Archive pour le 23 juin, 2010

Saint Jean-Baptiste

23 juin, 2010

Saint Jean-Baptiste dans images sacrée

http://www.santiebeati.it/

jeudi 24 juin : Nativité de saint Jean-Baptiste

23 juin, 2010

du site:

http://www.homelies.fr/homelie,nativite.de.saint.jean-baptiste,2826.html

Nativité de saint Jean-Baptiste

jeudi 24 juin 2010

Famille de saint Joseph J

Homélie-Messe 

L’Église ne célèbre que trois naissances : celle du Fils de Dieu, celle de sa mère, et celle de Jean-Baptiste. La nativité de ce dernier fut même célébrée bien avant celle de la Vierge Marie : elle est attestée dès le IVe s. De tous les autres saints nous retenons uniquement le jour de leur naissance à la vie définitive – c’est-à-dire le jour de leur passage de ce monde à l’autre. L’exception faite pour saint Jean se fonde sur la grâce de sanctification dont il fut bénéficiaire dès le sein de sa mère, lors de la Visitation de Marie à sa cousine Élisabeth (Lc 1, 39-56). Puisque l’enfant fut purifié du péché originel et oint de l’Esprit de sainteté, il est légitime de fêter sa naissance comme la célébration de l’entrée d’un saint dans notre monde.
« Parmi les hommes, il n’en a pas existé de plus grand que Jean-Baptiste » (Mt 11, 11), dont la venue et la mission furent annoncées par le prophète Jérémie en ces termes : « Avant même de te former dans le sein de ta mère, je te connaissais ; avant que tu viennes au jour, je t’ai consacré ; je fais de toi un prophète pour les peuples » (Jr 1, 5). C’est encore de lui que parle Isaïe lorsqu’il proclame : « J’étais encore dans le sein maternel quand le Seigneur m’a appelé » (1ère lect.).
Se demandant pourquoi Notre-Seigneur était né au solstice d’hiver et Jean à l’équinoxe d’été, saint Augustin remarque que celui qui a dit : « Il faut qu’il grandisse et moi que je diminue » (Jn 3, 29-30) naît au moment où les jours commencent à diminuer, alors que le Christ surgit dans le monde comme « l’astre d’en haut qui vient nous visiter pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort » (Lc 1, 78-79). Il faut cependant ajouter un motif pastoral, à savoir la lutte contre les pratiques idolâtriques. Le culte de Mithra célébrait la victoire du soleil le 25 décembre, et le solstice d’été était l’occasion de réjouissances populaires accompagnées de rituels impliquant des danses autour de grands feux symbolisant la lumière du soleil à son apogée. A la suite des Pères de l’Église, Charlemagne interdit à plusieurs reprises ces pratiques, mais en vain : la tradition païenne subsistait – et subsiste toujours ! Il ne restait plus qu’à l’intégrer dans la liturgie chrétienne en bénissant le feu, qui devint le symbole de la joie en raison de la naissance du Précurseur (S. Césaire d’Arles, Concile d’Agde, en 506). Fort heureusement, les six mois qui séparent les deux solstices et donc les deux nativités peuvent également se référer à une Parole évangélique : lors de l’Annonciation, l’Ange révèle en effet à Marie que sa « cousine a conçu elle aussi un fils dans sa vieillesse et qu’elle en est à son sixième mois ». La naissance du Précurseur précèderait donc effectivement de six mois celle du Seigneur auquel il avait mission de « rendre témoignage, afin que tous croient en lui » (Jn 1, 7).
En contemplant les feux de la Saint Jean, souvenons-nous du Feu de l’Esprit que le Christ est venu allumer sur terre : « oui j’ai vu et je rends témoignage, atteste le Précurseur : c’est lui le Fils de Dieu » (Jn 1, 34) ; « celui qui vous baptisera dans l’Esprit et le Feu » (Lc 3, 16).

