Origine et développement … du Mont Carmel en Terre Sainte …

nombreuses belles images sur le site, du site:

http://www.carmel.asso.fr/Le-retour-en-Europe.html?lang=fr

Origine et développement au Moyen-âge (12e – 15e siècles)
 
du Mont Carmel en Terre Sainte …
 
Dès le douzième siècle, des hommes vivent en ermites à la recherche de Dieu dans les grottes du Mont Carmel. Ils s’inspirent du prophète Élie qui, 800 ans avant le Christ, s’écrie : « Le Seigneur est vivant devant qui je me tiens ». Albert, patriarche de Jérusalem, leur donne une règle de vie vers 1209. Cette règle, constituée de quelques thèmes majeurs empruntés à la Bible, est centrée sur la prière comme moyen privilégié pour vivre dans la dépendance de Jésus Christ et le servir fidèlement d’un cœur pur.

Pour en savoir plus …

… vers l’Europe
 La reconquête de la Terre Sainte par les Sarrasins oblige les Chrétiens venus d’Occident lors des Croisades, à partir. De retour en Europe, ils vivent de plus en plus dans les villes où ils constituent de petites communautés priantes au service de la prédication.

Qu’ont-ils fait en venant en Europe ?
 Ils se sont répandus très rapidement dans la plupart de nos pays : Italie, Angleterre, France, Belgique, Allemagne, Espagne. Mais ils ont éprouvé une grande difficulté à s’adapter, car les conditions de vie qu’ils rencontraient en ces divers pays étaient très différentes de celles qu’ils avaient connues au Mont Carmel. Ils commencèrent par fonder des ermitages semblables à celui de Terre Sainte. Mais ils s’aperçurent bien vite qu’il leur était très difficile, pour ne pas dire impossible, de pouvoir subsister loin des agglo­mérations et des villes alors en pleine expansion. Ils furent peu à peu « aspirés » en quelque sorte par les villes, s’établissant en un premier temps dans leur voisinage ou même dans leurs faubourgs, puis pénétrant peu à peu à l’intérieur même des remparts des cités médiévales, souvent pour de simples raisons de sécurité. Tout ceci entraîna une profonde modification de leur genre de vie.

A partir de ce moment-là, on ne peut plus considérer les Carmes comme des ermites, bien qu’il y en eût encore beaucoup parmi eux, et cela pour longtemps, mais comme des Frères « mendiants » à l’image des Franciscains et des Dominicains. L’aspect communautaire et la dimension apostolique se dévelop­pèrent nécessairement dans les villes au détriment de l’érémitisme qui ne fut plus dès lors pratiqué qu’à l’état isolé. Cette mutation radicale entraîna des réactions hostiles de la part de ceux qui étaient fortement attachés à l’idéal de vie érémitique des origines. Nous en avons un bel exemple dans un petit livre, écrit vers 1270, par Nicolas le Français qui démissionna de sa charge de prieur général pour protester contre la nouvelle orientation apostolique de l’Ordre. Ce petit livre, intitulé la « Flèche de feu », resta sans écho et ne parvint pas à infléchir cette orientation nouvelle. Les Carmes devinrent des prédicateurs et des confesseurs. Ils se présentèrent dans les Universités pour y étudier la théologie. Et bientôt, plusieurs d’entre eux s’y distinguèrent comme Maîtres réputés. Au XIVe siècle, deux Carmes s’illustrèrent dans la charge épiscopale : saint André Corsini et saint Pierre Thomas.


