Archive pour le 19 mars, 2010
Pape Benoît, commentaire Psaume 125 (messe du dimanche 21 mars 2010)
19 mars, 2010du site:
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 17 août 2005
Dieu notre joie et notre espérance
Lecture: Ps 125, 1-5
1. En écoutant les paroles du Psaume 125, on a l’impression de voir défiler devant les yeux l’événement chanté dans la seconde partie du Livre d’Isaïe: le « nouvel exode ». C’est le retour d’Israël de l’exil de Babylone à la terre des pères à la suite de l’édit du roi de Perse Cyrus en 538 avant J.-C. Alors se répéta l’expérience joyeuse du premier exode, lorsque le peuple juif fut libéré de l’esclavage d’Egypte.
Ce Psaume revêtait une signification particulière lorsqu’il était chanté les jours où Israël se sentait menacé et effrayé, car soumis de nouveau à l’épreuve. Le Psaume comprend effectivement une prière pour le retour des prisonniers du moment (cf. v. 4). Il devenait ainsi une prière du Peuple de Dieu sur son itinéraire historique, pavé de dangers et d’épreuves, mais toujours ouvert à la confiance en Dieu Sauveur et Libérateur, soutien des faibles et des opprimés.
2. Le Psaume introduit une atmosphère de joie: on sourit, on se réjouit de la liberté obtenue, des lèvres s’élèvent des chants de joie (cf. vv. 1-2).
La réaction face à la liberté rendue est double. D’un côté, les nations païennes reconnaissent la grandeur du Dieu d’Israël: « Merveilles que fit pour eux Yahvé » (v. 2). Le salut du peuple élu devient une preuve limpide de l’existence efficace et puissante de Dieu présent et actif dans l’histoire. De l’autre côté, c’est le peuple de Dieu qui professe sa foi dans le Seigneur qui sauve: « Merveilles que fit pour nous Yahvé » (v. 3).
3. La pensée va ensuite vers le passé, revécu avec un frisson de peur et d’amertume. Nous voudrions fixer notre attention sur l’image liée à l’agriculture utilisée par le Psalmiste: « Ceux qui sèment dans les larmes moissonnent en chantant » (v. 5). Sous le poids du travail, le visage est parfois sillonné de larmes: on accomplit une semence difficile, peut-être vouée à l’inutilité et à l’échec. Mais lorsqu’arrive la moisson abondante et joyeuse, on découvre que cette douleur a été féconde.
Dans ce verset du Psaume est résumée la grande leçon sur le mystère de fécondité et de vie que peut contenir la souffrance. Précisément comme l’avait dit Jésus au seuil de sa passion et de sa mort: « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure seul; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jn 12, 24).
4. L’horizon du Psaume s’ouvre ainsi à une moisson de fête, symbole de la joie engendrée par la liberté, la paix et la prospérité, qui sont le fruit de la bénédiction divine. Cette prière devient alors un chant d’espérance, auquel recourir lorsque l’on est plongé dans le temps de l’épreuve, de la peur, de la menace extérieure et de l’oppression intérieure.
Mais il peut également devenir un appel plus général à vivre ses jours et à accomplir ses choix dans un climat de fidélité. La persévérance dans le bien, même si elle est incomprise et contrariée, débouche toujours à la fin sur un phare de lumière, de fécondité, de paix.
C’est ce que saint Paul rappelait aux Galates: « Qui sème dans l’Esprit, récoltera de l’Esprit la vie éternelle. Ne nous lassons pas de faire le bien; en son temps viendra la récolte, si nous ne nous relâchons pas » (Ga 6, 8-9).
5. Nous concluons par une réflexion de saint Bède le Vénérable (672/3-735) sur le Paume 125 commentant les paroles par lesquelles Jésus annonçait à ses disciples la tristesse qui les attendait et la joie qui devait jaillir de leur affliction (cf. Jn 16, 20).