Bonne fête à nos frères et sœurs québécois et canadiens français. C’est en effet en la fête de la Nativité de saint Jean Baptiste, le 24 juin 1615, à la Rivière des Prairies, que fut célébrée la première Messe au Canada. Le 25 février 1908, le pape saint Pie X confirmait la dévotion populaire en déclarant saint Jean Baptiste patron spécial des canadiens français – à côté de Saint Joseph bien sûr !
Père Joseph-Marie
 

24 juin – Nativité de Saint Jean-Baptiste

23 juin, 2010

du site:

http://missel.free.fr/Sanctoral/06/24.php

24 juin – Nativité de Saint Jean-Baptiste

Méditation et historique

L’Église célèbre la naissance du Sauveur au solstice d’hiver et celle de Jean-Baptiste au solstice d’été. Ces deux fêtes, séparées l’une de l’autre par un intervalle de six mois, appartiennent au cycle de l’Incarnation ; elles sont, par leur objet, dans une mutuelle dépendance ; à cause de ces relations, on peut leur donner le même titre, c’est en latin : nativitas, naissance ; natalis dies, Noël.

Pourquoi célébrer la naissance de Jean-Baptiste, se demande saint Augustin, dans un sermon qui se lit à l’office nocturne ? La célébration de l’entrée de Jésus-Christ dans ce monde s’explique fort bien ; mais les hommes – et Jean-Baptiste en est un – sont d’une condition différente ; s’ils deviennent des saints, leur fête est plutôt celle de leur mort : leur labeur est consommé, leurs mérites sont acquis ; après avoir remporté la victoire sur le monde, ils inaugurent une vie nouvelle qui durera toute l’éternité. Saint Jean-Baptiste est le seul à qui soit réservé cet honneur ; et cela dès le cinquième siècle, car la nativité de la Vierge Marie ne fut instituée que beaucoup plus tard. Ce privilège est fondé sur ce fait que Jean a été sanctifié dès le sein de sa mère Élisabeth, quand elle reçut la visite de Marie sa cousine ; il se trouva délivré du péché originel ; sa naissance fut sainte, on peut donc la célébrer. C’est un homme à part, il n’est inférieur à personne, non surrexit inter natos mulierum major Jobanne Baptista. L’ange Gabriel vint annoncer sa naissance, son nom et sa mission, nous dit saint Maxime, dans une leçon de l’octave ; sa naissance merveilleuse a été suivie d’une existence admirable, qu’un glorieux trépas a couronnée ; l’Esprit Saint l’a prophétisé, un ange l’a annoncé, le Seigneur a célébré ses louanges, la gloire éternelle d’une sainte mort l’a consacré. Pour ces motifs, l’Église du Christ se réjouit dans tout l’univers de la naissance du témoin qui signala aux mortels la présence de celui par lequel leur arrivent les joies de l’éternité.

Saint Augustin, qui s’appliquait à découvrir les raisons mystérieuses des événements, a voulu savoir pourquoi Jésus-Christ est né à l’équinoxe d’hiver et Jean-Baptiste à celui d’été. Dans le sermon du quatrième jour dans l’octave, il nous propose ce qu’il a découvert : Jean est un homme, le Christ est Dieu. Que l’homme se fasse petit, pour que Dieu apparaisse plus grand, suivant ces paroles dites par Jean au sujet du Sauveur : il faut qu’il croisse et que moi, je diminue. Pour que l’homme soit abaissé, Jean naît aujourd’hui, où les jours commencent à diminuer ; pour que Dieu soit exalté, le Christ naît au moment où les jours commencent à grandir. tout cela est très mystérieux. La naissance de Jean-Baptiste, que nous célébrons, est, comme celle du Sauveur, pleine de mystère. Quel est ce mystère, si ce n’est celui de notre humiliation, comme la naissance du Christ est pleine du mystère de notre élévation.

Ces témoignages de saint Maxime et de saint Augustin prouvent que cette fête est l’une des plus anciennes du calendrier. Sa célébration est constatée dès le milieu du quatrième siècle. Elle a déjà sa place parmi les solennités importantes ; on lui donna bientôt une octave et une vigile et elle traversa le moyen âge avec ce complément.

