Archive pour le 30 juillet, 2010

SAINT IGNACE de LOYOLA (m)

30 juillet, 2010

SAINT IGNACE de LOYOLA (m) dans images sacrée

http://www.santiebeati.it/

SAINT IGNACE de LOYOLA (m)

30 juillet, 2010

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=saintfeast&localdate=20100731&id=5666&fd=0

SAINT IGNACE de LOYOLA

Prêtre – Fondateur de la Compagnie de Jésus
(1491-1556)

        Saint Ignace naquit au château de Loyola, en Espagne. Il fut d’abord page du roi Ferdinand V ; puis il embrassa la carrière des armes. Il ne le céda en courage à personne, mais négligea complètement de vivre en chrétien, dirigé uniquement par l’orgueil et l’amour des plaisirs. De ce chevalier mondain, Dieu allait faire l’un des premiers chevaliers chrétiens de tous les âges.

        Au siège de Pampelune, un boulet de canon brisa la jambe droite du jeune officier, qui en peu de jours fut réduit à l’extrémité et reçut les derniers sacrements. Il s’endormit ensuite et crut voir en songe saint Pierre, qui lui rendait la santé en touchant sa blessure. À son réveil, il se trouva hors de danger, quoique perclus de sa jambe.

        Pour se distraire, il demanda des livres ; on lui apporta la Vie de Jésus-Christ et la Vie des Saints. Il les lut d’abord sans attention, puis avec une émotion profonde. Il se livra en lui un violent combat ; mais enfin la grâce l’emporta, et comme des hommes de cette valeur ne font rien à demi, il devint, dans sa résolution, un grand Saint dès ce même jour. Il commença à traiter son corps avec la plus grande rigueur ; il se levait toutes les nuits pour pleurer ses péchés. Une nuit, il se consacra à Jésus-Christ par l’entremise de la Sainte Vierge, refuge des pécheurs, et lui jura une fidélité inviolable. Une autre nuit, Marie lui apparut environnée de lumière, tenant en ses bras l’Enfant Jésus.

        Peu après, Ignace fit une confession générale et se retira à Manrèze, pour s’y livrer à des austérités qui n’ont guère d’exemple que dans la vie des plus célèbres anachorètes : vivant d’aumônes, jeûnant au pain et à l’eau, portant le cilice, il demeurait tous les jours six ou sept heures à genoux en oraison. Le démon fit en vain des efforts étonnants pour le décourager. C’est dans cette solitude qu’il composa ses Exercices spirituels, l’un des livres les plus sublimes qui aient été écrits par la main des hommes.

        Passons sous silence son pèlerinage en Terre Sainte et différents faits merveilleux de sa vie, pour rappeler celui qui en est de beaucoup le plus important, la fondation de la Compagnie de Jésus (1534), que l’on pourrait appeler la chevalerie du Christ et le boulevard de la chrétienté. Cette fondation est assurément l’une des plus grandes gloires de l’Église catholique ; sciences profanes et sciences sacrées, enseignement, apostolat, rien ne devait être étranger à la Compagnie d’Ignace.

        Les vertus du fondateur égalaient ses grandes œuvres ; elles avaient toutes pour inspiratrice cette devise digne de lui : Ad majorem Dei gloriam ! « À la plus grande gloire de Dieu ! ».

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950.

Histoire de Joseph le charpentier (Apocryphe)

30 juillet, 2010

du site:

http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Textes/index.html

APOCRYPHE

Histoire de Joseph le charpentier

(Trois versions de cet apocryphe, deux coptes et une arabe, plus fleuries mais plus tardive. Toutes semblent dériver d’un original grec du IVe siècle, aujourd’hui perdu, et de provenance égyptienne.)
(Il est vrai qu’il y a des textes qui disent que St Joseph etait Veuf avec des enfants mais la croyance orientale officielle dit que Saint Joseph etait resté célibataire et vivait dans la Chastete durant toute sa vie)

PLAN

Les onze premiers chapitres, qui évoquent l’ascendance de Jésus, sa naissance et des détails de sa prime jeunesse, sont influencés par le Protévangile de Jacques. La deuxième partie (chap. 12-32) raconte la maladie, la mort et l’ensevelissement de Joseph. Elle est beaucoup plus originale. C’est le premier document qui témoigne d’un culte rendu à saint Joseph, particulièrement vénéré par les moines coptes d’Égypte. On y décèle, derrière une interprétation chrétienne, de vieux mythes égyptiens et des rites du culte d’Osiris.


