Archive pour le 13 juillet, 2010
Paul à Athènes, Le texte biblique, Les frères qui escortaient Paul l’accompagnèrent jusqu’à Athènes.
13 juillet, 2010http://cetadnet.cef.fr/meditation_paul-a-athenes.html
Paul à Athènes
Le texte biblique
Les frères qui escortaient Paul l’accompagnèrent jusqu’à Athènes.
(extrait)
Quand ils s’en retournèrent, Paul les chargea de dire à Silas et à Timothée de le rejoindre le plus tôt possible. Pendant que Paul les attendait à Athènes, son esprit était tourmenté en voyant la ville livrée aux idoles. Il discutait donc à la synagogue avec les Juifs et ceux qui adoraient le vrai Dieu, et sur l’Agora chaque jour avec les passants. Quelques philosophes épicuriens et stoïciens venaient aussi parler avec lui. Certains disaient : « Ce perroquet, que peut-il bien vouloir dire ? » Et d’autres : « On dirait un prêcheur de divinités étrangères » ; ils disaient cela parce que son Évangile parlait de « Jésus » et de « Résurrection ». Ils vinrent le prendre pour le conduire à l’Aréopage en lui disant : « Pouvons-nous savoir quelle est cette nouvelle doctrine que tu exposes ? Tu nous emplis les oreilles de choses déroutantes ; nous voulons donc savoir ce que cela veut dire. » Car tous les Athéniens, ainsi que les étrangers qui résidaient dans la ville, ne trouvaient le temps de rien faire d’autre que de dire et d’écouter la dernière nouveauté. Alors Paul, debout au milieu de l’Aréopage, fit ce discours : « Citoyens d’Athènes, je constate que vous êtes, en toutes choses, des hommes particulièrement religieux. En effet, en parcourant la ville, et en observant vos monuments sacrés, j’y ai trouvé, en particulier, un autel portant cette inscription : ‘Au dieu inconnu’. Or, ce que vous vénérez sans le connaître, voilà ce que, moi, je viens vous annoncer. Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qu’il contient, lui qui est le Seigneur du ciel et de la terre, n’habite pas les temples construits par l’homme, et ne se fait pas servir par la main des hommes. Il n’a besoin de rien, lui qui donne à tous la vie, le souffle et tout le reste. A partir d’un seul homme, il a fait tous les peuples pour qu’ils habitent sur toute la surface de la terre, fixant la durée de leur histoire et les limites de leur habitat ; il les a faits pour qu’ils cherchent Dieu et qu’ils essayent d’entrer en contact avec lui et de le trouver, lui qui, en vérité, n’est pas loin de chacun de nous. En effet, c’est en lui qu’il nous est donné de vivre, de nous mouvoir, d’exister ; c’est bien ce que disent certains de vos poètes : Oui, nous sommes de sa race. Si donc nous sommes de la race de Dieu, nous ne devons pas penser que la divinité ressemble à l’or, à l’argent ou à la pierre travaillés par l’art et l’imagination de l’homme. Et voici que Dieu, sans tenir compte des temps où les hommes l’ont ignoré, leur annonce maintenant qu’ils ont tous, partout, à se convertir. En effet, il a fixé le jour où il va juger l’univers avec justice, par un homme qu’il a désigné ; il en a donné la garantie à tous en ressuscitant cet homme d’entre les morts. » Quand ils entendirent parler de résurrection des morts, les uns riaient, et les autres déclarèrent : « Sur cette question nous t’écouterons une autre fois. » C’est ainsi que Paul les quitta. Cependant quelques hommes s’attachèrent à lui et devinrent croyants. Parmi eux, il y avait Denis, membre de l’Aréopage ; il y eut aussi une femme nommée Damaris, et d’autres avec eux. Après cela, Paul partit d’Athènes pour se rendre à Corinthe.
Actes 17,15-18,1 Le commentaire du texte On le sait, à, cette époque Athènes était toujours un brillant centre culturel du monde hellénistique et Paul y prend la parole. Déambulant dans les rues de la ville, il réfléchit et son esprit s’irrite en contemplant les idoles présentées partout, la situation religieuse n’est pas caractérisée par le manque, mais par le trop-plein ! Quelle place pourra trouver son message dans ce paganisme foisonnant ? Mais Paul, l’évangélisateur ne se décourage pas.
