Archive pour le 28 août, 2010
22e dimanche du Temps Ordinaire – Homélie
28 août, 2010du site:
http://www.homelies.fr/homelie,22e.dimanche.du.temps.ordinaire,2891.html
22e dimanche du Temps Ordinaire
dimanche 29 août 2010
Famille de saint Joseph
Homélie-Messe
« Un jour de sabbat » : la précision est importante, car elle nous projette sur l’horizon du Royaume, que Jésus compare à des noces auxquelles nous sommes conviés. Il ne s’agit pas de noces ordinaires – pour autant qu’une noce puisse être « ordinaire » ! – puisqu’elles se tiennent « sur la montagne de Sion, dans la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste », en présence de « milliers d’anges en fête et des premiers-nés dont les noms sont inscrits dans les cieux » (2nd lect.). Nous avons donc tout intérêt à nous renseigner sur les règles du protocole en vigueur dans ce haut-lieu. C’est précisément ce dont Jésus veut nous instruire dans l’Évangile de ce jour.
La remarque de Notre-Seigneur adressée publiquement au convive choisissant la première place peut sembler quelque peu provocante. En fait Jésus ne fait que lancer le débat autour d’un sujet controversé dans les écoles rabbiniques de son époque. Le problème soulevé était réel, car les places autour de la table n’étaient pas assignées par le Maître de maison : chacun devait donc faire son choix à partir d’une évaluation rapide de son rang par rapport aux autres convives. Comme il était toujours possible que des invités plus importants se présentent à la dernière minute, la prudence exigeait de laisser quelques places libres en amont pour d’éventuels notables. Il était en effet plus honorable d’être appelé, lorsque le Maître donnait le signal du repas, à combler les places laissées vides, plutôt que de devoir céder son rang à un dignitaire surgissant au dernier moment.
Le conseil donné par Jésus n’a rien de révolutionnaire, puisqu’il s’apparente au précepte que nous lisons dans le livre des Proverbes : « Ne fais pas l’arrogant devant le roi et ne te tiens pas dans l’entourage des grands. Car mieux vaut qu’on te dise : “Monte ici !” que de te voir humilié devant un notable » (Pr 25, 6-7). On pourrait penser à première vue, qu’il s’agit d’une simple règle de prudence : il est particulièrement désagréable en effet de se voir rétrograder devant tout le monde. Ou bien une règle de politesse par rapport aux autres convives, qui peuvent effectivement être plus dignes que nous de cette première place. Ou même un subtil calcul, un peu hypocrite : je prends piteusement la dernière place, avec un sourire empreint d’humilité toute feinte, mais avec le secret espoir d’être invité à passer devant tout le monde au premier rang…
Inutile de préciser que ce n’est pas cela que Jésus attend de nous. N’oublions pas que Notre-Seigneur nous parle du Royaume ; aussi lorsqu’il ajoute « Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé », le sujet agissant derrière les verbes au passif, n’est autre que Dieu lui-même, qui abaisse celui qui s’enorgueillit et élève celui qui s’humilie. L’orgueilleux est celui qui « est convaincu d’être juste et qui méprise tous les autres » (Lc 18, 9), alors que « le bien n’habite pas en lui » (cf. Rm 7, 18). Cet homme « se voit d’un œil trop flatteur pour connaître et haïr sa faute » (Ps 36, 3). Comme le pharisien de la parabole, il étale sa vaine gloire devant les hommes et même devant Dieu : « Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes » (Lc 18, 11). Il s’élève à ses yeux et se juge digne du premier rang dans le Royaume comme il le revendique sur terre. Aussi sera-t-il bien dépité de devoir céder sa place à tous ceux que le Seigneur fera « avancer plus haut », parce qu’ils seront couverts des mérites de son Fils.
L’humble est tout au contraire celui qui, devant la Révélation de la miséricorde divine, prend conscience de sa condition terrestre – « humilité » vient de humus : terre. Comme le publicain (Lc 18, 13), ou comme le psalmiste, il ne peut que murmurer : « Prends pitié de moi, Seigneur, toi que je supplie tout le jour ; toi tu es bon, tu pardonnes, tu es plein d’amour pour tous ceux qui t’appellent » (Ps 85, 3.5 ; antienne d’ouverture). La prise de conscience et l’aveu de la faute, la supplication confiante et la confession de la bonté divine, sont les composantes essentielles de l’humilité, qui nous met dans la vérité de notre relation à Dieu.