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        Ceci est (la relation) du décès de notre père saint Joseph le charpentier, père du Christ selon la chair1, lequel vécut cent onze ans. Notre Sauveur a raconté aux apôtres sa biographie tout entière, sur le mont des Oliviers. Les apôtres eux-mêmes ont écrit ces paroles et les ont déposées dans la bibliothèque à Jérusalem.
Le jour où le saint vieillard abandonna son corps, fut le 26 du mois d’épiphi2. Dans la paix de Dieu, ainsi soit-il !
1. Or il advint un jour que, notre bon Sauveur étant assis sur la colline des Oliviers et ses disciples rassemblés autour de lui, il leur parla en ces termes :
O mes chers frères, fils de mon bon Père, (vous) qu’il a choisis parmi le monde entier, fréquemment, vous le savez, je vous ai avertis que je serai crucifié, que )e goûterai la mort absolument3, que je ressusciterai d’entre les morts, que je vous donnerai la charge de prêcher l’Évangile, afin que vous l’annonciez dans le monde entier ; que je vous investirai d’une force venue d’en haut4 ; que je vous remplirai d’un esprit saint afin que vous prêchiez à toutes les nations, leur disant :  » Faites pénitence, car mieux vaut à l’homme de trouver un verre d’eau dans le siècle à venir, que de posséder tous les biens du monde entier  » ; – et encore :  » L’espace d’une empreinte de pied dans la maison de mon Père vaut plus que toutes les richesses de ce monde  » ; – et encore :  » Une heure des justes qui se réjouissent, vaut mieux que cent ans des pécheurs qui pleurent et se lamentent, sans qu’on essuie leurs larmes ou qu’on s’intéresse aucunement à eux.  » Or donc, ô mes membres glorieux, quand vous irez parmi les peuples, adressez-leur cet enseignement.  » C’est avec une balance juste et un juste poids5 que mon Père réglera votre compte  » ; – et encore :  » Un simple mot plaisant que vous aurez dit, sera examiné6. Comme il n’y a pas moyen d’échapper à la mort, de même personne ne peut échapper à ses actes bons ou mauvais.  » Mais tout ce que je vous ai dit (revient) à ceci : le fort ne peut pas se sauver par sa force7, ni l’homme se sauver par la multitude de ses richesses. Maintenant écoutez que je vous raconte l’histoire de mon père Joseph, le vieux charpentier béni.
2. Il y avait un homme appelé Joseph, qui était de la ville appelée Bethléem, celle des Juifs, qui est la ville du roi David. Il était bien instruit dans la sagesse et dans l’art de la menuiserie. Cet homme (appelé) Joseph épousa une femme dans l’union d’un saint mariage. Elle lui donna des fils et des filles : quatre garçons et deux filles. Voici leurs noms : Jude et Josetos, Jacques et Simon. Les noms des filles étaient Lysia et Lydia. La femme de Joseph mourut selon (qu’il est) imposé à tout homme, et elle laissa Jacques encore en bas âge. Joseph était un juste, qui rendait gloire à Dieu en toutes ses oeuvres. Il allait au dehors exercer le métier de charpentier, lui et ses deux fils, (car) ils vivaient du travail de leurs mains selon la loi de Moïse. Et cet homme juste dont je parle, c’est Joseph, mon père selon la chair, celui à qui ma mère Marie fut unie comme épouse.
3. Or tandis que mon père Joseph vivait dans le veuvage, Marie ma mère, bonne et bénie en toute manière, se trouvait, elle, dans le temple, s’y acquittant de son service dans la sainteté. Elle avait atteint l’âge de douze ans, ayant passé trois années dans la maison de ses parents et neuf dans le temple du Seigneur. Alors les prêtres, voyant que la Vierge pratiquait l’ascétisme et qu’elle demeurait dans la crainte du Seigneur, délibérèrent entre eux et se dirent :  » Cherchons un homme de bien pour la lui fiancer, en attendant la célébration du mariage, de peur que nous ne laissions le cas ordinaire des femmes lui arriver dans le temple et que nous ne soyons coupables d’un grand péché8.  »
4. En ce même temps, ils convoquèrent la tribu de Juda qu’ils avaient choisie parmi les douze (tribus) du peuple (en tirant au sort) les noms des douze tribus d’Israël. Le sort tomba sur le bon vieillard Joseph, mon père selon la chair. Alors les prêtres répondirent et dirent à ma mère, la vierge bénie :  » Allez avec Joseph. Obéissez-lui jusqu’à ce que vienne le temps où nous accomplirons le mariage.  » Mon père Joseph prit Marie dans sa maison. Elle y trouva le petit Jacques dans la tristesse de l’orphelin. Elle se mit à le choyer ; c’est pour cette raison qu’elle fut appelée Marie mère de Jacques.
Or, après que Joseph l’eut prise dans sa maison, il se mit en route (vers un endroit) où il exerçait le métier de charpentier. Dans sa maison, Marie ma mère passa deux années, jusqu’au moment opportun.
5. Or, dans la quatorzième année de son âge, je vins de ma propre volonté, et j’entrai en elle, moi, Jésus, votre vie. Comme elle était enceinte depuis trois mois, le candide Joseph revint de l’endroit éloigné où il exerçait le métier de charpentier. Il trouva que ma mère la Vierge était enceinte. Il fut troublé, il prit peur et songea à la congédier en secret. Et à cause de son chagrin, il ne mangea ni ne but.
6. Au milieu de la nuit, voici que Gabriel, l’archange de la joie, vint à lui dans une vision, sur l’ordre de mon bon Père, et il lui dit :  » Joseph, fils de David, ne crains pas d’admettre près de toi Marie ton épouse, car celui qu’elle enfantera est issu du Saint-Esprit9. On l’appellera Jésus. C’est lui qui fera paître tous les peuples avec un sceptre de fer10,  » Et l’ange s’éloigna de lui. Joseph se leva de sa couche ; il fit comme l’ange du Seigneur lui avait ordonné et reçut Marie près de lui.
7. Ensuite un ordre vint du roi Auguste, pour faire enregistrer (la population de) toute la terre, chacun dans sa ville respective11. Le (vieillard) à la bonne vieillesse se leva ; il conduisit Marie la Vierge ma mère dans sa ville de Bethléem Comme elle était sur le point d’accoucher12, il avait inscrit son nom chez le scribe, à savoir :  » Joseph, fils de David, avec Marie son épouse, et Jésus son fils, issus de la tribu de Juda.  » Et ma mère Marie me mit au monde, sur la route du retour à Bethléem, dans le tombeau de Rachel, femme de Jacob le patriarche, qui fut la mère de Joseph et de Benjamin.
8. Satan donna un conseil à Hérode le Grand, le père d’Archélaüs, celui qui fit décapiter Jean, mon ami et mon parent. A la suite de quoi, celui-ci me rechercha pour me tuer, s’imaginant que mon royaume est de ce monde.
Joseph en fut averti dans une vision, de par mon Père. Il se leva, me prit avec Marie ma mère, sur les bras de laquelle j’étais assis, tandis que Salomé marchait à notre suite. Nous partîmes pour l’Égypte. Là, nous demeurâmes une année, jusqu’au jour où les vers se mirent dans le corps d’Hérode : dont il mourut, à cause du sang des innocents petits enfants, qu’il avait répandu.
9. Après que cet impie Hérode fut mort, nous retournâmes dans une ville de la Galilée, qui s’appelle Nazareth. Mon père Joseph, le vieillard béni, pratiquait le métier de charpentier, et nous vivions du travail de ses mains. Observant la loi de Moïse, jamais il ne mangea son pain gratuitement13.
10. Et après ce long espace de temps, son corps ne s’était pas affaibli ; ses yeux n’avaient pas perdu la lumière ; pas une seule dent ne s’était gâtée dans sa bouche14. Jamais à aucun moment, il ne manqua de jugement ni de sagesse ; mais il était comme un jeune homme, alors que son âge avait atteint, dans une vieillesse heureuse, la cent onzième année.
11. Or, ses deux plus jeunes fils, Josetos et Syméon, prirent femme et s’établirent dans leurs maisons. Ses deux filles aussi se marièrent selon qu’il est permis à tout homme. Joseph, lui, demeura avec Jacques, son plus jeune fils. Depuis que la Vierge m’avait enfanté, j’étais auprès d’eux, dans la complète soumission (qui convient à) la qualité de fils. Car, en vérité, j’ai fait toutes les oeuvres de l’humanité, hormis le seul péché15. Quant à moi, j’appelais Marie :  » ma mère « , et Joseph :  » mon père « . Et je leur obéissais en tout ce qu’ils allaient me dire16. Je ne leur répliquais pas un seul mot, mais je les aimais beaucoup.
12. Ensuite il se fit que la mort de Joseph mon père devint proche, selon qu’il est imposé à tout homme.
Lorsque son corps ressentit la maladie, son ange l’avertit :  » C’est cette année que tu mourras.  » Et comme son âme se troublait, il se rendit à Jérusalem dans le temple du Seigneur ; il se prosterna devant l’autel, et pria de la sorte, en disant :
13. (Ô) Dieu, père de toute miséricorde et Dieu de toute chair, Dieu de mon âme, de mon corps et de mon esprit, puisque les jours de ma vie, que vous m’avez départis en ce monde, sont accomplis, voici que je vous prie, Seigneur Dieu, d’envoyer vers moi l’archange Michel pour qu’il se tienne près de moi, jusqu’à ce que ma pauvre âme soit sortie de mon corps, sans douleur et sans trouble. Car c’est pour tout homme une grande crainte et une grande douleur que la mort : pour l’homme, ou pour l’animal domestique, ou pour la bête sauvage, ou pour le reptile, ou pour l’oiseau, en un mot, pour tout ce qu’il y a sous le ciel de créatures possédant un souffle de vie17, c’est une douleur et une affliction que leur âme se sépare de leur corps. Maintenant donc, ô mon Seigneur, que votre ange se tienne près de mon âme et de mon corps, jusqu’à ce qu’ils se séparent l’un de l’autre sans douleur. Ne permettez pas que l’ange qui me fut attaché depuis le jour où vous m’avez formé, jusqu’à maintenant, tourne contre moi un visage embrasé de colère sur le parcours du chemin, quand je m’en irai vers vous, mais qu’il me traite pacifiquement. Ne laissez pas ceux dont la face est changeante me tourmenter sur le parcours du chemin, quand j’irai vers vous. Ne faites pas arrêter mon âme par les préposés à la porte, et ne me confondez pas devant votre tribunal formidable. Ne déchaînez pas contre moi les flots du fleuve de feu, celui où toutes les âmes se purifient avant qu’elles ne voient la gloire de votre divinité, ô Dieu qui jugez chacun en vérité et en justice.
Maintenant donc, ô mon Seigneur, que votre miséricorde me soit un réconfort, car vous êtes la source de tout bien. A vous la gloire dans l’éternité des éternités. Ainsi soit- il!  »
14. Il advint ensuite qu’il se rendit à Nazareth, la ville qu’il habitait. Et il s’alita de la maladie dont il allait mourir selon la destinée de tout homme. Et sa maladie était plus grave que dans tous les cas où il avait été malade, depuis le jour qu’il avait été mis au monde. Voici les états de vie de mon bien-aimé père Joseph. Il atteignit l’âge de quarante ans. Il prit femme Il vécut quarante-neuf autres années dans le mariage avec sa femme. Puis celle-ci mourut et il passa une année seul. Ensuite ma mère passa deux autres années dans sa maison, après que les prêtres la lui eurent confiée, en lui donnant cette instruction :  » Veillez sur elle, jusqu’au moment d’accomplir votre mariage.  » Au commencement de la troisième année qu’elle demeura chez lui – c’était la quinzième année de sa vie à elle – elle me mit au monde18, par un mystère que personne ne comprend dans l’univers entier excepté moi, mon Père et le Saint-Esprit, qui ne sommes qu’un.

