Archive pour le 19 juillet, 2010
Prière à Dieu, Créateur et Père
19 juillet, 2010du site:
http://le-blog-de-didier-paravel.fr/priere/prire-dieu-crateur-et-pre/
Prière à Dieu, Créateur et Père
par Didier Paravel
Seigneur Dieu, aie pitié de moi, ton serviteur (ta servante):
à cause de tous ceux qui cherchent ma perte,
je suis devenu(e) comme une chose au rebut;
arrache-moi de la main de mes ennemis,
sois près de moi pour ramener ce qui est perdu,
restaurer ce qui est retrouvé.
Reconnaissant que tu m’as racheté(e) par ta puissance,
fais que je puisse te plaire en tout.
Par le Christ, notre Seigneur.
Amen.
Dieu tout-puissant,
toi qui accordes aux affligés d’habiter ta maison
et qui ouvres aux captifs la porte du bonheur,
regarde la détresse où je suis
et lève-toi pour me secourir;
sois vainqueur de l’Ennemi dangereux,
repousse la présence de l’Adversaire;
que la liberté m’apporte la paix:
alors je retrouverai la tranquillité de l’âme
et je proclamerai tes merveilles,
toi qui donnes à ton peuple force et puissance.
Par le Christ, notre Seigneur.
Amen.
Dieu, créateur et protecteur du genre humain,
toi qui as créé l’homme à ton image
et qui l’as recréé plus merveilleusement
encore par la grâce du baptême,
regarde vers moi, ton serviteur (ta servante),
et sois favorable à ma prière:
fais briller dans mon cœur la splendeur de ta gloire,
éloigne terreur, crainte et peur de toute sorte,
afin que, l’esprit et l’âme en paix,
je puisse te louer avec mes frères dans ton Église.
Par le Christ, notre Seigneur.
Amen.
Dieu, qui es à l’origine de toute miséricorde et de toute bonté,
toi qui as voulu que ton Fils soit crucifié pour nous,
afin de nous arracher au pouvoir de Satan,
regarde avec bonté ma misère et ma peine:
puisque tu m’as fait renaître dans l’eau du baptême,
repousse les assauts du Mal
et répands en moi la grâce de ta bénédiction.
Par le Christ, notre Seigneur.
Amen.
Dieu, qui par la grâce de l’adoption,
as voulu que je sois enfant de lumière,
permet que je ne sois pas plongé
dans les ténèbres du démon,
mais que je puisse demeurer toujours
dans la splendeur de ta lumière
et dans la liberté que j’ai reçue de toi.
Par le Christ, notre Seigneur.
Amen.
19 juillet, 2010
du site:
http://www.spiritualite2000.com/Emmaus/Croire/croire8.htm
Croire 8 : Le mystère de la création
De cette vue d’ensemble que nous avons vu jusqu’à maintenant sur Dieu le Père en tant que créateur, découlent les divers points particuliers de la foi chrétienne en la création.
l. La liberté de la création. Beaucoup de gens croient que le monde est le produit du hasard, d’un destin aveugle ou d’une quelconque nécessité logique; la foi chrétienne, pour sa part, professe que ce monde est voulu, créé, aimé, approuvé par Dieu.
Il procède de la volonté libre, de la bonté et de l’amour de Dieu; celui-ci, sans y être contraint d’aucune manière, par une décision totalement libre, a voulu faire participer les créatures à son être. Car c’est toi qui créas toutes choses; tu as voulu qu’elles soient, et elles furent créées (Ap 4,11). Dieu aurait été Dieu et pleinement heureux même sans le monde; il n’avait pas besoin de nous ni du monde, mais il nous a voulus, nous et le monde. Nous pouvons donc nous dire que tout ce qui existe, en particulier nous-mêmes, existe parce que Dieu a dit: je veux que tu sois; tu es là parce que je te veux, parce que je t’aime. Parce que Dieu est bon, nous existons (Augustin).
