Archive pour le 29 janvier, 2010
Prière quotidienne de St Thomas d’Aquin
29 janvier, 2010du site:
Prière quotidienne de St Thomas d’Aquin
Accorde-moi, Dieu miséricordieux,
De désirer avec ardeur ce que Tu approuves,
De le rechercher avec prudence,
De le reconnaître avec vérité,
De l’accomplir avec perfection,
A la louange et à la gloire de Ton Nom.
Mets de l’ordre dans ma vie,
Et ce que Tu veux que je fasse,
Donne-moi de le connaître,
Donne-moi de l’accomplir comme il faut
Et comme cela est utile au salut de mon âme.
Donne-moi, Seigneur Dieu,
Un coeur vigilant que nulle pensée curieuse n’entraîne loin de Toi,
Un coeur noble que nulle affection indigne n’abaisse,
Un coeur droit que nulle intention équivoque ne dévie,
Un coeur ferme que nulle adversité ne brise,
Un coeur libre que nulle passion violente ne subjugue.
Accorde-moi, Seigneur mon Dieu,
Une intelligence qui Te connaisse,
Un empressement qui Te cherche,
Une sagesse qui Te plaise,
Une persévérance qui T’attende avec confiance,
Et une confiance qui Te possède à la fin.
La façade de Saint-Louis des Français restaurée (Rome)
29 janvier, 2010du site:
http://www.zenit.org/article-23364?l=french
La façade de Saint-Louis des Français restaurée (Rome)
Une « encyclopédie du savoir-faire »
ROME, Jeudi 28 janvier 2010 (ZENIT.org) – La fameuse et ample façade de l’église Saint-Louis des Français de Rome est libérée de ses échafaudages et retrouve aujourd’hui sa lumière et sa beauté, entre les « palais » romains d’ocre rouge.
Responsable du projet, en 1580 (la première église est de 1549), Giacomo della Porta avait confié à son maître d’œuvre Domenico Fontana et au tailleur de pierre Marcantonio Busi la construction de la façade.
Etendue horizontalement, ennoblie de travertin et surmontée d’un fronton triangulaire, l’architecture de la façade puise son inspiration chez Michel-Ange. Des éléments sculpturaux rappellent l’histoire française de l’église : le blason en marbre des Armes de France, et son somptueux collier de coquilles St Jacques, les bas-reliefs des Salamandres, insigne de François Ier.
L’œuvre constitue même, de l’avis de Didier Repellin, architecte en chef des Monuments historiques, qui a décrit aujourd’hui les travaux à la presse une « leçon d’architecture » et même une « encyclopédie du savoir-faire », une « célébration du savoir-faire », où architecture et sculpture sont conjuguées dans une étroite unité.
L’architecte a souligné les détails des fleurs de lys dont la délicate courbure est ciselée dans le travertin, dessinées jusque dans le détail de leurs pistils, tandis que les dauphins sourient de toutes leurs dents finement travaillées.
Le socle de la croix – de taille humaine, restaurée et complétée d’après le dessin original – est ainsi un « chef d’œuvre de sculpture », et l’arrondi des salamandres admirable, les têtes de lion de la dentelle de pierre comme le plumage des … harpies, étrangement présentes.
Le travertin porte encore la trace – fraîche après des siècles – des outils qui l’ont travaillé : plus d’une dizaine d’instruments ont pu être ainsi identifiés. Et le débarbouillage de la façade a parfois été plus de l’ordre du « masque de beauté » – avec l’application de « compresses » – que du lessivage : il fallait conserver ces traces de la main des artistes.
Comme l’a indiqué Manuela Micangeli – dont M. Repellin a souligné qu’elle connaissait chaque centimètre carré de cette façade – il fallait adapter la technique de nettoyage aux différentes interventions – ragréages- précédentes, la colophane ou la limonite ayant jauni certains endroits, par exemple. Les experts ont repéré des « ragréages » faits à 6 moments différents. Les interventions les plus réussies et résistantes étant de l’époque même de la construction.
Il s’agissait aussi de faire en sorte que la pierre refasse sa « peau » calcaire ou bien de respecter cette « peau », comme sur le blason de France (avec des résines « échangeuses d’ions »). Car, avec le temps, le travertin prend à Rome cette nuance dorée si caractéristique : il fallait donc éviter l’effet « cachet d’aspirine » tout en effaçant les traces de pollution. A l’avenir, la rue – le « largo » – étant devenue piétonne, la pollution agressera moins la pierre.
