Archive pour le 30 août, 2010
Lettre du Cardinal Carlo Maria Martini aux parents (Schuster dans la prière)
30 août, 2010du site:
http://www.stignace.net/recherchedetextes/cadretextes/lettrecalmartini.htm
À tous ceux qui aiment leurs enfants et l’avenir de l’Église[1]
Lettre du Cardinal Carlo Maria Martini aux parents
alors qu’il quittait son diocèse de Milan à la fin de son ministère d’évêque.
1. La famille est une vocation
2. L’éducation : collaboration à la joie des enfants
3. Estime des prêtres et appréciation de leur vie
4. La prière pour les vocations au ministère
Pour la fête de saint Charles[2], l’année dernière, j’ai écrit une lettre aux prêtres sur l’avenir des vocations. Maintenant, avant de conclure mon ministère à Milan, je voudrais dire un mot sur ce sujet également à tous les parents, mais en élargissant le plus possible les horizons, dans le cadre de la vie de famille et dans le cadre de toute vocation chrétienne. Je vous écris cela en la fête de la Nativité de saint Jean-Baptiste, qui nous parle de la joie d’un père et d’une mère d’avoir un fils auquel Dieu a confié une grande mission. J’ai déjà parlé aux parents de ces thèmes dans quelques brèves pages des lettres de Noël dans les années passées, et je frappe maintenant de nouveau avec discrétion à votre porte.
Aurez-vous du temps pour lire aussi cette lettre ? Aurez-vous un moment de calme pour partager quelque chose de ma préoccupation et prendre un peu en considération ma proposition ? Qui sait ce que fut votre journée ? Peut-être, après des heures d’un travail difficile et effectué non sans tensions, avez-vous eu à affronter un voyage de retour à la maison qui a été plus long et plus exaspérant que d’habitude à cause d’un bouchon, d’un retard, de quelque chose d’imprévu. Et pour finir, peut-être que, à peine rentrés à la maison, vous avez croisé le regard irrité de votre fille adolescente à cause d’une permission refusée et l’agitation du plus petit avec ses caprices et son approximation décourageante afin d’en finir au plus vite avec ses devoirs. Et moi, j’ose encore vous déranger… !
Vous devez croire que ce qui me pousse à vous écrire, c’est vraiment une affection, un souci porté à votre famille, le désir de vous dire une fois encore que je suis proche de vous et mon admiration pour votre tâche éducative, si fascinante et parfois si usante.
Je vous écris pour partager avec vous une préoccupation. Il me semble entrevoir chez beaucoup d’enfants et de jeunes un désarroi devant l’avenir, comme si personne ne leur avait jamais dit que leur vie n’est pas un hasard ou un risque, mais qu’elle est une vocation.
Aussi, je voudrais vous parler de la vocation de vos enfants et vous inviter à leur ouvrir des horizons d’espérance. En effet, vos enfants, que vous aimez tant, sont aimés encore bien avant, et d’un amour infini, par Dieu le Père : aussi sont-ils appelés à la vie, au bonheur que le Seigneur annonce dans son Évangile. Donc, le discours sur la vocation est pour suggérer la route qui mène à la joie, parce que c’est là le projet de Dieu sur chacun : qu’il soit heureux.
Vous ne devez donc pas avoir peur : le Seigneur n’appelle que pour rendre heureux. Voilà pourquoi j’ose vous déranger. Votre bonheur et celui de vos enfants me tiennent à cœur. Et c’est pour cela que me tiennent à cœur tous les choix de vie possibles : le mariage et la vie consacrée, le don de soi dans le ministère de prêtre et de diacre, l’accomplissement de la profession comme une mission. Tous ces choix peuvent être une manière de vivre la vie chrétienne s’ils sont motivés par l’amour et non par l’égoïsme, s’ils comportent un engagement définitif, si les critères et le style de la vie quotidienne sont ceux de l’Évangile.
Je vous écris, donc, pour vous dire avec quelle affection je suis proche de vous et que je partage votre souci que la vie de vos enfants, que vous aimez tant, ne soit pas perdue.
