mardi 24 août 2010 – Saint Barthélemy, apôtre (Homélie)
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mardi 24 août 2010 – Saint Barthélemy, apôtre
Famille de saint Joseph
Homélie-Messe
Saint Jean est le seul évangéliste à nous parler de Nathanaël, encore nommé par la tradition Barthélémy. On sait qu’il est originaire de Cana, mais surtout qu’il a manifesté un franc scepticisme en apprenant l’origine de Jésus. Si certains d’entre nous connaissent un peu cet apôtre, nous connaissons tous sa réaction à l’annonce de Philippe : « Que peut-il sortir de bon de Nazareth ? ». Cette expression ironique continue d’être employée, pour montrer que les apparences sont trompeuses.
Mais il ne faut pas être injuste avec Nathanaël. Devant une situation nouvelle (et aussi importante !), il a cherché à discerner selon les critères de la Bible. Il était connu en effet que le Messie ne viendrait pas de Nazareth. Or, malgré la certitude objective que pouvait lui apporter cette connaissance, Nathanaël a accepté d’aller se rendre compte par lui-même. Il a suivi Philippe. Ou plus exactement, pour reprendre les mots de saint Jean qui disent un itinéraire spirituel plus qu’un déplacement géographique : il vient à Jésus. Il va à la rencontre de son Seigneur.
Et Jésus s’en réjouit : « Voici un véritable fils d’Israël », c’est-à-dire : voici quelqu’un qui a grandi sous le regard de Dieu. Jésus ne fait pas la moindre allusion à la réaction première de Nathanaël, ce qui peut nous conduire à penser que sa célèbre réplique ne manifestait pas la résistance que nous croyons. Elle était le premier pas d’un itinéraire de conversion, un regard tourné vers le Ciel, une oreille ouverte à la Parole de Dieu. Nathanaël n’a pas peur de la vérité, il la cherche, il ose affronter en face les difficultés de la vie de foi.
Jésus, donc, se réjouit. « Voici un homme qui ne sait pas mentir ». Son amour de la vérité est de tous les instants et de toutes les situations ; il n’y fait aucune concession, son occupation et sa préoccupation ont toujours été de rester sous le regard de Dieu.
Cette recherche sans faille du Seigneur, cet amour indéfectible de la vérité, ne sont pourtant pas les qualités premières que l’évangéliste met en avant. Il nous donne d’abord en exemple la relation profonde et originale qui unit le disciple et le maître. Elle se manifeste à nous avec beaucoup de pudeur, par une simple allusion. Elle se manifeste à nous par une reconnaissance réciproque, celle de deux êtres qui se sont connus, qui se sont aimés, qui se sont cherchés. Jésus reconnaît le premier son disciple : « Voici un véritable fils d’Israël ». Le disciple, lui, est décontenancé. Il s’est tout de suite reconnu : « comment me connais-tu », lui a-t-il répliqué. Jésus lui donne alors discrètement un indice, il faut une allusion, il évoque un moment partagé : « quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu ». La réaction de Nathanaël est immédiate : « Rabbi, c’est toi le fils de Dieu », à son tour, il reconnaît le Seigneur. L’apôtre reconnaît celui qu’il a rencontré sous le figuier, c’est-à-dire celui qui s’est dévoilé à lui pendant sa méditation de l’Écriture.
Nous n’avons pas à en savoir plus, c’est leur histoire, leur secret. Mais nous n’avons pas besoin d’en savoir plus. Car notre cœur lui-même, qui a cherché le visage du Seigneur dans la méditation de l’évangile, vibre à ce témoignage. Il reconnaît lui aussi celui qui l’a touché, celui qui lui a parlé, celui qui le connaissait mieux que lui-même et lui a révélé son visage d’amour et de paix.
Si le temps estival est celui où nous disposons de davantage de temps pour la prière et l’écoute, il deviendra aussi celui où notre relation au Seigneur Jésus pourra être revivifiée, fortifiée. Seigneur, donne-nous la consolation de toujours trouver notre refuge en toi, de savoir plonger en toi notre âme, nos pensées, et notre corps aussi. Permet-nous de réapprendre à vivre chaque instant sous ton regard, à prendre toute décision dans ton amour, et à nous mettre en marche à ta suite, pour ta plus grande gloire.
Frère Dominique
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