Archive pour le 23 mars, 2010
LA PRIÈRE, GAGE DE LA SANTÉ SPIRITUELLE (par Paul Evdokimov)
23 mars, 2010du site:
http://www.pagesorthodoxes.net/priere/priere-evdokimov.htm
LA PRIÈRE, GAGE DE LA SANTÉ SPIRITUELLE
par Paul Evdokimov
« Priez sans cesse, » insiste saint Paul, car la prière est la source et la forme la plus intime de notre vie spirituelle. La vie de prière, sa densité, sa profondeur, son rythme, mesurent notre santé spirituelle et nous révèlent à nous-mêmes. C’est au niveau d’un esprit recueilli et silencieux que se place la vraie prière et que l’être est mystérieusement visité. « L’ami de l’Époux se tient là et l’entend » ; l’essentiel de l’état de prière est justement de « se tenir là », d’entendre la présence du Christ.
À ses débuts, la prière est agitée ; l’homme déverse tout le contenu psychique de son être ; mais dans la prière, le bavardage dissipe. Or, il « suffit de tenir ses mains élevées », dit saint Marc [le Moine]. La prière dominicale est brève. Un ermite la commençait au coucher du soleil, et la terminait en disant « amen « aux premiers rayons du soleil levant. Il ne s’agit pas de discours ; les spirituels se contentaient de prononcer le nom de Jésus mais, dans ce nom, ils contemplaient le Royaume.
Une grave déformation fait de la prière la répétition mécanique des formules. Or, selon les maîtres, il ne suffit pas d’avoir la prière, les règles, l’habitude ; il faut devenir prière, être la prière incarnée : faire de sa vie une liturgie, prier avec les choses les plus quotidiennes, vivre la communion incessante. Les spirituels citent l’histoire d’un ouvrier tanneur qui parle des trois formes de la prière : la demande, l’offrande et la louange, et montre comment elles deviennent l’état de prière et peuvent sanctifier tous les instants du temps, même pour celui qui n’en dispose pas. Le matin, pressé, cet homme très simple présentait tous les habitants d’Alexandrie devant la face de Dieu en disant : « Aie pitié de nous pécheurs «. Dans la journée, pendant son travail, son âme ne cessait de ressentir que toute son œuvre était comme une offrande : « À toi, Seigneur » ; et le soir, tout à la joie de se retrouver encore gardé en vie, son âme ne pouvait que dire : « Gloire à toi ». C’est la conception orante de la vie elle-même où le travail le plus modeste d’un ouvrier ou d’une ménagère et la création d’un génie sont accomplis au même titre d’offrande devant la face de Dieu, comme une tâche confiée par le Père.
Selon la Bible, le nom de Dieu est une forme et un lieu de sa présence. La « prière de Jésus » ou la « prière du cœur » libère ses espaces et y attire Jésus par l’invocation incessante : « Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur. » Cette prière du publicain évangélique contient tout le message biblique : la Seigneurie de Jésus, sa filiation divine, donc confession de la Trinité, l’abîme de la chute qui invoque l’abîme de la miséricorde divine. Cet prière résonne sans cesse au fond de l’âme, prend le rythme de la respiration, collée au souffle, même pendant le sommeil : « Je dors, mais mon esprit veille » (Cn 5, 2). Jésus attiré dans cœur, c’est la liturgie intériorisée et le Royaume dans l’âme apaisée. Le nom remplit l’homme comme son temple, le transmue en lieu de la présence divine.
L’invocation du nom de Jésus est à la portée de tout homme et dans toutes les circonstances de sa vie. Elle pose le nom comme un sceau divin sur toute chose. Saint Jean Chrysostome dit : « Que ta maison soit une église ; admire ton Maître ; que les enfants s’unissent à toi dans une prière commune. » Cette prière portera devant le Père 1es soucis et les souffrances de tous les hommes, leurs tristesses et leurs joies. Tout instant notre temps se rafraîchit à ce contact de feu des esprits en prière.
Dans les maisons des fidèles, on voit toujours l’icône placée haut, et au point dominant de la prière, elle guide le regard vers le Très-Haut et l’unique nécessaire. La contemplation orante traverse pour ainsi dire l’icône et ne s’arrête qu’au contenu vivant et présent qu’elle traduit. D’une habitation neutre, elle fait une « église domestique », de la vie d’un fidèle, une liturgie intériorisée et continuée. Le visiteur, en entrant, s’incline devant l’icône, recueille le regard de Dieu et ensuite salue le maître de maison. On commence par rendre honneur à Dieu et les honneurs rendus aux hommes viennent après. Point de mire, n’étant jamais une décoration, l’icône centre tout l’intérieur sur le rayonnement de l’au-delà qui règne sans partage. La petite veilleuse devant l’icône traduit le mouvement de l’esprit ; être un feu toujours en prière et en présence de l’invisible. C’est la dimension liturgique de la vie spirituelle.
