Archive pour le 25 février, 2010
Psaume 142: Prière dans la souffrance
25 février, 2010du site:
http://www.zenit.org/article-5911?l=french
Psaume 142: Prière dans la souffrance
CITE DU VATICAN, Mercredi 16 juillet 2003 (ZENIT.org) – Voici la traduction de l’italien de l’allocution de Jean-Paul II lors de l’Audience générale du 9 juillet 2003, selon la traduction de L’Osservatore Romano en langue française du 15 juillet.
Lecture: Ps 142, 1.6-7.10-11
1. Le Psaume 142 qui vient d’être proclamé est le dernier de ceux que l’on appelle les « Psaumes de pénitence » du groupe des sept supplications présentes dans le Psautier (cf. Ps 6; 31; 37; 50; 101; 129; 142). La tradition chrétienne les a tous utilisés pour invoquer du Seigneur le pardon des péchés. Le texte que nous voulons approfondir aujourd’hui était particulièrement cher à saint Paul, qui en avait déduit une culpabilité radicale dans toute créature humaine: « Nul vivant n’est justifié devant toi » (v. 2). Cette phrase est reprise par l’Apôtre comme base de son enseignement sur le péché et la grâce (cf. Ga 2, 16; Rm 3, 20).
La Liturgie des Laudes nous propose cette supplication comme une intention de fidélité et une imploration d’aide divine au début de la journée. En effet, le Psaume nous fait dire à Dieu: « Fais que j’entende au matin ton amour, car je compte sur toi » (Ps 143 [142], 8).
2. Le Psaume commence par une invocation intense et insistante adressée à Dieu, fidèle à ses promesses concernant le salut offert au peuple (cf. v. 1). L’orant reconnaît ne pas avoir de mérites à faire valoir et demande donc humblement à Dieu de ne pas le juger (cf. v. 2).
Puis il décrit de la situation dramatique, semblable à un cauchemar mortel, dans laquelle il se débat: l’ennemi, qui est la représentation du mal présent dans l’histoire et le monde, l’a conduit au seuil de la mort. En effet, le voici tombé dans la poussière de la terre, qui est déjà une image du sépulcre; voici les ténèbres, qui sont la négation de la lumière, signe divin de vie; voici, enfin, « ceux qui sont morts à jamais », c’est-à-dire les défunts (cf. v. 3), parmi lesquels il lui semble avoir été déjà relégué.
3. L’existence même du Psalmiste est dévastée; le souffle lui manque désormais et son coeur semble un morceau de glace, incapable de continuer à battre (cf. v. 4). Le fidèle, atterré et écrasé, n’a plus que les mains de libres, qui s’élèvent vers le ciel en un geste qui est, dans le même temps, une imploration d’aide et une recherche de soutien (cf. v. 6). Sa pensée, en effet, retourne au passé où Dieu a accompli des prodiges (cf. v. 5).
Cette étincelle d’espérance réchauffe le gel de la souffrance et de l’épreuve dans lequel l’orant se sent plongé et sur le point d’être emporté (cf. v. 7). La ten-sion, toutefois, demeure profonde; mais un rayon de lumière semble se profiler à l’horizon. Nous passons ainsi à l’autre partie du Psaume (cf. vv. 7-11).
4. Celle-ci s’ouvre sur une invocation nouvelle et pressante. Le fidèle, sentant presque que sa vie lui échappe, lance son cri à Dieu: « Viens vite, réponds-moi Yahvé, je suis à bout de souffle » (v. 7). Il a même peur que Dieu lui ait caché sa face et se soit éloigné, abandonnant sa créature et la laissant seule.
