Archive pour mars, 2010
Les dix clés de la prière – n. 2: Prier au nom de Jésus
4 mars, 2010du site:
http://jerusalem.cef.fr/index.php/fraternites/prier-dans-la-ville/prier-au-nom-de-jesus
Les dix clés de la prière:
n. 2.
Prier au nom de Jésus
La deuxième clef de la prière nous conduit à prier au nom de Jésus. Nous nous heurtons souvent, dans nos oraisons, au sentiment de n’être pas entendus ou mal exaucés. Nous demandons sans recevoir ; nous cherchons sans trouver ; et nous frappons à la porte sans qu’on nous ouvre (Mt 7,7-8 ; 13,13-15). C’est que, là aussi, nous butons sur une impasse. Vous demandez et vous ne recevez pas parce que vous demandez mal, nous dit saint Jacques (4,3). Il faut nous adresser, pour pouvoir passer, au Christ notre pâque (1 Co 5,7).
Nous chercherions en effet volontiers toute une série de chemins détournés et plus ou moins spécieux pour nous conduire à grand renfort de techniques ou de sensations à on ne sait trop quelle impression euphorisante ou méditation transcendentale. La réponse de Jésus est ferme et limpide. Entrez par la porte étroite. Car large et aisé est le chemin qui mène à la perdition et il en est beaucoup qui le prennent. Mais étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la Vie et il en est peu qui le trouvent (Mt 7,13-14). Ce chemin existe pourtant et cette porte est connue. L’un et l’autre ont pour nom Jésus qui a justement dit : Je suis la Porte (Jn 10,9) et Je suis le chemin (14,6). Voilà par où, par qui, la prière doit également passer. C’est bien le Christ aussi qui en a la clef (Mt 16,18 ; Ap 1,18).
Jusqu’ici vous n’avez rien demandé en mon nom, nous est-il reproché. Demandez et vous recevrez, et votre joie sera parfaite (Jn 16,24). Voilà ce qu’il ne faut, en second, jamais oublier. Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, pour que le Père soit glorifié dans le Fils (14,13). Car le Père ne peut rien refuser à quiconque le prie au nom du Bien-aimé. Qui a le Fils a la vie et qui n’a pas le Fils n’a pas la vie (1 Jn 5,12). Mais prions-nous réellement au nom du Christ ?
Pour prier comme il faut, il ne suffit pas d’être attentif, fervent, généreux, zélé ou persévérant. Il faut prier au nom du Fils de Dieu (1 Jn 5,1.10.13). Nous demander constamment si ce que nous disons, recherchons ou attendons dans notre prière, c’est bien au nom de Jésus que nous le faisons. C’est-à-dire conformément à ses commandements et selon la volonté du Père (Mt 6,10) ; cette volonté dont Jésus était lui-même entièrement nourri (Jn 4,34). «Demande- toi à chaque instant ce que ferait Jésus et fais-le, écrit frère Charles. C’est ta seule règle, mais ta règle absolue.» Comment ne pas être exaucé en effet, quand on est comme un fils dans le Fils, sous le regard du Père ? «Parle, Seigneur, en mon cœur, dit Guigues le Chartreux, pour que mon cœur te parle.»
Si oui, alors nous pouvons être sûrs que notre prière «passera» et sera entendue. Si vous demandez quelque chose en mon nom, nous dit le Christ, je le ferai. Et il ajoute : Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements et je prierai moi-même le Père (Jn 14,14-15). Voilà la clef ! En priant en lui, nous prions à travers lui. Nous devenons fils dans le Fils. Notre prière rejoint la sienne et la sienne se fait la nôtre. Ce n’est plus nous qui prions, c’est Jésus qui prie en nous (Ga 2,20). Comment ne serions-nous pas entendus ? Par la prière, nous découvrons, dans sa plénitude radieuse, la Divinité venue rejoindre dans la chair notre propre humanité pour la transfigurer (Ph 3,20-21). Comment le Père qui lui-même nous aime, parce que nous aimons son Fils (Jn 16,27) en qui alors, nous aussi, nous sommes un (14,20-21), ne nous accorderait-il pas toute faveur ?