Bède rappelle que « pleuraient et se lamentaient ceux qui aimaient le Christ lorsqu’ils le virent capturé par les ennemis, ligoté, conduit au jugement, condamné, fouetté, ridiculisé, et enfin crucifié, frappé par la lance et enseveli. Au contraire, ceux qui aimaient le monde se réjouissaient,… lorsqu’ils condamnèrent à une mort terrible celui dont la seule vue leur était insupportable. Les disciples furent attristés par la mort du Seigneur, mais, ayant appris sa résurrection, leur tristesse se transforma en joie; ayant vu ensuite le prodige de l’ascension, avec une joie encore plus grande, ils louèrent et bénirent le Seigneur, comme en témoigne l’évangéliste Luc (cf. Lc 24, 53). Mais ces paroles du Seigneur s’adaptent à tous les fidèles qui, à travers les larmes et les douleurs du monde, s’efforcent de parvenir aux joies éternelles, et qui, à juste titre, pleurent à présent et sont tristes, parce qu’ils ne peuvent pas encore voir celui qu’ils aiment et parce que, jusqu’à ce qu’ils demeurent dans leur corps, ils savent qu’ils sont loin de leur patrie et de leur royaume, même s’ils sont certains de parvenir, à travers leurs difficultés et leurs luttes, à la récompense. Leur tristesse se transformera en joie lorsque, une fois terminée la lutte de cette vie, ils recevront la récompense de la vie éternelle, selon ce que dit le Psaume: « Celui qui sème dans les larmes, récoltera dans la joie »" (Homélies sur l’Evangile, 2, 13: Collection de Textes patristiques, XC, Roma 1990, pp. 379-380).
5e dimanche de Carême – dimanche 21 mars 2010 – Homélie
19 mars, 2010du site:
http://www.homelies.fr/homelie,5e.dimanche.de.careme,2728.html
5e dimanche de Carême – dimanche 21 mars 2010
Famille de saint Joseph
Homélie-Messe
Les textes de ce dimanche nous disent que Dieu ne peut être relégué dans le passé. La vie spirituelle se conjugue au présent, tournée vers l’avenir. Elle n’est pas un retour en arrière : « Ne vous souvenez plus d’autrefois, ne songez plus au passé. Voici que je fais un monde nouveau : il germe déjà, ne le voyez-vous pas ? » (Cf. 1ère lecture, Isaïe 43). Dieu ne nous enferme pas dans un souvenir nostalgique, aussi beau puisse-t-il être d’ailleurs. Pourquoi ? Parce qu’il est un Dieu créateur, qu’il fait toujours du neuf et qu’il nous invite à coopérer à son œuvre de création en nous et autour de nous : il confie à l’homme la responsabilité de nommer les animaux et de gouverner en bon gestionnaire la création qu’il lui confie. Et cette responsabilité est toujours à assumer au présent en vue de l’avenir.
Isaïe dit « Ne vous souvenez plus d’autrefois, ne songez plus au passé » … Mais en même temps, il ne cesse de rappeler le passé : « Le Seigneur fit une route à travers la mer, un sentier au milieu des eaux puissantes, il mit en campagne des chars et des chevaux, des troupes et de puissants guerriers ; et les voilà couchés pour ne plus se relever, ils se sont éteints, ils se sont consumés comme une mèche. » C’est, bien sûr, un rappel de l’Exode. Mais ce rappel du passé n’a qu’un but : garder confiance en l’avenir ; sous-entendu « ce que Dieu a fait une fois, il le refera » : « Oui, je vais faire passer une route dans le désert, des fleuves dans les lieux arides. » Comme il a fait passer son peuple à travers la mer à pied sec au moment de la sortie d’Egypte, nous gardons confiance : il fera passer son peuple « à pied sec » à travers toutes les eaux troubles de son histoire.
Faire mémoire, c’est rendre présent par un acte de mémoire l’action passée du Seigneur dans l’aujourd’hui de ma vie. Ce n’est pas se retrouver enfermé dans un passé qui dès lors ne peut être que stérile.
L’espérance d’Israël, et il doit en être de même pour nous, s’appuie toujours sur son passé : c’est le sens du mot « mémorial » ; nous faisons mémoire de l’œuvre de Dieu depuis toujours, pour découvrir que cette œuvre de Dieu se poursuit pour nous aujourd’hui, et y puiser la certitude qu’elle se poursuivra demain. Passé, Présent, Avenir : Dieu est à jamais présent aux côtés de son peuple. C’est d’ailleurs l’un des sens du Nom de Dieu « Je suis » (sous-entendu, « Je suis avec vous en toutes circonstances).