M. Repellin a rendu hommage à ces techniques italiennes qui maintenant ont été utilisées aussi en France et en Europe, et à la « compétence » et à « l’amour du travail bien fait » de son équipe romaine.
L’église est placée sous la tutelle de l’ambassade de France près le Saint-Siège, qui a veillé à la restauration.
L’église est dédiée à la Vierge Marie, à saint Denis l’Aréopagite et à saint Louis, roi de France : on a restitué les M entrelacés de Marie pour la fenêtre de gauche et le S et L de saint Louis sur celle de droite, comem au XVIIe s. M. Repellin a souligné à ce propos que certes, ce ne sont pas des œuvres originales mais la restauration, c’est aussi conserver le meilleur de l’histoire des monuments.
Les statues des quatre niches représentent, en haut, sainte Clothilde, épouse de Clovis (475 à 545) et sainte Jeanne de Valois, épouse de Louis XII et fondatrice des Annnonciades (1464-1505) ; à l’étage en dessous, Louis IX, saint Louis (1214-1270) et Charlemagne (742 ou 748-814), jamais canonisé, mais mis au nombre des saints en 1165 par l’antipape Pascal III, à l’instigation de l’empereur Frédéric Barberousse.
Elles avaient été peu touchées par les restaurations précédentes et n’ont pas eu besoin d’intervention spéciale.
Il a donc fallu faire des travaux de couverture, consolider la maçonnerie, restaurer les sculptures, nettoyer la façade, rénover les vitraux, réparer les menuiseries. Montant de la facture : 490 000 euros, dont 145 000 payés par les propriétaires les « Pieux établissements », 145 000 par le Ministère de la Culture et de la Communication, et 200 000 par la Fondation Total.
Anita S. Bourdin
Audience générale du 27 janvier 2010 : Saint François d’Assise
29 janvier, 2010du site:
http://www.zenit.org/article-23341?l=french
Audience générale du 27 janvier 2010 : Saint François d’Assise
Texte intégral
ROME, Mercredi 27 janvier 2010 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse prononcée ce mercredi par le pape Benoît XVI au cours de l’audience générale, la salle Paul VI, au Vatican.
Chers frères et sœurs,
dans une récente catéchèse, j’ai déjà illustré le rôle providentiel que l’Ordre des frères mineurs et l’Ordre des frères prêcheurs, fondés respectivement par saint François d’Assise et par saint Dominique Guzman, eurent dans le renouveau de l’Eglise de leur temps. Je voudrais aujourd’hui vous présenter la figure de François, un authentique « géant » de sainteté, qui continue à fasciner de très nombreuses personnes de tous âges et de toutes religions.
« Surgit au monde un soleil ». Avec ces paroles, dans la Divine Comédie (Paradis, chant xi), le suprême poète italien Dante Alighieri évoque la naissance de François, survenue à la fin de 1181 ou au début de 1182, à Assise. Appartenant à une riche famille, – son père était marchand drapier -, François passa son adolescence et sa jeunesse dans l’insouciance, cultivant les idéaux chevaleresques de l’époque. A l’âge de vingt ans, il participa à une campagne militaire, et fut fait prisonnier. Il tomba malade et fut libéré. De retour à Assise, commença en lui un lent processus de conversion spirituelle, qui le conduisit à abandonner progressivement le style de vie mondain qu’il avait mené jusqu’alors. C’est à cette époque que remontent les célèbres épisodes de la rencontre avec le lépreux, auquel François, descendu de cheval, donna le baiser de la paix, et du message du Crucifié dans la petite église de saint Damien. Par trois fois, le Christ en croix s’anima, et lui dit : « Va, François, et répare mon église en ruine ». Ce simple événement de la parole du Seigneur entendue dans l’église de Saint-Damien renferme un symbolisme profond. Immédiatement, saint François est appelé à réparer cette petite église, mais l’état de délabrement de cet édifice est le symbole de la situation dramatique et préoccupante de l’Eglise elle-même à cette époque, avec une foi superficielle qui ne forme ni ne transforme la vie, avec un clergé peu zélé, avec un refroidissement de l’amour ; une destruction intérieure de l’Eglise qui comporte également une décomposition de l’unité, avec la naissance de mouvements hérétiques. Toutefois, au centre de cette église en ruines se trouve le crucifié, et il parle : il appelle au renouveau, appelle François à un travail manuel pour réparer