Archive pour mars, 2010

Saint Augustin: « Il trempe la bouchée, et la donne à Judas »

30 mars, 2010

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20100330

Le mardi saint : Jn 13,21-33#Jn 13,36-38
Commentaire du jour
Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermons sur l’évangile de saint Jean, 62, 63 (trad. En Calcat rev.)

« Il trempe la bouchée, et la donne à Judas »

      Lorsque le Seigneur, Pain de Vie (Jn 6,35), eut donné du pain à cet homme mort, et désigné, en livrant le pain, celui qui trahissait le pain vivant, il lui dit : « Ce que tu as à faire, fais-le vite ». Il ne commandait pas le crime : il découvrait son mal à Judas, et nous annonçait notre bien. Que le Christ soit livré, n’était-ce pas le pire pour Judas, et pour nous le meilleur ? Judas, donc, qui se nuit à lui-même, agit pour nous sans le savoir.

      « Ce que tu as à faire, fais-le vite. » Parole d’un homme qui est prêt, non d’un homme irrité. Parole où s’annonce moins le châtiment de celui qui trahit que la récompense du rédempteur, de celui qui rachète. Car en disant : « Ce que tu as à faire, fais-le vite », le Christ, plus qu’il ne s’en prend au crime de l’infidèle, cherche à hâter le salut des croyants. « Il a été livré à cause de nos péchés ; il a aimé l’Église et s’est livré pour elle » (Rm 4,25; Ep 5,25). C’est ce qui fait dire à l’apôtre Paul : « Il m’a aimé, et il s’est livré pour moi » (Ga 2,20). De fait, personne n’aurait livré le Christ s’il ne s’était livré lui-même… Quand Judas le trahit, c’est le Christ qui se livre ; l’un négocie sa vente, et l’autre, notre rachat. « Ce que tu as à faire, fais le vite » : non que ce soit en ton pouvoir, mais c’est la volonté de celui qui peut tout…

      « Aussitôt la bouchée prise, Judas sortit. Il faisait nuit. » Et celui qui sortait était lui-même nuit. Alors, quand la nuit fut sortie, Jésus dit : « Maintenant le Fils de l’homme a été glorifié ! » Alors, le jour transmet au jour la parole (Ps 18,3), c’est-à-dire, le Christ la confie à ses disciples pour qu’ils l’écoutent et le suivent dans l’amour… Quelque chose de semblable arrivera quand ce monde vaincu par le Christ passera. Alors l’ivraie ayant cessé de se mêler au grain, les justes, dans le Royaume de leur Père, resplendiront comme le soleil (Mt 13,43).

L’onction de Béthanie (Jn 12, 1–11) evangile d’aujourd’hui

29 mars, 2010

L'onction de Béthanie (Jn 12, 1--11) evangile d'aujourd'hui  dans images sacrée 449120

http://www.chiesadimilano.it/or4/or?uid=ADMIesy.main.index&oid=449078

Lundi Saint 2010: Homélie-Messe

29 mars, 2010

du site:

http://www.homelies.fr/homelie,lundi.saint,2736.html

Lundi Saint

29 mars 2010

Homélie-Messe  

La coutume d’embaumer les défunts est un acte de piété qu’il faut sans doute interpréter comme une protestation contre la mort et une expression du désir d’immortalité qui nous habite tous. Par contre le geste de Marie – embaumer un vivant – est pour le moins morbide ! Pourtant Jésus confirme son initiative : « Il fallait qu’elle garde ce parfum pour le jour de mon ensevelissement ». Le lien avec la Passion est explicite ; il avait d’ailleurs déjà été suggéré par l’évangéliste dans la précision temporelle au début de la péricope : « Six jours avant la Pâque ». Mais alors quel est le sens de cette action déconcertante et pour le moins anachronique ?
Marie, avec l’intuition sûre de l’amour, a interprété la réanimation de son frère comme le signe de la victoire de Jésus sur la mort si redoutée. Dès lors son geste est une confession de foi en réponse à la question que Jésus avait posée à sa sœur quelques jours plus tôt : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; et tout homme qui vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » (Jn 11, 25-26). Si Jésus est la résurrection, son corps ne risque pas de connaître la corruption ; il est dès lors inutile de garder ce baume précieux pour en oindre un cadavre sur lequel la mort n’aura aucun pouvoir : mieux vaut l’offrir au Vivant comme une onction d’allégresse. Les effluves nauséabonds qui empêchaient d’ouvrir le tombeau de Lazare – « Seigneur il sent déjà! » – cèdent la place à « l’odeur du parfum qui remplit la maison » de la vie victorieuse et de la fraternité retrouvée.
Tel est le grand miracle que le Seigneur est venu accomplir pour chacun de nous : il a arraché le voile de deuil et de tristesse qui recouvrait notre visage ; il nous a affranchis de la mort qui nous tenait prisonniers de la peur ; il nous a ouvert les portes de la vie. Libérés de cette angoisse mortelle, nous pouvons nous aussi verser « sur les pieds de Jésus le parfum très pur et de grande valeur » de notre amour, et remplir « la maison » de l’Eglise de la bonne odeur de nos œuvres de charité.
Alors de grandes foules, apprenant que le Seigneur est au milieu de nous, viendront voir les prémisses de cette humanité nouvelle, arrachée à la mort du péché, et rétablie dans sa capacité d’aimer.

