Archive pour le 11 août, 2010
12 août: Sainte Jeanne de Chantal nous apprend à prier
11 août, 2010du site:
http://catholique-chalons-en-champagne.cef.fr/spip.php?article20
Sainte Jeanne de Chantal nous apprend à prier
jeudi 15 janvier 2009
* Quand nous ne dirions autre chose à Dieu, sinon que nous l’aimons, c’est assez, il n’est pas besoin avec lui de tant de discours.
* Dans l’oraison l’âme a plus à écouter qu’à parler.
* Dieu ne parle au cœur que dans le recueillement.
* Il n’y a que le cœur qui soit absolument nécessaire en l’oraison.
* Plus nous nous viderons de ce qui n’est pas Dieu, plus il nous remplira de lui-même ; perdons le soin de nous-mêmes afin que Dieu s’en charge.
* Mettez votre âme en liberté, dans la paix et le calme.
* Demeurez patiente et souffrante ; c’est une grande oraison.
* Préparez votre âme et l’ouvrez devant Dieu, afin qu’il la remplisse de lui-même.
* Toutes nos actions sont oraisons quand nous les faisons pour Dieu.
* Une seule chose est nécessaire c’est d’avoir Dieu. Quand nous l’avons donc, n’est-ce pas le quitter que d’aller chercher un chemin pour le trouver ?
* Vous adorez mieux Dieu par le silence que par le discours.
* L’oraison est un simple entretien tout cordial de l’âme avec Dieu.
12 août: Sainte Jeanne de Chantal
11 août, 2010du site:
http://missel.free.fr/Sanctoral/08/12.php
12 août
Sainte Jeanne de Chantal
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Biographie
Jeanne Françoise Frémyot naquit à Dijon le 23 janvier 1572. Orpheline de mère à dix-huit mois, elle reçut de son père, second Président au Parlement de Bourgogne, une éducation forte et brillante, profondément chrétienne. « Dès son jeûne âge l’on remarqua en elle des indices particuliers de la grâce divine, et entre autres une modestie fort majestueuse et une aversion si incomparable aux hérétiques, que si quelqu’un d’eux la voulait toucher ou porter entre ses bras, elle ne cessait de crier qu’il ne l’eût posée. Elle apprenait avec une grande souplesse et vivacité d’esprit tout ce qu’on lui enseignait, et on l’instruisait de tout ce qui est convenable à une demoiselle de sa condition et de son bon esprit : à lire, écrire, danser, sonner des instruments, chanter en musique, faire des ouvrages… »1
Le 29 décembre 1592, elle épousa Christophe II de Rabutin, baron de Chantal. « Ce fut un des plus accomplis mariages qui aient été vus, l’un et l’autre partis étant parfaitement doués de corps et d’esprit, des plus aimables qualités, recommandables en la noblesse. Quant à notre bienheureuse Mère, elle était de riche taille, d’un port généreux et majestueux, sa face ornée de grâces et d’une beauté naturelle fort attrayantes sans artifice et sans mollesse ; son humeur vive et gaie, son esprit clair, prompt et net, son jugement solide ; il n’y avait rien en elle de changeant ni de léger. Bref, elle était telle qu’on la surnomma la dame parfaite… Elle ne portait que du camelot et de l’étamine, et cela avec tant de propreté, de grâce et de bienséance, qu’elle paraissait cent fois plus que plusieurs autres qui ruinent leurs maisons, pour porter des affiquets… Cette femme diligente fut une couronne à son mari Le cœur duquel se fiant en elle entreprit avec joie et générosité de régler sa maison.2 »
Pendant neuf ans ils vécurent un très grand bonheur au château de Bourbilly, jusqu’à ce jour de 1601 où Monsieur de Chantal mourut des suites d’un accident de chasse. Jeanne se retrouva seule, à vingt-huit ans, avec quatre jeunes enfants3. Sa douleur était immense. Un événement décisif orienta toute sa vie : la rencontre, en 1604, de saint François de Sales venu prêcher le carême à Dijon où le président de Frémyot avait invité sa fille. « Elle faisait mettre son siège à l’opposite de la chaire du prédicateur pour le voir et ouïr plus à souhait. Le saint prélat, de son côté, bien qu’attentif à son discours, remarquait cette veuve par-dessus toutes les autres dames4. » Le frère de la baronne de Chantal qui était archevêque de Bourges5, la présenta à François de Sales ; ce fut le point de départ d’un ardent amour de Dieu et d’un dépouillement radical qui la conduiront à une haute union à Dieu. Entre Jeanne de Chantal et François de Sales se noua une profonde relation, faite d’une totale et affectueuse confiance mutuelle. Elle ne tarda pas à lui confier son désir d’être toute à Dieu. Mais ses responsabilités familiales la retenaient.