La disparition de la face divine plonge l’homme dans le désespoir, et même dans la mort, car le Seigneur est la source de la vie. C’est précisément une fois arrivé à cette sorte d’ultime frontière que fleurit la confiance dans le Dieu qui n’abandonne pas ses fidèles. L’orant multiplie ses invocations et les renforce de déclarations de confiance dans le Seigneur: « car je compte sur toi [...] car vers toi j’élève mon âme [...] près de toi je suis à couvert [...] car c’est toi mon Dieu… ». Il demande à être délivré de ses ennemis (cf. vv. 8-10) et libéré de l’angoisse (cf. v. 11), mais il fait également une autre demande de façon répétée, qui manifeste une profonde aspiration spirituelle: « Enseigne-moi à faire tes volontés, car c’est toi mon Dieu » (v. 10a; cf. vv. 8b.10b.). Nous devons faire nôtre cette demande admirable. Nous devons comprendre que notre bien le plus grand est l’union de notre volonté à la volonté de notre Père céleste, car ce n’est qu’ainsi que nous pouvons recevoir en nous tout son amour, qui nous appporte le salut et la plénitude de la vie. Si elle n’est pas accompagnée d’un puissant désir de docilité à Dieu, la confiance en Lui n’est pas authentique.
L’orant en est conscient et exprime donc ce désir. Il formule alors une véritable profession de confiance dans le Dieu sauveur, qui libère de l’angoisse et redonne le goût de vivre, au nom de sa « justice », c’est-à-dire de sa fidélité bienveillante et salvifique (cf. v. 11). Partie d’une situation extrêmement angoissante, la prière a abouti à l’espérance, à la joie et à la lumière, grâce à une adhésion sincère à Dieu et à sa volonté, qui est une volonté d’amour. Telle est la puissance de la prière, qui engendre la vie et le salut.
5. En fixant le regard sur la lumière du matin de la grâce (cf. v. 8), saint Grégoire le Grand, dans son commentaire sur les sept Psaumes pénitentiels, décrit ainsi l’aube d’espérance et de joie: « C’est le jour illuminé par le véritable soleil qui ne connaît pas le crépuscule, que les nuages n’assombrissent pas et que la brume ne voile pas…
Lorsqu’apparaîtra le Christ, notre vie, et que nous commencerons à voir Dieu, à visage découvert, alors, toute obscurité disparaîtra des ténèbres, toute brume de l’ignorance s’évanouira, tout nuage de tentation se dissipera.. Ce sera le jour lumineux et splendide, préparé pour tous les élus par Celui qui nous a arrachés au pouvoir des ténèbres et nous a conduits au royaume de son Fils bien-aimé.
Le matin de ce jour est la résurrection future… Ce matin-là, le bonheur des justes brillera, la gloire apparaîtra, la joie jaillira, lorsque Dieu sèchera toute larme des yeux des saints, lorsque la mort sera enfin vaincue, lorsque les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume du Père.
Ce matin-là, le Seigneur fera connaître sa miséricorde… en disant: « Venez, les bénis de mon Père » (Mt 25, 34). Alors, sera manifestée la miséricorde de Dieu, que l’âme humaine ne peut concevoir dans la vie présente. Car le Seigneur a en effet préparé, pour ceux qui l’aiment, ce que l’oeil ne vit pas, ce que l’oreille n’entendit pas et qui n’entra jamais dans le coeur de l’homme » (PL 79, col. 649-650).
A L’IMAGE DE DIEU – Homélie pour le Rassemblement International des Equipes Notre-Dame
25 février, 2010du site:
http://www.ens2000.org/files/Fitzgerald_FRA.PDF
A L’IMAGE DE DIEU
Homélie pour le Rassemblement International des Equipes Notre-Dame
(Saint-Jacques de Compostelle, 20 septembre 2000.)
À une époque où il y a tant de discussions au sujet du mariage et de la famille, du moins dans le monde occidental (car ce n’est pas une question qui se pose dans toutes les cultures), il est bon de méditer sur les textes fondamentaux qui ont été choisis pour cette messe d’aujourd’hui. Si nous regardons de plus près le texte de la Genèse, il semble que Dieu fait une petite pause, pour ainsi dire, avant de procéder à l’acte de la création. Jusque là, la parole de Dieu avait été suffisante: « Que la lumière soit, et la lumière fut…que la terre verdisse de verdure…et il en fut ainsi; que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce…et il en fut ainsi. » Mais dans le cas de l’être humain, Dieu formule son intention avant de la réaliser: »Faisons l’homme à image, comme notre ressemblance. » On ressent cette réflexion plus profonde, cette solennité plus grande, car l’être humain vient à l’apogée de la création. Il est bon de remarquer en passant que c’est la personne humaine qui est faite à l’image de Dieu et non Dieu à l’image de la personne humaine. Il existe toujours le danger de créer de fausses images de Dieu, de le ramener à notre niveau, de ne pas respecter suffisamment la transcendance divine. Malgré le haut rang accordé à l’humanité, la dépendance à l’égard de Dieu et de sa volonté divine aura toujours une importance primordiale. À noter aussi que le milieu de vie est crée en premier lieu, et que l’être humain, à qui en est accordé la maîtrise, n’arrive qu’après. La raison de cette maîtrise est le don de l’intellect et de la volonté, qui font que l’homme ressemble à Dieu. Cependant cette domination se doit d’être exercée en accord avec la volonté de Dieu, et donc en accord avec la nature des créatures de Dieu. Les êtres humains ne sont pas entièrement autonomes; ils n’ont pas la liberté de faire exactement ce qu’ils veulent.