Père Joseph-Marie

La célébration du mystère pascal de Jésus Christ: La semaine sainte et le Triduum pascal

29 mars, 2010

du site:

http://mlambret.free.fr/article.php3?id_article=469

La célébration du mystère pascal de Jésus Christ
La semaine sainte et le Triduum pascal

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Jeudi saint, Vendredi saint, Samedi saint, Nuit de Pâques et Jour de Pâques
dimanche 9 avril 2006.

Les « jours saints » sont mis à part des autres jours, comme le signifie la racine indo-européenne du mot saint, “sak”, qui signifie “au-delà”, car ils sont la source de tous les autres jours.

Les événements historiques que nous célébrons pendant le Triduum, la passion, la mort et la résurrection du Fils de Dieu, sont précisément ce qui réalise le Salut et ce qui est l’objet de notre foi. Les liturgies de ces jours “à part” sont donc la source des célébrations de toute l’année, le prototype de toute liturgie, car toute liturgie célèbre, c’est-à-dire signifie et réalise, le mystère pascal du Christ Jésus. Les célébrations du Triduum sont, selon le Catéchisme de l’Église Catholique, « la source de lumière qui emplit toute l’année liturgique de sa clarté » (N°1168).

Triduum signifie “trois jours”. Lors de ces trois jours, nous célébrons le passage de Jésus, de ce monde à son Père, qui est donc à la fois la Source de son être et de toute chose, et sa “destination” finale. C’est ce que nous dit saint Jean dans son évangile, par cette phrase qui revient pour nous comme un refrain : « Au moment de passer de ce monde à son Père, Jésus disait à ses disciples… ».

En effet, dans le Triduum, on ne célèbre pas successivement de façon séparée la Cène, la Passion, la Croix, le Tombeau, puis la Résurrection, mais bien ce mouvement du Fils de Dieu vers son père, sa Pâque, son passage qui ouvre le passage à toute l’humanité et à toute la création. Élevé sur la croix vers le Père, le Christ reçoit le coup de lance qui lui ouvre le côté. Il en sort de l’eau et du sang. Là est la source du Salut pour les hommes. Avec le Christ, c’est l’ensemble du peuple des rachetés qui effectue son passage vers le Père. L’unité du Triduum doit être célébrée et vécue comme telle. Cette unité apparaît mieux quand on compte les jours à la manière de la Bible. Le jour biblique commence le soir au coucher du soleil et s’achève le lendemain soir. Aussi le Triduum ne correspond-il pas à proprement parler avec “nos jours saints”, qui d’ailleurs sont au nombre de quatre et non de trois : jeudi, vendredi, samedi et dimanche. En fait, le premier jour du Triduum, celui de la Passion, commence le jeudi soir et comprend toute la journée du vendredi jusqu’à la mise au tombeau. Le deuxième, jour du Tombeau, commence donc vendredi soir et se prolonge jusqu’à la vigile pascale, samedi soir. Enfin, le troisième jour, jour de la résurrection, commence dans la nuit du samedi au dimanche et comprend tout le dimanche.