Comme partout, Paul va d’abord à la synagogue discuter avec le Juifs et ceux qui adorent le vrai Dieu. Puis il s’adresse à toute la population assemblée sur la place publique. A la religion spectacle, il oppose sa parole nue et réussit à captiver l’intérêt de quelques philosophes, épicuriens et stoïciens, représentants des deux principales écoles en vogue, nées toutes les deux à Athènes. Cette élite cultivée de l’humanisme grec lui réserve des réactions un peu méprisantes, le traitant de perroquet, de jacasse ! Mais il a piqué la curiosité de certains qui l’assimilent à un prêcheur de divinités étrangères, comme il y en avait beaucoup à l’époque à Athènes. Des divinités ? Ils entendaient Jésus et la Résurrection ! Ce dernier terme « Anastasie » était compris comme le nom d’une déesse « parèdre », épouse de ce Jésus inconnu d’eux !
Puis tous se dirigent vers l’aréopage, une colline proche ou plutôt une assemblée qui y siège.
Alors Paul reprend son discours et s’efforce de captiver l’attention de son auditoire composé surtout de philosophes, les félicitant de leur religiosité remarquable. Il fait part de sa découverte d’un autel dédié à un dieu inconnu, et ce dieu inconnu existe il vient leur annoncer. Paul prend la liberté d’interpréter cette dédicace au dieu inconnu comme le signe d’une sorte d’attente plus ou moins consciente, comme un vide que sa parole va combler.
Dans son argumentaire Paul utilise habilement une terminologie biblique, des concepts philosophiques ou encore des références de poètes grecs, familiers à ses auditeurs.
Puis Paul change brusquement de ton. La complaisance vis à vis des intuitions des philosophes ou poètes grecs est terminée. Le Dieu qu’il vient annoncer n’est pas un Dieu qui plane dans le ciel des idées éternelles, mais c’est Dieu lui-même qui parle maintenant et qui appelle les hommes à se convertir, à changer de mentalités et de comportements. Cette conversion est indispensable et urgente, car Dieu qui a établi le temps de la vie humaine, a fixé le jour où il doit juger le monde. Et ce jugement s’accomplira par un homme qu’il a établi, comme il en a donné la garantie en ressuscitant cet homme d’entre les morts.
C’est cette notion de résurrection qui paraît ridicule aux païens, elle est complètement étrangère à leur système de pensée. Paul est alors interrompu et même congédié sine die. Cependant l’auteur des Actes souligne que quelques uns s’attachèrent à Paul et devinrent croyants, Denis et Damaris. L’échec n’est pas total ! Et même prometteur d’avenir! L’Esprit Saint fera son œuvre.
LE SERMON DE SAINT LÉONARD DE PORT-MAURICE SUR LE NOMBRE DES ÉLUS – VIII. Dieu, Père Juste.
13 juillet, 2010du site:
http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Textes/index.html
LE SERMON DE SAINT LÉONARD DE PORT-MAURICE SUR LE NOMBRE DES ÉLUS
(extrait)
VIII. Dieu, Père Juste.
Otez-vous donc des yeux ce bandeau dont vous aveugle l’amour-propre, et qui vous empêche de croire une vérité aussi évidente, en vous donnant les idées les plus fausses sur la justice de Dieu. « Père juste ! le monde ne Vous connaît point », dit Notre-Seigneur Jésus-Christ. Il ne dit pas Père tout-puissant, Père très bon, miséricordieux, Il dit : « Père juste », pour nous faire entendre que de tous les attributs de Dieu, il n’en est aucun qui soit moins connu que Sa justice, parce que les hommes refusent de croire ce qu’ils craignent d’éprouver. Otez donc le voile qui vous bouche les yeux, et dites avec larmes : Hélas ! le plus grand nombre des catholiques, le plus grand nombre des habitants de ce lieu, et peut-être même de cet auditoire, sera damné. Quel sujet mérite plus vos larmes ? Le roi Xerxès, voyant du haut d’une colline son armée composée de cent mille soldats rangés en ordre de bataille et considérant que de tout cela il n’y aurait pas un seul homme vivant dans cent ans, ne put retenir ses larmes. N’avons-nous pas bien plus de raison de pleurer en pensant que, de tant de catholiques, le plus grand nombre sera damné ?
