Archive pour le 1 juin, 2010
Saint Justin
1 juin, 2010Saint Justin – 1 juin – Pape Benoît (Mercredi 21 mars 2007)
1 juin, 2010du site:
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 21 mars 2007
Saint Justin
Chers frères et sœurs,
Au cours de ces catéchèses, nous réfléchissons sur les grandes figures de l’Eglise naissante. Aujourd’hui, nous parlons de saint Justin, philosophe et martyr, le plus important des Pères apologistes du II siècle. Le terme « apologiste » désigne les antiques écrivains chrétiens qui se proposaient de défendre la nouvelle religion des lourdes accusations des païens et des Juifs, et de diffuser la doctrine chrétienne dans des termes adaptés à la culture de leur époque. Ainsi, chez les apologistes est présente une double sollicitude: celle, plus proprement apologétique, de défendre le christianisme naissant (apologhía en grec signifie précisément « défense »), et celle qui propose une sollicitude « missionnaire » qui a pour but d’exposer les contenus de la foi à travers un langage et des catégories de pensée compréhensibles par leurs contemporains.
Justin était né aux environs de l’an 100 près de l’antique Sichem, en Samarie, en Terre Sainte; il chercha longuement la vérité, se rendant en pèlerinage dans les diverses écoles de la tradition philosophique grecque. Finalement, – comme lui-même le raconte dans les premiers chapitres de son Dialogue avec Tryphon – un mystérieux personnage, un vieillard rencontré sur la plage de la mer, provoqua d’abord en lui une crise, en lui démontrant l’incapacité de l’homme à satisfaire par ses seules forces l’aspiration au divin. Puis il lui indiqua dans les anciens prophètes les personnes vers lesquelles se tourner pour trouver la voie de Dieu et la « véritable philosophie ». En le quittant, le vieillard l’exhorta à la prière, afin que lui soient ouvertes les portes de la lumière. Le récit reflète l’épisode crucial de la vie de Justin: au terme d’un long itinéraire philosophique de recherche de la vérité, il parvint à la foi chrétienne. Il fonda une école à Rome, où il initiait gratuitement les élèves à la nouvelle religion, considérée comme la véritable philosophie. En celle-ci, en effet, il avait trouvé la vérité et donc l’art de vivre de façon droite. Il fut dénoncé pour cette raison et fut décapité vers 165, sous le règne de Marc Aurèle, l’empereur philosophe auquel Justin lui-même avait adressé l’une de ses Apologies.
Ces deux œuvres – les deux Apologies et le Dialogue avec le Juif Tryphon – sont les seules qui nous restent de lui. Dans celles-ci, Justin entend illustrer avant tout le projet divin de la création et du salut qui s’accomplit en Jésus Christ, le Logos, c’est-à-dire le Verbe éternel, la raison éternelle, la Raison créatrice. Chaque homme, en tant que créature rationnelle, participe au Logos, porte en lui le « germe » et peut accueillir les lumières de la vérité. Ainsi, le même Logos, qui s’est révélé comme dans une figure prophétique aux juifs dans la Loi antique, s’est manifesté partiellement, comme dans des « germes de vérité », également dans la philosophie grecque. A présent, conclut Justin, étant donné que le christianisme est la manifestation historique et personnelle du Logos dans sa totalité, il en découle que « tout ce qui a été exprimé de beau par quiconque, nous appartient à nous chrétiens » (2 Apol. 13, 4). De cette façon, Justin, tout en contestant les contradictions de la philosophie grecque, oriente de façon décidée vers le Logos toute vérité philosophique, en justifiant d’un point de vue rationnel la « prétention » de vérité et d’universalité de la religion chrétienne. Si l’Ancien Testament tend au Christ comme la figure oriente vers la réalité signifiée, la philosophie grecque vise elle aussi au Christ et à l’Evangile, comme la partie tend à s’unir au tout. Et il dit que ces deux réalités, l’Ancien Testament et la philosophie grecque, sont comme les deux voies qui mènent au Christ, au Logos. Voilà pourquoi la philosophie grecque ne peut s’opposer à la vérité évangélique, et les chrétiens peuvent y puiser avec confiance, comme à un bien propre. C’est pourquoi mon vénéré prédécesseur, le Pape Jean-Paul II, définit Justin comme « pionnier d’une rencontre fructueuse avec la pensée philosophique, même marquée par un discernement prudent », car Justin, « tout en conservant même après sa conversion, une grande estime pour la philosophie grecque, [...] affirmait avec force et clarté qu’il avait trouvé dans le christianisme « la seule philosophie sûre et profitable » (Dialogue, 8, 1) » (Fides et ratio, n. 38).