Ce dernier jour, d’ailleurs, “n’a pas de fin”. Car il est précisément ce passage de l’obscurité à la lumière, le mouvement même du Salut, que nous célébrons dans tout le Triduum et qui est pour toujours. En lui l’histoire de la création depuis la chute se révèle un passage de la nuit au jour par la grâce de Dieu. Or, ce jour du salut n’a pas de fin, car la vie en Dieu ne connaît pas la mort. Et déjà, je dirai que chaque instant de notre vie de disciples dans la foi est un instant d’éternité dans la résurrection du Seigneur. Dans toute la liturgie du Triduum c’est donc cet événement unique, la Pâque du Seigneur, que nous célébrons, même si historiquement il y a bien eu une succession de moments. Ainsi, on ne peut pas célébrer la messe du Jeudi saint sans que ce soit aussi la mémoire de la passion et de la résurrection du Seigneur. De même, le Vendredi saint, on ne fait pas semblant d’être avant la résurrection. Ce qu’on célèbre le vendredi saint, c’est la Rédemption. Et si l’on peut la célébrer, c’est précisément parce que le Christ est ressuscité.

Chacune des liturgies du Triduum, à l’intérieur de l’unique mystère pascal, célèbre néanmoins plus particulièrement un certain aspect de ce mystère.

Le Jeudi Saint est comme un prologue de la Passion. Il pose trois affirmations principales : d’abord que la Passion de Jésus est l’événement du Salut pour tous les hommes, ensuite que cet événement accomplit les Écritures et les promesses faites à Israël, enfin que ce salut va se réaliser pour, dans, et par l’Église jusqu’à la fin du monde. C’est ce que nous entendons dans les trois lectures de ce jour : la mémoire de la Pâque d’Israël au livre de l’Exode, le commandement du Seigneur, transmis par saint Paul, de partager son corps et son sang en mémoire de lui, et le lavement des pieds en saint Jean. À travers ces trois textes, nous voyons que la veille de sa Passion, Jésus institue l’Eucharistie, sacrifice de la Nouvelle Alliance. Et en instituant l’Eucharistie, Jésus institue son corps qui est l’Église, corps dont il est la tête, et il institue aussi les Apôtres et leurs successeurs qui tiendront sa place à la tête du corps, car ils présideront l’Eucharistie. C’est donc également l’institution du sacerdoce ministériel. Le lavement des pieds, enfin, signifie plus précisément la constitution de l’Église dans la charité, dans l’Amour qui vient du Christ. En effet, les pieds des Apôtres ont un sens symbolique : ils sont le signe de la charge apostolique. « Comme ils sont beaux, les pieds des messagers », annonçait déjà le prophète Isaïe (52.7). En lavant les pieds des Douze, Jésus institue et consacre la mission de l’Église : il assume l’action apostolique à venir des Apôtres et de toute l’Église, il se met au service de leur service. Il annonce qu’il ne cessera de supporter les faiblesses et les péchés des Apôtres et des fils de l’Église, mais il leur pardonnera et les relèvera toujours, par la vertu des sacrements. Jésus manifeste là toute la réalité de sa charité, charité qu’il nous commande d’avoir les uns pour les autres : « C’est un exemple que je vous donne », dit-il. Ainsi, en même temps qu’il confie aux disciples la charge de sa mission, Jésus leur donne le commandement et la charge de l’amour fraternel. C’est vrai pour les Apôtres et leurs successeurs, et pour toute l’Église.

Le vendredi saint, nous faisons mémoire de la croix du Christ et nous affirmons que Jésus, en son sacrifice, est la source de tout l’événement du Salut. En passant de ce monde à son Père, par sa mort, Jésus ouvre pour nous son côté d’où coulent l’eau et le sang. Les Pères de l’Église y ont vu dans l’eau du baptême et le sang de l’eucharistie, les deux sacrements principaux. Ainsi, comme Ève naît du côté d’Adam, l’Église naît du côté du Christ. L’Église est, selon l’expression du Concile Vatican II, « comme le sacrement du Salut ». C’est précisément le sens qu’il faut donner à la vénération de la croix le Vendredi saint. Lors de cette procession, les chrétiens affirment que la croix de Jésus les libère du péché et reconnaissent en elle le Salut du monde. C’est l’affirmation essentielle de notre foi. C’est croire qu’en tournant mon regard vers le Fils de Dieu crucifié, je détourne ma personne et toute ma vie du péché. A l’image du Christ qui a supporté toutes les souffrances, et par la puissance de son intercession, je convertis mon coeur à l’Amour. Dans ma vie quotidienne, je découvre par exemple que je deviens capable de patienter et de renoncer à mes colères. C’est aussi le sens de la grande prière universelle qui précède la vénération de la Croix. L’Église prie pour que lui soient données l’unité, la paix et la sainteté. On peut d’ailleurs remarquer que la plus grande partie de cette prière universelle est consacrée à l’Église et à ceux qui lui sont le plus proches. Ainsi, à l’instar de Jésus qui proclame en saint Jean « Ce n’est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m’as donnés », l’Église manifeste sa conviction de foi que lorsque Dieu la comble de ses dons, par elle, il comble le monde. Parce que, déjà, lorsque Dieu ressuscite son Fils, c’est le monde qu’il sauve.

