COMMENT SE PREPARER A VIVRE LA SEMAINE SAINTE
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COMMENT SE PREPARER A VIVRE LA SEMAINE SAINTE
Voici quelques points de réflexion à intérioriser avant d’entrer dans la liturgie des jours saints que sont le Jeudi-Saint, le Vendredi-Saint et la Vigile Pascale :
- Le mystère pascal est la traduction française de » Sacramentum pascalae « , au sens où le mystère nous engage en lui et fait de nous des transfigurés. Les célébrations de la semaine sainte sont très éclairantes et nous aident à comprendre, au sommet de l’année liturgique, toute la réflexion de l’Eglise pendant le Carême. Ne séparons pas la semaine sainte du Carême.
- Soyons disponibles à l’action de l’Esprit-Saint en nous. La semaine sainte est une semaine de grâces et même de joie car au coeur du vendredi saint, nous savons que la joie éclatera au matin de Pâques. La plénitude du don du Seigneur nous met dans un climat d’action de grâces car le mystère pascal du Christ nous atteint, nous transforme et fait de nous des êtres nouveaux. Voilà pourquoi la joie peut jaillir dans nos coeurs : c’est une joie grave et sereine. Le Seigneur peut nous rendre disponibles et faire de nous ce qui lui plaît.
- Centrons-nous sur le don de Dieu. Nous allons participer à la mort et à la résurrection du Christ. Laissons-nous emporter par ce mouvement même qui mène à la vie. Le visage du Christ nous apparaîtra comme le visage même de Dieu. Notre Dieu est, en vérité, le Dieu de la croix et de la résurrection. La révélation de la Trinité s’est faite sur la croix. La réalité la plus extraordinaire est que le Christ, Fils de Dieu, se soit fait homme et qu’il soit mort sur une croix. Voilà pourquoi, la Pâque, du jeudi saint au dimanche de Pâques est si importante. Nous ne nous appartenons plus : notre vie est au Christ, notre mort est au Christ. Tout lui appartient, nous pouvons donc tout lui donner.
- Ces trois jours saints sont décisifs pour l’histoire de l’humanité. L’action liturgique que nous allons suivre pas à pas est le don total fait par Dieu à tous les hommes. Le seul souhait à faire est celui de Saint Paul : « Entrez par votre plénitude dans toute la plénitude de Dieu » (Eph 3, 18). C’est vraiment la Pâque qui nous fait passer dans le mystère de Dieu et nous y intègre.
- Si vous le pouvez, certains textes de l’Ecriture sont à lire avant d’aborder les jours saints :
- La lettre aux Hébreux. Elle sera commentée inlassablement, soit pour nous présenter le Christ, soit pour nous appeler à persévérer dans la foi. Le Seigneur nous a parlé une fois pour toutes et il s’est offert pour nous une fois pour toutes.
- L’évangile de Saint Jean. Sa lecture qui se fait dans la liturgie tout au long du Carême sera reprise le vendredi saint avec une magnificence et une sobriété étonnantes.