Cette pensée ne devrait-elle pas tirer de nos yeux des ruisseaux de larmes ou du moins exciter dans nos cœurs ce sentiment de compassion qu’éprouva autrefois le vénérable Marcel de saint Dominique, religieux Augustin ? Comme il méditait un jour sur les peines éternelles, le Seigneur lui montra combien d’âmes allaient en ce moment en enfer et lui fit voir un chemin très large ou vingt-deux mille réprouvés couraient vers l’abîme, se heurtant les uns les autres. A cette vue, le serviteur de Dieu, stupéfait, s’écria : « Oh ! quel nombre ! quel nombre ! et encore il en vient d’autres. O Jésus ! O Jésus ! quelle folie ! » Laissez-moi donc répéter avec Jérémie : « Qui donnera de l’eau à ma tête et une source de larmes à mes yeux, et je pleurerai ceux que la fille de mon peuple a perdus ». Pauvres âmes ! Comment courez-vous si empressées vers l’enfer ? Arrêtez-vous de grâce, écoutez-moi un instant. Ou vous comprenez ce que veut dire se sauver et se damner pendant toute l’éternité, ou bien vous ne comprenez pas. Si vous le comprenez, et si malgré cela vous ne vous décidez pas aujourd’hui à changer de vie, à faire une bonne confession, à fouler le monde aux pieds, en un mot, à faire tous vos efforts pour être du petit nombre de ceux qui se sauvent, je dis que vous n’avez pas la foi. Si vous ne le comprenez pas, vous êtes plus excusables ; car il faut dire que vous avez perdu le sens. Se sauver pendant toute l’éternité ! se damner pendant toute l’éternité ! et ne pas faire tous ses efforts pour éviter l’un et s’assurer l’autre, c’est une chose qui ne se peut concevoir.
Peut-être ne croyez-vous pas encore les vérités terribles que je viens de vous enseigner. Mais ce sont les théologiens les plus considérables, les Pères les plus illustres qui vous ont parlé par ma bouche. Comment pouvez-vous donc résister à des raisons fortifiées par tant d’exemples, par tant de paroles de l’Ecriture ? Si malgré cela, vous hésitez encore, et si votre esprit penche vers l’opinion opposée, cette seule considération ne suffit-elle pas pour vous faire trembler ? Ah ! vous faites voir par là que vous avez peu de souci de votre salut ? Dans cette affaire importante, un homme de sens est plus frappé par le moindre doute du danger qu’il court que par l’évidence d’une ruine complète dans les autres affaires où l’âme n’est point intéressée. Aussi un de nos religieux, le bienheureux Gille, avait coutume de dire que, si un seul homme eût dû se damner, il aurait fait tout son possible pour s’assurer que ce n’était pas lui. Que devons-nous donc faire nous qui savons que, non seulement parmi tous les hommes, mais encore parmi les catholiques, le plus grand nombre sera damné ? Ce que nous devons faire ? Prendre la résolution d’appartenir au petit nombre de ceux qui se sauvent. Si le Christ, dites-vous, voulait me damner, pourquoi m’a-t-Il mis au monde ? Tais-toi, langue téméraire : Dieu n’a créé personne, pas même les Turcs, pour les damner ; mais quiconque se damne, se damne parce qu’il le veut bien. Je veux donc entreprendre maintenant de défendre la bonté de mon Dieu, et de la venger de tout reproche : ce sera le sujet du second point.
IX. Avant d’aller plus loin, ramassez d’un côté tous les livres et toutes les hérésies de Luther et de Calvin, de l’autre les livres et les hérésies des Pélagiens, des semi-Pélagiens et mettez-y le feu. Les uns détruisent la grâce, les autres la liberté, et tous sont remplis d’erreurs ; jetez-les donc au feu. Tous les réprouvés portent gravé sur leur front l’oracle du Prophète Osée : Ta perte vient de toi, afin qu’ils puissent comprendre que quiconque se damne, se damne par sa propre malice, et parce qu’il veut se damner.