Ainsi, si Dieu nous invite à revenir sur le passé, c’est pour constater sa fidélité et nous inviter à mettre notre confiance en lui aujourd’hui comme hier, à ne pas avoir peur de maintenant ou de demain car notre Dieu est fidèle et que s’il l’a été avec nous hier, il le sera aujourd’hui et demain. Car Il ne peut se renier lui-même.
Dans la prédication des prophètes, l’invitation à faire mémoire des œuvres de Dieu dans notre vie a aussi un autre but : détourner le peuple des idoles, des faux dieux. Dieu seul sauve, il ne faudra jamais l’oublier. Un peu plus haut, Isaïe disait : « c’est moi qui suis le Seigneur, en dehors de moi, pas de Sauveur. C’est moi qui ai annoncé et donné le salut, moi qui l’ai laissé entendre, et non pas chez vous un dieu étranger. » (Is 43, 11). Si Isaïe juge bon d’affirmer que Dieu seul est Dieu, c’est parce que la tentation d’idolâtrie existait encore !
Les prophètes ont souvent comparé les tentations d’idolâtrie du peuple à un adultère, une infidélité, et c’est ici que le rapprochement entre la première lecture et l’évangile de la femme adultère est intéressant. Cette femme est prisonnière de son passé, de son péché. Elle est enfermée dans son passé par l’image d’un dieu qui la tient sous le joug de la culpabilité. Saint Jean met bien en valeur cela en disant que cette femme, même après le départ de ses accusateurs, reste « au milieu » du cercle qu’ils formaient et qui apparaît maintenant clairement comme celui de sa culpabilité.
Jésus ne va pas l’accuser. Il va la questionner. « Femme, personne ne t’a condamné ? » Jésus ne l’invite donc pas à un retour morbide sur un passé qui l’écrase et l’enferme dans la solitude, mais à un acte de vérité et d’ouverture confiante qui permet au pardon d’accomplir son œuvre en ouvrant dans son cœur un espace de recréation de la filiation blessée. Jésus l’invite à donner une réponse qui va lui permettre de s’engager autrement vers l’avenir : « Non, personne Seigneur ». « Va, désormais ne pèche plus ». Ce n’est pas du laxisme. Jésus dit bien « ne pèche plus ». Tout n’est pas permis. Le péché reste condamné, mais seul le pardon peut permettre au pécheur d’aller plus loin.
Si le faux dieu de la femme adultère est sa culpabilité, nous découvrons que les pharisiens sont aussi prisonniers d’un faux dieu : leur conception de la Loi. On pourrait, en effet, traduire la réponse de Jésus aux accusateurs de cette femme par ces mots : « cette femme est coupable d’adultère, au premier sens du terme, c’est entendu ; mais vous, n’êtes-vous pas en train de commettre un adultère autrement plus grave en voulant la lapider ? N’êtes-vous pas en train de vous montrer infidèles au Dieu de l’Alliance ? La loi ne serait-elle pas devenue votre idole ? »
Très souvent, les prophètes ont parlé de l’idolâtrie en termes d’adultère. Or manquer à la miséricorde, c’est être infidèle au Dieu de miséricorde. Les pharisiens et les scribes voulaient sincèrement être les fils du Très-Haut, y compris ceux qui accusaient cette femme. Alors Jésus leur dit « Ne vous trompez pas de Dieu, soyez miséricordieux ». Sur cette réponse, ils s’en vont, « l’un après l’autre, en commençant par les plus âgés ». Rien d’étonnant : les plus anciens sont les plus prêts à entendre l’appel à la miséricorde. Tant de fois, ils ont expérimenté pour eux-mêmes la miséricorde de Dieu… Tant de fois, ils ont lu, chanté, médité la phrase « Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère et plein d’amour » (Ex 34, 6), tant de fois ils ont chanté le psaume 51 (50) « Pitié pour moi, Seigneur, en ta bonté, dans ta grande miséricorde efface mon péché »… Jésus, le Verbe, vient d’accomplir parmi eux sa mission de Révélation.
Frère Elie
Visite du pape dans une paroisse romaine : la conversion conduit au bonheur (7 mars 2010)
19 mars, 2010du site:
http://www.zenit.org/article-23802?l=french
Visite du pape dans une paroisse romaine : la conversion conduit au bonheur
Dimanche 7 mars
ROME, Mardi 16 mars 2010 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de l’homélie que le pape Benoît XVI a prononcée, dimanche 7 mars, lors de sa visite dans la paroisse romaine de « San Giovanni della Croce », sur le thème de la conversion.
