Archive pour le 16 mars, 2010
La liberté (par Taizé)
16 mars, 2010du site:
http://www.taize.fr/fr_article3635.html
La liberté
Tout ce qui arrive est-il décidé d’avance par Dieu ?
Pour beaucoup de nos contemporains, la foi en un Dieu tout-puissant et omniscient se concilie mal avec une vraie liberté de choix donnée aux humains. Si Dieu sait tout ce qui va se passer et s’il a un dessein pour sa création, à quoi bon se casser la tête pour s’efforcer de faire les choix authentiques ?
Tout d’abord, la notion d’un « dessein » ou d’un « plan » de Dieu ne signifie pas qu’il y ait une sorte de livre où tout soit écrit à l’avance. Cela veut simplement dire que l’existence de l’univers et nos propres vies ne sont pas le fruit d’un hasard, que nous existons en vue de quelque chose. Dieu a créé le monde et les humains pour nous faire entrer dans une relation avec lui, pour partager avec nous sa propre vie. Comme un vieil hymne chrétien le dit : « Dans le Christ, Dieu nous a choisis avant la fondation du monde pour être saints dans sa présence, dans l’amour. » (Ephésiens 1,4.) Tous les événements par lesquels Dieu se manifeste à l’extérieur sont commandés par une priorité logique et non chronologique, l’intention de nous donner la vie en plénitude dans une communion avec lui. C’est cela son « dessein », son unique volonté, et il n’est rien d’autre que l’expression de son amour.
Cette volonté d’amour s’exprime dans la grande diversité des personnes et des situations. Elle se manifeste en premier lieu dans les dons accordés par Dieu à ses créatures. En ce qui concerne les êtres humains, un de leurs plus grands dons est la capacité de faire des choix, d’agir librement. Ce don est essentiel, car Dieu désire de notre part une réponse d’amour à son amour. Forcer ou déterminer nos choix serait en contradiction totale avec son dessein, cela rendrait l’amour impossible.
L’erreur de croire que tout est déjà déterminé provient d’une confusion entre Dieu tel qu’il est en lui-même et le temps créé. Dieu n’est pas soumis à notre temps. Il est ni « avant » ni « après », il Est. Dans l’Évangile de Jean, Jésus dit : « Avant qu’Abraham existât, Je Suis. » (Jean 8,58.) Le point de contact entre Dieu et nous ne peut être que le moment présent : quelqu’un a même appelé Dieu « l’éternel maintenant ». Il n’a pas créé l’univers pour se retirer ensuite dans son « splendide isolement ». Au contraire, par son Esprit il vit chaque instant de notre vie avec nous, il nous encourage à la conduire dans la plus grande harmonie possible avec sa volonté d’amour. Loin d’être fixé à l’avance, le dessein de Dieu est ce que nous créons en sa compagnie minute par minute, tout au long de notre existence, en cherchant à répondre pleinement au don de son amour dans une vie de solidarité et de service aux autres.
Que signifie pour un croyant la liberté de choix ?
La liberté se comprend de tant de manières différentes. De nos jours, on souligne volontiers l’aspect de choix : être libre, c’est pouvoir décider par soi-même ce qu’on veut être ou faire. Cela va si loin que, pour certains, Dieu serait même un ennemi de l’homme parce qu’il prétendrait lui dicter son comportement. La foi par conséquent nous enlèverait notre liberté.
Pour avoir une vision intégrale de la liberté, il faut distinguer deux niveaux. Au premier niveau, la liberté comporte des choix qui ne sont pas déterminés par des contraintes extérieures. Dieu, en créant l’être humain à son image, lui a fait don de cette capacité de choisir. En nous, tout n’est pas programmé à l’avance. Pour grandir nous devons faire des pas que personne ne peut faire à notre place. Et, comme on l’a si souvent dit, même ne pas choisir est un choix !