« Les humbles » sont à vrai dire les seuls à pouvoir « rendre gloire » à Dieu (1ère lect.), car quelle gloire pourrions-nous « rendre » au Très-Haut, si ce n’est celle qui vient de lui ? Et comment pourrions-nous recevoir cette gloire sinon en accueillant la Bonne Nouvelle dans un cœur contrit ? Voilà pourquoi « l’idéal du sage c’est une oreille qui écoute » (Ibid.), qui entend l’appel de Dieu, et qui « vient vers Jésus, le médiateur d’une Alliance nouvelle » (2nd lect.), pour recevoir de lui la grâce du salut.
Telle est la logique du Magnificat : « Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur, parce qu’il a jeté les yeux sur l’abaissement de sa servante » (Lc 1, 46-48). Marie est « pleine de grâce », parce qu’elle s’est humblement abaissée devant celui qui pouvait la combler : « Qui s’abaisse sera élevé ».
Nietzsche reprochait au christianisme d’être la religion du ressentiment des faibles ; de ceux qui, faute de pouvoir s’imposer, exaltent l’humilité ici-bas en attendant de prendre leur revanche au ciel. Une telle conception de l’humilité est à vrai dire trop passive pour faire droit aux exigences de l’Évangile. Jésus a certes subi les outrages de sa Passion, mais il a choisi délibérément ce chemin : « Lui qui était dans la condition de Dieu, se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. Il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, et mourir sur une croix » (Ph 2, 6-8), car il voulait « rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés » (Jn 12, 52). L’abaissement auquel consent volontairement Jésus, est en vue de notre élévation : « Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi, et qu’ils contemplent (c’est-à-dire : qu’ils soient participants de) ma gloire » (Jn 17, 24). L’humble abaissement du Fils et du véritable disciple, n’est ni lâcheté ni démission, mais expression de la suprême charité, qui n’a d’autre souci que le salut des âmes et la glorification du Père en elles. La véritable humilité ne vise pas une récompense future : à l’image de son Seigneur, le chrétien se nourrit au présent du bonheur de pouvoir servir ses frères, qu’il « estime supérieurs à lui-même » (cf. Ph 2, 3). Pour celui qui aime, le service désintéressé est sa récompense : « Quand tu donnes un festin, invite des pauvres ; et tu seras heureux, parce qu’ils n’ont rien à te rendre. »
Il ne peut y avoir de charité sans humilité, car celle-ci consiste précisément dans ce décentrement de soi qui permet le don désintéressé à l’autre dans l’amour. C’est parce que l’Amour infini de Dieu est parfaitement humble, qu’il ne diminue en rien la liberté de l’homme, mais la suscite tout au contraire comme une capacité de réponse à son appel.
« Seigneur, purifie mon cœur du levain des pharisiens : l’hypocrisie et l’orgueil. Conduis-moi sur le chemin de la vérité, c’est-à-dire de l’humilité, en dehors duquel je ne peux te plaire. Accorde-moi la grâce de considérer les autres supérieurs à moi, et de trouver ma joie dans leur service. Ne permets pas que du haut de ma suffisance, je repousse avec mépris l’humble Pain eucharistique ; mais donne-moi de pouvoir y discerner ta présence, toi le Dieu tout-puissant qui te fais le Serviteur des serviteurs, pour nous ouvrir le chemin de l’amour et de la vie. »
Père Joseph-Marie
Accorde-moi de T’aimer (prière, Saint Augustin)
28 août, 2010du site:
http://users.skynet.be/prier/textes/PR0962.HTM
Accorde-moi de T’aimer
Auteur : Saint Augustin
De toutes mes forces, celles que Tu m’as données,
je T’ai cherché.
Désirant voir ce que j’ai cru,
et j’ai lutté et j’ai souffert.
Mon Dieu,
Mon Seigneur,
Mon unique espoir,
accorde-moi de n’être jamais las de Te chercher,
qu’avec passion sans cesse je cherche Ton visage.
Toi qui m’as donné de Te trouver,
donne-moi le courage de Te chercher
et d’espérer Te trouver toujours davantage.
Devant Toi ma solidité : garde-la.
Devant Toi ma fragilité : guéris-la
Devant Toi tout ce que je sais, tout ce que j’ignore.
Par là où Tu m’as ouvert, j’entre : accueille-moi.
De là où Tu m’as fermé, j’appelle : ouvre-moi.
Accorde-moi de ne pas T’oublier.
Accorde-moi de Te comprendre.
Mon Dieu,
Mon Seigneur,
accorde-moi de T’aimer.
