Archive pour le 21 juin, 2010
Entrevue avec Paul de Tarse
21 juin, 2010du site:
http://www.interbible.org/interBible/source/lampe/2009/lampe_090612.html
Entrevue avec Paul de Tarse
Si Paul de Tarse vivait aujourd’hui et nous accordait une entrevue, à quoi pourrait ressembler l’échange? Propos recueillis (ou imaginés) par Alain Gignac, professeur à la Faculté de théologie et de sciences des religions de l’Université de Montréal.
Remarque : Cette activité de créativité peut être reprise en situation catéchétique : demander aux participants d’imaginer, écrire et mettre en scène un dialogue entre eux et un personnage biblique.
Journaliste : Paul de Tarse, merci de votre disponibilité. Vous n’avez pas besoin de présentation. Je saute donc directement à ma première question. Quel effet cela vous fait-il que le pape Benoît XVI ait placé la présente année sous votre patronage, en l’honneur du bimillénaire de votre naissance ?
Paul : Je me suis toujours considéré comme un serviteur, voire un esclave de Jésus Christ, et je n’ai jamais cherché ma gloire, mais le succès de l’évangélisation. Ça me fait donc un peu drôle d’être célèbre à ce point. À ma mort, je comptais peut-être plus de querelles et d’échecs à mon actif que de consensus et de réussites. Il faut dire que j’ai une personnalité passionnée et un comportement combatif et militant. J’étais à la marge de l’Église, pour ainsi dire.
(J) Vos propos m’étonnent, car on vous considère parfois comme le fondateur de l’Église.
(P) Ce n’est qu’après ma mort qu’on a pris conscience que mes positions théologiques s’étaient avérées des conditions gagnantes pour la définition et l’expansion de la foi chrétienne. Après coup, je suis donc devenu, ou plutôt mes lettres sont devenues, une référence pour l’identité chrétienne.
(J) Mais à lire les Actes des Apôtres, on a l’impression que, voyageur infatigable, vous avez évangélisé à vous seul tout l’Empire romain !
(P) Je crois qu’il s’agit d’une illusion d’optique voulue par mon ancien collaborateur Luc, qui voulait, pour ainsi dire, réhabiliter ma réputation. J’y suis présenté sous un angle très favorable. Certes, je me suis dépensé sans compter pour l’Évangile (n’acceptant presque aucune aide monétaire des communautés). Toutefois, le christianisme s’est répandu de bouche à oreille, par les voyageurs, en commençant par ceux qui font du commerce. Encore aujourd’hui, on ne sait pas qui a apporté l’Évangile à Rome, à Alexandrie et à Antioche, les trois plus grosses villes de l’Empire. L’évangile n’a pas besoin de héros pour se propager.
(J) Les gens d’aujourd’hui vous font plusieurs reproches…
(P) Cela n’a pas beaucoup changé. De mon vivant, j’étais plutôt contesté.
(J) C’est peut-être pour cela que Benoît XVI invite cette année les catholiques à vous redécouvrir avec des yeux neufs (et peut-être, dans certains cas, à vous découvrir, tout simplement). Mais dites-moi, comment expliquez-vous que les gens vous perçoivent comme extrêmement vantard, voire vaniteux ?
(P) Cela vient de mon style littéraire, qui respecte les procédés d’écriture de mon époque, où le téléphone, internet et la télévision n’existaient pas. Lorsqu’on communique à distance par écrit, et même en présence, il faut aller chercher l’attention et l’émotion des gens. Les intéresser. Alors, on met des effets et on caricature. Et comme je l’ai dit auparavant, il m’a fallu souvent me défendre, car je n’avais pas connu Jésus de Nazareth — je veux dire, de son vivant. Je n’ai jamais eu l’autorité de mon collègue Céphas, que vous connaissez mieux sous son nom grec : Pierre, car il avait été le premier témoin de la résurrection. Moi, je viens après tous les autres…
(J) On dit aussi que vous êtes moralisateur…
(P) J’ai toujours répété avant tout aux chrétiens qu’il fallait se laisser transformer, pour que Christ prenne forme en nous ; que c’est le Souffle de Dieu qui nous rend libres et porte fruit en nous. Mais je me devais aussi de les exhorter à persévérer et à grandir dans la foi. Car la foi doit aussi agir, changer peu à peu le monde, bien que tout soit grâce, ultimement. Je ne suis pas pour la Loi, car Christ suffit. J’ai été clair là-dessus. Donc pas de règles, mais je suis incapable d’accepter deux comportements : ce qui nuit aux personnes, ce qui nuit à la communauté. D’où mon principe : une bonne décision, c’est une décision qui édifie, qui construit l’individu et la communauté.