Nous prions alors véritablement au nom de Jésus. Nous prions comme Jésus. Nous prions Jésus, le grand prêtre compréhensif et compatissant, capable de venir en aide à ceux qui sont éprouvés. Nous prions celui qui ne peut que nous exaucer car il a tout goûté de notre condition humaine en devenant en tout semblable à nous (He 2,17-18). Nous prions en disant : «Jésus». Et c’est la suprême prière. Car il est autant revêtu de toute-puissance divine qu’habité d’une infinie bonté pour ceux qu’il n’a pas honte de nommer ses frères, car le sanctificateur et les sanctifiés forment un seul tout (2,11). Alors, par ce seul nom nous sommes sauvés (Ph 2,10). Car il est la porte, celui qui est aussi notre clef, au terme de la route.
Jérémie le prophète, événements et portraits
3 mars, 2010Une vocation, prier dans la ville: Les dix clés de la prière
3 mars, 2010du site:
http://jerusalem.cef.fr/index.php/fraternites/prier-dans-la-ville/la-priere-nous-habite
Une vocation : prier dans la ville
Les dix clés de la prière
1er
Nul d’entre nous ne sait prier comme il faut (Rm 8,26). L’apôtre Paul, pourtant expert dans l’art de la contemplation, puisqu’il fut ravi jusqu’au troisième ciel (1 Co 12,2) est le premier à le reconnaître. Mais Jésus nous en a montré la possibilité, par son exemple, et nous en a indiqué la manière, par son enseignement.
Depuis tant et tant de générations que ses disciples essaient de l’imiter, un certain nombre de lois se sont détachées et précisées. Elles ont peu à peu actualisé et comme concrétisé les enseignements de l’Évangile à ce propos. Enseignements qu’au long des siècles, nombre de maîtres spirituels ont confirmés et maintes expériences vécues ont enrichis. Elles nous ouvrent une à une, aujourd’hui, les portes du domaine intérieur de la contemplation.
1re partie: La prière nous habite
La première vérité dont il importe ici de prendre conscience est que la prière nous habite déjà. Il en est en effet de la prière comme de cette loi de sainteté donnée par Dieu et qui n’est ni au-delà de nos moyens ni hors de notre atteinte. Et c’est le Seigneur en personne qui nous révèle où elle est cachée : Elle n’est pas dans les cieux, qu’il te faille dire : Qui montera pour nous aux cieux nous la chercher, que nous l’entendions pour la mettre en pratique ? Elle n’est pas au-delà des mers, qu’il te faille dire : Qui ira pour nous au-delà des mers nous la chercher, que nous l’entendions pour la mettre en pratique ? Car la Parole est tout près de toi, elle est dans ta bouche et dans ton cœur pour que tu la mettes en pratique (Dt 30,11-14). Ainsi de la prière, qui est dialogue entre l’homme et Dieu, à partir de la Parole donnée à l’homme par Dieu.
Peut-être n’y avions-nous encore jamais pensé. Pourtant la réalité est bien celle-là. Nous portons en nous, inscrit en notre être, le souffle même de Dieu, insufflé en notre poitrine depuis le commencement (Gn 2,7). C’est la plus belle grâce de notre création divine. Dès l’origine, en effet, cet être vivant que nous sommes est, ontologiquement peut-on dire, de manière constitutive, un être priant, puisqu’il a été fait âme vivante (1 Co 15,45), marqué au plus profond de lui par le sceau de l’image et de la ressemblance (Gn 1,26).
Avec la grâce de l’Incarnation rédemptrice, ce même Esprit a été répandu à profusion dans nos cœurs (Rm 5,5). Plus merveilleusement encore, nous en possédons les prémices et nous en portons la marque (Ep 1,13-14). C’est lui qui nous anime puisqu’il est notre vie (Rm 8,13). Et puisque l’Esprit est notre vie, la première clef de la prière consiste donc à le laisser nous faire agir (Ga 5,25), lui qui, le premier, et comme spontanément, si nous ne le contristons pas, nous conduit au chemin de la contemplation.