Peu à peu, cependant, les obstacles tombèrent6 ; en 1610, elle quitta Dijon pour aller inaugurer à Annecy une nouvelle forme de vie religieuse dont François de Sales était le fondateur : la Visitation. Un double aspect caractérisait le jeune institut : une vie de prière intense et le service des malades. Fait unique à l’époque : ces religieuses n’étaient pas cloîtrées, ce qui fit l’étonnement des malveillants. En 1619, François de Sales dut supprimer la visite aux malades, et la Visitation devint un ordre cloîtré.
1617 fut pour Jeanne de Chantal une année d’épreuves : son gendre mourut à Turin (23 mai), suivi de Marie-Aimée, après un accouchement prématuré (16 septembre). Sur son lit de mort, Marie-Aimée prit l’habit de la Visitation et prononça ses vœux entre les mains de saint François de Sales. La Mère de Chantal, qui avait commencé à souffrir de maux étranges dès 1610 et avait été de nouveau malade en 1615 et 1616, se vit à toute extrémité à la fin de 1617 ; elle guérit à la suite d’un vœu à saint Charles Borromée. Une fois remise, elle partit fonder une Visitation à Grenoble (8 avril 1618), préparée par les prédications de l’évêque de Genève. A l’automne, elle commence un voyage de quatre ans loin d’Annecy. Après la fondation du monastère de Bourges (15 novembre), François de Sales l’appela à Paris où elle resta du 7 avril 1619 au 21 février 1622, s’occupant des débuts de la nouvelle Visitation (l° mai 1619), négociant le mariage de sa fille Françoise avec Antoine de Toulongeon, surveillant les fondations de Montferrand (7 juin 1620), de Nevers (21 juillet), d’Orléans (9 septembre), de Valence (8 juin 1621). Après quelques jours passés à Maubuisson avec Angélique Arnauld et un pèlerinage au tombeau de Marie de l’Incarnation au carmel de Pontoise, elle partit pour la fondation de Dijon (8 mai 1622), par Orléans, Bourges, Nevers et Moulins. Fin octobre, elle était à Lyon où François de Sales lui commanda d’aller visiter les monastères de Montferrand et de Saint-Etienne (établi le 1° octobre). Le 11 décembre, à Lyon, eut lieu le dernier entretien des deux fondateurs, et la Mère repartit aussitôt visiter d’autres monastères. Elle n’apprit la mort de son père spirituel, survenue le 28 décembre 1622, que le 6 janvier 1623 à Belley d’où elle rentra à Annecy pour s’occuper du corps de François de Sales et de ses funérailles.
Désormais Jeanne de Chantal gouverna seule les treize monastères de la Visitation où les vocations affluaient. Elle se démit de son supériorat après l’Ascension 1623 et n’accepta d’être réélue que pour trois ans. Désirant se plier en tout à la Règle comme la plus humble des religieuses, elle ne voulut jamais du titre de mère générale, reprenant après chaque déposition le dernier rang. Cependant son influence spirituelle et morale était immense et incontestée. Rien ne se décidait sans elle. Elle fonda les Visitations de Chambéry (14 janvier 1624), d’Evian (6 août 1625), de Rumilly (29 septembre) et de Pont-à-Mousson (6 mai 1626). En 1627, elle eut la joie de l’ouverture du procès de béatification de François de Sales, et la peine de la mort de Celse-Bénigne, tué au combat de l’Ile de Ré (22 juillet)7. A l’automne 1627, elle fonda la Visitation de Cremieu (21 septembre) et visita les monastères de Paris, d’Orléans et d’Auvergne. En 1634, elle fonda une seconde maison à Annecy pour accueillir l’afflux des postulantes. En juin 1635, pour conférer de l’avenir de son ordre avec les évêques réunis à l’Assemblée du clergé de France, elle gagna Paris où elle passa l’hiver.