Dans l’ensemble, la figure et l’œuvre de Justin marquent le choix décidé de l’Eglise antique pour la philosophie, la raison, plutôt que pour la religion des païens. Avec la religion païenne en effet, les premiers chrétiens refusèrent absolument tout compromis. Ils estimaient qu’elle était une idolâtrie, au risque d’être taxés d’ »impiété » et d’ »athéisme ». Justin en particulier, notamment dans sa première Apologie, conduisit une critique implacable à l’égard de la religion païenne et de ses mythes, qu’il considérait comme des « fausses routes » diaboliques sur le chemin de la vérité. La philosophie représenta en revanche le domaine privilégié de la rencontre entre paganisme, judaïsme et christianisme précisément sur le plan de la critique contre la religion païenne et ses faux mythes. « Notre philosophie… »: c’est ainsi, de la manière la plus explicite, qu’un autre apologiste contemporain de Justin, l’Evêque Méliton de Sardes en vint à définir la nouvelle religion (ap. Hist. Eccl. 4, 26, 7).
De fait, la religion païenne ne parcourait pas les voies du Logos mais s’obstinait sur celles du mythe, même si celui-ci était reconnu par la philosophie grecque comme privé de consistance dans la vérité. C’est pourquoi le crépuscule de la religion païenne était inéluctable: il découlait comme une conséquence logique du détachement de la religion – réduite à un ensemble artificiel de cérémonies, de conventions et de coutumes – de la vérité de l’être. Justin, et avec lui les autres apologistes, marquèrent la prise de position nette de la foi chrétienne pour le Dieu des philosophes contre les faux dieux de la religion païenne. C’était le choix pour la vérité de l’être, contre le mythe de la coutume. Quelques décennies après Justin, Tertullien définit le même choix des chrétiens avec la sentence lapidaire et toujours valable: « Dominus noster Christus veritatem se, non con-suetudinem, cognominavit – le Christ a affirmé être la vérité, non la coutume » (De virgin. vle. 1, 1). On notera à ce propos que le terme consuetudo, ici employé par Tertullien en référence à la religion païenne, peut être traduit dans les langues modernes par les expressions « habitude culturelle », « mode du temps ».
A une époque comme la nôtre, marquée par le relativisme dans le débat sur les valeurs et sur la religion – tout comme dans le dialogue interreligieux -, il s’agit là d’une leçon à ne pas oublier. Dans ce but, je vous repropose – et je conclus ainsi – les dernières paroles du mystérieux vieillard rencontré par le philosophe Justin au bord de la mer: « Prie avant tout pour que les portes de la lumière te soient ouvertes, parce que personne ne peut voir et comprendre, si Dieu et son Christ ne lui accordent pas de comprendre » (Dial. 7, 3).
* * *
Je salue avec joie les pèlerins francophones, en particulier les séminaristes d’Ars, accompagnés par leur Évêque, Mgr Guy Bagnard, et tous les jeunes présents. À l’exemple de saint Justin, soyez passionnés par la quête de la vérité et devenez des témoins audacieux du Christ pour notre temps.
LA PATIENCE VIENT À BOUT DE TOUT !
1 juin, 2010par Bertrand Duhaime, regardez au bas de la page, du site:
http://lavoix-voiedessages.com/page3/files/actualite0301s-la-patience-vient-a0300-bout-de-tout.pdf
LA PATIENCE VIENT À BOUT DE TOUT !