2. L’ordre dans la création. La Bible déclare à plusieurs reprises que Dieu dit … et cela fut. Dans le livre de la Sagesse, nous lisons: Tu as fait l’univers par ta parole (Sg 9,1; cf. Jn 1,3; Rm 4,17). Si le langage humain est capable de signifier quelque chose, si l’existence des créatures a un sens, c’est parce que Dieu a tout créé par sa parole. C’est par sa parole que Dieu sépare le cosmos du chaos, la lumière des ténèbres, le ciel de la terre. Dans la même perspective, la Bible dit que Dieu a créé toutes ses œuvres avec sagesse (cf. PS 104,24; Pr 8,27). Ainsi le monde n’est-il pas, pour le chrétien, l’expression d’une puissance de vie irrationnelle et désordonnée; il est, au contraire, rationnellement ordonné. Tu as tout disposé avec mesure, nombre et poids (Sg 11,20). Le monde est la réalisation des idées divines. Comment pourrait- on expliquer l’ordre merveilleux du monde, que la science ne cesse de redécouvrir, autrement que par un Esprit ordonnant tout? Dans sa recherche et sa réflexion, l’homme peut suivre à la trace et retrouver le dessein créateur de Dieu. Croire en Dieu, le Créateur, c’est affirmer que le monde a un sens et est pétri de rationalité.
3. La bonté de la création. Le récit biblique de la création répète sans cesse que Dieu a fait toute chose bonne (cf. Gn 1,4.10.12.18.21.31). Ce refrain signifie que tout vient de la bonté de Dieu et y participe. Partant de cette vérité, l’Eglise ancienne a dû s’opposer à la gnose. Ce système, très répandu dans l’Antiquité, rejetait le monde matériel comme mauvais et répudiait le Dieu créateur de l’Ancien Testament. Au Moyen Age également, l’Eglise a dû défendre la bonté de la création contre les représentations pessimistes des cathares et d’autres sectes dualistes (cf. DS 800; 1333; 3002; FC 29; 248; 253). Professer que la création est bonne dans toutes ses parties, c’est enlever tout fondement aux fausses ascèses, à la fuite hors du monde et au mépris du monde, au scepticisme et au pessimisme. C’est une bonne nouvelle pour notre civilisation qui s’interroge avec un mélange d’espoir et d’angoisse sur l’évolution actuelle du monde (GS 4).
4. L’essence de la création. En dépit de quelques concordances, la Bible parle de la création autrement que les mythes des autres religions de l’Antiquité, qui racontent le combat de Dieu contre les puissances du chaos ou les luttes des dieux entre eux. D’après la Bible, Dieu crée sans effort et d’une manière souveraine. Il crée autrement que les hommes, qui travaillent toujours une matière préexistante et ne font que la recréer et la transformer. Dans le cas de Dieu, il n’est jamais question d’une matière préexistante. C’est pourquoi Dieu n’est pas un démiurge (architecte du monde). Pour exprimer l’irréductible originalité de l’action créatrice de Dieu, l’Ecriture (cf. 2 M 7,28; Rm 4,17) et la doctrine de l’Eglise (cf. DS 800; 3025; FC 29; 259) parlent de création à partir du néant. Cela ne veut pas dire que le néant serait la matière dont le monde est fait, et que le monde serait donc, en fin de compte, une réalité vaine. Au contraire, l’absence de tout matériau préexistant est clairement affirmée. Positivement, on veut dire par là que Dieu seul est le fondement exclusif du monde, que celui-ci dépend pleinement de lui et, en tout ce qu’il est, participe à l’être de Dieu. Pour un monde qui éprouvait et qui éprouve encore de l’angoisse devant les forces anonymes et les puissances surhumaines du destin, c’est là une certitude réconfortante: tout ce que nous sommes, tout ce que nous possédons, tout ce qui existe, est un don de Dieu, dont il nous faut rendre grâce.
