Archive pour janvier, 2010

Léon Bloy (1846-1917) : Les larmes de Marie

20 janvier, 2010

du site:

http://www.spiritualite-chretienne.com/livres/bloy.html

Livres anciens – Beaux textes

Léon Bloy (1846-1917) : Les larmes de Marie

Les Larmes de la Mère des Douleurs remplissent l’Ecriture et débordent sur tous les siècles. Toutes les mères, toutes les veuves, toutes les vierges qui pleurent n’ajoutent rien à cette effusion surabondante qui suffirait pour laver les cœurs de dix mille mondes désespérés. Tous les blessés, tous les dénués et tous les opprimés, toute cette procession douloureuse qui encombre les atroces chemins de 1a vie, tiennent à l’aise dans les plis traînants du manteau d’azur de Notre-Dame des Sept-Douleurs. Toutes les fois que quelqu’un éclate de pleurs, dans le milieu de la foule ou dans la solitude, c’est elle-même qui pleure, parce que toutes les larmes lui appartiennent en sa qualité d’Impératrice de la Béatitude et de l’Amour. Les Larmes de Marie sont le Sang même de Jésus-Christ, répandu d’une autre manière, comme sa Compassion fut une sorte de crucifiement intérieur pour l’Humanité sainte de Son Fils. Les Larmes de Marie et le Sang de Jésus sont la double effusion d’un même cœur et l’on peut dire que la Compassion de la Sainte-Vierge était la Passion sous sa forme la plus terrible. C’est ce qu’expriment ces paroles adressées à Sainte Brigitte : « L’affliction du Christ était mon affliction parce que son cœur était mon cœur ; car comme Adam et Eve ont vendu le monde pour une seule pomme, mon Fils et moi, nous avons racheté ce monde avec un seul Cœur. »

Les larmes sont un legs de la Mère des Douleurs, legs tellement redoutable qu’on ne peut le dissiper dans les vaines affections du monde sans se rendre coupable d’une sorte de sacrilège. Sainte Rose de Lima disait que nos larmes sont à Dieu et que quiconque les verse sans songer à Lui, les lui vole. Elles sont à Dieu et à Celle qui a donné à Dieu la chair et le sang de son Humanité. Si Saint Ambroise, se souvenant de Monique, appelle Augustin, le Fils de si grandes larmes; filius tantarum lacrymarum, à quelle profondeur ne faut-il pas entendre que nous sommes fils des Larmes de la Créature d’exception qui a reçu l’incomparable privilège, en tant que Mère de Dieu, d’offrir au Père Éternel une réparation suffisante pour le crime sans nom ni mesure qui servit à Jésus à accomplir la rédemption du Monde ? Quand Sainte Monique pleurait sur les égarements du futur docteur de la grâce, ses larmes étaient comme un fleuve de gloire qui portait son fils incrédule dans ses bras infatigablement étendus à l’Auteur de la Grâce. Mais, cependant, elle n’avait que ses larmes à offrir et c’était la conversion de ce seul fils qu’elle avait en vue. Quand Marie pleure sur nous, ses Larmes sont un véritable déluge universel du Sang Divin, dont elle est la Dispensatrice souveraine et cette effusion est en même temps la plus parfaite de toutes les oblations. Comme Elle est la seule Mère selon la Grâce qui ait le pouvoir de le faire adorer à l’innombrable multitude de ses autres enfants par la seule vertu de ses Larmes.

Les Larmes de la Sainte Vierge ne sont mentionnées dans l’Evangile qu’une seule fois, lorsqu’elle prononce sa quatrième Parole, après avoir retrouvé Son Fils. Et c’est elle-même qui en parle à ce moment-là. Ailleurs, les Évangélistes disent simplement que Jésus pleura et cela doit nous suffire pour deviner ce que faisait sa Mère. Saint Bernardin de Sienne dit que la douleur de la Sainte Vierge a été si grande que si elle était divisée et partagée entre toutes les créatures capables de souffrir, celles-ci périraient à l’instant. Or, si l’on tient compte de la prodigieuse illumination de cette Ame remplie de l’Esprit Saint pour qui les choses futures avaient sans doute une réalité actuelle et sensible, il faut entendre cette affirmation, non seulement du Vendredi Saint, mais encore de tous les instants de Sa vie, depuis la salutation de l’Archange jusqu’à Sa mort.