28 août – SAINT AUGUSTIN: Le combat chrétien
28 août, 2010dal sito:
http://missel.free.fr/Sanctoral/08/28.php
28 août – SAINT AUGUSTIN
Le combat chrétien
La couronne de la victoire n’est promise qu’à ceux qui combattent. Dans les divines écritures, nous trouvons continuellement que la couronne nous est promise si nous sommes vainqueurs. Mais pour ne pas abuser des citations, on lit en toutes lettres dans l’apôtre Paul : « J’ai parfait mon oeuvre, j’ai achevé ma course, j’ai conservé la foi, je n’ai plus à attendre que la couronne de justice. » Nous devons donc connaître qui est l’adversaire que nous avons à vaincre pour être couronnés. C’est, en effet, celui que notre Seigneur a vaincu en premier, afin que nous aussi, demeurant dans le Seigneur, nous le vainquions. Car la vertu, et la sagesse de Dieu, et le Verbe par qui tout a été fait, qui est le Fils unique de Dieu, demeure à jamais immuable au-dessus de toute créature. Et puisque la créature qui n’a pas péché est au-dessous de lui, combien plus est au-dessous de lui toute créature pécheresse ? Donc, puisque au-dessous de lui sont tous les saints anges, beaucoup plus au-dessous de lui sont tous les anges prévaricateurs dont le diable est le prince. Mais parce que le diable avait trompé notre nature, le Fils unique de Dieu a daigné revêtir notre propre nature, afin que le diable fût vaincu par elle, et que celui que Dieu a toujours sous son pouvoir, il le mît aussi sous le nôtre. C’est ce qu’il signifie en disant : « Le prince de ce monde a été jeté dehors. » Non qu’il ait été jeté hors du monde, comme le pensent certains hérétiques, mais hors des âmes de ceux qui adhèrent à la parole de Dieu et qui n’aiment pas le monde dont il est le prince. Il en est le prince parce qu’il domine sur ceux qui aiment les biens temporels, lesquels sont contenus dans ce monde visible. Non pas qu’il soit le seigneur même de ce monde mais il est le prince des cupidités par lesquelles on convoite tout ce qui passe, de sorte que lui sont assujettis ceux qui négligent le Dieu éternel et qui aiment les choses instables et changeantes. « En effet, la racine de tous les maux est la cupidité. Pour s’y être livrés, certains ont erré hors de la foi et se sont engagés dans de nombreuses douleurs. » Par cette cupidité, le diable règne dans l’homme et tient son coeur. Tels sont tous ceux qui aiment ce monde. Mais on jette le diable dehors quand on renonce de tout son coeur à ce monde. C’est ainsi qu’on renonce au diable, qui est prince de ce monde, lorsqu’on renonce à ses corruptions, et à ses pompes, et à ses anges. Voilà pourquoi le Seigneur lui-même, portant désormais triomphante la nature de l’homme, dit : « Sachez que j’ai vaincu le monde. »
Beaucoup objectent : « Comment pouvons-nous vaincre le diable que nous ne voyons pas ? » Mais nous avons un Maître qui a daigné nous apprendre comment se vainquent les ennemis invisibles. C’est de lui que l’Apôtre dit : « Vainqueur de la chair, il se proposa en exemple aux principautés et aux puissances, triomphant hardiment d’elles en lui-même. » Là donc sont vaincues les puissances invisibles, nos ennemies, où sont vaincues les cupidités visibles. Et parce que nous vainquons en nous-mêmes les cupidités temporelles, il est nécessaire que soit vaincu aussi en nous-mêmes celui par qui ces cupidités mêmes règnent dans l’homme. En effet, ceux qui nous attaquent extérieurement, nous les vainquons intérieurement en vainquant les concupiscences par lesquelles ils nous dominent. Et ceux qu’ils trouvent semblables à eux, ils les entraînent avec eux aux supplices.
C’est ainsi que même l’Apôtre dit qu’il combat en lui contre les puissances extérieures. Car il déclare : « Ce n’est pas contre des êtres de chair et de sang que nous avons à combattre, mais contre les princes et les puissances de ce monde, qui gouvernent les ténèbres, contre les esprits de malice répandus dans les espaces célestes. »
Averti de revenir à moi-même, je suis entré au fond de mon cour, sous votre conduite, Seigneur, et j’ai pu le faire, parce que vous êtes venu a mon secours. Je suis entré, et avec le regard de mon âme, quel que fût son état, au-dessus de ce même regard, au-dessus de mon intelligence, j’ai vu la lumière immuable. Ce n’était pas cette lumière ordinaire que tout le monde peut voir ; ce n’était pas non plus une lumière de même nature, mais plus puissante, qui aurait brillé de plus en plus et aurait tout rempli par son éclat. Non, cette lumière n’était pas cela, elle était autre chose, tout autre chose. Elle n’était pas au-dessus de mon esprit comme l’huile flotte à la surface de l’eau, ni comme le ciel s’étend au-dessus de la terre. Elle était au-dessus de moi parce qu’elle m’a créé ; j’étais au-dessous d’elle parce que créé par elle. Celui qui connaît la vérité la connaît, et celui qui la connaît, connaît l’éternité. C’est l’amour qui la connaît !