Les Pères du Concile de Bâle, dans leur quarante-troisième session (1441), firent suivre son octave d’une fête nouvelle, la Visitation, et Eugène IV eut soin de confirmer plus tard cette mesure. Ce n’est pas le Concile de Bâle, il est vrai, qui établit cette fête, il n’eut qu’à la fixer au 2 juillet ; son institution remonte au pontificat d’Urbain VI qui espérait, par ce moyen, appeler la protection de Notre Dame sur l’Église menacée d’un nouveau schisme ; la bulle qui lui assignait un jour après l’Annonciation fut promulguée par Boniface IX (1389).

Le Noël d’été a, comme celui d’hiver, son cortège liturgique. Sa vigile est une réduction de l’Avent : L’Église présente à nos réflexions le récit évangélique de la mission de l’ange Gabriel auprès de Zacharie, pour lui prédire la naissance d’un enfant : l’envoyé céleste lui dit qu’il sera grand devant le Seigneur ; l’Esprit Saint le remplira de sa vertu, dès le sein de sa mère ; il convertira un grand nombre de fils d’Israël au Seigneur leur Dieu ; il précédera le Seigneur, dans l’esprit et la vertu d’Élie ; il conciliera aux fils le cœur des pères ; il amènera les incrédules à la prudence des justes ; il préparera au Seigneur un peuple parfait. L’octave de la fête pourrait fort bien être appelée la circoncision de Jean-Baptiste : en ce jour, son père lui donna son nom et il entonna ce Benedictus Dominus Deus Israël que nous chantons tous les jours de l’année, à l’office du matin, en l’honneur de l’Oriens ex alto. La Visitation est, en quelque sorte, l’épiphanie de Jean-Baptiste : il confesse par un tressaillement la manifestation de Jésus, caché dans le sein maternel. Notre Dame chante au Seigneur le Magnificat anima mea Dominum.Ce Noël d’été précède le Noël d’hiver, comme saint Jean-Baptiste est le précurseur de Jésus-Christ ; elle l’annonce ; nous le verrons paraître quand le soleil sera au terme de ses diminutions.

L’objet historique de la fête et la doctrine qui l’éclaire sont exposés par saint Luc, au chapitre premier de son Évangile. Les trois passages qui nous intéressent sont lus aux messes de la vigile, de la Nativité et de la Visitation ; il est nécessaire d’y ajouter quelques lignes de l’évangile de saint Jean, qui termine la messe : Fuit homo missus a Deo, cui nomen erat Johannes ; his venit in testimonium, ut testimonium perbiberet de lumine, ut omnes crederent per illum ; non erat ille lux, sed ut testimonium perbiret de lumine. Il est le témoin, le précurseur, la voix de Dieu…

Une mission de ce caractère n’a pu échapper aux Prophètes de l’Ancien Testament ; il faut nous attendre à trouver, sous leur plume, des figures lumineuses qui aident à la saisir. Le plus expressif est Jérémie. Le début de sa prophétie s’applique aussi bien à saint Jean-Baptiste qu’à lui-même ; l’analogie est frappante ; il n’y a qu’à le reproduire et chacun, à première vue, pourra s’en convaincre : La parole du Seigneur s’est fait entendre ; il me disait : Je te connaissais avant de te former dans le sein de ta mère ; je t’ai sanctifié avant que tu en sortes ; je t’ai choisi pour être mon prophète devant les nations. Et j’ai bégayé, A, a, a, Seigneur, mon Dieu ; mais je ne sais pas parler, je ne suis qu’un enfant. Et le reste. L’Église fait lire Jérémie aux matines de la fête et à la messe de la vigile. L’épître du jour est empruntée à Isaïe ; c’est de Jean-Baptiste qu’il écrit : Que les îles écoutent ; peuples éloignés, faites attention. Le Seigneur m’a appelé, il s’est souvenu de mon nom dès le sein de ma mère. Il a fait de ma langue un glaive aigu ; il m’a protégé de l’ombre de sa main ; il m’a pris comme une flèche de son choix et il m’a caché dans son carquois… Le Seigneur, qui a fait de moi son serviteur dès le sein maternel, me dit : Je t’ai donné aux nations comme leur lumière pour que tu sois mon salut jusqu’aux extrémités de la terre.