5. L’autonomie de la création. Dépendant totalement de Dieu, le monde est par nature tout à fait différent de Dieu, qui ne dépend en aucune façon de quoi que ce soit. Paradoxalement, cette dépendance totale confère à la créature une relative autonomie devant Dieu. Tirée du néant, elle reçoit de Dieu une dignité qui lui est propre. Le fait d’être créé n’est pas un abaissement ou une humiliation; c’est devenir capable, grâce à Dieu, d’exister en vue de Dieu. C’est pourquoi le deuxième concile du Vatican parle d’une autonomie bien comprise du monde et de ses différents domaines (cf. GS 36,41,56,76; AA 7). Cela signifie que la culture, les sciences, l’économie, la politique et les autres aspects de la réalité possèdent une autonomie relative, une vérité, une bonté, un ordre et des lois propres. L’homme doit respecter la dignité propre des créatures et leurs rythmes propres. Il ne doit pas en faire n’importe quoi. Le chrétien doit se comporter dans le monde et à tous les niveaux de la réalité d’une manière objectivement juste. Il découvre concrètement la volonté de Dieu dans l’organisation et les structures du monde et à travers elles. L »’autonomie bien comprise dont parle le concile doit être distinguée de la prétention à une autonomie absolue du monde par rapport à Dieu. Cette conception, propre au sécularisme moderne, est inconciliable avec la foi en la création du monde.
6. Le sens de la création. Précisément en raison de son autonomie, la création, qui est tout entière l’œuvre de Dieu, existe tout entière pour lui, pour sa gloire et sa louange. Le sens premier de la création est la glorification de Dieu. Cette idée revient constamment dans les psaumes:
Seigneur, notre Seigneur,
que ton nom est magnifique
par toute la terre!
Mieux que les cieux, elle chante ta splendeur (PS 8,2).
Les cieux racontent la gloire de Dieu,
le firmament proclame l’œuvre de ses mains (PS 19,2).
Dans le cantique des trois jeunes gens que le roi Nabuchodonosor fit jeter dans la fournaise, parce qu’ils refusaient d’adorer une idole qu’il avait érigée, toute la création, ciel et terre, soleil et lune, étoiles du ciel, pluie et rosée, éclairs et nuées, tout ce qui existe est appelé à glorifier Dieu: Toutes les œuvres du Seigneur, bénissez le Seigneur: célébrez-le et exaltez-le à jamais (Dn 3,57). Nous retrouvons sans cesse, dans l’histoire de la piété chrétienne, la louange de Dieu à partir de la création. L’exemple le plus connu est le Cantique du soleil, dû à saint François d’Assise, qui l’a composé à la louange et à l’honneur de Dieu lorsqu’il était malade à Saint-Damien:
Très-Haut, tout-puissant, bon Seigneur,
à toi sont les louanges, la gloire
et l’honneur et toute bénédiction.
A toi seul, Très-Haut, ils conviennent,
et nul homme n’est digne de prononcer ton nom.
Loué sois-tu, mon Seigneur, avec toutes tes créatures,
spécialement monseigneur frère soleil,
qui donne le jour et par qui tu nous éclaires.
Il est beau et rayonnant avec une grande splendeur;
de toi, Très-Haut, il est le symbole
(traduction Alexandre Masseron).
De la même façon, François parle à la lune, aux étoiles, au vent, à l’eau précieuse et chaste, au feu, à la terre, aux fleurs et à l’herbe, mais aussi à la maladie, à la tribulation et à la mort. Il entretient un rapport vraiment fraternel avec toutes les autres créatures et c’est pourquoi il les appelle frères et sœurs.
Dire que le sens premier du monde est la glorification de Dieu, ce n’est pas imaginer un Dieu égoïste et narcissique. La gloire de Dieu est la gloire de son amour. L’honneur de Dieu est aussi le salut des hommes. La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant (lrénée de Lyon). La création sert également à faire le bonheur des créatures, qui ont la possibilité de participer à la gloire de Dieu et qui trouvent précisément dans la glorification de Dieu leur achèvement suprême. L’homme ne trouve pas son achèvement suprême dans l’avoir et la jouissance, mais dans la fête et la célébration, dans l’action de grâce, la louange et la glorification. L’eucharistie, l’action de grâce, dans laquelle le pain et le vin sont impliqués comme représentant toute la création, est par conséquent le lieu où se révèle le sens du monde. Elle est en quelque sorte une liturgie cosmique, qui anticipe l’achèvement final de l’homme. Paul a très bien exprimé la manière dont tout doit s’ordonner: Tout est à vous, mais vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu (l Co 3,22-23).