Chaque monastère étant placé directement sous l’autorité de l’évêque du diocèse, des amis de la Visitation s’inquiétèrent des moyens de maintenir, dans l’avenir, l’union et l’uniformité entre tant de maisons. A l’occasion de l’Assemblée du clergé, en 1635, se tint une réunion de quelques évêques, avec saint Vincent de Paul, supérieur des Visitations de Paris8, et le commandeur de Sillery9. Appelée à donner son avis, la Mère de Chantal fit nettement comprendre que la volonté formelle du fondateur avait été de laisser les monastères sous l’autorité des évêques, sans supérieure générale, et d’établir « non un moyen d’union d’autorité, mais de charité » entre eux et avec le premier monastère d’Annecy, « estant le dépositaire principal de l’esprit de l’Institut, et de la tradition du sens de la Règle, et des statuts, pour avoir esté réglé et formé par le Fondateur10. » Les prélats se rangèrent à cet avis et approuvèrent le Coutumier avec les additions proposées.
Le problème des moyens d’union entre les monastères ne se régla pas si facilement que semble le dire la préface du Coutumier de 1637. Peu après, en effet, Octave de Bellegarde11 (archevêque de Sens), Vincent de Paul et le commandeur de Sillery proposèrent de demander l’établissement d’un visiteur apostolique. La Mère de Chantal en sentait l’opportunité, d’autant plus que Rome avait failli l’imposer d’office, en 1637, à la suite de rapports faits par des jésuites contre l’ordre pour accuser les supérieures et maîtresses des novices de gêner la libre communication des sœurs avec les confesseurs. De plus, c’était une idée de François de Sales mais, selon lui, le visiteur ne devait agir que par l’autorité des évêques afin de ne pas porter atteinte à leurs prérogatives. La Mère de Chantal maintint fortement cette position et se trouva ainsi en désaccord sur ce point avec Vincent de Paul qui désirait des pouvoirs étendus pour le visiteur. Jeanne de Chantal ne voulait que mettre en œuvre les intentions du fondateur, mais il fallut bien interpréter et compléter pour faire face à des situations nouvelles. Elle le fit avec sa personnalité profondément originale, son bon sens pratique et sa profonde connaissance de la psychologie féminine. Il ne fut plus jamais question de visiteur apostolique.
Au printemps 1636, elle reprit la route pour Troyes, Marseille et Montpellier. A l’automne 1638, elle fonda la Visitation de Turin (21 novembre). Le 11 avril 1641, elle se démit de sa charge de supérieure avec l’intention de ne plus jamais la reprendre. Recrue d’épreuves et de deuils, elle aspirait au repos. Or la duchesse de Montmorency12 voulut prendre le voile à la Visitation de Moulins des mains de son amie la Mère de Chantal qui se mit en route le 28 juillet. En août, elle était à Moulins où Anne d’Autriche13 lui envoya une litière pour la conduire à Saint-Germain-en-Laye où elle désirait s’entretenir avec elle. De Paris, elle regagna Moulins où, en arrivant, elle dut s’aliter (8 décembre). Jeanne de Chantal mourut paisiblement, le 13 décembre 1641, après avoir dicté ses dernières recommandations à ses filles de la Visitation. Elle laissait l’ordre solidement établi avec quatre-vingt-sept monastères. Son corps fut ramené à Annecy (30 décembre) et inhumé dans l’église de la Visitation. la Mère Jeanne-Françoise Frémyot de Chantal fut béatifiée par Benoît XIV le 21 novembre 1751. Le procès de béatification n’avait commencé qu’en 1722 et les du procès avait été retardée par plusieurs difficultés D’une part, une fausse interprétation du décret d’Urbain VIII avait fait négliger de recueillir dans les formes les dépositions des témoins quand il en était encore temps ; d’autre part, les réaction anti-mystique et antijanséniste, qui sévissait dans les milieux romains, la soupçonnait de quiétisme et de sympathies jansénistes. Elle fut canonisée par Clément XIII le 16 juillet 1767.