Le Samedi saint, il ne se passe rien. Il n’y a pas de liturgie sacramentelle, pas d’Eucharistie surtout. Nous faisons mémoire du Christ au tombeau en silence. Comme pour mieux entrer dans l’inouï de l’événement : celui-là même qui est la Vie, est mort ! Ce paradoxe absolu est monstrueux pour nous. Jésus est descendu dans l’abîme le plus profond de l’homme. Pour nous tous, c’est un jour de mort dans le Seigneur. Un jour de mort au péché, une mort qui, au lieu d’apporter la corruption, révèle la sainteté. C’est donc un jour de silence où nous sommes appelés à demeurer dans l’espérance. En demeurant au tombeau, Jésus rejoint toute mort et tous les morts. Et en les rejoignant, il leur apporte le Salut. Ainsi, au plus profond des abîmes de l’humanité luit la lumière du Christ. Dans tout ce qu’il y a de plus horrible au monde, l’espérance du Salut peut s’annoncer, car il n’y a pas de situation désespérée pour Dieu en ce monde qu’il est venu sauver.

Dans la nuit de la Vigile pascale, le silence est rompu par le chant de l’Exsultet, et la nuit est vaincue par la flamme du cierge pascal qui se propage de cierge en cierge parmi les fidèles. Dans cette nuit de Pâque, en célébrant la résurrection du Christ, nous affirmons que tous les hommes sont appelés à ressusciter à sa suite, et que la création est appelée à être transfigurée en lui. Tel est le sens de la liturgie de la lumière : le cierge pascal représente le Christ ressuscité qui vient illuminer notre nuit de sa joie et de sa résurrection. Sa lumière se propage dans l’Église cette nuit comme elle se propage dans le monde, depuis la Pentecôte, par la foi des baptisés. La vigile pascale est mémoire du salut depuis la création jusqu’à la fin du monde. La grande liturgie de la Parole de cette nuit nous offre neuf lectures, sept de l’Ancien Testament, deux du Nouveau. La première nous rappelle que Dieu a créé le monde par sa parole : « Dieu dit que la lumière soit, et la lumière fut. » Tout au long de l’histoire d’Israël (les six autres lectures), Dieu accomplit pour son peuple les gestes du salut. Et lorsque les temps sont accomplis, Dieu sauve le monde par son propre Fils, Jésus, le Verbe incarné, la Parole éternelle en qui il a créé le monde devenue l’un d’entre nous. Ces lectures font entendre aux chrétiens l’unité de la parole de Dieu dans son déploiement biblique, et l’unité de son action dans son développement historique. L’Église choisit cette nuit pour baptiser les catéchumènes parce que la liturgie baptismale réalise ce que la foi affirme, c’est-à-dire que Jésus est le premier né d’entre les morts, le premier homme à passer de l’ombre de la mort à la lumière de la vie, afin qu’elle puisse faire naître à cette vie nouvelle d’enfants de Dieu les hommes sauvés par son sacrifice pascal.