Lorsque la Sainte Famille repoussée de toutes les portes de Bethléem s’en allait chercher un refuge dans cette caverne sauvage où devait se lever le Soleil du monde, les Larmes de Marie marquèrent le seuil de ces demeures inhospitalières qui n’avaient pas de place pour accueillir la misère de Dieu. Ces Larmes sorties du même Cœur que le Sang du Verbe incarné furent un signe de colère divine pour les misérables habitants de ce désert de cœurs. Elles durent ronger le granit et le sol à des profondeurs épouvantables, et il ne fallut rien moins que le sang innocent de tous les nouveaux-nés pour en apaiser la fureur et pour en effacer la trace. Plus tard, pendant la Fuite en Egypte, quand Jésus enfant prenait possession de l’immense monde obscur de la gentilité représenté par cette terre d’angoisse, il était porté dans les bras de sa Mère qui préludait ainsi aux conquêtes de sa domination future. La longue route de ces pauvres pèlerins et les lieux pleins d’idoles où ils s’arrêtèrent furent arrosés de beaucoup de larmes silencieuses qui coulaient le long des joues de la Vierge sans tache et tombaient sur le sol comme une semence, après avoir roulé sur les membres de l’Enfant divin. Deux cents ans après, cette même Egypte devenue patrie des tribulations volontaires, se remplissait de ces sublimes Anachorètes qui furent, après les Martyrs, la plus splendide floraison du catholicisme.

Le Mystère des Trois Jours d’absence étant arrivé, Marie parcourt les rues et les places de Jérusalem à la recherche de Son Enfant perdu. La recherche dure trois jours en compagnie de l’homme extraordinaire que les Saints ont appelé l’ombre du Père éternel. Ils pleurent tous les deux, et cette fois, leurs larmes sont attestées par Elle-même qui parle si rarement. Ils cherchent de tous côtés, ils interrogent les passants riches ou pauvres, vertueux ou criminels, moqueurs ou compatissants. Qu’on se représente cet interrogatoire unique de tous les habitants d’une ville indifférente ou affairée par la Mère des Vivants à la recherche du Verbe de Dieu. Ces Trois Jours d’absence qui furent le troisième glaive de Marie et que quelques écrivains catholiques regardent comme le plus douloureux de tous, méritent qu’on y pense profondément. Il est bon de remarquer que cette Mère Incomparable, dans l’impuissance absolue de découvrir son Fils avant le terme mystérieux et incertain pour Elle des Trois Jours, et connaissant d’ailleurs par la plénitude de son Illumination prophétique les détails les plus affreux de la Passion, dut principalement porter ses recherches sur la future Voie douloureuse où elle savait que Son Amour serait un jour foulé aux pieds de la plus cruelle et de la plus vile populace. C’est là, sans doute, qu’Elle répandit ses Larmes les plus amères, préparant ainsi le sol pour d’autres effusions à venir dans un temps où personne ne chercherait plus le Verbe de Dieu dans Jérusalem. L’éternité seule pourra donner à la conscience humaine la vraie mesure de ce fait d’une telle Mère cherchant un tel Fils dans une ville si étrangement prédestinée. C’est bien autre chose qu’à Bethléem où du moins Marie ne cherchait qu’un abri pour enfanter la Lumière. Ici, elle cherche la Lumière absente avec l’étonnante incertitude d’avoir mérité cet abandon et l’évidence supérieure de l’inutilité parfaite de Ses recherches, si ce soupçon déchirant est réellement fondé. Dans le premier cas, la dureté de cœur des habitants de Bethléem est une espèce de prodige humain qui regarde tous les pécheurs et qui démasque soudainement les abîmes de la nature de l’homme déchu ; dans le second cas, l’apparente cruauté de Jésus pour sa Mère est un mystère divin qui la regarde seule, une sorte de préparation ineffable, par la pratique d’une transcendante humiliation, aux abandons terribles d’un avenir de sang et d’agonie. Dans ces deux circonstances évangéliques, ce qu’il y a d’extérieur et de sensible pour nous, c’est toujours l’effusion d’un même cœur immense et brisé qui ne se contente pas d’avoir donné la Vie au Soleil de justice mais qui voudrait encore lui faire un océan de larmes amoureuses où il pût se coucher avec splendeur.