VISITE PASTORALE À LA PAROISSE ROMAINE
« SAN GIOVANNI DELLA CROCE »
MESSE
HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI
Dimanche 7 mars 2010
(Vidéo)
Images de la célébration
Chers frères et sœurs!
« Convertissez-vous, dit le Seigneur, le Royaume des cieux est proche », avons-nous proclamé avant l’Evangile de ce troisième dimanche de Carême, qui nous présente le thème fondamental de ce « temps fort » de l’année liturgique: l’invitation à la conversion de notre vie et à accomplir de dignes œuvres de pénitence. Jésus, comme nous venons de l’écouter, évoque deux épisodes de faits divers: une répression brutale de la part de la police romaine à l’intérieur du temple (cf. Lc 13, 1) et la tragédie de dix-huit personnes ayant trouvé la mort dans l’écroulement de la tour de Siloé (v. 4). Les gens interprètent ces faits comme une punition divine pour les péchés de ces victimes, et, se considérant justes, se croient à l’abri de ces accidents, pensant ne pas avoir besoin de conversion dans leur vie. Mais Jésus dénonce cette attitude comme une illusion: « Pensez-vous que, pour avoir subi pareil sort, ces Galiléens fussent de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens? Eh bien non, je vous le dis; et si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous comme eux » (vv. 2-3). Et il invite à réfléchir sur ces faits, en vue d’un plus grand engagement sur le chemin de conversion, car c’est précisément le fait d’être fermé au Seigneur, de ne pas parcourir la voie de la conversion de soi, qui conduit à la mort, celle de l’âme. Au cours du carême, chacun de nous est invité par Dieu à accomplir un tournant dans son existence, en pensant et en vivant selon l’Evangile, en corrigeant quelque chose dans sa façon de prier, d’agir, de travailler et dans les relations avec les autres. Jésus nous adresse cet appel non pas en vertu d’une sévérité gratuite, mais précisément parce qu’il se préoccupe de notre bien, de notre bonheur, de notre salut. Pour notre part, nous devons lui répondre avec un effort intérieur sincère, en lui demandant de nous faire comprendre sur quels points en particulier nous devons nous convertir.
La conclusion du passage évangélique reprend la perspective de la miséricorde, en montrant la nécessité et l’urgence de retourner à Dieu, de renouveler la vie selon Dieu. Se référant à une coutume de son époque, Jésus présente la parabole d’un figuier planté dans une vigne; toutefois, ce figuier se révèle stérile, il ne donne pas de fruit. (cf. Lc 13, 6-9). Le dialogue qui a lieu entre le maître et le vigneron manifeste, d’une part, la miséricorde de Dieu, qui est patient et laisse à l’homme, à nous tous, un temps pour la conversion; et, de l’autre, la nécessité de commencer immédiatement un changement intérieur et extérieur dans la vie pour ne pas perdre les occasions que la miséricorde de Dieu nous offre pour surmonter notre paresse spirituelle et répondre à l’amour de Dieu par notre amour filial.
Saint Paul lui aussi, dans le passage que nous avons écouté, nous exhorte à ne pas nous faire d’illusion: il ne suffit pas d’avoir été baptisés et d’avoir été nourris à la même table eucharistique, si l’on ne vit pas en tant que chrétiens et si l’on est pas attentif aux signes du Seigneur (cf. 1 Co 10, 1-4).
Très chers frères et sœurs de la paroisse « San Giovanni della Croce » ! Je suis très heureux d’être parmi vous, aujourd’hui, pour célébrer avec vous le Jour du Seigneur. Je salue cordialement le cardinal-vicaire, l’évêque auxiliaire du secteur, votre curé, dom Enrico Gemma, que je remercie pour les belles paroles qu’il m’a adressées au nom de tous, et les autres prêtres qui collaborent avec lui. Je voudrais également étendre ma pensée à tous les habitants du quartier, en particulier les personnes âgées, les malades, les personnes seules et en difficulté. Je rappelle tous et chacun au Seigneur au cours de cette Messe.