Il nous faut donc commencer par rejoindre la prière qui réside en nous. En reconnaître l’antériorité et la trace. Ne pas l’empêcher de monter. La libérer, par notre foi en sa Présence et notre docilité à ses appels. Pour bien prier, il faut commencer par écouter en soi l’Esprit de Dieu prier à l’adresse du Père des cieux (Ga 4,6) et nous faire dire de Jésus et à Jésus qu’il est Seigneur, en nous introduisant au plus profond de l’intimité divine (1 Co 12,3). Car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous (Mt 10,20).
Qu’importent dès lors notre faiblesse, notre lourdeur, notre manque de savoir-faire. Ce n’est pas en butant obstinément contre cet état de fait que nous parviendrons à passer. Non ! Au milieu de ce mur épais, une porte a été pratiquée et nous en avons déjà la clef. Nous ne savons que faire pour prier comme il convient ; mais le problème n’est pas là. L’Esprit lui-même intercède pour nous en des murmures ineffables (Rm 8,26). On peut le suivre dans ce dédale et le Père entend notre Abba filial (8,15).
Rejoignons donc d’abord la prière même de Dieu. Car Dieu, en nous, est déjà en prière ! Jésus lui-même nous en a fait la bouleversante révélation : Si quelqu’un m’aime, mon Père l’aimera et nous viendrons chez lui et nous ferons chez lui notre prière (Jn 14,23). Cela n’est pas une affaire de connaissance ou de technique, mais de consentement et de foi. «L’âme qui possède la Sagesse, porte en elle-même comme l’éclat de la lumière éternelle et le reflet de la majesté de Dieu ; et, de même qu’intérieurement elle est pénétrée de la grâce du Seigneur, de même, à l’extérieur, elle répand l’émanation de la splendeur et de l’amour de Dieu» (Guillaume de Saint-Thierry, Traité sur l’Amour de Dieu).
Nous devons donc avant toutes choses prier dans l’Esprit Saint (Jude 20). C’est lui qui est le maître d’œuvre de notre prière. Puisque l’Esprit de Dieu habite en nous (Rm 8,1) et que le Père ne peut nous le refuser si nous le lui demandons (Lc 11,13). Et que le Fils en personne prie le Père de nous le donner pour être avec nous à jamais (Jn 14,16). Vivons donc à l’écoute de cet hôte intérieur, soyons ductiles à ses désirs (Jc 4,5), attentifs à sa présence, consentant à ses appels (Jn 16,13). Il vient lui-même en personne, au secours de notre incapacité native, dans la douceur ineffable de ses murmures (Rm 8,26). N’éteignons pas son action (1 Th 5,19). Et nous prierons déjà en Lui en le laissant, le premier, prier en nous (1 Jn 3,24 ; 4,19).
«Le Père, dit saint Basile, demande les fruits de ce dont il a déposé le germe en nous.» Laissons d’abord pousser la semence jetée par Dieu dans le champ de notre âme (1 Co 3,9). Que notre prière commence donc par une invocation à l’Esprit Saint, comme nous le faisons trois fois par jour au début de nos trois liturgies (Veni Creator ou Veni Sancte, le matin ; Roi du ciel Consolateur ou À la troisième heure du jour, à midi ; Feu et Lumière, le soir) et nous aurons déjà en main la première clef de la prière qui est, ni plus ni moins, l’Esprit Saint.
Fondation card. Poupard : Le patriarche Bartholomaios Ier premier lauréat
3 mars, 2010du site:
http://www.zenit.org/article-23667?l=french
Fondation card. Poupard : Le patriarche Bartholomaios Ier premier lauréat
Prix pour la sauvegarde de la Création
ROME, Mardi 2 mars 2010 (ZENIT.org) – Le patriarche Bartholomaios Ier est le premier lauréat du « Prix Cardinal Poupard » qui sera décerné demain, 3 mars, à Monaco par la « Fondation cardinal Poupard », et ceci au titre de son action et de son enseignement pour la sauvegarde de la création.