15. Le total des jours de la vie de mon père Joseph, le vieillard béni, fut de cent onze ans, selon l’ordre qu’avait donné mon bon Père. Le jour où il abandonna son corps fut le 26 du mois d’épiphi. Alors cet or affiné qu’était la chair de mon père Joseph, commença de se transmuer, et l’argent, qu’étaient sa raison et son jugement, s’altéra. Il oublia le boire et le manger, et son habileté dans son art tourna à l’erreur. Il arriva donc que ce jour-là, c’est-à-dire le 26 épiphi, quand la lumière commença de se répandre, mon père Joseph s’agita beaucoup sur sa couche. Il ressentit une vive crainte, il poussa un profond gémissement et se mit à crier avec un grand trouble en s’exprimant de la sorte :
16.  » Malheur à moi aujourd’hui ! Malheur au jour où ma mère m’a enfanté en ce monde ! Malheur au sein où j’ai reçu le germe de la vie ! Malheur aux mamelles dont j’ai sucé le lait ! Malheur aux genoux sur lesquels je me suis assis ! Malheur aux mains qui m’ont soutenu jusqu’à ce que j’aie grandi, pour devenir pécheur ! Malheur à ma langue et à mes lèvres, parce qu’elles se sont impliquées bien souvent dans l’injure, dans la détraction, dans la calomnie, dans de vaines paroles de badinage, où abonde la tromperie ! Malheur à mes yeux, parce qu’ils ont regardé le scandale ! Malheur à mes oreilles, parce qu’elles ont aimé à entendre les discours frivoles ! Malheur à mes mains, parce qu’elles ont pris ce qui ne leur appartenait pas ! Malheur à mon estomac et à mes entrailles, parce qu’ils ont convoité des aliments qui ne leur appartenaient pas ! Si celui-là trouve quelque chose, il le dévore pis que (ne fait) la flamme d’une fournaise ardente, jusqu’à le rendre impropre à tout usage ! Malheur à mes pieds, qui ont servi mon corps mal à propos, en le portant dans des voies autres (que les) bonnes19 ! Malheur à mon corps, qui a rendu mon âme déserte et étrangère pour le Dieu qui l’a créée ! Que ferai-je maintenant? Je suis enserré de toutes parts. En vérité, malheur à tout homme qui commettra le péché. En vérité, c’est le grand trouble que j’ai vu s’abattre sur mon père Jacob, lorsqu’il a quitté son corps, c’est le même qui s’empare aujourd’hui de moi, malheureux. Mais c’est Jésus (mon) Dieu, l’arbitre de mon âme et de mon corps, qui accomplit sa volonté en moi.  »
17. Comme Joseph mon père chéri parlait de la sorte, je me levai et j’allai vers lui, qui était couché. Je le trouvai l’âme et l’esprit troublés. Je lui dis :  » Salut, mon père chéri, Joseph, vous dont la vieillesse est à la fois bonne et bénie !  » Il me répondit, avec une grande peur de la mort, me disant :  » Salut un grand nombre de fois, mon fils chéri ! Voici que mon âme s’apaise un peu en moi, depuis que j’ai entendu votre voix. Jésus, mon seigneur ! Jésus, mon véritable roi ! Jésus, mon bon et miséricordieux sauveur ! Jésus le libérateur ! Jésus, le guide ! Jésus, le défenseur ! Jésus, qui êtes tout en bonté ! Jésus, dont le nom est doux à la bouche de chacun et très onctueux ! Jésus, il scrutateur ! Jésus, oreille attentive en vérité ! Ecoutez-moi aujourd’hui, moi votre serviteur qui vous implore et répands mes larmes en votre présence. Vous êtes Dieu en vérité. Vous êtes le Seigneur en vérité, comme l’ange m’a dit souvent, principalement le jour où mon cur fut pris de soupçons, à cause d’une pensée humaine contre la vierge bénie, parce qu’elle était enceinte, et que je me disais : « Je vais la renvoyer en secret. » Comme telles étaient mes réflexions, l’ange se montra à moi dans une vision et me parla en ces termes : « Joseph, fils de David, ne craignez pas de recevoir près de vous Marie votre épouse, car celui qu’elle enfantera est (issu) de l’Esprit-Saint. Ne soyez pas en doute au sujet de sa grossesse, car elle enfantera un fils, que vous appellerez Jésus. » Vous êtes Jésus le Christ, le sauveur de mon âme, de mon corps et de mon esprit. Ne me condamnez pas, moi votre esclave et l’ouvrage de vos mains. Je ne connaissais pas, Seigneur, et je ne comprends pas le mystère de votre conception déconcertante. Jamais non plus je n’ai entendu qu’une femme ait conçu sans un homme, ni qu’une vierge ait enfanté tout en gardant le sceau de sa virginité. O mon Seigneur, n’était l’ordonnance de ce mystère, je ne croirais pas en vous ni à votre conception sainte, en rendant gloire à celle qui vous a enfanté, à Marie la vierge bénie. Je me rappelle le jour où le serpent mordit le garçon qui en mourut. Sa famille vous rechercha pour vous livrer à Hérode. Votre miséricorde l’atteignit. Vous ressuscitâtes celui à propos duquel on vous avait calomnié disant : « C’est toi qui l’as tué. » Et il y eut une grande joie dans la maison de celui qui était mort. Aussitôt je vous pris l’oreille en vous disant : « Sois prudent, mon fils. » Aussitôt vous me fîtes un reproche, disant : « Si vous n’étiez pas mon père selon la chair, il ne s’en faudrait pas que je vous apprenne ce que vous venez de faire. » Maintenant donc, ô mon Seigneur et mon Dieu20, si c’est pour me demander compte de ce jour-là que vous m’avez envoyé ces signes terrifiants, je demande à votre bonté de ne pas entrer en contestation avec moi.
Je suis votre esclave et le fils de votre servante. Si vous brisez mes liens, je vous offrirai un sacrifice de louange, c’est-à-dire la confession de la gloire de votre divinité.
Car vous êtes Jésus le Christ, le fils de Dieu en vérité et le fils de l’homme en même temps.  »