de façon concrète la petite église de Saint-Damien, symbole de l’appel plus profond à renouveler l’Eglise même du Christ, avec la radicalité de sa foi et l’enthousiasme de son amour pour le Christ. Cet événement qui a probablement eu lieu en 1205, fait penser à un autre événement semblable qui a eu lieu en 1207 : le rêve du Pape Innocent III. Celui-ci voit en rêve que la Basilique Saint-Jean-de-Latran, l’église mère de toutes les églises, s’écroule et un religieux petit et insignifiant soutient de ses épaules l’église afin qu’elle ne tombe pas. Il est intéressant de noter, d’une part, que ce n’est pas le Pape qui apporte son aide afin que l’église ne s’écroule pas, mais un religieux petit et insignifiant, dans lequel le Pape reconnaît François qui lui rend visite. Innocent III était un Pape puissant, d’une grande culture théologique, et d’un grand pouvoir politique, toutefois, ce n’est pas lui qui renouvelle l’église, mais le religieux petit et insignifiant : c’est saint François, appelé par Dieu. Mais d’autre part, il est intéressant de noter que saint François ne renouvelle pas l’Eglise sans ou contre le Pape, mais seulement en communion avec lui. Les deux réalités vont de pair : le Successeur de Pierre, les évêques, l’Eglise fondée sur la succession des apôtres et le charisme nouveau que l’Esprit Saint crée en ce moment pour renouveler l’Eglise. C’est ensemble que se développe le véritable renouveau.
Retournons à la vie de saint François. Alors que son père Bernardone lui reprochait sa générosité exagérée envers les pauvres, François, devant l’évêque d’Assise, à travers un geste symbolique, se dépouille de ses vêtements, montrant ainsi son intention de renoncer à l’héritage paternel : comme au moment de la création, François n’a rien, mais uniquement la vie que lui a donnée Dieu, entre les mains duquel il se remet. Puis il vécut comme un ermite, jusqu’à ce que, en 1208, eut lieu un autre événement fondamental dans l’itinéraire de sa conversion. En écoutant un passage de l’Evangile de Matthieu – le discours de Jésus aux apôtres envoyés en mission -, François se sentit appelé à vivre dans la pauvreté et à se consacrer à la prédication. D’autres compagnons s’associèrent à lui ; et en 1209, il se rendit à Rome, pour soumettre au Pape Innocent III le projet d’une nouvelle forme de vie chrétienne. Il reçut un accueil paternel de la part de ce grand Souverain Pontife, qui, illuminé par le Seigneur, perçut l’origine divine du mouvement suscité par François. Le Poverello d’Assise avait compris que tout charisme donné par l’Esprit Saint doit être placé au service du Corps du Christ, qui est l’Eglise ; c’est pourquoi, il agit toujours en pleine communion avec l’autorité ecclésiastique. Dans la vie des saints, il n’y a pas d’opposition entre charisme prophétique et charisme de gouvernement, et si des tensions apparaissent, ils savent attendre avec patience les temps de l’Esprit Saint.
En réalité, certains historiens du XIXe siècle et même du siècle dernier ont essayé de créer derrière le François de la tradition, un soi-disant François historique, de même que l’on essaie de créer derrière le Jésus des Evangiles, un soi-disant Jésus historique. Ce François historique n’aurait pas été un homme d’Eglise, mais un homme lié immédiatement et uniquement au Christ, un homme qui voulait créer un renouveau du peuple de Dieu, sans formes canoniques et sans hiérarchie. La vérité est que saint François a réellement eu une relation très directe avec Jésus et avec la parole de Dieu, qu’il voulait suivre sine glossa, telle quelle, dans toute sa radicalité et sa vérité. Et il est aussi vrai qu’initialement il n’avait pas l’intention de créer un Ordre avec les formes canoniques nécessaires, mais simplement, avec la parole de Dieu et la présence du Seigneur, il voulait renouveler le peuple de Dieu, le convoquer de nouveau à l’écoute de la parole et de l’obéissance verbale avec le Christ. En outre, il savait que le Christ n’est jamais « mien », mais qu’il est toujours « nôtre », que le Christ je ne peux pas l’avoir « moi » et reconstruire « moi » contre l’Eglise, sa volonté et son enseignement, mais uniquement dans la communion de l’Eglise construite sur la succession des Apôtres qui se renouvelle également dans l’obéissance à la parole de Dieu.
