Archive pour le 18 juin, 2010
Je suis venu pour les malades (prière)
18 juin, 2010du site:
http://www.portstnicolas.org/Je-suis-venu-pour-les-malades.html
Françoise REYNES
Je suis venu pour les malades
Tu es venu, pas pour les biens portants, mais pour les malades, as-tu dit Seigneur, et tu t’es présenté comme un médecin. C’est dans Mathieu 9, verset 13.
Donc, il faut se demander si on est malade; il n’y a que les malades qui ont besoin du médecin, c’est évident. Mais, Seigneur, je ne me sens pas bien malade, ou plus exactement, en comparant avec nombre de gens, je me trouve moins, voire beaucoup moins malade qu’eux.
C’est vrai, il y en a qui ont de la chance, pourrait-on dire, ils sont cruels, méchants, menteurs, violents, voleurs, violeurs, que sais-je ? Mais je ne suis pas comme ça. Mon milieu, mon éducation font que j’ai évité, sans me donner de peine, toutes ces graves maladies. Et j’ai du mal à comprendre ce que Thérèse de Lisieux disait, pour se mettre au rang des pêcheurs : elle disait qu’elle avait été pardonnée par avance, avant même de commettre tous ces péchés… Pour moi, c’est pas très clair !
Je ne peux pas m’empêcher de penser que je suis plutôt parmi les gens bien portants. Pauvre de moi ! Au regard de ce que tu viens de dire Seigneur, je ne peux tout de même pas faire des gros péchés, j’entends par là, des péchés officiels qui se voient, se remarquent, pour être soignée.
Mais, il est vrai que, contrairement aux petits enfants qui n’ont aucune vergogne, et étalent en toute simplicité leur désobéissance, leur gourmandise, leur paresse, leur égoïsme, voir leur méchanceté avec les frères et les soeurs, ou avec les copains, moi, je suis passée maître pour voiler mes imperfections. Ainsi, instinctivement, je soigne mon image de marque. Je pense souvent, pour ne pas dire constamment, à l’effet que je produis et je m’arrange pour que l’effet soit bon.
Ce n’est pas l’amour du prochain qui me guide, c’est vrai. Mais c’est quand même la sagesse, tu ne peux pas dire le contraire, Seigneur. en règle générale, j’évite d’ailleurs de rencontrer les personnes qui me sont désagréables; comme ça pas de problèmecar je n’aime pas être critiquée.
Quant aux gens de ma famille, que je ne peux pas éviter, je reconnais que je manque souvent de patience, et les égratignures, voire les blessures sont inévitables. C’est dans la nature humaine. Peut-être qu’à Nazareth, vous n’étiez jamais énervés mais une famille de trois personnes seulement, dont deux saints, grande pointure, et un fils de Dieu, n’est pas une famille tout venant, et on ne peut pas comparer, c’est sûr.
Alors jusqu’ici, rien de bien grave pour moi, n’est-ce pas, Seigneur ?
En cherchant bien, je remarque que j’en prends à mon aise avec le code de la route, ce qui ne m’empêche pas de trouver que tous les autres sont des chauffards. Je ne fais peut-être pas très attention à l’environnement; je peux critiquer les autres quand ils sont absents, curé, pape et évêque compris; je perds du temps à la télé, ou avec des revues inconsistantes, mais je prétends manquer de temps pour la prière. Je peux aussi manquer de discrétion, ça m’arrive; je refuse de m’intéresser à la paroisse ou à une association caritative; je refuse également une formation, à mon âge ce serait ridicule… Mais, est-ce que ce sont des péchés ?
Je refuse également toute forme d’ascétisme, la vie se charge de procurer suffisamment de désagréments sans qu’on aille s’en inventer d’autres, ça tombe sous le sens ! Non, je mène une vie raisonnable, sans excès, mais sans privation, sauf peut-être pour la nourriture, c’est bon pour la ligne.
Alors, est-ce qu’il y a vraiment à redire, Seigneur, sur cette façon de vivre ? Tout le monde en fait autant et on ne peut s’empêcher de commettre ces quelques peccadilles. C’est comme ça !