(J) On dit encore que vous êtes un sexiste invétéré. Des féministes iraient jusqu’à vous bannir du Nouveau Testament.
(P) Ô, vous savez, ce n’est pas moi qui ai placé mes lettres, des écrits de circonstances, dans le Nouveau Testament ! Mes disciples ont gardé mes lettres les plus significatives, parce qu’elles disaient certaines choses de la foi. Si j’ai une certaine fierté, c’est d’avoir été un des premiers chrétiens à écrire : je n’avais que l’Écriture (qui deviendra après ma mort votre Ancien Testament) pour m’inspirer. J’ai peut-être parfois tourné en rond, balbutié des réponses incomplètes ou imprécises. Mais il fallait faire vite. J’ai toujours été aspiré par l’urgence pastorale…
(J) Donc vous admettez que vos propos sur les femmes sont sexistes ?
(P) Oui et non. Moi-même, avec le recul, je prends conscience de deux choses. Premièrement, j’appartenais à un monde très patriarcal, comme disent les féministes. J’ai beau être chrétien, je ne suis pas un extraterrestre par rapport à mon époque! Ne me demandez pas d’être un homme rose. Deuxièmement, et on l’oublie souvent, j’étais révolutionnaire sur la réciprocité homme-femme, comme je l’ai martelé aux Corinthiens. Bref, il y a certains de mes propos qui sont sexistes (bien que certains soient le fait de mes disciples), mais il y a certaines formules qui sont des graines de féminisme! L’important, aujourd’hui, c’est de ne pas lire mes lettres avec des yeux sexistes pour s’appuyer sur l’un ou l’autre de mes versets afin de justifier l’inégalité. Je l’ai bien dit : « Il n’y a ni Juif ni Grec, il n’y a ni esclave ni homme libre, il n’y a ni mâle ni femelle, car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus » (Ga 3,28, Bible Nouvelle Traduction). L’Église a-t-elle compris cela? La société, qui peine encore à l’équité salariale, a-t-elle compris cela? Le Royaume de Dieu n’est pas encore arrivé!
(J) On vous reproche d’être très complexe, difficile à comprendre. Sérieusement, croyez-vous qu’on puisse se servir de vos lettres en catéchèse ?
(P) Mes lettres sont essentiellement des catéchèses! Non pas des récits, mais des mots que j’ai cherché à mettre sur mon expérience spirituelle et sur celle des communautés que j’avais fondées. Mes destinataires ne savaient pas lire, pour la plupart. Alors ils se réunissaient et demandaient à un des leurs qui le pouvait, de lire ma lettre. Ils en discutaient. Ils faisaient répéter le lecteur. Ils s’aidaient mutuellement à comprendre. Pourquoi ne pas faire de même aujourd’hui? Lire par petits morceaux, en discuter, voir comment cela résonne dans nos vies. Catéchiser, c’est faire écho. Mes images, mes phrases chocs, mes interpellations : tout cela cherche à transmettre ma foi.
(J) En terminant, lequel de vos textes nous recommanderiez-vous pour réfléchir sur la catéchèse ?
(P) Dans ma plus longue lettre, adressée aux chrétiens de Rome, et qu’on peut considérer à juste titre comme un bilan de vingt ans de prédications et de mission, j’ai cité une hymne que j’avais moi-même reçue (un procédé que j’ai utilisé souvent). L’hymne dit, en gros, qu’il faut intérioriser la foi qu’on nous propose, et que c’est en disant sa foi qu’on la rend effective et agissante : « Si tu te sers de ta bouche pour confesser que Jésus est le Seigneur, et de ton cœur pour croire que Dieu l’a réveillé d’entre les morts, tu seras sauvé. Dans ton cœur la foi devient justice, sur tes lèvres la confession mène au salut » (Rm 10,9-10, BNT) Il faut intérioriser le récit de la fidélité du Christ, au point de s’en sentir partie prenante et d’être capable de raconter, à notre tour, cette merveilleuse histoire de salut.
Le crucifix, « symbole d’identité et de tradition », selon les évêques d’Europe
21 juin, 2010du site:
http://www.zenit.org/article-24787?l=french
Le crucifix, « symbole d’identité et de tradition », selon les évêques d’Europe
Audience à la Cour européenne des droits de l’homme sur « l’affaire du crucifix » en Italie
ROME, Vendredi 18 juin 2010 (ZENIT.org) – A quelques jours de la première audience de la Cour européenne des droits de l’homme sur le recours présenté par l’Italie qui revendique le droit d’exposer le crucifix dans les lieux publics, prévue pour le 30 juin (cf. Zenit du 1er juin 2010), les évêques d’Europe continuent de rappeler l’importance du respect des sentiments religieux des populations et des traditions des nations.
