Archive pour le 5 juin, 2010

Corpus Domini

5 juin, 2010

Corpus Domini dans images sacrée

http://www.santiebeati.it/

Homélie dimanche 6 juin 2010

5 juin, 2010

du site:

http://www.homelies.fr/homelie,saint-sacrement,2803.html

Saint-Sacrement

dimanche 6 juin 2010

Famille de saint Joseph

Homélie-Messe  

Pour approfondir le mystère de l’Eucharistie, nous relirons l’institution de ce sacrement (dont Saint Paul fait mémoire en seconde lecture) à la lumière de l’Evangile de la multiplication des pains – qui est proposé à notre contemplation en cette solennité du Corps et du Sang du Christ.
Cinq pains et deux poissons pour nourrir une foule innombrable : nous sommes dans un contexte de pénurie et de disette. En tout cas il y a une disproportion alarmante entre ce qui est disponible et ce dont la foule a besoin : « Qu’est-ce que cela pour tant de monde ? » fait remarquer un disciple réaliste (Jn 6, 9). Les apôtres ne voient pas comment gérer la situation, sinon en renvoyant tout le monde afin que chacun se débrouille comme il peut. Qu’aurions-nous fait à leur place ? Mais Jésus ne l’entend pas ainsi : il va jusqu’au bout de la responsabilité qu’il a assumée en rassemblant ces personnes autour de lui ; après avoir nourri leur âme, il veut aussi s’occuper de nourrir leur corps, car le salut qu’il propose concerne l’humanité dans son intégralité.
Jésus prend « les cinq pains et les deux poissons » qui sont à sa disposition pour nourrir les « cinq mille hommes », et commence par prononcer la bénédiction sur ce frugal repas. Les Israélites avaient l’habitude de bénir Dieu avant de manger ; mais saint Luc précise : « levant son regard vers le ciel, il prononça la bénédiction ». Il ne s’agit pas pour Jésus d’une formule et d’un geste conventionnels, mais d’une vraie prière : « Vers toi j’ai les yeux levés, vers toi qui te tiens au ciel » (Ps 123, 1).
Spontanément nous rendons grâce pour l’abondance, et nous nous lamentons, nous nous décourageons, voire nous murmurons contre Dieu (cf. Ex 16, 2-3 ; Nb 11, 4-6) lorsque les biens que nous jugeons nécessaires font défaut. Jésus au contraire, sans se plaindre de ce qui manque, rend grâce de ce que le Père met à sa disposition. Et c’est précisément cette attitude qui débloque la situation, car en agissant ainsi, Jésus est remonté jusqu’à la Source de tout bien (cf. Jc 1, 17). Par son attitude de reconnaissance, il a ouvert les écluses de la générosité divine. Tous vont manger à satiété et on ramassera même, après le repas, douze paniers pleins du pain restant.
Rien ne nous dit, dans le récit de la multiplication des pains, que Jésus ait mangé. Il a donné les pains aux disciples et les disciples les ont distribués aux foules. Il rend grâce à Dieu non d’avoir quelque chose à manger, mais d’avoir quelque chose à donner. Finalement, Jésus rend grâce au Père pour la possibilité qu’il a de s’associer à son action généreuse : « Père, je te rends grâce pour ce pain que tu as mis entre mes mains, afin que je puisse, en le distribuant, participer ainsi à ta vie d’amour et de don ».
A la dernière cène, comme avant la multiplication, Jésus prend le pain, prononce la bénédiction par laquelle il rend grâce à Dieu, puis il rompt le pain et le distribue. On retrouve les mêmes expressions que dans le récit de la multiplication des pains. Cependant après avoir rendu grâce – le participe grec est eucharistesas, (« rendant grâce ») – Jésus dit en rompant le pain : « Ceci est mon corps qui est pour vous ». L’action se situe dans le prolongement de la multiplication des pains, mais Jésus s’implique ici bien davantage. Explicitons les deux étapes de la prière de Jésus.
« Père, Créateur de toutes choses et source de toute vie, toi qui nourris généreusement toutes tes créatures, je te rends grâce pour ce pain que tu nous donnes et que tu me permets d’offrir en ton Nom à mes disciples ». Tel est le premier sens de l’action de grâce de Jésus dans ce repas pris avec ses compagnons : tout comme il l’a fait lors de la multiplication des pains, Notre Seigneur prolonge le don du Père vers ses disciples.
Mais Jésus sait que ce pain ne restera pas du pain ordinaire : le Père lui offre la possibilité de donner en son Nom non seulement le pain de la terre, mais « le pain de Dieu, celui qui descend du ciel », et qui a la puissance de « donner la vie au monde » (Jn 6, 32-33). C’est pourquoi Jésus complète son action de grâce : « Je te rends grâce Père, de me permettre de m’identifier à ce pain, que dans le prolongement de ta générosité, je vais distribuer à mes frères ». L’Eucharistie est don du Père, réalisé grâce au plein consentement et à la pleine participation du Fils, qui, se laissant traverser par l’élan d’amour du Père, se donne en nourriture « pour la vie du monde ». Jésus est non seulement celui qui donne le pain, mais celui qui se donne dans ce pain partagé au Nom du Père.
Si le don que Jésus nous fait est « pour la vie du monde », il ne se limite donc pas au petit groupe des apôtres. C’est pourquoi Notre Seigneur ajoute : « Faites cela en mémoire de moi » (Lc 22, 19 ; 1 Co 11, 24-25). Son geste, accompli en action de grâce, se veut à l’origine d’un nombre infini de nouvelles multiplications du pain, réparties dans le temps et l’espace. Cette dernière parole s’adresse d’abord aux apôtres et à leurs successeurs les évêques, ainsi qu’aux prêtres qui leur sont associés, mais elle rejoint aussi chaque baptisé, qui, en vertu du sacerdoce baptismal, est invité à « offrir sa personne et sa vie en sacrifice saint, capable de plaire à Dieu : c’est là pour chacun d’entre nous l’adoration véritable » (Rm 12, 1).
A l’exemple du Christ notre Grand Prêtre, nous sommes tous appelés à nous mettre en son Nom au service de ceux qu’il nous confie, pour faire de notre existence quotidienne un pain rompu pour la vie du monde : « Aimer c’est tout donner, et se donner soi-même » (Ste Thérèse de Lisieux).