Le cardinal Poupard, président émérite des Conseils pontificaux de la culture et pour le dialogue interreligieux, a en effet lancé la fondation qui porte son nom.
Le prix vise à faire mieux connaître « l’action exemplaire » du patriarche œcuménique de Constantinople dans le domaine de la préservation de l’environnement, avec la spécificité du regard évangélique sur la création.
Pour le patriarche en effet, « sauver la planète » suppose un « renouveau culturel » et l’expression d’une « solidarité nouvelle entre le Créateur, les créatures et la création ».
Depuis 15 ans, le patriarche organise, sur les cinq continents, des symposiums pluridisciplinaires sur le thème « Religion, science, et environnement ».
A l’occasion de l’un d’entre eux, le 10 juin 2002, le patriarche avait signé, depuis le palais ducal de Venise, une déclaration conjointe avec Jean-Paul II, en liaison directe au Vatican.
Le Prix cardinal Poupard récompense le patriarche Bartholomaios Ier pour son engagement en faveur de la création alors que Benoît XVI a voulu consacrer son Message pour la Paix de 2010 à la protection de la création.
Le cardinal Poupard, qui continue de vivre à Rome et d’être actif au Vatican, a donc décidé, avec un groupe d’amis, de fonder à Crema, près de Milan, une « Fondation cardinal Poupard » pour poursuivre son oeuvre et son enseignement.
Le cardinal français a confié à Zenit que la fondation qui porte son nom a pour vocation de favoriser le dialogue des cultures et des religions, notamment en tissant des liens entre des universités de différents pays, en favorisant l’éducation des enfants et des jeunes. « Des heurts se produisent par ignorance de l’autre », fait observer le cardinal Poupard.
« Nous sommes confrontés actuellement à une situation nouvelle et nous devons trouver des moyens d’approche pour que nous nous connaissions les uns les autres, afin que les autres se reconnaissent dans l’image que je me fais d’eux, et que je me reconnaisse dans l’idée qu’ils ont de moi », précise le cardinal Poupard.
Il identifie deux écueils, d’une part, le « repli sur soi, l’isolement, voire la violence » et d’autre part « le scepticisme ». Il invite à s’interroger : « Comment pourrait-on dialoguer s’il n’y avait pas comme un « invariant », des « valeurs fondamentales » communes : et c’est l’être humain, comme le disait Paul VI, tout l’homme et tous les hommes, le respect de la personne humaine ? »
Mais le cardinal Poupard signale aussi cette clef, l’éducation, pour transmettre cet « invariant » : « Il n’y a pas de culture sans mémoire et la mémoire se transmet à travers l’éducation », ne cesse de répéter le ministre de la culture de deux papes.
Toujours dans le souci de favoriser le dialogue, la fondation Poupard contribue à la création d’une chaire « Religion et espace public » au sénat français, mais aussi à la traduction de son « Dictionnaire des Religions » (PUF) en arabe.
Et les projets de la fondation « sont foison », confie le cardinal Poupard qui cite par exemple les liens établis avec l’Université Saint Tikhon, souhaités déjà par le regretté patriarche Alexis II de Moscou : un boursier russe orthodoxe poursuit ainsi ses études à l’université catholique de Paris.
Anita S. Bourdin
bonne nuit
3 mars, 2010Hymne de la fête de la dédicace d’une église : Urbs Jerusalem beata
3 mars, 2010du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20100303
Le mercredi de la 2e semaine de Carême : Mt 20,17-28
Commentaire du jour
Liturgie latine des heures
Hymne de la fête de la dédicace d’une église : Urbs Jerusalem beata
« Voici que nous montons à Jérusalem »
O Jérusalem, cité de Dieu, nous t’acclamons « Vision de paix ».
Tu as été construite dans les cieux de pierres vivantes.
Couronnée d’anges et de saints, tu es la Bien-Aimée du Roi.
Descendue toute neuve du Ciel, tu es parée pour ton Epoux.