Et tout d’un coup, je me rappelle un gosse (faut dire que j’étais juge pour enfants), qui m’expliquait qu’il est normal pour un jeune d’avoir envie de conduire une voiture, et qu’en conséquence, quand on est sans travail et que votre famille ne peut pas vous en payer une, il est normal de voler une voiture pour faire une balade, quitte à la cabosser peu ou prou pendant la balade. « Tous mes copains pensent pareil, disait-il, on ne peut pas s’en empêcher. Si les propriétaires de voiture ne peuvent pas comprendre, c’est qu’ils sont nantis, un point c’est tout ». La société non plus ne comprenait pas et il finissait par aller en Maison d’Arrêt.
Et je me rends compte que je raisonne de la même façon que lui, Seigneur. C’est sans doute ça que voulait dire Thérèse de Lisieux. Je ne suis pas née avec un billet d’entrée en prison dans mon berceau, comme beaucoup de petits délinquants, mais c’est la seule différence avec eux. Et pas plus qu’eux, je n’envisage de changer ma manière de faire. Ca me parait impossible, je tiens trop à mes petites habitudes, à mon confort.
Alors, je suis sans doute un peu malade, Seigneur; seulement l’ennui, comme mon petit délinquant, c’est que je n’ai pas envie de changer.
Qu’est-ce que tu en penses, Seigneur. Qu’est-ce que tu en dis ?
Que c’est mon refus de changer, de modifier mon comportement, qui est ma vraie maladie, et que pour cette maladie-là, tu ne peux rien pour la guérir ?
Oh là là, Seigneur, que tu es exigeant !… Mais ça donne à réfléchir. Et heureusement, après ce bilan peu réjouissant, je tombe aujourd’hui sur une oraison où je peux me couler complètement. Entre parenthèse, il y a des moments où on est presque obligé de croire à la grâce !
La voici cette oraison :
« A la prière de ton peuple qui se tourne vers Toi, Seigneur, donne à chacun la claire vision de ce qu’il doit faire et la force de l’accomplir ».
La claire vision, je crois que je commence à l’avoir, mais la force de le faire, c’est ça qui me manque. Donne moi la force, Seigneur. Tu sais combien j’en ai besoin. Je te promets que je vais essayer de m’y mettre, pas tout à la fois, naturellement, mais petits pas par petits pas.
Alors, comme ça, tu me prends en charge, dis Seigneur ?
LA PRIÈRE IN GÉNÉRAL – RÉFLEXTION
18 juin, 2010du site:
http://www.serviam.net/arene/crois/d_1_19_la_priere.htm
LA PRIÈRE IN GÉNÉRAL
RÉFLEXTION
—————————————————-
MANUEL D’INSTRUCTION ET D’EDUCATION RELIGIEUSES
Abbé Lucien Arène, Aumônier d’Ecoles libres
—————————————————-
A.- L’étude de la prière constitue classiquement la deuxième partie de l’enseignement de la doctrine religieuse. L’étude du « Je crois en Dieu » en a occupé toute la première partie, et elle nous a fait connaître les vérités fondamentales de la Religion. Tandis que la première partie étudiée plus haut concerne un échange entre Dieu et nous, nous allons étudier, dans cette deuxième partie, les moyens mis à notre disposition pour nous unir plus intimement à Dieu. La prière est l’un d’eux.
B.- En effet, parmi les secours que Dieu a mis à notre disposition pour favoriser nos échanges avec Lui, il y a principalement les Sacrements, dont l’étude sera abordée après celle de la prière. C’est dès l’enfance, en effet, que nous devons apprendre à prier et à utiliser ce moyen facile de communiquer avec Dieu, les Anges et les Saints. Tandis que les Sacrements, mis à part le Baptême, ne sont reçus qu’après une préparation supposant une certaine maturité d’esprit.
C.- C’est Jésus Lui-même qui nous a recommandé de prier souvent, nous donnant en cela l’exemple. C’est Lui qui, sur la demande de ses Apôtres, nous a enseigné la prière courante du « Notre Père, » Il nous a fait cette recommandation : « Demandez, et vous recevrez ; frappez, et il vous sera ouvert ; cherchez, et vous trouverez ! » (St. Luc, ch. 11, v. 9 à 13)
D.- Il y a été fait allusion plus haut : Jésus a Lui-même, en tant qu’ homme, a souvent prié. Et s’il est un moyen facile, simple, commode et à la portée de tous en vue d’un échange de nos relations avec Dieu, la Vierge Marie, les Anges et les Saints, c’est bien celui de la prière. Ne dit-on pas parfois aux petits enfants que « la prière est comme un petit coup de téléphone au Bon Dieu, à la Sainte-Vierge, à l’Ange Gardien et aux Saints » ?