Léon Bloy, extrait de « Le Symbolisme de l’Apparition », Paris, Librairie Lemercier, 1925, pp. 271 à 279. Réédité par le « Mercure de France ».

France : 20 000 participants à la 6e Marche pour le Respect de la Vie

20 janvier, 2010

du site:

http://www.zenit.org/article-23255?l=french

France : 20 000 participants à la 6e Marche pour le Respect de la Vie

Améliorer l’information des femmes enceintes

ROME, Mardi 19janvier 2010 (ZENIT.org) – La 6e Marche pour le Respect de la Vie a rassemblé, dimanche 17 janvier 2010, à Paris, quelque 20 000 personnes, pour demander l’amélioration de l’information des femmes enceintes.

Une marche organisée à l’occasion du 35e anniversaire, jour pour jour, après la promulgation de la loi Veil légalisant l’avortement en France.

Le message de cette 6e édition était centré sur l’information des femmes enceintes, jugée « insuffisante et partiale ».

« Certaines femmes confrontées à une grossesse surprise se rendent au planning familial parce qu’elles sont dans la détresse et dans l’incertitude, pas forcément parce qu’elles veulent avorter. Or, c’est la seule voie qu’on leur propose », a expliqué Cécile Edel, psychologue de formation et présidente de « Choisir la vie ».

« La nouvelle d’une grossesse peut être un choc. Les femmes concernées, notamment les plus jeunes, ont besoin de ce temps pour s’approprier leur maternité. Aujourd’hui, on ne leur laisse pas ce temps ». Selon elle, l’avortement est un « échec tragique » se traduisant par « toujours moins de respect de la vie, toujours plus de solitude et de souffrance pour les femmes ».

Paul Ginoux-Defermont, porte-parole du collectif organisateur « En marche pour la vie », estime que l’entretien avec le planning familial devrait être l’occasion d’informer les femmes sur les moyens de les soutenir avant et après la naissance du bébé. Une manifestante, infirmière à la retraite, note pourtant que les structures destinées à accueillir les femmes enceintes en détresse manquent : « Je suis contre l’avortement, mais en face, il faut de vraies solutions », insiste-t-elle.

La manifestation a reçu le soutien d’un certain nombre d’évêques catholiques, ainsi que de certaines personnalités dont l’historien Jacques Dupaquier, membre de l’Académie des sciences morales et politiques. Une délégation de San Francisco était également présente.

Le Figaro.fr estime que l’IVG reste un « sujet qui fâche » en Occident et aux Etats-Unis. Ainsi en Espagne, où un projet de loi défendu par le gouvernement voudrait dépénaliser et autoriser l’avortement jusqu’à 12 semaines, une large manifestation a réuni plus d’un million de personnes à Madrid le 17 octobre 2009 (cf. Synthèse de presse du 19/10/09) Mariano Rajoy, chef des conservateurs espagnols, a annoncé qu’il dénoncerait la loi devant le Tribunal constitutionnel en cas d’approbation, tandis que l’Eglise catholique a affirmé que l’opposition « s’intensifierait jusqu’au retrait du projet de loi ». Celui-ci a été adopté par la chambre des députés ; elle doit encore recevoir l’approbation du Sénat.

En Italie, la commercialisation de la pilule abortive RU 486, officialisée le 10 décembre 2009, rencontre l’opposition du gouvernement et de l’Eglise (cf. Synthèse de presse du 10/12/09). Par ailleurs, le taux de gynécologues refusant de pratiquer des avortements est passé de 58% en 2003 à 70% en 2007.

L’Irlande n’a organisé le second référendum sur le Traité de Lisbonne qu’après avoir eu l’assurance qu’elle pourrait conserver sa législation proscrivant tout avortement. Par ailleurs, on attend un arrêt de la Cour européenne des Droits de l’homme sur une plainte déposée par trois femmes contre l’Irlande. Cet arrêt ferait jurisprudence (cf. Synthèse de presse du 09/12/09).

Au Portugal, le référendum sur la légalisation de l’avortement n’a pas dépassé les 50% de participation, toutefois, les résultats annonçant 59% d’avis favorables contre 41% d’avis défavorables, le gouvernement a lancé la procédure de légalisation.

Aux Etats-Unis, la légalisation de l’avortement de 1973 est l’une des plus controversées. En 2007, la loi est revenue sur l’avortement tardif (« partial birth abortion ») et l’a interdit. Enfin, le financement de l’avortement est également un des points les plus brûlants des débats sur la réforme de la Santé voulue par le Président Barack Obama.

