Archive pour mars, 2010

La liberté (par Taizé)

16 mars, 2010

du site:

http://www.taize.fr/fr_article3635.html

La liberté

Tout ce qui arrive est-il décidé d’avance par Dieu ?
Pour beaucoup de nos contemporains, la foi en un Dieu tout-puissant et omniscient se concilie mal avec une vraie liberté de choix donnée aux humains. Si Dieu sait tout ce qui va se passer et s’il a un dessein pour sa création, à quoi bon se casser la tête pour s’efforcer de faire les choix authentiques ?

Tout d’abord, la notion d’un « dessein » ou d’un « plan » de Dieu ne signifie pas qu’il y ait une sorte de livre où tout soit écrit à l’avance. Cela veut simplement dire que l’existence de l’univers et nos propres vies ne sont pas le fruit d’un hasard, que nous existons en vue de quelque chose. Dieu a créé le monde et les humains pour nous faire entrer dans une relation avec lui, pour partager avec nous sa propre vie. Comme un vieil hymne chrétien le dit : « Dans le Christ, Dieu nous a choisis avant la fondation du monde pour être saints dans sa présence, dans l’amour. » (Ephésiens 1,4.) Tous les événements par lesquels Dieu se manifeste à l’extérieur sont commandés par une priorité logique et non chronologique, l’intention de nous donner la vie en plénitude dans une communion avec lui. C’est cela son « dessein », son unique volonté, et il n’est rien d’autre que l’expression de son amour.

Cette volonté d’amour s’exprime dans la grande diversité des personnes et des situations. Elle se manifeste en premier lieu dans les dons accordés par Dieu à ses créatures. En ce qui concerne les êtres humains, un de leurs plus grands dons est la capacité de faire des choix, d’agir librement. Ce don est essentiel, car Dieu désire de notre part une réponse d’amour à son amour. Forcer ou déterminer nos choix serait en contradiction totale avec son dessein, cela rendrait l’amour impossible.

L’erreur de croire que tout est déjà déterminé provient d’une confusion entre Dieu tel qu’il est en lui-même et le temps créé. Dieu n’est pas soumis à notre temps. Il est ni « avant » ni « après », il Est. Dans l’Évangile de Jean, Jésus dit : « Avant qu’Abraham existât, Je Suis. » (Jean 8,58.) Le point de contact entre Dieu et nous ne peut être que le moment présent : quelqu’un a même appelé Dieu « l’éternel maintenant ». Il n’a pas créé l’univers pour se retirer ensuite dans son « splendide isolement ». Au contraire, par son Esprit il vit chaque instant de notre vie avec nous, il nous encourage à la conduire dans la plus grande harmonie possible avec sa volonté d’amour. Loin d’être fixé à l’avance, le dessein de Dieu est ce que nous créons en sa compagnie minute par minute, tout au long de notre existence, en cherchant à répondre pleinement au don de son amour dans une vie de solidarité et de service aux autres.

Que signifie pour un croyant la liberté de choix ?
La liberté se comprend de tant de manières différentes. De nos jours, on souligne volontiers l’aspect de choix : être libre, c’est pouvoir décider par soi-même ce qu’on veut être ou faire. Cela va si loin que, pour certains, Dieu serait même un ennemi de l’homme parce qu’il prétendrait lui dicter son comportement. La foi par conséquent nous enlèverait notre liberté.

Pour avoir une vision intégrale de la liberté, il faut distinguer deux niveaux. Au premier niveau, la liberté comporte des choix qui ne sont pas déterminés par des contraintes extérieures. Dieu, en créant l’être humain à son image, lui a fait don de cette capacité de choisir. En nous, tout n’est pas programmé à l’avance. Pour grandir nous devons faire des pas que personne ne peut faire à notre place. Et, comme on l’a si souvent dit, même ne pas choisir est un choix !

Cette capacité de choisir, bonne en soi et nécessaire, n’est pas suffisante pour accéder à la liberté véritable. On doit faire des choix en fonction de quelque chose, nos démarches sont orientées vers une finalité. Pour nous rendre vraiment libres, cette finalité ne peut être que celle de devenir la personne que nous sommes vraiment, d’épanouir pleinement notre identité.