La prière liturgique
La prière liturgique introduit d’emblée dans la conscience collégiale, selon le sens du mot liturgia, qui signifie l’œuvre commune. Elle enseigne le vrai rapport entre le moi et les autres, aide à nous déprendre de nous-mêmes et à faire nôtre la prière de l’humanité. Par elle, le destin de chacun nous devient présent. Le pronom liturgique n’est jamais au singulier.
La liturgie filtre toute tendance trop subjective, émotionnelle et passagère ; pleine d’une émotion saine et d’une vie affective puissante, elle offre sa forme achevée, rendue parfaite par de longs siècles et des générations qui ont prié de la même manière. J’entends la voix de Jean Chrysostome, de Basile, de Syméon et de tant d’autres ; ils ont laissé la trace de leur esprit adorant et m’associent à leur prière. Celle-ci pose la mesure et la règle, mais sollicite aussi la prière spontanée, personnelle, où l’âme chante et parle librement à son Seigneur.
Faut-il attendre le moment d’inspiration, au risque de ne le trouver jamais ? La prière comporte toujours un aspect d’effort. « Quand l’homme se met à prier, les obstacles cherchent à l’en empêcher… ; l’oraison exige une lutte, un combat «, disent les maîtres. Origène note au sujet de la prière que l’ascension d’une montagne élevée est fatigante. Les maîtres conseillent de faire « comme si » l’inspiration ne faisait pas défaut, et le miracle de la grâce s’opère.
Mais encore, « pourquoi prier ? Dieu ne sait-il pas ce qu’il nous faut ? » Dieu écoute notre prière ; il la rectifie et en fait un élément qui s’ajoute à sa décision. L’insistance de la veuve de l’Évangile arrache une réponse et exprime la puissance de la foi [cf. Lc 18, 1-8]. Peut-être que l’enfer dépend aussi de la violence des saints, de la flamme de leur prière et que le salut de tous, Dieu l’attend aussi de notre prière…
Avons-nous un temps suffisant pour prier ? Beaucoup plus que nous ne le pensons. Combien de moments de paresse et de distraction peuvent devenir instants de prière ? On peut offrir même le souci, s’il ouvre un dialogue avec Dieu. On peut offrir même l’épuisement qui empêche de prier et même l’impossibilité de prier. « La mémoire de Dieu, un soupir, sans même avoir formulé une seule parole, est déjà prière », dit saint Barsanuphe. Le starets Ambroise conseille : « Tous les jours, lisez un chapitre des Évangiles, et quand l’angoisse vous prend, lisez de nouveau jusqu’à ce qu’elle passe ; si elle revient, lisez de nouveau l’Évangile. » C’est le passage de « la parole écrite à la parole substantielle » (Nicodème l’Hagiorite) et ce passage est décisif pour la vie spirituelle. On consomme eucharistiquement la parole mystérieusement rompue, disent les Pères.
Extrait de : Paul Evdokimov, La nouveauté de l’Esprit,
Études de spiritualité, Bellefontaine (SO 20), 1977.
Les symboles de la foi
23 mars, 2010du site:
http://viechretienne.catholique.org/cec/5095-les-symboles-de-la-foi
Le Catéchisme
Deuxième section : La profession de la Foi chrétienne
Les symboles de la foi
185 Qui dit » Je crois « , dit » J’adhère à ce que nous croyons « . La communion dans la foi a besoin d’un langage commun de la foi, normatif pour tous et unissant dans la même confession de foi.
186 Dès l’origine, l’Église apostolique a exprimé et transmis sa propre foi en des formules brèves et normatives pour tous (cf. Rm 10,9 ; 1 Co 15, 3-5 ; etc.). Mais très tôt déjà, l’Église a aussi voulu recueillir l’essentiel de sa foi en des résumés organiques et articulés, destinés surtout aux candidats au Baptême :
Cette synthèse de la foi n’a pas été faite selon les opinions humaines ; mais de toute l’Écriture a été recueilli ce qu’il y a de plus important, pour donner au complet l’unique enseignement de la foi. Et comme la semence de sénevé contient dans une toute petite graine un grand nombre de branches, de même ce résumé de la foi renferme-t-il en quelques paroles toute la connaissance de la vraie piété contenue dans l’Ancien et le Nouveau Testament (S. Cyrille de Jérusalem, catech. ill. 5, 12 : PG 33, 521-524).