Cette capacité de choisir, bonne en soi et nécessaire, n’est pas suffisante pour accéder à la liberté véritable. On doit faire des choix en fonction de quelque chose, nos démarches sont orientées vers une finalité. Pour nous rendre vraiment libres, cette finalité ne peut être que celle de devenir la personne que nous sommes vraiment, d’épanouir pleinement notre identité.
On voit qu’une conception de la liberté qui nous encouragerait à faire n’importe quoi est défectueuse, même au plan humain. Il y a des choix qui nous rendent moins nous-mêmes. Pour prendre des exemples extrêmes, quelqu’un qui décide « librement » de se droguer, voire de se suicider, scie la branche sur laquelle il est assis et se prive de la possibilité de prendre des décisions ultérieures qui le mèneraient vers le bonheur.
« Seigneur, tu me sondes et me connais », chante le psalmiste (Psaume 139,1). Si le créateur du cœur humain est celui qui le connaît mieux que quiconque (voir Jérémie 17,9-10), avec son aide nous serons capables de faire des choix qui nous conduiront vers notre identité véritable et donc vers notre vrai bonheur. Dieu nous aide d’abord par sa Parole, qui nous indique la façon authentique d’agir, et qui culmine dans la vie de son Fils, le Christ Jésus. Il nous aide ensuite par la présence intérieure de son Esprit, fruit de la mort et de la résurrection du Christ. En faisant confiance à Dieu et en cherchant à suivre ses traces, nous n’abdiquons pas notre liberté ; nous utilisons notre capacité de faire des choix libres pour devenir vraiment nous-mêmes dans une relation avec la Source de notre existence. Nous créons un espace pour le plein épanouissement de la vie humaine en nous et autour de nous.
Pédophilie : La tolérance zéro voulue par Benoît XVI n’est pas une option
16 mars, 2010du site:
http://www.zenit.org/article-23805?l=french
Pédophilie : La tolérance zéro voulue par Benoît XVI n’est pas une option
Interview de Mgr Fisichella, président de l’Académie pontificale pour la vie
ROME, Mardi 16 Mars 2010 (ZENIT.org) – Alors que la découverte de scandales pédophiles impliquant des prêtres secoue l’Eglise, Mgr Rino Fisichella, président de l’Académie pontificale pour la vie et consulteur à la Congrégation pour la doctrine de la foi, a rappelé que la « tolérance zéro » voulue par Benoît XVI n’était pas une « option ».
Dans une interview parue le 15 mars dans le quotidien italien Il Corriere della Sera et reprise le lendemain par L’Osservatore Romano, il a évoqué la détermination du pape et l’importance de la sélection des candidats au sacerdoce.
Alors que certains décrivent le pape comme « perdu dans ses livres, en proie à une angoisse paralysante », Mgr Fisichella a tenu à expliquer que « Benoît XVI est une personne claire, nette, déterminée et extrêmement lucide sur ses analyses ». « Une lucidité qui le mène, tout d’abord, à savoir distinguer les choses, puis à prendre les mesures nécessaires ».
D’ici peu, le pape adressera une lettre aux catholiques d’Irlande (cf. Zenit 16 février) suite aux scandales des abus sexuels contre des mineurs dans le pays. Pour Mgr Fisichella, il s’agira d’un « exemple supplémentaire de sa voix claire et décidée, sans aucune dissimulation ».
« Il n’y aurait qu’un seul cas en Europe, et hélas il n’en est pas ainsi, que ce serait trop », a-t-il ajouté. « Ces événements jettent une ombre sur toute l’Eglise. Surtout nous, les évêques, nous devons les considérer avec le plus grand sérieux : la tolérance zéro voulue par Benoît XVI n’est pas une option, elle est une obligation morale ».
Le haut prélat a aussi invité à être « honnêtes ». « Impliquer le pape et l’Eglise tout entière » dans ces affaires « est une violence supplémentaire et un signe de barbarie ». « L’acharnement contre le pape, en particulier, est insensé : toute son histoire, sa vie, ses écrits parlent pour lui », a-t-il insisté.