Prenons d’abord pour base ces deux vérités incontestables : « Dieu veut que tous les hommes se sauvent ». « Tous ont besoin de la grâce de Dieu ». Or, si je vous démontre que Dieu a la volonté de sauver tous les hommes, et que pour cela Il leur donne à tous Sa grâce, avec tous les autres moyens nécessaires pour obtenir cette fin sublime, vous serez forcés de convenir que quiconque se damne doit l’imputer à sa propre malice, et que, si le plus grand nombre des chrétiens sont réprouvés, c’est parce qu’ils le veulent. « Ta perte vient de toi ; en Moi seulement est ton secours ».
Que Dieu ait vraiment la volonté de sauver tous les hommes, Il nous le déclare en cent endroits des livres saints. « Je ne veux pas la mort du pécheur, mais plutôt qu’il se convertisse et qu’il vive. Je vis, dit le Seigneur. Je ne veux pas la mort de l’impie – convertissez-vous et vivez ». Lorsque quelqu’un désire beaucoup une chose, on dit qu’il en meurt de désir, c’est une hyperbole. Mais Dieu a voulu, et veut encore, si fortement notre salut qu’Il en est mort de désir, et Il a souffert la mort pour nous donner la vie : « et propter nostram salutem mortuus est ». Cette volonté de sauver tous les hommes n’est donc pas en Dieu une volonté affectée, superficielle et apparente, c’est une volonté vraie, effective et bienfaisante, car Il nous fournit tous les moyens les plus propres pour nous sauver, Il nous les donne, non pour qu’ils n’aient point leur effet et parce qu’Il voit qu’ils ne l’auront point ; mais Il nous les donne avec une volonté sincère, avec l’intention qu’ils obtiennent leur effet, et, s’ils ne l’obtiennent pas, Il s’en montre affligé et offensé. Il ordonne aux réprouvés eux-mêmes de les employer à faire leur salut, Il les y exhorte, Il les y oblige, et s’ils ne le font pas, ils pèchent. Ils peuvent donc le faire et se sauver ainsi.
Bien plus, Dieu, voyant que sans Son aide nous ne pourrions pas même nous servir de Sa grâce, nous donne d’autres secours et s’ils restent quelquefois inefficaces, la faute en est à nous ; parce que, avec ces mêmes secours, in actu primo comme parlent les théologiens, avec ces mêmes secours dont l’un abuse et avec lesquels il se damne, un autre peut faire le bien et se sauver ; il le pourrait même avec des secours moins puissants. Oui, il peut se faire que l’un abuse d’une grâce plus grande et se perde, tandis que l’autre coopère à une moindre grâce et se sauve.
« Si donc quelqu’un s’écarte de la justice, s’écrie saint Augustin, il est emporté par son libre arbitre, entraîné par sa concupiscence, trompé par sa propre persuasion. Mais pour ceux qui n’entendent pas la théologie, voici ce que j’ai à leur dire : Dieu est si bon que, lorsqu’Il voit un pécheur courir à sa perte, Il court après, l’appelle, le prie et l’accompagne jusqu’aux portes de l’enfer ; et que ne fait-Il pas, pour le convertir ? Il lui envoie de bonnes inspirations, de saintes pensées, et s’il n’en profite pas, Il se fâche, Il s’indigne, Il le poursuit. Va-t-Il le frapper ? Non : Il vise en l’air et lui pardonne. Mais le pécheur ne se convertit pas encore : Dieu lui envoie une maladie mortelle. Tout est fini pour lui sans doute. Non, mes frères, Dieu le guérit ; le pécheur s’opiniâtre dans le mal, Dieu cherche dans Sa miséricorde quelque nouveau moyen ; Il lui donne encore un an, et, l’année finie, Il lui en accorde une autre. Mais si malgré tout cela le pécheur veut se jeter en enfer, que fait Dieu ? L’abandonne-t-Il ? Non : Il le prend par la main ; et pendant qu’il a un pied en enfer et l’autre dehors, Il le prêche encore, Il le supplie de ne pas abuser de Ses grâces. Or, je vous le demande, si cet homme se damne, n’est-il pas, vrai qu’il se damne contre la volonté de Dieu et parce qu’il veut se damner ? Venez me dire maintenant : si Dieu voulait me damner, pourquoi m’a-t-Il mis au monde ?…