187 On appelle ces synthèses de la foi » professions de foi » puisqu’elles résument la foi que professent les chrétiens. On les appelle » Credo » en raison de ce qui en est normalement la première parole : » Je crois « . On les appelle également » Symboles de la foi « .
188 Le mot grec symbolon signifiait la moitié d’un objet brisé (par exemple un sceau) que l’on présentait comme un signe de reconnaissance. Les parties brisées étaient mises ensemble pour vérifier l’identité du porteur. Le » symbole de la foi » est donc un signe de reconnaissance et de communion entre les croyants. Symbolon signifie ensuite recueil, collection ou sommaire. Le » symbole de la foi » est le recueil des principales vérités de la foi. D’où le fait qu’il sert de point de référence premier et fondamental de la catéchèse.
189 La première » profession de foi » se fait lors du Baptême. Le » symbole de la foi » est d’abord le symbole baptismal. Puisque le Baptême est donné » au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit » (Mt 28,19), les vérités de foi professées lors du Baptême sont articulées selon leur référence aux trois personnes de la Sainte Trinité.
190 Le Symbole est donc divisé en trois parties : » d’abord il est question de la première Personne divine et de l’œuvre admirable de la création ; ensuite, de la seconde Personne divine et du mystère de la Rédemption des hommes ; enfin de la troisième Personne divine, source et principe de notre sanctification » (Catech. R. 1, 1, 3). Ce sont là » les trois chapitres de notre sceau (baptismal) » (S. Irénée, dem. 100).
191 » Ces trois parties sont distinctes quoique liées entre elles. D’après une comparaison souvent employée par les Pères, nous les appelons articles. De même, en effet, que dans nos membres, il y a certaines articulations qui les distinguent et les séparent, de même, dans cette profession de foi, on a donné avec justesse et raison le nom d’articles aux vérités que nous devons croire en particulier et d’une manière distincte » (Catech. R. 1, 1, 4). Selon une antique tradition, attestée déjà par S. Ambroise, on a aussi coutume de compter douze articles du Credo, symbolisant par le nombre des apôtres l’ensemble de la foi apostolique (cf. symb. 8 : PL 17, 1158D).
192 Nombreux ont été, tout au long des siècles, en réponse aux besoins des différentes époques, les professions ou symboles de la foi : les symboles des différentes Églises apostoliques et anciennes (cf. DS 1-64), le Symbole » Quicumque « , dit de S. Athanase (cf. DS 75-76), les professions de foi de certains Conciles (Tolède : DS 525-541 ; Latran : DS 800-802 ; Lyon : DS 851-861 ; Trente : DS 1862-1870) ou de certains papes, tels la » Fides Damasi » (cf. DS 71-72) ou le » Credo du Peuple de Dieu » [SPF] de Paul VI (1968).
193 Aucun des symboles des différentes étapes de la vie de l’Église ne peut être considéré comme dépassé et inutile. Ils nous aident à atteindre et à approfondir aujourd’hui la foi de toujours à travers les divers résumés qui en ont été faits.
Parmi tous les symboles de la foi, deux tiennent une place toute particulière dans la vie de l’Église :
194 Le Symbole des apôtres, appelé ainsi parce qu’il est considéré à juste titre comme le résumé fidèle de la foi des apôtres. Il est l’ancien symbole baptismal de l’Église de Rome. Sa grande autorité lui vient de ce fait : » Il est le symbole que garde l’Église romaine, celle où a siégé Pierre, le premier des apôtres, et où il a apporté la sentence commune » (S. Ambroise, symb. 7 : PL 17, 1158D).
195 Le Symbole dit de Nicée-Constantinople tient sa grande autorité du fait qu’il est issu des deux premiers Conciles œcuméniques (325 et 381). Il demeure commun, aujourd’hui encore, à toutes les grandes Églises de l’Orient et de l’Occident.
196 Notre exposé de la foi suivra le Symbole des apôtres qui constitue, pour ainsi dire, » le plus ancien catéchisme romain « . L’exposé sera cependant complété par des références constantes au Symbole de Nicée-Constantinople, souvent plus explicite et plus détaillé.