1 – La famille est une vocation
La première vocation dont je veux vous parler est la vôtre, celle d’être mari et femme, père et mère.
Aussi mon premier mot est précisément de vous inviter à prendre bien soin de votre amour en tant que mari et femme : au milieu de tant de choses urgentes, au milieu des si nombreuses sollicitations qui vous assaillent, il me semble qu’il est nécessaire de garder un peu de temps, de défendre un peu d’espace, de programmer un certain moment, qui soient comme un rite pour célébrer l’amour qui vous unit. L’inertie de la vie avec ses frénésies et ses ennuis, l’usure de la convivialité, le fait que chacun est un jour ou l’autre une déception pour l’autre quand apparaissent et s’aggravent des défauts et des méchancetés, tout cela finit par faire oublier la bénédiction que sont l’amour mutuel, le fait de vivre ensemble, de mettre au monde des enfants et de les introduire dans la vie.
L’amour qui vous a convaincus de vous marier ne se réduit pas à l’émotion d’un moment un peu euphorique, il n’est pas seulement un attrait que le temps consume. L’amour sponsal est votre vocation : dans votre amour, vous pouvez reconnaître l’appel du Seigneur. Le mariage n’est pas seulement la décision d’un homme et d’une femme : c’est la grâce qui pousse deux personnes mûres, conscientes, heureuses, à donner un visage définitif à leur liberté. Le visage de deux personnes qui s’aiment révèle quelque chose du mystère de Dieu. Aussi voudrais-je vous inviter à garder la beauté de votre amour et à persévérer dans votre vocation : il en découle toute une conception de la vie qui encourage la fidélité, permet de supporter les épreuves, les déceptions, qui aide à traverser les crises éventuelles sans croire qu’elles sont irrémédiables. Celui qui vit son mariage comme une vocation professe sa foi : il ne s’agit pas seulement de rapports humains qui peuvent être un motif de bonheur ou de tourment ; il s’agit de traverser les jours avec la certitude de la présence du Seigneur, avec l’humble patience de prendre chaque jour sa croix, avec la fierté de pouvoir faire face, par grâce de Dieu, aux responsabilités.
Ce n’est pas toujours que les engagements professionnels, les réalisations familiales, les conditions de santé, le contexte dans lequel vous vivez, aident à voir avec lucidité la beauté et la grandeur de votre vocation. Il est nécessaire de réagir à l’inertie qu’engendre la vie quotidienne et de vouloir avec ténacité également des moments de liberté, de sérénité, de prière. Je vous invite donc à prier ensemble, dès ce soir, puis demain, puis toujours : une prière simple pour remercier le Seigneur, pour demander sa bénédiction pour vous, vos enfants, vos amis, votre communauté : quelques « Je vous salue, Marie » pour toutes ces attentes et ces peines que, peut-être, on ne réussit pas même à s’exprimer. Je vous invite à choisir quelques dates, à les distinguer par un signe, comme une visite à un sanctuaire, une messe même un jour de semaine, une lettre pour dire ces mots qui se bloquent dans notre gorge : la date de votre mariage, celle du baptême de vos enfants, celle de quelque deuil familial, pour ne donner que quelques exemples.
Je vous invite à trouver le temps de vous parler avec simplicité, sans transformer chaque point de vue en entêtement, toute divergence en litige : un temps pour parler, échanger des idées, reconnaître ses erreurs et demander pardon, se réjouir du bien accompli, un temps pour parler en se promenant tranquillement le dimanche après-midi, sans hâte. Et je vous invite à rester seuls pendant un petit moment, chacun pour son compte : un moment de détachement peut aider à être mieux et plus volontiers ensemble.
Je vous invite à avoir confiance dans l’incidence de votre oeuvre d’éducation : trop de parents sont découragés par l’impression d’une certaine imperméabilité de leurs enfants, qui sont capables de beaucoup exiger, mais qui se montrent réfractaires à toute interférence dans leurs amitiés, leurs horaires, leur monde.