Mendiants à la Cour Les Carmes prennent place dans l’Église d’Occident : ils sont représentés sur cette miniature parmi d’autres ordres religieux, des évêques et la cour royale par les trois personnages situés en bas et à gauche Retour Sommaire

Les Carmes à Paris
La première venue des Carmes à Paris est inscrite dans l’histoire nationale. En effet, Jean, Sénéchal de Champagne, Sire de Joinville, et avec lui d’autres historiens de l’époque, nous disent comment Saint Louis installa les Carmes aux bords de la Seine, au retour de la VIIe croisade. Tous les récits sont résumés en ces lignes bien connues du Sire de Joinville : « Il pourvut les Frères du Carmel, leur acheta un terrain, au bord de la Seine, vers Charenton, fit construire leur couvent, et leur procura des ornements, des calices, et toutes choses nécessaires au service de Notre­ Seigneur. »

Déjà des Carmes s’étaient installés à Valenciennes et près de Marseille, mais les Comtés du Hainaut et de Provence n’étaient pas encore rattachés à la couronne, voilà pourquoi on a pu dire que saint Louis fut le fondateur des Carmes en son royaume. Il est facile à tout parisien de fixer par la pensée le lieu exact où ces religieux au manteau barré furent établis. Ils devaient être remplacés en leur première demeure par les religieux Célestins. C’est près de l’actuel Hôtel de Ville, perpendiculaire au Quai des Célestins, que se situe aujourd’hui la rue appelée jusqu’à la Révolution « rue des Barrés » et devenue par une distraction de la municipalité « rue des Barres ». Après quelques années d’installation provisoire, les Carmes obtinrent l’accord du curé de la paroisse Saint-Paul et du prieur de Saint Éloi dont dépendait le terrain acquis. Ils bâtirent les locaux conventuels, eurent leur église et leur cimetière. C’est en février 1259 qu’eut lieu l’installation définitive.

 Cependant sous l’impulsion de saint Simon Stock, sixième prieur général, la règle carmélitaine avait été adaptée à la vie des Frères, reçus par le Saint-Siège au nombre des Ordres Mendiants, c’est-à-dire au nombre des religieux qui vivaient de leur ministère et non des revenus de grandes propriétés foncières. Ils devaient par le fait de ce ministère et pour s’y préparer fréquenter les Universités. Le couvent de Paris devint bientôt le grand studium général où venaient les étudiants des autres provinces de l’Ordre, c’est pourquoi fut bientôt sentie la nécessité de s’approcher de la Montagne Sainte Geneviève, et du quartier des écoles et collèges. Voici comment Dom Félibien, le grand historien de la Ville de Paris, raconte les faits « Les Carmes représentèrent au roi Philippe le Bel l’incommodité de leur établissement sur les bords de la Seine… Ce qui leur faisait le plus de peine était leur éloignement de l’Université. Le roi en considération de leur sainte vie, de leur austérité, de leur assiduité à l’office divin et de leurs vertus, leur donna la maison du Lion située en la rue Sainte Geneviève… » Philippe le Long donna une autre maison aux Carmes, ils vendirent leur ancienne, et en avril 1319, un évêque dominicain bénissait leur chapelle. Elle fut consacrée le 16 mars 1333, en présence de Jeanne d’Évreux ; veuve de Charles IV, leur bienfaitrice, entourée de trois autres reines.

Autour de cette église, dans ce couvent qui abrita jusqu’à trois cents religieux, les Carmes durant quatre siècles et demi, vécurent une vie ardente, tantôt dans la ferveur religieuse, tantôt dans la mitigation et une activité politique dont l’histoire a gardé les traces, toujours au rythme de la vie de l’Église et de la nation. Dans la liste des maîtres parisiens figurent des Carmes dont l’histoire des grands mou­vements intellectuels a gardé la mémoire. En ce moment vinrent prendre leurs grades à Paris, saint André Corsini, devenu évêque de Fiésole et saint Pierre-Thomas, nommé Patriarche Latin d’Orient.

Quand la mitigation de 1432 fut consommée, le Bienheureux Jean Soreth, d’abord provincial de France, puis 25e Prieur général, travailla à la réforme de l’Ordre. Il sanctifia par sa présence et par ses ordonnances ce couvent de la Place Maubert. C’est là aussi que les Carmes bataillèrent à côté des Mineurs en faveur de la croyance à l’Immaculée Conception de la Vierge Marie.

Laisser un commentaire