Sources : Le Parisien.fr 17/01/10 – La Croix (Marine Lamoureux) 18/01/10 – Le Figaro.fr (Pauline Fréour) 18/01/10

bonne nuit

20 janvier, 2010

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California Pitcher Plant, Cobra Lily

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Méliton de Sardes : « Une fois sortis, les pharisiens et les partisans d’Hérode se réunirent contre Jésus pour voir comment le faire périr

20 janvier, 2010

dal sito:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20100120

Le mercredi de la 2e semaine du temps ordinaire : Mc 3,1-6
Commentaire du jour
Méliton de Sardes (?-v. 195), évêque
Homélie sur la Pâque, 82-90 (trad. cf SC 123, p 107s)

« Une fois sortis, les pharisiens et les partisans d’Hérode se réunirent contre Jésus pour voir comment le faire périr »

      Vous n’avez pas vu Dieu ; vous n’avez pas reconnu le Seigneur ; vous n’avez pas su que c’est lui, le Premier-né de Dieu, celui qui a été engendré avant l’étoile du matin (Ps 109,3), celui qui a fait surgir la lumière, qui a fait briller le jour en le séparant des ténèbres, qui a fixé les premières bornes, suspendant la terre, desséchant l’abîme, déployant le firmament…, qui a créé les anges dans le ciel, y fixant les trônes, et qui a modelé l’homme sur la terre. C’est lui qui a choisi Israël, qui l’a guidé d’Adam à Noé, de Noé à Abraham, d’Abraham à Isaac et Jacob et aux douze patriarches. C’est lui qui a conduit vos pères en Égypte, les y a protégés et nourris. C’est lui qui les a éclairés par une colonne de feu et recouverts d’une nuée, qui a fendu la Mer Rouge et qui les a faits traverser. C’est lui qui leur a donné la manne du ciel, qui les a abreuvés du rocher, qui leur a donné la Loi et la terre promise, qui leur a envoyé les prophètes, et qui a suscité leurs rois. C’est lui qui est venu à vous, soignant ceux qui souffraient, et ressuscitant les morts… C’est lui que vous voulez mettre à mort, c’est lui que vous livrerez à prix d’argent…

      Combien avez-vous estimé les bienfaits qui vous avaient été accordés ?… Estimez maintenant la main desséchée qu’il a restituée au corps. Estimez maintenant les aveugles de naissance qu’il a rendus à la lumière par une parole. Estimez maintenant les morts qu’il a relevés de leur tombeau après trois ou quatre jours. Sans prix sont les dons qu’il vous a faits. Et vous…, vous lui avez rendu le mal pour le bien et l’affliction pour la joie et la mort pour la vie.

Archanges

19 janvier, 2010

Archanges dans images sacrée ang_1

http://www.iconart.org.uk/index.php?s=ang&p=5

Benoît XVI à la synagogue : une surprise pour l’ambassadeur d’Israël

19 janvier, 2010

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http://www.zenit.org/article-23248?l=french

Benoît XVI à la synagogue : une surprise pour l’ambassadeur d’Israël

Mordechay Lewy commente la visite du pape

ROME, Mardi 19 Janvier 2010 (ZENIT.org) – Pour l’ambassadeur d’Israël près le Saint-Siège, la visite de Benoît XVI à la synagogue de Rome, le 17 janvier, a été une surprise positive et un soutien à la lutte contre l’antisémitisme.

Dans une interview accordée à ZENIT, Mordechay Lewy reconnaît que l’on ne pourra pas oublier un aspect de cet événement : « Avant la visite, la presse a entretenu une atmosphère de crise, et les médias ont été très déçus qu’il n’y ait ensuite eu aucune crise ».

Cela a été la véritable surprise de la rencontre, explique le représentant israélien au Vatican depuis mai 2008, en reconnaissant que par ce geste, le pape offre aussi une contribution à la lutte contre l’antisémitisme.

L’ambassadeur estime que cette visite est « très utile, parce que le Saint Père a rappelé et élargi la signification de Nostra Aetate », la déclaration du Concile Vatican II sur le dialogue entre les catholiques et les croyants des autres religions, en particulier les juifs.