« Aujourd’hui par un acte public et solennel, nous glorifions et nous adorons le Pain et le Vin devenus vrai Corps et vrai Sang du Rédempteur. Nous célébrons aujourd’hui une fête solennelle qui exprime l’émerveillement étonné du Peuple de Dieu : un émerveillement plein de reconnaissance pour le don de l’Eucharistie. Nous t’adorons, notre Rédempteur, qui t’es incarné dans le sein très pur de la Vierge Marie. Nous te rendons grâce, Seigneur, pour ta présence eucharistique dans le monde. Pour nous, tu as accepté de souffrir et sur la croix tu as manifesté jusqu’au bout ton amour pour l’humanité entière. Nous t’adorons, Viatique quotidien de nous tous, pèlerins sur la terre » (Jean-Paul II).

Père Joseph-Marie

Solennité du « Corpus Domini » (fête Dieu) : Homélie de Benoît XVI

5 juin, 2010

du site:

http://www.zenit.org/article-24650?l=french

Solennité du « Corpus Domini  » (fête Dieu) : Homélie de Benoît XVI

Célébration présidée par le pape jeudi 3 juin à Rome

ROME, Vendredi 4 juin 2010 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de l’homélie que le pape Benoît XVI a prononcée, ce jeudi, au cours de la célébration du «  Corpus Domini  » (Fête Dieu), en la basilique Saint-Jean-du-Latran, à Rome.
 
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Chers frères et sœurs !

Le sacerdoce du Nouveau Testament est étroitement lié à l’Eucharistie. C’est pourquoi aujourd’hui, en la solennité du Corpus Domini, presque au terme de l’Année sacerdotale, nous sommes invités à méditer sur la relation entre l’Eucharistie et le Sacerdoce du Christ. C’est dans cette direction que nous orientent également la première lecture et le psaume responsorial, qui présentent la figure de Melchisédech. Le bref passage du Livre de la Genèse (cf. 14, 18-20) affirme que Melchisédech, roi de Shalem, était « prêtre du Dieu Très Haut », et pour cette raison « apporta du pain et du vin » et « bénit Abraham », qui venait de vaincre une bataille ; Abraham lui-même lui donna le dixième de chaque chose. Le psaume, à son tour, contient dans la dernière strophe une expression solennelle, un serment de Dieu lui-même, qui déclare au Roi Messie : « Tu es prêtre à jamais selon l’ordre de Melchisédech » (Ps 110, 4) ; ainsi le Messie est proclamé non seulement Roi, mais également Prêtre. C’est de ce passage que s’inspire l’auteur de la Lettre aux Hébreux pour son discours ample et articulé. Et nous lui avons fait écho dans le refrain : « Tu es prêtre pour toujours, Christ Seigneur » : comme une profession de foi, qui acquiert une signification particulière en la fête d’aujourd’hui. C’est la joie de la communauté, la joie de l’Eglise entière, qui, en contemplant et en adorant le Très Saint Sacrement, reconnaît en celui-ci la présence réelle et permanente de Jésus Prêtre souverain et éternel.