- Les quatre chants du Serviteur se trouvent dans le prophète Isaïe à partir du chapitre 42 jusqu’au chapitre 53. Ils sont comme le résumé de tout l’ancien testament et ont une place extraordinaire dans la vie de l’Eglise. Le Christ lui-même se présente comme le Serviteur souffrant et l’Eglise le reconnaît sous les traits de ce Serviteur. C’est le coeur de la Parole de Dieu : toutes les prophéties trouvent ici leur accomplissement fondamental. Ce texte nous parle du Christ : il est personnellement celui qui rassemble les hommes et étant tous les hommes, ce qui se passe en lui doit se passer dans ses membres. Ces textes nous donnent la plénitude du sens que l’Eglise place au coeur de la liturgie, le vendredi saint, car il nous dit tout le mystère du Christ : » Il offre sa vie en expiation…il s’est livré lui même à la mort…il portait le péché de la multitude » (cf.. Is 53, 10-12)
- Comment lire ces textes de l’Ecriture ? La Parole de Dieu doit être relue, remâchée, reprise inlassablement. Il convient de ruminer tous les textes et de les voir dans l’unité. Nous avons à nous laisser prendre par cette parole qui nous est proposée par l’Eglise et qui, à cause de cela, devient source de salut. Le salut de Dieu se manifeste : nous devons écouter les paroles du Serviteur souffrant comme les prophéties que le Seigneur reprend à son propre sujet. Il en va de même pour les évangiles. Ce que le Seigneur veut, c’est que nous y découvrions son exégèse et son exégèse est celle qui prend tout l’ancien testament et l’éclaire par la réalité de la résurrection. » Ne fallait-il pas que le Christ souffrît pour entrer dans sa Gloire ? » (Luc 24, 26). Nous sommes des ressuscités qui écoutons le Réssuscité. Dans l’Eglise, la Parole de Dieu est une parole vivante qui pénètre notre coeur, nous met en question et nous invite à aller au plus profond de nous-mêmes. Le Christ nous parle personnellement, nous avons à tendre l’oreille, à l’écouter comme le Serviteur ; cette parole nous concerne tous puisqu’il s’agit de la vie de l’Eglise et que la vie de l’Eglise est nôtre.
- Les célébrations de la semaine sainte n’ont qu’un but, celui de nous introduire davantage dans notre vocation d’ enfants de Dieu en participant à la croix et à la résurrection du Christ. Se préparer à la semaine sainte, c’est préparer son coeur à recevoir le mystère de Dieu. Si l’Eglise prend trois jours pour méditer sur la Passion et la Gloire du Christ, c’est parce que le coeur de sa vie est là. Tout est donné dans ce mystère : le passé et l’avenir sont dans le présent de Dieu. Il s’agit pour nous d’être sacramentellement contemporains de la Passion du Christ. Nous sommes pris dans ce mystère dans lequel le Christ entre librement. Notre attitude principale doit être une écoute active parce que très consciente, très lucide et très disponible.
- A travers tout le mystère célébré, Dieu va se faire plus proche que jamais, pourtant à travers l’ intériorité de sa présence, le sens de sa transcendance nous sera donné. Le visage de Dieu se dévoile comme un visage plein de pitié, de compassion, d’ouverture à tous les hommes. Dieu se révèle au matin de la résurrection comme celui qui a transformé le monde à tout jamais, qui attend le don de notre liberté pour une coopération fructueuse et qu’ainsi se manifeste sa Gloire.
- Comme le Christ est mort pour tous les hommes, nous avons à vivre le mystère pascal pour tous les hommes. La liturgie est un don de Dieu pour que nous nous donnions à lui. Nous recevons les dons du Seigneur, le plus grand est celui de l’Eucharistie. Nous avons à suivre le chemin du Christ, c’est-à-dire à entrer dans son mouvement par lequel il rend grâces à son Père et se livre tout entier à nous. Le visage de Dieu transparaît dans ce mystère qui est vraiment la clé de toute l’Ecriture qui s’accomplit. Pour accueillir ce mystère, il faut demander au Saint-Esprit qu’il mette en nos coeurs le don de sagesse et le don d’intelligence. Saint Paul le demande sans cesse pour ses propres disciples.
- Le don de sagesse nous permet de tout voir dans le mystère de Dieu et de tout reprendre dans ce même mystère. Alors ne nous laissons pas impressionner par les choses extérieures et en conséquence, nous pouvons garder notre liberté intérieure comme le Christ garde sa liberté en entrant dans sa Passion. Nous avons à être dociles au Christ en le laissant nous mener par les chemins qu’il veut, là où il veut, de la manière qu’il veut.
- Remercions l’Eglise de nous avoir donné une telle liturgie qui est un don de Dieu auquel il faut répondre de tout notre coeur, de toute notre âme, de tout notre esprit, de toutes nos forces.
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