Concrètement, observe-t-il, le pape « va à l’essence de ce dialogue ». Pour le diplomate, la visite a aussi un impact positif sur les relations entre Israël et le Vatican, qui « sont de deux types : un niveau spirituel et un niveau politique. Nous voudrions que les deux soient bons, et tous deux vont dans la bonne direction ».

En ce qui concerne le niveau spirituel, l’ambassadeur a rappelé la présence, dans la synagogue, des rabbins de la délégation d’Israël, qui participent depuis ce lundi à Rome à la réunion de la Commission mixte du Rabbinat d’Israël et du Saint-Siège. Cette réunion a pour thème « L’enseignement catholique et juif sur la création et sur l’environnement. Les défis de l’intervention humaine dans l’ordre naturel ».

Quant à la dimension politique, le représentant israélien considère que « nous avons des relations très bonnes et nous les encourageons au niveau de la culture et des négociations, qui avancent bien ».

Le diplomate se réfère aux séries de réunion entre Israël et le Saint-Siège sur les questions juridiques et fiscales liées à la présence de l’Eglise dans les Lieux Saints, et qui sont suspendues depuis la signature de l’Accord Fondamental (décembre 1993) qui a permis d’établir des relations diplomatiques.

En ce qui concerne l’opinion publique en Israël, l’ambassadeur affirme que l’impact de la visite du pape à la synagogue n’est pas encore facile à évaluer.

« En Israël, nous devons avancer avec l’idée de maintenir un dialogue – le plus intense possible – avec l’Eglise catholique. Mais certaines différences demeureront, et nous devrons vivre ainsi. C’est un apprentissage », a-t-il conclu.

Jesús Colina

Benoît XVI à la synagogue : une visite historique, mais aussi normale

19 janvier, 2010

du site:

http://www.zenit.org/article-23235?l=french

Benoît XVI à la synagogue : une visite historique, mais aussi normale

Article de Giovanni Maria Vian, directeur de L’Osservatore Romano

ROME, Lundi 18 Janvier 2010 (ZENIT.org) – Rappelant la visite de Benoît XVI à la synagogue de Rome, le 17 janvier, Gian Maria Vian, directeur de L’Osservatore Romano, évoque une visite « historique » mais aussi « normale ».

Dans un article paru dans la revue bimestrielle de l’Université catholique du Sacré Cœur, « Vita e Pensiero » et repris en partie dans le numéro de janvier de « Pagine ebraiche », le mensuel de l’Union des communautés juives italiennes, G.M Vian évoque cette visite de Benoît XVI aux juifs de Rome comme « un geste important » qui « confirme encore une fois l’ouverture et l’amitié de l’Eglise catholique pour le peuple juif ».

Il y rappelle que « peu de catholiques du 19e siècle ont fait autant que Joseph Ratzinger – comme théologien, comme évêque, comme responsable de l’organisme en charge de la doctrine catholique et maintenant comme pape – pour rapprocher les juifs et les chrétiens ».

Benoît XVI « l’a rappelé, presque avec indignation, dans la lettre aux évêques catholiques après la révocation de l’excommunication des Lefebvristes », souligne encore G.M Vian en citant le pape : « Une invitation à la réconciliation avec un groupe ecclésial impliqué dans un processus de séparation se transforma ainsi en son contraire : un apparent retour en arrière par rapport à tous les pas de réconciliation entre chrétiens et juifs faits à partir du Concile – pas dont le partage et la promotion avaient été dès le début un objectif de mon travail théologique personnel ».

Selon le directeur du quotidien du Vatican, « les racines de ce choix de J. Ratzinger remontent aux années de la guerre, à son aversion à l’idéologie païenne du national-socialisme ». Il rappelle aussi l’influence de « l’enseignement du bibliste Friedrich Stummer » (professeur au séminaire de Munich) dans sa « compréhension du judaïsme ».

G.M Vian cite ainsi Benoît XVI : « C’est ainsi que l’Ancien Testament devint important pour moi et je compris de plus en plus que le Nouveau Testament n’est pas le livre d’une autre religion qui s’est appropriéé les Ecritures sacrées des Juifs, comme si elles étaient, tout bien considéré, d’importance secondaire. Le Nouveau testament n’est rien d’autre qu’une interprétation commençant avec l’histoire de Jésus, de ‘la Loi, des prophètes et des écrits’ qui, au temps de Jésus, n’avaient pas encore atteint leur forme finale dans le canon définitif, mais restaient ouverts et se présentaient donc aux disciples comme des témoignages en faveur du Christ, comme des Ecritures saintes révélant son mystère ».