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1 Mère Françoise-Madeleine de Chaugy : Mémoire sur la vie et les vertus de Jeanne-Françoise Frémyot de Chantal.
2 Mère Françoise-Madeleine de Chaugy : Mémoire sur la vie et les vertus de Jeanne-Françoise Frémyot de Chantal.
3 Ils eurent six enfants dont deux fils moururent en bas âge. Il resta Celse-Bénigne (né en 1596, le père de la marquise de Sévigné), Marie-Aimée (née en 1598), Françoise (née en 1599) et Charlotte (née en 1601, quinze jours avant la mort de son père).
4 Mère Françoise-Madeleine de Chaugy : Mémoire sur la vie et les vertus de Jeanne-Françoise Frémyot de Chantal.
5 André Frémyot, né à Dijon le 26 août 1573 ; sa naissance coûta la vie à sa mère. Il fit ses études à Paris. Encore sous-diacre (1602), il fut élu archevêque Bourges (sacré à Saint-Denis-du-Pas de Paris, le 7 décembre 1603). Démissionnaire en 1621, il reçut en commende les abbayes de Breteuil et de Ferrières et le prieuré de Nogent-le-Rotrou. Ami de François de Sales, il fut un des trois commissaires apostoliques nommés par Urbain VIII pour l’enquête canonique (1627). Il mourut à Paris le 13 mai 1641.
6 Marie-Aimée est mariée à Bernard de Sales, frère de saint François de Sales (13 octobre 1609). Charlotte meurt à la fin de janvier 1610. Celse-Bénigne est confié à son grand-père avant de commencer une carrière à la cour.
7 Celse-Bénigne, de son mariage avec Marie de Coulanges, laissait une petite fille qui deviendra la marquise de Sévigné.
8 Saint Vincent de Paul, à la demande de saint François de Sales, de sainte Jeanne de Chantal et de l’évêque de Paris fut nommé supérieur des trois monastères parisiens de la Visitation depuis leur fondation, charge qu’il garda jusqu’en 1660.
9 Frère du chancelier Nicolas de Sillery, Noël Brûlart de Sillery, destiné dès l’enfance à la vie religieuse, fut reçu dans l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem (1596) et, au retour de Malte, il reçut la commanderie de Troyes (1600). Appelé par son frère à la Cour, il eut la faveur d’Henri IV et de Marie de Médicis dont il devint le premier écuyer puis le chevalier d’honneur. Il effectua des ambassades en Espagne et à Rome, où « en quittant cette capitale du monde chrétien, il emporta le nom d’ambassadeur aussi dévot que magnifique. » En 1624, à la disgrâce de son frère il renonça à la vie publique. A l’occasion d’un jubilé, il rencontra Vincent de Paul auquel il fit une confession générale et sous la direction duquel il se plaça. C’est sans doute sur ses conseils qu’il se rendit à la Visitation du faubourg Saint-Jacques, mais ce fut un échec : « Quoy qu’il remarqua beaucoup de perfection, et toute la vertu qu’il pouvoit souhaiter à la supérieure et aux religieuses qu’il vit, ce n’estoit point cependant ce qu’il cherchoit pour s’y attacher. » Il vint pour la première fois au monastère de la rue Saint-Antoine, le 28 décembre 1630, pour entendre un panégyrique de François de Sales par le curé de Saint-Jean-en-Grève. Hélène-Angelique Lhuillier, la supérieure, lui consacra par la suite de nombreuses heures d’entretien et entreprit de travailler à son édification spirituelle comme de lutter contre son amour de la gloire et des richesses. Lorsqu’il se fit prêtre en 1634, il choisit de dire sa première messe (13 avril) dans la modeste chapelle de la rue Saint-Antoine. Pour s’associer davantage aux prières des visitandines, le commandeur vint s’établir définitivement dans l’hôtel du Petit-Bourbon où il vécut jusqu’à sa mort. Parmi ses bienfaits à l’égard de la Visitation, l’histoire a surtout retenu la construction de l’église de la rue Saint-Antoine, mais sa générosité alla aussi à d’autres maisons de l’ordre. Il mourut à Paris le 26 septembre 1640 et fut inhumé au monastère de la Visitation.