Vient enfin le grand dimanche de Pâques, où nous célébrons la résurrection du Christ. En fait, la résurrection du Seigneur est célébrée pendant cinquante jours, jusqu’à la Pentecôte, ce temps pascal étant comme un seul jour où le Christ, Agneau offert en sacrifice et ressuscité d’entre les morts envoie l’Esprit Saint. L’Esprit Saint en effet, « Fleuve de vie qui jaillit du trône de Dieu et de l’Agneau » (Apocalypse 22,1), a sa source dans la croix, arbre de vie. Le dimanche de Pâque, jour du tombeau vide, nous entendons la parole de l’Ange : « Ne cherchez pas parmi les morts celui qui est Vivant ! »

bonne nuit

29 mars, 2010

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. black-fronted-southern-masked-weaver-05a08045

Black fronted Southern Masked Weaver – South Africa – November 2005

http://www.naturephoto-cz.com/

Guillaume de Saint-Thierry: « La maison fut remplie par l’odeur du parfum »

29 mars, 2010

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http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20100329

Le lundi saint : Jn 12,1-11
Commentaire du jour
Guillaume de Saint-Thierry (v. 1085-1148), moine bénédictin puis cistercien
Oraisons méditatives, n°5 (trad. O.E.I.L. 1985, p. 84 in Bourguet, L’Évangile médité, p. 198 rev.)

« La maison fut remplie par l’odeur du parfum »

      Depuis mon enfance, je n’ai pas arrêté de pécher, et toi tu n’as pas cessé de me faire du bien… Cependant, Seigneur, que ton jugement se mue en miséricorde. Prends occasion du péché pour condamner le péché… Veuille trouver mon coeur digne du feu de ton parfait amour, que sa chaleur intense fasse sortir de moi et consume tout le venin du péché ! Qu’il mette à nu et noie dans les larmes de mes yeux toute l’infection de ma conscience. Que ta croix crucifie tout ce que la concupiscence de la chair, celle des yeux et l’orgueil de la vie ont gâté par l’effet de ma longue négligence.

      Seigneur, celui qui le voudra peut bien m’entendre et se moquer de ma confession : qu’il me regarde gisant avec la pécheresse aux pieds de ta miséricorde, les arrosant des larmes de mon coeur, versant sur eux le parfum d’une tendre dévotion (Lc 7,38). Que toutes mes ressources, si pauvres soient-elles, corps ou âme, soient versées pour acheter ce parfum qui te plaît. Je le répandrai sur ta tête, toi dont la tête est Dieu ; et sur tes pieds, toi dont la frange est notre nature infirme. Si le pharisien murmure, toi, mon Dieu, aie pitié de moi ! Si le voleur qui tient les cordons de la bourse en grince des dents, pourvu que je te fasse plaisir, je ne compte pas pour grand-chose de déplaire à qui que ce soit.

      Ô amour de mon coeur, que chaque jour, et même sans arrêt, je te verse ce parfum, car en le répandant sur toi, je le répands aussi sur moi… Donne-moi de te faire loyalement le don de tout ce que j’ai, de tout ce que je sais, de tout ce que je suis, de tout ce que je peux ! Que je ne me réserve rien ! Je suis là, aux pieds de ta miséricorde ; c’est là que je me tiendrai, que je pleurerai, jusqu’à ce que tu me fasses entendre ta douce voix, le jugement de ta bouche, la sentence de ta justice et de la mienne : « Ses nombreux péchés lui ont été pardonnés, parce qu’il a beaucoup aimé » (Lc 7,47).

bonne Dimanche de Rameaux

28 mars, 2010

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Madonna Lily

http://www.floralimages.co.uk/index2.htm

Proclus de Constantinople : Béni soit celui qui vient, lui, notre Roi »

28 mars, 2010

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http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20100328

Dimanche des Rameaux et de la Passion : Lc 22,14-71#Lc 23,1-56
Commentaire du jour
Proclus de Constantinople (v. 390-446), évêque
Sermon 9, pour le jour des Rameaux ; PG 65, 772 (trad. Brésard, 2000 ans, année C, p. 108)

« Béni soit celui qui vient, lui, notre Roi »

      Le jour présent, mes bien-aimés, est de la plus grande importance. Il demande de nous un très grand désir, un immense empressement, un vif allant pour nous porter à la rencontre du Roi des Cieux. Paul, le messager de la bonne nouvelle, nous disait : « Le Seigneur est proche, n’ayez aucun souci » (Ph 4,5-6)…

      Allumons donc les lampes de la foi : comme les cinq vierges sages (Mt 25,1s), remplissons-les de l’huile de la miséricorde envers les pauvres ; accueillons le Christ bien éveillés, et chantons-le, les palmes de justice à la main. Embrassons-le en répandant sur lui le parfum de Marie (Jn 12,3). Écoutons le chant de la résurrection ; que nos voix s’élèvent, dignes de la majesté divine, et clamons avec le peuple ce cri qui s’échappe de la foule : « Hosanna dans les hauteurs. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le Roi d’Israël ». Il est bien de dire : « Celui qui vient », car il vient sans cesse, jamais il ne nous manque : « Le Seigneur est proche de tous ceux qui l’invoquent en vérité » (Ps 144,18). « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. »