Je sais que votre paroisse est une communauté jeune. En effet, elle a commencé son activité pastorale en 1989, pendant douze ans dans des locaux provisoires, puis dans le nouveau complexe paroissial. A présent que vous disposez d’un nouvel édifice sacré, ma visite désire vous encourager à réaliser toujours plus l’Eglise de pierres vivantes que vous êtes. Je sais que l’expérience des douze premières années a marqué un style de vie qui demeure encore. Le manque de structures adaptées et de traditions consolidées vous a, en effet, poussés à vous confier à la force de la parole de Dieu, qui a été une lampe sur le chemin et qui a porté des fruits concrets de conversion, de participation aux Sacrements, en particulier à l’Eucharistie du dimanche, et de service. Je vous exhorte à présent à faire de cette Eglise un lieu dans lequel on apprend toujours plus à écouter le Seigneur qui nous parle dans les Saintes Ecritures. Celles-ci demeurent toujours le centre vivifiant de votre communauté afin qu’elle devienne une école permanente de vie chrétienne, dont découle toute activité pastorale.
La construction de la nouvelle église paroissiale vous a poussés à un engagement apostolique commun, avec une attention particulière dans le domaine de la catéchèse et de la liturgie. Je me réjouis des efforts pastoraux que vous êtes en train d’accomplir. Je sais que divers groupes de fidèles se réunissent pour prier, se former à l’école de l’Evangile, participer aux Sacrements – notamment ceux de la Pénitence et de l’Eucharistie – et vivre cette dimension essentielle pour la vie chrétienne qu’est la charité. Je pense avec gratitude à tous ceux qui contribuent à rendre plus vivantes et activement vécues les célébrations liturgiques, ainsi qu’à ceux qui, à travers la Caritas paroissiale et le groupe de Sant’Egidio, essaient d’aller à la rencontre des si nombreuses exigences du territoire, en particulier les attentes des personnes les plus pauvres et les plus indigentes. Je pense, enfin, à ce que vous accomplissez de manière louable en faveur des familles, de l’éducation chrétienne des enfants et de ceux qui fréquentent l’aumônerie.
Depuis sa naissance, cette paroisse s’est ouverte aux Mouvements et aux nouvelles communautés ecclésiales, en développant ainsi une plus ample conscience de l’Eglise et en expérimentant de nouvelles formes d’évangélisation. Je vous exhorte à poursuivre avec courage dans cette direction, en vous engageant, toutefois, à impliquer toutes les réalités présentes dans un projet pastoral unitaire. J’ai appris avec plaisir que votre communauté se propose de promouvoir, dans le respect des vocations et des rôles des personnes consacrées et des laïcs, la coresponsabilité de tous les membres du Peuple de Dieu. Comme j’ai déjà eu l’occasion de le rappeler, cela exige un changement de mentalité, en particulier à l’égard des laïcs, « en ne les considérant plus seulement comme des « collaborateurs » du clergé, mais en les reconnaissant réellement comme « coresponsables » de l’être et de l’agir de l’Eglise, en favorisant la consolidation d’un laïcat mûr et engagé » (cf. Discours d’ouverture du congrès ecclésial du diocèse de Rome, 26 mai 2009; cf. ORLF n. 22 du 2 juin 2009).
Très chères familles chrétiennes, très chers jeunes qui habitez ce quartier et fréquentez cette paroisse, laissez-vous toujours davantage interpeller par le désir d’annoncer à tous l’Evangile de Jésus Christ. N’attendez pas que les autres viennent vous porter d’autres messages, qui ne conduisent pas à la vie, mais devenez vous-mêmes missionnaires du Christ pour vos frères, là où ils vivent, ils travaillent, étudient ou passent seulement de leur temps libre. Créez là aussi une pastorale des vocations capillaire et organique, à travers l’éducation des familles et des jeunes à la prière et à vivre la vie comme un don qui vient de Dieu.