Par patience, on peut entendre la vertu qui fait supporter avec calme les douleurs, les contretemps, les malheurs, les infortunes, les désagréments et les injures, et qui garde courageux dans l’action nécessaire. Mais il peut s’agir de la q ualité q ui fait qu’on persévère dans une activité ardue, un travail de longue haleine, une entreprise difficile, sans se décourager. En Orient, on parle de la maîtrise de l’agressivité, de l’hostilité ou de la colère. En spiritualité, on évoque la faculté de se maintenir intérieurement en paix pour entrer en harmonie avec l’Univers. Quoi qu’il en soit, cette qualité ou vertu est une clé très importante et essentielle pour avancer sur le chemin de la vie et de l’éveil à vous-même. Qu’est-ce que réellement la patience? La patience pour moi, c’est un état d’ouverture, d’observation et de détachement concernant toutes les situations de la vie. Dans cet état d’esprit, des transformations et des changements magiques se produisent en vous. Simplement parce que vous créez intérieurement une terre fertile où vous allez faire pousser tout ce que vous souhaitez réaliser et qui vient de votre cœur. Pensez-vous que les fleurs dans la nature vivent de l’impatience quand le soleil n’est p as présent? Bien sûr que non, elles ne connaissent pas l’impatience parce qu’elles prennent le temps de vivre et de se laisser porter par la Vie et d’accueillir ce qui est présent. Quand il pleut, il pleut; quand il neige, il neige; quand il vente, il vente; tout cela est utile pour la vie. Les fleurs acceptent avec amour et détachement les différentes manifestations de la vie. Et les êtres humains, quand c’est désagréable, que font-ils dans leur vie? Quand ils sont impatients et centrés uniquement sur leurs nombrils, ils engendrent des énergies d’impatience inconsciemment sur la terre et à l’intérieur d’eux. Lorsque cet état est présent, ils arrosent et font pousser la graine de l’impatience dans leurs corps et cette semence grandit. Un jour, elle prend la forme d’une forte énergie qu’ils ne peuvent plus contrôler et qui agît à l’intérieur d’eux, au-delà de la volonté. À cette étape, il y a bien souvent des coupables, c’est à cause des enfants, du conjoint, du père, de la mère ou bien des éléments externes… qu’ils sont impatients. Ils ont tout simplement oublié que ce sont eux qui ont arrosé et fait grandir la graine de l’impatience dans leurs corps. Comment développer la vraie patience? Et bien, c’est simple: lorsqu’on sent l’impatience cogner à la porte, on détourner son attention de la cause de cette impatience et de votre nombril. On dirige son attention sur ce qui est présent autour de soi et sur ce qui est d’une grande beauté (personnes, objets, odeurs, couleurs, paysages, sa respiration, qualité…). On se veut tout simplement curieux et ouvert à observer ce qui produit le calme en soi. Lorsqu’on l’a trouvé, on porte son attention sur sa découverte et on observe comment l’impatience se transforme en patience et comment on peut, en quelques instants, devenir centré comme la plus belle des fleurs qui accepte et observe ce qui est présent. La patience naît de la maîtrise d e l’agressivité et de la p récipitation qui écarte les frustrations. Tout vient à son heur e et à son temps, il suffit de dépasser ses doutes. Pour comprendre un ensemble complexe, il faut prendre le temps d’intégrer l’information qui le concerne point p ar point. On se sentira accablé si on brûle les étapes. La confusion s’installe si on cherche à faire trop vite. On peut venir à bout de toute tâche si on s’y prépare par un examen minutieux. Celui qui sait qu’il a l’éternité pour réparer les bévues de ce temps, celui qui sait que ce qu’il n’obtiendra pas de ce siècle, il pourra le réaliser plus tard, celui qui sait que s’il s’aide convenablement, le Ciel l’aidera, celui-là se libère facilement de ses contraintes intérieures, il s’affirme dans le quotidien et il se montre infiniment plus réaliste que celui qui se bat contre des moulins à vent. On dit que la vie est trop courte. Alors, pourquoi chercher à l’écourter en souhaitant illusoirement atteindre la sagesse en une seule existence. Chacun devrait prendre son temps, avancer d ans la constance et la patience. Qui peut prétendre avoir assez vécu en une vie pour mériter la sagesse des âges? Qui peut revendiquer avoir suffisamment appris pour se taguer d’une seule connaissance particulière? Que sait un individu à part ses données livresques et pratiques? Les réponses viennent en peu de mots : il reste tout à apprendre. Espérer aboutir au Ciel pour toujours, c’est app eler une lumière sur son monde sans espérance pour ses lendemains. Car on ne peut expérimenter qu’ici-bas. Cela fait partie du secret de la sagesse que de découvrir que ce temp s, le plus précieux, n’est qu’un passage, avant bien d’autres, qu’une convention pour la durée d’un jeu, qu’une épreuve de plus pour affermir sa volonté d’ascension. S’instruire dans la patience, c’est savoir qu’être, c’est vivre, mourir et renaître sans fin, toujours plus conscient et réalisé. En cela, la patience amène à triompher en bout de ligne, même après des millions de chutes. Elle évite de céder à l’abandon et de se contenter du compromis d’une expérience médiocre. La patience qui dénoue, au lieu de trancher, assure une guérison plus stable et une conquête plus durable. Tous le savent, la patience mène à bien, mais la précipitation ne mène à rien. Elle constitue l’essentiel et le meilleur de la sagesse, celle de savoir quand agir ou quand rester inactif, quand parler ou quand se taire, quand travailler ou quand se reposer, quand se laisser porte par l’énergie d’un cycle ascendant ou quand se retirer en soi et attendre que la prochaine vague arrive. Elle représente une profession de foi à l’égard du Plan divin. C’est un constat qui prouve que sa vie présente est ce qui convient le mieux, telle qu’elle est, a u rythme où elle se déroule, car on l’a créée pour qu’il en soit ainsi. Il ne reste qu’à la modifier à son goût par ses propres efforts de transformation. Sur le plan physique, manifester sa volonté prend forcément du temps, alors, autant s’y faire. Il n’existe pas de raccourci évolutif. Il fa ut respecter sa décision d’expérimenter sur le plan physique en prenant le temps nécessaire pour accomplir sa mission cosmique. Dans ce plan d’existence, la lenteur apparente des phénomènes, de la cause à l’effet, a sa raison d’être. Elle permet de réaliser pleinement les liens mal compris de ses entreprises qu’il faut unifier en soi-même. Comme on dit, Patience et courage / Font mieux que force ni que rage, répétant le propos d’un auteur classique dans ses vers. En fait, la loi de la Patience est d’abord révélée par le règne minéral qu’elle régit. La patience est la vertu qui consiste moins à supporter avec équanimité les désagréments et les malheurs qu’à persévérer dans ses entreprises avec constance et détermination, en gardant sa sérénité. Un Sage disait que cette attitude implique moins la passivité devant la durée du temps que le détachement intérieur, la non-attente, l’Instant immédiat ou éternel au-delà du temps profane. Dans sa démarche spirituelle, le chercheur se désole souvent de ses lenteurs, dans sa difficulté à prendre de l’expansion. Il devient pensif, il se déprime, il se déçoit, il se décourage. Il aimerait tant, à brève échéance, voir s’exprimer les fruits de son labeur. Mais tout doit se poursuivre de façon progressive, en accord avec son rythme personnel, sa fréquence cosmique et les cycles naturels. S’il en était autrement, on ne pourrait supporter un changement trop radical. L’être humain représente une globalité: en accélérant ses processus évolutifs, il accélère aussi l’élimination de ses séquelles involutives. Il en souffrirait tellement qu’il renoncerait ou en mourrait. Il faut savoir se préparer avec soin, en se hâtant lentement. La période de préparation est primordiale et c’est la plus longue. Mais elle prépare l’éclosion de la graine, puis l’explosion de la fleur. Tout ce qui est délayé rapporte des intérêts composés. On ne devient pas virtuose en un jour. Pour y arriver, il faut pratiquer avec méthode et discipline, de façon consciencieuse, jour après jour. Chacun peut se permettre de paresser à l’occasion, mais jamais longtemps. Il n’existe aucun raccourci sur le Sentier, et, au niveau évolutif, les t emps pressent. On a tellement ta rdé à se mettre en marche! Joseph de Maistre assurait: Savoir attendre est un grand moyen de parvenir. Il faut attendre le moment favorable, profiter des bonnes occasions, en restant alerte. Comme l’a dit Alfred de Musset : L’homme sans patience est une lampe sa ns huile. Si elle ne sert pas à autre chose, la patience sert au moins à s’exercer à vivre dans le présent sans être contrarié et à écarter les accidents bêtes qui pourraient résulter de la hâte ou de la précipitation. Elle réduit la tension et les blocages d’énergie, favorisant le maintien de la vitalité et de la sérénité, deux gages de longue vie.
