L’Église est le Corps du Christ

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SERVICE CATÉCHÉTIQUE EMMAÜS
8 septembre 2005

L’Église est le Corps du Christ

La comparaison entre le corps humain et la société politique était commune dans l’Antiquité. Dans l’organisme vivant, un membre ne peut pas exister indépendamment des autres; il en va de même pour l’Etat. Paul reprend cette comparaison et l’applique à l’Eglise : l’Eglise est un corps qui compte de nombreux membres divers. Tous ont besoin les uns des autres; tous doivent coopérer en bonne harmonie et rester unis (cf. Rm 12,4-9). Quand un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui; quand un membre se réjouit, tous les autres se réjouissent avec lui (cf. l Co 12,26). Ce sont surtout les membres pauvres, faibles et persécutés qui ont besoin de la solidarité de tous dans l’Eglise (cf. LG 8). Pourtant, Paul ne reprend pas telle quelle la comparaison bien connue des anciens; il ne dit pas: comme dans le corps humain, ainsi en va-t-il pour l’Eglise, mais bien: ainsi en va-t-il pour le Christ (cf. l Co 12,12). Il veut dire par là que l’Eglise ne naît pas de la coopération de ses membres entre eux; car l’Eglise existe tout entière à partir de Jésus-Christ. Ce n’est que par lui et en lui que nous sommes les membres de son corps.

C’est pourquoi les épîtres aux Ephésiens et aux Colossiens peuvent dire que Jésus-Christ est la tête du corps de l’Eglise (cf. Ep 1,22- 23; 4,15-16; Col 1,18; 2,19). L’Eglise n’est pas simplement comparée à un corps; Paul dit plutôt qu’elle est Jésus-Christ dans son corps. Saint Augustin parle du Christ total, tête et membres. Cela ne signifie pas que Jésus-Christ et l’Eglise soient la même chose. Les deux sont inséparables, mais l’Eglise n’est pas simplement un prolongement du Christ; c’est plutôt Jésus-Christ qui continue à vivre et à agir dans l’Eglise. En dépit de l’union intime de l’Eglise au Christ, celui-ci reste la tête et le seigneur de l’Eglise; il est supérieur à l’Eglise, et elle lui est subordonnée dans l’obéissance. L’Eglise reçoit la vie de Jésus-Christ et ne vit que pour lui. Guidée par lui et comblée par lui, l’Eglise vit une relation d’amour avec Jésus-Christ. Ce face-à-face et cette réciprocité d’amour entre Jésus-Christ et l’Eglise, le Nouveau Testament l’exprime avant tout par l’image de l’Eglise Epouse du Christ (cf. Ep 5,25; Ap 19,7; 21,2.9; 22,17; cf. déjà Os 2,21- 22). La participation de l’Eglise à Jésus-Christ se réalise de trois manières: elle participe à ses fonctions prophétique, sacerdotale et royale (ou pastorale). La construction et la croissance du Corps du Christ se réalisent donc par la prédication de la parole de Dieu, par la célébration des sacrements, principalement le baptême et l’eucharistie, et par le ministère pastoral.

Par conséquent, l’Eglise est le Corps du Christ, la communauté de ceux qui écoutent la parole de Dieu et en témoignent face au monde. Elle est la communauté des croyants. C’est la foi qui constitue le fondement de notre relation au Christ. La parole de Dieu s’incarne dans les sacrements. Par le baptême, nous devenons tous un seul corps dans l’unique Esprit (cf. l Co 12,13). Dans l’eucharistie, nous prenons tous part à l’unique pain, à l’unique corps eucharistique du Christ et nous devenons ainsi également un seul corps (cf. l Co 10,16-17). Par le sacrement du pain eucharistique, est représentée et réalisée l’unité des fidèles qui, dans le Christ, forment un seul corps (LG 3 ; cf. 7). L’eucharistie est la source et le sommet de toute la vie chrétienne et ecclésiale (cf. LG II). Selon l’expression de saint Augustin, elle est le signe de l’unité et le lien de la charité (cf. DS 802; 1635; FC 31; 734; SC 47). Mais nous ne pouvons pas partager le pain eucharistique sans partager en même temps le pain quotidien les uns avec les autres. La célébration des sacrements doit se répercuter de manière efficace dans l’action et dans la communion de la charité. Nous rencontrons Jésus-Christ dans les pauvres, les faibles, les proscrits, les persécutés, les malades et les mourants (cf. Mt 25,31-46). L’argent qui nous est demandé pour leur venir en aide, n’est pas une aumône ordinaire; il représente véritablement le prix de notre catholicité, de notre appartenance au peuple de Dieu et de notre orthodoxie (NE 4,3).

En tant que Corps de Jésus-Christ, l’Eglise, en vertu d’une analogie qui n’est pas sans valeur, est comparée au mystère du Verbe incarné. Tout comme en effet la nature humaine assumée par le Verbe divin est à son service comme un organe vivant de salut qui lui est indissolublement uni, de même le corps social que constitue l’Eglise est au service de l’Esprit du Christ qui lui donne la vie, en vue de la croissance du corps (LG 8). En ce sens global, l’Eglise est l’espace rempli par Jésus-Christ et par son Esprit; à travers elle, il veut tout remplir de sa présence et de sa grâce (cf. Ep 1,23).

(Cet article est tirée du Catéchisme allemand pour adultes. La foi de l’Église, Centurion / Cerf, 1987)

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