Chers frères et sœurs! Le temps fort du carême invite chacun de nous à reconnaître le mystère de Dieu, qui se fait présent dans notre vie, comme nous l’avons écouté dans la première lecture. Moïse voit dans le désert un buisson ardent, qui ne se consume pas. Dans un premier moment, poussé par la curiosité, il s’approche pour voir cet événement mystérieux, lorsque voici que du buisson, une voix l’appelle, en disant: « Je suis le Dieu de tes pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob » (Ex 3, 6). Et c’est précisément ce Dieu qui le renvoie en Egypte, avec la mission de conduire le peuple d’Israël sur la terre promise, en demandant au pharaon, en Son nom, la libération d’Israël. Alors Moïse demande à Dieu quel est Son nom, le nom avec lequel Dieu montre son autorité particulière, afin de pouvoir se présenter au peuple, puis au pharaon. La réponse de Dieu peut sembler étrange; elle apparaît comme une réponse et une non réponse. Il dit simplement de lui: « Je suis celui qui est! » « Il est », et cela doit suffire. Dieu n’a donc pas refusé la requête de Moïse, il exprime son nom, en créant ainsi la possibilité de l’invocation, de l’appel, du rapport. En révélant son nom, Dieu établit une relation entre lui et nous. Il se rend invocable, il entre en relation avec nous et nous donne la possibilité d’être en rapport avec lui. Cela signifie qu’il s’en remet, en quelque sorte, à notre monde humain, en devenant accessible, presque l’un d’entre nous. Il affronte le risque de la relation, de l’être avec nous. Ce qui commença près du buisson ardent dans le désert, s’accomplit près du buisson ardent de la croix, où Dieu, devenu accessible dans son Fils fait homme, devenu réellement l’un d’entre nous, est remis entre nos mains et, de cette manière, il réalise la libération de l’humanité. Sur le Golgotha, Dieu qui, pendant la nuit de la fuite d’Egypte, s’est révélé comme Celui qui libère de l’esclavage, se révèle être Celui qui embrasse tout homme avec la puissance salvifique de la Croix et de la Résurrection et le libère du péché et de la mort, l’accepte dans les bras de Son amour.
Demeurons dans la contemplation de ce mystère du nom de Dieu pour mieux comprendre le mystère du carême et vivre comme individus et comme communauté en conversion permanente, de manière à être dans le monde une épiphanie permanente, un témoignage du Dieu vivant, qui libère et sauve par amour. Amen.
bonne nuit
19 mars, 2010Saint Bernardin de Sienne: Saint Joseph, gardien fidèle des mystères du salut.
19 mars, 2010du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20100319
Solennité de saint Joseph, époux de la Vierge Marie, patron de l’Eglise universelle : Mt 1,16-16#Mt 1,18-21#Mt 1,24-24
Commentaire du jour
Saint Bernardin de Sienne (1380-1444), franciscain
Homélie sur Saint Joseph ; OC 7, 16. 27-50 (trad. bréviaire)
Saint Joseph, gardien fidèle des mystères du salut.
Lorsque la bonté divine choisit quelqu’un pour une grâce singulière, elle lui donne tous les charismes nécessaires, ce qui augmente fortement sa beauté spirituelle. Cela s’est tout à fait vérifié chez saint Joseph, père légal de notre Seigneur Jésus Christ et véritable époux de la Reine du monde et Souveraine des anges. Le Père éternel l’a choisi pour être le nourricier et le gardien fidèle de ses principaux trésors, c’est-à-dire de son Fils et de son épouse ; fonction qu’il a remplie très fidèlement. C’est pourquoi le Seigneur a dit : « Bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton maître » (Mt 25, 21).
Si tu compares Joseph à tout le reste de l’Église du Christ, n’est-il pas l’homme particulièrement choisi, par lequel le Christ est entré dans le monde de façon régulière et honorable ? Si donc toute la sainte Église est débitrice envers la Vierge Marie parce que c’est elle qui lui a donné de recevoir le Christ, après elle, c’est à saint Joseph qu’elle doit une reconnaissance et un respect sans pareil.
Il est en effet la conclusion de l’Ancien Testament : c’est en lui que la dignité des patriarches et des prophètes reçoit le fruit promis. Lui seul a possédé en réalité ce que la bonté divine leur avait promis. Certes, il ne faut pas en douter : l’intimité et le respect que le Christ pendant sa vie humaine accordait à Joseph, comme un fils à son père, il n’a pas renié tout cela au ciel, il l’a plutôt enrichi et achevé. Aussi le Seigneur ajoute-t-il bien : « Entre dans la joie de ton maître. »
Souviens-toi de nous, bienheureux Joseph, intercède par le secours de ta prière auprès de ton Fils adoptif; rends-nous propice également la bienheureuse Vierge, ton épouse, car elle est la mère de celui qui, avec le Père et le Saint-Esprit, vit et règne pour les siècles sans fin.