197 Comme au jour de notre Baptême, lorsque toute notre vie a été confiée » à la règle de doctrine » (Rm 6,17), accueillons le Symbole de notre foi qui donne la vie. Réciter avec foi le Credo, c’est entrer en communion avec Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit, c’est entrer aussi en communion avec l’Église toute entière qui nous transmet la foi et au sein de laquelle nous croyons :
Ce Symbole est le sceau spirituel, il est la méditation de notre cœur et la garde toujours présente, il est, à coup sûr, le trésor de notre âme (S. Ambroise, symb. 1 : PL 17, 1155C).
Les symboles de la foi: Le symbole des Apôtres; Le symbole de Nicée-Constantinople; Le symbole d’Athanase
23 mars, 2010du site:
http://sdg.chez.com/confessions/symboles.html
Les symboles de la foi
Le symbole des Apôtres
Le symbole de Nicée-Constantinople
Le symbole d’Athanase
Le symbole des Apôtres
Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre.
Je crois en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur, qui a été conçu du Saint-Esprit, et qui est né de la Vierge Marie. Il a souffert sous Ponce Pilate, il a été crucifié, il est mort et il a été enseveli, il est descendu aux enfers. Le troisième jour il est ressuscité des morts, il est monté aux cieux. Il siège à la droite de Dieu, le Père tout-puissant, et il viendra de là juger les vivants et les morts.
Je crois en l’Esprit-Saint ; je crois la sainte Eglise universelle, la communion des saints, la rémission des péchés, la résurrection de la chair et la vie éternelle.
Amen.
Le symbole de Nicée-Constantinople
Nous croyons
en un seul Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de toutes les choses visibles et invisibles ;
et en un seul Seigneur Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, engendré du Père avant tous les siècles, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré, non créé, consubstantiel au Père, par qui tout a été fait. Pour nous, les hommes, et pour notre salut, il est descendu des cieux ; par le Saint-Esprit il s’est incarné de la Vierge Marie, et s’est fait homme ; il a été crucifié pour nous sousPonce Pilate ; il a souffert ; il a été enseveli ; il est ressuscité le troisième jour, selon les Ecritures, il est monté aux cieux ; il siège à la droite du Père et il reviendra en gloire juger les vivants et les morts, lui dont le règne n’aura pas de fin ;
et en l’Esprit-Saint, qui est Seigneur et qui vivifie ; qui procède du Père et du Fils ; qui ensemble avec le Père et le Fils est adoré et glorifié ; qui a parlé par les prophètes ;
en une seule Eglise sainte, catholique et apostolique. Nous confessons un seul baptême pour la rémission des péchés. Nous attendons la résurrection des morts et la vie du siècle à venir.
Amen.
Le symbole d’Athanase
Quiconque veut être sauvé doit, avant tout, tenir la foi catholique : s’il ne la garde pas entière et pure, il périra sans aucun doute pour l’éternité.
Voici la foi catholique : nous vénérons un Dieu dans la Trinité et la Trinité dans l’Unité, sans confondre les Personnes ni diviser la substance : autre est en effetla Personne du Père, autre celle du Fils, autre celle du Saint-Esprit ; mais une est la divinité du Père, du Fils et du Saint-Esprit, égale la gloire, coéternelle la majesté.
Comme est le Père, tel est le Fils, tel est aussi le Saint-Esprit : incréé est le Père, incréé le Fils, incréé le Saint-Esprit ; infini est le Père, infini le Fils, infini le Saint-Esprit ; éternel est le Père, éternel le Fils, éternel le Saint-Esprit ; et cependant, ils ne sont pas trois éternels, mais un éternel ; tout comme ils ne sont pas trois incréés, ni trois infinis, mais un incréé et un infini. De même, tout-puissant est le Père, tout-puissant le Fils, tout-puissant le Saint-Esprit ; et cependant ils ne sont pas trois tout-puissants, mais un tout-puissant. Ainsi le Père est Dieu, le Fils est Dieu, le Saint-Esprit est Dieu ; et cependant ils ne sont pas trois Dieux, mais un Dieu. Ainsi le Père est Seigneur, le Fils est Seigneur, le Saint-Esprit est Seigneur ; et cependant ils ne sont pas trois Seigneurs, mais un Seigneur ; car, de même que la vérité chrétienne nous oblige à confesser que chacune des personnes en particulier est Dieu et Seigneur, de même la religion catholique nous interdit de dire qu’il y a trois Dieux ou trois Seigneurs.