La deuxième lecture et l’Evangile portent en revanche l’attention sur le mystère eucharistique. C’est de la Première Lettre aux Corinthiens (cf. 11, 23-26) qu’est tiré le passage fondamental où saint Paul rappelle à cette communauté la signification et la valeur de la « Cène du Seigneur », que l’apôtre avait transmises et enseignées, mais qui risquaient de se perdre. L’Evangile est, en revanche, le récit du miracle des pains et des poissons, rapporté par saint Luc : un signe attesté par tous les évangélistes et qui pré-annonce le don que le Christ fera de lui-même, pour donner la vie éternelle à l’humanité. Ces deux textes mettent en relief la prière du Christ, alors qu’il rompt le pain. Il y a naturellement une nette différence entre les deux moments : lorsqu’il partage les pains et les poissons pour les foules, Jésus remercie le Père céleste pour sa providence, certain qu’il ne fera pas manquer de nourriture à toutes ces personnes. Au cours de la Dernière Cène, en revanche, Jésus transforme le pain et le vin en son propre Corps et Sang, afin que les disciples puissent se nourrir de Lui et vivre en communion intime et réelle avec Lui.

La première chose qu’il est nécessaire de toujours se rappeler est que Jésus n’était pas un prêtre selon la tradition hébraïque. Sa famille n’était pas sacerdotale. Il n’appartenait pas à la descendance d’Aaron, mais à celle de Juda, et juridiquement la voie du sacerdoce lui était donc fermée. La personne et l’activité de Jésus de Nazareth ne se situent pas dans le sillage des prêtres antiques, mais davantage dans celui des prophètes. Et dans ce sillage, Jésus prit ses distances d’une conception rituelle de la religion, critiquant l’ordre qui accordait de la valeur aux préceptes humains liés à la pureté rituelle plutôt qu’à l’observance des commandements de Dieu, c’est-à-dire à l’amour pour Dieu et pour son prochain qui, comme le dit le Seigneur, « vaut mieux que toutes les offrandes et tous les sacrifices » (Mc 12, 33). Même à l’intérieur du Temple de Jérusalem, lieu sacré par excellence, Jésus accomplit un geste purement prophétique, lorsqu’il chasse les changeurs et les marchands d’animaux, toutes ces choses servant pour l’offrande des sacrifices traditionnels. Jésus n’est donc pas reconnu comme un Messie sacerdotal, mais prophétique et royal. Même sa mort, que nous chrétiens appelons à juste titre « sacrifice », n’avait rien des sacrifices antiques, elle était même tout le contraire : l’exécution d’une condamnation à mort, par crucifixion, la plus infamante qui eut lieu à l’extérieur des murs de Jérusalem.

Alors, dans quel sens Jésus est-il prêtre ? C’est précisément l’Eucharistie qui nous le dit. Nous pouvons repartir de ces simples mots, qui décrivent Melchisédech : il « apporta du pain et du vin » (Gn 14, 18). C’est ce qu’a fait Jésus lors de la Dernière Cène : il a offert du pain et du vin, et en ce geste il a résumé toute sa personne et toute sa mission. Dans cet acte, dans la prière qui le précède et dans les paroles qui l’accompagnent se trouve tout le sens du mystère du Christ, tel que l’exprime la Lettre aux Hébreux dans un passage décisif, qu’il est nécessaire de reporter : « Pendant les jours de sa vie mortelle – écrit l’auteur en se référant à Jésus -, il a présenté, avec un grand cri et dans les larmes, sa prière et sa supplication à Dieu qui pouvait le sauver de la mort ; et, parce qu’il s’est soumis en tout, il a été exaucé. Bien qu’il soit le Fils, il a pourtant appris l’obéissance par les souffrances de sa Passion ; et ainsi, conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel. Car Dieu l’a proclamé grand prêtre selon le sacerdoce de Melchisédech » (5, 8-10). Dans ce texte, qui fait clairement référence à l’agonie spirituelle de Gethsémani, la passion du Christ est présentée comme un prière et comme une offrande. Jésus affronte son « heure », qui le conduit à la mort sur la croix, plongé dans une profonde prière, qui consiste en l’union de sa propre volonté avec celle du Père. Cette double et unique volonté est une volonté d’amour. Vécue dans cette prière, l’épreuve tragique que Jésus affronte est transformée en offrande, en sacrifice vivant.

