Archive pour le 15 mars, 2010
Angélus du dimanche 14 mars : la parabole du fils prodigue
15 mars, 2010du site:
http://www.zenit.org/article-23782?l=french
Angélus du dimanche 14 mars : la parabole du fils prodigue
Texte intégral
ROME, Dimanche 14 mars 2010 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la méditation prononcée ce dimanche par le pape Benoît XVI, avant la prière de l’Angélus, depuis la fenêtre de son bureau, en présence de plusieurs milliers de pèlerins rassemblés place Saint-Pierre.
Chers frères et sœurs,
En ce 4e dimanche de carême, on proclame l’évangile du père et des deux fils, plus connue comme parabole du « Fils prodigue » (Lc 15, 11-32). Cette page de saint Luc constitue un sommet de la spiritualité et de la littérature de tous les temps. En effet, que serait notre culture, l’art, et plus généralement notre civilisation sans cette révélation d’un Dieu Père plein de miséricorde ? Elle ne cesse pas de nous bouleverser, et à chaque fois que nous l’écoutons, ou que nous la lisons, elle est en mesure de nous suggérer toujours de nouvelles significations. Surtout, ce texte évangélique a le pouvoir de nous parler de Dieu, de nous faire connaître son visage, mieux encore, son cœur. Après que Jésus nous a parlé du Père miséricordieux, les choses ne sont plus comme auparavant, maintenant, nous connaissons Dieu : Il est notre Père qui, par amour, nous a créés libres et nous a dotés de conscience, qui souffre si nous nous perdons et qui fait la fête si nous revenons. C’est pourquoi, la relation avec lui nous construit à travers une histoire, de façon analogue à ce qui arrive à tout enfant avec ses parents : au début, il dépend d’eux ; puis, il revendique son autonomie ; et finalement – si le développement est positif -, il arrive à un rapport mûr, fondé sur la reconnaissance et sur l’amour authentique.
Dans ces étapes, nous pouvons lire aussi les moments du chemin de l’homme dans son rapport avec Dieu. Il peut y avoir une phase qui est comme l’enfance : une religion animée par le besoin, la dépendance. Peu à peu, l’homme grandit et s’émancipe, veut s’affranchir de cette soumission et devenir libre, adulte, capable d’agir tout seul et de faire ses choix de façon autonome, en pensant aussi pouvoir se passer de Dieu. Cette phase, justement est délicate, elle peut conduire à l’athéisme, mais cela aussi, souvent, cache l’exigence de découvrir le vrai visage de Dieu. Heureusement pour nous, Dieu ne manque jamais d’être fidèle, et, même si nous nous éloignons et que nous nous perdons, il continue à nous suivre par son amour, en pardonnant nos erreurs et en parlant intérieurement à notre conscience pour nous rappeler vers lui. Dans la parabole, les deux fils se comportent de façon opposée : le cadet s’en va et tombe de plus en plus bas, alors que l’aîné reste à la maison, mais lui aussi a une relation immature avec le Père ; en effet, lorsque son frère revient, l’aîné n’est pas heureux – comme le Père l’est au contraire -, et même, il se fâche et ne veut pas rentrer chez lui. Les deux fils représentent deux modes immatures de relation avec Dieu : la révolte et une obéissance infantile. Ces deux formes se surmontent grâce à l’expérience de la miséricorde. Ce n’est qu’en faisant l’expérience du pardon, en nous reconnaissant aimés d’un amour gratuit, plus grand que notre misère, mais aussi que notre justice, que nous entrons finalement dans une relation vraiment filiale et libre avec Dieu.
Chers amis, méditons cette parabole. Regardons-nous dans les deux fils et surtout, contemplons le cœur du Père. Jetons-nous dans ses bras, et laissons-nous régénérer par son amour miséricordieux. Que la Vierge Marie, Mère de Miséricorde, nous y aide.
En français, le pape a ajouté, après l’angélus :
Chers frères et sœurs francophones, soyez les bienvenus ! En cette Année Sacerdotale, je salue particulièrement les prêtres présents ici et ceux qui nous rejoignent par la radio ou la télévision. Le Carême nous invite à centrer notre vie sur l’essentiel pour redire notre oui à Dieu. À l’exemple du saint Curé d’Ars, soyez vous aussi des pasteurs infatigables, montrant à tous le chemin vers Dieu. Pour cela, que la Parole de Dieu, la prière et les Sacrements soient les piliers de votre vie ! Que la Vierge Marie soit pour vous une étoile et un guide et que la prière et l’amitié de vos frères et sœurs vous soutienne dans votre ministère quotidien ! A tous bon dimanche !