Radio Vatican cite ce vendredi les propos des évêques de Bulgarie, de Grèce, d’Ecosse et d’Albanie.
Pour les évêques bulgares « personne ne met en doute le fait que les racines d’Europe soient chrétiennes et que la civilisation européenne existe grâce au christianisme ». Selon eux, le crucifix est l’expression du plus profond amour, de la solidarité authentique avec tous les hommes, indépendamment de leur foi, race ou nationalité, précise Radio Vatican.
Les évêques grecs affirment quant à eux que « la condamnation de l’Italie par la Cour Européenne, pays historiquement et culturellement chrétien, de tradition catholique, ayant comme capitale Rome, où se trouve le siège de l’Evêque de Rome et le centre de l’Eglise catholique, est le début d’une série de procédures qui se dessinent à l’horizon et se réfèrent au refus de certains chefs politiques et de représentants des pays de la communauté européenne, de reconnaître à la Constitution européenne les racines chrétiennes du continent européen » (cf. déclaration ci-dessous en « Documents »).
« Une petite minorité ne doit pas empêcher l’écrasante majorité dans l’exercice de sa foi religieuse, selon les traditions de ce peuple », affirment-t-ils. Pour eux, le fait d’interdire l’exposition de symboles religieux « constituerait une contradiction et une négation de l’héritage religieux et culturel d’un pays, où prennent source leurs racines et le fondement de leur avenir ».
Le cardinal Keith O’Brien, président des évêques catholiques d’Ecosse a expliqué quant à lui, selon Radio Vatican, que « la croix n’est pas une imposition de la religion mais plutôt une invitation et un signe de solidarité chrétienne avec tous les peuples ». « L’Europe est un continent multiculturel et pluraliste dans lequel l’Etat et l’Eglise sont nettement séparés et où les droits des croyants et des non croyants sont respectés », a-t-il reconnu, mais selon lui, le respect de ces distinctions n’implique pas l’obligation de rejeter la tradition culturelle de nos nations. Le cardinal O’Brien a mis en garde contre les implications que pourraient avoir les décisions de la Cour. « Le précieux héritage religieux de nombreuses personnes et nations dans toute l’Europe, ainsi que les valeurs de la tolérance et de la liberté de foi pour lesquelles on se bat dans les sociétés démocratiques, sont en danger », a-t-il affirmé.
Dans un texte signé par le vice-président de la Conférence épiscopale albanaise, Mgr Angelo Massafra, les évêques albanais affirment, toujours selon Radio Vatican, que « toute nation a le droit-devoir de sauvegarder les signes religieux et les symboles typiques de sa culture ». Ils expliquent que « dans la culture et la tradition chrétienne, la croix manifeste le salut commun et la liberté de l’humanité, une expérience qui n’est pas imposée, le plus haut degré d’altruisme et de générosité uni à une profonde solidarité offerte à tous ».
Gisèle Plantec
TURQUIE : MEURTRE D’UN SAINT – Monseigneur Luigi PADOVESE
21 juin, 2010du site:
TURQUIE : MEURTRE D’UN SAINT – Monseigneur Luigi PADOVESE
Turquie, Politique
Par Guerrière54 le 10/06/2010 à 22:36, vu 934 fois, 9
Selon l’agence de presse missionnaire AsiaNews, appartenant à l’Institut pontifical pour les missions étrangères, Mgr Luigi Padovese aurait reçu plusieurs coups de couteau de son chauffeur. Le prélat serait ensuite sorti de son domicile pour appeler à l’aide avant d’être décapité. Toujours selon les mêmes sources, l’homme, qui a reconnu le meurtre, aurait par la suite crié depuis le toit de la maison : « J’ai tué le grand Satan, Allah Akbar («Dieu est grand ») ». Des faits confirmés par des responsables chrétiens, contactés par La Croix, en Turquie.
«S’il est fou, il n’en est pas moins fin politique»
Il s’est sacrifié pour sauver le Pape.
LE MEURTRE « HALLAL » DU CHEF DE L’EGLISE CATHOLIQUE EN TURQUIE
Abbé Alain René Arbez
Mercredi 9 juin 2010 – 27 Sivan 5770
Officiellement, c’est un fou qui a « poignardé » Mgr Padovese, responsable de la communauté catholique en Turquie. Pour les médias turcs, ce n’est qu’une affaire privée, et ils ont même présenté Murat Altun comme un converti au christianisme, très ami avec le prélat. Ce qui incite à se poser des questions, c’est que cet assassinat a été perpétré à la veille du voyage du pape à Chypre, île de tradition grecque et chrétienne orthodoxe, dont la partie nord est illégalement annexée par la Turquie, situation sujette à controverses en raison de l’expulsion de milliers de familles chypriotes grecques.