Et il est également vrai qu’il n’avait pas l’intention de créer un nouvel ordre, mais uniquement de renouveler le peuple de Dieu pour le Seigneur qui vient. Mais il comprit avec souffrance et avec douleur que tout doit avoir son ordre, que le droit de l’Eglise lui aussi est nécessaire pour donner forme au renouveau et ainsi il s’inscrivit réellement de manière totale, avec le cœur, dans la communion de l’Eglise, avec le Pape et avec les évêques. Il savait toujours que le centre de l’Eglise est l’Eucharistie, où le Corps du Christ et son Sang deviennent présents. A travers le Sacerdoce, l’Eucharistie est l’Eglise. Là où le Sacerdoce, le Christ et la communion de l’Eglise vont de pair, là seul habite aussi la parole de Dieu. Le vrai François historique est le François de l’Eglise et précisément de cette manière, il parle aussi aux non-croyants, aux croyants d’autres confessions et religions.
François et ses frères, toujours plus nombreux, s’établirent à la Portioncule, ou église Sainte-Marie des Anges, lieu sacré par excellence de la spiritualité franciscaine. Claire aussi, une jeune femme d’Assise, de famille noble, se mit à l’école de François. Ainsi vit le jour le deuxième ordre franciscain, celui des Clarisses, une autre expérience destinée à produire d’insignes fruits de sainteté dans l’Eglise.
Le successeur d’Innocent III lui aussi, le Pape Honorius III, avec sa bulle Cum dilecti de 1218 soutint le développement singulier des premiers Frères mineurs, qui partaient ouvrir leurs missions dans différents pays d’Europe, et jusqu’au Maroc. En 1219 François obtint le permis d’aller s’entretenir, en Egypte, avec le sultan musulman, Melek-el-Kâmel, pour prêcher là aussi l’Evangile de Jésus. Je souhaite souligner cet épisode de la vie de saint François, qui a une grande actualité. A une époque où était en cours un conflit entre le christianisme et l’islam, François, qui n’était volontairement armé que de sa foi et de sa douceur personnelle, parcourut concrètement la voie du dialogue. Les chroniques nous parlent d’un accueil bienveillant et cordial reçu du sultan musulman. C’est un modèle auquel, encore aujourd’hui, les relations entre chrétiens et musulmans devraient s’inspirer : promouvoir un dialogue dans la vérité, dans le respect réciproque et dans la compréhension mutuelle (cf. Nostra aetate, n. 3). Il semble ensuite que François ait visité la Terre Sainte, jetant ainsi une semence qui porterait beaucoup de fruits : ses fils spirituels en effet firent des Lieux où vécut Jésus un contexte privilégié de leur mission. Je pense aujourd’hui avec gratitude aux grands mérites de la Custodie franciscaine de Terre Sainte.
De retour en Italie, François remit le gouvernement de l’ordre à son vicaire, le frère Pietro Cattani, tandis que le Pape confia à la protection du cardinal Ugolino, le futur Souverain Pontife Grégoire IX, l’Ordre, qui recueillait de plus en plus d’adhésions. Pour sa part, son Fondateur, se consacrant tout entier à la prédication qu’il menait avec un grand succès, rédigea la Règle, ensuite approuvée par le Pape.
En 1224, dans l’ermitage de la Verna, François voit le Crucifié sous la forme d’un séraphin et de cette rencontre avec le séraphin crucifié il reçut les stigmates ; il fait ainsi un avec le Christ crucifié : un don qui exprime donc son intime identification avec le Seigneur.
La mort de François – son transitus – advint le soir du 3 octobre 1226, à la Portioncule. Après avoir béni ses fils spirituels, il mourut, étendu sur la terre nue. Deux années plus tard, le Pape Grégoire IX l’inscrivit dans l’album des saints. Peu de temps après, une grande basilique fut élevée en son honneur à Assise, destination encore aujourd’hui de nombreux pèlerins, qui peuvent vénérer la tombe du saint et jouir de la vision des fresques de Giotto, peintre qui a illustré de manière magnifique la vie de François.