2009 Bertrand Duhaime (Douraganandâ)
Note : Nous accordons le droit de reproduire ce document dans la mesure où on le reproduira intég ralement –donc sans aucune
sup pression, modification, transformation ou annotation– se donnant la peine d’en préciser le nom de l’auteur, Bertrand Duhaime
(Douraganandâ), la source, www.lavoie-voixdessages.com, et d’y joindre également, au complet, en tête ou en pied de texte, la
présente directive, donnée en note.
Angélus du 30 mai : Dimanche de la Sainte Trinité
1 juin, 2010du site:
http://www.zenit.org/article-24592?l=french
Angélus du 30 mai : Dimanche de la Sainte Trinité
ROME, Dimanche 30 mai 2010 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la prière de l’Angélus que Benoît XVI a récitée ce dimanche, place Saint-Pierre.
* * *
AVANT L’ANGELUS
Chers frères et sœurs !
Après le temps pascal, que nous avons conclu dimanche dernier avec la Pentecôte, la liturgie est revenue au ‘temps ordinaire’. Mais cela ne signifie pas que l’engagement des chrétiens doit diminuer. Au contraire, entrés dans la vie divine par les sacrements, nous sommes appelés à nous ouvrir chaque jour à l’action de la Grâce pour progresser dans l’amour envers Dieu et notre prochain. Ce dimanche de la Très Sainte Trinité récapitule en quelque sorte la révélation de Dieu advenue dans les mystères pascals : la mort et la résurrection du Christ, son ascension à la droite du Père et l’effusion de l’Esprit Saint. L’esprit et le langage humain ne sont pas adaptés pour expliquer la relation qui existe entre le Père, le Fils et le Saint Esprit, et pourtant, les Pères de l’Eglise ont cherché à illustrer le mystère de Dieu Un et Trine, en le vivant dans leur existence avec une foi profonde.
La Trinité divine, en effet, vient demeurer en nous le jour du baptême : « Je te baptise – dit le ministre – au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit ». Chaque fois que nous traçons sur nous le signe de la croix, nous rappelons le nom de Dieu, dans lequel nous avons été baptisés. Le théologien Romano Guardini observe à propos du signe de croix : « Nous le faisons avant la prière, afin qu’il… nous mette spirituellement en ordre ; il nous concentre en Dieu, imagination, cœur et volonté ; après la prière, afin que demeurent en nous ce que Dieu nous a donné… Il embrasse tout l’être, corps et âme, … et tout est consacré au nom du Dieu Un et Trine » (L’esprit de la liturgie. Les signes sacrés).
On trouve donc dans le signe de croix et dans le nom du Dieu vivant l’annonce qui engendre la foi et inspire la prière. Et, comme l’Evangile de Jésus promet aux Apôtres que « quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous introduira dans la vérité tout entière » (Jn 16,13), ainsi en est-il dans la liturgie dominicale, quand les prêtres dispensent, de semaine en semaine, le pain de la Parole et de l’Eucharistie. Le saint Curé d’Ars le rappelait aussi à ses fidèles : « Qui est-ce qui a reçu notre âme à son entrée dans la vie ? – disait-il -. Le prêtre. Qui la nourrit pour lui donner la force de faire son pèlerinage ? Le prêtre. Qui la préparera à paraître devant Dieu, en lavant cette âme pour la dernière fois dans le sang de Jésus-Christ ? Le prêtre, toujours le prêtre » (Lettre d’indiction de l’Année sacerdotale).
Chers amis, faisons nôtre la prière de saint Hilaire de Poitiers : « Conserve pure cette foi droite qui est la mienne et donne-moi également, jusqu’à mon dernier soupir, cette voix de ma conscience, afin que je reste toujours fidèle à ce que j’ai professé dans ma régénération lorsque j’ai été baptisé dans le Père, dans le Fils et dans l’Esprit Saint » (De Trinitate, XII, 57, CCL 62/A, 627). En invoquant la bienheureuse Vierge Marie, la première créature pleinement habitée par la Très Sainte Trinité, demandons sa protection pour bien poursuivre notre pèlerinage terrestre.