On voit qu’une conception de la liberté qui nous encouragerait à faire n’importe quoi est défectueuse, même au plan humain. Il y a des choix qui nous rendent moins nous-mêmes. Pour prendre des exemples extrêmes, quelqu’un qui décide « librement » de se droguer, voire de se suicider, scie la branche sur laquelle il est assis et se prive de la possibilité de prendre des décisions ultérieures qui le mèneraient vers le bonheur.

« Seigneur, tu me sondes et me connais », chante le psalmiste (Psaume 139,1). Si le créateur du cœur humain est celui qui le connaît mieux que quiconque (voir Jérémie 17,9-10), avec son aide nous serons capables de faire des choix qui nous conduiront vers notre identité véritable et donc vers notre vrai bonheur. Dieu nous aide d’abord par sa Parole, qui nous indique la façon authentique d’agir, et qui culmine dans la vie de son Fils, le Christ Jésus. Il nous aide ensuite par la présence intérieure de son Esprit, fruit de la mort et de la résurrection du Christ. En faisant confiance à Dieu et en cherchant à suivre ses traces, nous n’abdiquons pas notre liberté ; nous utilisons notre capacité de faire des choix libres pour devenir vraiment nous-mêmes dans une relation avec la Source de notre existence. Nous créons un espace pour le plein épanouissement de la vie humaine en nous et autour de nous.

Pédophilie : La tolérance zéro voulue par Benoît XVI n’est pas une option

16 mars, 2010

du site:

http://www.zenit.org/article-23805?l=french

Pédophilie : La tolérance zéro voulue par Benoît XVI n’est pas une option

Interview de Mgr Fisichella, président de l’Académie pontificale pour la vie

ROME, Mardi 16 Mars 2010 (ZENIT.org) – Alors que la découverte de scandales pédophiles impliquant des prêtres secoue l’Eglise, Mgr Rino Fisichella, président de l’Académie pontificale pour la vie et consulteur à la Congrégation pour la doctrine de la foi, a rappelé que la « tolérance zéro » voulue par Benoît XVI n’était pas une « option ».

Dans une interview parue le 15 mars dans le quotidien italien Il Corriere della Sera et reprise le lendemain par L’Osservatore Romano, il a évoqué la détermination du pape et l’importance de la sélection des candidats au sacerdoce.

Alors que certains décrivent le pape comme « perdu dans ses livres, en proie à une angoisse paralysante », Mgr Fisichella a tenu à expliquer que « Benoît XVI est une personne claire, nette, déterminée et extrêmement lucide sur ses analyses ». « Une lucidité qui le mène, tout d’abord, à savoir distinguer les choses, puis à prendre les mesures nécessaires ».

D’ici peu, le pape adressera une lettre aux catholiques d’Irlande (cf. Zenit 16 février) suite aux scandales des abus sexuels contre des mineurs dans le pays. Pour Mgr Fisichella, il s’agira d’un « exemple supplémentaire de sa voix claire et décidée, sans aucune dissimulation ».

« Il n’y aurait qu’un seul cas en Europe, et hélas il n’en est pas ainsi, que ce serait trop », a-t-il ajouté. « Ces événements jettent une ombre sur toute l’Eglise. Surtout nous, les évêques, nous devons les considérer avec le plus grand sérieux : la tolérance zéro voulue par Benoît XVI n’est pas une option, elle est une obligation morale ».

Le haut prélat a aussi invité à être « honnêtes ». « Impliquer le pape et l’Eglise tout entière » dans ces affaires « est une violence supplémentaire et un signe de barbarie ». « L’acharnement contre le pape, en particulier, est insensé : toute son histoire, sa vie, ses écrits parlent pour lui », a-t-il insisté.

Mais « le Saint-Père n’est pas effrayé. Justement parce qu’il a une vision profonde de la vie et du service qu’il doit rendre à toute l’Eglise et au monde, il saura encore une fois nous faire accomplir un bond en avant ». « Porter atteinte à l’autorité morale du pape et de l’Eglise est une stratégie tendancieuse qui peut détériorer la société de manière permanente », a-t-il mis en garde. « Mais ils n’y arriveront pas ».

Insister sur la sélection des candidats au sacerdoce

Actuellement aux Etats-Unis, le haut prélat a affirmé s’être rendu dans l’un des séminaires les plus importants du pays. Dix ans après le scandale de pédophilie qui a touché les Etats-Unis, « l’expérience américaine peut beaucoup nous apprendre ».