Ces lectures fournissent le texte des antiennes et des répons : l’introït et le graduel enferment, dans leur mélodie, ce que Jérémie et Isaïe ont pu dire de la sanctification de Jean-Baptiste avant sa naissance ; le verset alleluiatique et la communion répètent cette déclaration de Zacharie devant le berceau et les langes de son enfant : Tu, puer, Propheta altissimi vocaberis ; prœibis enim ante faciem Domini parare vias ejus. Tu t’appelleras, enfant, le prophète du Très-Haut ; tu iras devant la face du Seigneur pour lui préparer les voies. Nous retrouvons ces mêmes paroles aux offices du jour et de la nuit : les antiennes, qui accompagnent les psaumes de vêpres, de matines ou de laudes, sont tirées de l’Évangile et des prophètes. Les unes prennent les traits principaux du récit et le reconstituent ; par exemple, celles des laudes et des secondes vêpres : Élisabeth Zachariæ magnum virum genuit, Jobannem prœcursorem Domini, c’est l’annonce de l’événement ; de là, nous passons à la circoncision et à la tradition du nom : Innuebant patri ejus, quem vellet vocari eum ; et scripsit, dicens : Joannes est nomen ejus ; la troisième revient sur la même pensée ; après quoi, il semble que nous soyons mis en présence de l’enfant et, en le saluant nous ne pouvons que lui rendre les témoignages contenus dans l’Évangile : Inter natos mulierum non surrexit major Jobanne Baptista. Les antiennes des premières vêpres traduisent les mêmes impressions et empruntent leurs formules aux mêmes sources : le peuple chrétien se représente la scène et s’approprie les sentiments et le langage de ceux qui remplissent un rôle actif ; avec eux, il dit de Jean : Ipse præbit ante illum in spiritu et virtute Eliæ – Joannes est nomen ejus ; vinum et siceram non bibet. – Ex utero senectutis et sterili Joannes natus est præcursor Domini. Je ne dis rien des antiennes de matines : elles ont ce même caractère. Pendant que l’âme s’applique à suivre le sens des psaumes, l’imagination est occupée par ces souvenirs ; cela ne lui damande guère d’effort ; elle est paisible ; l’esprit, qui reçoit ses impulsions, découvre dans la psalmodie, à la faveur d’aperçus auxquels il n’aurait jamais songé de lui-même, des allusions ingénieuses à la solennité ; la pensée de saint Jean apparaît partout.

Les observations faites au sujet des antiennes valent pour les répons ; on s’exposerait, en les citant, à des répétitions inutiles : ils transportent, dans le chant, des textes connus déjà ; je n’en reproduirai qu’un, d’une facture assez originale. Hic est præcursor dilectus, voici le précurseur bien-aimé, et lucerna lucens ante dominum, et la lumière qui brille devant le Seigneur. Ipse est enim Joannes, qui viam Domino preparavit in eremo, c’est Jean qui a préparé au Seigneur la voie dans le désert, sed et Agnum Dei demonstravit et illuminavit mentes hominum, il a montré l’agneau de Dieu et éclairé l’esprit des hommes. Ipse præibit ante illum in spiritu et virtute Eliæ. En résumé, les antiennes et les répons ne font que répéter ce que l’Évangile présente de saillant ; ces traits sont de nature à pénétrer l’âme de la mission du précurseur et de son importance ; ils accroissent, par leur répétition même, l’admiration pour son caractère et sa personne ; son souvenir prend vie dans le cœur.

L’Ange Gabriel avait annoncé à Zacharie que la naissance de Jean serait, pour un grand nombre, une occasion de joie, multi in nativitate ejus gaudebunt. En souvenir de cette prophétie, sa fête est joyeuse ; elle a pour signe caractéristique une allégresse qui ne se trouve pas ailleurs. L’Église invite les fidèles à s’y abandonner ; il lui suffit de leur répéter, par ses antiennes, les paroles de Gabriel. Mais la piété chrétienne ne s’est pas contentée du chant liturgique pour manifester sa joie ; elle a emprunté, en les transformant, les usages par lesquels les païens célébraient le solstice : on sait que l’instinct qui portait ces derniers à substituer, dans leur vénération religieuse, les forces créées de la nature à leur auteur, les faisait rendre un culte au soleil et au feu dont il est le grand foyer ; leur dévotion s’épanchait en manifestations bruyantes, au moment des équinoxes ; les fêtes, qui bénéficiaient d’une popularité extraordinaire, consistaient surtout en des réjouissances publiques ; la principale était d’allumer de grands feux autour desquels dansait la population. Le paganisme grec et romain avait eu l’art de mêler ainsi son culte à la vie extérieure des peuples, et c’est ce qui contribua le plus à le faire entrer dans les mœurs, si profondément même que ces coutumes ont survécu au paganisme.

