraide, puisqu’elle avait un fondement spirituel : vaincre le mal par l’amour. En effet, les témoins rapportent qu’au-delà d’un secours matériel, le père Kolbe dispensait l’espérance, soutenait le moral de ses codétenus, leur redonnant des forces pour lutter et pour vivre. Voici ce que rapporte un docteur du camp : « Il m’indiquait chaque fois d’autres personnes qui selon lui, avaient davantage besoin… Dans l’atmosphère générale d’instinct animal de conservation qui régnait partout dans le camp, un tel désir de se sacrifier pour les autres fut pour moi quelque chose de surprenant, et je vis dans le père Kolbe un homme peu commun. » Cette petite réflexion nous invite nous aussi à être solidaires par amour, mais comment rendre par écrit ce qui ne peut qu’être vécu concrètement ? Comment en effet exprimer l’amour, sinon en faisant comme le père Kolbe : oser le geste total, à la suite du Christ ? Maximilien nous invite par sa vie et le don de celle-ci, à faire de la solidarité, le « point-cœur » de la nôtre : « Que souhaiter de plus grand ? nous dit-il. Je ne connais rien de plus sublime que cette affirmation de Jésus : “Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.”» (Lettre du 18.8.1939)
Frère Bernard,
franciscain conventuel
Biographie de Maximilien Kolbe (1894-1941) :
Raymond Kolbe est né en Pologne dans une famille assez pauvre, mais profondément unie et croyante. C’est un petit garçon assez turbulent, jusqu’au jour où sa mère s’écrie : « Mon pauvre enfant, qu’est-ce que tu deviendras ? » Cette question le bouleverse. Il s’ensuit un événement fondamental : « J’ai beaucoup prié la Sainte Vierge de me dire ce que je deviendrai. Alors elle m’est apparue en tenant deux couronnes, l’une blanche et l’autre rouge. Elle m’a regardé avec amour et me les a proposées. La blanche signifie que je serai toujours pur et la rouge que je serai martyr. Je les ai acceptées toutes les deux ! » avoue-t-il à sa mère. Il a dix ans. Dès treize ans, Raymond se sent appelé à devenir franciscain et entre au petit séminaire de Lwow. En 1910 il prend le nom de Maximilien-Marie et commence son noviciat. Il fait de très brillantes études à Rome malgré sa santé fragile et des attaques de tuberculose. En 1917 il fonde la Milice de l’Immaculée qui a pour but la conversion de tous les pécheurs. Les moyens mis en œuvre sont : l’exemple, la prière, la souffrance et le travail, dans une consécration totale à l’Immaculée. Maximilien est aussi très proche de Thérèse de l’Enfant Jésus à qui il confie ses désirs missionnaires infinis. Il est ordonné prêtre en 1918. De retour en Pologne, il fonde un mensuel : Le chevalier de l’Immaculée, qui connaît une diffusion étonnante. En 1927 il fonde Niepokalanow, la cité de l’Immaculée, immense « couvent maison d’édition ». En 1930 il part au Japon et fonde Mugenzai No Sono : le jardin de l’Immaculée, où il demeure jusqu’en 1936. La guerre interrompt toutes ces activités : la Pologne est vaincue et occupée. Il est arrêté une première fois avec ses frères le 19 septembre 1939. Relâchés le 8 décembre, ils retrouvent Niepokalanow saccagée. Maximilien réussira à publier un dernier numéro du chevalier avant d’être arrêté à nouveau le 17 février 1941. Le 28 mai, il est transféré à Auschwitz. Il y est particulièrement maltraité en tant que chrétien et prêtre mais toujours il répond à la haine par l’amour. un jour il s’offre en échange d’un de ses codétenus, père de famille, condamné à mort en représailles d’une évasion. Ils sont dix hommes condamnés à mourir de faim et de soif. Mais la présence de Maximilien transforme cette agonie qu’ils vivent dans les chants et la prière. Dernier survivant, le père Maximilien sera achevé par une injection de phénol le 14 août 1941.
