Archive pour le 10 mars, 2010

San Girolamo

10 mars, 2010

San Girolamo  dans images sacrée

http://www.santiebeati.it/

Saint Jérôme défend la virginité perpétuelle de Marie

10 mars, 2010

du site:

http://www.mariedenazareth.com/4428.0.html

Saint Jérôme défend la virginité perpétuelle de Marie

Que Marie, après la naissance virginale de Jésus, n’aie pas eu de rapports matrimoniaux avec Joseph et pas eu d’autres fils, c’est une donnée professée en chœur par les Pères de l’Église des IV-VI° siècles (1). Il y a peu de voix isolées et contestataires comme celles de Jovinien, Bonose, Helvidium.  
Les réponses de saint Jérôme aux objections :
Parmi les pères de l’Eglise, saint Jérôme est celui qui s’est confronté de la manière la plus ouverte aux difficultés exégétiques pour la défense de la « virginitas post partum ». Lui aussi voulait confirmer la foi diffuse au sein de l’Église. En rejetant les attaques contre la virginité perpétuelle de Marie du laïc Helvidium (un disciple de l’évêque aryen Maxence de Milan), Jérôme lui dédia une monographie mariologique dans laquelle il affronta toutes les objections :  

1) L’indication de Marie comme « femme » (mulier coniunx), Mt 1,20.24, serait utilisée aussi ailleurs dans l’Écriture pour désigner une mariée vierge, comme par exemple en Dt 22,23; 30,7.
2) Si les évangélistes parlent des « parents » de Jésus (Lc 2,27.41.43) ou si Joseph fut indiqué par Marie comme « le père » (Lc 2,48), cela n’est pas parce que Joseph fut réellement le géniteur du Rédempteur, mais parce que Joseph le laissa croire pour défendre la bonne réputation de Marie.
3) A propos de « avant (antequam) qu’ils aient mené vie commune » (Mt 1,18), Jérôme fait apparaître que cette préposition, même si elle indique souvent effectivement ce qui suit, l’Écriture parfois cependant  souligne seulement ce qui en fait n’est pas arrivé.
4) Au sujet de « jusqu’à ce [donec] qu’elle mette au monde son fils » (Mt 1,25), Jérôme, en rappelant d’autres passages bibliques comme Jr 7,11 (cité selon les LXX), Mt 28,20, 1Cor 15,25, Dt 34,6 et d’autres, tâche de montrer que ce mot dans l’Écriture sainte a une double signification et peut indiquer un temps déterminé ou indéterminé.
5) Quand à l’idée de premier-né (primogenitus) (Mt 1,25 et Lc 2,7) Jérôme s’opposa ainsi à son adversaire: « Car la loi (Nm 18,15) sur les premiers-nés inclut aussi l’enfant auquel ne succède aucun autre frère, il en résulte que le titre de premier-né appartient à n’importe quel enfant qui ouvre le sein maternel et avant qui personne d’autre n’est né, et non pas seulement à celui qui est suivi d’autres frères. » Si dans le récit de l’ange exterminateur d’Egypte (Ex 12,29), les aînés avaient seulement indiqués ceux qui avaient des frères, « alors les fils uniques auraient été épargnés par la mort. »
6) Quant à la mention par Helvidium des « frères » de Jésus, l’exégète explique que cette indication dans l’Écriture signifie souvent une relation basée sur la « sympathie », comme par exemple dans le psaume 132,1, les hommes et dans le Nouveau Testament parfois tous les chrétiens, sont appelés « frères » (Jn 20,17; 1 Cor 5,11) ou encore, cela indique ceux qui ont un autre degré de parenté comme en Gn 27,46; 29,1-12; 31,17.
7) Jérôme contesta la solution suggérée par le Protévangile de Jacques (= les frères sont les fils du mariage premier de Joseph) et il s’efforça d’alléguer une autre explication plausible.
Il explique que dans le cas des frères du Seigneur il s’agissait de « cousins », (fils de frères et sœurs du côté de la mère). Il pouvait appuyer sa thèse sur le fait que philologiquement l’hébreu et l’araméen n’ont pas un mot particulier pour « cousins » et ils utilisent pour cette désignation « frères » (ainsi en Gn 13,8; 14,14; Lv 10,4; 1 Chro 23,22).
Siméon est un cousin du Seigneur : Jérôme connaissait, même s’il ne le cite pas, le récit d’Eusèbe (Mémoire d’Egésippe, écrit autour de l’an 180) où il est écrit que Siméon est un « fils de Cléophas, un oncle du Seigneur » (2).
Jacques le mineur est lui aussi un cousin du Seigneur : fils de cette Marie (Mc 15,40; Mt 27,56), qui devait être la femme d’Alphée (cfr. Mt 10,3; At 1,13) et la sœur de Marie, la mère du Seigneur. 