Traduction de l’italien : Zenit
article publié par Sandro Magister: « Mieux vaudrait pour lui se voir passer autour du cou une meule de moulin… »
15 mars, 2010du site:
http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1342484?fr=y
« Mieux vaudrait pour lui se voir passer autour du cou une meule de moulin… »
« … et être précipité à la mer, plutôt que de scandaliser un seul de ces petits » (Luc 17, 2). Accusés, procès et condamnations de dix ans de pédophilie dans le clergé. Interview de Charles J. Scicluna, promoteur de justice de la congrégation pour la doctrine de la foi. Extrait d’ »Avvenire » du 13 mars 2010
par Gianni Cardinale
(article publié par Sandro Magister)
ROME – « Promoteur de justice », Mgr Charles J. Scicluna, est le Ministère public du tribunal de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Il est chargé d’enquêter sur les « delicta
graviora », les crimes que l’Eglise considère comme les plus graves, ceux commis contre l’eucharistie ou le secret de la confession, ou bien des viols sur mineurs de la part du clergé. Le motu proprio de 2001 « Sacramentorum sanctitatis tutela » en a réservé la compétence à cette congrégation. Ainsi son promoteur de justice doit-il traiter la terrible question des prêtres accusés d’actes pédophiles, qui fait périodiquement la première page des journaux. C’est une personne très scrupuleuse et qui a la réputation de ne pas se laisser influencer.
Q. – Monseigneur Scicluna, vous avez une réputation de dur, et pourtant l’Eglise est systématiquement accusée d’être accommodante envers les prêtres pédophiles.
R. – Dans le passé, par une mauvaise interprétation de la défense de la réputation de l’institution, des évêques peuvent avoir fait preuve d’indulgence face à ces tristes affaires. Il l’ont été dans la pratique car au niveau des principes la condamnation des ces crimes a toujours été ferme et sans équivoque. Pour ce qui est du siècle dernier, il suffit de citer l’instruction « Crimen sollicitationis » de 1922…
Q. – Mais ne s’agissait-il pas de 1962?
R. – Si la première édition de ces mesures remonte à Pie XI, le Saint-Office en fit une nouvelle version sous Jean XXIII, destinée aux Pères conciliaires. Mais les 2 000 copies ne suffisaient pas et la distribution fut renvoyée sine die. Quoiqu’il en soit, il s’agissait de normes à suivre en cas de révélations faites en confession de crimes plus grave et de type sexuel, comme les viols sur mineurs…
Q. – Ces normes recommandaient le secret.
R. – Une mauvaise traduction anglaise du texte a fait penser que le Saint-Siège imposait le secret pour occulter les faits, mais il n’en était pas ainsi. Le secret de l’instruction servait à protéger la réputation des personnes impliquées, les victimes comme aussi les prêtres accusés, qui ont eux aussi droit à la présomption d’innocence. L’Eglise n’aime pas la justice spectacle. Les normes relatives aux abus sexuels n’ont jamais été entendues comme une interdiction de leur dénonciation à la justice civile.
Q. – Cela dit, ce document est souvent cité par accuser le Pape actuel d’avoir été, comme Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le responsable d’une politique de dissimulation des faits de la part du Saint-Siège…
R. – Cette accusation est sans fondement, et même calomnieuse. Quelques faits. Entre 1975 et 1985 aucun cas de pédophilie cléricale n’a été signalé à la congrégation. Après la promulgation du Code canonique de 1983, il y a eu une période d’incertitude sur les « delicta graviora » qui devaient être de notre compétence. C’est seulement avec le motu proprio de 2001 que le crime pédophile est redevenu de notre exclusive compétence, et à partir de là le Cardinal Ratzinger a géré avec fermeté ces affaires. Il a en outre fait preuve de courage dans le traitement de cas extrêmement délicats. Accuser le Pape actuel d’avoir occulté la question est pure calomnie.