La Lettre aux Hébreux dit que Jésus « fut exaucé ». En quel sens ? Au sens où Dieu le Père l’a libéré de la mort et l’a ressuscité. Il a été exaucé précisément en raison de son abandon total à la volonté du Père : le dessein d’amour de Dieu a pu s’accomplir parfaitement en Jésus, qui, ayant obéi jusqu’à la fin extrême de la mort sur la croix, est devenu « cause de salut » pour tous ceux qui Lui obéissent. C’est-à-dire qu’il est devenu grand Prêtre pour avoir lui-même pris sur lui tout le péché du monde, comme « Agneau de Dieu ». C’est le Père qui lui confère ce sacerdoce au moment même où Jésus traverse le passage de sa mort et résurrection. Ce n’est pas un sacerdoce selon ce que prescrit la loi mosaïque (cf. Lv 8-9), mais selon l’ordre de Melchisédech, selon un ordre prophétique, qui dépend seulement de sa relation particulière avec Dieu.

Revenons à l’expression de la Lettre aux Hébreux qui dit : « Bien qu’il soit le Fils, il a pourtant appris l’obéissance par les souffrances de sa Passion ». Le sacerdoce du Christ comporte la souffrance. Jésus a vraiment souffert, et il l’a fait pour nous. Il était le Fils et il n’avait pas besoin d’apprendre à obéir, mais nous oui, nous en avions et nous en avons toujours besoin. C’est pourquoi le Fils a pris notre humanité et s’est laissé « éduquer » pour nous dans le creuset de la souffrance, s’est laissé transformer par elle, comme le grain de blé qui pour porter du fruit doit mourir en terre. A travers ce processus, Jésus a été « rendu parfait », en grec teleiotheis. Nous devons nous arrêter sur ce terme, car il est très significatif. Il indique l’accomplissement d’un chemin, c’est-à-dire le propre chemin d’éducation et de transformation du Fils de Dieu à travers la souffrance, à travers la passion douloureuse. C’est grâce à cette transformation que Jésus Christ est devenu « prêtre suprême » et peut sauver tous ceux qui se confient à Lui. Le terme de teleiotheis, traduit justement par « rendu parfait », appartient à une racine verbale qui, dans la version grecque du Pentateuque, c’est-à-dire les cinq premiers livres de la Bible, est toujours utilisée pour indiquer la consécration des prêtres antiques. Cette découverte est très précieuse, car elle nous dit que la passion a été pour Jésus une consécration sacerdotale. Il n’était pas prêtre selon la Loi, mais il l’est devenu de manière existentielle dans sa Pâque de passion, de mort et de résurrection : il s’est offert lui-même en expiation et le Père, l’exaltant au-dessus de toute créature, l’a constitué Médiateur universel de salut.