Votre vocation à éduquer est bénie de Dieu : aussi, transformez vos appréhensions en prière, en méditation, en calme confrontation. Éduquer, c’est comme semer : le fruit n’est pas garanti et il n’est pas immédiat, mais si l’on ne sème pas, il est certain qu’il n’y aura pas de récolte. Éduquer est une grâce que le Seigneur vous fait : accueillez-la avec gratitude et sens des responsabilités. Cela demandera parfois patience et gentille complaisance, parfois fermeté et détermination ; dans une famille, il arrive aussi que l’on se dispute et que l’on va se coucher sans se saluer : mais ne perdez pas courage, il n’y a rien d’irrémédiable pour qui se laisse conduire par l’Esprit de Dieu.
Et confiez souvent vos enfants à la protection de Marie, n’omettez pas de dire une dizaine de chapelet pour chacun d’eux : ayez confiance et ne perdez l’estime ni de vous-mêmes ni de vos enfants. Éduquer, c’est devenir collaborateurs de Dieu pour que chacun réalise sa vocation.
2 – L’éducation : collaboration à la joie des enfants
La joie que vous désirez pour vous et pour vos enfants est un don mystérieux de Dieu : elle nous parvient comme la lumière amicale des étoiles, comme une musique heureuse, comme le sourire d’un visage désiré. La collaboration que les parents peuvent donner à la joie des enfants, c’est l’éducation chrétienne. L’éducation n’est pas un mécanisme qui conditionne, mais l’accompagnement d’une jeune liberté pour que, si elle le veut, elle parvienne à son achèvement dans l’amour. Éduquer est donc un service humble, qui peut connaître l’échec ; c’est cependant aussi une entreprise formidable qu’un homme et une femme peuvent goûter avec une intensité inexprimable.
L’éducation chrétienne est le travail patient et tenace qui prépare le terrain au don de la joie de Dieu. En effet, la lumière des étoiles ne se voit pas si la lueur brutale des luminaires cache la nuit, la musique heureuse ne nous enveloppe pas de consolation quand le vacarme et le bruit se font assourdissants, et on n’a pas le temps de regarder un visage ami dans l’excitation d’une foule en délire. Pour préparer à la joie, une purification est donc nécessaire, qui ne va pas sans peine.
Je veux parler brièvement au moins de quelques purifications qui me semblent particulièrement nécessaires aujourd’hui.
La purification des affections signifie introduire à la joie que ne connaît pas celui qui imagine les rapports entre l’homme et la femme comme une façon de réduire l’autre à l’état d’instrument, pour son propre plaisir et l’affirmation de lui-même : alors, les affections dégénèrent en passion, possessivité, sensualité.
L’esprit de service et la disponibilité au sacrifice introduisent à cette joie qui se réjouit de voir les autres heureux, de voir que les initiatives marchent bien, que les communautés sont vivantes et animées. C’est une joie que ne connaît pas celui qui se repaît dans sa paresse, qui ne recherche aucun résultat. Comme cela me serre le cœur de voir le gaspillage de temps, de ressources jeunes et fascinantes, le gaspillage d’intelligence et d’argent que je vois s’accomplir de la part de si nombreux groupes de jeunes ! Comme il est urgent de réagir devant l’inertie et la mauvaise volonté pour construire une vie heureuse !
La purification de la peur de l’avenir est urgente pour introduire à la joie de ce qui est définitif. Une vie s’accomplit quand elle se définit par le dévouement : le choix définitif doit être désiré comme le chemin de la paix, comme l’entrée dans l’âge adulte et dans ses responsabilités. Bénis soient ces parents qui, avec la fidélité de leur amour, enseignent que ce qui est définitif est une grâce et non pas un danger à redouter, ni une limitation de la liberté qu’il faut retarder le plus possible. Au contraire, dangereuses et sources d’inquiétude sont la précarité, la vie dans le provisoire, le désarroi qui laissent un jeune homme ou une jeune fille enfermé à part dans la vie, incertain de son identité et effrayé devant son avenir.