Jérôme fit aussi cette réflexion à Helvidium :

« Tu affirmes que Marie n’est pas restée vierge. Je vais au contraire encore au-delà et je dis: Joseph, suivant l’exemple de Marie, a vécu vierge lui aussi, pour que le fils virginal fût engendré par un mariage virginal. Autrement dit, si un homme saint ne peut être suspect d’un rapport extra-matrimonial, et si il n’est pas écrit qu’il ait eu une autre femme, si finalement il a été pour Marie, qui dans l’opinion des gens était considérée son épouse, plus un protecteur qu’un conjoint, alors il ne reste plus qu’à conclure que celui qu’on appelait le père du Seigneur, ait vécu virginalement avec Marie. » (3)
Que de cette manière les Pères de l’Église aient mis dans la main de saint Joseph « le lis de la virginité », n’est pas un anachronisme théologique-biblique, mais la conséquence d’un refus rigoureux de la solution du Protévangile de Jacques (apocryphe qui présente Joseph comme un vieil homme veuf, ayant déjà eu d’autres enfants).  

Conclusion

Saint Jérôme conclut ainsi :

« Que Dieu soit né d’une Vierge, nous le croyons parce que nous le lisons ; que Marie, après la naissance de Jésus, ait eu des rapports conjugaux, nous ne le croyons pas parce que nous ne le lisons pas. » (4)
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(1) Voir G.SÖLL, Storia dei dogmi mariani, Roma 1981., p.104-108; 136-141
(2) EUSÈBE, Histoire ecclésiastique III,11.12
(3) Saint JERÔME, Discours 225,2
(4) G. SÖLL, Storia dei dogmi mariani, Roma 1981, p.137-139. Les argumentations de saint Jérôme se trouvent dans : Adversus Helvidium: PL 23.

Avant la Bible (Lectures)

10 mars, 2010

du site:

http://www.sobicain.org/ense02FR.htm#_Toc27454900

Avant la Bible (Lectures)

Durant de longs siècles la Bible a été “le” livre, du peuple Juif d’abord, de l’Église ensuite. La foi n’était pas seulement une affaire individuelle. Il ne s’agissait pas seulement de connaître des lois de Dieu qui nous mènent au bonheur et à la récompense éternelle ; toute la Bible tournait autour d’une alliance de Dieu avec l’humanité. Il y avait eu un départ, des étapes, et il y avait au terme la récapitula­tion de notre race dans le Christ, et l’intégration du monde créé dans le mystère de Dieu. La Bible était donc une histoire, et elle voulait être l’histoire de l’humanité. Elle n’était pas seulement le livre des paroles de Dieu, mais elle était une des bases de la culture.

Pourtant, c’est un fait, toute l’histoire biblique a été écrite en l’espace de quelques siècles en un petit coin du monde. Même si ce lieu était, comme nous le dirons, un secteur très privilégié, les auteurs bi­bliques ne pouvaient voir de leur fenêtre qu’un tout petit morceau de l’espace et du temps. Sortis de leur histoire particulière, ils ne pouvaient plus se fier qu’à des on-dit et à des traditions anciennes.

Pour eux il ne faisait pas de doute que Dieu avait tout créé “au commencement”, c’est-à-dire, si l’on s’en tenait à quelques données brutes de la Genèse, il y a près de 6 000 ans. Il ne faisait pas de doute non plus que le monde habité ne s’étendait pas beaucoup plus loin que l’Europe et le Moyen Orient, et que l’humanité dans son ensemble avait reçu l’annonce de l’Évangile, même si des régions entières, comme les pays “maures”, c’est-à-dire islamiques, avaient abandonné la foi. Au 13 ème siècle, Saint Thomas d’Aquin affirmait que si par hasard quelqu’un restait encore dans l’ignorance du message chrétien, quelqu’un par exemple qui aurait toujours vécu au fond d’une grande forêt, Dieu ne manque­rait pas de lui envoyer un ange pour lui faire connaître sa parole.

C’est seulement au dix-huitième siècle que la science commença à ébranler ces certitudes. D’abord, la notion du temps. Un premier pas fut la découverte des temps énormes qu’il avait fallu pour la for­mation du globe, et des innombrables espèces animales et végétales qui avaient disparu de la terre après l’avoir couverte. On passa vite des 6 000 années traditionnelles aux millions puis aux milliards d’années.