18. Comme mon père Joseph disait ces choses, je ne pus rester sans verser des larmes, et je pleurai en voyant que la mort le dominait et en entendant les paroles de détresse qu’il prononçait. Ensuite, ô mes frères, je me souvins de ma mort sur la croix pour le salut du monde entier. Et celle dont le nom est suave à la bouche de tous ceux qui m’aiment, Marie ma mère chérie se leva. Elle me dit avec une grande tristesse :  » Malheur à moi, mon cher Fils ! Va-t-il donc mourir, celui dont la vieillesse est bonne et bénie, Joseph, votre cher et vénérable père selon la chair ?  » Je lui dis :  » O ma mère chérie, quel est enfin, de tous les hommes, celui qui, ayant revêtu la chair, ne goûtera pas la mort? Car la mort est la souveraine de l’humanité, ô ma mère bénie ! Vous-même, il faut que vous mouriez comme tout homme. Mais tant pour Joseph mon père, que pour vous, ma mère bénie, votre mort ne sera pas une mort, mais une vie éternelle et sans fin. Car moi aussi, je dois absolument mourir, à cause de la chair mortelle que j’ai revêtue en vous. Maintenant donc, ô ma mère chérie, levez-vous pour aller vers Joseph le vieillard béni, afin que vous sachiez la destinée qui lui viendra d’en haut.  »
19. Et elle se leva. Elle se rendit dans le lieu où il était couché, et elle le trouva, comme les signes de la mort venaient de se manifester en lui. Moi-même, ô mes amis je m’assis à son chevet et Marie ma mère s’assit près de ses pieds. Lui, leva les yeux sur mon visage. Il ne put parler parce que le moment de la mort le dominait. Alors, il leva les yeux en haut et poussa un grand gémissement. Moi, je tins ses mains et ses pieds durant un temps considérable, tandis qu’il me regardait et m’implorait disant :  » Ne permettez pas qu’ils m’emportent !  » Et j’enfonçai ma main sous son cur et je connus que son âme avait déjà passé dans son gosier, pour être emportée de son corps. Mais le dernier moment n’était pas encore achevé, où la mort devait venir, sinon elle n’aurait plus attendu, car en vérité le trouble la suivait ainsi que les larmes et le désarroi qui la précèdent.
20. Lorsque ma mère chérie me vit palper son corps, elle aussi lui palpa les pieds. Elle trouva que la respiration et la chaleur s’étaient envolées et les avaient quittés. Elle me dit ingénument :  » Merci à vous, mon cher Fils! Depuis le moment où vous avez posé votre main sur son corps, la chaleur l’a quitté. Voilà ses pieds et ses mollets devenus froids comme la glace.  » Moi, j’allai vers ses fils et ses filles et je leur dis :  » Venez pour parler à votre père, car c’est (maintenant) le moment de lui parler, avant que la bouche ne cesse de parler et que la pauvre chair ne soit froide.  » Alors les fils et les filles de Joseph s’entretinrent avec lui. Il était en danger à cause des douleurs de la mort et tout prêt à sortir de ce monde.
Lysia la fille de Joseph répondit et dit à ses frères :  » Malheur à moi, mes frères, si ce n’est pas le mal de notre chère mère, que nous n’avons plus revue jusqu’à maintenant. Il en sera de même pour notre père Joseph que nous ne reverrons plus jamais.  » Alors les fils de Joseph élevant la voix pleurèrent. Moi-même, et Marie la vierge ma mère, nous pleurâmes avec eux, car le moment de la mort était arrivé.
21. Alors je regardai dans la direction du sud, et j’aperçus la mort. Elle entra dans la maison suivie de l’Amenti, qui est son instrument21, avec le diable suivi d’une foule de satellites habilles de feu, innombrables, et dont la bouche lançait de la fumée et du soufre. Mon père Joseph regarda et les vit qui le cherchaient, pleins de colère contre lui, (de cette colère) dont ils ont coutume d’allumer leur visage, contre toute âme qui quitte son corps, spécialement (contre) les pécheurs en qui ils aperçoivent le moindre signe (de possession). Lorsque le bon vieillard les aperçut en compagnie de la mort, ses yeux versèrent des larmes. En ce moment-là, l’âme de mon père Joseph se détacha en poussant un grand soupir, tandis qu’elle cherchait un moyen de se cacher, afin d’être sauvée. Lorsque je vis, au gémissement de mon père Joseph, qu’il avait aperçu des puissances qu’il n’avait encore jamais aperçues, je me levai aussitôt et je menaçai le diable et tous ceux qui étaient avec lui. Ceux-ci s’en allèrent avec honte et en grand désordre. Et de tous ceux qui étaient assis autour de mon père Joseph, personne, pas même Marie ma mère, ne connut rien de toutes les armées terribles qui poursuivent les âmes des hommes. Quant à la mort, lorsqu’elle vit que j’avais menacé les puissances des ténèbres (et) que je les avais jetées dehors, parce qu’elles n’avaient pas de pouvoir sur lui, elle prit peur. Et moi, je me levai à l’instant, je fis monter une prière vers mon Père très miséricordieux, lui disant :
22.  » O mon Père et le père de toute miséricorde, le père de la vérité ! il qui voyez ! Oreille qui entendez ! Écoutez-moi qui suis votre fils chéri, tandis que je vous implore pour l’uvre de vos mains, pour mon père Joseph, (vous priant) de m’envoyer un nombreux chur d’anges, avec Michel le dispensateur de la bonté, avec Gabriel le messager de la lumière. Qu’ils accompagnent l’âme de mon père Joseph, jusqu’à ce qu’elle ait dépassé les sept éons des ténèbres. Qu’elle ne passe point par les voies étroites, celles où il est terrible de marcher, où l’on a le grand effroi de voir les puissances qui les occupent, où le fleuve de feu qui coule là-bas, roule ses flots comme les vagues de la mer. Et soyez miséricordieux pour l’âme de mon père Joseph, qui va vers vos mains saintes, car c’est le moment où il a besoin de cette miséricorde.  » Je vous le dis, ô mes frères vénérables et mes apôtres bénis ; tout homme né en ce monde (et) connaissant le bien et le mal, après qu’il a passé tout son temps suspendu à la concupiscence de ses yeux, a besoin de la pitié de mon bon Père, lorsqu’il arrive au moment de mourir, de franchir le passage, (de paraître devant) le tribunal terrible et de présenter sa défense. Mais je retourne au (récit du) trépas de mon père Joseph, le juste vieillard.