Il y avait là, pour les chrétiens, un véritable danger ; tout le monde prenait part à ces réjouissances, qui en elles-mêmes n’avaient rien de condamnable. Mais les circonstances, en les liant à une superstition, les mettaient au service du paganisme naturaliste ; c’était un entraînement auquel on résistait fort mal. Tertullien, le premier, dénonça les chrétiens impudents, qui ne craignaient pas de célébrer ainsi les calendes de janvier, les brumalies et les saturnales. La conversion de l’Empire laissa leur popularité aux réjouissances solsticiales dans l’Afrique romaine, à Rome et dans les Gaules. Les évêques voyaient ce fait avec mécontentement ; saint augustin protestait avec énergie. Habeamus solemnem istum diem, disait-il, non sicut infideles, prpter hunc solem, sed propter eum qui fecit hunc solem, solennisons ce jour, non comme des infidèles, à cause du soleil, mais à cause de celui qui a fait le soleil. Saint Césaire proscrivit, pour les mêmes motifs, ces survivances païennes ; l’évêque franc, auteur des sermons qui nous sont parvenus sous le nom de saint Éloi, défend aux chrétiens de célébrer les solstices par des danses, des caroles et des chants diaboliques. Mais la fidélité aux superstitions pyrolatriques était tenace ; les évêques ne purent en avoir raison. C’est en vain que Charlemagne leur recommanda, par un capitulaire, de proscrire de nouveau ces feux sacrilèges et ces usages païens ; il fallut en prendre son parti et chercher à transformer, par une intention pieuse, l’abus qu’on ne pouvait supprimer. Cette évolution se produisit l’abus qu’on ne pouvait supprimer. Cette évolution se produisit dans le cours du neuvième siècle : on s’apercevait enfin qu’un retour offensif du paganisme n’était plus à craindre ; il était donc inutile de se prémunir contre un ennemi définitivement vaincu.

La réaction contre les pagania solsticiales avait sans nul doute accru la note joyeuse de la fête de saint Jean-Baptiste. Cette joie spirituelle, par son charme, contribuait à détourner les chrétiens de ces réjouissances profanes ; elle servit à ménager l’évolution, qui débarrassa ces dernières de toute pensée superstitieuses, en les associant à la fête de saint Jean-Baptiste. Le solstice d’été tomba dans l’oubli ; les feux furent allumés pour manifester la joie que la naissance du Précurseur causait au monde ; le feu devint ecclésiastique : le clergé alla processionnellement le bénir ; la Jouannée, ainsi que nos pères la nommaient, resta l’une des fêtes les plus populaires et les bourgeois des villes ne l’appréciaient pas moins que les campagnards.

Les Parisiens, entre autres, étaient amateurs des feux de saint Jean ; ils en allumaient un par quartier. Celui de la Bastille passait pour l’un des mieux réussis, la garnison de la forteresse assistait en armes à son embrasement. Il ne valait pas cependant celui de la place de Grève ; on laissait au roi l’honneur de l’allumer : Louis XI le fit en 1471, François Ier en 1528, Henri II et Catherine de Médicis en 1549, Charles IX en 1573, Henri IV en 1596, Louis XIII en 1615 et 1620, Anne d’Autriche en 1616 et 1618, Louis XIV en 1648 ; à partir de cette date, l’honneur d’allumer le feu revint au conseil de ville.