(Cet article est tirée du Catéchisme allemand pour adultes. La foi de l’église, Centurion / Cerf, 1987)
Croire 7 : Dieu créateur du ciel et de la terre
19 juillet, 2010du site:
http://www.spiritualite2000.com/Emmaus/Croire/croire7.htm
Croire 7 : Dieu créateur du ciel et de la terre
La foi en un Dieu créateur est apparue progressivement dans la conscience d’Israël, en lien avec les différentes expériences de salut faites au cours de son histoire. La création du couple humain rapportée en Genèse 2 en est la première étape, tandis que le création du monde en sept jours est un texte postérieur marqué par l’exil de 598 a.c..
DIEU DES ORIGINES
« Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre» (Genèse 1:1). Ainsi débute la Révélation.. Cette première phrase du livre de la Genèse laisse-t-elle supposer que Dieu, depuis l’instant de la création, se désintéresse de l’univers, que son oeuvre est un acte révolu et que la création est terminée ? Reconnaissons que cette manière de penser est inévitable. Dans l’expérience humaine, l’origine précède nécessairement ce qui en provient. Mais cette façon de lire semble limiter l’acte divin au point de départ d’un processus. Cette confusion entre Dieu des origines et Dieu au point de départ s’est manifestée quand a fleuri l’hypothèse du «bing-bang» : tout aurait commencé, il y a quelques milliards d’années, par une puissante déflagration dans un temps infime. On a pensé pouvoir alors loger Dieu dans cette puissance et dans cet instant. Ainsi la science aurait enfin trouvé la trace de Dieu, ce que ne cesse d’approfondir malgré tout le télescope Hubble et tous ces merveilleux instruments disséminés ici et là sur la surface de l’univers.
La foi au Créateur ne se prononce pas sur la ou les manières dont les scientifiques représentent le commencement du monde, elle ne prend nullement position entre l’évolutionnisme ou le créationisme ; elle dit simplement que le monde aujourd’hui comme hier est voulu par Dieu et par Lui seul. Le commencement signifie l’origine de tout, et non le début du monde. évitons de situer Dieu dans le temps et de rendre insolubles les problèmes posés par les rapports entre Dieu et notre liberté humaine.
DIEU CRéATEUR ET PÈRE
La foi au Créateur est un élément important de notre relation au monde, elle nous encourage dans nos responsabilités, elle nous retient de mettre dans le monde notre absolu ou d’y limiter notre horizon : la création nous renvoie sans cesse à plus grand qu’elle, le Créateur.
« J’ai à me reconnaître comme signe que Dieu me donne pour me dire qu’il m’aime. C’est exactement l’inverse du désir suicidaire ; je ne dois pas renier ce don qui m’est fait et pas davantage dans les autres qu’en moi-même. La foi en un Créateur, c’est ce qui fonde ma joie d’exister. Dans le malheur, Dieu existe encore pour Job, ce qui donne à penser que Job existe aussi pour Dieu. Une telle joie devra passer ou habiter toutes les épreuves, toutes les horreurs, toutes les monstruosités. La bonté originelle du Créateur est indélébile».( Henri Denis :. Je crois)
La création est l’oeuvre d’un Père. Cela ne signifie pas qu’il faille séparer le Père, le Fils et l’Esprit. Le Père comme le Fils oeuvre pour le salut et le Fils comme le Père oeuvre dans la création. Il ne faudrait pas non plus isoler l’action créatrice de Dieu de ses autres manifestations; toutes procèdent du même souci qui est de manifester sa présence et sa bienveillance à son peuple. Dieu crée parce qu’il sauve, il crée et il sauve. La création est mise en rapport avec Dieu le Père parce qu’elle nous renvoie à nos origines et le nom de Père évoque l’origine. Le Credo pas plus que l’hymne aux éphésiens ne séparent la foi en Dieu le Père de la foi en Dieu créateur,
Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ,
qui nous a bénis par toutes sortes de bénédictions spirituelles
aux cieux, dans le Christ.
C’est ainsi qu’il nous a élus en lui, dès avant la création du monde
pour que nous soyons saints et immaculés en sa présence, dans l’amour,
déterminant d’avance, que nous serions pour lui des fils adoptifs par Jésus Christ.
Tel fut le bon plaisir de sa volonté.