« Je compris toujours plus clairement que le judaïsme (qui commence, au sens strict, avec la fin du processus de formation du canon scripturaire et donc au premier siècle après le Christ) et la foi chrétienne, comme elle est décrite dans le Nouveau testament, sont deux manières de s’approprier les Saintes Ecritures d’Israël, manières qui dépendent finalement de la position qu’on prend face à la figure de Jésus de Nazareth. L’Ecriture, que nous appelons aujourd’hui l’Ancien Testament, est en soi ouverte à ces deux voies », continue Joseph Ratzinger.

Ce qui mena le cardinal Ratzinger à écrire, en 2001, dans le document préparé par la Commission biblique pontificale, intitulé « Le peuple juif et ses saintes Ecritures dans la bible chrétienne » : « Sans l’Ancien Testament, le Nouveau Testament serait un livre indéchiffrable, une plante privée de ses racines et destinée à se dessécher » (n. 84), cite encore G.M Vian.

Marine Soreau

Les gestes de Benoît XVI en visite à la synagogue de Rome

19 janvier, 2010

du site:

http://www.zenit.org/article-23229?l=french

Les gestes de Benoît XVI en visite à la synagogue de Rome

Un pèlerinage des douleurs et des joies ouvert à l’espérance

ROME, Vendredi 17 janvier 2010 (ZENIT.org) – La visite de Benoît XVI à la communauté juive de Rome a comporté sept gestes significatifs marquant notamment la commémoration de la déportation de 1943 et de l’attentat de 1982, la visite de Jean-Paul II en 1986, avec une rencontre émouvante avec le rabbin Toaff, l’histoire des juifs et des papes : un pèlerinage des douleurs et des joies ouvert à l’espérance.

Le pape vient à pied

Le premier des gestes qui ont marqué la visite de Benoît XVI, on note son arrivée au Portique d’Ottavia, dans l’ancien quartier du Ghetto, et sa marche à pied jusqu’à la synagogue.

Benoît XVI était guidé par Riccardo Pacifici, président de la commuauté juive de Rome, et accompagné de Renzo Gattegna, président de l’Union des communautés juives italiennes (UCEI).

En chemin, le pape a posé trois autres gestes principaux. Il a tout d’abord rendu hommage aux juifs de Rome déportés après la rafle du 16 octobre 1943, devant la plaque qui rappelle cette tragédie. Il a déposé une gerbe de roses rouges et s’est recueilli.

La rafle de 1943 et la Shoah

La rafle a été ordonnée par le commandant des SS dans la Rome occupée, Herbert Kappler, à la demande de Berlin : 1021 juifs romains furent déportés, 17 d’entre eux revinrent des camps d’extermination, dont une seule femme.

Dans son discours, le pape a évoqué la Shoah comme un « drame singulier et bouleversant » qui « représente d’une certaine façon le sommet d’un chemin de haine qui naît lorsque l’homme oublie son Créateur et se met lui-même au centre de l’univers ».

Il a cité ses paroles lors de la visite à Auschwitz, du 28 mai 2006 « profondément imprimée dans ma mémoire », a-t-il souligné.

L’accolade avec le rabbin Toaff

Une rencontre non prévue a été particulièrement émouvante : celle, au pied de son immeuble, du grand rabbin émérite Elio Toaff, qui avait accueilli Jean-Paul II à la grande synagogue, en 1986. Puis le rabbin Toaff, chaleureux, a souligné qu’il aurait 95 ans en avril et le pape lui a présenté ses vœux.

Le pape a ensuite rendu hommage – une gerbe blanche – à la mémoire d’un petit enfant juif de deux ans mort pendant l’attaque terroriste de 1982 contre la synagogue de Rome, une attaque alors sévèrement condamnée par Jean-Paul II le lendemain, 10 octobre, après l’angélus.

Dans son discours, le pape a parlé d’un « chemin irrévocable de dialogue, de fraternité et d’amitié », inauguré par Vatican II.