Q. – Que se passe-t-il lorsqu’un prêtre est accusé d’un « delictum gravius »?
R. – Si l’accusation est vraisemblable, son évêque est contraint d’enquêter tant sur l’objet de la démarche que sur sa validité. Si l’enquête préliminaire confirme l’accusation, il n’a plus le pouvoir d’agir et doit transmettre le dossier au Bureau disciplinaire de notre congrégation.
Q. – Qui compose ce bureau?
R. – Etant un des supérieurs de la congrégation, j’en fais partie, avec un chef de bureau (le P. Pedro Miguel Funes Diaz), sept autres ecclésiastiques et un pénaliste laïque en charge de ces questions. D’autres officiels de la congrégation collaborent selon les besoins, notamment en matière linguistique.
Q. – Ce bureau a été accusé de peu fonctionner, et lentement…
R. – L’affirmer est injuste. En 2003 et 2004, il y a eu une avalanche de cas soumis à notre examen, largement en provenance des Etats-Unis. Depuis, le phénomène s’est heureusement réduit et nous tentons de traiter les dossiers en temps réel.
Q. – Combien en avez-vous traité jusqu’ici?
R. – De 2001 à 2010 il s’est agi d’environ 3 000 accusations regardant des prêtres diocésains ou des religieux, pour des crimes commis ces 50 dernières années.
Q. – Il s’agit donc de 3 000 cas de prêtres pédophiles?
R. – On ne peut pas dire cela car, grosso modo, dans 60 % des cas on a affaire à des actes d’ »éphébophilie », c’est-à-dire d’attraction physique pour des adolescents de même sexe. Dans d’autres cas, 30 %, il s’agit d’attirance hétérosexuelle, et pour les 10 % restants de véritable attraction physique envers des garçons impubères. En neuf ans, il y a donc eu environ 300 cas de prêtres accusés de pédophilie. C’est trop, certes, mais il faut constater que le phénomène n’est pas étendu comme on veut le faire croire.
Q. – Combien de procès et de condamnation sur trois mille accusés?
R. – Tout d’abord, dans 20 % des cas le procès, pénal ou administratif, s’est déroulé sous notre supervision dans le diocèse de compétence. Très rarement il y a un procès au Vatican, ce qui permet aussi d’accélérer la procédure. Dans 60 % des cas, principalement à cause de l’âge avancé des accusés, on n’engage pas de procès mais des mesures disciplinaires sont prises à leur encontre, comme l’interdiction de célébrer la messe en public et de confesser, ou l’obligation de mener une vie retirée et de pénitence. S’il y a eu dans cette catégorie des cas particulièrement médiatisés, il ne s’est absolument pas agi d’absolution. S’il n’y a pas eu de condamnation formelle, la réduction au silence et à l’obligation de prière a tout son sens.
Q. – Les 20 % restants?
R. – On dira que pour la moitié, celle des cas particulièrement graves, appuyés sur des preuves indubitables, le Pape a pris la douloureuse responsabilité de la réduction à l’état laïque. Il s’agit d’une mesure extrême mais inévitable. Pour l’autre moitié, ce sont les prêtres qui ont demandé à être relevé de leurs devoirs sacerdotaux. On compte parmi eux les prêtres trouvés en possession de matériel pédo-pornographique, condamnés pour ce délit par la justice civile.
Q. – D’où proviennent les 3 000 cas évoqués?
R. – Principalement des Etats-Unis qui, en 2003-2004 ont fourni environ 80 % des cas. En 2009 leur proportion est tombée à 25 % des 223 nouveaux dossiers en provenance du monde entier. En 2007-2009, la moyenne annuelle des cas signalés à notre congrégation a été de 250. Nombre de pays ne signalent qu’un ou deux cas, bien que le nombre des pays intéressés par un phénomène somme toute assez réduit s’accroisse. Rappelons qu’il y a 400 000 prêtres diocésains et religieux dans le monde, un nombre sans rapport avec la perception que provoquent les cas exposés dans la presse.
Q. – Et en Italie?
R. – Jusqu’ici le problème ne semble pas revêtir de dimension dramatique, même si je suis préoccupé par une certaine culture du silence, encore trop diffuse. Par ailleurs, la Conférence épiscopale italienne assure une excellent service technico-juridique aux diocèses devant traiter ces affaires. On doit saluer l’engagement croissant des évêques à faire la lumière sur les cas qu’on leur signale.
Q. – Vous dites que les procès en règle ne représentent que 20 % des 3 000 cas examinés ces neuf dernières années. Se sont-ils tous terminés par la condamnation des accusés?