Les hommes de la Révolution furent incapables de comprendre ces réjouissances et elles disparurent, à Paris du moins, en 1789 ; il en fut de même dans la plupart des villes importantes ; à Douai, où la population tenait à ces feux au point d’en allumer un dans chaque rue, tous les soirs du 23 au 29 juin, la police les interdit en 1793 ; ils furent rallumés en 1795 et les années suivantes jusqu’en 1806, sans tenir compte d’une nouvelle défense promulguée en 1797.

Ces réjouissances populaires et religieuses faisaient entrer le sentiment chrétien dans la vie des villages et des villes ; la religion n’était pas reléguée entre les murailles des sanctuaires ; les hommes la connaissaient, ils l’aimaient comme un élément essentiel de leur existence. Les coutumes auxquelles on avait l’esprit de la mêler transmettaient, avec elles, sa pensée d’une génération à l’autre ; cela pouvait aller fort loin, car ces habitudes populaires sont tenaces. Ce fait n’a pas été toujours compris au dix-neuvième siècle. Ces traditions ont eu fréquemment pour adversaires aveugles des catholiques, qualifiés hommes d’œuvre, et des prêtres, qui ont affecté d’y voir des pratiques superstitieuses. C’est ainsi que les feux de saint Jean se sont éteints peu à peu dans un grand nombre de campagnes ; il est juste de dire que saint Jean-Baptiste n’y a pas gagné un rayon de joie spirituelle ; sa fête passe presque inaperçue ; elle attire certainement beaucoup moins de monde à la messe et à la Sainte Table que le premier vendredi du mois.

Le mal-être des jeunes adultes conçus par don de sperme

23 juin, 2010

du site:

http://www.zenit.org/article-24819?l=french

Le mal-être des jeunes adultes conçus par don de sperme

ROME, Mercredi 23 juin 2010 (ZENIT.org) – La constante augmentation du recours aux techniques d’insémination artificielle à partir de sperme de donneurs signifie qu’augmente aussi le nombre des enfants qui ignorent l’identité de leur père biologique. A ce propos, un récent rapport américain a examiné les conséquences sur la vie de ceux qui ont désormais atteint l’âge adulte.

L’enquête, publiée par la Commission sur l’avenir de la condition parentale et intitulée « My Daddy’s Name is Donor: A New Study of Young Adults Conceived Through Sperm Donation » (« Le nom de mon père est Donneur : une nouvelle étude sur de jeunes adultes conçus au moyen de dons de sperme »), a été conduite par Elizabeth Marquardt, Norval D. Glenn et Karen Clark.

Selon l’étude, il naîtrait par dons de sperme aux Etats-Unis entre 30.000 et 60.000 enfants chaque année. Il ne s’agit, toutefois, que d’une estimation pondérée, car il n’existe aucun relevé statistique sur de telles pratiques. Cette recherche est, en outre, la toute première étude sérieuse réalisée sur l’évaluation du degré de bien-être des adultes nés de ces techniques.

Le rapport note que la donation de sperme est un phénomène international. Les demandes de dons de sperme aux Etats-Unis proviennent, en effet, du monde entier, en l’absence de toute réglementation. D’autres pays également comme le Danemark, l’Inde et l’Afrique du Sud contribuent avec leurs donneurs à un marché en plein essor du tourisme de la fertilité.

Les auteurs de cette étude développent une intéressante comparaison entre la donation de sperme et l’adoption. L’adoption est strictement réglementée, et les parents adoptifs sont soumis à un examen minutieux avant d’obtenir l’autorisation d’adopter. En revanche, dans le cas de la donation de sperme, il est possible de choisir le donneur sur des catalogues on-line, qui comparent les caractéristiques physiques, d’intelligence et de réussite professionnelle. Il suffit seulement de payer la transaction.

A propos de la comparaison avec l’adoption, les auteurs observent que souvent ce parallèle est proposé par leurs amis et collègues. Le rapport rappelle, toutefois, que ne sont pas prises en compte les difficultés que rencontrent nombre des enfants adoptés du fait de la séparation d’avec leurs origines biologiques. Mais les enfants adoptés peuvent se consoler en pensant que c’est peut-être à contre-cœur que leurs parents ont eu recours à l’adoption à la suite de circonstances exceptionnelles. Au contraire, dans le cas d’une naissance par don de sperme, l’enfant sait qu’il est le fruit d’une simple transaction commerciale, sans que le donneur ait jamais eu une quelconque pensée pour lui.