Éduquer à l’appartenance à l’Église
Vous, parents, ressentez la responsabilité de pourvoir au bonheur de vos enfants : vous êtes disposés à concéder beaucoup, parfois même trop, « pourvu qu’il (qu’elle) soit heureux (heureuse) ». Cela devient un motif d’anxiété, un sentiment de faute, une exaspération, quand vous ne réussissez pas à obtenir de vos enfants qu’ils assument, qu’ils partagent vos indications, quand se révèlent impraticables les propositions qui semblaient tellement évidentes aux prêtres, aux enseignants, aux experts qui écrivent dans les journaux.
Il me semble qu’il est plus sage de considérer que les parents ne sont pas coupables de toutes les erreurs et de tous les malheurs de leurs enfants, de toute la misère de certaines jeunesses gâchées par le manque total de résultat ou la transgression. Il est excessif qu’un père ou une mère se sentent coupables de tout : il est plus prudent et plus apaisant de partager la responsabilité à l’intérieur d’une communauté.
Quand vous avez porté votre enfant à l’église pour demander le baptême, vous avez déclaré votre foi dans le Père qui est dans les cieux, et votre décision que l’enfant grandisse dans la communauté chrétienne.
Il me semble qu’une conséquence cohérente du choix de demander le baptême pour ses enfants est une oeuvre éducative qui se préoccupe de les insérer dans une communauté, de promouvoir la participation, d’insinuer chez les enfants et les jeunes un sentiment d’appartenance à la communauté chrétienne grâce auquel on éduque à la foi, à la prière, à la question concernant l’avenir. Une famille qui s’isole, qui défend sa propre tranquillité, en se soustrayant aux rendez-vous communautaires se révèle à la fin plus fragile et ouvre la porte à ce nomadisme des jeunes qui vont ici et là en goûtant à de nombreuses expériences, même contradictoires, sans se nourrir d’aucune nourriture solide.
S’insérer dans une communauté, cela peut exiger quelque fatigue et ne met pas à l’abri de quelque humiliation : je pense aux familles qui ont changé de maison et qui se sentent perdues dans de nouveaux quartiers ; je pense à celles qui ont souffert d’une incompréhension ; je pense à celles qui ont l’ardent désir d’aller ailleurs pour voir des gens, pratiquer un sport, respirer un peu de bon air. Voilà : vient le temps de choisir les priorités. L’avenir de vos enfants a besoin de choix qui déclarent ce qui est le plus important. Estimer que l’on ne peut absolument pas se passer de participer à la messe dominicale introduit une mentalité de foi qui estime que, sans le Seigneur, on ne peut rien faire de bon. Aussi, la fréquentation de la messe dominicale dans votre paroisse, la participation aux fêtes de la communauté, la prise de quelque responsabilité, le souci que vos enfants fréquentent le « patronage », la catéchèse, les engagements et les initiatives des jeunes de la paroisse, sont une manière de favoriser ce sentiment d’appartenance qui donne une stabilité et conduit à ce que l’on prenne en charge progressivement la communauté, décision qui peut mûrir aussi dans une vocation à son service.
3 – Estime des prêtres et appréciation de leur vie
Il m’arrive parfois d’être témoin chez les parents, d’une sorte de peur, d’appréhension, devant le soupçon qu’un de leurs enfants pourrait s’orienter vers le ministère sacerdotal.
Même les parents des séminaristes me font comprendre leur inquiétude, comme s’ils me demandaient : « Mais, quelle vie attend mon enfant s’il devient prêtre ? Sera-t-il heureux ? Sera-t-il seul ? ».
Je voudrais répondre que la vie du prêtre, d’aujourd’hui et de demain, comme celle d’hier, est une vie chrétienne : aussi celui qui veut être un bon prêtre portera-t-il sa croix chaque jour, comme vous le faites, dans un dévouement qui ne sera pas toujours couronné de reconnaissance et de résultats, en exerçant des responsabilités où il rencontrera aussi la critique et l’incompréhension, dans tout un tas d’engagements et de prétentions qui seront parfois usants. Cependant, on ne pense pas assez – me semble-t-il – à ce qui rend belle la vie d’un prêtre, belle et heureuse, d’une manière unique.