APRES L’ANGELUS
Ce matin, à Rome, Maria Pierina De Micheli, religieuse de l’Institut des Filles de l’Immaculée Conception de Buenos Aires a été béatifiée en la basilique Sainte-Marie-Majeure. Giuseppina – c’était son nom de baptême – naquit en 1890 à Milan, dans une famille profondément religieuse où fleurirent plusieurs vocations au sacerdoce et à la vie consacrée. A 23 ans, elle aussi prit cette voie en se dévouant avec passion au service de l’éducation, en Argentine et en Italie. Le Seigneur lui donna une dévotion extraordinaire à la Sainte Face, qui la soutint toujours dans les épreuves et dans la maladie. Elle mourut en 1945 et son corps repose à Rome dans l’Institut ‘Spirito Santo’.
Le pape a ensuite salué les pèlerins de langue française :
Je salue cordialement les pèlerins francophones ! La Solennité de la Sainte Trinité nous rappelle que Dieu est Amour et qu’il nous appelle à une vie de communion avec Lui et entre nous. Puisse la Vierge Marie vous aider à contempler le mystère de la grandeur et de la beauté de notre Dieu et à reconnaître sa présence dans le prochain. Je recommande aussi à votre prière la Visite Apostolique que j’effectuerai très prochainement à Chypre. Bon dimanche à tous !
Il a aussi salué les pèlerins polonais, évoquant les victimes des inondations :
Je salue cordialement tous les Polonais. Je prie spécialement pour les personnes touchées par les inondations. Je confie aujourd’hui à la Très Sainte Trinité nos difficultés. Que Marie intercède pour nous et nous aide à lire les desseins de la Providence de Dieu. Gardons en nous les paroles du livre de Job : « Si nous accueillons le bonheur comme un don de Dieu, comment ne pas accepter de même le malheur ? » (Jb 2,10). Tout est dans le plan divin du salut. Que Dieu Un et Trine vous réconforte.
Saint Colomban: « De qui est cette effigie ? »
1 juin, 2010http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20100601
Le mardi de la 9e semaine du Temps Ordinaire : Mc 12,13-17
Commentaire du jour
Saint Colomban (563-615), moine, fondateur de monastères
Instruction 11, 1-4 : PL 80, 250-252 (trad. Orval)
« De qui est cette effigie ? »
Moïse a écrit dans la Loi : « Dieu fit l’homme à son image et à sa ressemblance » (Gn 1,26). Considérez, je vous prie, l’importance de cette parole. Dieu, le tout-puissant, l’invisible, l’incompréhensible, l’inestimable, en façonnant l’homme avec de la glaise, l’a ennobli de l’image de sa propre grandeur. Quoi de commun entre l’homme et Dieu, entre la glaise et l’esprit ? Car « Dieu est esprit » (Jn 4,24). C’est donc une grande marque d’estime pour l’homme, que Dieu l’ait gratifié de l’image de son éternité et de la ressemblance de sa propre vie. La grandeur de l’homme, c’est sa ressemblance avec Dieu, pourvu qu’il la garde…
Tant que l’âme fait bon usage des vertus semées en elle, elle sera semblable à Dieu. Toutes les vertus que Dieu a mises en nous lors de notre création, il nous a enseigné que nous devions les lui rendre. Il nous demande d’abord d’aimer Dieu de tout notre coeur (Dt 6,5) car « lui nous a aimés le premier » (1 Jn 4,10), dès le commencement, avant même que nous ayons existé. Aimer Dieu, c’est donc renouveler en nous son image. Or, aime Dieu celui qui garde ses commandements…
A nous donc de refléter pour notre Dieu, pour notre Père, l’image inviolée de sa sainteté, car il est saint et il a dit : « Soyez saints comme je suis saint » (Lv 11,45) ; avec amour, car il est amour, et Jean a dit : « Dieu est amour » (1 Jn 4,8) ; avec tendresse et en vérité, car Dieu est bon et vrai. Ne soyons pas les peintres d’une image étrangère… Et pour que nous n’introduisions pas en nous l’image de l’orgueil, laissons le Christ peindre en nous son image.