      Le Roi doux et pacifique se tient à notre porte. Celui qui trône dans les cieux sur les chérubins est assis ici-bas sur le petit d’une ânesse. Préparons les maisons de nos âmes, débarrassons-les de ces toiles d’araignée que sont les mésententes fraternelles ; qu’on ne trouve pas chez nous la poussière des médisances. Répandons à flots l’eau de l’amour, et apaisons tous les heurts que soulève l’animosité ; puis parsemons le vestibule de nos lèvres des fleurs de la piété. Avec le peuple poussons alors ce cri qui jaillit de la foule : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le Roi d’Israël ».

The Palm Sunday – Christ’s Entry Into Jerusalem

27 mars, 2010

The Palm Sunday - Christ's Entry Into Jerusalem dans images sacrée The_Palm_Sunday___Christ_s_Entry_Into_Jerusalem_800

http://www.balkan-icons.com/gallery_fin/gallery_2/index2.htm

Jean Paul II, dimanche des Rameaux 2002: « Pueri Hebraeorum, portantes ramos olivarum… »

27 mars, 2010

du site:

http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/homilies/2002/documents/hf_jp-ii_hom_20020324_palm-sunday_fr.html

CÉLÉBRATION DU DIMANCHE DES RAMEAUX
ET DE LA PASSION DU SEIGNEUR

HOMÉLIE DU PAPE JEAN PAUL II

24 mars 2002
XVIIème Journée Mondiale de la Jeunesse

1. « Pueri Hebraeorum, portantes ramos olivarum…

Les jeunes juifs, portant des rameaux d’olivier, / allèrent à la rencontre du Seigneur ».

Voilà ce que chante l’antienne liturgique, qui accompagne la procession solennelle des rameaux d’olivier et de palmier en ce dimanche, précisément appelé des Rameaux et de la Passion du Seigneur. Nous avons revécu les événements de ce jour-là:  au milieu d’une foule en liesse rassemblée autour de Jésus, qui entrait à Jérusalem sur un ânon, les jeunes étaient très nombreux. Quelques pharisiens auraient voulu que Jésus les fasse taire, mais Il répondit  que, s’ils s’étaient tus, les pierres auraient crié (cf. Lc 19, 39-40).

Aujourd’hui aussi, grâce à Dieu, les jeunes se trouvent en grand nombre ici, sur la Place Saint-Pierre. Les « jeunes juifs » sont devenus des jeunes garçons et des jeunes filles de tout pays, langue et culture. Bienvenus, très chers amis! J’adresse mon salut le plus cordial à chacun de vous. Le rendez-vous d’aujourd’hui nous projette vers la prochaine Journée mondiale de la Jeunesse, qui se déroulera à Toronto, ville canadienne parmi les plus cosmopolites du monde. C’est là que se trouve la Croix des Jeunes qu’il y a un an, à l’occasion du Dimanche des Rameaux, les jeunes italiens remirent à leurs camarades canadiens.

2. La Croix se trouve au centre de la liturgie d’aujourd’hui. Très chers jeunes, par votre participation attentive et enthousiaste à cette célébration solennelle, vous montrez que vous n’avez pas honte de la Croix. Vous ne craignez pas la Croix du Christ. Au contraire, vous l’aimez et vous la vénérez, car elle est le signe du Rédempteur, mort et ressuscité pour nous. Celui qui croit en Jésus crucifié et ressuscité porte la Croix en triomphe, comme preuve indubitable que Dieu est amour. A travers le don total de soi, précisément à travers la Croix, notre Sauveur a définitivement vaincu le péché et la mort. C’est pourquoi nous acclamons le coeur en fête:  « Gloire et louange à Toi, ô Christ, qui à travers ta Croix as racheté le monde! ».

3. « Pour nous le Christ s’est fait obéissant jusqu’à la mort, / et à la mort sur la croix. / C’est pourquoi Dieu l’a exalté / et lui a donné le nom qui est au-dessus de tous les noms » (Acclamation lors de la lecture de l’Evangile).