10 Préface du Coutumier de 1637.
11 Octave de Saint-Lary de Bellegarde naquit à Brouage en Périgord, en juillet 1587, quelques mois avant que son père (César, duc de Bellegarde et gouverneur de Saintonge) ne mourut de blessures reçues à la bataille de Coutras. Il étudia à Bordeaux et à Toulouse puis à la Sorbonne (1606). Destiné à l’état ecclésiastique, il fut pourvu de bonne heure de bénéfices (les abbayes de Saint-Mélaine de Rennes, et de Nisors, la domerie de Notre-Darne d’Aubrat). Son oncle lui céda l’abbaye de Saint-Germain d’Auxerre où il fit profession. Aumônier ordinaire d’Henri IV (1607), abbé de Pothières (1610), il fut nommé évêque de Couserans en 1612. Le 14 novembre 1621, il était appelé à l’archevêché de Sens. Pendant un quart de siècle, tout à sa mission de chef de diocèse, il veilla avec un dévouement absolu aux intérêts spirituels et temporels de son Église. Plein de sollicitude pour l’observation des lois canoniques et pour la restauration de la discipline, il laissa la réputation d’ardente piété et d’une grande douceur. Il installa les visitandines à Provins, à Montargis et à Melun. Il mourut dans sa maison de Montreuil (près de Paris) le 26 juillet 1646. Il couronnait une vie toute de dignité et de zèle par un testament laissant tout ce qu’il possédait aux pauvres et à son Eglise. Son corps, rapporté à Sens, fut inhumé dans le sanctuaire de sa cathédrale.
12 La princesse Marie-Félicité des Ursin avait épousé en 1615 Henri II, duc de Montmorency et d’Amville, pair de France, premier baron, amiral et maréchal de France, gouverneur du Languedoc. Révolté contre Louis XIII et le cardinal de Richelieu, le duc fut battu à Castelnaudary ; pris et jugé, il fut décapité à Toulouse (1632). Après l’exécution de son époux, la duchesse de Montmorency fut assignée à résidence à Moulins où elle fit construire une église pour les religieuses de la Visitation dans laquelle elle fit élever le mausolée de son mari. Elle prit le voile et fut supérieure du monastère. Elle mourut en 1666.
13 La Reine, habituée de la Visitation du faubourg Saint-Jacques, avait favorisé la fondation de la Visitation de Saint-Denis (1638) ; plus tard (1648) elle mit sous sa protection la fondation de la Visitation de Compiègne.
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Acte d’abandon
O bonté souveraine de la souveraine providence de mon Dieu, je me délaisse pour jamais entre vos bras ; soit que vous me soyez douce ou rigoureuse, menez-moi désormais par où il vous plaira. Je ne regarderai point les chemins par où vous me ferez passer, mais vous, ô mon Dieu, qui me conduisez ; mon cœur ne trouve point de repos hors des bras et du sein de cette céleste Providence, ma vraie mère, ma force et mon rempart ; c’est pourquoi je me résous moyennant votre aide divine, ô mon Sauveur, de suivre vos désirs et ordonnances sans jamais regarder où éplucher les causes pourquoi vous faites ceci plutôt que cela, mais à yeux clos je vous suivrai selon vos volontés divines sans rechercher mon propre goût ; c’est à quoi je me détermine de laisser tout faire à Dieu, ne me mêlant que de me tenir en repos entre ses bras, sans désirer chose quelconque, que selon qu’il m’incitera à désirer, à vouloir et à souhaiter.
Je vous offre ce désir, ô mon Dieu, vous suppliant de le bénir, entreprenant le tout appuyé sur votre bonté, libéralité et miséricorde, en la totale confiance en vous et défiance de moi et de mon infinie misère et infirmité.