23. Lorsqu’il eut rendu l’esprit, je l’embrassai. Les anges prirent son âme et la mirent dans un fin tissu de soie. Et m’étant approché, je m’assis près de lui, (tandis que) personne de ceux qui étaient assis autour de lui ne savait qu’il était mort. Je fis garder son âme par Michel et Gabriel, à cause des puissances qui étaient sur la route, et les anges chantaient devant elle jusqu’à ce qu’ils l’eurent remise à mon bon Père.
24. Je retournai donc vers le corps de mon père Joseph, qui gisait comme une corbeille. Je m’assis et je lui abaissai les yeux, je les fermai ainsi que la bouche, et je restai à le contempler. Je dis à la Vierge :  » Ô Marie, où sont maintenant tous les travaux de métier qu’il a faits depuis son enfance jusqu’à maintenant ? Ils ont tous passé en un seul moment. C’est comme s’il n’était jamais né en ce monde.  » Lorsque ses fils et ses filles m’eurent entendu dire cela à Marie ma mère, ils me dirent avec beaucoup de larmes :  » Malheur à nous, ô notre Seigneur ! Notre père est-il mort ? Et nous ne le savions pas !  » Je leur dis :  » En vérité, il est mort. Cependant la mort de Joseph mon père n’est pas une mort, mais une vie pour l’éternité. Grands sont les (biens) que va recevoir mon bien-aimé Joseph. Car depuis le moment où son âme a quitté son corps, toute douleur a cessé pour lui. Il s’en est allé dans le royaume (des cieux) pour l’éternité. Il a laissé derrière lui le poids du corps ; il a laissé derrière lui ce monde plein de toute sorte de douleurs et de toute sorte de vains soucis. Il s’en est allé vers la demeure du repos de mon Père qui est aux cieux, cette (demeure) qui ne sera jamais détruite.  » Lorsque j’eus dit ainsi à mes frères :  » Il est mort votre père Joseph, le vieillard béni « , ils se levèrent, déchirèrent leurs habits et pleurèrent pendant longtemps.
25. Alors ceux de la ville de Nazareth tout entière et de la Galilée, lorsqu’ils eurent appris le deuil, se rassemblèrent tous dans le lieu où nous nous tenions, selon la coutume des Juifs. Ils passèrent la journée entière à le pleurer, jusqu’à la neuvième heure. A la neuvième heure du jour, je les fis sortir tous. Je répandis de l’eau sur le corps de mon bien-aimé père Joseph ; je l’oignis avec de l’huile parfumée ; je priai mon bon Père qui est dans les cieux, en des prières célestes que j’ai écrites de mes propres doigts, sur les tablettes des cieux, quand je n’avais pas encore pris chair de la vierge Marie. Et au moment où je dis l’amen de la prière, une multitude d’anges arrivèrent. Je donnai l’ordre à deux d’entre eux de déployer un vêtement. Je leur fis enlever le corps béni de mon père Joseph, pour le déposer dans ces habits et l’ensevelir.
26. Et je plaçai ma main sur son cur en disant :  » Que jamais l’odeur fétide de la mort ne s’attache à toi. Que tes oreilles ne sentent pas mauvais. Que la corruption ne découle jamais de ton corps. Que le linceul de ta chair, (celui) dont je t’ai revêtu, ne soit jamais attaqué par la terre, mais qu’il demeure sur ton corps, jusqu’au moment du banquet des mille années. Que les cheveux de ta tête ne se flétrissent pas ces (cheveux) que j’ai souvent pris dans mes mains, ô mon cher père Joseph ! Et le bonheur t’adviendra. Ceux qui réserveront une offrande, pour la donner à ton sanctuaire le jour de ta commémoration qui est le 26 du mois d’épiphi, je les bénirai moi-même par un don céleste, qui (leur sera fait) dans les cieux. Celui qui, en ton nom, mettra un pain dans la main d’un pauvre, je ne le laisserai manquer d’aucun bien de ce monde, pendant tous les jours de sa vie. Ceux qui mettront une coupe de vin dans la main d’un étranger ou d’une veuve ou d’un orphelin le jour de ta commémoration, je t’en ferai présent pour que tu les amènes au banquet des mille années. Ceux qui écriront le livre de ton décès, avec toutes les paroles qui sont sorties aujourd’hui de ma bouche, (je te jure) par ton salut, ô mon bien-aimé père Joseph, que je t’en ferai présent en ce monde ; et de plus, quand ils quitteront leur corps, je déchirerai la cédule22 de leurs péchés, pour qu’ils ne subissent aucun tourment, sauf l’angoisse de la mort et le fleuve de feu, qui se trouve devant mon Père et qui purifie toute âme.
Et quant à un pauvre homme n’ayant pas (le moyen de) faire ce que j’ai dit, si, lorsqu’il aura engendré un fils, il l’appelle du nom de Joseph pour glorifier ton nom, ni famine ni contagion n’atteindront sa maison, parce que ton nom s’y trouvera.  »
27. Ensuite les grands de la ville se rendirent (à l’endroit) où était déposé le corps de mon père, accompagnés des préposés aux funérailles, à dessein d’ensevelir son corps selon les rites funéraires des Juifs. Et ils le trouvèrent déjà enseveli. Le linceul avait été fixé à son corps, comme si on l’avait fixé avec des agrafes de fer. Et lorsqu’ils le remuèrent, ils ne trouvèrent pas l’ouverture du linceul. Ensuite, ils l’emportèrent vers le tombeau. Et après qu’ils eurent creusé à l’entrée de la caverne pour en ouvrir la porte, et le déposer parmi ses pères, je me rappelai le jour où il était parti avec moi pour l’Égypte, et les grandes tribulations qu’il avait subies pour moi, et je m’étendis sur son corps, et je pleurai sur lui pendant longtemps en disant :