Avec ces paroles de l’Apôtre Paul, qui avaient déjà retenti lors de la deuxième lecture, nous venons d’élever notre acclamation avant le début du récit de la Passion. Elles expriment notre foi:  la foi de l’Eglise.

La foi dans le Christ n’est cependant jamais quelque chose qui va de soi. La lecture de sa Passion nous met face au Christ, vivant dans l’Eglise. Le mystère pascal, que nous revivrons au cours des journées de la Semaine sainte, est toujours actuel. Nous sommes aujourd’hui les contemporains du Seigneur et, comme les habitants de Jérusalem, comme les disciples et les femmes, nous sommes appelés à décider si nous voulons rester avec Lui ou fuir, ou demeurer de simples spectateurs de sa mort.

Chaque année, lors de la Semaine sainte, s’ouvre à nouveau la grande scène où se joue le drame définitif, non seulement pour une génération, mais pour l’humanité tout entière et pour chaque personne.

4. Le récit de la Passion met en lumière la fidélité du Christ, en contraste avec l’infidélité humaine. A l’heure de l’épreuve, alors que tous, y compris les disciples et même Pierre, abandonnent Jésus (cf. Mt 26, 56), Il reste fidèle, prêt à verser son sang pour mener à bien la mission  qui  lui  a été confiée par le Père. A ses côtés, Marie souffre en silence.

Chers jeunes! Tirez une leçon de Jésus et de sa Mère, qui est aussi la nôtre. La véritable force de l’homme se révèle dans la fidélité avec laquelle il est capable de rendre témoignage de la vérité, en résistant aux flatteries et aux menaces, aux incompréhensions et aux chantages, et même à la persécution dure et impitoyable. Voilà la route sur laquelle notre Rédempteur nous appelle à le suivre.

Ce n’est que si vous êtes disposés à faire cela, que vous deviendrez ce que Jésus attend de vous, c’est-à-dire « sel de la terre » et « lumière du monde » (Mt 5, 13-14). Tel est précisément, comme vous le savez, le thème de la prochaine Journée mondiale de la Jeunesse. L’image du sel « nous rappelle que, par le Baptême, tout notre être a été profondément transformé, parce qu’il a été « assaisonné » par la vie nouvelle qui vient du Christ (cf. Rm 6, 4) » (Message pour la XVIIème Journée mondiale de la Jeunesse, n. 2).

Chers jeunes, ne perdez pas votre saveur de chrétiens, la saveur de l’Evangile! Gardez-la  vivante,  en méditant constamment le mystère pascal:  que la Croix soit votre école de sagesse. Ne vous vantez de rien d’autre, si ce n’est de cette sublime chaire de vérité et d’amour.

5. La liturgie nous invite à monter vers Jérusalem avec Jésus acclamé par les jeunes juifs. Dans peu de temps, Il « devra souffrir et ressusciter d’entre les morts le troisième jour » (cf. Lc 24, 46). Saint Paul nous a rappelé que Jésus « s’anéantit lui-même, prenant condition d’esclave » (Ph 2, 7) afin d’obtenir pour nous la grâce de la filiation divine. C’est de là que naît la source véritable de la paix et de la joie pour chacun de nous! C’est là que se trouve le secret de la joie pascale, qui naît du tourment de la Passion.

Chers jeunes amis, je souhaite que chacun de vous prenne part à cette joie. Celui que vous avez choisi comme Maître, n’est pas un marchand d’illusions, il n’est pas un puissant de ce monde, ni un calculateur astucieux et habile. Vous connaissez celui que vous avez choisi de suivre:  c’est le Crucifié ressuscité! Le Christ mort pour vous, le Christ ressuscité pour vous.

Et je vous assure que vous ne serez pas déçus. Personne d’autre, en dehors de Lui, ne peut en effet vous donner cet amour, cette paix et cette vie éternelle à laquelle aspire profondément votre coeur. Bienheureux, êtes-vous, vous les jeunes, si vous devenez de fidèles disciples du Christ! Bienheureux êtes-vous si, en toute circonstance, vous êtes disposés à témoigner que cet homme est véritablement le Fils de Dieu (cf. Mt 27, 39).

Que vous guide et vous accompagne Marie, Mère du Verbe incarné, prête à intercéder pour chaque homme qui vient sur la face de la terre.

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