Or, la réalité des faits de la scène de crime apparaît maintenant tout autre : Mgr Padovese a été égorgé, dans la plus pure tradition islamiste, ce qui signe le forfait et lui donne une autre tonalité, assez particulière au vu des événements du monde. Et le meurtrier de l’évêque est, selon l’archevêque de Smyrne qui connaît bien le chauffeur assassin, un musulman calme, absolument pas fou, qui n’a jamais eu besoin d’aide psychologique ! Il en déduit que quelqu’un s’est servi de lui pour exécuter ce geste et envoyer par-là même un message aux chrétiens.
Donc les médias turcs mais aussi occidentaux n’ont pas voulu montrer la gorge épiscopale, tranchée façon hallal. Cela rappelle sans doute trop d’autres éliminations d’infidèles au nom d’Allah. En février 2006, Andrea Santoro, un prêtre catholique se faisait tirer comme un lapin en descendant les marches de son église de Trébizonde. Le jeune turc qui l’avait ciblé avait là encore été considéré comme dérangé mentalement. Récemment à Strasbourg, un jeune musulman poignarde un juif portant kippa, il est déclaré souffrant de troubles psychiatriques…
En ce qui concerne la mort violente de l’évêque Padovese, la discrétion des médias a été assourdissante. Le peu qui a filtré a encore été édulcoré. C’est fou, les précautions que l’on prend avec cet islamisme agressif qui veut couper le souffle à la civilisation judéo-chrétienne… Est-ce déjà une forme d’anesthésie ?
Cet homme était un Saint, plein de bonté, de douceur, d’amour et de dévouement. Il ne méritait pas une mort aussi atroce, violente et douloureuse.
La TURQUIE est devenue une terre dangereuse pour les Chrétiens. Les églises y sont détruites, les Chrétiens maltraités et honnis. Et tout çà dans l’indifférence absolue des médias.
Les Européens croyaient avoir affaire à un État pauvre, désireux de se fondre dans l’Union européenne et de bénéficier de sa manne financière, comme en d’autres temps la Grèce, l’Espagne et le Portugal.
Ces dernières semaines, ils ont découvert un peuple «fier et sûr de lui», qui défie les Occidentaux en débattant avec le Brésil et l’Iran de l’avenir nucléaire de ce dernier (16 mai 2010) puis jette aux orties son amitié avec Israël et défie l’État hébreu en tentant de forcer le blocus de Gaza avec une flottille «humanitaire» (31 mai 2010).
Le 22 février 2010, l’a-t-on oublié ?, la justice turque a arrêté pas moins de cinquante officiers de haut rang. Ce coup de filet sans précédent a mis un point final à la guerre d’escarmouches que mène l’état-major laïciste contre le gouvernement islamiste du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan (56 ans), depuis l’arrivée au pouvoir de celui-ci, le 11 mars 2003.
Ces événements prennent tout leur sens dès lors qu’on les rattache à l’Histoire longue de la Turquie (75 millions d’habitants sur 780.000 km2 en 2010, avec une densité comparable à la France).
Bienheureuse Teresa de Calcutta: « La mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous »
21 juin, 2010du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20100621
Le lundi de la 12e semaine du Temps Ordinaire : Mt 7,1-5
Commentaire du jour
Bienheureuse Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
No Greater Joy (trad. Il n’y a pas de plus grand amour, Lattès 1997, p. 55)
« La mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous »
Pour chaque maladie, il existe plusieurs médicaments et traitements. Mais tant qu’une main douce prompte à servir et un cœur généreux prompt à chérir ne s’offrent pas, je ne crois pas que l’on puisse jamais guérir de cette maladie terrible qu’est le manque d’amour.
Aucun d’entre nous n’a le droit de condamner qui que ce soit. Et cela, même lorsque nous voyons des gens sombrer, sans comprendre pourquoi. Jésus ne nous invite-t-il pas à ne pas juger? Peut-être que nous avons participé à rendre ces gens tels qu’ils sont. Nous devons comprendre qu’ils sont nos frères et nos sœurs. Ce lépreux, cet ivrogne, ce malade sont nos frères parce que eux aussi ont été créés pour un plus grand amour. Nous ne devrions jamais l’oublier. Jésus Christ lui-même s’identifie à eux lorsqu’il dit: « Ce que vous avez fait aux plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,40). Et peut-être que ces gens-là se retrouvent à la rue, dépourvus de tout amour et de tout soin, parce que nous leur avons refusé notre sollicitude, notre affection. Sois doux, infiniment doux à l’égard du pauvre qui souffre. Nous comprenons si peu ce qu’il traverse. Le plus difficile c’est de ne pas être accepté.