Le Père n’a été fait par personne et il n’est ni créé ni engendré ; le Fils n’est issu que du Père, il n’est ni fait, ni créé, mais engendré ; le Saint-Esprit vient du Père et du Fils, il n’est ni fait, ni créé, ni engendré, mais il procède. Il n’y a donc qu’un Père, non pas trois Pères ; un Fils, non pas trois Fils ; un Saint-Esprit, non pas trois Saints-Esprits. Et dans cette Trinité il n’est rien qui ne soit avant ou après, rien qui ne soit plus grand ou plus petit, mais les Personnes sont toutes trois également éternelles et semblablement égales. Si bien qu’en tout, comme on l’a déjà dit plus haut, on doit vénérer, et l’Unité dans la Trinité, et la Trinité dans l’Unité. Qui donc veut être sauvé, qu’il croie cela de la Trinité.
Mais il est nécessaire au salut éternel de croire fidèlement aussi à l’incarnation de notre Seigneur Jésus-Christ. Voici la foi orthodoxe : nous croyons et nous confessons que notre Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, est Dieu et homme. Il est Dieu, de la substance du Père, engendré avant les siècles, et il est homme, de la substance de sa mère, né dans le temps ; Dieu parfait, homme parfait composé d’une âme raisonnable et de chair humaine, égal au Père selon la divinité, inférieur au Père selon l’humanité. Bien qu’il soit Dieu et homme, il n’y a pas cependant deux Christ, mais un Christ ; un, non parce que la divinité a été transformée en la chair, mais parce que l’humanité a été assumée en Dieu ; un absolument, non par un mélange de substance, mais par l’unité de la personne. Car, de même que l’âme raisonnable et le corps font un homme, de même Dieu et l’homme font un Christ. Il a souffert pour notre salut, il est descendu aux enfers, le troisième jour il est ressuscité des morts, il est monté aux cieux, il siège à la droite du Père, d’où il viendra juger les vivants et les morts. A sa venue, tous les hommes ressusciteront avec leurs corps et rendront compte de leurs propres actes : ceux qui ont bien agi iront dans la vie éternelle, ceux qui ont mal agi, au feu éternel. Telle est la foi catholique : si quelqu’un n’y croit pas fidèlement et fermement, il ne pourra être sauvé.
Saint Bernard: « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, Je Suis »
23 mars, 2010du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20100323
Le mardi de la 5e semaine de Carême : Jn 8,21-30
Commentaire du jour
Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l’Église
Sermon 1 pour le premier dimanche de novembre (trad. Sr Isabelle de le Source, Lire la Bible, t. 6, p. 33)
« Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, Je Suis »
Le prophète Isaïe nous décrit une vision sublime : « J’ai vu le Seigneur assis sur un trône » (Is 6,1). Magnifique spectacle, mes frères ! Heureux les yeux qui l’ont vu ! Qui ne désirerait de toute son âme contempler la splendeur d’une si grande gloire ?… Mais voici que j’entends le même prophète nous rapporter une autre vision de ce même Seigneur, bien différente : « Nous l’avons vu ; il n’avait ni beauté, ni éclat : nous l’avons pris pour un lépreux » (Is 53,2s Vulg)…
Toi donc, si tu désires voir Jésus dans sa gloire, cherche à le voir d’abord dans son abaissement. Commence par fixer les yeux sur le serpent élevé dans le désert (cf Jn 3,14), si tu désires voir le Roi siéger sur son trône. Que cette première vision te remplisse d’humilité, pour que la seconde te relève de ton humiliation. Que celle-là réprime et guérisse ton orgueil, avant que celle-ci ne comble et rassasie ton désir. Vois-tu le Seigneur « réduit à rien » ? (Ph 2,7) Que cette vision ne te laisse pas insouciant, sinon tu ne pourras, sans souci, le contempler ensuite dans la gloire de son exaltation.
« Tu lui seras semblable », certes, quand tu le verras « tel qu’il est » (1Jn 3,2) ; sois donc semblable à lui dès maintenant en voyant ce qu’il est devenu à cause de toi. Si tu ne refuses pas de lui ressembler dans son abaissement, il te donnera sûrement en retour la ressemblance de sa gloire. Il ne souffrira jamais que celui qui a participé à sa Passion soit exclu de la communion à sa gloire. Il refuse même si peu d’admettre avec lui dans le Royaume celui qui a partagé sa Passion, que le larron, pour l’avoir confessé sur la croix, se retrouva le jour même avec lui au paradis (Lc 23,42)… Oui, « si nous souffrons avec lui, avec lui, nous régnerons » (Rm 8,17).