À la louange de gloire de sa grâce
dont il nous a gratifiés dans le Bien-aimé». Eph. 1:1-6
Le Créateur est un père et le Père est créateur. L’Ancien Testament voyait Dieu s’intéresser à toutes ses créatures comme un Père, le bétail comme l’herbe des champs (Ps 147 : 4). Et l’homme est héritier de tout ce qui vient du Père : «Tout est à vous, soit le monde, soit la vie, soit, la mort, soit le présent, soit l’avenir. Tout est à vous, mais vous êtes aux Christ et le Christ est à Dieu » (1 Co. 3 : 21-23).
CRéATION, LIEU DE MERVEILLES
Mais pourquoi Dieu a-t-il créé, quand nous mesurons le désastre dont cet univers ne cesse de multiplier les horreurs ? Saint Paul tente de jeter quelques lumières sur cette tragique histoire : « J’estime en effet que les souffrances du temps présent ne sont pas à comparer à la gloire qui doit se révéler en nous. Car la création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu : si elle fut assujettie à la vanité – non qu’elle l’eût voulu, mais à cause de celui qui l’y a soumise – c’est avec l’espérance d’être aussi libérée de la servitude de la corruption pour entrer dans la liberté de la gloire des enfants de Dieu. Nous le savons en effet, toute la création, jusqu’à ce jour, gémit en travail d’enfantement. Et non pas elle seule : nous-mêmes qui possédons les prémices de l’Esprit, nous gémissions nous aussi intérieurement dans l’attente de la rédemption de notre corps. Car notre salut est objet d’espérance»…( Rom. 8 : 18-24)
Tout ce que nous pouvons dire et croire, c’est que Dieu, en créant, a posé un acte libre, Il a agi librement, Il nous a créés ; aller au-delà de cet acte, en définir les motifs nous dépasse infiniment. Tout ce que nous savons, c’est que Dieu admire sa création et que la création fait la joie de Dieu :«Dieu vit que cela était bon et même très bon ».
Cette création respecte la diversité des espèces, source fréquente de conflits. Le monde créé est unique mais l’intention de Dieu était de faire apparaître la diversité. Dans cet univers multiple, dans lequel l’homme apparaît en dernier pour y tenir une place particulière – «Faisons l’homme à notre image et ressemblance» – l’homme est également marqué par la diversité. Le différence masculin-féminin dans l’humanité correspond à une intention divine pas seulement orientée vers la reproduction , mais davantage vers le dialogue et la complémentarité. C’est à ce titre que l’homme et la femme sont associés au pouvoir de Dieu créateur tout en restant à leur rang de créature. Dieu leur a confié ce monde créé. La maîtrise de plus en plus grande acquise par l’homme sur l’univers n’est pas une atteinte aux droits du Créateur. La parabole de la semence (Luc. 8:5) illustre bien la collaboration entre Dieu et l’homme. Les oeuvres humaines, le progrès réalisé par les hommes ne s’opposent point aux oeuvres divines.
CRéATION, LIEU D’ESPéRANCE
Si nous devions réfléchir sur les bienfaits de la création pour l’homme que nous sommes, il faudrait mettre en premier lieu la leçon de Job, archétype de l’homme humilié. Des amis étaient venus pour le consoler, des sages s’étaient présentés pour expliquer sa souffrance, mais vainement. Leurs belles leçons d’ «expériences» ne faisaient qu’envenimer la frustration et assombrir davantage l’intelligence du pauvre homme. Job en voulait à Dieu du mystère de sa souffrance inexplicable et ne se gênait point pour le citer en justice. La lumière – si nous pouvons parler de lumière alors que les ténèbres deviennent plus épaisses encore – jaillit après un tour d’horizon . Job repassa toutes les merveilles de la création, l’ordre et la sagesse qui y président, les incommensurables beautés en tout être et en toute espèce. Alors celui qui avait mis Dieu au défi de lui prouver ses torts et faire la démonstration de ses responsabilités , car la théologie du temps enseignait que les épreuves étaient rien de moins que la conséquence de ses inconduites, alors que le bonheur sous toutes ses formes découlait de la fidélité à Dieu et de la pure gratuité ( Deut. 7 : 7 + et 11 : 18+), Job reconnut la sagesse infinie de Dieu, il y trouva alors la grâce de la confiance et de l’espérance. (Job 38-40:5)
CRéATION, LIEU DE LIBERTé
Tout au long de son histoire, le Peuple de Dieu n’a cessé de chanter la présence du Dieu créateur. Les souvenirs de l’Exode et des prodiges qui l’accompagnèrent demeurent parmi les plus vivaces (Ps.78, 105, 136; Sag. 16-19). « Pour préserver tes enfants de tout mal, la création entière obéissant à tes ordres fut à nouveau reconstituée dans sa nature. On voit la nuée recouvrir le camp de son ombre et la terre ferme surgir de ce qui était l’eau ; la mer rouge devint un libre passage et les flots impérieux une plaine verdoyante, et, protégé par ta main, ton peuple entier la franchit en contemplant d’admirables prodiges…» L’écologie en notre temps, la redécouverte de la création et du respect que nous lui devons comme oeuvre conjointe de Dieu et de l’homme devra permettre à tous les humains cette liberté de vie dont Dieu a voulu, au cours de l’exode, combler progressivement son peuple en marche vers la Terre Promise.