Lettre à ses frères dispersés (1940) :
N’ayons aucune trêve dans notre travail de missionnaires. Répandons son règne dans tous les cœurs. Offrons dans ce but toutes nos peines et toutes nos souffrances. Ne désirons qu’une seule chose : qu’elle soit contente de nous. Tâchons de lui faire plaisir à nos dépens, même si cela nous coûte… Combien d’âmes retrouveront la lumière, grâce à votre dispersion ! Prions, acceptons amoureusement toutes les croix, aimons tous nos prochains, sans nulle exception, amis et ennemis… Dieu est amour : et comme l’effet doit ressembler à la cause, toute la création vit d’amour. Non seulement pour la fin dernière, mais aussi pour les fins intermédiaires et dans toute action saine et normale l’amour est le principal ressort et le principal moteur.
bonne nuit
12 août, 2010Sandhill Cranes Image With Surrealistic Purple Colors
http://animalphotos.info/a/topics/animals/birds/crane-sandhill/
Sainte Faustine Kowalska: Ne devais-tu pas…avoir pitié de ton compagnon, comme j’avais eu pitié de toi ? »
12 août, 2010du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20100812
Le jeudi de la 19e semaine du temps ordinaire : Mt 18,21-35#Mt 19,1-1
Commentaire du jour
Sainte Faustine Kowalska (1905-1938), religieuse
Petit journal, § 163 (trad. Parole et dialogue 2002, p. 102)
« Ne devais-tu pas…avoir pitié de ton compagnon, comme j’avais eu pitié de toi ? »
Je désire me transformer tout entière en ta miséricorde et être ainsi un vivant reflet de toi, ô Seigneur ; que le plus grand des attributs divins, ton insondable miséricorde, passe par mon âme et mon cœur sur le prochain.
Aide-moi, Seigneur, pour que mes yeux soient miséricordieux, pour que je ne soupçonne jamais ni ne juge d’après les apparences extérieures, mais que je discerne la beauté dans l’âme de mon prochain et que je lui vienne en aide.
Aide-moi, Seigneur, pour que mon oreille soit miséricordieuse, afin que je me penche sur les besoins de mon prochain et ne reste pas indifférente à ses douleurs ni à ses plaintes.
Aide-moi, Seigneur, pour que ma langue soit miséricordieuse, afin que je ne dise jamais de mal de mon prochain, mais que j’aie pour chacun un mot de consolation et de pardon.
Aide-moi, Seigneur, pour que mes mains soient miséricordieuses et remplies de bonnes actions, afin que je sache faire du bien à mon prochain et prendre sur moi les tâches les plus lourdes et les plus déplaisantes.
Aide-moi, Seigneur, pour que mes pieds soient miséricordieux, pour me hâter au secours de mon prochain, en dominant ma propre fatigue et ma lassitude. Mon véritable repos est de rendre service à mon prochain.
Aide-moi, Seigneur, pour que mon cœur soit miséricordieux, afin que je ressente toutes les souffrances de mon prochain. Je ne refuserai mon cœur à personne. Je fréquenterai sincèrement même ceux qui, je le sais, vont abuser de ma bonté, et moi, je m’enfermerai dans le Cœur très miséricordieux de Jésus. Je tairai mes propres souffrances. Que ta miséricorde repose en moi, ô mon Seigneur.
C’est toi qui m’ordonnes de m’exercer aux trois degrés de la miséricorde ; le premier : l’acte miséricordieux — quel qu’il soit ; le second : la parole miséricordieuse — si je ne peux pas aider par l’action, j’aiderai par la parole ; le troisième — c’est la prière. Si je ne peux pas témoigner la miséricorde ni par l’action, ni par la parole, je le pourrai toujours par la prière. J’envoie ma prière même là où je ne puis aller physiquement.
O mon Jésus, transforme-moi en toi, car tu peux tout.