Il a été dit que François représente un alter Christus, qu’il était vraiment une icône vivante du Christ. Il fut également appelé « le frère de Jésus ». En effet, tel était son idéal : être comme Jésus ; contempler le Christ de l’Evangile, l’aimer intensément, en imiter les vertus. Il a en particulier voulu accorder une valeur fondamentale à la pauvreté intérieure et extérieure, en l’enseignant également à ses fils spirituels. La première béatitude du Discours de la Montagne – Bienheureux les pauvres d’esprit car le royaume des cieux leur appartient (Mt 5, 3) – a trouvé une réalisation lumineuse dans la vie et dans les paroles de saint François. Chers amis, les saints sont vraiment les meilleurs interprètes de la Bible ; ils incarnent dans leur vie la Parole de Dieu, ils la rendent plus que jamais attirante, si bien qu’elle nous parle concrètement. Le témoignage de François, qui a aimé la pauvreté pour suivre le Christ avec une dévouement et une liberté totale, continue à être également pour nous une invitation à cultiver la pauvreté intérieure afin de croître dans la confiance en Dieu, en unissant également un style de vie sobre et un détachement des biens matériels.
Chez François, l’amour pour le Christ s’exprima de manière particulière dans l’adoration du Très Saint Sacrement de l’Eucharistie. Dans les Sources franciscaines, on lit des expressions émouvantes, comme celle-ci : « Toute l’humanité a peur, l’univers tout entier a peur et le ciel exulte, lorsque sur l’autel, dans la main du prêtre, il y a le Christ, le Fils du Dieu vivant. O faveur merveilleuse ! O fait humblement sublime, que le Seigneur de l’univers, Dieu et Fils de Dieu, s’humilie ainsi au point de se cacher pour notre salut, sous une modeste forme de pain » (François d’Assise, Ecrits, Editrice Francescane, Padoue 2002, 401).
En cette année sacerdotale, j’ai également plaisir à rappeler une recommandation adressée par François aux prêtres : « Lorsqu’ils voudront célébrer la Messe, purs de manière pure, qu’ils présentent avec dignité le véritable sacrifice du Très Saint Corps et Sang de notre Seigneur Jésus Christ » (François d’Assise, Ecrits, 399). François faisait toujours preuve d’un grand respect envers les prêtres et il recommandait de toujours les respecter, même dans le cas où ils en étaient personnellement peu dignes. Il donnait comme motivation de ce profond respect le fait qu’ils avaient reçu le don de consacrer l’Eucharistie. Chers frères dans le sacerdoce, n’oublions jamais cet enseignement : la sainteté de l’Eucharistie nous demande d’être purs, de vivre de manière cohérente avec le Mystère que nous célébrons.
De l’amour pour le Christ naît l’amour envers les personnes et également envers toutes les créatures de Dieu. Voilà un autre trait caractéristique de la spiritualité de François : le sens de la fraternité universelle et l’amour pour la création, qui lui inspira le célèbre Cantique des créatures. C’est un message très actuel. Comme je l’ai rappelé dans ma récente encyclique Caritas in veritate, seul un développement qui respecte la création et qui n’endommage pas l’environnement (cf. nn. 48-52) pourra être durable, et dans le Message pour la Journée mondiale de la paix de cette année j’ai souligné que l’édification d’une paix solide est également liée au respect de la création. François nous rappelle que dans la création se déploie la sagesse et la bienveillance du Créateur. Il comprend la nature précisément comme un langage dans lequel Dieu parle avec nous, dans lequel la réalité devient transparente et où nous pouvons parler de Dieu et avec Dieu.
Chers amis, François a été un grand saint et un homme joyeux. Sa simplicité, son humilité, sa foi, son amour pour le Christ, sa bonté envers chaque homme et chaque femme l’ont rendu heureux en toute situation. En effet, entre la sainteté et la joie subsiste un rapport intime et indissoluble. Un écrivain français a dit qu’il n’existe qu’une tristesse au monde : celle de ne pas être saints, c’est-à-dire de ne pas être proches de Dieu. En considérant le témoignage de saint François, nous comprenons que tel est le secret du vrai bonheur : devenir saints, proches de Dieu !