Le prêtre, en effet, vit surtout de relations : il consacre son temps aux personnes. Il ne se préoccupe pas de choses, de papiers, de sous, sinon de manière secondaire. Il passe son temps à rencontrer des gens : les enfants et les personnes âgées, les jeunes et les adultes, les malades et les personnes en bonne santé, ceux qui l’aiment bien et qui l’aident comme ceux qui le critiquent, se moquent de lui et se montrent par trop exigeants. C’est une expérience humaine extraordinaire. Et il rencontre les personnes non pas pour leur vendre quelque chose, non pas pour en tirer quelque avantage, non pas par curiosité, non pas comme on rencontre un client, mais pour se préoccuper de leur vie, de leur vocation à la joie, de leur être de fils de Dieu. Les personnes ouvrent souvent leur cœur au prêtre avec une confiance qui n’a pas son égal dans les rapports humains et, en cette confiance, est semée la Parole qui dit la vérité, qui ouvre à l’espérance éternelle, qui guérit par le pardon.
Le prêtre vit une liberté extraordinaire : il s’est remis lui-même à l’Église, aussi, s’il est cohérent avec sa vocation, il n’a pas d’appréhensions pour son avenir, il ne s’attache pas aux choses, il n’est pas obsédé par l’idée de s’enrichir. Il s’est remis lui-même par son obéissance à l’évêque et, précisément pour exercer cette obéissance, il vit une grande liberté, dispose de son temps pour servir, dispose de ses qualités particulières pour être utile à sa communauté.
Le prêtre célèbre pour lui et pour le peuple les mystères du salut : ce ne sont pas des produits précaires qui sont l’œuvre de ses mains, des succès exposés au sort incertain des choses humaines. En célébrant les saints mystères, il donne au peuple la grâce d’entrer dans la vie éternelle, la communion avec Jésus. Même si sa parole n’est pas attendue, si le nombre de ceux qui recherchent le don offert peut paraître réduit, le prêtre vit la certitude que le Royaume de Dieu vient précisément comme cela, comme la semence qui meurt pour produire beaucoup de fruits. À la fin de sa vie, s’il jette un regard sur le passé, le prêtre pourra éprouver du repentir devant ses misères et du chagrin devant son inadéquation à la mission reçue, mais ne lui fera pas défaut l’incomparable consolation d’avoir offert aux hommes le pain de la vie éternelle et l’étreinte du pardon de Dieu.
Il me semble opportun de rappeler ce qui rend grande et belle la vie du prêtre, pour que l’accent mis sur la fatigue, le soulignement des difficultés n’obscurcissent pas cette forme splendide de vie chrétienne.
Je pense qu’un père et une mère peuvent comprendre, au-delà des lieux communs et des réactions émotives, quelle grande grâce est le don du sacerdoce, et ils peuvent alors se réjouir si un de leurs enfants se sent attiré par cette route : je vous assure que la joie ne lui manquera pas, s’il est un bon prêtre.
En tout cas, mal parler des prêtres et les désigner comme responsables de tout ce qui ne va pas dans les communautés chrétiennes ne peut certes pas aider à améliorer les choses et encore moins encourager un jeune à se présenter pour assumer un ministère si nécessaire pour l’Église et si beau pour celui qui le vit bien.
4 – La prière pour les vocations au ministère
La beauté chrétienne de la vie d’un bon prêtre et la grâce extraordinaire que représente un saint prêtre pour une communauté doivent suggérer à tous de prier afin que les prêtres ne manquent pas dans nos communautés. La prière pour les vocations au ministère sacerdotal doit être partagée par toute la communauté.
Je vous invite vous aussi à prier en famille et à suggérer cette intention de prière également à vos enfants, en obéissance à la parole du Seigneur : « Priez le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson » (Lc 10, 2).