Avance comme l’Epousée ; viens étreindre ton Seigneur.
Et l’on verra sur tes remparts étinceler l’or de ta joie.
Que s’ouvrent tes portes à deux vantaux ; que resplendisse ta beauté.
Que par la grâce soit sauvé tout homme qui y pénètre.
Que soit accueilli celui qui souffre au nom du Christ et perd courage.
C’est le Christ le maître et l’artisan ; c’est lui qui taille et qui polit.
Il ajuste chaque pierre, la choisit en chaque lieu,
Il la place pour demeurer ce Temple saint où il habite.
(Références bibliques : 1P 2,5; Ap 21,2.18; Co 3,16)
Que pouvons-nous t’offrir Seigneur ? (prière)
2 mars, 2010du site:
http://arras.catholique.fr/page-17705.html
Que pouvons-nous t’offrir Seigneur ?
Eglise d’Arras N°16
Seigneur, que t’offrirai-je pour te remercier de tous tes bienfaits ?
Tu me réponds : offre-moi tes mains vides : je les comblerai de biens surabondants.
Seigneur, que t’offrirai-je pour te remercier de la force que tu m’as donnée ?
Tu me réponds : offre-moi tes ignorances : je les changerai en sagesse sans pareille.
Seigneur, que t’offrirai-je pour te remercier de la sagesse que tu m’as léguée ?
Tu me réponds : offre-moi tes misères : je les changerai en salut pour autrui.
Seigneur, que t’offrirai-je pour te remercier de ton précieux salut ?
Tu me réponds : offre-moi tes péchés : je les changerai en amour qui ne s’éteint pas.
Oui, Seigneur, je t’offre tout cela, en toute confiance.
Sois remercié, sois béni, sois loué !
Chant Malgache
Dimanche des missions, 18 octobre
Soyez toujours dans la joie! (1Th 5,16)
2 mars, 2010du site:
http://www.placide.over-blog.fr/article-le-careme-n-ote-pas-la-joie-45565626-comments.html
« Soyez toujours dans la joie. Priez sans cesse. Rendez grâces en toute chose; car c’est là ce que Dieu veut que vous fassiez tous en Jésus-Christ. »
Soyez toujours dans la joie!
On objectera peut-être qu’on ne se réjouit pas à volonté, quand on a des peines de cœur, d’esprit ou de corps à supporter; on ne secoue pas le chagrin comme on veut, surtout s’il est profond et s’il atteint l’âme dans ce qu’elle a de plus intime.
Cependant l’Apôtre dit encore ailleurs : Gaudete et iterum dico gaudete, réjouissez-vous et je vous le repète, soyez dans la joie (Philip., IV, 4).
Il faut que cela soit possible, puisqu’il le recommande si instamment. C’est qu’il y a deux sortes de joie comme deux sortes de tristesse (2 Cor., VII, 10), l’une dans les sens et selon le monde, l’autre dans l’esprit et selon Dieu, et cette dernière peut se goûter même au milieu des souffrances du corps et des douleurs du cœur, si dans le feu de la tribulation on reste patient, calme, résigné, abandonné entre les mains de Dieu dont on adore la providence, même quand on n’en comprend pas les desseins, avec la confiance qu’il ne nous laissera pas charger au delà de nos forces, et que sa grâce soutiendra notre faiblesse.
2° L’Apôtre nous indique les moyens d’obtenir cette joie du ciel, qui vient ranimer notre âme au milieu des orages de la terre. C’est d’abord de ne point se relâcher dans la prière : ce qui arrive trop souvent aux personnes affligées, se laissant aller au découragement parce qu’elles n’ont point été exaucées comme elles l’entendaient, et que l’épreuve qu’elles redoutaient ne leur a point été épargnée.