« J’ai vu un discernement beaucoup plus attentif dans la sélection des candidats, et un engagement dans la formation académique et spirituelle sans précédent. 130 séminaristes qui font penser à une génération nouvelle de prêtres sérieusement engagés », a-t-il rapporté.

Actuellement, « nous payons les années où des prêtres et des religieux ont perdu leur identité sacerdotale », a ajouté le haut prélat. Depuis les années 1970, une culture de permissivité s’est diffusée et a touché le monde, « y compris l’Eglise ».

Interrogé sur le célibat, le président de l’Académie pontificale pour la vie a enfin rappelé que les prêtres ne sont pas des « réprimés ». « Nous sommes des personnes qui avons fait le choix libre de dévouement et d’amour pour l’Eglise et pour ceux qui nous sont confiés ». « Les quelques personnes qui lui portent atteinte créent un énorme dommage à la très grande majorité des prêtres qui vit cette dimension dans la joie et avec sérieux ».

Marine Soreau

bonne nuit

16 mars, 2010

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. valsambuzza-caldirolo11
http://www.valbrembanaweb.it/valbrembanaweb/gallery/6_laghetti/index.html

Jean Tauler: « Lève-toi, prends ton brancard, et marche »

16 mars, 2010

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20100316

Le mardi de la 4e semaine de Carême : Jn 5,1-16
Commentaire du jour
Jean Tauler (v. 1300-1361), dominicain
Sermon 8 (trad. Cerf 1991, p. 63)

« Lève-toi, prends ton brancard, et marche »

      Notre Seigneur est venu à la piscine de Bézatha ; il y a trouvé un homme malade depuis trente-huit ans, et il lui a dit : « Veux-tu être guéri ? »… Mes enfants, remarquez bien que ce malade était resté là très longtemps, de longues années. Ce malade était destiné à servir la gloire de Dieu, et non la mort (Jn 11,4). Oh, si l’on voulait s’efforcer de comprendre dans un esprit de vraie patience l’enseignement profond contenu dans le fait que le malade avait attendu trente-huit ans que Dieu le guérisse et lui ordonne de s’en aller !

      Cela s’adresse aux gens qui, ayant à peine commencé une vie un peu à part et ne voyant pas se produire aussitôt les grandes choses attendues, croient tout perdu et se plaignent de Dieu comme s’il les traitait injustement. Comme il y a peu d’hommes qui possèdent cette noble vertu de pouvoir s’abandonner et se résigner, qui se tiennent pour ce qu’ils sont, et supportent leur infirmité, leurs entraves et leurs tentations, jusqu’à ce que le Seigneur lui-même les guérisse… Quelle puissance et quelle maîtrise seraient données à cet homme ! C’est à celui-là qu’il serait dit en vérité : « Lève-toi, tu ne dois plus rester couché, tu dois sortir triomphant de toute captivité, être délié et marcher en toute liberté ; tu porteras ton lit, c’est-à-dire ce qui te portait auparavant, tu dois maintenant l’enlever et le porter avec puissance et force. » Celui que le Seigneur délivrera lui-même, celui-là serait bien délivré, il marcherait plein de joie et, après cette longue attente, il obtiendrait une merveilleuse liberté dont sont privés tous ceux qui croient se délivrer eux-mêmes et brisent leurs liens avant le temps.

La reine du monde regarde avec tendresse de la Mère toute l’humanité (Beijing)

15 mars, 2010

La reine du monde regarde avec tendresse de la Mère toute l'humanité (Beijing) dans images sacrée Pechino

http://www.immaginidimaria.it/Varie/Maria%20nel%20Mondo/Cina/Pechino.htm

Angélus du dimanche 14 mars : la parabole du fils prodigue

15 mars, 2010

du site:

http://www.zenit.org/article-23782?l=french

Angélus du dimanche 14 mars : la parabole du fils prodigue

Texte intégral

ROME, Dimanche 14 mars 2010 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la méditation prononcée ce dimanche par le pape Benoît XVI, avant la prière de l’Angélus, depuis la fenêtre de son bureau, en présence de plusieurs milliers de pèlerins rassemblés place Saint-Pierre.