Mais « le Saint-Père n’est pas effrayé. Justement parce qu’il a une vision profonde de la vie et du service qu’il doit rendre à toute l’Eglise et au monde, il saura encore une fois nous faire accomplir un bond en avant ». « Porter atteinte à l’autorité morale du pape et de l’Eglise est une stratégie tendancieuse qui peut détériorer la société de manière permanente », a-t-il mis en garde. « Mais ils n’y arriveront pas ».
Insister sur la sélection des candidats au sacerdoce
Actuellement aux Etats-Unis, le haut prélat a affirmé s’être rendu dans l’un des séminaires les plus importants du pays. Dix ans après le scandale de pédophilie qui a touché les Etats-Unis, « l’expérience américaine peut beaucoup nous apprendre ».
« J’ai vu un discernement beaucoup plus attentif dans la sélection des candidats, et un engagement dans la formation académique et spirituelle sans précédent. 130 séminaristes qui font penser à une génération nouvelle de prêtres sérieusement engagés », a-t-il rapporté.
Actuellement, « nous payons les années où des prêtres et des religieux ont perdu leur identité sacerdotale », a ajouté le haut prélat. Depuis les années 1970, une culture de permissivité s’est diffusée et a touché le monde, « y compris l’Eglise ».
Interrogé sur le célibat, le président de l’Académie pontificale pour la vie a enfin rappelé que les prêtres ne sont pas des « réprimés ». « Nous sommes des personnes qui avons fait le choix libre de dévouement et d’amour pour l’Eglise et pour ceux qui nous sont confiés ». « Les quelques personnes qui lui portent atteinte créent un énorme dommage à la très grande majorité des prêtres qui vit cette dimension dans la joie et avec sérieux ».
Marine Soreau
Jean Tauler: « Lève-toi, prends ton brancard, et marche »
16 mars, 2010du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20100316
Le mardi de la 4e semaine de Carême : Jn 5,1-16
Commentaire du jour
Jean Tauler (v. 1300-1361), dominicain
Sermon 8 (trad. Cerf 1991, p. 63)
« Lève-toi, prends ton brancard, et marche »
Notre Seigneur est venu à la piscine de Bézatha ; il y a trouvé un homme malade depuis trente-huit ans, et il lui a dit : « Veux-tu être guéri ? »… Mes enfants, remarquez bien que ce malade était resté là très longtemps, de longues années. Ce malade était destiné à servir la gloire de Dieu, et non la mort (Jn 11,4). Oh, si l’on voulait s’efforcer de comprendre dans un esprit de vraie patience l’enseignement profond contenu dans le fait que le malade avait attendu trente-huit ans que Dieu le guérisse et lui ordonne de s’en aller !
Cela s’adresse aux gens qui, ayant à peine commencé une vie un peu à part et ne voyant pas se produire aussitôt les grandes choses attendues, croient tout perdu et se plaignent de Dieu comme s’il les traitait injustement. Comme il y a peu d’hommes qui possèdent cette noble vertu de pouvoir s’abandonner et se résigner, qui se tiennent pour ce qu’ils sont, et supportent leur infirmité, leurs entraves et leurs tentations, jusqu’à ce que le Seigneur lui-même les guérisse… Quelle puissance et quelle maîtrise seraient données à cet homme ! C’est à celui-là qu’il serait dit en vérité : « Lève-toi, tu ne dois plus rester couché, tu dois sortir triomphant de toute captivité, être délié et marcher en toute liberté ; tu porteras ton lit, c’est-à-dire ce qui te portait auparavant, tu dois maintenant l’enlever et le porter avec puissance et force. » Celui que le Seigneur délivrera lui-même, celui-là serait bien délivré, il marcherait plein de joie et, après cette longue attente, il obtiendrait une merveilleuse liberté dont sont privés tous ceux qui croient se délivrer eux-mêmes et brisent leurs liens avant le temps.