O éternelle vérité, ô véritable charité, ô chère éternité ! Vous êtes mon Dieu, je soupire après vous jour et nuit. Quand je vous ai connu pour la première fois, vous m’avez soulevé vers vous pour me faire voir l’existence de quelque chose que je devrais voir, mais que je ne pourrais pas encore voir moi-même. Vous avez ébloui la faiblesse de mon regard par la puissance de votre rayonnement, et je frissonnais d’amour et d’effroi. J’ai découvert que j’étais loin de vous, dans le pays de l’exil et de la dissemblance, et il me semblait que j’entendais votre voix, venant du haut du ciel : « je suis la nourriture des forts : grandis et tu me mangeras. Tu ne me changeras pas en toi, comme la nourriture de ton corps, c’est toi qui seras changé en moi. »
Je cherchais le moyen d’acquérir la force qui me rendrait capable de vivre uni à vous, et je ne la trouvais pas. Enfin, j’ai embrassé le Médiateur entre Dieu et les hommes, l’homme Jésus Christ, lui qui est au-dessus de tout, Dieu béni éternellement. C’est lui qui nous appelle et nous dit : Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Il unit à la chair – puisque le Verbe s’est fait chair – la nourriture que j’étais incapable de prendre, afin que votre sagesse, par laquelle vous avez tout créé, se transforme en lait pour s’adapter à notre condition d’enfants.
Je vous ai aimée bien tard, Beauté si ancienne et si nouvelle, je vous ai aimée bien tard ! Mais voilà : vous étiez au-dedans de moi quand j’étais au-dehors, et c’est dehors que je vous cherchais ; dans ma laideur, je me précipitais sur la grâce de vos créatures. Vous étiez avec moi mais je n’étais pas avec vous. Elles me retenaient loin de vous, ces choses qui n’existeraient pas si elles n’existaient en vous. Vous m’avez appelé, vous avez crié, vous avez vaincu ma surdité vous avez brillé, vous avez resplendi et vous avez dissipé mon aveuglement ; vous avez répandu votre parfum, je l’ai respiré et je soupire maintenant pour vous ; je vous ai goûtée et j’ai faim et soif de vous ; vous m’avez touché et je me suis enflammé pour obtenir la paix qui est en vous.
Saint Augustin
Des Confessions (VIII 10. 18 & X 27)
Concile Vatican II : « Tu m’as confié cinq talents ; voilà, j’en ai gagné cinq autres »
28 août, 2010du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20100828
Le samedi de la 21e semaine du temps ordinaire : Mt 25,14-30
Commentaire du jour
Concile Vatican II
Constitution dogmatique sur l’Église dans le monde de ce temps « Gaudium et spes », § 33-35
« Tu m’as confié cinq talents ; voilà, j’en ai gagné cinq autres »
Devant la multiplication des moyens d’échange, qui gagne déjà tout le genre humain, de nombreuses interrogations s’élèvent parmi les hommes : quels sont le sens et la valeur de cette laborieuse activité ? …
Pour les croyants, une chose est certaine : considérée en elle-même, l’activité humaine, individuelle et collective, ce gigantesque effort par lequel les hommes, tout au long des siècles, s’acharnent à améliorer leurs conditions de vie, correspond au dessein de Dieu. L’homme, créé à l’image de Dieu, a en effet reçu la mission de soumettre la terre et tout ce qu’elle contient (Gn 1,27-28), de gouverner le cosmos en sainteté et justice et, en reconnaissant Dieu comme Créateur de toutes choses, de lui référer son être ainsi que l’univers ; en sorte que, tout étant soumis à l’homme, le nom même de Dieu soit glorifié par toute la terre…
Mais plus le pouvoir de l’homme grandit, plus s’élargit le champ de ses responsabilités, personnelles et communautaires. On voit par là que le message chrétien ne détourne pas les hommes de la construction du monde et ne les incite pas à se désintéresser du sort de leurs semblables : il leur en fait au contraire un devoir plus pressant.