Revenons, dans notre méditation, à l’Eucharistie, qui d’ici peu sera au centre de notre assemblée liturgique. Dans celle-ci, Jésus a anticipé son Sacrifice, un Sacrifice non rituel, mais personnel. Lors de la Dernière Cène, il agit animé par cet « esprit éternel » avec lequel il s’offrira ensuite sur la Croix (cf. He 9, 14). En rendant grâces et en bénissant, Jésus transforme le pain et le vin. C’est l’amour divin qui transforme : l’amour avec lequel Jésus accepte à l’avance de se donner entièrement pour nous. Cet amour n’est autre que l’Esprit Saint, l’Esprit du Père et du Fils, qui consacre le pain et le vin et transforme leur substance en Corps et en Sang du Seigneur, rendant présent dans le sacrement le même Sacrifice qui s’accomplit ensuite de manière sanglante sur la Croix. Nous pouvons donc conclure que le Christ est un prêtre véritable et agissant, car il est rempli de la force de l’Esprit Saint, il est comblé de toute la plénitude de l’amour de Dieu, et cela précisément « la nuit où il fut trahi », précisément à l’« heure des ténèbres » (cf. Lc 22, 53). C’est cette force divine, la même qui réalisa l’Incarnation du Verbe, qui transforme la violence extrême et l’injustice extrême en acte suprême d’amour et de justice. Telle est l’œuvre du sacerdoce du Christ, que l’Eglise a hérité et prolongé dans l’histoire, sous la double forme du sacerdoce commun des baptisés et de celui ordonné des ministres, pour transformer le monde avec l’amour de Dieu. Tous, prêtres et fidèles, nous nous nourrissons de la même Eucharistie, nous nous prosternons tous pour l’adorer, car dans celle-ci est présent notre Maître et Seigneur, est présent le véritable Corps de Jésus, Victime et Prêtre, salut du monde. Venez, exultons avec des chants de joie ! Venez, adorons ! Amen.

Traduction : Zenit

L’Église est le Corps du Christ

5 juin, 2010

du site:

http://www.spiritualite2000.com/page-364.php

SERVICE CATÉCHÉTIQUE EMMAÜS
8 septembre 2005

L’Église est le Corps du Christ

La comparaison entre le corps humain et la société politique était commune dans l’Antiquité. Dans l’organisme vivant, un membre ne peut pas exister indépendamment des autres; il en va de même pour l’Etat. Paul reprend cette comparaison et l’applique à l’Eglise : l’Eglise est un corps qui compte de nombreux membres divers. Tous ont besoin les uns des autres; tous doivent coopérer en bonne harmonie et rester unis (cf. Rm 12,4-9). Quand un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui; quand un membre se réjouit, tous les autres se réjouissent avec lui (cf. l Co 12,26). Ce sont surtout les membres pauvres, faibles et persécutés qui ont besoin de la solidarité de tous dans l’Eglise (cf. LG 8). Pourtant, Paul ne reprend pas telle quelle la comparaison bien connue des anciens; il ne dit pas: comme dans le corps humain, ainsi en va-t-il pour l’Eglise, mais bien: ainsi en va-t-il pour le Christ (cf. l Co 12,12). Il veut dire par là que l’Eglise ne naît pas de la coopération de ses membres entre eux; car l’Eglise existe tout entière à partir de Jésus-Christ. Ce n’est que par lui et en lui que nous sommes les membres de son corps.

C’est pourquoi les épîtres aux Ephésiens et aux Colossiens peuvent dire que Jésus-Christ est la tête du corps de l’Eglise (cf. Ep 1,22- 23; 4,15-16; Col 1,18; 2,19). L’Eglise n’est pas simplement comparée à un corps; Paul dit plutôt qu’elle est Jésus-Christ dans son corps. Saint Augustin parle du Christ total, tête et membres. Cela ne signifie pas que Jésus-Christ et l’Eglise soient la même chose. Les deux sont inséparables, mais l’Eglise n’est pas simplement un prolongement du Christ; c’est plutôt Jésus-Christ qui continue à vivre et à agir dans l’Eglise. En dépit de l’union intime de l’Eglise au Christ, celui-ci reste la tête et le seigneur de l’Eglise; il est supérieur à l’Eglise, et elle lui est subordonnée dans l’obéissance. L’Eglise reçoit la vie de Jésus-Christ et ne vit que pour lui. Guidée par lui et comblée par lui, l’Eglise vit une relation d’amour avec Jésus-Christ. Ce face-à-face et cette réciprocité d’amour entre Jésus-Christ et l’Eglise, le Nouveau Testament l’exprime avant tout par l’image de l’Eglise Epouse du Christ (cf. Ep 5,25; Ap 19,7; 21,2.9; 22,17; cf. déjà Os 2,21- 22). La participation de l’Eglise à Jésus-Christ se réalise de trois manières: elle participe à ses fonctions prophétique, sacerdotale et royale (ou pastorale). La construction et la croissance du Corps du Christ se réalisent donc par la prédication de la parole de Dieu, par la célébration des sacrements, principalement le baptême et l’eucharistie, et par le ministère pastoral.