Comme je l’ai écrit aux prêtres à l’occasion de la fête de saint Charles, cette prière n’est pas une sorte de délégation au Seigneur pour qu’il fasse ce que nous ne réussissons pas à faire : c’est plutôt un abandon intelligent et libre à la conduite de l’Esprit qui devient disponibilité à accomplir les oeuvres de Dieu. Aussi la prière pour les vocations devrait-elle être plus intensément pratiquée par ceux qui se trouvent à l’âge et dans les conditions du choix de leur état de vie. Je voudrais que tout adolescent ou jeune comprenne que la vérité de la prière pour les vocations est atteinte quand elle retentit au fond comme la prière d’Isaïe : «Seigneur, si tu le veux, envoie-moi !» (Is 6, 8).
Je vous invite à prier en ces termes :
Dieu, Père tout-puissant, nous te prions
d’envoyer des ouvriers de l’Évangile à notre sainte Église ambrosienne
dans laquelle, pendant des siècles, tu as opéré tes merveilles.
Nous te prions par l’intercession de nos saints évêques Ambroise et Charles,
du bienheureux cardinal Ferrari et du bienheureux cardinal Schuster.
Nous te prions par l’intercession de Marie, notre petite Vierge
qui, du haut du Duomo, prie pour notre Église.
Nous te prions pour nos communautés : qu’elles soient peuplées de personnes riches en foi,
empressées au service, portées à la reconnaissance
pour tous ceux qui se consacrent au saint ministère.
Nous te prions de répandre chez nos jeunes ton Esprit Saint,
pour qu’ils soient attirés par la contemplation de Jésus
et la marche à sa suite, qu’ils puissent faire l’expérience de la joie
d’une liberté qui se fait don, obéissance, empressement pour la foi des frères.
Nous te prions de répandre en nous tous ton Esprit Saint,
pour que nous soyons forts et intelligents dans la lutte contre les tentations de notre temps
et que nous soyons persévérants dans le bien,
pour mener à son achèvement notre vocation et parvenir à la joie éternelle
et parfaite que tu prépares pour tes enfants bien-aimés.
Amen.
Milan, le 24 juin 2002 – En la fête de la Nativité de saint Jean-Baptiste
Carlo Maria cardinal MARTINI
(*) Texte original italien du diocèse de Milan. Traduction de la Documentation Catholique.
La documentation catholique N° 2280 du 17/11/2002 – L’Église dans le monde
——————————————————————————–
[1] Le 11 juillet dernier, le Pape Jean-Paul II a accepté la démission du cardinal Carlo Maria Martini, archevêque de Milan, âgé de 75 ans depuis le mois de février. Le cardinal Dionigi Tettamanzi, dont l’installation a eu lieu le dimanche 29 septembre, lui a succédé à la tête du plus grand diocèse du monde. Le 24 juin dernier, avant de conclure son ministère à Milan et de retourner à ses études bibliques, le cardinal Carlo M. Martini a adressé une lettre aux parents. Nous en publions le texte (*)
[2] Saint Charles Borromée fut un grand archevêque de Milan au XVI° siècle après le Concile de Trente. Il fut de ceux qui reprirent les décrets du Concile de Trente et les mis en œuvre opérant par là une vraie réforme dans l’Eglise catholique.