Chers frères et sœurs,

En ce 4e dimanche de carême, on proclame l’évangile du père et des deux fils, plus connue comme parabole du « Fils prodigue » (Lc 15, 11-32). Cette page de saint Luc constitue un sommet de la spiritualité et de la littérature de tous les temps. En effet, que serait notre culture, l’art, et plus généralement notre civilisation sans cette révélation d’un Dieu Père plein de miséricorde ? Elle ne cesse pas de nous bouleverser, et à chaque fois que nous l’écoutons, ou que nous la lisons, elle est en mesure de nous suggérer toujours de nouvelles significations. Surtout, ce texte évangélique a le pouvoir de nous parler de Dieu, de nous faire connaître son visage, mieux encore, son cœur. Après que Jésus nous a parlé du Père miséricordieux, les choses ne sont plus comme auparavant, maintenant, nous connaissons Dieu : Il est notre Père qui, par amour, nous a créés libres et nous a dotés de conscience, qui souffre si nous nous perdons et qui fait la fête si nous revenons. C’est pourquoi, la relation avec lui nous construit à travers une histoire, de façon analogue à ce qui arrive à tout enfant avec ses parents : au début, il dépend d’eux ; puis, il revendique son autonomie ; et finalement – si le développement est positif -, il arrive à un rapport mûr, fondé sur la reconnaissance et sur l’amour authentique.

Dans ces étapes, nous pouvons lire aussi les moments du chemin de l’homme dans son rapport avec Dieu. Il peut y avoir une phase qui est comme l’enfance : une religion animée par le besoin, la dépendance. Peu à peu, l’homme grandit et s’émancipe, veut s’affranchir de cette soumission et devenir libre, adulte, capable d’agir tout seul et de faire ses choix de façon autonome, en pensant aussi pouvoir se passer de Dieu. Cette phase, justement est délicate, elle peut conduire à l’athéisme, mais cela aussi, souvent, cache l’exigence de découvrir le vrai visage de Dieu. Heureusement pour nous, Dieu ne manque jamais d’être fidèle, et, même si nous nous éloignons et que nous nous perdons, il continue à nous suivre par son amour, en pardonnant nos erreurs et en parlant intérieurement à notre conscience pour nous rappeler vers lui. Dans la parabole, les deux fils se comportent de façon opposée : le cadet s’en va et tombe de plus en plus bas, alors que l’aîné reste à la maison, mais lui aussi a une relation immature avec le Père ; en effet, lorsque son frère revient, l’aîné n’est pas heureux – comme le Père l’est au contraire -, et même, il se fâche et ne veut pas rentrer chez lui. Les deux fils représentent deux modes immatures de relation avec Dieu : la révolte et une obéissance infantile. Ces deux formes se surmontent grâce à l’expérience de la miséricorde. Ce n’est qu’en faisant l’expérience du pardon, en nous reconnaissant aimés d’un amour gratuit, plus grand que notre misère, mais aussi que notre justice, que nous entrons finalement dans une relation vraiment filiale et libre avec Dieu.

Chers amis, méditons cette parabole. Regardons-nous dans les deux fils et surtout, contemplons le cœur du Père. Jetons-nous dans ses bras, et laissons-nous régénérer par son amour miséricordieux. Que la Vierge Marie, Mère de Miséricorde, nous y aide.

En français, le pape a ajouté, après l’angélus :

Chers frères et sœurs francophones, soyez les bienvenus ! En cette Année Sacerdotale, je salue particulièrement les prêtres présents ici et ceux qui nous rejoignent par la radio ou la télévision. Le Carême nous invite à centrer notre vie sur l’essentiel pour redire notre oui à Dieu. À l’exemple du saint Curé d’Ars, soyez vous aussi des pasteurs infatigables, montrant à tous le chemin vers Dieu. Pour cela, que la Parole de Dieu, la prière et les Sacrements soient les piliers de votre vie ! Que la Vierge Marie soit pour vous une étoile et un guide et que la prière et l’amitié de vos frères et sœurs vous soutienne dans votre ministère quotidien ! A tous bon dimanche !