Finalement, il y a dans le texte les indices d’une certaine pluralité. Dieu dit: « Faisons l’homme à notre image ». Certains commentateurs ont interprété cela comme référence à la cour divine, à Dieu et aux anges. D’autres y ont vu le reflet de la richesse de la vie intérieure de Dieu. Les pères de l’église découvrirent là une suggestion de la nature trinitaire de Dieu, le Père, le Fils et le Saint-Esprit dans une communion d’amour. Mais il y a aussi pluralité du côté de l’humanité: » Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa ». Il semble qu’ un seul sexe ne serait pas suffisant pour refléter l’image de Dieu. Les deux sont nécessaires. La nature humaine est essentiellement relationnelle, ainsi qu’elle l’est avec dieu; la relation entre homme et femme est absolument fondamentale. Le texte de la genèse se poursuit: « Dieu les bénit et leur dit: soyez féconds, multipliez ». Ils doivent, en quelque sorte, compléter la création de Dieu, se joindre à Dieu dans la procréation. L’homme et la femme sont tous les deux impliqués, à titre égal. Ils se voient confiés une mission unie. Il n’y a pas de domination de l’homme sur la femme. Une telle domination ne viendra qu’en résultat du péché. Car après la chute, Dieu dira à la femme: » Ta convoitise te poussera vers ton mari et lui dominera sur toi. Ce qui nous amène à la lecture des Evangiles. La question posée à Jésus est un exemple de
domination masculine. Un homme peut-il répudier sa femme pour n’importe qu’elle raison? Le droit de répudier est considéré comme acquis; seuls les motifs sont questionnés. La réponse de Jésus invite à un retour en arrière, un retour aux intentions originelles de Dieu comme elles le sont exprimées dans le livre de la Genèse où, comme nous l’avons vu, sont mises en évidence l’unité et l’égalité. Jésus invite ses interpellateurs à retourner à l’idéal originel. Il semblerait y avoir deux conditions pour pouvoir vivre cet idéal. Premièrement, à un niveau humain, une certaine autonomie est nécessaire. L’homme quittera père et mère pour se joindre à sa femme. Il doit y avoir cette séparation avec la famille d’origine afin de créer une nouvelle cellule sociale. Nous savons par expérience que quand cette séparation n’est pas effectuée le mariage a de faibles chances de survie. Cela ne veut bien sûr pas dire que les parents doivent être négligés, mais plutôt qu’une nouvelle relation se développe et que de
nouvelles priorités prennent forme. La deuxième condition requise pour réaliser l’idéal de l’unité dans l’égalité est la bénédiction divine. En d’autres termes, il est nécessaire que l’union soit vécue en accord avec la volonté de Dieu. Ceci comprend bien entendu une ouverture à la vie, un désir de fécondité. Si cet espoir est réalisé, à travers le don des enfants- le mot « don » étant utilisé après mûre réflexion, car avoir des enfants n’est sûrement pas un droit-alors le lien entre mari et femme est normalement consolidé alors qu’ils entament ensemble leur rôle parental. Nous savons que cet idéal du mariage en accord avec la volonté divine, tel que nous le confirme Jésus dans les Evangiles, n’est pas facile à assumer. La force du sacrement de mariage est offerte à ceux qui ont été baptisés dans le Christ, mais le péché s’infiltre quand même avec son poison destructeur, en créant parfois entre les partenaires des difficultés qui paraissent insurmontables. Donc, le mariage, bien que conçu pour être une source de