L’HISTOIRE CACHéE DE L’HUMANITé
La livre de la Genèse, livre de la création, nous apporte des lumières pour vivre et comprendre notre situation dans le monde et devant Dieu. Disserter sur l’éternité, le néant, la cause, la matière est sans intérêt, la Bible n’est pas un manuel de philosophie. C’est concernant la situation de l’homme dans le monde que se dégagent les conséquences les plus importantes de l’affirmation de Dieu créateur. L’homme n’est pas égaré dans ce monde. Seul Dieu est à l’origine de tout ce qui existe, les vivants comme les inanimés. Regarder ce monde comme l’oeuvre de Dieu est le regarder comme un don de Dieu qui nous fait vivre. Et se regarder comme une création de Dieu, c’est entendre l’appel qui y est contenu. Être crée c’est être appelé par Dieu. «Par sa Parole, les cieux ont été faits… Il dit et cela est, il commande et cela existe» (Ps. 33.6.9)
«Un jour nouveau commence, un jour reçu de toi, Père ; nous l’avons remis d’avance en tes mains tel qu’il sera ».
Jacques Sylvestre o.p.
Saint Pierre Chrysologue : Le signe de Jonas
19 juillet, 2010du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20100719
Le lundi de la 16e semaine du temps ordinaire : Mt 12,38-42
Commentaire du jour
Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l’Église
Sermon 3, PL 52, 303-306, CCL 24, 211-215 (trad. Thèmes et figures, DDB 1984, p. 117)
Le signe de Jonas
Voilà que la fuite du prophète Jonas loin de Dieu (Jon 1,3) se change en image prophétique, et ce qui est présenté comme un naufrage funeste devient le signe de la Résurrection du Seigneur. Le texte même de l’histoire de Jonas nous montre bien comment celui-ci réalise pleinement l’image du Sauveur. Il est écrit que Jonas « s’enfuit loin de la face de Dieu ». Le Seigneur n’a-t-il pas lui-même, pour prendre la condition et le visage de l’homme, fui la condition et l’aspect de la divinité ? Ainsi le dit l’apôtre Paul : « Lui, qui était de condition divine, n’a pas revendiqué son droit d’être l’égal de Dieu, mais il se dépouilla lui-même, prenant la condition de serviteur » (Ph 2,6-7). Celui qui est Seigneur a revêtu la condition de Serviteur ; pour passer inaperçu dans le monde, pour être victorieux du démon, il s’est fui lui-même dans l’homme… Dieu est partout : il est impossible de le fuir ; pour « s’enfuir loin de la face de Dieu », non dans un lieu mais en quelque sorte par l’aspect, le Christ s’est réfugié dans le visage de notre servitude totalement assumé.
Le texte poursuit : « Jonas descendit à Joppé pour s’enfuir à Tarsis. » Celui qui descend, le voici. « Personne n’est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel » (Jn 3,13). Le Seigneur est descendu du ciel vers la terre, Dieu est descendu vers l’homme, la toute-puissance est descendue vers notre servitude. Mais Jonas qui descendait vers le navire a dû y monter pour voyager ; ainsi le Christ, descendu dans ce monde, est monté, par les vertus et les miracles, dans le navire de son Église.