Sous le signe des enfants

Le pape a rencontré la maman, le frère aîné alors âgé de quatre ans, blessé, et le papa du jeune Stefano Gay Taché, lui aussi blessé. Il a salué personnellement d’autres survivants, restés parfois longtemps entre la vie et la mort. L’attentat a eu lieu à la sortie de l’office de Shemini Atzeret (le 8ème jour, conclusif, de la fête des Tentes, Soukkot) : un groupe de palestiniens a tiré sur la foule, faisant quelque quarante blessés.

Le pape Benoît XVI a ensuite été accueilli sur le seuil de la synagogue par le grand rabbin de Rome Riccardo Di Segni.

Avant les quatre discours, de Pacifici, Gattegna, Di Segni et de Benoît XVI, Riccardo Pacifici a invité l’assemblée à observer une minute de silence en faveur des victimes de Haïti et appelé à la générosité pour les sinistrés.

Les archives, la hâte

Le président Pacifici a salué les personnalités et groupes représentés, notamment un groupe de musulmans italiens. Il rappelé avec émotion que son grand père, rabbin à Milan, a été déporté, avec son épouse, Wanda, tandis que son père, Emmanuel, était mis à l’abri chez les sœurs de Santa-Marta de Florence, saluant sr Vittoria, une sœur de cette communauté présente dans la synagogue. Il est revenu sur les silences présumés de Pie XII et sur l’ouverture des archives : le Vatican a pour sa part indiqué à plusieurs reprises qu’il mettait les bouchées doubles pour ordonner les documents et les cataloguer de façon à ce qu’il soient consultables au plus vite, souhaitant que les autres archives internationales de l’époque soient également ouvertes pour recouper les informations. M. Pacifici a fait allusion au patrimoine « culturel » juif conservé dans les archives du Vatican. Il également nommé des disparus ainsi que le soldat franco-israélien Guilad Shalit, prisonnier dans la Bande de Gaza et dont le pape avait rencontré les parents en Israël. Par ailleurs, il a exprimé sa « préoccupation » face au « fanatisme religieux » soutenu par des « Etats souverains ».

Sur Pie XII et les archives le pape n’a rien ajouté sinon que « le Siège apostolique » aussi a pris part au sauvetage de juifs « souvent de façon cachée et discrète ».

Défendre les droits humains

Dans son discours, Renzo Gattegna a salué le pape au nom des 21 communautés juives d’Italie, dont il préside l’union (UCEI). Il a évoqué les papes Jean XXIII et Jean-Paul II, notamment la demande de pardon de l’An 2000. Il a indiqué une voie pour la collaboration entre juifs et catholiques : la défense des droits humains fondamentaux dans le monde. Il a dit sa gratitude à Dieu pour la « sagesse » de la génération des Elio Toaff et Jean-Paul II. Plus encore, il souhaite que la collaboration se fasse entre juifs, chrétiens et musulmans, qui reconnaissent le « Dieu unique » et ceci pour qu’advienne dans le monde « une ère de paix ».

Responsabilité de paix universelle

Pour sa part, le grand rabbin Di Segni a dit son inquiétude si Vatican II était remis en question. Il a cité les rabbins présents et le morceau d’histoire et de géographie qu’ils représentent : rav Brudman, grand rabbin de Savion en Israël, qui a passé trois années de son enfance dans un camp nazi ; le rav Schneier, de New York, enfant dans l’enfer de Budapest en 1944; le rav Shearyashuv haKohen, grand rabbin de Haïfa « qui a combattu dans la guerre d’indépendance d’Israël en 1948 et a été prisonnier des Jordaniens » ; le rav Arussi grand rabbin de Kiriat Ono, descendant d’une famille du Yémen. Il a aussi mentionné la présence d’un groupe de survivants de la Shoah auquel le pape a adressé des signes d’amitié. Mais le rabbin a voulu souligner que ce n’étais pas seulement une historie de survie mais de « résistance » et de « fidélité » pour ceux qui ont refusé d’abjurer pour se sauver. Lui aussi a insisté sur le fait que juifs, chrétiens et musulmans doivent maintenant travailler ensemble car ils portent une « responsabilité de paix » spéciale, et de « paix universelle », celle annoncée par le prophète Isaïe, qu’il a cité. Auparavant, le rabbin avait mentionné le contexte historique de l’exposition que le pape a ensuite visitée. Le grand rabbin a souligné que ce sont aussi des témoignages du temps où les juifs ne jouissaient pas de leur liberté, acquise en 1870. Il a proposé une méditation à partir du terme de « frères » employé par Jean-Paul II en 1986, en se demandant, en parcourant la bible : quel type de frères ?