R. – Si nombre des procès se sont conclus par une condamnation, dans certains cas le prêtre a été innocenté ou bien les accusations n’ont pu être suffisamment démontrées. Cela dit, dans chaque cas, on évalue la culpabilité de l’accusé mais aussi sa capacité à remplir son ministère.
Q. – On accuse régulièrement la hiérarchie ecclésiastique de ne pas transmettre à la justice civile des cas de pédophilie du clergé qui lui sont signalés.
R. – Dans les pays de culture juridique anglo-saxonne, mais aussi en France, les évêques prennent généralement connaissance des crimes commis par leurs prêtres hors confession, ce qui les oblige à recourir à l’autorité judiciaire. C’est une situation grave car ces évêques sont comme un parent contraint à dénoncer son fils. Dans ces cas, nous recommandons de respecter la loi civile.
Q. – Et si l’évêque n’a pas cette obligation?
R. – Dans ces situations la congrégation n’oblige pas les évêques à dénoncer leurs prêtres, mais elle les encourage à inviter les victimes à dénoncer leur bourreaux. Nous encourageons les évêques à fournir à ces victimes toute l’assistance nécessaire, et pas strictement spirituelle. Dans le cas récent d’un prêtre condamné par un tribunal civil italien, c’est la congrégation qui a suggéré aux dénonciateurs réclamant une procédure canonique d’alerter la justice civile. Cela dans l’intérêt des victimes et pour éviter de nouveaux actes délictueux.
Q. – La prescription est-elle prévue pour les « delicta graviora »?
R. – Vous touchez un point délicat. Avant 1898, le principe de la prescription pénale était étranger au droit de l’Eglise. C’est seulement avec le Motu Proprio de 2001 qu’on a introduit pour les crimes graves une prescription de dix ans. Pour les délits sexuels, la décennie commence au dix-huitième anniversaire de la victime.
Q. – Est-ce suffisant?
R. – La pratique a montré que cette prescription décennale n’est pas adapté à ce type d’affaires. Il serait bon d’en revenir au système précédent fixant l’imprescriptibilité de ces « delicta graviora ». Cela dit, le 7 novembre 2002, Jean-Paul II a concédé à la Congrégation pour la doctrine de la foi une faculté de dérogation au cas par cas, à la demande motivée de l’évêque intéressé. Elle est généralement accordée.
(Traduction du Vatican).
Le Sacerdoce est essentiellement un don mercredi 17 février 2010
15 mars, 2010du site:
http://www.anneedusacerdoce.org/?Le-Sacerdoce-est-essentiellement
Le Sacerdoce est essentiellement un don mercredi 17 février 2010
Da, quaesumus, omnípotens Pater, in hos famulos tuos presbyterii dignitatem ; innova in visceribus eórum Spiritum sanctitatis ; acceptum a te, Deus, secundi meriti munus obtineant,censuramque morum exemplo suae conversationis insínuent. « Nous t’en prions Père tout-puissant, donne à tes serviteurs que voici d’entrer dans l’ordre des prêtres ; répands une nouvelle fois au plus profond d’eux-mêmes l’Esprit de sainteté ; qu’ils reçoivent de toi, Seigneur, la charge de seconder l’ordre épiscopal ; qu’ils incitent à la pureté des mœurs par l’exemple de leur conduite » (Pontificale Romanum. De Ordinatione Episcopi, presbyterorum et diaconorum, editio typica altera , Typis Polyglottis Vaticanis 1990)
Du Vatican, le 15 janvier 2010
Très chers Confrères dans le Sacerdoce,
la partie essentielle de la prière d’ordination nous rappelle que le Sacerdoce est essentiellement un don et, précisément dans l’optique du « don surnaturel », qu’il comporte une « dignité » que tous, fidèles laïcs et clergé, sont toujours appelés à reconnaître. Il s’agit d’une dignité qui ne vient pas des hommes, mais qui est un pur don de la grâce, un don auquel on est appelé et que personne ne peut revendiquer comme droit. La dignité du presbytérat, offerte par le « Père Tout-puissant », doit transparaître dans la vie des prêtres : dans leur sainteté, leur humanité accueillante, pleine d’humilité et de charité pastorale, dans la luminosité de la fidélité à l’Évangile et à la doctrine de l’Église, dans la sobriété et la solennité de la célébration des divins mystères, dans l’habit ecclésiastique ! Tout, dans le Prêtre, doit rappeler, à lui-même et au monde, qu’il est devenu l’objet d’un don immérité et non méritable, qui fait de lui une présence efficace de l’Absolu dans le monde, pour le salut des hommes.