Traduction de l’italien : Zenit

article publié par Sandro Magister: « Mieux vaudrait pour lui se voir passer autour du cou une meule de moulin… »

15 mars, 2010

du site:

http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1342484?fr=y

« Mieux vaudrait pour lui se voir passer autour du cou une meule de moulin… »

« … et être précipité à la mer, plutôt que de scandaliser un seul de ces petits » (Luc 17, 2). Accusés, procès et condamnations de dix ans de pédophilie dans le clergé. Interview de Charles J. Scicluna, promoteur de justice de la congrégation pour la doctrine de la foi. Extrait d’ »Avvenire » du 13 mars 2010

par Gianni Cardinale

(article publié par Sandro Magister)

ROME – « Promoteur de justice », Mgr Charles J. Scicluna, est le Ministère public du tribunal de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Il est chargé d’enquêter sur les « delicta
graviora », les crimes que l’Eglise considère comme les plus graves, ceux commis contre l’eucharistie ou le secret de la confession, ou bien des viols sur mineurs de la part du clergé. Le motu proprio de 2001 « Sacramentorum sanctitatis tutela » en a réservé la compétence à cette congrégation. Ainsi son promoteur de justice doit-il traiter la terrible question des prêtres accusés d’actes pédophiles, qui fait périodiquement la première page des journaux. C’est une personne très scrupuleuse et qui a la réputation de ne pas se laisser influencer.

Q. – Monseigneur Scicluna, vous avez une réputation de dur, et pourtant l’Eglise est systématiquement accusée d’être accommodante envers les prêtres pédophiles.

R. – Dans le passé, par une mauvaise interprétation de la défense de la réputation de l’institution, des évêques peuvent avoir fait preuve d’indulgence face à ces tristes affaires. Il l’ont été dans la pratique car au niveau des principes la condamnation des ces crimes a toujours été ferme et sans équivoque. Pour ce qui est du siècle dernier, il suffit de citer l’instruction « Crimen sollicitationis » de 1922…

Q. – Mais ne s’agissait-il pas de 1962?

R. – Si la première édition de ces mesures remonte à Pie XI, le Saint-Office en fit une nouvelle version sous Jean XXIII, destinée aux Pères conciliaires. Mais les 2 000 copies ne suffisaient pas et la distribution fut renvoyée sine die. Quoiqu’il en soit, il s’agissait de normes à suivre en cas de révélations faites en confession de crimes plus grave et de type sexuel, comme les viols sur mineurs…

Q. – Ces normes recommandaient le secret.

R. – Une mauvaise traduction anglaise du texte a fait penser que le Saint-Siège imposait le secret pour occulter les faits, mais il n’en était pas ainsi. Le secret de l’instruction servait à protéger la réputation des personnes impliquées, les victimes comme aussi les prêtres accusés, qui ont eux aussi droit à la présomption d’innocence. L’Eglise n’aime pas la justice spectacle. Les normes relatives aux abus sexuels n’ont jamais été entendues comme une interdiction de leur dénonciation à la justice civile.

Q. – Cela dit, ce document est souvent cité par accuser le Pape actuel d’avoir été, comme Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le responsable d’une politique de dissimulation des faits de la part du Saint-Siège…

R. – Cette accusation est sans fondement, et même calomnieuse. Quelques faits. Entre 1975 et 1985 aucun cas de pédophilie cléricale n’a été signalé à la congrégation. Après la promulgation du Code canonique de 1983, il y a eu une période d’incertitude sur les « delicta graviora » qui devaient être de notre compétence. C’est seulement avec le motu proprio de 2001 que le crime pédophile est redevenu de notre exclusive compétence, et à partir de là le Cardinal Ratzinger a géré avec fermeté ces affaires. Il a en outre fait preuve de courage dans le traitement de cas extrêmement délicats. Accuser le Pape actuel d’avoir occulté la question est pure calomnie.

Q. – Que se passe-t-il lorsqu’un prêtre est accusé d’un « delictum gravius »?

R. – Si l’accusation est vraisemblable, son évêque est contraint d’enquêter tant sur l’objet de la démarche que sur  sa validité. Si l’enquête préliminaire confirme l’accusation, il n’a plus le pouvoir d’agir et doit transmettre le dossier au Bureau disciplinaire de notre congrégation.

Q. – Qui compose ce bureau?

R. – Etant un des supérieurs de la congrégation, j’en fais partie, avec un chef de bureau (le P. Pedro Miguel Funes Diaz), sept autres ecclésiastiques et un pénaliste laïque en charge de ces questions. D’autres officiels de la congrégation collaborent selon les besoins, notamment en matière linguistique.