profonde satisfaction et de joie, ce qui est souvent le cas, peut aussi impliquer une lutte difficile pour garder sa promesse. Comment le mouvement de END peut-il aider à vivre cet idéal du mariage? Je suggèrerais deux choses. La méthode inclut en effet une insistance sur l’autonomie, ou l’acceptation d’une certaine solitude. C’est un encouragement à prier ensemble en tant que couple, mais en insistant aussi sur la prière personnelle de chaque partenaire. C’est seul en face de Dieu, et dans l’acceptation de soi qui en découle, qu’un être s’ouvre à l’acceptation de l’autre. Cela mène en effet à une reconnaissance des différences, un sens de complémentarité mutuelle. Ceci rend la prière commune, celle du couple, beaucoup plus riche car chacun apporte sa contribution. Il y a aussi le devoir, ou le plaisir, de s’asseoir ensemble. Il rehausse aussi l’autonomie du couple, puisqu’ il renforce le lien qui les unit. Et c’est encore une occasion de vérifier que l’on accepte la bénédiction de Dieu. Le temps passé dans ce partage est une opportunité de discerner où se trouve la volonté de Dieu, non seulement de façon générale ou abstraite, mais dans les détails de la vie de tous les jours. C’est aussi une façon de vérifier si ce qui est reconnu comme étant volonté de Dieu est effectivement mis en application. Ce partage implique naturellement une prière pour le pardon des défauts, et une prière pour la force, pour l’ouverture à l’amour de Dieu qui nous est déversé à travers le don de l’Esprit. Crées à l’image de Dieu, l’homme et la femme sont appelés à grandir ensemble pour se rapprocher de Dieu. C’est un processus continuel. Puisqu’il s’agit là de la volonté de Dieu, l’aide de Dieu est assurée. Que cette eucharistie, que nous célébrons pour rendre grâce à Dieu pour la grandeur du mariage, soit pour vous tous une source de force .
Michael L. Fitzgerald, M. Afr.
bonne nuit
25 février, 2010Saint Pierre Chrysologue : « Quel père, parmi vous, donnerait une pierre à son fils qui lui demande du pain ? »
25 février, 2010du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20100225
Le jeudi de la 1re semaine de Carême : Mt 7,7-12
Commentaire du jour
Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l’Église
Sermon 55 ; PL 52, 352-354 (trad. En Calcat)
« Quel père, parmi vous, donnerait une pierre à son fils qui lui demande du pain ? »
Si Dieu a voulu que tu sois père…, c’était pour qu’en donnant toi aussi la vie, tu saches ce qu’est la tendresse paternelle, pour que tu expérimentes en toi l’amour de ton créateur autant que tu peux ressentir toi-même d’affection pour tes propres enfants… Si donc tu crois en Dieu, et si tu confesses qu’il est père, tout ce qu’il ordonne, tout ce qu’il choisit à ton égard, crois que c’est le salut pour toi, la vie pour toi. On ne peut annuler les dons d’une mère, on ne peut récuser les avertissements d’un père ; même si les ordres paternels semblent austères, en réalité ils sont sauveurs et vivifiants.
Ainsi Abraham, lorsqu’il a compris que Dieu était père, ne s’attarde pas aux apparences dures et âpres des commandements ; mais ce que le Père des cieux ordonne, il s’en fait une gloire… ; puisque Dieu commande, il s’en remet entièrement à son amour… Pourquoi, lorsque l’on connaît Dieu, contester ses dons de Père au lieu de les accueillir comme des choses bonnes et avantageuses, tandis que le petit et l’innocent, lui, attend tout de son père ?
Examinons de plus près la comparaison que le Seigneur emploie dans son Évangile : « Quel père parmi vous, nous dit-il, donnerait une pierre à son fils qui demande du pain ? » Le Christ était venu pour des fils, c’est-à-dire pour son peuple élu — même s’il s’était plaint de les avoir engendrés et s’était écrié : « J’ai engendré des fils et je les ai élevés, mais eux m’ont méprisé. » (Is 1,2) Il était donc venu pour des fils, lui, le vrai pain du ciel qui disait : « Je suis le pain descendu du ciel. » (Jn 6,41)