C’est une des tentations les plus dangereuses pour les âmes adonnées à la piété. Tant qu’elles en goûtent les douceurs, les consolations, elles prient volontiers et semblent marcher avec confiance et allégresse sous le vent du ciel et dans la voie chrétienne. Mais si l’horizon se trouble et qu’une tempête éclate sur elles ou sur ce qu’elles ont de plus cher, qu’un désastre ou une grande douleur s’ensuivent, elles sont prêtes à laisser la prière comme .inutile ou impuissante, parce qu’elle ne les a point préservées du malheur, comme si Dieu devait satisfaire tous nos désirs, même les plus légitimes, comme si ce qu’elles ont demandé avec tant d’instance, et qui leur a été refusé, n’eût pas été peut-être la cause de malheurs plus grands encore.
Prions donc sans cesse, et surtout quand nous avons le plus à souffrir; car c’est alors que nous avons le plus besoin de secours.
Mais pour prier comme l’Apôtre le veut, il n’est pas nécessaire d’y avoir toujours l’esprit tendu, ni de réciter sans relâche des oraisons. Les paroles ne sont que les signes ou le corps de la prière, qui peut être vive, ardente et continue, sans que l’esprit combine des pensées et que la bouche articule des mots. C’est la prière intérieure ou mentale qui est l’âme de la prière extérieure ou orale.
La conversion habituelle de l’âme vers Dieu, faisant tout en sa présence et lui offrant tout ce qu’elle fait, le désir incessant de lui obéir en toutes choses et de lui plaire par tous les moyens, ne voulant que ce qui est conforme à sa loi, et repoussant ce qui lui est contraire avec la disposition de se remettre entre ses mains, quoi qu’il arrive; voilà le fond de la prière intérieure, la source où elle prend son cours et qui l’alimente sans cesse.
Et alors, quoi qu’on fasse et en quelque situation qu’on se trouve, un mot, une exclamation, un regard vers le ciel, un mouvement du cœur suffisent pour en exciter le courant et l’entretenir ; ce qui donne à l’âme affligée un calme tout particulier et cette joie intime dont parle l’Apôtre, parce qu’elle se sent comme suspendue au trône de Dieu par le lien de la prière et sous l’égide de sa bonté toute-puissante.
3° Le second moyen indiqué par saint Paul pour avoir la joie du cœur au milieu des peines de cette vie, c’est de rendre grâces à Dieu en toutes choses et de tout ce qui nous arrive ; ce qui n’est possible, comme il le dit, qu’en Jésus-Christ et par sa .grâce.
Il est écrit ailleurs (1 Cor.X,31) : « Soit que vous buviez, soit que vous mangiez, » c’est-à-dire même dans les choses qui semblent le moins importantes, « faites tout pour la gloire de Dieu ». Ici l’Apôtre nous conseille d’accepter tout comme venant de sa main, soit qu’il veuille en effet ce qui arrive pour nous éprouver, soit qu’il le permette seulement, comme dans beaucoup de tentations. Ce qui ne doit pas nous empêcher de repousser vigoureusement les attaques du mal ; car nous sommes alors dans le cas de la défense naturelle, et souvent notre position nous impose le devoir de nous opposer, autant qu’il est en nous, au succès de l’iniquité et de travailler au triomphe du bien.
Mais quand nos efforts sont infructueux, et que la cause de la vérité et de la justice semble vaincue et l’iniquité prévaloir, tout en dégageant notre responsabilité et acquittant notre conscience par une lutte persévérante, sachons supporter ce que nous n’avons pu empêcher et ne nous indignons pas, ne nous irritons pas de paraître opprimés; car alors l’amour propre aurait plus de part dans notre douleur que la conscience de la justice violée, et le sentiment du bien.
Rendons grâces à Dieu, même dans notre défaite, non pas de ce que le mal a prévalu, ce qui est toujours un malheur; mais de ce qu’il nous accorde la patience pour le subir et surtout la charité pour le diminuer.
De cette manière le mal se tourne en bien dans notre cœur, et comme Dieu seul peut opérer cette heureuse transformation au dedans de nous comme au dehors, c’est à sa main miséricordieuse que nous devons la paix, même au milieu des tribulations, et la joie céleste qui la suit.
abbé Louis Marie Eugène Bautin.