EXPLICATION
1.- La prière est classiquement présentée comme étant une élévation de l’âme vers Dieu, en vue de nous mettre en contact avec Lui par notre pensée, en même temps que par notre intention et nos sentiments. C’est une rencontre intentionnelle et volontaire avec Dieu, la Vierge-Marie, les Anges, les Saints et les Âmes du Purgatoire, selon ceux à qui notre prière s’adresse.
2.- On distingue plusieurs sortes de prières :
La prière publique : c’est celle qui se fait au nom de l’Eglise, comme : la Messe, le bréviaire, les bénédictions et les diverses cérémonies de l’Eglise, les signes de croix, les génuflexions, les encensements, etc… Cette prière peut être dite individuellement ou en communauté, mais elle est, en fait, la prière de tous les membres de l’Eglise Universelle, au nom de laquelle elle est dite, et au profit de tous les membres pour lesquels elle est assurée.
La prière mentale individuelle : elle est appelée aussi oraison, ou méditation. Elle consiste à s’occuper, en silence, des vérités de la Religion, des besoins et de l’état de notre âme, afin de devenir meilleurs et pour la gloire de Dieu.
La prière vocale, ou orale : c’est la prière exprimée par les paroles, comme par exemple : Notre Père, Je vous salue Marie, Je crois en Dieu, les Actes de Foi, d’Espérance, de Charité, de Contrition, Je confesse à Dieu, l’ Angélus, etc … Ce sont là des prières courantes que tout chrétien doit connaître absolument « par cœur » et utiliser régulièrement et même souvent.
3.- Les différents buts de la prière sont relatifs aux diverses intentions de ceux qui prient. On peut, en effet, prier pour Adorer Dieu ; ou pour Lui demander pardon de nos péchés ; pour solliciter les nombreuses Grâces dont nous avons besoin ; pour Le remercier des Grâces reçues ; ou de la part de ceux qui ne pensent pas à prier ou ne le peuvent pas aisément, etc…
4.- Les qualités requises de la prière sont : l’attention, l’humilité, la confiance, la persévérance, la sincérité et la résignation. En effet, Dieu ne peut être attentif qu’à ce qui est sincère et sérieux. La prière n’est pas une magie, ni une espèce de « porte-bonheur » ou un talisman. Elle n’a de valeur et d’efficacité que si elle exprime des dispositions réelles et bonnes.
5.- L’exaucement de la prière est conditionné, nous venons de le supposer, par la qualité de la prière. Mais il est à remarquer que si Dieu exauce toujours nos prières sincères, Il ne le fait qu’à sa manière, qui n’est pas toujours celle qu’on attend. En effet, Dieu seul sait ce qui, dans l’immédiat ou pour plus tard, nous est vraiment bénéfique. Aussi, Lui arrive-t-Il de surseoir à notre satisfaction, ou même de ne pas exaucer notre demande, réservant le mérite de notre prière du moment au profit d’une autre situation à laquelle nous ne pensons même pas ou dont nous n’avons pas encore connaissance. C’est là que notre résignation finale doit exprimer notre foi et notre confiance.
6.- Dieu sait mieux que nous ce dont nous avons besoin. Voilà donc pourquoi Il fait parfois profiter le mérite de nos prières et de nos sacrifices à une cause autre que celle implorée. Quelles que soient les apparences, il est absolument certain qu’aucune de nos prières bien faites reste sans valeur et donc, tôt ou tard, sans efficacité réelle. Il faut se rappeler alors que « les desseins de Dieu ne sont pas les nôtres. » et que « l’heure de Dieu » n’est pas non plus nécessairement la nôtre…
7.- Les intentions de prières peuvent être variées et multiples :
Ce sont les biens spirituels et moraux qu’il convient, par-dessus tous autres, de demander à Dieu, soit directement, soit indirectement par l’intermédiaire de la Très Sainte-Vierge ou des Saints.