30 août : Bienheureux Alfredo Ildefonso Schuster, Archevêque de Milan (traduction Google)
30 août, 2010du site:
http://www.santiebeati.it/dettaglio/90231
TRADUCTION GOOGLE
Bienheureux Alfredo Ildefonso Schuster, Archevêque de Milan
30 août
Rome, 18 Janvier 1880 – Venegono, Varese, le 30 août 1954
Né à Rome Janvier 18, 1880, est devenu moine exemplaire et le 19 Mars 1904, a été ordonné dans la basilique de San Giovanni in Laterano. Il a été chargé de tâches exigeantes, mais la démonstration de l’estime et la confiance en lui. Seulement 28 ans, a été maître des novices, alors procureur général de la Congrégation de Cassino, puis avant cloître et enfin ordinaires abbé de Saint-Paul-hors-les-Murs. L’amour de l’apprentissage, faisant de lui un vrai fils de saint Benoît, ne manquera pas de raison de ses engagements que de plus en plus occuper son temps et son ministère. Grande a été en effet sa passion pour l’archéologie, l’art sacré, l’histoire, monastique et liturgique. 15 luglio1929 fut créé cardinal par le pape Pie XI et Juillet 21, il fut sacré archevêque de Milan dans le cadre pittoresque de la chapelle Sixtine. C’est ainsi que commença son ministère d’évêque dans la ambrosien Eglise jusqu’au 30 août 1954, la date de sa mort à l’Venegono séminaire, il avait construit comme une abbaye au sommet d’une colline. Il fut béatifié par le Pape Jean-Paul II le 12 mai 1996. (Future)
Etymologie: Alfred = Elf-conduit, dall’anglosassone
Emblème: bâton pastoral
Martyrologe romain: Un Venegono près de Varese, le transit des Bienheureux Alfredo Ildefonso Schuster, évêque, qui, comme abbé de Saint-Paul à Rome à de hautes fonctions à Milan, un homme de sagesse et de la doctrine remarquable, joué avec une grande sollicitude pour les fonctions de pasteur le bien de son peuple.
Né à Rome Janvier 18, 1880 par John tête tailleur des zouaves pontificaux, et Maria Anna Tutzer, a été baptisé le 20 janvier. Gauche à l’âge de onze ans sans père, et compte tenu de son talent et son dévouement à l’étude, a été inauguré par le baron Pfiffer de l’étudiant Altishofen S. Paul-hors-les-Murs. Comme les enseignants avaient le Beato Placido Riccardi et Don Bonifacio Oslander que l’éducation dans la prière, l’ascèse et l’étude (il est diplômé en philosophie au Collège Pontifical de Saint-Anselme à Rome).
Monaco a été exemplaire et Mars 19, 1904, il a été ordonné prêtre à San Giovanni in Laterano. Il a été affecté à des tâches lourdes, qui se manifeste, cependant, l’estime et la confiance en lui. Seulement 28 ans, a été maître des novices, alors procureur général de la Congrégation bénédictine, puis avant cloître et enfin ordinaires abbé de Saint-Paul hors les murs (1918). L’amour de l’apprentissage, faisant de lui un vrai fils de saint Benoît, ne manquera pas en raison de ses nombreux engagements que de plus en plus occuper son temps et son ministère. Grande a été en effet sa passion pour l’archéologie, l’art sacré, l’histoire, monastique et liturgique.
Les engagements sans fin le prendre de la chaise de l’instituteur de visite, visiteur apostolique, les séminaires. Le 26 Juin 1929 a été nommé par le pape Pie XI archevêque de Milan, Juillet 15 a fait le cardinal et évêque lui consacre Juillet 21, dans le cadre pittoresque de la chapelle Sixtine. C’est ainsi que commença son ministère épiscopal dans l’Eglise ambrosienne. Pris comme un modèle de son prédécesseur, Mgr de Saint-Charles-Borromée et le premier il a imité le zèle dans la défense de la pureté de la foi, la promotion du salut des âmes, ce qui augmente à travers la vie sacramentelle de la piété et la connaissance des doctrines chrétiennes. Comme preuve de ce sont les nombreuses lettres au clergé et le peuple, les visites pastorales assidue, en particulier les exigences minutieuse et détaillée quant à la régularité du culte divin, les synodes diocésains, et les deux fréquents Congrès eucharistiques. Sa présence parmi le peuple a été continue et constante. Cela ne manquait pas de rites festifs dans la cathédrale, en multipliant les consécrations d’églises et des autels, des traductions de reliques sacrées, et ainsi de suite. À la fin de leur force avait été convaincue par les médecins de passer une période de repos. Il a choisi le séminaire comme un lieu de Venegono, il avait construit comme une abbaye au sommet d’une colline, la citadelle de la prière mystique et de l’étude.