28.  » O mort, qui causes beaucoup de larmes et de lamentations, c’est pourtant celui qui domine toutes choses qui t’a donné ce pouvoir surprenant! Mais le reproche n’atteint pas tant la mort qu’Adam et sa femme. La mort, elle, ne fait rien sans le commandement de mon Père. Il y a eu des hommes qui ont vécu neuf cents ans avant de mourir, et beaucoup (d’autres) ont vécu davantage encore ; personne d’entre eux n’a dit : « J’ai vu la mort », ni « Elle vient par intervalles tourmenter quelqu’un ». Mais elle ne tourmente les (gens) qu’une fois, et cette fois-là, c’est mon bon Père qui l’envoie vers l’homme. Au moment où elle vient vers lui, elle entend la sentence qui vient du ciel. Si la sentence vient dans le trouble et chargée de colère, la mort aussi vient avec trouble et colère remplir l’ordre de mon bon Père, prendre l’âme de l’homme et la conduire à son Seigneur. La mort n’a pas le pouvoir de le conduire dans le feu ou de le conduire dans le royaume des cieux. La mort accomplit l’ordre de Dieu. Adam au contraire n’a pas accompli la volonté de mon Père, mais (il a commis) une transgression. Il l’a commise, au point d’irriter mon Père contre lui, en obéissant à sa femme et en désobéissant à mon bon Père, de sorte qu’il a attiré la mort sur toute âme (vivante). Si Adam n’avait pas désobéi à mon bon Père, il n’aurait pas attiré la mort sur lui. Qu’est-ce donc qui m’empêche de prier mon bon Père pour qu’il m’envoie un grand char de lumière, où je placerais mon père Joseph, sans qu’il goûte aucunement la mort, pour le faire conduire, avec la chair dans laquelle il fut engendré, vers un lieu de repos, où il serait avec les anges incorporels ? Mais à cause de la transgression d’Adam, cette grande douleur est venue sur l’humanité tout entière, avec cette grande angoisse de la mort. Et moi-même, en tant que revêtu de cette chair passible, il faut qu’en elle je goûte la mort, pour la créature que j’ai façonnée, afin de lui être miséricordieux23.  »
29. Tandis que je parlais de la sorte et que j’embrassais mon père Joseph en pleurant sur lui, ils ouvrirent la porte du tombeau et ils y déposèrent son corps auprès du corps de Jacob son père. Sa fin arriva dans (sa) cent onzième année. Pas une seule dent ne fut entamée dans sa bouche et ses yeux ne s’obscurcirent pas24 ; mais sa vue était celle d’un petit enfant. Jamais il ne perdit sa vigueur mais il s’occupa au métier de la charpenterie, jusqu’au jour qu’il s’alita de la maladie dont il devait mourir.
30. Nous, les apôtres, ayant entendu ces choses de la (bouche) de notre Sauveur, nous nous réjouîmes. Nous nous levâmes aussitôt, nous adorâmes ses mains et ses pieds, en nous réjouissant et en disant :  » Nous vous rendons grâces, ô notre bon Sauveur, de ce que vous nous avez rendus dignes d’entendre de vous, ô notre Seigneur, ces paroles de vie. Cependant vous nous étonnez, ô notre bon Sauveur : pourquoi avez-vous accordé l’immortalité à Hénoch et à Elie, et (pourquoi) jusqu’à maintenant se trouvent-ils bien, gardant jusqu’à maintenant la chair dans laquelle ils sont nés ; (pourquoi) leur chair n’a-t-elle pas connu la corruption25, alors que ce vieillard béni, Joseph le charpentier, celui à qui vous avez fait un si grand honneur, (celui) que vous avez appelé votre père et à qui vous obéissiez en toutes choses, (celui) au sujet de qui vous nous avez donné ces ordres, disant : « Quand je vous aurai investis de force26 et quand j’aurai envoyé vers vous celui qui est promis par mon Père, c’est-à-dire le Paraclet, l’Esprit-Saint, pour vous envoyer prêcher le saint Évangile, vous prêcherez aussi mon saint père Joseph » ; et encore : « Dites ces paroles de vie dans le testament de son décès » ; et encore : « Lisez les paroles de ce testament aux jours de fêtes et aux jours sacrés » ; et encore : « Tout homme qui n’a pas bien appris les lettres, lisez-(lui) ce testament aux jours de fête » ; et encore : « Celui qui retranchera quelque chose de ces paroles ou qui y ajoutera, de manière à me compter pour un menteur, je tirerai de lui une prompte vengeance » ; – nous sommes donc étonnés que, depuis le jour où vous êtes né à Bethléem, vous l’ayez appelé votre père selon la chair, et que néanmoins vous ne lui ayez pas promis l’immortalité pour le faire vivre éternellement.
31. Notre Sauveur répondit et nous dit :  » La sentence que mon Père a édictée contre Adam ne sera pas rendue vaine, attendu qu’il a désobéi à ses commandements. Lorsque mon Père décrète sur l’homme qu’il sera juste, celui-ci devient son élu. Lorsque l’homme lui-même aime les oeuvres du diable, par sa volonté de faire le mal, si (Dieu) le laisse vivre longtemps, ne sait-il pas qu’il tombera entre les mains (de Dieu), s’il ne fait pénitence ? Mais quand quelqu’un atteint un grand âge parmi de bonnes actions, ce sont ses oeuvres qui font de lui un vieillard. Chaque fois que Dieu voit quelqu’un pervertir ses voies27, il raccourcit sa vie. Il en est qu’il prend ainsi au milieu de leurs jours. Cependant toute prophétie prononcée par mon Père doit s’accomplir sur le genre humain et se réaliser pour lui en entier. Vous m’avez aussi parlé d’Hénoch et d’Elie, (disant) : « Ils vivent en la chair dans laquelle ils sont nés », et au sujet de Joseph, mon père selon la chair, (disant) : « Pourquoi ne l’avez-vous pas laissé dans sa chair jusqu’à maintenant ? » – (Mais) s’il avait vécu dix mille ans, il lui faudrait cependant mourir.
Je vous le dis, ô mes membres saints, chaque fois qu’Hénoch et Élie pensent à la mort, ils voudraient en avoir fini de la mort, pour être délivrés de cette grande angoisse dans laquelle ils se trouvent. Car ceux-là surtout doivent mourir en un jour de terreur, de trouble, de clameur, de menace et d’affliction. En effet, l’Antéchrist tuera ces deux hommes en répandant leur sang sur la terre, comme un verre d’eau, à cause des affronts qu’ils lui feront subir en le reprenant.  »
32. Nous répondîmes, lui disant :  » Ô notre Seigneur et notre Dieu, quels sont ces deux hommes dont vous avez dit que le fils de la perdition les tuera pour un verre d’eau?  » Jésus, notre Sauveur et notre vie, nous dit :  » C’est Hénoch et Elie.  » Or tandis que notre Sauveur nous disait ces choses, nous nous réjouîmes et nous fûmes dans l’allégresse. Nous le remerciâmes et nous lui rendîmes grâces et louanges, à lui, notre Seigneur et notre Dieu, notre Sauveur Jésus-Christ, celui par qui toute gloire et toute louange convient au Père, et à lui-même et à l’Esprit vivifiant, maintenant et dans tous les temps, et jusqu’à l’éternité de toutes les éternités.