Mais on peut demander aussi les biens matériels et temporels nécessaires à notre vie courante, comme par exemple : une bonne ou meilleure santé corporelle ; une meilleure situation ; la réussite d’une entreprise honnête ; divers avantages pécuniaires ou matériels ; etc… A condition que ces biens temporels puissent concourir à des avantages ou des biens légitimes et sans nuire aux biens spirituels et moraux.
8.- La source de valeur de la prière se trouve en Jésus Notre-Seigneur et notre Rédempteur. C’est ce qui est exprimé à la fin de toutes nos prières, lorsque nous les concluons par cette formule : « par Jésus-Christ Votre Fils et Notre-Seigneur, Lui qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, pour les siècles des siècles : Ainsi soit-il ! » En effet, c’est par Sa Rédemption que Jésus nous a mérité tous ces biens spirituels. Notre prière, comme toutes nos bonnes œuvres, n’ont que valeur de signe d’union à Dieu . Et c’est parce que toute valeur spirituelle ne vient que de Notre-Seigneur que l’Eglise emploie habituelle la finale de toute prière par la formule indiquée ci-dessus.
9.- La prière est aussi une sauvegarde contre le péché et contre la tiédeur de la piété. « Veillez et priez, disait Jésus, afin de ne pas entrer en tentation. » (St. Mat. 18,41). Et c’est dans ce but aussi qu’Il nous a appris la grande prière du » Notre Père. »
10.- L’attention durant la prière en est la qualité initiale. L’attention consiste à bien penser à ce qu’on dit et à éviter toute distraction volontaire, afin de ne pas mériter le reproche de Jésus aux Pharisiens : « Ce peuple M’ honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. » (St. Matthieu 15,8). La prière est un acte de l’âme, elle n’existe donc pas vraiment si l’esprit est absent.
11.- L’humilité est une qualité indispensable de la prière : « Dieu résiste aux orgueilleux, et Il donne Sa Grâce aux humbles. » (Épître de St. Jac.4,6). Jésus a rejeté la prière de l’orgueilleux Pharisien, parce que celui-ci faisait sa propre louange, au lieu de rendre hommage à Dieu. Tandis qu’Il a exaucé l’humble Publicain (St.Luc 18,9 à 14). A noter que notre corps lui-même doit avoir une attitude digne et même humble. C’est la raison pour laquelle on prie fréquemment à genoux, se faisant ainsi petits devant notre Seigneur et Maître.
12.- C’est avec confiance que l’on doit aussi prier. Notre-Seigneur nous l’a promis : Si on demande, on recevra. Mais aux conditions que nous avons vues plus haut : tôt ou tard, d’une manière ou d’une autre, notre prière bien faite ne manquera pas d’être exaucée. St. Jean nous le rappelle au chapitre 15, v.7 de son Évangile : » Si vous demeurez en moi (par la Grâce et l’intention droite) vous demanderez tout ce que vous voudrez et cela vous sera accordé. »
13.- La persévérance est aussi une marque souvent nécessaire de nos prières. Dieu veut que l’on prie sans se lasser ni se décourager. C’est là, en effet, la marque de notre foi et de notre confiance en Dieu. Dieu, comme nous l’avons expliqué plus haut, peut aussi nous mettre à l’épreuve en n’accédant pas immédiatement à nos demandes. L’aveugle de Jéricho, la Cananéenne de l’Evangile, la parabole de la veuve qui importune le juge, et le solliciteur qui, de nuit, réveille son voisin pour lui demander du pain… Tous ces exemples font état de la nécessaire insistance dans nos prières.
14.- Nous avons évoqué, ci-dessus (n°4), en en expliquant les raisons, la résignation qui doit toujours accompagner nos prières, Dieu sachant mieux que nous ce dont notre âme a vraiment besoin.
15.- La prière en commun, enfin, nous a été recommandée par Jésus Lui-même « Si deux d’entre vous s’unissent sur la terre, tout ce qu’ils demanderont leur sera accordé. Ils l’obtiendront de mon Père qui est dans les Cieux ; car là où deux ou trois personnes sont assemblées en Mon Nom, Je suis au milieu d’eux. »
Que cette promesse de Jésus soit l’occasion pour nous de participer, autant que possible, aux prières communes : en Paroisse ou ailleurs. Et commençons par prier régulièrement au sein de nos familles : C’est une source de Grâces indispensable, de même qu’une bonne préparation à la piété des enfants autour de leurs parents.