Q. – Ce bureau a été accusé de peu fonctionner, et lentement…

R. – L’affirmer est injuste. En 2003 et 2004, il y a eu une avalanche de cas soumis à notre examen, largement en provenance des Etats-Unis. Depuis, le phénomène s’est heureusement réduit et nous tentons de traiter les dossiers en temps réel.

Q. – Combien en avez-vous traité jusqu’ici?

R. – De 2001 à 2010 il s’est agi d’environ 3 000 accusations regardant des prêtres diocésains ou des religieux, pour des crimes commis ces 50 dernières années.

Q. – Il s’agit donc de 3 000 cas de prêtres pédophiles?

R. – On ne peut pas dire cela car, grosso modo, dans 60 % des cas on a affaire à des actes d’ »éphébophilie », c’est-à-dire d’attraction physique pour des adolescents de même sexe. Dans d’autres cas, 30 %, il s’agit d’attirance hétérosexuelle, et pour les 10 % restants de véritable attraction physique envers des garçons impubères. En neuf ans, il y a donc eu environ 300 cas de prêtres accusés de pédophilie. C’est trop, certes, mais il faut constater que le phénomène n’est pas étendu comme on veut le faire croire.

Q. – Combien de procès et de condamnation sur trois mille accusés?

R. – Tout d’abord, dans 20 % des cas le procès, pénal ou administratif, s’est déroulé sous notre supervision dans le diocèse de compétence. Très rarement il y a un procès au Vatican, ce qui permet aussi d’accélérer la procédure. Dans 60 % des cas, principalement à cause de l’âge avancé des accusés, on n’engage pas de procès mais des mesures disciplinaires sont prises à leur encontre, comme l’interdiction de célébrer la messe en public et de confesser, ou l’obligation de mener une vie retirée et de pénitence. S’il y a eu dans cette catégorie des cas particulièrement médiatisés, il ne s’est absolument pas agi d’absolution. S’il n’y a pas eu de condamnation formelle, la réduction au silence et à l’obligation de prière a tout son sens.

Q. – Les 20 % restants?

R. – On dira que pour la moitié, celle des cas particulièrement graves, appuyés sur des preuves indubitables, le Pape a pris la douloureuse responsabilité de la réduction à l’état laïque. Il s’agit d’une mesure extrême mais inévitable. Pour l’autre moitié, ce sont les prêtres qui ont demandé à être relevé de leurs devoirs sacerdotaux. On compte parmi eux les prêtres trouvés en possession de matériel pédo-pornographique, condamnés pour ce délit par la justice civile.

Q. – D’où proviennent les 3 000 cas évoqués?

R. – Principalement des Etats-Unis qui, en 2003-2004 ont fourni environ 80 % des cas. En 2009 leur proportion est tombée à 25 % des 223 nouveaux dossiers en provenance du monde entier. En 2007-2009, la moyenne annuelle des cas signalés à notre congrégation a été de 250. Nombre de pays ne signalent qu’un ou deux cas, bien que le nombre des pays intéressés par un phénomène somme toute assez réduit s’accroisse. Rappelons qu’il y a 400 000 prêtres diocésains et religieux dans le monde, un nombre sans rapport avec la perception que provoquent les cas exposés dans la presse.

Q. – Et en Italie?

R. – Jusqu’ici le problème ne semble pas revêtir de dimension dramatique, même si je suis préoccupé par une certaine culture du silence, encore trop diffuse. Par ailleurs, la Conférence épiscopale italienne assure une excellent service technico-juridique aux diocèses devant traiter ces affaires. On doit saluer l’engagement croissant des évêques à faire la lumière sur les cas qu’on leur signale.

Q. – Vous dites que les procès en règle ne représentent que 20 % des 3 000 cas examinés ces neuf dernières années. Se sont-ils tous terminés par la condamnation des accusés?

R. – Si nombre des procès se sont conclus par une condamnation, dans certains cas le prêtre a été innocenté ou bien les accusations n’ont pu être suffisamment démontrées. Cela dit, dans chaque cas, on évalue la culpabilité de l’accusé mais aussi sa capacité à remplir son ministère.

