Benoît XVI à la synagogue : une visite historique, mais aussi normale
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Benoît XVI à la synagogue : une visite historique, mais aussi normale
Article de Giovanni Maria Vian, directeur de L’Osservatore Romano
ROME, Lundi 18 Janvier 2010 (ZENIT.org) – Rappelant la visite de Benoît XVI à la synagogue de Rome, le 17 janvier, Gian Maria Vian, directeur de L’Osservatore Romano, évoque une visite « historique » mais aussi « normale ».
Dans un article paru dans la revue bimestrielle de l’Université catholique du Sacré Cœur, « Vita e Pensiero » et repris en partie dans le numéro de janvier de « Pagine ebraiche », le mensuel de l’Union des communautés juives italiennes, G.M Vian évoque cette visite de Benoît XVI aux juifs de Rome comme « un geste important » qui « confirme encore une fois l’ouverture et l’amitié de l’Eglise catholique pour le peuple juif ».
Il y rappelle que « peu de catholiques du 19e siècle ont fait autant que Joseph Ratzinger – comme théologien, comme évêque, comme responsable de l’organisme en charge de la doctrine catholique et maintenant comme pape – pour rapprocher les juifs et les chrétiens ».
Benoît XVI « l’a rappelé, presque avec indignation, dans la lettre aux évêques catholiques après la révocation de l’excommunication des Lefebvristes », souligne encore G.M Vian en citant le pape : « Une invitation à la réconciliation avec un groupe ecclésial impliqué dans un processus de séparation se transforma ainsi en son contraire : un apparent retour en arrière par rapport à tous les pas de réconciliation entre chrétiens et juifs faits à partir du Concile – pas dont le partage et la promotion avaient été dès le début un objectif de mon travail théologique personnel ».
Selon le directeur du quotidien du Vatican, « les racines de ce choix de J. Ratzinger remontent aux années de la guerre, à son aversion à l’idéologie païenne du national-socialisme ». Il rappelle aussi l’influence de « l’enseignement du bibliste Friedrich Stummer » (professeur au séminaire de Munich) dans sa « compréhension du judaïsme ».
G.M Vian cite ainsi Benoît XVI : « C’est ainsi que l’Ancien Testament devint important pour moi et je compris de plus en plus que le Nouveau Testament n’est pas le livre d’une autre religion qui s’est appropriéé les Ecritures sacrées des Juifs, comme si elles étaient, tout bien considéré, d’importance secondaire. Le Nouveau testament n’est rien d’autre qu’une interprétation commençant avec l’histoire de Jésus, de ‘la Loi, des prophètes et des écrits’ qui, au temps de Jésus, n’avaient pas encore atteint leur forme finale dans le canon définitif, mais restaient ouverts et se présentaient donc aux disciples comme des témoignages en faveur du Christ, comme des Ecritures saintes révélant son mystère ».
« Je compris toujours plus clairement que le judaïsme (qui commence, au sens strict, avec la fin du processus de formation du canon scripturaire et donc au premier siècle après le Christ) et la foi chrétienne, comme elle est décrite dans le Nouveau testament, sont deux manières de s’approprier les Saintes Ecritures d’Israël, manières qui dépendent finalement de la position qu’on prend face à la figure de Jésus de Nazareth. L’Ecriture, que nous appelons aujourd’hui l’Ancien Testament, est en soi ouverte à ces deux voies », continue Joseph Ratzinger.
Ce qui mena le cardinal Ratzinger à écrire, en 2001, dans le document préparé par la Commission biblique pontificale, intitulé « Le peuple juif et ses saintes Ecritures dans la bible chrétienne » : « Sans l’Ancien Testament, le Nouveau Testament serait un livre indéchiffrable, une plante privée de ses racines et destinée à se dessécher » (n. 84), cite encore G.M Vian.
Marine Soreau
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