Par conséquent, l’Eglise est le Corps du Christ, la communauté de ceux qui écoutent la parole de Dieu et en témoignent face au monde. Elle est la communauté des croyants. C’est la foi qui constitue le fondement de notre relation au Christ. La parole de Dieu s’incarne dans les sacrements. Par le baptême, nous devenons tous un seul corps dans l’unique Esprit (cf. l Co 12,13). Dans l’eucharistie, nous prenons tous part à l’unique pain, à l’unique corps eucharistique du Christ et nous devenons ainsi également un seul corps (cf. l Co 10,16-17). Par le sacrement du pain eucharistique, est représentée et réalisée l’unité des fidèles qui, dans le Christ, forment un seul corps (LG 3 ; cf. 7). L’eucharistie est la source et le sommet de toute la vie chrétienne et ecclésiale (cf. LG II). Selon l’expression de saint Augustin, elle est le signe de l’unité et le lien de la charité (cf. DS 802; 1635; FC 31; 734; SC 47). Mais nous ne pouvons pas partager le pain eucharistique sans partager en même temps le pain quotidien les uns avec les autres. La célébration des sacrements doit se répercuter de manière efficace dans l’action et dans la communion de la charité. Nous rencontrons Jésus-Christ dans les pauvres, les faibles, les proscrits, les persécutés, les malades et les mourants (cf. Mt 25,31-46). L’argent qui nous est demandé pour leur venir en aide, n’est pas une aumône ordinaire; il représente véritablement le prix de notre catholicité, de notre appartenance au peuple de Dieu et de notre orthodoxie (NE 4,3).

En tant que Corps de Jésus-Christ, l’Eglise, en vertu d’une analogie qui n’est pas sans valeur, est comparée au mystère du Verbe incarné. Tout comme en effet la nature humaine assumée par le Verbe divin est à son service comme un organe vivant de salut qui lui est indissolublement uni, de même le corps social que constitue l’Eglise est au service de l’Esprit du Christ qui lui donne la vie, en vue de la croissance du corps (LG 8). En ce sens global, l’Eglise est l’espace rempli par Jésus-Christ et par son Esprit; à travers elle, il veut tout remplir de sa présence et de sa grâce (cf. Ep 1,23).

(Cet article est tirée du Catéchisme allemand pour adultes. La foi de l’Église, Centurion / Cerf, 1987)

bonne nuit

5 juin, 2010

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. lilium_henryi_53b

Henry’s Lily

http://www.floralimages.co.uk/index2.htm

Bienheureuse Teresa de Calcutta: « Ils ont donné de leur superflu, mais elle, de son indigence »

5 juin, 2010

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20100605

Le samedi de la 9e semaine du Temps Ordinaire : Mc 12,38-44
Commentaire du jour
Bienheureuse Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
A Simple Path (trad. Un Chemin tout simple, Plon Mame 1995, p.95)

« Ils ont donné de leur superflu, mais elle, de son indigence »

      Il faut donner ce qui vous coûte quelque chose. Il ne suffit pas de donner seulement ce dont vous pouvez vous passer mais aussi ce dont vous ne pouvez ni ne voulez vous passer, des choses auxquelles vous êtes attaché. Votre don devient alors un sacrifice qui aura du prix aux yeux de Dieu… C’est ce que j’appelle l’amour en action. Tous les jours, je vois grandir cet amour, chez des enfants, des hommes et des femmes.

      Un jour je descendais la rue ; un mendiant vint vers moi et me dit: « Mère Teresa, tout le monde te fait des cadeaux ; moi aussi, je veux te donner quelque chose. Aujourd’hui, je n’ai reçu que vingt-neuf centimes pour toute la journée et je veux te les donner. » J’ai réfléchi un moment ; si je prends ces vingt-neuf centimes (qui ne valent pratiquement rien), il risque de n’avoir rien à manger ce soir, et si je ne les prends pas, je lui ferai de la peine. Alors j’ai tendu les mains et j’ai pris l’argent. Jamais sur aucun visage, je n’ai vu autant de joie que sur celui de cet homme, tellement heureux d’avoir pu faire un don à Mère Teresa ! C’était un énorme sacrifice pour lui, qui avait mendié toute la journée au soleil cette somme dérisoire dont on ne pouvait rien faire. Mais c’était merveilleux aussi, car ces piécettes auxquelles il renonçait devenaient une fortune, puisqu’elles étaient données avec tant d’amour.