Conséquences négatives

Pour étudier la situation des personnes conçues par don de sperme et parvenues à l’âge adulte, les auteurs ont sélectionné un panel de plus d’un million de familles, puis un échantillon représentatif de 485 adultes âgés de 18 à 45 ans. L’échantillon a été comparé avec un groupe de 562 adultes qui ont été adoptés dès leur enfance et un autre de 563 adultes ayant grandi avec leurs parents biologiques.

« Nous avons découvert qu’en règle générale, les jeunes adultes conçus par donneur ressentent davantage une blessure, sont dans un plus grand état de confusion et se sentent davantage isolés de leurs familles », affirme le rapport.

Pas moins de 65% de ces adultes reconnaissent que « le donneur représente la moitié » d’eux-mêmes. Les mères aussi avouent être curieuses de connaître l’identité du père.

Près de la moitié de l’échantillon a exprimé un sentiment de malaise par rapport à ses origines, et ils sont nombreux à reconnaître y avoir pensé plus d’une fois. Certains disent se sentir différents, se considérer comme une expérience de laboratoire, d’autres avoir des problèmes d’identité. Pour beaucoup, le fait également que l’argent peut changer de mains au cours du processus les dérange. D’autres ont exprimé leur malaise à l’idée d’être un produit destiné à satisfaire les désirs de leur géniteur, et pas moins de 70% ont reconnu se demander comment est la famille de leur donneur.

Les problèmes de celui qui est né d’un don de sperme ne se limitent pas aux questions d’identité et de famille, mais concernent également les aspects médicaux. Selon le rapport, de certains donneurs sont nés des douzaines d’enfants, certains dépassant presque les cent procréations. En conséquence, les adultes actuels, enfants de donneurs, redoutent une éventuelle union avec leurs demi-frères ou demi-soeurs, ou que leurs enfants puissent s’unir à leurs cousins.

Ces dernières années, la question de la donation anonyme de sperme a été très controversée dans différents pays. Les critiques de cette pratique ont conduit le Royaume-Uni, la Suède, la Norvège, les Pays-Bas, la Suisse et certains Etats en Australie et en Nouvelle-Zélande à les interdire, selon le rapport. En revanche, aux Etats-Unis et au Canada, ces restrictions n’existent pas.

L’Eglise catholique est fortement contraire à toute pratique d’insémination artificielle, mais – comme explique le rapport – même si on ne partage pas cette position, il existe de bonnes raisons pour défendre les droits des enfants à connaître leur père et à mettre fin à la paternité anonyme.

L’étude s’est également penchée sur les problèmes sociaux et psychologiques. 21% des personnes nées d’un donneur font état de problèmes avec la loi avant l’âge de 25 ans, contre respectivement 18% et 11% des personnes adoptées et de celles ayant grandi avec leurs parents biologiques. Résultats analogues pour les problèmes d’alcool et de stupéfiants. Les données restent inchangées si on prend en compte la situation socio-économique et autres variables.

Concernant les facteurs variables, une donnée intéressante ressort de l’étude: 36% des enfants de donneurs ont dit avoir grandi comme catholiques, contre 2% des enfants adoptifs et 28% des enfants biologiques. Une donnée surprenante, observe le rapport, compte tenu de l’opposition de l’Eglise catholique à de telles pratiques. En outre, 32% des enfants de donneurs se déclarent toujours catholiques, alors qu’un bon nombre des sondés des deux autres groupes affirment avoir abandonné l’Eglise.

Le secret sur les origines

Le secret qui pèse sur leurs origines constitue un autre élément de souffrance pour les enfants issus de donneurs. Très souvent, les deux géniteurs font croire, au départ, à ces enfants qu’ils ont des liens biologiques avec eux. Quand ensuite l’enfant découvre la vérité, il se sent trahi et la relation avec ses parents se dégrade. D’où un sentiment de méfiance, au point que 47% d’entre eux ont déclaré que leur mère leur a probablement menti sur d’autres questions importantes quand ils étaient petits. Une proportion bien plus élevée comparée aux 27% des personnes adoptées et aux 18% de celles qui ont grandi avec leurs parents biologiques. Des résultats analogues portent sur la probabilité que l’autre géniteur également ait pu mentir.