L’Esprit de sainteté, dont on implore que soit renouvelée l’effusion, garantit qu’il est possible de vivre « en sainteté » la vocation reçue et, en même temps, Il conditionne la possibilité même de s’acquitter fidèlement de ce ministère, « la charge de seconder ». La fidélité est la rencontre splendide entre la liberté fidèle de Dieu et la liberté crée et blessée de l’homme, qui toutefois, par la puissance de l’Esprit, devient capable sacramentellement « d’inciter à la pureté des mœurs ». Loin de réduire le ministère presbytéral à des catégories moralisatrices, cette exhortation indique la « plénitude » de la vie : une vie qui soit réellement telle, et qui soit intégralement chrétienne. Le Prêtre, investi par l’Esprit du Père tout-puissant, est appelé à « guider », à « inciter » par l’enseignement, la célébration des sacrements et, surtout, par sa propre vie, le chemin de sanctification du peuple qui lui est confié, dans la certitude que telle est l’unique fin pour laquelle le presbytérat lui-même existe : le Paradis !
Le don du Père fait de ses « fils-prêtres » des bien-aimés ; une portio electa populi Dei, qui est appelée à « être élue » et à briller aussi en sainteté de vie et en témoignage de foi. Puisse la mémoire du don reçu et toujours renouvelé de l’Esprit, et la protection de la Bienheureuse Vierge Marie, Servante du Seigneur et Tabernacle du Saint Esprit, permettre à chaque prêtre de s’acquitter fidèlement de cette « charge », sa mission dans le monde, en attendant la récompense éternelle réservée aux fils élus, qui sont aussi héritiers !
+ Mauro Piacenza Archev. tit. de Vittoriana Secrétaire
bonne nuit
15 mars, 2010Baudoin de Ford : « L’homme crut à la parole que Jésus lui avait dite »
15 mars, 2010du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20100315
Le lundi de la 4e semaine de Carême : Jn 4,43-54
Commentaire du jour
Baudoin de Ford (?-v. 1190), abbé cistercien
Homélie 6, sur He 4,12 (trad. Brésard, 2000 ans B, p. 244 rev.)
« L’homme crut à la parole que Jésus lui avait dite »
« La Parole de Dieu est vivante et efficace, plus affilée qu’un glaive à deux tranchants. » (He 4,12) Par ces mots l’apôtre montre à ceux qui cherchent le Christ — Parole, Force et Sagesse de Dieu — tout ce qu’il y a de force, tout ce qu’il y a de sagesse dans la Parole de Dieu. Cette Parole était au commencement auprès du Père, éternelle avec lui (Jn 1,1). Elle a été révélée en son temps aux apôtres, annoncée par eux et reçue humblement dans la foi par le peuple des croyants.
Il y a donc une Parole dans le Père, une Parole dans la bouche des apôtres, et une Parole dans le coeur des croyants. La Parole dans la bouche est l’expression de la Parole qui est dans le Père ; elle est l’expression aussi de la Parole qui est dans le coeur de l’homme. Lorsque l’on comprend la Parole, ou qu’on la croit, ou qu’on l’aime, la Parole dans le coeur de l’homme devient intelligence de la Parole, ou la foi en la Parole, ou l’amour de la Parole. Lorsque ces trois se rassemblent en un seul coeur, tout à la fois on comprend, on croit et on aime le Christ, Parole de Dieu, Parole du Père… Le Christ habite en cette personne par la foi, et par une admirable condescendance, il descend du coeur du Père dans le coeur de l’homme…
Cette Parole de Dieu…est vivante : le Père lui a donné d’avoir la vie en elle-même, comme lui a la vie en lui-même (Jn 5,26). C’est pourquoi elle est non seulement vivante, mais elle est Vie, comme il est écrit : « Je suis la Voie, la Vérité, la Vie » (Jn 14,6). Et puisqu’elle est Vie, elle est vivante pour être vivifiante, car « tout comme le Père ressuscite les morts et leur rend la vie, ainsi le Fils donne la vie à qui il veut » (Jn 5,21).