LE NOTRE PÈRE
RÉFLEXION
A.- Le « Notre Père » est la meilleure des prières pour deux raisons principales :
a) En raison de son origine divine ; car c’est Jésus Lui-même qui a enseigné cette prière à Ses Apôtres, un jour qu’ils Lui demandaient comment il fallait prier.
b) Par ailleurs, le « Notre Père » résume tout ce que nous pouvons désirer pour Dieu et pour nous-mêmes.
B.- La traduction du « Notre Père » donnée par le grand théologien St.Thomas d’Aquin est la suivante :
Notre Père qui êtes aux Cieux:
Que Votre Nom soit sanctifié !
Que Votre règne arrive !
Que Votre volonté soit faite sur la terre comme au Ciel !
Donnez-nous aujourd’hui notre pain de chaque jour!
Pardonnez-nous nos offenses,
comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés !
Et ne nous laissez pas succomber à la tentation !
Mais délivrez-nous du Mal !
Ainsi soit-il !
EXPLICATION
1.- Nous appelons Dieu : » Notre Père « , non seulement parce qu’Il nous a créés, mais aussi parce qu’Il nous maintient sans cesse dans l’existence. De plus, Il est L’auteur de la Vie Surnaturelle en laquelle nous met la Grâce Sanctifiante. Et celle-ci est présence mystérieuse mais réelle de Dieu Lui-même dans l’âme bien disposée.
2.- Par le souhait suivante : » Que Votre Nom soit sanctifié ! » nous exprimons l’admiration, l’adoration et la reconnaissance que nous devons porter au Créateur de tout l’univers, et aussi au Père très aimant de tout humain bien disposé. Et nous souhaitons de voir tous les humains de toute la terre dans ces mêmes dispositions.
3.- Pareillement, par le vœu : « Que votre règne arrive ! », nous souhaitons que se réalise la présence mystérieuse de Dieu dans les âmes et dans les cœurs de tous les humains. Puis, que son Église Une, Sainte, Catholique, Apostolique et Romaine propage ici-bas, Son enseignement et Sa Personne, en toute fidélité, sincérité et droiture, comme cela est sa mission sacrée. Et que le Christ-Roi règne effectivement dans les âmes, comme dans les institutions religieuses, sociales et politiques de toutes les nations.
4.- L’expression : « Que Votre volonté soit faite sur la terre comme au Ciel ! » précise et renforce la précédente invocation, mais en appuyant sur le nécessaire et bénéfique respect des Commandements de Dieu auxquels fait allusion ce souhait. Ces commandements sont, en effet, l’ itinéraire indispensable à suivre pour bien effectuer notre parcours terrestre et les heureux moyens pour partager l’intimité parfaite et éternelle de Dieu, après notre mort, si nous sommes fidèles.
Que tout s’accomplisse sur la terre, en nous et par nous, comme tout s’accomplit dans le Ciel pour les Anges et pour les Saints ! Si cela pouvait être, quel changement radical et heureux se réaliserait alors dans ce pauvre monde ! Du moins, en ce qui nous concerne : travaillons-y !
5.- La quatrième demande de cette prière : « Donnez-nous aujourd’hui notre pain de chaque jour ! » (*) concerne d’abord tous les biens spirituels, en vue d’en nourrir notre âme, à savoir : les Grâces Sanctifiante et Actuelles ; ainsi que la connaissance de l’enseignement religieux et moral ; puis l’Eucharistie.
Ensuite nous demandons à Dieu les biens matériels nécessaires à notre vie terrestre en ses diverses exigences. Ce sont là, des bienfaits légitimes et raisonnables. Ainsi, tous les biens favorables à notre âme, à notre esprit et à notre corps sont filialement et humblement demandés là à Dieu.
6.- La cinquième demande : « Pardonnez-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » est à bien comprendre : Ici, c’est un appel à la miséricorde que nous adressons à notre Père céleste. Mais nous Lui demandons de nous pardonner nos péchés de la même manière que nous pardonnons aux autres leurs offenses. En effet, tout logiquement, Dieu ne peut pas nous pardonner nos fautes, si nous-mêmes ne pardonnons pas également aux autres.