Que la Vierge, tendrement aimée de François, nous obtienne ce don. Nous nous confions à Elle avec les paroles mêmes du Poverello d’Assise : « Sainte Vierge Marie, il n’existe aucune femme semblable à toi née dans le monde, fille et servante du très haut Roi et Père céleste, Mère de notre très Saint Seigneur Jésus Christ, épouse de l’Esprit Saint : prie pour nous… auprès de ton bien-aimé Fils, Seigneur et Maître » (François d’Assise, Ecrits, 163).
A l’issue de l’audience générale, le pape a résumé sa catéchèse en plusieurs langues et salué les pèlerins. Voici ce qu’il a dit en français :
Chers frères et sœurs,
François d’Assise est un authentique géant de sainteté qui attire encore aujourd’hui une multitude de personnes de tous âges et de toutes croyances. Dans un choix radical de vie, après avoir entendu par trois fois le Crucifié lui dire « Va, François, et répare mon église en ruine », il se consacre à Dieu dans la pauvreté et l’annonce de l’Évangile. Son intuition et son idéal étaient d’être comme Jésus, de le contempler, de l’aimer intensément en l’imitant et en l’adorant. François avait un respect immense pour les prêtres qui ont reçu le don de consacrer l’Eucharistie et il avait pour eux une grande exigence de pureté. Puisse son message et son exigence, en cette année sacerdotale, aider de nombreux prêtres à vivre leur vocation. En rencontrant un Sultan, il ouvre, dès 1219, la voie d’un dialogue efficace entre chrétiens et musulmans. Chantre de la création, car il vivait en harmonie avec la nature, le message de fraternité universelle et d’amour pour la création de son célèbre Cantique est très actuel.
A la suite de ses nombreux fils spirituels, cultivons nous aussi la pauvreté intérieure pour grandir dans la confiance en Dieu et trouver un style de vie sobre et détaché des biens matériels. Le Poverello était joyeux en toute situation : il y a, en effet, un lien étroit entre la sainteté et la joie. Le secret du vrai bonheur est là : devenir un saint.
***
Je suis heureux de saluer les pèlerins francophones présents, en particulier Mgr Perrier, Evêque de Tarbes et Lourdes qui accompagne un groupe de l’Hospitalité Notre-Dame de Lourdes. Prions Dieu afin qu’il donne à son Église des saints, qui soient eux-aussi des ‘autres Christ’. Bon pèlerinage à tous !
Traduction : Zenit
Macadamia integrifolia
29 janvier, 2010La Lettre à Diognète: Semés en terre
29 janvier, 2010du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20100129
Le vendredi de la 3e semaine du temps ordinaire : Mc 4,26-34
Commentaire du jour
La Lettre à Diognète (vers 200)
§6 (trad. bréviaire et SC 33 bis, p.65)
Semés en terre
Ce que l’âme est dans le corps, les chrétiens le sont dans le monde. L’âme est répandue dans tous les membres du corps comme les chrétiens dans les cités du monde. L’âme habite dans le corps et pourtant elle n’appartient pas du corps, comme les chrétiens habitent dans le monde mais ne sont pas du monde (Jn 17,16). Invisible, l’âme est retenue prisonnière dans un corps visible. Ainsi les chrétiens : on les voit vivre dans le monde, mais le culte qu’ils rendent à Dieu demeure invisible. La chair déteste l’âme et lui fait la guerre, sans en avoir reçu de tort, parce qu’elle l’empêche de jouir des plaisirs ; de même, le monde déteste les chrétiens qui ne lui font aucun tort, parce qu’ils s’opposent à ses plaisirs. L’âme aime cette chair qui la déteste, et ses membres, comme les chrétiens aiment ceux qui les détestent.
L’âme est enfermée dans le corps ; c’est elle pourtant qui maintient le corps. Les chrétiens sont comme détenus dans la prison du monde ; ce sont eux pourtant qui maintiennent le monde. L’âme immortelle habite une tente mortelle ; ainsi les chrétiens campent dans le monde périssable, en attendant l’incorruptibilité du ciel (1Co 15,50)… Le poste que Dieu leur a fixé est si noble, qu’il ne leur est pas permis de le déserter.