Q. – On accuse régulièrement la hiérarchie ecclésiastique de ne pas transmettre à la justice civile des cas de pédophilie du clergé qui lui sont signalés.

R. – Dans les pays de culture juridique anglo-saxonne, mais aussi en France, les évêques prennent généralement connaissance des crimes commis par leurs prêtres hors confession, ce qui les oblige à recourir à l’autorité judiciaire. C’est une situation grave car ces évêques sont comme un parent contraint à dénoncer son fils. Dans ces cas, nous recommandons de respecter la loi civile.

Q. – Et si l’évêque n’a pas cette obligation?

R. – Dans ces situations la congrégation n’oblige pas les évêques à dénoncer leurs prêtres, mais elle les encourage à inviter les victimes à dénoncer leur bourreaux. Nous encourageons les évêques à fournir à ces victimes toute l’assistance nécessaire, et pas strictement spirituelle. Dans le cas récent d’un prêtre condamné par un tribunal civil italien, c’est la congrégation qui a suggéré aux dénonciateurs réclamant une procédure canonique d’alerter la justice civile. Cela dans l’intérêt des victimes et pour éviter de nouveaux actes délictueux.

Q. – La prescription est-elle prévue pour les « delicta graviora »?

R. – Vous touchez un point délicat. Avant 1898, le principe de la prescription pénale était étranger au droit de l’Eglise. C’est seulement avec le Motu Proprio de 2001 qu’on a introduit pour les crimes graves une prescription de dix ans. Pour les délits sexuels, la décennie commence au dix-huitième anniversaire de la victime.

Q. – Est-ce suffisant?

R. – La pratique a montré que cette prescription décennale n’est pas adapté à ce type d’affaires. Il serait bon d’en revenir au système précédent fixant l’imprescriptibilité de ces « delicta graviora ». Cela dit, le 7 novembre 2002, Jean-Paul II a concédé à la Congrégation pour la doctrine de la foi une faculté de dérogation au cas par cas, à la demande motivée de l’évêque intéressé. Elle est généralement accordée.

(Traduction du Vatican).

Le Sacerdoce est essentiellement un don mercredi 17 février 2010

15 mars, 2010

du site:

http://www.anneedusacerdoce.org/?Le-Sacerdoce-est-essentiellement

Le Sacerdoce est essentiellement un don mercredi 17 février 2010

 Da, quaesumus, omnípotens Pater, in hos famulos tuos presbyterii dignitatem ; innova in visceribus eórum Spiritum sanctitatis ; acceptum a te, Deus, secundi meriti munus obtineant,censuramque morum exemplo suae conversationis insínuent. « Nous t’en prions Père tout-puissant, donne à tes serviteurs que voici d’entrer dans l’ordre des prêtres ; répands une nouvelle fois au plus profond d’eux-mêmes l’Esprit de sainteté ; qu’ils reçoivent de toi, Seigneur, la charge de seconder l’ordre épiscopal ; qu’ils incitent à la pureté des mœurs par l’exemple de leur conduite » (Pontificale Romanum. De Ordinatione Episcopi, presbyterorum et diaconorum, editio typica altera , Typis Polyglottis Vaticanis 1990)

Du Vatican, le 15 janvier 2010

Très chers Confrères dans le Sacerdoce,

la partie essentielle de la prière d’ordination nous rappelle que le Sacerdoce est essentiellement un don et, précisément dans l’optique du « don surnaturel », qu’il comporte une « dignité » que tous, fidèles laïcs et clergé, sont toujours appelés à reconnaître. Il s’agit d’une dignité qui ne vient pas des hommes, mais qui est un pur don de la grâce, un don auquel on est appelé et que personne ne peut revendiquer comme droit. La dignité du presbytérat, offerte par le « Père Tout-puissant », doit transparaître dans la vie des prêtres : dans leur sainteté, leur humanité accueillante, pleine d’humilité et de charité pastorale, dans la luminosité de la fidélité à l’Évangile et à la doctrine de l’Église, dans la sobriété et la solennité de la célébration des divins mystères, dans l’habit ecclésiastique ! Tout, dans le Prêtre, doit rappeler, à lui-même et au monde, qu’il est devenu l’objet d’un don immérité et non méritable, qui fait de lui une présence efficace de l’Absolu dans le monde, pour le salut des hommes.