S’il devait en être autrement, il y aurait une injustice et un manque de logique de la part de Dieu. C’est là une phrase peut-être difficile à prononcer en toute loyauté et objectivité… Pensons-y cependant, et tâchons de nous y conformer attentivement, en n’oubliant pas ce que Jésus nous a dit par St. Luc ch.6, v.28 : « On se servira envers vous de la même mesure dont vous vous serez servis envers les autres ! »
7.- La dernière demande du « Notre Père » exprime le souhait d’être protégés de toute tentation et délivrés de quelque atteinte mauvaise que ce soit : « Ne nous laissez pas succomber à la tentation ; mais délivres-nous du Mal ! ». Un père protège ses enfants de tout danger ; il est donc normal que, pour le bien de l’âme surtout, nous soyons à l’abri de tout ce qui peut l’atteindre dommageablement. St. Jacques, dans son épître, au ch.1er, v.12, nous rappelle que si Dieu permet que nous soyons tentés, afin que nous puissions acquérir un plus grand mérite, lors d’une résistance victorieuse à quelque tentation, Il n’est cependant pas l’auteur de la tentation : « Que personne, étant dans l’épreuve, ne dise : « C’est Dieu qui me tente ». Car Dieu est à l’abri des tentations du mal, et Lui-même ne tente personne. Chacun est tenté par sa propre convoitise qui l’amorce et l’entraîne. Ensuite, la convoitise, ayant conçu, enfante le péché ; et le péché, une fois consommé, engendre la mort. »
Le Tentateur, nous le savons et nous le sentons bien dans les tentations : c’est Satan, le Mal personnifié ; le Diable, c’est-à-dire le Diviseur, l’Ange déchu et jaloux de Dieu.
————————————–
(*) Selon les lieux, le texte du « Notre Père » varie parfois quelque peu. Pour plus d’objectivité, par rapport au sens précis de la prière et donc pour une plus exacte traduction, a été gardée ici celle que l’Église a utilisée pendant de nombreux siècles.
F.- Prions aussi aux multiples intentions de l’Eglise terrestre. Et que par nos prières, quelles qu’elles soient, nous nous rendions aussi vastes qu’est l’Amour de Dieu pour tous les membres de sa famille !
Saint Basile: « Ne vous faites pas de trésor sur la terre »
18 juin, 2010dal sito:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20100618
Le vendredi de la 11e semaine du Temps Ordinaire : Mt 6,19-23
Commentaire du jour
Saint Basile (v. 330-379), moine et évêque de Césarée en Cappadoce, docteur de l’Église
Homélie sur la charité : PG 31, 266 – 267; 275
« Ne vous faites pas de trésor sur la terre »
Pourquoi te tourmenter et faire tant d’efforts pour mettre ta richesse à l’abri derrière le mortier et les briques ? « Le bon renom l’emporte sur de grandes richesses. » (Pr 22,1) Tu aimes l’argent à cause de la considération qu’il te procure. Songe combien plus grande sera ta renommée si l’on peut t’appeler le père, le protecteur de milliers d’enfants, plutôt que de garder dans tes sacs des milliers de pièces d’or. Que tu le veuilles ou non, tu devras bien un jour laisser là ton argent ; au contraire, la gloire de tout le bien que tu auras fait, tu l’emporteras avec toi jusque devant le souverain Maître, quand tout un peuple, se pressant pour te défendre auprès du juge commun, t’appellera des noms qui diront que tu l’as nourri, que tu l’as assisté, que tu as été bon.
Combien tu devrais être reconnaissant, heureux et fier de l’honneur qui t’est fait : ce n’est pas toi qui dois aller importuner les autres à leur porte, ce sont les autres qui se pressent à la tienne. Mais à ce moment tu t’assombris, tu deviens inabordable, tu fuis les rencontres de peur de devoir lâcher un peu de ce que tu gardes si jalousement. Et tu ne connais qu’un seul mot : « Je n’ai rien, je ne vous donnerai rien, car je suis pauvre. » Pauvre, tu l’es en réalité, et pauvre de tout bien : pauvre d’amour, pauvre de bonté, pauvre de confiance en Dieu, pauvre d’espérance éternelle.