Comme en écho, le pape a achevé son discours sur un vœu de « d’un amour fraternel croissant ».

Ces discours sont disponibles en italien sur le site de l’Union des communautés juives d’Italie. Le site Internet du Saint-Siège propose aussi le texte du pape en italien, avec une traduction en anglais.

L’échange de cadeaux a été suivi du poignant chant « Ani maamin », « Je crois », profession de foi tragiquement chantée dans les camps d’extermination.

Le pape et le rabbin ont ensuite eu un bref entretien privé en tête à tête vers 18 h dans une salle contiguë à la grande synagogue de Rome.

 Vers la fraternité authentique

Dans le sous-sol de la synagogue, Benoît XVI a inauguré une exposition qui restera ouverte au public jusqu’au 31 mars, intitulée « Et Ecce gaudium ».

Ce sont 14 dessins du 18e siècle faits par la communauté juive de Rome pour le couronnement de différents papes : Clément XII (1730), Clément XIII (1758), Clément XIV (1769) et Pie VI (1775). Ils ont été retrouvés dans les archives historiques de la Communauté juive de Rome.

Le pape a admiré la beauté des dessins et des peintures, de la calligraphie de versets bibliques, guidé par la commissaire de l’exposition, Mme Daniela Di Castro.

En accompagnant le pape jusqu’à sa voiture, à peu près deux heures après son arrivée, et dans la nuit de Rome, Ricardo Pacifici a ajouté en serrant les mains du pape : « Vraiment merci, continuons » ["Andiamo avanti!"].

Le pape, légèrement essoufflé par ces émotions, est remonté dans sa voiture couverte immatriculée « SCV 1 », sous les applaudissements, alors que l’hélicoptère continuait ses rotations au-dessus de la synagogue. Puis le cortège s’est mis en route vers 18 h 21.

Anita S. Bourdin

à demain pour la reponse aux commentaire, excusez, bonne nuit

19 janvier, 2010

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Winter Bonnet

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Baudoin de Ford : « Le sabbat a été fait pour l’homme »

19 janvier, 2010

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Le mardi de la 2e semaine du temps ordinaire : Mc 2,23-28
Commentaire du jour
Baudoin de Ford (?-v. 1190), abbé cistercien
Le Sacrement de l’autel, 3, 2 (trad. SC 94, p. 523 rev.)

« Le sabbat a été fait pour l’homme »

      Ce qui fait la vraie béatitude, c’est le saint repos et le saint assouvissement dont le sabbat et la manne sont les symboles. Après avoir donné à son peuple repos et rassasiement avec le sabbat et la manne, préfigurant la vraie béatitude qu’il donnera à ceux qui obéissent, le Seigneur lui reproche sa désobéissance qui peut lui faire perdre les biens les plus désirables : « Jusqu’à quand refuserez-vous de garder mes commandements et ma Loi ? » (Ex 16,28)… Après cette interrogation du Seigneur, Moïse invite ses frères à considérer les bienfaits de Dieu : « Prenez garde que le Seigneur vous a donné le sabbat, et double part de la manne le sixième jour, pour que vous consentiez à le servir. » Cet avertissement signifie que Dieu donnera à ses élus le repos de leur labeur, et les consolations de la vie présente aussi bien que la vie future.

      Mais, en outre, deux vies nous sont suggérées dans ce passage : la vie active, dans laquelle il faut maintenant travailler, et la vie contemplative pour laquelle on travaille, dans laquelle on vaquera uniquement à la contemplation de Dieu. La vie contemplative, bien qu’elle appartienne surtout au monde à venir, doit cependant être représentée dès cette vie par le saint repos du sabbat. Au sujet de ce repos, Moïse ajoute : « Que chacun reste chez soi ; personne ne doit sortir le jour du sabbat. » Autrement dit : Que chacun se repose dans sa maison et ne sorte pour aucun travail le jour du sabbat. Ceci nous apprend qu’au temps de la contemplation nous devons rester chez nous, ne pas sortir par des désirs défendus, mais ramasser toute notre intention « par la pureté du coeur » [comme le dit saint Benoît], pour penser à Dieu seul et n’aimer que lui.

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