L’Esprit de sainteté, dont on implore que soit renouvelée l’effusion, garantit qu’il est possible de vivre « en sainteté » la vocation reçue et, en même temps, Il conditionne la possibilité même de s’acquitter fidèlement de ce ministère, « la charge de seconder ». La fidélité est la rencontre splendide entre la liberté fidèle de Dieu et la liberté crée et blessée de l’homme, qui toutefois, par la puissance de l’Esprit, devient capable sacramentellement « d’inciter à la pureté des mœurs ». Loin de réduire le ministère presbytéral à des catégories moralisatrices, cette exhortation indique la « plénitude » de la vie : une vie qui soit réellement telle, et qui soit intégralement chrétienne. Le Prêtre, investi par l’Esprit du Père tout-puissant, est appelé à « guider », à « inciter » par l’enseignement, la célébration des sacrements et, surtout, par sa propre vie, le chemin de sanctification du peuple qui lui est confié, dans la certitude que telle est l’unique fin pour laquelle le presbytérat lui-même existe : le Paradis !

Le don du Père fait de ses « fils-prêtres » des bien-aimés ; une portio electa populi Dei, qui est appelée à « être élue » et à briller aussi en sainteté de vie et en témoignage de foi. Puisse la mémoire du don reçu et toujours renouvelé de l’Esprit, et la protection de la Bienheureuse Vierge Marie, Servante du Seigneur et Tabernacle du Saint Esprit, permettre à chaque prêtre de s’acquitter fidèlement de cette « charge », sa mission dans le monde, en attendant la récompense éternelle réservée aux fils élus, qui sont aussi héritiers !

+ Mauro Piacenza Archev. tit. de Vittoriana Secrétaire

bonne nuit

15 mars, 2010

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. red-necked-wallaby-32152

Red-necked Wallaby

http://www.naturephoto-cz.com/red-necked-wallaby:macropus-rufogrisens,-wallabia-rufogrisea-photo-1929.html

Baudoin de Ford : « L’homme crut à la parole que Jésus lui avait dite »

15 mars, 2010

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Le lundi de la 4e semaine de Carême : Jn 4,43-54
Commentaire du jour
Baudoin de Ford (?-v. 1190), abbé cistercien
Homélie 6, sur He 4,12 (trad. Brésard, 2000 ans B, p. 244 rev.)

« L’homme crut à la parole que Jésus lui avait dite »

      « La Parole de Dieu est vivante et efficace, plus affilée qu’un glaive à deux tranchants. » (He 4,12) Par ces mots l’apôtre montre à ceux qui cherchent le Christ — Parole, Force et Sagesse de Dieu — tout ce qu’il y a de force, tout ce qu’il y a de sagesse dans la Parole de Dieu. Cette Parole était au commencement auprès du Père, éternelle avec lui (Jn 1,1). Elle a été révélée en son temps aux apôtres, annoncée par eux et reçue humblement dans la foi par le peuple des croyants.

      Il y a donc une Parole dans le Père, une Parole dans la bouche des apôtres, et une Parole dans le coeur des croyants. La Parole dans la bouche est l’expression de la Parole qui est dans le Père ; elle est l’expression aussi de la Parole qui est dans le coeur de l’homme. Lorsque l’on comprend la Parole, ou qu’on la croit, ou qu’on l’aime, la Parole dans le coeur de l’homme devient intelligence de la Parole, ou la foi en la Parole, ou l’amour de la Parole. Lorsque ces trois se rassemblent en un seul coeur, tout à la fois on comprend, on croit et on aime le Christ, Parole de Dieu, Parole du Père… Le Christ habite en cette personne par la foi, et par une admirable condescendance, il descend du coeur du Père dans le coeur de l’homme…

      Cette Parole de Dieu…est vivante : le Père lui a donné d’avoir la vie en elle-même, comme lui a la vie en lui-même (Jn 5,26). C’est pourquoi elle est non seulement vivante, mais elle est Vie, comme il est écrit : « Je suis la Voie, la Vérité, la Vie » (Jn 14,6). Et puisqu’elle est Vie, elle est vivante pour être vivifiante, car « tout comme le Père ressuscite les morts et leur rend la vie, ainsi le Fils donne la vie à qui il veut » (Jn 5,21).

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