Rien d’étonnant à ce qu’une majorité substantielle des adultes conçus par don de sperme se soit exprimée en faveur du droit à tout savoir, aussi bien le droit de connaître l’identité du donneur que le droit d’avoir une relation avec cette personne. Savoir aussi s’il y a des frères et sœurs, et combien. A ce jour, la législation aux Etats-Unis ne concède aucun de ces droits. Au contraire, elle protège les donneurs et les cliniques de la fertilité, au détriment des enfants conçus.

Mais les problèmes ne finissent pas avec celui du secret. Il ressort des résultats du sondage que 44% des enfants de donneurs accepte ce mode de conception à condition que les géniteurs leur disent la vérité, de préférence à un âge précoce. D’un autre côté, des personnes ont exprimé leur contrariété lorsque les parents ont dit la vérité, et 11% ont affirmé que ce serait difficile pour les enfants même si les parents se montraient capables de bien gérer la situation.

En ce sens, le rapport fait observer que « la transparence à elle seule ne semble pas régler les éventuels préjudices, l’état de confusion et les risques qui peuvent découler de la décision de concevoir des enfants qui vont grandir sans un des deux parents biologiques ».

Le rapport conclut par une série de recommandations. Parmi elles, il y a l’observation selon laquelle aucune procédure clinique ne présente des implications aussi lourdes pour les personnes qui n’ont rien demandé : les enfants. Et on s’interroge : « une société saine peut-elle créer intentionnellement de cette façon ? ». Une question sur laquelle il vaudrait la peine de réfléchir.

Père John Flynn, LC

Traduction française : Elisabeth de Lavigne

bonne nuit

23 juin, 2010

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. 2576-1274075040LpLg

http://www.publicdomainpictures.net/browse-category.php?s=1&page=20

Saint Ignace d’Antioche : Nous serons reconnus par nos fruits

23 juin, 2010

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20100623

Le mercredi de la 12e semaine du Temps Ordinaire : Mt 7,15-20
Commentaire du jour
Saint Ignace d’Antioche (?-v. 110), évêque et martyr
Lettre aux Ephésiens, 13-15

Nous serons reconnus par nos fruits

            Efforcez-vous de vous réunir plus fréquemment pour rendre à Dieu actions de grâces et louange. Car, quand vous vous rassemblez souvent, les puissances de Satan sont abattues et son œuvre de ruine détruite par l’unanimité de votre foi. Rien ne surpasse la paix, qui triomphe de tous les assauts que nous font les puissances célestes et terrestres.

            Rien de tout cela ne vous est caché, si vous portez à Jésus Christ une foi et un amour parfaits, qui sont le commencement et la fin de la vie : le commencement, c’est la foi, et la fin, la charité. Les deux réunies, c’est Dieu. Toutes les autres vertus qui mènent à la perfection découlent de ces deux premières. Nul, s’il professe la foi, ne pèche ; nul, s’il possède la charité, ne hait. « On connaît l’arbre à ses fruits » ; de même, c’est à leurs œuvres qu’on reconnaîtra ceux qui font profession d’être du Christ. Car aujourd’hui l’œuvre qui nous est demandée n’est pas une simple profession de foi, mais d’être trouvés dans la pratique de la foi jusqu’à la fin.

            Mieux vaut se taire et être, que de parler sans être. Il est bon d’enseigner, si celui qui enseigne agit. Nous n’avons qu’un seul maître, celui qui « a dit et tout a été fait » (Ps 32,9) ; même les œuvres qu’il a faites dans le silence sont dignes de son Père. Celui qui comprend véritablement la parole de Jésus peut entendre même son silence ; c’est alors qu’il sera parfait : il agira par sa parole et se fera connaître par son silence. Rien n’est caché au Seigneur ; même nos secrets lui sont familiers. Faisons donc tout dans la pensée qu’il demeure en nous ; nous serons ainsi ses temples et lui-même sera en nous notre Dieu.