Amen
Sainte Jeanne de Chantal
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Il y a trois façons de faire oraison
La première se fait en nous servant de l’imagination, nous représentant le divin Jésus en la crèche, entre les bras de sa sainte Mère et du grand saint Joseph ; le regardant entre un bœuf et un âne ; puis voir comme sa divine Mère l’expose dans la crèche, puis comme elle le reprend pour lui donner son lait virginal et nourrir ce Fils qui est son créateur et son Dieu. Mais il ne faut pas se bander l’esprit à vouloir, sur tout ceci, faire des imaginations particulières, nous voulant figurer comme ce sacré Poupon avait les yeux et comme sa bouche était faite ; mais nous représenter tout simplement le mystère. Cette façon de méditer est bonne pour celles [ les personnes ] qui ont encore l’esprit des pensées du monde, afin que l’imagination, étant remplie de ces objets, rechasse toute autre pensée.
La deuxième façon, c’est de nous servir de la considération, nous représentant les vertus que Notre-Seigneur a pratiquées : son humilité, sa patience, sa douceur, sa charité à l’endroit de ses ennemis, et ainsi des autres. En ces considérations, notre volonté se sentira tout émue en Dieu et produira de fortes affections, desquelles nous devons tirer des résolutions pour la pratique de chaque jour, tâchant toujours de battre sur les passions et inclinations par lesquelles nous sommes les plus sujettes à faillir.
La troisième façon, c’est de nous tenir simplement en la présence de Dieu, le regardant des yeux de la foi en quelque mystère, nous entretenant avec lui par des paroles pleines de confiance, cœur à cœur, mais si secrètement, comme si nous ne voulions pas que notre bon ange le sût. Lorsque vous vous trouverez sèche, qu’il vous semblera que vous ne pourrez pas dire une seule parole, ne laissez pas de lui parler, et dites : Seigneur, je suis une pauvre terre sèche, sans eau ; donnez à ce pauvre cœur votre grâce. Puis demeurez en respect en sa présence, sans jamais vous troubler ni inquiéter pour aucune sécheresse qui puisse arriver. Cette manière d’oraison est plus sujette à distractions que celle de la considération, et, si nous nous rendons bien fidèles, Notre-Seigneur donnera celle de l’union de notre âme avec lui. Que chacune suive le chemin auquel elle est attirée.
Ces trois sortes d’oraison sont très bonnes : que donc celles qui sont attirées à l’imagination la suivent, et de même celles qui le sont à la considération et à la simplicité de la présence de Dieu ; mais, néanmoins, pour cette troisième sorte, il faut bien se garder de s’y porter de soi-même, si Dieu ne nous y attire.
Ste Jeanne de Chantal
bonne nuit
11 août, 2010Tertullien: « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux »
11 août, 2010du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20100811
Le mercredi de la 19e semaine du temps ordinaire : Mt 18,15-20
Commentaire du jour
Tertullien (v. 155-v. 220), théologien
La Pénitence, 10
« Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux »
Vivant parmi les frères, serviteurs du même maître, et pour qui tout est en commun, l’espérance, la crainte, la joie, la peine, la souffrance (puisqu’ils n’ont qu’une même âme venue du même Seigneur et du même Père), pourquoi les crois-tu différents de toi ? Pourquoi redoutes-tu ceux qui ont connu les mêmes chutes, comme s’ils allaient s’applaudir de tes chutes à toi ? Le corps ne peut pas se réjouir du mal qui arrive à un de ses membres ; il faut bien qu’il s’afflige tout entier et qu’il travaille tout entier à le guérir.
Là où deux fidèles sont unis, là est l’Eglise, mais l’Eglise c’est le Christ. Donc, lorsque tu embrasses les genoux de tes frères, c’est le Christ que tu touches, c’est le Christ que tu implores. Et quand, de leur côté, tes frères versent des larmes sur toi, c’est le Christ que souffre, c’est le Christ qui supplie son Père. Ce que le Fils demande est vite accordé.