Ainsi soit-il!
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1.  » Père selon la chair  » ne signifie pas que l’auteur nie l’origine divine de Jésus, mais que Joseph est son père aux yeux du monde, et selon la loi.
2. Mois copte situé entre le 25 juin et le 24 juillet.
3. Cf. Hébreux 2, 9.
4. Actes 1, 8.
5. Lévitique 19, 36.
6. Matthieu 12, 36.
7. Psaumes 32, 16.
8. Allusion au précepte du Lévitique 15, 19 s.
9. Cf. Matthieu 1, 20.
10. Psaume 2, 9.
11. Cf. Luc 2, 1-3.
12. Joseph anticipe l’inscription de Jésus, qui n’est pas encore né.
13. Cf. 2 Thessaloniciens 3, 8.
14. Cf. Deutéronome 34, 7
15. Hébreux 4, 15.
16. Littéralement :  » ce qu’ils étaient sur le point de dire  » ; en d’autres termes :  » je prévenais leurs ordres « .
17. Genèse 6, 17.
18. L’autre version copte ajoute cette précision, tacite dans notre texte :  » et dix-huit autres années se passèrent depuis que ma mère m’eut mis au monde « . Jésus avait donc dix-huit ans à la mort de son père.
19. Cf. Isaïe 65, 2.
20. Jean 20, 28.
21. Amenti, nom donné par les Égyptiens au lieu où les âmes se rendaient après la mort et où elles étaient jugées par Osiris. Il est personnifié comme Hadès, à la fois lieu et dieu, cf. p. 154.
22. Colossiens 2, 14.
23. Hébreux 2, 17.
24. Deutéronome 34, 7.
25. Actes 2, 31.
26. Luc 24, 49.
27. Genèse 6, 12.