Une seconde étape affecta beaucoup plus profondément la vision du monde, et ce fut l’intuition d’abord, puis des preuves toujours plus nombreuses d’une véritable histoire des êtres vivants. Il ne suffisait plus de classifier les espèces vivantes ou disparues selon leurs ressemblances ou différences, le tableau se transformait peu à peu en un arbre généalogique. On voyait se dessiner des troncs com­muns, des ramifications, et les formes ou les articulations étaient plus ou moins comparables selon que le cousinage était plus ou moins lointain.

Chose étrange, cette découverte qui cadrait avec les intuitions de certains des Pères de l’Église, fut regardée par l’ensemble du monde chrétien comme une dangereuse menace pour la foi. Une des rai­sons en était la philosophie — il serait mieux de dire la ”foi” — rationaliste ou antireligieuse de nom­breux scientifiques des deux siècles écoulés. Il leur suffisait d’avoir expliqué quelques mécanismes en jeu dans les toutes petites évolutions pour affirmer que toutes les inventions et merveilles de la nature pouvaient s’expliquer de même, et, bien plus, pour affirmer que tous les mécanismes étaient venus par hasard à partir de rien.

Mais aussi, comme les chrétiens étaient habitués à penser en termes de vérités immuables, ce qui était valable pour les dogmes de la foi, il leur semblait que Dieu devait avoir soumis de même le monde céleste et terrestre à des lois immuables : les astres devraient se contenter de tourner en rond (une orbite elliptique était déjà une grande tolérance) et les êtres vivants ne pouvaient que se reproduire toujours semblables. Et il a fallu attendre le deuxième quart du vingtième siècle pour qu’on dépasse enfin l’opposition entre une science antireligieuse dans ses prétentions, et une foi qui voulait ignorer les faits.

Où voulons-nous en venir ? Tout simplement à ceci. La vision d’un monde en évolution s’accorde très bien avec la conception chrétienne du temps et des “âges” de l’histoire. Si nous étudions les lettres de Paul, nous verrons que pour lui toute l’histoire humaine est une pédagogie de Dieu de laquelle émerge le vrai Adam. Contrairement à l’image si répandue d’un Adam Tarzan qui, au début des temps, était aussi beau et fort qu’on le voit sur la fresque de Michel-Ange, mais ensuite était tombé de son piédestal, saint Irénée de Lyon, après Paul, voyait toute l’histoire dirigée par la pédagogie de Dieu vers un accomplissement de la race, ou de la communauté humaine.

Si l’on entrait dans ces perspectives, il n’était plus difficile de penser que toute la création s’était faite dans le temps. Le “big bang”, quelle extraordinaire approche d’un départ du temps créé, un temps qui part de l’éternité et qui retourne à l’éternité ! Vingt milliards d’années pour l’expansion des mil­lions de galaxies, chacune avec leurs milliers ou millions de soleils. Et quelque part, des planètes. Combien ? Mystère. Combien habitées ? Plus mystérieux encore. Mais là aussi la foi a ses intuitions. Toute la Bible met en relief la liberté, la gratuité des gestes de Dieu. Un Dieu qui aime tous les hom­mes et les conduit tous vers lui, qu’ils le connaissent ou non, mais qui aussi sait choisir qui il veut pour lui donner ce qu’il ne donnera pas à d’autres. Et le fait que Dieu ait créé des millions de galaxies ne l’empêchera pas, s’il le veut, de ne choisir qu’une d’entre elles pour y mettre, quelque part dans un petit coin, cette race des “homo habilis” que la Parole de Dieu a choisie comme son point d’atterrissage dans la création.

L’homme n’est donc pas arrivé par hasard. Ce n’est pas un singe qui, par suite de quelques muta­tions chromosomiques tout à fait imprévisibles, s’est réveillé un jour capable de comprendre ; il y au­rait pas mal à dire sur ces fameux hasards qui, au dire de certains, auraient fait qu’un jour une race de singes et de guenons laisserait la place à quelques grands musiciens et à pas mal de jolies filles. Il a fallu bien des générations, bien des maillons, et beaucoup d’humbles ancêtres que peut-être Dieu déjà connaissait et aimait comme il nous aime, mais le modèle et le but étaient là avant eux, et c’était le Christ.

Ici nous voudrions rappeler en quelques lignes les grandes étapes qui ont précédé la formation du peuple de la Bible.