Ici, il est mort le 30 août 1954 en prenant congé de ses séminaristes par ces mots: « Vous voulez un souvenir pour moi. Un autre souvenir que j’ai à vous dire que d’un appel à la sainteté. Les gens ne semblent pas laisser plus convaincus par notre prédication, mais face à la sainteté, croit encore, encore s’agenouille et prie. Les gens semblent vivre ignorent les réalités surnaturelles, indifférents aux problèmes de salut. Mais si un vrai saint, mort ou vivant, passe, tous se précipiter sur son passage. Rappelez-vous la foule autour du cercueil de Don Orione? N’oubliez pas que le diable n’a pas peur de notre sport et nos cinémas. peur, cependant, de notre sainteté. »
Quelques jours plus tard, l’impressionnant cortège accompagne le corps du cardinal Schuster de Milan Venegono a confirmé que « lors du passage d’un saint, tous hâter son passage. » Le processus de béatification a commencé en 1957 et s’est terminée en 1995 avec l’approbation du miracle obtenu par son intercession: la guérison de sœur Maria Emilia Brusati, le glaucome bilatéral. La proclamation solennelle de béatification est le 12 mai 1996. Le mémorial est le 30 août.
PRIÈRE
Origine le Père de tout bien, nous te louons et nous vous remercions pour le Bienheureux Cardinal Alfredo Ildefonso Schuster nous ont donné et fait connaître un gentil berger et homme infatigable « toute prière, » un témoin de la paix que vous seul connaissez faire un don.
Seigneur Jésus, Fils de Dieu, vous avez été le cardinal Schuster de la vie:
pour votre amour était serviteur passionné de tous, de consommer tous les jours de sa vie afin que chacun puisse trouver, Seigneur de la vie, la paix et de joie. Son exemple nous inspire et ses prières nous accompagnent, parce que nous donne la vie au service de chaque être humain.
Esprit d’amour qui nous rend saints, accorde-nous de recueillir son appel à la sainteté. Donne-nous, comme il l’a été, à aimer les pauvres, les oubliés, les persécutés, nous donne la force de parler avec tout le monde, avec la confiance nécessaire pour découvrir les graines de germer dans tous les cœurs de ton amour. Amen.
bonne nuit
30 août, 2010Jean-Paul II : « C’est aujourd’hui »
30 août, 2010du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20100830
Le lundi de la 22e semaine du temps ordinaire : Lc 4,16-30
Commentaire du jour
Jean-Paul II
Lettre apostolique « Novo Millenio Inuente », § 4 (trad. © Libreria Editrice Vaticana)
« C’est aujourd’hui »
« Nous te rendons grâce, Seigneur Dieu, Maître de tout » (Ap 11,17)… Cette dimension de louange est de première importance. C’est en effet de là que part toute réponse authentique de foi en la révélation de Dieu dans le Christ. Le christianisme est grâce ; c’est la surprise d’un Dieu qui, non content de créer le monde et l’homme, s’est mis à la hauteur de sa créature et « après avoir, à maintes reprises et sous maintes formes, parlé par les prophètes, en ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par son Fils » (He 1,1-2).
En ces jours ! Oui, le Jubilé nous a fait sentir que deux mille ans d’histoire ont passé sans atténuer la fraîcheur de cet « aujourd’hui » par lequel les anges ont annoncé aux bergers l’événement merveilleux de la naissance de Jésus à Bethléem : « Aujourd’hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur » (Lc 2,11). Deux mille ans ont passé mais plus que jamais reste vivante la proclamation que Jésus a faite de sa propre mission dans la synagogue de Nazareth devant ses compatriotes stupéfaits, s’appliquant à lui-même la prophétie d’Isaïe : « Cette parole de l’Écriture que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit ». Deux mille ans ont passé, mais les pécheurs qui ont besoin de miséricorde –- et qui n’en a pas besoin ? –- trouvent toujours une consolation dans cet « aujourd’hui » du salut qui, sur la croix, a ouvert les portes du Règne de Dieu au larron repenti : « Amen, je te le déclare : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis » (Lc 23,43).