bonne nuit

30 juillet, 2010

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. 1-1269963435pG41

Robin su ramo di Petr Kratochvil

http://www.publicdomainpictures.net/browse-category.php?page=180&c=animali&s=10

Bienheureux Jean XXIII : « D’où lui vient cette sagesse… ? N’est-il pas le fils du charpentier ? »

30 juillet, 2010

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20100730

Le vendredi de la 17e semaine du temps ordinaire : Mt 13,54-58
Commentaire du jour
Bienheureux Jean XXIII (1881-1963), pape
Journal de l’âme, §1901-1903 (trad. Cerf 1964, p. 240)

« D’où lui vient cette sagesse… ? N’est-il pas le fils du charpentier ? »

      Chaque fois que je repense au grand mystère de la vie cachée et humble de Jésus pendant ses trente premières années, mon esprit est toujours plus confondu et les paroles me manquent. Ah ! c’est l’évidence même : en face d’une leçon si lumineuse, non seulement les jugements du monde mais aussi les jugements et la manière de penser de beaucoup d’ecclésiastiques paraissent complètement faux et se trouvent vraiment à l’opposé.

      Pour ma part, j’avoue n’être pas encore arrivé à m’en faire une idée. Pour autant que je me connais, il me semble que je ne possède que l’apparence de l’humilité, mais son véritable esprit, cet « amour de l’effacement » de Jésus Christ à Nazareth, je ne le connais que de nom. Et dire que Jésus a passé trente années de vie cachée, et qu’il était Dieu, et qu’il était « la splendeur de la substance du Père » (He 1,3), et qu’il était venu pour sauver le monde, et qu’il a fait tout cela uniquement pour nous enseigner combien l’humilité est nécessaire et comment il faut la pratiquer ! Et moi, qui suis si grand pécheur et tellement misérable, je ne pense qu’à me complaire en moi-même, à me complaire en des succès qui me valent un peu d’honneur terrestre ; je ne peux pas concevoir même la pensée la plus sainte, sans que s’y glisse le souci de ma réputation auprès des autres… En fin de compte je ne sais m’accoutumer qu’avec un grand effort à cette idée du véritable effacement, tel que Jésus Christ l’a pratiqué et tel qu’il me l’enseigne.